Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 4, Ple-Pourpentier.djvu/104

Cette page n’a pas encore été corrigée

1270 fOlS

corolle papilionacée, k étendard ample et I muni à sa base de deux bosses calleuses ; dix étamines diadelphes ; un pistil à style canicule en dessous. Le fruit est une gousse oblongue, comprimée, renfermant plusieurs graines ordinairement globuleuses. Ce genre renferme un petit nombre d’espèces, presque toutes originaires des contrées orientales du bassin méditerranéen. La France en possède quatre, cultivées ou indigènes. Les premières sont de beaucoup les plus importantes et méritent d’être étudiées avec quelque détail. Le pois cultivé est une plante à racines annuelles, pivotantes, fibreuses ; à tige anguleuse, volubile, variant en longueur de om, 15 à 2 mètres ; à feuilles alternes, inunies de deux stipules arrondies, beaucoup plus grandes que les folioles, qui sont ovales et au nombre de deux ou trois paires ; les fleurs sont grandes, blanches, roses ou violacées ; elles se succèdent depuis juin jusqu’en septembre. Les gousses, glabres, oblongues, pendantes, coriaces ou charnues, renferment six à douze graines, de forme, de grosseur et de couleur variables. Cette plante, dont la patrie est inconnue, est cultivée de temps immémorial en France et dans beaucoup d’autres pays. Elle a produit des variétés très-nombreuses, qui se rangent sous deux groupes principaux : les pois à parchemin ou à écosser, dont la gousse dure et coriace (vulgairement parchemin) né peut servir, même

étant jeune et fraîche, à la nourriture de l’homme, et dont on mange seulement les graines écossées, et les pois sans parchemin ou mange-tout, dont le fruit vert a une enveloppe tendre et charnue et peut être consommé en entier. Chacun de ces deux groupes se subdivise à son tour en deux : les pots à ramer, dont la tige élevée a besoin d’un support, d’uno rame, pour pouvoir s’enrouler et ne pas traîner sur le sol, et les pois nains, dont la tige est assez courte pour pouvoir se soutenir d’elle-même et sans appui. On pourrait subdiviser encore les pois en hâtifs et tardifs, suivant l’époque de leur maturité.

A. Pois à écosser, à rames (pisum saccharatum). Les meilleures variétés sont : prince Albert, le plus hâtif, un peu délicat, demande une terre riche et convient surtout pour la culture sous châssis, grain fin et de bonne qualité ; empereur hâtif, bon, productif, assez précoce, craint un peu la gelée et ne réussit bien qu’en très-bonne terre ; michaux de Hollande, très-hâtif, de bonne qualité, peu difficile sur le sol, propre à la pleine terre et à la culture forcée ; michaux de Ruelle, très-précoce, rustique, peu exigeant sur le sol ; michaux ordinaire (petit pois de Paris), rustique, très-productif, l’un des meilleurs sous tous les rapports ; d’Auvergne, très-productif, grain fin ; doigt de dame, de bonne qualité, mais peu productif, exigeant pour le sol et craignant la sécheresse ; de ûouvigny, très-beau, mais exigeant des rames très-hautes dans les terres riches ; de Marly, beau et productif, demande une bonne terre et des rames très-hautes ; pois fève, rustique, se ramifie dans les bonnes terres et donne un grain très-gros ; clamart, productif, peu délicat, de très-bonne qualité en vert ; carré blanc, rustique et de bonne qualité ; carré vert (gros pot* vert normand), très-productif, grain très-beau, .employé surtout comme pois cassé ou en purée ; ridé de Knight, sucré, tendre, très-bon en vert, peu exigeant pour le sol ; k la moelle ou de Victoria, rustique et de bonne qualité ; grand vert uiam ’ moth, beau, productif, bon, peu difficile sur le terrain ; ridé vert, rustique et de bonne qualité ; géant, assez rustique et productif, mais de qualité médiocre ; à cosse violette, délicat et peu productif ; doré, productif, de bonne qualité, peu délicat ; turc à fleur blanche, délicat et peu productif ; turc à fleur rouge, etc.

B. Pois à écosser, nains (pisutn humile). "Variétés recommandables : pois nain, très-hâtif à châssis, précoce, de petite taille, assez rustique, bon également pour la pleine terre ; nain hâtif, précoce, de petite taille, de bonne qualité, un peu sensible à la gelée ; nain ordinaire, le meilleur de tous Tes pois nains, productif, de bonne qualité, peu délicat sur le terrain ; de Bishop à longue cosse, très-beau, bon et rustique ; nain gros sucré, assez bon et productif en bonne terre, craint uu peu la sécheresse ; très-nain de Bretagne, bon, mais tardif et peu productif, assez petit pour être cultivé en bordure ; ridé nain, un peu délicat, assez sujet à la gelée, aime les bonnes terres et donne des graines sucrées ; champion d’Écosse, robuste, productif, très-bon, se ramifie beaucoup, doit être semé un peu clair ; ridé nain vert, délica, t et très-tar « dif ; nain vert gros, rustique et de bonnequa-Hté ; nain vert impérial ou à la reine, d’assez bonne qualité, mais un peu exigeant pour le sol ; nain vert petit, de bonne qualité, mais un peu délicat.

C. Pois sans parchemin, à rames, dits aussi mange-tout ou goulus (pisum maçrocarpum). On peut citer surtout les suivants : pois sans parchemin k demi-rame, précoce, productif, peu exigeant pour le sol ; grand à fleur blanche ou corne-de-bélier, rustique, productif, le meilleur des pois de cette catégorie ; à fleur rouge, rustique et productif, mais d’une saveur qui ne plaît pas généralement ; géant, k cosse très-grande, mais peu productif et de saveur peu délicate ; à cosse blanche, peu

astique, d’un faible rendement et d’une safois

veur peu agréable ; à cosse jaune, de bonne qualité, mais délicat et peu productif.

D. Pois sans parchemin, nains. Nous n’avons guère à recommander que deux variétés : pois sans parchemin nain ordinaire, de bonne qualité et peu exigeant pour le sol ; nain hâtif de Hollande, plus précoce, de bonne qualité, mais ne réussit pas très-bien en terre légère.

Parmi les variétés récemment introduites et moins connues, nous citerons, d’après MM. Vilmorin, les suivantes : pois de Lorraine, très-tardif ; rothschild, très-hâtif, mais très-délicat et peu productif ; michaux de Nanterre, moins précoce, plus rustique et plus productif que le michaux ordinaire ; british-queen, grain ridé, très-beau, un peu tardif, sujet à se fendre ; great-britain, grain blanc, ridé, voisin du précédent ; de Castrowa, très-tardif, à cosse petite, convient peu à la culture maraîchère, etc.

Les pois, sans être généralement difficiles sur la qualité du sol, préfèrent néanmoins une terre légère et bien saine ; ils prospèrent mieux dans un sol qui n’a pas porté ce légume depuis plusieurs années et donnent leur maximum de production dans une terre neuve. Les terrains secs et sablonneux qui longent les murs exposés au midi conviennent quand on veut obtenir des produits précoces ; on sème alors en touffes ou en rayons, souvent sur les plates-bandes ; les rayons se font à om,22 environ les uns des autres, et on y pratique à la houe, à om,3ô de distance, des trous dans lesquels on jette les cinq ou six grains qui doivent former la touffe. On doit se dispenser de fumer les terres naturellement fertiles ; un excès d’engrais rendrait les plantes trop vigoureuses, mais au détriment cie la production du fruit. On sème de cette manière, en novembre et décembre, les variétés les plus hâtives ; puis on échelonne les semis, en passant aux pois de deuxième et de troisième saison, jusqu’à la fin de juillet, où on sème les variétés les plus tardives. Les soins de culture se réduisent à biner, à sarcler, à pincer les pois hâtifs à la troisième ou quatrième fleur et à donner des rames aux plantes qui en exigent. Tout ceci concerne les pois à manger en vert ; pour récolter en sec, on sème ordinairement en mars et avril, et même jusqu’au commencement de juin, pour les variétés précoces.

« Pour les primeurs, dit le Bon jardinier, lorsqu’on a des bâches, on établit une couche quo l’on recouvre de O^.ZS à O’«,30 de terre. On sème en place en novembre, décembre et janvier, et l’on pince à trois ou quatre fleurs. À défaut de bâches, on force sur couche et sous châssis. On sème en décembre et janvier, quelquefois en place, plus ordinairement en pépinière et dès lors plus épais, pour replanter lorsque le plant aura ûn>,10. Cela se fait sur une nouvelle couche peu forte et seulement tiède. On met deux plants ensemble, à oto,10 d’intervalle sur la ligne et 0<»,16 entre les lignes. On donne de l’air toutes les fois que le temps le permet. Quand les pois plantés ou semés sous châssis ont om,25, on les couche vers le fond du châssis en mettant des lattes sur leurs tiges ; leurs têtes se relèvent et continuent de pousser ; quatre ou cinq jours après, on ôte les lattes et le bas, des tiges reste couché. Cette opération, très-importante, les fait ramifier davantage et

augmente, par conséquent, le nombre des cosses. »

On a remarqué que les pois plantés sont plus précoces que ceux qu’on a semés en place ; il est donc avantageux, même pour ceux de seconde primeur, de semer au commencement de janvier, sous bâche ou sous

cloche, pour planter en février à une exposition abritée et quelquefois même en plein air. Les graines des pots, surtout de ceux de primeur, sont sujettes à être attaquées par les larves de bruche ; les pois tardifs sont beaucoup moins exposés ; on pourrait donc ne semer qu’en avril les pois destinés au semis ou à faire des purées. La récolte des pots verts ne présente rien de particulier ; on recueille les gousses quand elles sont arrivées au point convenable, puis on écosse celles des variétés à parchemin. Pour les pois secs, on arrache les tiges quand elles sont jaunes et sèches, et on les bat au fléau comme le blé. Les graines de pots, si on les laisse dans leurs cosses, peuventconserver pendant trois à cinq ans leur faculté germinative.

Les pois jouent un certain rôle dans l’alimentation de l’homme et des animaux domestiques. Nous avons vu qu’on les mange

verts, avec ou sans cosse. Les pois secs sont très-usités dans les campagnes, et, bien qu’ils aient quelques inconvénients, on doit sous tous les rapports les préférer aux haricots, parce qu’ils sont plus digestibles et moins llatueux ; ces inconvénients disparaissent d’ailleurs presque complètement quand les pois ont été débarrassés de leur pellicule ;.on les vend alors chez tes marchands de comestibles sous le nom de pois cassés, et ils servent à préparer d’excellentes purées. On accuse quelquefois les pois de cuire mal ; mais c’est seulement quand ils ont végété sur une terre compacte et argileuse.

Les cosses des variétés à parchemin, quand on on a ôté le grain et qu’elles sont encore assez fraîches, peuvent servir à la nourriture des animaux domestiques ; il serait peut-être préférable de ne les leur donner que lorsqu’elles ont perdu toute leur eau de vé POIS

gélation. Les pois secs peuvent aussi remplacer l’avoine pour les bestiaux, et on les utilise ainsi quand ils sont trop abondants pour entrer dans la consommation ou le commerce, ou bien encore quand ils sont avariés. Les pais étaient autrefois employés en médecine, comme apéritifs et diurétiques, et dans quelques pays on se sert encore de ces graines réduites en farin* pour faire des cataplasmes émoilients. On conserve les pois verts de diverses manières. Enfin, les racines, les tiges, les feuilles et les cosses sèches peuvent fournir de la potasse.

« Les cosses des pois verts, dit T. de Berneaud, contiennent une si grande quantité de substances sucrées qu’elles offrent, lorsqu’on les met h cuire dans de l’eau, une liqueur parfaitement semblable au moût de la bière, tant pour le goût que pour l’odeur. En mêlant à ce produit un peu de sauge verveine ou de houblon et en les faisant fermenter, on obtient une boisson saine et agréable, Le procédé en est très-simple : jetez une certaine quantité de cosses dans un chaudron, recouvrez-les de 14 millimètres d’eau, exposez au feu durant tio^s heures, filtrez, puis ajoutez quantité suffisante de sauge ou de houblon, livrez ensuite à la fermentation comme on fait pour la bière. Vous donnerez plus de force à votre liqueur en lui additionnant une nouvelle quantité de cosses avant qu’elle soit entièrement refroidie. ■

Le pois des champs, appelé aussi pois gris, pois d’agneau ou de brebis, pois à pigeon, pisaitle, bisaille, etc., est une plante annuelle, plus petite dans toutes ses parties que l’espèce précédente ; ses tiges faibles, flexibles, rameuses, portent des feuilles à stipules ovales, dentées, plus grandes que les folioles, qui sont ordinairement au nombre do deux paires ; les pédoncules portent une ou deux fleurs blanches, roses, violacées ou bleuâtres ; les gousses, comprimées et réticulées, renferment des graines presque cubiques, verdâtres ou jaune rougeâtre. Cette espèce est indigène et croît spontanément dans les moissons ; depuis le milieu du siècle dernier, elle est cultivée en grand comme plante fourragère, surtout dans le nord de la France, où elle réussit mieux que dans le midi, grâce à l’humidité du climat et aux chaleurs moins fortes de l’été.

Le pots des champs présente plusieurs variétés : le pois gris hâtif <£8 printemps, que l’on sème en mars et avril ; le pois gris iardif de printemps, qu’on sème en mai et juin ; le pois gris d’hiver, variété rustique et précieuse pour les terrains secs et graveleux et qui se sème à l’automne ; epois perdrix, plus productif que les précédents, ayant les tiges plus fortes et plus élevées, les cosses et les graines plus grosses, résistant très-bien k la gelée et pouvant être semé k l’automne ou au printemps. Quelques variétés du pois cultivé peuvent, en outre, servir comme fourrage.

Le pois ’des champs préfère les terres un peu argileuses et fraîches ; mais il réussit très-bien sur les terres k froment chaulées ou marnées. Les tiges étant sujettes à ramper sur le sol, il est bon de le semer en mélange avec du seigle ou de l’avoine, dont les chaumes solides lui fournissent un appui ou des rames naturelles. Le fourrage résultant de ce mélange est connu sous le nom de dragée (v. ce mot). Dans quelques localités, on le cultive communément avec les. féveroles. On sème ordinairement k la volée et on recouvre la graine au moyen d’un hersage, suivi d’un roulage. Les pots des champs> ne demandent aucun soin de culture, si ce n’est un hersage quand la surface du sol se prend en croûte par suite de la sécheresse. La récolte a lieu quand les plantes sont presque défleuries et les gousses inférieures parfaitement formées.

Le pois des champs fournit un fourrage vert très-nutritif et fort recherché par les bêtes bovines et ovines ; beaucoup de cultivateurs le regardent comme préférable aux vesces fauchées en fleur. Le foin sec, bien qu’un peu dur et grossier, est excellent s’il a été bien récolté ; les animaux dout nous venons de parler le mangent avec plaisir. Quant aux graines, elles viennent immédiatement après le maïs pour l’engraissement des animaux ; on les considère comme plus nourrissantes pour le cheval que l’avoine et les féveroles. On les emploie avec non moins de succès pour engraisser les oiseaux de bassecour. Enfin, cette plante est un des meilleurs engrais verts.

Le pois maritime est une plante vivace, à tige anguleuse et rameuse, portant des feuilles ailées, à stipules sagittées, à pétiole plan en dessus et muni de trois à six paires de fofioles ovales, entières ; les fleurs, disposées en grappes à l’extrémité de pédoncules axillaires, sont bleues, parfois mélangées de blanc et de rouge, et s’épanouissent en juillet. Cette plante habit* ; les côtes maritimes de l’hémisphère nord ; ses graines, quoique très-amères, ont été parfois utilisées par les classes pauvres dans les temps de disette. Le pois à bouquets s’en distingue par sa tige droite et élevée, ses fleurs en ombelles terminales, ses graines brunes, complètement impropres à l’alimentation. Ces deux espèces sont quelquefois cultivées comme plantes d’ornement. Quant au pois ochre, il forme aujourd’hui le type d’un genre distinct. V. ociire.

Pois chiche. V. cmcHE.

POIS

Pois de cœur, pois de merveille. V. CAït DIOSFHIiME.

Pois à gratter, pois velu, pois pouilleux,

V. MUCUNA.

— Pharm. Pois à cautère ou pois suppuratifs. Ce sont de petites boules que l’on introduit dans les cautères pour dilater la plaie et entretenir la suppuration ; ces boules se préparent aujourd’hui avec diverses substances plus ou moins irritantes. Autrefois on se servait, pour cet usage, de pois ordinaires ; les résultats n’étant pas très-satisfaisants, on leur substitua de petites boules de cire ou d’ivoire ; mais celles-ci, ne se gonflant pas sous l’influence de l’humidité de la plaie, laissaient l’exutoire dimi nuer rapidement et on les a promptement abandonnées. Actuellement, la substance la plus employée pour fabriquer les pois k cautère est la racine d’iris de Florence (v. iris). Cette racine contient un principe acre qu’elle conserve après la dessiccation, et qui est très-propre ù entretenir la suppuration en irritant la plaie. Les pots d’iris sont façonnés au tour ; on en fait de grosseurs diverses qu’il est d’usage, dans le commerce, de distinguer par des numéros. On consomme chaque année en France des millions de pois d’iris. Ces pois sont assez fréquemment mangés aux vers ; quelques fabricants peu consciencieux dissimulent cette altération en les roulant dans du tabac ou de la poudre d’iris qui, en pénétrant dans les trous, les bouchent. Cette fraude se reconnaît par un examen attentif. Il n’en est pas de même de celle qui consiste à remplacer l’iris par de la pulpe de marrons d’Inde. Les pharmaciens reconnaissent cette substitution en écrasant un pois, en lo.pulvérisant et en jetant la poudre dans une solution aqueuse de sulfate de fer : si le pois est fait avec de la racine d’iris, la poudre prend une couleur rose plus ou moins foncée ; si, au contraire, il est fait avec du marron, elle reste blanche.

Après les pois d’iris, les pois à cautère, les plus usités sont les pois élastiques à la guimauoe et au garou de Leperdriel, qui ont été l’objet d’un brevet aujourd’hui expiré. On les prépare à l’aide du caoutchouc dissous, auquel on ajoute, pour lui donner de la consistance, une quantité suffisante de poudresvêgôtales inertes, dans lamassedesquelleson fait entrer soit de la poudre de guimauve, comme émollient pour les pois destinés aux cautères enflammés, soit de la poudre ou de l’extrait de gtirou pour les pois plus activement irritants. On a proposé d’introduire comme poudre inerte, dans ces pots, une matière extrêmement dilatable à l’humidité, le -liège. Les pois au caoutchouc présentent sur les pois d’iris un avantage notable ; ils se dilatent régulièrement, en restant sphèriques, tandisque les pois d’iris se dilatent plus dans le sens de la largeur de la racine que dans celui’ de sa longueur et prennent la forme d’un ellipsoïde de révolution. On fabrique encore, sous le nom de pois d’orange, des pois à cautère avec des orangettes, c’est-à-dire avec de petites oranges récoltées peu après la floraison, alors qu’elles n’ont acquis qu’un très-faible développement. Depuis la fabrication des pois avec le caoutchouc, il est facile de les rendre suppuratifs au degré voulu en y introduisant, en quantité convenable, des poudres vésicantes, telles que celles de garou, d’euphorbe et même de cantharides. Auparavant, on arrivait au même résultat en imprégnant les pots d’orange de liquides chargés des principes irritants de drogues du même genre. Les pois d’iris ne pouvaient pas servir pour cet usage, l’humidité les déformant, ainsi que nous l’avons dit. Quelques préparations ainsi obtenues ont joui et même jouissent encore, dans certaines contrées, d’une grande réputation. Tels sont les pois suppuratifs de Wislin et ceux de Frigerio.

Les pois suppuratifs de Wislin s’obtiennent en plongeant dans une solution alcoolique d’extrait de garou des pois d’orange que Ion fait sécher ensuite. En répétant la même opération plusieurs fois sur les mêmes pois, ou finit par charger ceux-ci d’une notable proportion d’extrait de garou. On termine en les frottant avec un linge pour les rendre de nouveau brillants. Les pois à cautère de Frigerio se préparent de la manière suivante ; ou fait fondre ensemble "8 parues de cire jaune et 30 de suif, pais on ajoute peu à peu à la masse liquide 15 parties de lessive do soude caustique ; enfin on incorpore à la masse ainsi obtenue et maintenue liquide par la chaleur un mélange composé avec : résine élémi, 46 parties ; styrax liquide, 30 ; garou pulvérisé, 16 ; éponge pulvérisée, 30 ; gomme adragante, 20 ; chaux hydratée, 125 ; laque plate, 16, et on forme une pâte avec laquelle on confectionne les pots. 0 est là la formule des pots moyens ; les pois actifs s’obtiennent en ajoutant à la masse 12 parties d’euphorbe en poudre et autant de cantharides pulvérisées. Dans le cas des cautères douloureux, on l’ait usage de pots à cautère narcotiques, que l’on obtient en ajoutant de la morphine et de l’extrait d’opium à des pois à la guimauve. Ces pois sont usités principalement dans la rachialgia et le mal de Pott. V. cautère.

POIS (SAINT-), bourg de France (Manche), ch.-l. de cant., arroiid. et à 18 kilom. N.-O. de Mortain ; pop. aggl., 312 hab. — pop. tôt., 781 hab.

P01SDOHF, bourg de l’empire d’Autriche,