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habilement profiter de sa position pour réaliser des bénéfices considérables et se faire attribuer une part notable dans les terres confisquées. Bien qu’il eût été choisi plus tard pour secrétaire par Henri Cromweîl, lordlieutenant d’Irlande, il n’en fut pas moins, à la restauration, bien accueilli par Charles II, qui le créa chevalier, le nomma inspecteur général de l’Irlande et valida peu après son élection au Parlement. Il avait été l’un des fondateurs de la Société royale de Londres, aux travaux de laquelle il prit une part active. Ses ouvrages roulent, en général, sur l’économie politique, la mécanique et la navigation ; on lui dut, en outre, plusieurs inventions, oubliées aujourd’hui, mais parmi lesquelles il faut mentionner celle d’un vaisseau à double fond, d’une marche supérieure, qui sombra pendant une violente tempête. On cite, parmi ses écrits : Avis à Samuel Hartlib pour les progrès de l’enseignement (Londres, 1648, m ?4°) ; Traité des taxes et des contributions (Londres, 1667) : Colloguium Davidis cum anima sua (1679) ; Essai d’arithmétique politique (1682) ; Quantulumcunque, traité sur les monnaies (1682) ; Observations sur les relevés de la mortalité à Dublin en 1681 (1683) ; Cartes d’Irlande (1685, 36 feuilles in-fol.) ; Essai sur la multiplication du genre humain (1686) ; Deux essais d’arithmétique politique (1687) j Arithmétique politique (1690) ; Traité de philosophie navale (1691) ; Anatomie politique de l’Irlande (lcsz). Les ouvrages de Petty, quoique traitant les sujets les plus variés, renferment en général de précieux, renseignements sur la situation politique, commerciale et sociale des lies Britanniques au milieu du xvne siècle, et ils ont été souvent mis à profit par les économistes et les historiens venus après lui. Quelque temps après sa mort, sa veuve fut créée baronne de Shelburne ; son second fils fut le grand-oncle du premier marquis de Lansdowne.

PETTYT (William), jurisconsulte anglais, né dans le Yorkshire en 1636, mort à Chelsea en 1707. Il acquit beaucoup de réputation comme avocat, devint trésorier de la Société d’Inner-Temple, archiviste de la Tour, et publia les ouvrages suivants : Ancien ! rights of ihe commons ofEngland (Londres, 16S0, in-4o) ; Miscellanea parlamentaria (Londres, 1681) ; Jus partamentarium (Londres, 1739, in-fol.)

PETUAR1A, nom latin de Peterborough.

PËTULAMMENT adv. (pé-tu-la-man — rad. pétulant). D’une manière pétulante, avec pétulance, il Peu usité.

PÉTULANCE s. f. (pé-tu-lan-se — rad. pétulant). Vivacité bruyante  :-La pétulance est un excès de vivacité. (Mme Monmarson.) Le bélier n’a que de faibles armes ; son courage n’est qu’une pétulance inutile pour lui-même, incommode pour les autres. (Buff.) L’étourderie est l’extrême inattention, tandis que la pétulance est l’extrême vivacité. (Théry.) M. Vajout, bien connu par ses mots spirituels, mais quelquefois un peu vifs, se trouvant à une soirée chez le roi Louis-Philippe, allait et venait d’une dame à l’autre, jasait, riait, louait, mordait, ne tarissait pas. • Mon Dieu, lui dit une de ces dames, quelle pétulance, monsieur VatoutlQue vous êtes aimable, madame, de me tutoyer ainsi/ »

— Syû. P^iulauco, turbulence, vîvaeSlo. La

pétulance et la turbulence sont toujours des défauts ; la première est-impétueuse, brusque, elle ne prend jamais le temps de réfléchir ; la seconde est bruyante, désordonnée, fatigante à l’excès. Une grande jeunesse peut seule excuser la pétulance ; la plupart des enfants sont turbulents, et c’est ce qui les rend parfois insupportables. La vivacité peut être une qualité louable, et alors elle n’est que l’opposé de la lourdeur ; quand elle rend susceptible, irritable, elle est blâmable ; mais on l’excuse souvent à. cause de ses bons côtés,

PÉTULANT, ANTE adj. (pé-tu-lan, an-te

— lat. petulans, fréquentatif de petens, participe présent de peto, aller). Vif, impétueux : Vïie jeune fille pétulante est exposée à des accidents graves et nombreux. (Théry.) On trouve quelquefois, au milieu des forêts, Ses svlvains pétulants, des faunes indiscrets.

Reûnaiid.

Quelques chevreaux épars, famille pétulante. Sous les lois d’Egérie erraient seuls en ce lieu.

Delille.

Il Qui est dit ou fait avec pétulance : Une pétulante apostrophe. Une attaque pétulante.

PETUN s. ni. (pe-teun — mot brésilien). Tabac : Un preneur de petun. (Acad.) Il Vieux.

pet uner v. n. ou intr. (pé-tu-né — rad. petun). Fumer du tabac : Ils n’ont fait que pet uner toute la nuit, (Acad.) il Vieux mot.

PETUNGA s. m. (pe-teun-ga — rad, petun). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, tribu des gardëniées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans 1 Inde.

PÉTUNIA s. m. (pé-tu-ni-a — rad. petun). Bot. Genre de plantes, de la famille des solanées, tribu des dalurées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Amérique du Sud. il On dit quelquefois pétunib s. f.

— Encycl. Les pétunias sont des plantes herbacées, ’visqueuses, à feuilles alternes, entières, géminées au voisinage des rieurs, qui sont solitaires ù l’extrémité des pédontETY

eules axillaires ; le fruit est une capsule à deux loges polysperines. Ces plantes doivent être suspectes, comme le sont en général les solanées ; mais on s’est peu occupé de leurs propriétés. Les pétunias ne sont connus que comme végétaux d’ornement ; ils sont vivaces sous leur climat natal et dans nos serres ; mais on les cultive surtout comme plantes annuelles. Le pétunia blanc ou odorant est une plante velue, glanduleuse, visqueuse, qui répand par moments une odeur assez désagréable, notamment le soir et quand le temps est orageux. Ses grandes et belles fleurs blanches, très-odorantes, ressemblent, pour la forme, à celles des liserons ou des belles-de-nuit ; elles se succèdent depuis le mois de mai jusqu’à la fin de l’automne.

Le pétunia violet est encore plus florifère que le précédent, dont il diffère surtout par ses feuilles un peu moins larges et par ses fleurs plus petites, d’un pourpre violet velouté et moins odorantes. Il a produit plusieurs variétés, parmi lesquelles on distingue surtout le pétunia gloire de Ségrez, à corolle d’un rose clair, avec la gorge d’un blanc pur et la face extérieure blanchâtre. Ces deux espèces types ont produit, soit par le semis, soit par le croisement, un nombre considérable de variétés et surtout d’hybrides ; les fleurs varient du blanc pur au rouge vif et au pourpre, en passant par le rose et le violet ; tantôt elles sont unicolores, tantôt elles sont panachées de diverses couleurs, qui offrent dans leur, disposition toutes les combinaisons possibles ; il y en a même dont les corolles sont presque entièrement vertes. Enfin, il y a des variétés à fleurs doubles, présentant une succession de corolles emboîtées les unes dans les autres et dont les corolles intérieures sont ordinairement ondulées ou chiffonnées.

Les pétunias sont sans contredit, dit M.Vilmorin, au nombre des plantes les plus belles et les plus précieuses que nous ayons pour l’ornementation des jardins. La variété infinie et l’éclat des coloris qu’on en a obtenus depuis quelques années ; la beauté, l’abondance, l’ampleur des fleurs et leur odeur, en même temps que la rusticité de ces plantes, qui supportent facilement la sécheresse et qui réussissent en tout terrain, placent les pétunias au premier rang parmi les espèces de pleine terre. Abandonnés à eux-mêmes, les pétunias forment une touffe buissoimante et très-raraifiée, dont les rameaux s’étalent sur le sol, se redressent ensuite et se couvrent de fleurs aux couleurs gaies, qui tranchent très-bien sur le fond vert du feuillage. Cultivés ainsi, les pétunias sont très-propres à former, soit des groupes isolés, soit des bordures dans les grands jardins, ou bien de superbes massifs qui seront d’autant plus beaux que les couleurs auront été bien mélangées et assorties avec goût. •

D un autre côté, les tiges des pétunias ont une tendance à s’allonger pour ainsi dire indéfiniment et à devenir, en quelque sorte, à volonté retombantes ou presque grimpantes. Aussi peut-on en tirer parti dans une foule de circonstances, pari exemple pour garnir une rampe, un treillage, un escalier, -une balustrade, une terrasse, ou bien encore pour parer une ruine, la base d’un mur ou un arbuste à tige nue. Enfin, on peut les disséminer sur les gazons et les pelouses, en garnir les grands vases de jardin ou de balcon, en orner les rocailles, etc. Au moyen du pincement, on obtient des plantes trapues et très-florifères.

PÉTUNIOÏDE s. m. (pé-tu-ni-o-i-de — de petun, et du gr. eidos, aspect). Bot. Syn. de micotiane ou tabac, genre de solanées.

PÉTUNSÉ s. m. (pé-teun-sé). Miner. Feldspath laminaire ou granuleux blanchâtre, dont les Chinois se servent pour taire la porcelaine. Il On écrit aussi pétunzé et pétuntzé.

— EnCyCl. V. PEGMATITE.

PETURSSON (Petour ou Pierre), poète islandais, né à Tyoarn.en 1754, mort en 1840. Il étudia la théologie à Copenhague, fut chargé d’administrer diverses cures d’Islande, devint^urintendant des églises de l’Islande septentrionale et se démit de ses fonctions pour s’adonner entièrement à la poésie. Outre des pièces de vers, des chants funèbres, on lui doit des traductions en islandais des odes et des épïtres d’Horace, des œuvres de Virgile, de Tibulle, d’Ovide, etc. — Son frère, Sigurdur Pktursson, né en 1759, mort en 1827, fut un jurisconsulte distingué, à qui l’on doit un ouvrage important, intitulé lUanuments des lois (1S44). — Un fils de Petour, également appelé Petour ou Pierre Pktursson, lié à Miklabœ en 1808, a rempli diverses fonctions ecclésiastiques, s’est fait recevoir docteur en théologie et est devenu professeur à Copenhague en 1844. Outre des serinons et des homélies, on lui doit : Historia ecclesiastica Islandis (1841) ; De jure ecclesiarum in Islandia ante et post reformationem (1844), etc.

PETUT s. m. (pe-tu). Pêche. Filet à grandes mailles, dont on se sert sur les côtes du midi de la France.

PETWORTH, bourg et paroisse d’Angleterre, comté de Sussex, à 67 kilom. S.-O. de Londres, sur un petit affluent de l’Arun ; 3,727 hab. Maison de Correction du comté. Beau château avec collection d’objets d’art.

PETY DE liOSEN (Jules), littérateur belge,

PEU

né à Neufchâteau en 1828. Il s’est adonné d’une façon toute particulière à l’étude des monnaies de sa province natale et a publié : Recherches sur tes monuments de l’ancien pays de Liège (1847) ; l'Abbaye de Saint-Mubert (1853), etc. Sous le pseudonyme de Cl». île Suinte-Hélène, il a fait paraître : Souvenirs de voyage (Liège, 1849-1850, 3 vol.) ; De Paris à Meaux (Liège, 1853, in-8o), etc.

PETZHOLOT (Jules), bibliographe allemand, né à Dresde en 1%12, Après avoir étudié, de 1833 à 1838, la philologie à l’université de Leipzig, il revint à Dresde terminer une édition des Progymnasta d’Aphthonius (1839) et aida le prince royal Jean dans ses travaux sur le Dante. Nommé bientôt après bibliothécaire de ce prince, il s’est depuis lors occupé de travaux bibliographiques et est devenu successivement bibliothécaire de la princesse royale (1842), puis du nouveau prince royal (1853) et conseiller aulique (1859). Les travaux qui ont le plus contribué à établir la réputation de ce savant bibliographe sont surtout : l’Indicateur pour la bibliographie et la science des bibliothèques, (ju’il a fondé en 1840 et qu’il a rédigé sans •interruption depuis cette époque ; puis son Manuel des bibliothèques allemandes (Halle, 1853) et oniin sa Bibliotheca bibliograpldca (Leipzig, 1866). Ce dernier ouvrage peut soutenir la comparaison avec les meilleures productions de la bibliographie moderne. On a encore de Petzholdt : Bibliographie des bibliothèques saxonnes (Dresde, 1840) ; Mémoires authentiques pour l’histoire des bibliothèques de la Saxe (Dresde, 1855) ; Caialogi oibliothecs secundi generis principatis Dresdensis specimina (Dresde, 1839-1865) ; Catéchisme de la théorie des bibliothèques (Leipzig, 1856) ; Catalogue de la collection de cartes laissée par le roi Frédéric-Auguste, travail qui peut passer pour un modèle dans son genre (Leipzig, 1860). On lui doit, en outre, une très-vive critique du prétendu Manuscrit pictographique américain, publié par l’abbé Domeneoh, critique qui a été traduite en français et publiée sous ce titre : le Livre des sauvages au point de vue de la civilisation française (1861, in-4").

PETZ1TE s. f. (pè-tzi-te — du nom du minéralogiste Pets). Miner. Tellurure d’argent naturel, qu’on trouve à Nagyag, en Trausylvanie, ainsi qu’à Sawodinsky, dans l’Altaï, et à Koliwan, en Sibérie. Il On l’appelle aussi

HESSITE.

PEU adv. (peu — du lat. paucus, mot qui se rapporte au même radical que le grec pauros, peu nombreux, petit, court, le gothique faws, "ancien haut allemand folie, allemand feig, anglais few, le lithuanien piggus et le gaélique beg, kymrique baeh, petit. Delâtre prétend que ce radical n’est autre que la racine sanscrite pu, dans l’acception de battre, qui, selon lui, est l’acception primitive de cette racine ; mais, même en reconnaissant une racine pu, battre, il est fort difficile de passer de là au seus de petit, peu nombreux, et il vaut sans doute mieux comparer, avec Eichhoff, le sanscrit pâyyas, faible, vil, de la racine pâi, se flétrir, languir, d’où aussi, selon lui, le grec pauein et le latin pausare, reposer, rattachés par Delâtre à la même racine pu, dans le sens de battre). Pas beaucoup, en petite quantité, médiocrement, en petit nombre : Dormir peu. Manger peu. Vendre peu. Ceux qui savent beaucoup admirent peu, et ceux qui ne savent rien admirent tout. (Senèque.) Vous savez que tout ce qui devient commun est peu fêté. (Volt.) Les gens qui savent peu parlent beaucoup, et les yens qui savent beaucoup parlent pku. (J.-J. Rouss.) JYous sommes aussi peu surpris de notre élévation qu’étonnés de celle des autres. (Sanial-Dubay.) Dans les ctasses aisées, le mari consulte peu sa femme sur ses affaires. (M™0 Romieu.) Manger peu et souvent, c’est bien plus profitable que de manger rarement et beaucoup o la fois. (Raspail.)

— Pas longtemps : Vivre peu. À quoi bon parer sa chambre avec tant de soin, puisqu’il y doit rester si peu ? (Volt.).

— Pas cher ; à un prix qui n’est pas élevé : Vous aves peu payé ce cheval. L’honneur qui se vend, si peu qu’on l’achète, est toujours payé plus qu’il ne vaut. (Dnclos.)

C’est peu de C’est peu que de Il ne suffit pas, ce n’est pas assez de : C’est peu D’être concis, il faut être clair. (Acad.) C’est peu hêtre clair, il faut être précis. (Marxuontel.)

C’est peu de t’avoir fui, cruel, je t’ai chasse*.

Racine.

C’est peu de me quitter, tu veux donc me séduire ?

C’est peu d’aller au ciel, je veux vous y conduire.

Corneille.

Mais pour bien.exprimer ces caprices heureux, C’est peu d’être poste, il faut Être amoureux.

BOtLEAU.

C’est peu que, Il ne suûit pas, ce n’est pas assez que : C’EST PEU Qu’il veuille être le premier, il veut être te settt. (Acad.) C’est peu que la corruption du siècle soit presque le seul auvraye des grands et des puissants, les siècles à venir vous devront peut-être encore une partie de leur licence. (Mass.)

C’est peu qu’il ait sur moi remporté la victoire, Malheureux ! j’ai servi de héraut à sa gloire.

Racine.

Peu de chose, Chose peu importante ;

PEU

personne qui ne mérite pas grande attention : C’est peu dk chose que cela. C’est phu de chose que cet homme-là. (Acad.) It Petit obstacle, petit retard : Il s’en faut PEU DE chose que cela n’aille. (Acad.) il C’est peu de chose que de nous, Notre nature est faible et misérable.

À peu de chose près, Sauf une légère différence : Voilà, À. PEU DE CHOSE prés, le compte de ses dettes.

Peu ou point, Presque point : Il a peu ou point de santé. (Acad.) Il Ni peu ni point, Point du tout : Il n’a d’esprit ki peu ni point. (Acad.)

Peu ou prou, Ni peu m prou, Peu ou beaucoup, ni peu ni beaucoup : Je souffre toujours peu ou prou. (Mme de Simiane.)

L’un jura foi de roi, l’autre foi de hibou, Qu’ils ne se goberaient leurs petits )ieu ou prou.

La Fontaine.

Peu s’en falloir que, Se dit d’une chose qui n’est arrêtée, empêchée que par un faible obstacle : Peu s’en est fallu qu’il ne fut tué. Il s’en faut peu que je ne vous blâme. (Acad.) puo s’en kaut que je n’interrompe mon discours. (Fléch.)

En peu de mots, Brièvement, sans parler longuement : Voici en peu de mots te résumé de son discours,

Comme il y en a peu, Dont on n’a pas beaucoup d’exemples : C’est un homme comme il y en a peu. il possède un tableau comme U. y en a peu.

Il n’y en a pas pour peu, Il y en a beaucoup.

— Prov. A grands seigneurs peu de paroles, Il faut expliquer en fort peu de mots ce qu’on veut faire entendre aux grands. Il Qui peu endure bien peu dure, Il faut avoir de Ut patience pour vivre, il Paix et peu, Avoir peu et vivre en paix, c’est tout ce que doit désirer l’homme raisonnable, il l’rois beaucoup et trois peu sont pernicieux à l’homme : beaucoup parler et peu suvoir ; beaucoup dépenser et peu avoir ; beaucoup présumer et peu valoir, Proverbe espagnol, dont le sens est suffisamment clair.

— s. m. Faible quantité : Son peu de mérite. Le peu d’argent que je possède. Il vaut mieux avoir satiété par le peu que défaillance par le beaucoup. (Pasq.)

Le peu qu’il en restait, n’osant quitter son trou, Ne trouvait à manger que le quart de son sou.

LA FONtAlNE.

Il S’emploie souvent sans article : Avoir peu d’esprit, peu de mémoire, peu de goût pour le travail. J’ai pku trouvé de femmes qui ne fussent malheureuses par le cœur. (Michon.) Pku de maîtres, peu d’années, peu de souvenirs traditionnels sont nécessaires pour former le cultivateur et l’artisan. (Proudh.) Et l’art et le pouvoir d’affermir des couronnes Sont des dons que le ciel fait kpeu de personnes.

COUSE1U.E.

— Chose peu abondante ; choses peu nombreuses : Se contenter de peu. Vivre de peu. Peu lui suffit. (Acad.) Manger de peu et peu est ta règle universelle. (Bonvalot.)

— Un petit nombre de personnes : Beaucoup savent dire, pku savent faire. Assez de gens méprisent le bien, mais peu savent te donner. {La Hochef.)

Homtne de peu, Un homme de basse condition, dans le langage de l’aristocratie.

— Iron. Excusez du peu, Se dit pour exprimer qu’on trouve excessif ce qui vient d’être dit ! Dix mille francs ! EXCUSEZ du PEU.

— Loc. adv. Un peu, Médiocrement, pas beaucoup : Connaissez-vous cet homme ? UN peu. Je doute un peu de l’esprit qu’on trouve à un homme loui-puissant, (Mme de Staël.) a Est souvent explétif : Venez ici un peu que je vous parle. Voyons un peu comment vbus vous y prendrez. (Acad.) Il Oui, précisément r Est-ce que vous partez ? — Un peu. Vous vous mariez, ma sœur ?—Un peu, mon frère. (Danc.)

Il On dit souvent dans le même sens : un peu,

MON NEVEU.

Un petit peu, Légèrement : Chère mère, Paul peut te sembler un petit peu bête, mais il n’est pas le moins du monde intéressé. (Balz.)

Il La plupart des grammairiens blâment cette locution, à tort selon nous, car elle est dans l’usage et elle est logique, puisque peu est employé comme substantif et, que l’idée qu’il exprime admet des degrés ; mais Génin défend la locution un petit peu par une très-mauvaise raison : peu, selon lui, est une altération de poil, employé comme point, pas, nul, etc., pour exprimer une petite quantité ; un petit peu est donc une expression très-juste, puisqu’elle signifie un petit poil. Reste à savoir si peu a conservé son sens de poil (si tant est qu’il l’ait jamais eu) ; Génin a négligé ce côte essentiel de la question. Or, la syntaxe est fondée sur l’acception actuelle des mots, non sur leur valeur historique.

Quelque peu, Légèrement, médiocrement : Me voità quelque peu embarrassé.

Un court sommeil vous a quelQuepeu dégrisés,

Axiiaitsux.

Un loup quelque peu clerc prouva par sa harangua Qu’il fallait dévouer ce maudit animal, Cl- ro]â, ce ir.il.ru :, d’oi’i venait tout leur mal.

La Fontaine.