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se présente sous la forme d’une huile plus légère que l’eau, soluble dans l’alcool et d une odeur nauséabonde.

Les fruits du phellandre s’administrent en substance ou en poudre, en pilules, en opiat, en sirop, en infusion, en décoction, etc. : mais on doit commencer par une dose très-faible, qu’on augmente peu à peu, suivant le besoin. C’est surtout en Allemagne que ce médicament a été mis en vogue. On l’a préconisé contre les fièvres intermittentes, les flatuosités, l’hydropisie, les scrofules, le scorbut, l’hystérie, l’hypocondrie, l’asthme, la coqueluche, ^’ emphysème pulmonaire, etc. Ils exercent une action calmante, ils facilitent l’expectoration et diminuent la fièvre et les douleurs des phthisiques ; aussi les a-t-on administrés avec succès contre les phthisies muqueuses, ou mieux contre les catarrhes chroniques ; mais on a remarqué aussi qu’à trop haute dose ils peuvent déterminer des héinoptysies et même tous les accidents que cause la ciguë.

En résumé, le phellandre est apéritif, diurétique, antiscorbutique, narcotique, excitant et diaphorètique ; néanmoins, il peut être remplacé avantageusement par la grande ciguë, dont les propriétés sont plus énergiques, mais déterminées d’une manière précise, de telle sorte que le praticien éclairé et prudent peut facilement en régler l’emploi. La médecine homceopathique fait un fréquent usage du phellandre et l’administre dons un grand nombre de maladies, notamment dans les affections nerveuses et pulmonaires. Les feuilles de cette plante ne sont guère employées qu’à l’extérieur, fraîches et pilées, en cataplasmes, contre les ulcères, les plaies de mauvaise nature, les contusions, etc. Enfin, la plante est encore assez usitée dans la médecine vétérinaire.

En agriculture, le phellandre aquatique est plus nuisible qu’utile ; tous les bestiaux, il est vrai, broutent ses feuilles, du moins dans le Nord, où leurs propriétés sont moins actives ; mais ils ne les recherchent pas, et il serait même imprudent de leur en laisser trop manger. On a prétendu, il est vrai, que les accidenta observés quelquefois étaient produits, non par la plante, mais par une espèce de charançon ou par ses larves vivant dan3 l’intérieur des tiges ; cette opinion est à peu près abandonnée aujourd’hui. Dans les localités où ce végétal est abondant et facilement accessible, on pourrait le faucher pour le mettre •sur les fumiers et augmenter la masse des engrais ; mais on conseille avec raison de ne pas l’employer comme litière.

PHELLANDRINE s. f. (fel-lan-dri-ne — rad. phellandre). Ohun. Matière extraite d’une espèce de phellandre.

PHELL1NE s. f. (fèl-Ii-ne — du gr. phellinos, spongieux). Bot. Genre d’arbrisseaux, rapporté aveu doute à la famille des zuntboxylées, et comprenant quelques espèces qui habitent la Nouvelle-Calédonie.

PHELLOCARPE s. m. (fèl-lo-kar-pe — du gr. phetios, liège ; karpos, fruit). Bot. Genre d’arbres, de la famille des légumineuses, tribu des dalbergiées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Amérique tropicale.

PHELLONJTE s. m. {fèl-lo-ni-te — du gr. pltellos, liège ; unis, fumier). Bot. Genre de petits champignons, du groupe des licées, dont l’espèce type a été trouvée sur des bouchons de liège.

PHELLOPLAST1QUE S. f. (fèl-lo-pla-sti-ke — du gr. phellos, liège, et de plastique). Art de sculpter le liège, et particulièrement Art de représenter en liège les monuments d’architecture : On des chefs-d’&uvrt de la phulloplastique est la représentation de la ville • de Constantine avec toutes ses rues et ses manumeuts. (Aug. Humbert.)

PHELLOS s. m. (fèl-loss). Antiq. gr. Fête de Bacchus qui précédait les dionysies.

— Bot. Espèce de chêne de l’Amérique septentrionale,

PHELLOSE s. f. (fèl-lô-ze — du gr. phellos, liège). Bot. Production accidentelle du liège dans les végétaux : On ignore sous t’influence de quelles causes se développe la phbllosb. (Bon jardinier.) Il On dit aussi SUBÈROSA ou

SUBÉROSIE.

— Encycl. Tout le monde connaît le liège, produit par une espèce de chêne qui en a pris son nom vulgaire. Cette substance s’observe aussi, mais moins développée, sur Tonne, notamment sur la variété due orme subéreux, sur l’érable champêtre, etc. Mais ici le liège est une production normale. Dans d’autres cas, sa présence est le résultat d’un accident, dont la cause première est inconnue ; elle constitue donc une véritable maladie, heureusement très-peu nuisible, désignée sous le nom de phellose. On l’a constatée sur des tiges de mauve, des tubercules de dahlia, des racines de garance, etc. Quelquefois la substance subéreuse se désagrège et forme de petits amas pulvérulents, que plusieurs auteurs ont pris pour des champignons (des urêdinées). On l’observe souvent sur l’écorce des aunes, des pommiers, etc.

PUELLUS, vi !le-de l’ancienne A.sie Mineure, dans la Lycie, au S.-E. de Xanihe. Les ruines de cette ville se voient aujourd’hui un peu- au S.-O. du village turc de

PHEN

Kassaba. « Ces ruines, dit Joanne, s’étendent dans la direction du N. au S., sur la crête d’une montagne très-élevée, appelée Feller-Dagb. Les pentes de la montagne sont parsemées de constructions gigantesques, qui ont servi de murs de soutènement. La nécropole de Phellus présente seule quelque intérêt. On y voit une enceinte carrée taillée dans le roc, avec deux édifices monolithes taillés aussi dans les rochers. L’un d’eux a trois portes. Son entablement ressemble à des charpentes posées de front. Sur les faces latérales, d’énormes solives recourbées représentent des becs d’ancre. L’autre, plus petit, se compose de plusieurs chambres. De cette nécropole, on redescend vers le N. de l’autre côté de la montagne, plantée d’arbres d’espèces très-diverses. De ce côté, les murailles de la ville, faites de pierres énormes qui cubent chacune plusieurs mètres, présentent l’aspect des constructions pélasgiques. A mi-côte, on aperçoit un tombeau de plus de 75 mètres cubes qui a roulé du haut de la montagne. Plus bas, la route traverse un ravin profond, à moitié comblé par des tombes et des sarcophages... »

PHÉLONAPHIE s. f. (fé-lo-na-fî). Fête chinoise en l’honneur de Phélo, auquel les Chinois attribuent la découverte du sel : Pendant la PHÉLONAPHIE, on orne de fleurs et de branches d’arbres le devant des maisons et l’on parcourt tes bords de la mer dans des barques, sous prétexte de chercher le malheureux Phélo.

PHÉLONION s. m. (fé-lo-ni-onn.— mot gr. dérivé de phelonês, boîte, reliquaire, qui vient de phellos, liège). Liturg. gr. Vêtement riche, sans manches, dontPareliimandrite s’enveloppe tout le corps, lorsqu’il officie.

PHELPS, ville des États-Unis d’Amérique, dans l’État de New-York, à 20 kilom. E. de Canandaigua ; 6,800 hab.

PHELSUMA s. m. (fèl-su-ma —de Van Phelsum. natur. belge). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des geckos.

PHELYPEAUX (Raimond-Balthazar, marquis de), homme politique fiançais, né vers 1650, mort en 1713. Il entra dans l’armée en 1671, devint rapidement colonel et maréchal de camp, futaecrédité, en 1698, comme envoyé extraordinaire auprès de l’électeur de Cologne, puis passa en qualité d’ambassadeur à Turin (1700), où il négocia le mariage de la princesse Marie-Louise avec Philippe V d’Espagne. Pendant qu’il habitait cette ville, il découvrit les relations secrètes du duc de Savoie Victor-Amédée avec l’empereur contre la France, en instruisit aussitôt Louis XIVj qui donna l’ordre de désarmer les troupes piémontaises faisant partie de l’armée de Vendôme (1703), et fut arrêté lui-même par ordre du duc. Après une détention rigoureuse, pendant laquelle il n’épargna à Victor-Amédée ni les réponses hautaines ni les piquantes railleries, il fut mis en liberté (1704) et revint en France. Phelypeaux, qui était déjà conseiller d’État, devint, en 1709, gouverneur général des îles de l’Amérique et mourut célibataire à la Martinique. C était un vrai épicurien, dit Saint-Simon, fort singulier, d’un commerce charmant quand il voulait plaire, d’ailleurs épineux, difficile, avantageux et railleur. On a de lui une relation instructive et amusante, intitulée : Mémoire contenant les intrigues secrètes et malversations du duc de Savoie (Bâle, 1705, in-18). — Son frère, Jacques-Antoine Phelypeaux, mort en 1732, fut évêque de Lodève ; il était savant et spirituel, mais débauché, et il laissa de nombreux bâtards. — Un parent des précédents, Georges-Louis Phklyphaux, prélat français, né au château d’Herbault, près d’Orléans, en 1729, mort à Bourges en 17S7, devint successivement abbé du Thorouet, archevêque de Bourges (1757), chancelier de l’ordre du Saint-Esprit (1770). Il se signala par sa bienfaisance, par sa charité et fonda plusieurs collèges.

PHÉMÉRANTHE s. m. (fé-mé-ran-te — de éphémère, et du gr. anthos, fleur). Bot. Syn. de TALiKUM, genre de portulacées.

PHÉMIUS, maître d’école de Smyrne. Il recueillit Crithéis, mère du poète Homère, devint plus tard son époux et adopta son enfant. Dans l’Odyssée, Homère a donné le nom de Phémius à un rapsode laissé par Ulysse auprès de son épouse Pénélope, pour veiller sur sa conduite, et que les prétendants de celle-ci forçaient de chanter dans leurs festins. Homère assigne aux chanteurs de Tàge héroïque, entre autres à Phémius, une place importante dans les banquets, analogue à celle qu’occupent les Muses elles-mêmes dans le pulais de Jupiter. Le chant et la danse forment l’ornement des banquets, et sont pour les hommes de cet âge le plus raffiné des plaisirs. (Odyssée, XVI et XV1L)

PHÉNION, écrivain grec qui vivait à une époque incertaine et sur la vie duquel on ne possède aucun détail. On a sous son nom un ouvrage fui fut apporté manuscrit de Rhodes par un soldat et vendu à Jean Fresler, médecin de Dantzig. Un médecin de Breslau, nommé Aurifaber, traduisit en latin ce manuscrit sous le titre de Phsnionis philosophi cynosophia, seu de cura canum liber, cum latina inierprétatione(S’iuembecg, 1545, in-8»). Certains auteurs ont attribué ce traite des maladies des chiens à Déraétrius Pépagomène.

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PHÉNACITE s. f. (fé-na-si-te — du gr. pkenax, trompeur). Miner. Silicate de giucinium natif, des environs de Perm, qu’on avait pris d’abord pour du quarte, ce qui lui a valu son nom. n On dit aussi phénakite.

— Encycl. La phénacite est un silicate de giucinium que Ton trouve à Perm, dans les monts Ylmen, en Russie, et que Ton rencontre à Framont, en Alsace, mélangée avec le quartz. Cette substance présente une dureté de 8 et une densité de 2,969. Les cristaux sont tantôt transparents, tantôt opaques. Quelquefois ils sont tout à fait incolores, d’autres fois ils ont une teinte jaune vineuse qui incline sur le rouge. Son éclat est vitreux. La cassure de ce minéral ressemble beaucoup à celle du quartz. Il ne fond pas lorsqu’on le chauffe seul au chalumeau ; mais, avec les flux, il fond et forme des verres incolores ; avec le carbonate de sodium, il donne une perle d’un blanc de lait lorsque ce réactif est en faible quantité. Si la proportion du réactif est plus considérable, il se forme une masse tuméfiée infusible. Les acides ne l’attaquent pas. Un spécimen de phénacite du mont Ylmen, trouvé par Hart■wall, contenait £5,14 de silice et.44,47 de glucine (= 99,61) ; un spécimen d’Alsace, analysé par Bisçhoff, a donné 54,40 de silice, 45,57 de

’ glucine et 0,09 de chaux et de magnésie réunies. Ces chiffres concordent assez bien avec ceux qu’exige la formule

2B’"S03, SStOî ou 2Gl"0, Si02Gl"*Si04.

Cette dernière formule exige 53,96 de silice et 46,04 de glucine.

PHÉNACONIQUE adj. (fé-na-ko-ni-ke). Chim. Nom donné par Carius à l’acide qui prend naissance dans la décomposition du trichlorophénomalate de baryum et que, d’après des recherches plus récentes, ce même chimiste a reconnu être identique avec l’acide fumarique. •

PHÉNAKISTISCOPE s. m. (fé-na-ki-sti-skope — du gr. phenax, trompeur ; skopeô, j’examine). Physiq. Appareil d’optique composé d’un disque de carton autour duquel des figures sont peintes dans les différentes attitudes successives d’une même action, de sorte qu’en faisant tourner le disque sur son axe, et en le regardant dans une glace à travers les trous percés au bord même du disque, on croit voir une figure accomplissant successivement la série de mouvements représentés par toutes.

— Encycl. On connaît ce jeu d’enfant qui consiste à faire tourner avec vitesse un charbon dont une extrémité est incandescente. A mesure que le mouvement de rotation devint plus rapide, Tare lumineux augmente d’amplitude ; et enfin, lorsque Ton atteint une certaine vitesse, on voit une circonférence entière, sur tous les points de laquelle le charbon semble être à la fois. Or, comme ce mouvement n’est évidemment que successif, il faut en conclure que la sensation lumineuse sur l’organe de la vue a une durée appréciable, puisque l’impression produite pur le charbon, dans une des positions qu’il occupe, n’a pas encore cessé pendant le temps qui s’écoule jusqu’à son retour dans cette position. Cette persistance explique un grand nombre d’illusions du même genre. Ainsi, une corde sonore en vibration semble occuper un espace dont la largeur va en augmentant des extrémités au milieu. Ou voit disparaître les raies d’une roue qui tourne rapidement. Un météore, qui sillonne avec vitesse la voûte étoiles, laisse après lui une traînée lumineuse dont la longueur apparente dépend de celte vitesse même ; de sorte que, si elle était assez grande, il pourrait arriver, comme dans l’expérience du charbon ardent, qu’un arc lumineux se montrât un instant avec ses deux extrémités appuyées sur l’horizon.

La persistance des impressions lumineuses sur la rétine a suggéré à M. Plateau l’idée iuphéna/cistiscope, appareil dont on peut comprendre le jeu sans aucune figure. Il se compose essentiellement d’un axe pouvant tourner, soit par l’action de la main, soit par l’intermédiaire d’une manivelle, aussi vite que Ton voudra, et d’u u disque circulaire en carton, fixé perpendiculairement à cet axe. Ce disque est partagé en plusieurs secteurs égaux sur chacun desquels on a représenté la même scène ; seulement on y a varié les attitudes des personnages, de manière à y établir diverses transitions entre les positions extrêmes que chacun doit occuper. On regarde le disque ainsi préparé à travers une petite ouverture et on lui imprime un mouvement de rotation rapide. Dès lors, les secteurs, dans lesquels est décomposée la surface circulaire, sembleront ne pas changer de place ; mais les petites images qui y sont tracées paraîtront se mouvoir avec une vitesse qui dépendra de celle de la rotation. Dans ce mouvement, chaque dessin laissant une impression de quelque durée sur la rétine, la rapide succession des dessins semblera animer le sujet et lui faire exécuter les mouvements qui correspondent aux diverses attitudes représentées. C’est ainsi, par exemple, que Ton verra des maçons se passer l’un à l’autre avec prestesse les moellons que l’un d’eux prend a ses pieds ; que Ton pourra admirer l’agilité d’un sauteur de corde, etc.

PHÉNAKITE s. f. (fé-na-ki-te). V. phénacite.

PHÉNANTHRAQUINONE s. f. (fé-nan-tra PHEN

kui-no-ne — de phénanlhrène, et de quinone), Chim. Corps qui dérive du phénanlhrène, de la même manière que la quinone ordinaire dérive de la benzine.

— Encycl. V. phénanthrène.

PHÉNANTHRÈNE s. m. (fé-nan-irè-nede phénol, et de anthrène). Chim. Hydrocarbure isomère del’anthracène.

— Encycl. Le phénanthrène C^1110 est un hydrocarbure isomère de Tanthracene, que M. Grœbe, d’une part, MM. Fittig et Ostermayer, d’autre part, ont découvert simultanément dans le goudron de houille et que M. Grœbe a obtenu par synthèse pyrogénée en partant du stilbène.

Pour extraire le phénanthrène du goudron de houille, on soumet à la distillation fractionnée une matière cristalline d’un brun rougeâtre foncé, qui est un produit accessoire de la préparation industrielle de Tanthracene et qui bout entre 300" et 400<». On refroidit les portions moyennes, on les exprime à la presse et on sépare le phénailthrène de Tanthracene, avec lequel il est encore mêléj en mettant à profit la différence de solubilité de ces deux hydrocarbures dans l’alcool. À cet effet, on fait bouillir le produit brut tel qu’il sort de la presse avec de l’alcool, on laisse refroidir, on filtre pour séparer Tanthracene qui cristallise et Ton évapore la liqueur à siccité. Le résidu est repris par l’alcool bouillant, abandonné au refroidissement, filtré et évaporé, et Ton continue le même traitement jusqu’à ce que le résidu de solution alcoolique fonde entre 97<> et99<>. L’hydrocarbure ainsi obtenu n’est cependant pas encore pur. Pour le purifier, on le transforme en combinaison piorique en opérant comme ceci ; On dissout une partie de l’hydrocarbure encore impur et une partie et tiers d’acide picrique dans de l’huile de houille chaude passant à la distillation entre 100° et 140° (mélange de benzine, de toluène et de xylène). Par le refroidissement, le composé C^HiO + C6H2(AzOa)30H cristallise en longues aiguilles d’un jaune d’or ou en prismes d’un jaune rougeâtre qui fondent à 145°. On peut aussi mêler des solutions saturées et froides d’acide picrique et de phénanthrène dans l’alcool ; le composé picrique se dépose alors en fines aiguilles que Ton peut faire bouillir avec de grandes quantités d’alcool sans les altérer. L’eau dédouble lenteraentce composé, et l’ammoniaque immédiatement, en ses deux constituants. Le phénanthrène, isolé de son dérivé picrique, renferme encore des traces de corps étrangers qu’on en sépare en chauffant cet hydrocarbure avec un peu d’aeide acétique et de chromate de potassium sur un bain-marié ; après quoi on le fait recristalliser dans l’alcool.

Le phénanthrène se forme lorsqu’on faii bouillir du stilbène Ci*Hl2 ou du dibenzyle C’W*, dans un tube rempli de morceaux de verre et chauffé au rouge. L’hydrogène ne se dégage pas, mais se fixe sur une seconde portion de stilbène qui se convertit en toluène : 3C14HIS = 2C ?H8 + 2C1*1110

Stilbène.

To- luène.

Phénanthrène.

Le phénanthrène se dépose de ses solutions alcooliques en lamelles ou en plaques parfaitement incolores quand il est pur, et qui, suivant Grœbe, possèdent toujours une légère fluorescence bleue, plus faible cependant que celle de Tanthracene. Il fond à 96°, commence à se sublimer à 100», se dissout facilement dans l’alcool, l’éther, l’acide acétique et la benzine en donnant des solutions qui possèdent une fluorescence bleue. A 13»,5 il se dissout dans 48 à 50 parties d’alcool. Il bout vers 340°, le thermomètre étant entièrement immergé dans la vapeur. Par sublimation il forme des lamelles, mais il cristallise moins facilement par cette méthode que son isomère Tanthracene. Sa densité de vapeur, prise dans la vapeur de soufre par le procédé de M. Henri Sainte-Claire Ûeville, est de 6,28. Le chiffre théorique de cette densité est 6,16.

Le composé picrique du phénanthrène, dont nous avons déjà décrit la préparation, est fusible entre 1430 et 145» ; il est soluble dans 36 à 38 parties d’alcool à 15", facilement soluble dans l’alcool chaud, l’éther, la benzine et le sulfure de carbone.

Chauffé à 220° avec l’acide iodhydrique concentré, le phénanthrène se transforme en un tétrahydrure liquide Cl*rH*. Ce tétrahydrurs bout entra 300» et 310°. Si Ton porte le mélange d’acide iodhydrique et de phénanthrène à 310», l’hydrocarbure fixe 4 atomes d’hydrogène et donne Toctohydrure C141118 qui est également liquide et qui bout à la température de 300°.

Les agents d’oxydation convertissent le phénanthrène en une quinone, la phénanthroquinone, et, s’ils sont plus énergiques, en un acide bibasique, l’acide diphénique.

— DlBEOMURE DE PHÉNANTHRÈNE

C"Ht<>Br2. Ce composé se produit lorsqu’on mêle des solutions de brome et de phénanthrène dans le sulfura de carbone, après les avoir bien refroidies. Il se présente en prismes bien définis à quatre faces, qui, même en vase clos, subissent peu a peu une décomposition spontanée. Il fond à 980 en perdant de l’acide bromhydrique. La potasse alcoolique lui enlève facilement le brome et paraît régénérer le