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Vienne sous ce titre : Meinéxweite weltreise (Mon second voynge autour du monde] (1856, 4 vol.). Il a été également traduit en français par M. W. de Suokau.

L’ardeur et le courage de la célèbre voyageuse lui valurent les éloges de deux savants les plus éminents, Karl Ritter et Alexandre de Humboldt. Elle fut nommée membre honoraire de la Société de géographie de Berlin, sur la motion de ses deux illustres protecteurs, et reçut du roi la médaille d’or pour les arts et les sciences. Au mots de mai 1856, elle s’éloigna une troisième fois de Vienne. Après avoir passé quelques mois en Hollande, elle vint en France et arriva à Paris dans les premiers jours d’août. Présentée à la Société de géographie par Malte-Brun, elle fut nommée membre honoraire, à l’unanimité, et reçut une médaille d’honneur. Le 12 août, elle s’embarqua à Rotterdam pour se rendre au Cap et de là à Madagascar, où elle eut une audience de la reine Rsmavola ; mais une conspiration éclata pendant son séjour et la

voyageuse fut expulsée de l’Ile, ainsi que tous les étrangers. Arrivée à Maurice, elle y fut retenue fort longtemps par la fièvre, dont elle avait pris les germes dans la malsaine atmosphère des marais malgaches, et revint k Vienne le 15 septembre 1858, mortellement atteinte d’un cancer au foie ; elle mourut peu de temps après son retour. La relation de son dernier voyage a été publiée par les soins de son fils, ’M. Oscar Pfeiifer, sous le titre : Voyage à Madagascar, traduit de l’allemand ttar v. de Suckau et précédé d’une notice historique sur Madagascar par Francis Riaux (Paris, 18G2).

La. vie aventureuse de cette femme intrépide ayant fait supposer qu’elle n’avait rien des qualités ordinaires de son sexe, nous emprunterons les lignes suivantes que M"»e Pfeiffer adressait à une de ses amis : « Je souris en songeant que tous ceux qui ne me connaissent que par mes voyages s’imaginent

que je dois ressembler plus à un homme qu’à une femme. Combien ils me jugent mal ! Vous qui me connaissez, vous savez bien que ceux qui s’attendent, à me voir avec six pieds de haut, des manières hardies et le pistolet à la ceinture, trouveront en moi une femme aussi paisible et aussi réservée que la plupart de celles qui n’ont jamais mis le pied hors de leur village. •

PFE1FFER (Frédérie-Guitlaume-Vtctor), poëte allemand, plus connu sous le nom de Freimnnd l’feiffer, né à Eutin en 1810, mort à Oldenbourg en 1841. Il étudia le droit, la théologie, les langues modernes à Gœttinguef puis alla vivre à Oldenbourg, où il composa des ouvrages en prose et en vers qui lui méritent une place à part dans la littérature allemande. On a de lui : Ec/tos de la jeunesse, chansons (Gœttingue, 1835) ; Gœthe et Frédérique deSessenheim, roman poétique (Leipzig, 1841) ; Us ne t’auront pas, farce (1841) ; Gœthe et Klopsl’ock, poëme (Leipzig, 1842) ; Chansons des étudiants de Gœttingue (Brème, 1842).

PFE1FFER (François), philologue allemand, né à Soleure en 1815, mort k Vienne en 1868. Après avoir suivi, de 1S34 à 1840, à l’université de Munich, les cours de Massmann et de Schmeller sur la philologie allemande, il fut pendant plusieurs années professeur libre à Stuttgard, y devint en 1846 conservateur île la bibliothèque publique et fut nommé, en 1857, professeur de langue et de littérature allemandes à l’université de Vienne, où il levint, en 1860, membre de l’Académie des ■■ciences. L’un des maîtres les plus remarjuables de la philologie et de l’archéologie germaniques, Pfeiifer fut le chef d’une école nouvelle, qui est opposée, sur plusieurs points, à celle fondée par Lachmann. On cite, comme ses travaux les plus remarquables, les éditions qu’il a données des Mystiques allemands du xtvc siècle (Leipzig, 1845-1857, t. I«r et 11), de la Chronique de l’ordre Teutonique de Nicolas de Jeroschin (Stuttgard, 1854), du Livre de la nature de Conrad de Megenberg, et des Sermons de Benhold de Ratisbonne (Vienne, 1862, t. Ier). Ha, en outre, édité les recueils manuscrits do poésies de Weingarten et d’Heidelberg (Stuttgard, 1843-1844, 2 vol.) ; la Pierre précieuse, d’Ulrich Boner ; le Bartaam et Josapltat, de Rodolphe d’Ems ; le Wigalois, de Wirnt de Grafenberf ; le poème Mai et Beaflor ; la Chronique rimèe de Livanie (Stuttgard, 1844) ; les Légendes delà Vierge Marie (Stuttgard, 1846) ; le Livre agraire ausiro - habsbourgeois (Stuttgard, 1850) ; la Théologie allemande (Stuttgard, 1855), et plusieurs autres monuments de la littérature allemande ancienne. Il a traité, sous un point de vue entièrement nouveau, les questions les plus importantes de la philologie et de l’histoire de la littérature dans les ouvrages suivants : Sur l’histoire de la littérature allemande (Stuttgard, 1855) ; Sur l’essence et la formation du langage de cour au moyen âge (Vienne, 1861) ; l'Auteur du poème des Nibelungen (Vienne, 1S62)  ; Recherches et critiques relatives à l’antiquité allemande (Vienne, 1863) ; Livre d’exercices sur la langue allemande ancienne, ouvrage d’une grande utilité pour l’étude de cette langue (Vienne, 1866) ; Libres recherches, recueil d’opuscules sur la langue et la littérature allemandes anciennes (Vienne, 1867). Il a de plus fondé, avec le concours de l’éditeur F.-A. Urockbuus.de Leiyzig, la collection des Clas-

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signes allemands du moyen âge, dont il dirige la publication et qui a obtenu beaucoup de succès ; il a fourni à cette collection l’édition des Œuvres de Walter von der Vogetweide (Leipzig, 1865 ; 2e édit., 1867). Outre les écrits que nous avons cités plus haut, on trouve encore un grand nombre de dissertations de Pfeiffer dans le recueil périodique intitulé : Germania, recueil trimestriel pour servir à l’étude de l antiquité allemande, qu’il avait fondé en 1856.

PFEIFFER (Georges), pianiste et compositeur français, né à Versailles en 1835. Sa mère, pianiste distinguée, lut enseigna le piano ; Damck fut son professeur de composition. Ardent au travail, plein de feu pour l’art musical, doué de volonté et d’énergie, M. Pfeitfer fit des progrès rapides. En 1862, il fit exécuter dans un concert un trio pour piano, violon et violoncelle, à l’harmonie correcte, sobre et pourtant colorée, qui fut très-opprécié par la critique. Le virtuose, chez M. Pfeiifer, est & la hauteur du compositeur. Son exécution est variée, délicate et finement nuancée. Cet artiste a produit en 1869 un agréable opéra de salon, le Capitaine Jîoch. Pendant l’Exposition universelle de Londres, il a fait entendre, dans une grande séance musicale, un concerto de piano avec orchestre, qui fut vivement applaudi. Modeste et laborieux, ce pianiste tient un rang distingué dans son art. Ses jolies compositions pour piano, études, mazurkas et caprices, sont empreintes d’un cachet original.

PFE1L (Guillaume), écrivain allemand, né à Rammelburg, dans le Harz, en 1783, mort en 1859. Il devint en 1804 aide-forestier au service de la princesse de Courlande, en Silésie, lit, en qualité de capitaine de la iandwehr, les campagnes de 1813 et de 1814, devint, k la paix, maître forestier du prince de Carolath et fut appelé.en 1812 à l’académie forestière de Berlin, où il obtint, en outre, une chaire à l’université. Pfeil eut une grande part à l’organisation de l’école forestière de Neustadt-Eberswald, créée uar le ministre des finances Maassen, et devint directeur de cet établissement. Il était en outre, k sa mort, conseiller supérieur des eaux et forêts. Parmi ses nombreux ouvrages, nous citerons : Manuel pour ta direction, l’exploitation et la conservation des forêts (Zullich, 1516, 2 vol. ; 4» édition, entièrement remaniée, Berlin, 1854-1858, 5 vol.) ; Principes de la science forestière (Zullich, 1822-1823, 2 vol.) ; la Suppression des servitudes des forêts (Zullich, 1822) ; Histoire forestière de la Prusse jusqu’à l’année 1808 (Leipzig. 1839) ; la Science forestière, purement au point de vue de la pratique (Leipzig, 1857) ; Viitève des arbres en Allemagne (Leipzig, 1860). Il avait, en outre, fondé en 1820 et dirigé depuis cette époque les Feuilles critiques pour la science forestière et la vénerie, dans lesquelles il avait traité presque toutes les questions relatives à la matière.

PFENNING s. m. (pfènn-ningh). Métrol. Monnaie de compte d’Autriche, dont quatre font un kreuz, et qui vaut, au pair, un centime environ : Les pièces d’argent et de cuivre de ces peuptes lointains, ihalers, gros, ffenwnos, sont les choses les plus fantastiques et les plus inintelligibles du monde. (V. Hugo.) U Monnaie de compte de Brtms-wick et de Hanovre, dont 288 font un thaler, et qui vaut 0 fr. 0135. II Monnaie de compte de Hambourg et de Lubeck, dont 576 font l thaler, et qui vaut, au pair, environ 0 fr. 008. Il Monnaie de compte de Hesse-Darmstadt, dont 240 font 1 gulden, et qui vaut, au pair, 0 fr. 009. il Ancienne monnaie de compte hollandaise, dont 200 faisaient 1 florin, et qui valait, au pair, 0 fr. oios,

PFB1SN1NGER (Matthias), graveur suisse, né à Zurich en 1739, mort en 1812. Après avoir suivi les leçons d’E. Biehler à Atigsbourg, il se rendit à Paris, où il eut pour maîtres Mecheln et Loutherbpurg. De retour k Zurich, il s’adonna à la gravure à l’eauforte et parcourut les parties les plus pittoresques de la Suisse en dessinant les sites les plus remarquables. Outre des Vues de la Suisse, remarquables par la légèreté et la grâce, on lui doit les Vues du tombeau de Virgile, près de Naples, de la statue de Mare-Aurèle, à Rome ; Saint Joseph avec l’Enfant Jésus, d’après le Guerehin ; les portraits de poléon, de Piti, de Souwaruw, de ïArchiduc Charles, de Shottenseps, de Kleinjogg, etc.

PFENN1NGER (Henri), peintre et graveur suisse, de la famille.du précédent, né à Zurich en 1749, mort dans la même ville en 1815. Il alla étudier la peinture à Dresde, puis apprit la gravure à l’eau-forte à Zurich, sur le conseil de Lavater, dont il orna de figures le célèbre ouvrage sur la Physiognomonie. Pfenninger passa plusieurs années à Paris et en Hongrie. Outre des paysages, on a de lui de très-remarquables portraits gravés à la pointe, avec autant d’intelligence que de goût. On cite particulièrement ses portraits de Calvin, de Huiler, à’Euler, de Mengs, de Théodore de Bèze, de Court de Gébelin, de Paracelse, de Salomon de Gessner, son propre portrait, etc. — Sa nièce, Elisabeth PFiiNNiNGiïR.néeàZurieheii 1772, morte après 1836, se rendit à Paris, où elle étudia sous la direction de Regnault et d’Augustin, et devint un très-habile peintre en miniature. Ses nombreux portraits se recommandent

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par le chaTme du coloris et par le goût exquis de l’exécution.

PFEUFER (Chrétien dk), médecin allemand, né à Sehlessliz (Franconie) en 1780, mort à Bambergeu 1852. D’abord médecin à Schlessliz, il devint ensuite professeur de clinique à Landshut (1802), directeur général de l’hôpital de Bamberg (1809), où il fit des cours, et président du comité médical de Bavière pour la Franconie. Pfeufer fonda à Bamberg un hospice d’orphelins et s’attacha à la propagation de la vaccine. On lui doit les écrits suivants : Sur les raisons qui s’opposent à la vulgarisation de la vaccination (Bamberg, 1807) ; Sur les asiles pour les enfants abandonnés et sur les hospices d’orphelins (Bamberg, 1815) ; la Fièvre scarlatine (Bamberg, 1818).

PFIFFEB (Louis et François-Louis), Suisses au service de la France. V. Pkeikfer.

PFINGSTEN (Jean-Germain), médecin allemand, né k Stuttgard en 1751, mort h Temeswar en 1798. Il obtint l’emploi d’inspecteur des mines de Chemnitz (Hongrie), puis des salines de Magdebourg, professa ensuite la philosophie à Erfurt, puis lit des voyages d’exploration en Allemagne et en Hongrie. Ses principaux ouvrages sont : Magasin de pharmacie, de botanique et de matière médicale (Halle, 1782-1783, 2 vol. in-S») ; Répertoire de physiologie et de psychologie (Hof, 1784, in-S<>) ; Traité de pyrotechnie (léna, 1789, in-go) ; Magasin de minéralogie (Halle, 1789-1790, 2 vol. M-S°).

PFINZ, rivière d’Allemagne. Elle prend sa source dans le Wurtemberg, cercle de la Forêt-Noire, entre dans le duché de Bade et se jette dans le Rhin à8 kilom. E. deGraben, après un cours de 56 kiiom. Elle donne son nom à un des anciens cercles du duché de Bade, le cercle de Murg-et-Pfmz, compris aujourd’hui dans le cercle du Rhin-Moyen.

PFINZING (Melchior), poète allemand, né k Nuremberg en 1481, mort en 1535. Sur la recommandation du chancelier Sartein, il devint secrétaire intime de l’empereur Maximilien, place qu’il conserva pendant plusieurs années. En 1512, il fut élu prévôt de Saint-Sébald, à Nuremberg, reçut de l’empereur

plusieurs prébendes et le titre de conseiller et devint enfin prévôt des églises Saint-Alban et Saint-Victor à Mayence. U est l’auteur du fameux poème dès Aventures du chevalier Theuerdank, histoire plus que romanesque de l’empereur Maximilien Ier. Cet ouvrage, qui n’a d’ailleurs qu’une mince valeur poétique, a été publié pour la première fois à Nuremberg en 1517 (in-fol.). La dernière édition est celle de Stuttgard, 1847.

PFISTER (Albert), célèbre imprimeur allemand, né vers 1420, mort vers 1470. Il commença par exercer à Bamberg la profession de graveur sur bois, puis fonda dans cette ville, dès 1455, une imprimerie dont les produits rivalisèrent avec ceux sortis des presses de Gutenberg. Parmi les ouvrages très-recherchés imprimés par lui, nous citerons : Exhortation contre les Turcs (1455) ; la Bible latine à trente-six lignes (1456*1460, 3 vol. in-fol.) ; les Fables de Dorer (1461), avec 89 gravures sur bois ; le Livre des quatre histoires (Joseph, Daniel, Esther, Judith), livre précieux, orné de 61 gravures sur bois, imprimé en 1462 et dont il ne reste que deux exemplaires ; la Bible des pauvres (vers 1162, in-fol.), avec 170 gravures sur bois, d’une merveilleuse exécution pour l’époque ;Bélial ou la Consolation du, pécheur (vers 14C3, in-fol.).

PFISTER (Jean-Chrétien de), historien allemand, né à Pleidelsheim (Wurtemberg) en 1772, mort en 1835. De 1790 à 1795, il étudia la théologie à Tubingue, où il se lia intimement avec Schelling. Ayant lu l’Histoire de la Suisse de Muller, il prit cet ouvrage pour modèle dans ses travaux historiques. Après avoir rempli pendant quatre ans les fonctions de précepteur, il devint en 1800 répétiteur de théologie à Tubingue et se rendit en 1804 à Vienne, où Muller le reçut avec la plus grande bienveillance et où il explora les documents historiques que renferme la bibliothèque impériale. Il devint ensuite vicaire à Stuttgard et utilisa les loisirs que lui laissait cet emploi pour écrire son Histoire de la Souabe. Dans la suite, il remplit encore différentes fonctions ecclésiastiques, fut nommé en 1813 pasteur à Unter-Turkenheim et en 1832 surintendant général à Stuttgard. Ces fonctions lui donnaient droit à un siége à l’Assemblée des états, où il vota toujours avec la majorité ministérielle. Outre son Histoire de la Souabe (1803-1827, 5 vol.), qui va jusqu’à Maximilien 1er et qui est son œuvre capitale, on a encore de lui : Notice historique sur les principes de la constitution de l’ancien duché de Wurtemberg (Heilbronn, 1816) ; Faits mémorables de l’histoire de la réformation dans le Wurtemberg (Tubingue, 1817, 2 vol.) ; le Duc Christophe de Wurtemberg (Tubingue, 1819, 2 vol.) ; le Duc Eberhard le Barbu (Tubingue, 1822) ; Histoire des Allemands (Hambourg, 1829-1835, 5 vol.). Ce dernier ouvrage, aussi remarquable par l’authenticité des sources où l’auteur a puisé que par le talent de l’exposition et de la narration, fait partie de la collection des Histoires des États européens éditée par Heeren et Ukert. Il en existe une traduction française (Paris, 1835-1838, 11 vol. in-8°).

PFITZMAYER (Auguste), orientaliste allemand, né à Carlsbad en 180S. Il était fils d’un aubergiste et montra de bonne heure une remarquable aptitude pour les langues, apprit au collège l’anglais, le français, l’italien, le russe, le danois, essaya sans succès d’entrer à l’École orientale de Vienne, se fit recevoir docteur en médecine à Prague en 1835, puis revint dans sa ville natale. Tout en pratiquant son art, il apprit le turc, l’arabe, le copte, se rendit à Vienne pour explorer dans les bibliothèques les manuscrits orientaux, étudia le chinois, le japonais, le mandchou, fit paraître en 1839 la traduction d’un recueil de poésies turques, la Gloire de la ville de Bursa, et commença en 1840 une publication périodique, la Littérature orientale et occidentale, qu’il dut bientôt abandonner faute d’abonnés. Il traduisit ensuite du chinois Odes et discours de la terre de Tseu, par Sching-tiniing-Kieou.et rédigea un dictionnaire japonais, qu’une mort prématurée l’empêcha de terminer.

PFIZER (Paul-Achate), homme d’État et publiciste allemand, né k Stuttgard en 1801, mort à Tubingue en 1867. Après avoir terminé à Tubingue ses études de droit, il obtint en 1827 une place d’assesseur près le tribunal de cette ville, où il se lit bientôt remarquer par ses rares facultés. En 1831, à Ht paraître une brochure intitulée : Correspondance de deux Allemands, qui fit grand bruit. La courageuse liberté de pensées et de paroles de cet ouvrage, qui obtint la même année une seconde édition, excita d’autant plus l’attention publique que jusqu’k ce jour aucun fonctionnaire n’avait osé tenir un langage aussi hardi. Il se prononçait hautement pour la création d’un État national allemand, à la tète duquel il voulait qu’on plaçât la Prusse. L’effet que ce livre exerça sur l’opinion publique fut encore accru par la publication qu’il provoqua d’un.grand nombre de chants et de po6mes patriotiques, qui eurent pour effet de ranimer et d’exciter partout le sentiment de la nationalité allemande. Il eut encore, il est vrai, un autre résultat, la destitution de Pfizer, qui rentra malgré lui dans la vie privée ; mais il n’y demeura pas longtemps, car, dès le mois de décembre 1831, la ville de Tubingue le choisit pour sou représentant k la Chambre et lui fournit ainsi l’occasion d’exposer aux ministres, de concert avec Uhland, Schott et autres, les idées qu’il avait indiquées dans sa brochure. Sa motion contre la décision prise k la séance du 28 juin 1832, motion que la Chambre ne voulut pas rejeter, amena la dissolution de la Chambre des députés, où l’on comptait un si grand nombre de membres de l’opposition. Les élections qui suivirent le portèrent de nouveau k la Chambre, dont il fit partie jusqu’en 1838. N’ayant point été réélu à cette époque, il s’occupa avec beaucoup d’ardeur de travaux littéraires roulant sur la politique et sur l’économie politique. Rappelé & la vie publique en mars 1848 et placé k la tête du ministère des cultes, il fut, en outre, élu par la ville de Stuttgard k l’Assemblée nationale de Francfort ; mais bientôt ses souffrances corporelles, accrues encore par les scènes de tumulte qui troublèrent les séances do cette Assemblée, le forcèrent de renoncer à ses doubles fonctions. Une fois rétabli, il devînt conseiller près de la cour de Tubingue ; mais, en 1858, il dut renoncer complètement k tout emploi public. Cependant, eu 1862, il fit paraître une brochure, Sur la question de la constitution allemande. Il s’éteignit cinq ans plus tard. On a encore de Pfizer les ouvrages suivants : Pensées sur le but et sur la tâche du libéralisme allemand (1832) ; Sur les rapports de droit public qui existent entre te Wurtemberg et la diète germanique (1832) ; Sur le développement du droit public en Allemagne par la constitution fédérale (1835) ; Pensées sur le droit, l’État et l’Église (1842, 2 vol.) ; a.Patrie (1845) ; Documents pour l’établissement du pouvoir impérial allemand (1848) ; Aspect de l’Allemagne en 1851 (1852), etc.

PFIZER (Gustave), poëte allemand, frère du précèdent, né à Stuttgard. en 1807. Il fit ses études au gymnase de sa ville natale, puis, de 1825 à 1»30, au séminaire de Tubingue, où il fut répétiteur pendant plusieurs années. À partir de 1835, Ptizer s’occupa de travaux littéraires à Stuttgard et devint en 1846 professeur.au gymnase de cette ville. Dans cet intervalle, il s’était fait connaître par différents ouvrages en vers et en prose et avait été l’un des* collaborateurs les plus actifs des traductions, publiées à Stuttgard, des œuvres de Byron et de Bulwers. Il était, en outre, devenu en 1836 le rédacteur principal des Feuilles pour ta connaissance de la littérature étrangère et, en 1838, de la partie poétique du Moryenbhtt. Il prit un rang distingué parmi les critiquas contemporains par son ouvrage intitulé : Uhland et ïtuckert, essai de critique (Stuttgard, 1S37J, ainsi que par ses appréciations des écrits et des tendances de H. Heine, qu’il attaqua vivement dans la Gazette trimestrielle allemande, et qui lui répondit par un morceau fort spirituel’intitulé : le Miroir des Souabes. En 1849, M. Ptizer publia quelques brochures politiques, écrites dans ie sens du parti dit parti de Gotha, et devint, en décembre de la même unnée, membre de l’Assemblée des états, qui