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maintenu an théâtre jusqu’à nos jours. Le duc de Créqui, ayant vu jouer Poisson, fut charmé de son talent, lui rendit ses bonnes grâces et l’attacha de nouveau à sa maison. Colbert, oui aimait fort ses saillies, fut le parrain d un de ses enfants et lui donna de fréquentes marques de sa libéralité. (1 se retira dii théâtre en 1685. Cet excellent comédien, plein de naturel et d’aisance, a composé plusieurs comédies en vers : le Sot vengé (1661), en un acte ; le Baron de La Crasse (1662), son œuvre la plus connue et qui est restée longtemps au théâtrre ; le Foude qualité (1661) ; V Après-soupée des auberges (1665) ; les Faux Moscovites (1608) ; le Poêle basque (1C68) ; les Femmes coquettes (16~Q) ; la Hollande malade (1672) et les tous divertissements (1680). On lui attribue VAcadémie burlesque et le Cocu battu et content. Son théâtre forme 2 volumes in-18 (Paris, 1687-1743). On y trouve de la verve, du comique et une gaieté qui aujourd’hui paraîtrait de mauvais goût.

POISSON (Paul), comédien, fils du précédent, né à Parts en 1658, mort en 1735. D’abord porte-manteau de Monsieur, frère de Louis XIV, il succéda à son père dans l’emploi des Crispins, mais ne composa pas de pièces. Très-uimé du parterre, cet habile comédien quitta le théâtre en 1784 pour aller vivre à Saint-Germain-en-Laye avec sa femme, égaiementcomédienne, jusqu’en 1694. Il laissa plusieurs enfants, entre autres le personnage qui suit.

POISSON (Philippe), comédien et auteur dramatique, fils du précédent, né à Paris en 1682, mort à Saint-Germain en 1743. Comme son père Paul, il suivit la carrière du théâtre. Après avoir débuté sans aucun succès dans la tragédie en 1700, il reparut dans un rôle de Polyeucte ei> 1704 et, à partir de ce moment, se fît goûter du public dans les seconds rôles comiques et trafiques. En 1711, Poisson quitta le théâtre ; mais il y revint en 1715 et 1 abandonna définitivement en 1722 pour aller se fixer à Saini-Gerinain. À l’exemple de son grand-père, il a écrit pour la scène les comédies suivantes : le Procureur arbitre (1728) ; la fluile de Pandore (1729) ; Alcibiade (1731) : l’Impromptu de campagne (1733) ; le Réveil d’Epiménide (173G) ; le Mariage par lettre de chantje (1735) ; les Ruses de l’amour (1736) ; l’Amour secret, VAmour musicien, l’Actrice nouvelle (1722). La première et la quatrième de ces comédies sont restées au répertoire. Le tout a été publié avec des poésies fugitives, « VActrice nouvelle, dit Auger, ne fut point jouée, parce qu’une fameuse comédienne du temps, fiiue Lecouvreur, crut se reconnaître dans la peinture un peu satirique du principal personnage. Voisenon nous apprend

3ua i’oisson étuit le bel esprit de !a maison e M™6 de Carignanj et il ujoitte que ses comédies, quoique froides, étaient plus amusantes que lui. Mm« de Gomez était sa sœur. »

POISSON DE KOINVILLE (François-Arnouli), comédien, frère du précédent, né à Paris en 1696, mort en 1753. Son père, ne voulant pas lui laisser suivre la carrière du théâtre, lui fil obtenir une compagnie de cavalerie ; maïs, plein d’antipathie pour le métier des armes, il lit un coup de tète et partit pour l’Amérique. De retour en France, il se joignit à une troupe de comédiens, vint secrètement à Paris en 1722 et sollicita un ordre de début. À cette nouvelle, le père s’émeut et, craignant de voir son nom compromis par un échec, réclame vivement le retrait de l’ordre. Mais le jeune homme ayant admirablement joué devmitluile rôledeSoaie à’Amphitryon, ce fut Puul Poisson lui-même qui se chargea de faire admettre son fils à la Comédie-Française, où il débuta en 1722. Poisson excellait dans les rflles de Crispins, de marquis ridicules, de personnages grotesques, dans celui de Turearet, dans celui de Lafleur du Glorieux, etc. Grimm vante beaucoup son intelligence et son talent, son jeu spirituel, naturel et fin. Poisson de Roinville fut incontestablement le meilleur comédien de sa famille ; toutefois, il avait deux défauts : il lui arrivait souvent de bredouiller et sa mémoire n’était pas toujours sûre, surtout dans les derniers temps de sa carrière dramatique. Il lui arrivait, en outre, de boire avec excès et de se présenter sur la scène dans un état de complète ébriété. Lors de la première représentation de la Colonie, de Sainte-Foix, Poisson, qui avait bu outre mesure, avait complètement oublié son rôle. Il se livra à des improvisations plus ou moins extravagantes, à la suite desquelles l’auteur irrité relira sa pièce.

POISSON (Nicolas-Joseph), écrivain ecclésiastique, né à Paris en 1637, mort à Lyon en 1710. A vingt-trois ans, il entra dans la congrégation de l’Oratoire, adopta les idées de Descartes et entreprit d’écrire un commentaire général sur les œuvres de ce philosophe ; mais, après avoir publié des Remarques sur la Méthode (Vendôme, 1671, in-8o), il renonça à poursuivre son projet dans la crainte de compromettre sa congrégation, déjà persécutée par les partisans d’Aristote comme favorable à la philosophie nouvelle, et, pour le même motif, il refusa d’écrire une vie de Descartes que lui demandait la reine Christine. En 1677, il se rendit à Rome, chargé par les évêques d’Arras et de Saint-Pont de présenter secrètement au pape Innocent XI un mémoire rédigé par Nicole contre les casuistes relâchés et demandant la condamnation de soixante-cinq propositions. L’objet de sa mission ayant été divulgué, Poisson fut rappelé sur l'ordre du père La Chaise et relégué à Nevers par une lettre de cachet (1679). Son mérite et son savoir lui acquirent bientôt la confiance et la faveur de l’évêque de cette ville, qui le nomma son grand vicaire et le chargea de diriger son séminaire. Après la mort de ce prélat (1705), il se retira chez les oratoriens de Lyon et y termina sa vie. Outre l’ouvrage précité, on a de lui : Acta Ecclesiæ Mediolanensis sub sancto Carolo (Lyon, 1681-1683, 2 vol. in-fol.), recueil curieux contenant des pièces intéressantes traduites de l’italien en latin; Delectus actorum Ecclesis universalis (Lyon, 1706, 2 vol. in-fol.), abrégé de la collection des conciles. On lui doit aussi plusieurs ouvrages manuscrits et une traduction française du Traité de la mécanique et de l’Abrégé de musique de Descartes (Paris, 1668, in-4o).

POISSON (Pierre Nicolas), musicien français, né à Rouen en 1727, mort en 1806. Il entra dans les ordres et devint successivement curé de Bardouville (1766), de Saint-Martin de Boeherville (1780) et du Héronsur-Andelle (1800). Pendant la Révolution,

Poisson prêta serment à la constitution civile du cierge et resta, par ce fait, dans sa paroisse jusqu’en 1800. Il passa alors à la cure du Héron. Il avait un talent tout particulier pour la musique et surtout pour le chant liturgique. On a de lui ; Nouvelle méthode pour apprendre le plain-chant (Rouen, 1789, in-so),

POISSON (Siméon -Denis), géomètre et analyste distingué, né à Pithiviersen 1781, mort en 1840. 31 montra, dès sa première jeunesse, de brillantes aptitudes. Il entra à l’École polytechnique, le premier de la promotion de

1793, et s’y fit proraptement remarquer de Lagrange et de Laplaee. Un jour, ce dernier, interrogeant un élève sur un point de la mécanique céleste, en obtint une réponse où la question était traitée d’une manière élégante et neuve. Etonné, le professeur demande au jeune homme si cette démonstration est de lui. » Non, répond-il, je la tiens de Poisson. » De cet instant date le profond intérêt que Laplaee témoigna constamment à celui qui devait être son successeur. Lagrange professait alors à l’École sa théorie des fonctions analytiques, et presque chaque jour Poisson lui communiquait sur la leçon précédante des observations ou des projets de modification que l’illustre professeur accueillait toujours avec bienveillance et avait souvent l’occasion d’approuver. Sa réputation s’étendait même au dehors et lui ouvrait les salons de Dueis, de Gérard, de Destuttde Tracy, de Cabanis et de La Fayette.

Poisson annonçait de grandes dispositions pour les rccherches abstraites, mais ne paraissait pouvoir faire qu’un médiocre ingénieur ; le conseil de l’École le dispensa en conséquence de tout travail graphique, comptant l associer bientôt à l’enseignement.

La haute réputation qu’il avait acquise a. l’École lui ouvrit les services publics sans qu’il eût à subir d’examen. Nommé répétiteur d’analyse, puis professeur suppléant et enfin titulaire en 180G, en remplacement du célèbre Fourier, il commença, par ses cours et «os savants mémoires (dans le Journal de l’École polytechnique), a jeter les fondements de sa renommée scientifique. Il fut bientôt appelé au bureau des longitudes, à l’Institut (1812), à la Faculté des sciences, comme professeur de mécanique (181G), enfin au conseil royal de l’Université (1820), où il prit la haute direction de l’enseignement des mathématiques dans tous les collèges ■ de Fiance. En 1837, il fut élevé à la pairie. Poisson s’est principalement occupé de physique mathématique et de mécanique rationnelle ; mais ses travaux sur l’invariabilité des grands axes des planètes, sur la distribution de l’électricité à ta surface des corps, sur les phénomènes capillaires, sur la théorie mathématique de la chaleur, etc., ont indirectement apporté des perfectionnements

notables à l’analyse proprement dite. Outre de nombreux mémoires, on a de lui une série d’ouvrages classiques, parmi lesquels il faut citer son Traité de mécanique (1811), réédité en 1S32 avec des additions considérables, et sa Théorie du calcul des probabilités (1S3S). Son Éloge a été fait par Arago. La ville de Pithiviers lui a érigé une statue en 1851.

Poisson n’a pas tenu, à beaucoup près, les promesses de sa jeunesse et, aujourd’hui qu’on peut mieux juger ses travaux, on serait étonné qu’il eut joui d’une si grande réputation, si l’on ne savait comment se font les réputations. Les analystes, au reste, rencontrent sous ce rapport des facilités merveilleuses : les expérimentateurs, dont ils traduisent en formules inabordables les découvertes pratiques, ne peuvent généralement pas vérifier si le secours qui leur est apporté est de bon aloi, mais, comme il peut leur être utilo, ils vantent à l’envi la profondeur de l’illustre savant qui..., le plus souvent, n’est parvenu qu’a obscurcir ce qui était clair. D’un autre côté, la génération mathématique qui s’élève a toujours assez à fuira d’étudier les maîtres de la génération précédente, et encore est-elle obligea do se borner à, ceux dont les travaux ont été suffisamment consacrés.

La faculté qui frappe le plus les hommes,

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quoiqu’elle n’ait presque aucune valeur, est 1 art des transformations ; Poisson te possédait a un haut degré ; il a étonné et on l’a pris pour un grand homme. Mais pour laisser un nom il faudrait laisser des idées, et Poisson n’avait que celles des autres. Bien plus, quand il avait à choisir, entre deux idées contraires, celle à laquelle il ferait l’honneur d’y appliquer son analyse, il se trompait généralement. Ainsi, rejetant la théorie que Laplaee avait donnée des phénomènes capillaires et où la différence de densité de la paroi et du liquide joue un rôle naturel, il fait intervenir une variation purement imaginaire dans la densité du liquide a son intérieur et à sa surface ; il enguirlande de formules la théorie des deux fluides électriques, au moment où les meilleurs esprits l’abandonnent. Dans la théorie des ondes lumineuses, il donne la prépondérance aux vibrations qui s’effectuent suivant la direction du rayon ; Iluygheus et Fresnel l’avaient attribuée aux vibrations perpendiculaires au rayon et tous les physiciens ont suivi cette doctrine, qui seule s accorde avec les résultats des expériences. Fourier avait donné une admirable théorie de la chaleur : Poisson s’élance pour le contredire sur tous les points, à grand renfort de formules inverses. Fourier croyait avec Laplace que l’intérieur de notre globe est à une température où tous les corps connus passeraient à l’état liquide : Poisson objecte que cette température déterminerait une explosion, comme si les explosions volcaniques étaient à inventer. La durée du jour sidéral ni les coordonnées géographiques d’un même lieu ne peuvent pas être absolument fixes ; leurs variations sont assez petites pour n’avoir pas pu être encore constatées ; des observations plus exactes viendront probablement un jour en donner la valeur ; quoi qu’il en soit, c’est aux observateurs à prononcer en -cette question ; Poisson y applique un savant calcul ; pourquoi ? pour arrivera ce que tout le monde sait. On croyait à l’invariabilité de la durée de l’année : Poisson la démontre, et l’année diminue. La courbure d’une surface en un point dépend des trois dérivées secondes de l’une de ses coordonnées par rapport aux deux autres ; mais, de ces trois dérivées, on peut en annuler une par un choix convenable d’axes, de sorte qu’il ne reste plus que deux éléments à, introduire dans le calcul ; aussi l’analyse fournit-elle naturellement ce résultat que les courbures de deux sections normales déterminent celles de toutes les autres. Cependant Poisson essaye d’infirmer le théorème d’Euler. Il base sur un calcul, plus savant encore que tous les autres, une méthode pour tenir compte en mer des actions exercées sur l’aiguille par les masses de fer que peut contenir le vaisseau ; cette méthode est fondée sur l’hypothèse que le fer est absolument dépourvu de force coercitive (suivant l’expression consacrée par l’usage), mais il s’en faut beaucoup qu’il en soit ainsi. Poisson n’est pas plus heureux dans ses théories historiques que dans ses théories physiques ; les droits de Descartes, mais surtout de Fermât, à être placé à côté de Leibniz et de Newton au nombre des inventeurs de l’analyse infinitésimale sont évidents ; Poisson les rejette malgré l’avis de Lagrange et de Laplaee ; la théorie de l’impromptu lui plaît mieux que colle de la continuité.

La carrière politique do Poisson dénote encore moins d’intelligence véritable : il commence par tomber dans les exagérations des écoles socialistes de Clouet et de Saint-Simon, qui séduisirent d’abord, il est vrai, beaucoup de grands esprits ; il excite les élèves de l’École contre 1 Empire et applaudit ù sa chute. Il devient alors royaliste et reçoit plus souvent que ne le voudrait le calcul des probabilités tes fonctions de juré dans les principaux procès politiques. Louis-Philippe le fit pair de France.

Poisson avait l’habitude de dire : ■ La vie n’est bonne qu’à deux choses : à faire des mathématiques et à les professer. » Cette maxime morale peut servir de couronnement à son œuvre. Les vrais géomètres voient dans la science un moyen de rendre les hommes plus heureux et meilleurs, les analystes n’y voient le plus souvent qu’un jeu d’esprit sans autre intérêt que celui de la difficulté vaincue.

POISSON (Jeanne-Antoinette), maîtresse de Louis XV. V. Pompàdouu (M™o de).

POISSON (Abel-François), frère de la marquise de Pompadour. V. Marigny.

POISSONNAGE s. m. (poi-so-na-je — rad. potîSOii)’ Féod. Droit dû au seigneur pour le poisson vendu au marché.

POISSONNAILLE s. f. (poi-so-na-lle ; II mil. — rad. poisson). Fam. Menu poisson, fretin.

POISSONNERIE s. f. (poi-so-ne-rt — rad. poisson). Lieu où l’on vend du, poisson : Aller

à la POISSONNERIE.

POISSONNEUX, EUSE odj. (poi-so-neu, eu-ze — rad. poisson). Qui abonde en poisson : Lac poissonneux. Vf ù’i’ère poissonneuse. Il faut s’abstenir de jeter des cadavres et des dépouilles d’animaux dans les voiries de nos villes, mais les porter aux 7’ivières, qui en deviendront plus POISSONNEUSES. (B. lie St-P.)

Aucune mer n’est aussi poissonneuse que ’le grand Océan équinoxial. (M, -Brun.) 2e tac de t»olS

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Tibériade est un des bassins d’eau les plus poissonneux du monde. (Renan,)

POISSONNIER, 1ÈRE s. (poi-so-nié, iè-ro

— rad. poisson). Personne qui vend du poisson : Cette lettre avait été apportée par un POISSONNIER et maculée par sa main squammeuse. (B. d’Aurevilly). J Nom donné, particulièrement à Paris, aux marchands et

marchandes de poisson d’eau douce, par opposition aux marchands et marchandes de ■marée.

— s. m. Sur les côtes de la Méditerranée, Chasse-marée qui achète aux bateaux pêcheurs le ->oisson, pour aller aussitôt le revendre,

— Hist. relig. Religieux qui, dans certains monastères, était chargé de l’achat du poisson et de l’entretien des viviers.

—Ornith. Nom vulgaire du castagneux.

— s. f. Ustensile de cuisine de forme oblongue, dans lequel on fait cuire du poisson, et qui se compose de deux parties : une marmite longue, étroite et peu profonde, que l’on suspend a la crémaillère ; une plaque ou. feuille mobile destinée à recevoir le poisson, et que Von introduit au fond de la marmite au moyen de deux anses fixées à ses extrémités.

— Techn. Appareil dans lequel on cuit les sirops destinés a la fabrication du sucre.

POISSONNIER (Pierre), médecin et chimiste français, né à Dijon en 1720, mort à Paris en 1798. Son père, qui était pharmacien, le destina à la même profession et l’envoya compléter ses études à Paris ; mais te jeune homme abandonna bientôt la pharmacie pour la médecine, se fit recevoir docteur (1743), succéda en 1747 à Dubois comme professeur de chimie au collège de France et devint, en 1754, inspecteur suppléant des hôpitaux militaires. Désireus d’étudier parlui-même les maladies des’ soldats et le service de santé, il fit, comme premier médecin, les campagnes d’Allemagne en 1757 et 1753 et fut nommé, a son retour, médecin consultant du roi. Cette môme année, sous le prétexte d’aller soigner la czarine Elisabeth malade, Poissonnier se rendit en Russie, chargé d’une mission secrète par le gouvernement français. Son élégance et son esprit lui valurent un excellent accueil de la czarine, qui, pour pouvoir l’admettre dans son intimité et à sa table, lui donna le titre de lieutenant général. Lorsqu’il eut rempli sa mission, il revint à Paris (1761), où, en récompense de ses services diplomatiques, il reçut le titre de conseiller d Ktat avec une pension de 12,000 livres. Une place d’inspecteur et de directeur général de la médecine, de ta chirurgie et de la pharmacie dans les ports de France et dans les colonies ayant été créée en 1764, Poissonnier en fut pourvu et remplit avec le plus grand zèle ces fonctions jusqu’en 1792. En outre, il institua des cours dans les hôpitaux militaires de la marine (1768), pour fortifier l’instruction de* officiers de santé et se signala par son dévouement lors de l’épidémie qui ravagea, en 1779, les flottes de France et d’Espagne. Poissonnier fut emprisonné pendant quelque temps sous la l’erreur. Il était membre de la plupart des sociétés savantes d’Europe, notamment de l’Académie des sciences, vice-directeur de la Société royale de médecine et censeur royal. En 1763, il avait inventé, pour dessaler l’eau de mer, un appareil dUuilatoire auquel Bougainville dut le salut de son équipage dans son voyage autour du monde. Ce savant était aussi distingué par les qualités du cœur et de l’esprit que par l’étendua de ses connaissances. Nous citerons, parmi ses écrits : la continuation du Cours de chirurgie de Col de Villars, auquel il ajouta les tomes V et VI (Pans, 1749-1760, in-12) ; Mémoire pour seruir d’instruction sur les moyens de ctmserver la santé des troupes pendant les quartiers d’hiver (lialberstadt, 1757) ; Formula générales ad usum nosocomiorum castrensium (1758, in-8o) ; Mémoire sur les moyens de dessaler l’eau de mer (1754) Abrégé d’anatomie à l’usage des éléoes en chirurgie dans les écoles royales de la marine (Paris, 1783, 2 vol.). Ces ouvrages 119 répondent pas à la haute notoriété scientifique qu’il s’était acquise.

POISSONNIER-DESPERRIÈRES (Antoine),

médecin français, frère du précédent, né à Dijon en 1723, mort à Paris vers 1795. Il fut successivement nommé médecin du roi, inspecteur général des hôpitaux de la mariue et des colonies, censeur royal, membre de la Société de médecine et de l’Académie de Dijon. Pendant plusieurs années, il habita les colonies et Saint-Domingue, pour étudier les maladies de ce pays qui attaquent particulièrement les Européens. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Traité des fièvres de l’ite de SaintDomingue (Paris, 1763, in-8<>) ; Traité sur tes maladies des gens de mer (Paris, 1767, iu-8°) ; Mémoire sur les avantages qu’il y aurait à changer absolument la nourriture des gens de mer (Paris, 1771, in-4o) ; Rapport des commissaires de la Société royale de médecine nom mes par le roi pour l’examen du magnëti&ma animal (Paris, 1784, in-4o).

PoUtounlère (ruk et FAUBOURG). L’emplacement occupé aujourd’hui à Paris par la rue Poissonnière portait au xve siècle le nom significatif de val Larronneux. C’était le reu*

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