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Heureux celui dont la douce éloquence, En badinant, fait faire a. l’innocence Le premier pas.

Au premier pas, un bonheur qu’on ignora Sait à nos cœurs présenter tant d’appas, Qu’à son déclin regrettant son aurore, Femme couvent veut qu’on la croie encore Au premier pas.

Le premier paB rarement inquiète Jeune beauté qu’Amour prend dans Beslacs ; Mais, sur la route où le fripon la guette, Plua elle avance et plus elle regrette Le premier pas.

Petit dragon (le), vaudeville en deux actes de Scribe, Delestre- Pohson et Mélesville (théâtre du Vaudeville, 18 septembre 1817), Le Dragon de Vincennes, conte de Bouilly, a fourni le sujet de cei ouvrage. Elvina est latille d’un baron qui, obligé de s’absenter pour longtemps, l’a confiée, au berceau, à Franck, vieux soldat, qui lui a donné une éducation toute militaire. De sorte que le baron, de retour dans sa patrie, se trouve avoir pour héritière un véritable dragon, qui ne sait ni lire ni écrire, mais qui monte à cheval, fait le coup de sabre, tempête, s’emporte, jure mémo à l’occasion, le tout avec le meilleur cœur du monde. Un des exploits d’Elvina a été de délivrer, dans une de ses courses, des mains de trois gardes-chasse, un jeune officier nommé Alfred, neveu du gouverneur d’une forteresse voisine. Très-romanesque, quoiqu’on ne puisse la soupçonner d’avoir lu des romans, Elvina est éprise d’Alfred, qui, de son côté, est amoureux d’elle. De concert avec Franck, elle essaye de faire évader son amoureux, rais aux arrêts pour cette escapade. Le gouverneur fait arrêter le père et la fille, comme complices de l’évasion d’Alfred, et les retient prisonniers dans la forteresse. Elvina, emprisonnée, fait un retour sur elle-même ; elle reconnaît sa faute et les vices de son éducation. Ce repentir devient de l’humiliation lorsque, mise en présence d’une jeune personne instruite, nièce du gouverneur, le contraste rend encore plus frappantes son ignorance et ses habitudes viriles. Le danger auquel elle croitavoirexposé son père achève d’opérer en elle une révolution complète. Elle se promet de réparer le temps perdu et d’acquérir des talents pour se rendre digne d’Alfred. Ce vaudeville, mis en musique pur Amédée de Beauplan, a été représenté à l’Opéra-Comique le 15 novembre 1830, sous le

titre de ('Amazone.

Petite mur (la), vaudeville en un acte, de MM. Scribe et Mélesville (théâtre du Gymnase, 4 juin 1821). Jenny, une enfant terrible de dix ans, s’aperçoit que sa sœur Pauline se marié à contre-cœur. Le parti de la petite est bientôt pris ; dans une scène avec sa poupée, elle révèle, au moment du contrat, la préférence de Pauline pour Adolphe, et les deux amants sont unis. Léontine Fay (M'me Volnys) débutait dans cette pièce, et produisit la plus vive sensation dans les scènes de la poupée et du contrat. On la nomma comme un des auteurs & la chute du rideau. Scribe, enthousiasmé, fit présent à l’enfant prodige d’un collier qui portait cette devise : ■ Faites-moi oublier, mats ne m’oubliez pas. • Il composa û cette occasion le quatrain suivant :

Vous qui rôvez une actrice parfaite, Accourez voir Léontine— et soudain • Vous reverrez Contât et Saint-Aubin En retournant votre lorgnette.

Petit voyage (lk), comédie en un acte, de M. E. Labiche (Vaudeville, 5 décembre 18GS). L’auteur se moque avec beaucoup d’esprit, dans ce simple lever de rideau, du petitvoyage que les jeunes époux, sous l’empire de la mode actuelle, se croient obligés de faire au sortir de la messe nuptiale. M. Ernest emmène Mlle Marte, qui me£ sft couronne de fleurs d’oranger dans sa poche. Il a commandé d’avance, à Fontainebleau, son souper et son lit... Voici le couple arrivé ; mais les portes ne ferment pas, les carreaux manquent ; le souper est brûlé et la lune de miel prend une mauvaise tournure. Le garçon du restaurant, époux infortuné et vindicatif d’une femme dont la conduite est fort irrégulière, complique ces désagréments. Il est éclairé sur son malheur conjugal par le jeune mari, qui lui avoue, sans malice, avoir été déniaisé autrefois par une certaine petite bonne... Auguste rit jaune, c’est sa femme. D un autre côté, la jeune épouse reconnaît, dans ce même desservant, un marmiton rancunier qu’elle avait vu, chez un restaurateur du boulevard, empoisonner un macaroni réclamé par un consommateur impoli. De là toutes sortes de terreurs. Le garçon vindicatif crève un carreau en papier qui remplaçait une vitre absente. Ernest, qui tâchait de se poétiser auprès de sa femme, se sent tout à coup envahi par un prodigieux coryzu ; la jeune femme subit la même influence réfrigérante. La scène est superbe. Ne voulant pas courir de nouvelles aventures, Ernest se hâte de payer le souper qu’il n’a pas mangé, la chambre qu’il n’a pas habitée, le carreau qu’il n’a pas cassé, la bougie qu’il n’a pu allumer, et repart vierge de toute effraction, laissant à M. Auguste, ce Sganarelle en tablier blanc, le soin de boire le vin et de croquer le poulet. Quant à la jeune femme, elle emporte toujours son bouquet d’oranger dans sa poche et le ramène à Paris. Ainsi finit leur odyssée

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galante. Cette petite pièce est pleine de vivacité, d’esprit et de verve.

Petite marqul.e (LA.), comédie en trois actes, par MM. Meilhac et Halévy (Variétés, le 13 février 1874). La petite marquise est une évaporée, mariée a ce qu’on appelle un homme sérieux, et qui médite de prendre un amant ; elle a fait choix d’un grand dadais, le sieur de Boisgommeux, et elle est convenue d’aller le trouver chez lui. Mais, en montant i’escalier, le cœur lui a battu trop fort ; elle ne s’est plus senti le courage de faire le saut périlleux, et la voilà de retour de son expédition manquée. Boisgommeux vient la relancer chez elle, devant son mari, qui fait semblant de ne rien voir, et il a avec elle une longue explication à bâtons rompus. « Voulez-vous ou ne voulez-vous pas ?» lui dit-il, en profond logicien. Décidément, la petite marquise ne veut plus, et Boisgommeux déclare que, puisqu’on se moque de lui, il s’en va dans le Poitou chasser sur ses bonnes terres. Cependant le mari ne demande pas mieux que de laisser sa femme libre ; il lui propose de meure à exécution, à son choix, l’un des deux moyens que prescrit le code

Eour arriver à la séparation de corps : ou iéh de la rouer de coups publiquement, ou bien d’introduire une concubine dans le domicile conjugal. Le premier moyen est écarté d’emblée ; quant au second, la marquise se met à rire : « Vous, une maîtresse ? i lui ditelle. < Il suffit que j’aie l’air d’en avoir une, répond le brave homme. Faites semblant d’aller passer vingt-quatre heures chez votre tante, en Normandie ; revenez à l’improviste, escorté d’un commissaire ; vous me trouverez installé aux genoux d’une drôlesse, et votre procès sera gagné. « La chose est ainsi entendue ; seulement, au lieu d’aller en Normandie, la petite marquise prend l’express et va rejoindre Boisgommeux pour lui apprendre la grande nouvelle. Elle trouve le noble sire entre deux filles de basse-cour qu’il se hâte de congédier et qui font les gros yeux à la Parisienne. Boisgommeux est enchanté du revirement qui lui ramène sa maîtresse. « Vous ne connaissez pas tout votre bonheur, ajoute la marquise ; je suis libre, je ne suis plus mariée ; je suis à vous pour toute la vie. » Boisgommeux change de figure ; son idée était d’avoir une femme mariée. ■ On dirait que vous n’êtes pas content ? reprend la marquise.

— Au contraire, charmé ; seulement, c’est un autre point de vue ! — Ah ! c’est un autre point de vue ! » La marquise projette de voyager, d’aller en Suisse, en Italie ; puis on reviendra à Paris au bout d’un an ou deux, on recevra, etc. Et l’autre reprend toujours : « Oui, c’est un autre point de vue. » Ce qui révolte surtout Boisgommeux, c’est la séparation et le moyen pris pour l’amener ; il prétend que c’est tricher, que le législateur, le prudent législateur s’y oppose ! La marquise, impatientée, finit par voir clair ; elle reprend sou sac de voyage et court à la station. Pendant ce temps, le mari a ponctuellement exécuté les conventions ; il a écrit à une cocotte de venir chez lui ; elle n’a pas pu venir, elle a envoyé sa femme de chambre ; le marquis a retenu’la femme de chambre qui est tout aussi bonne pour jouer la même rôle ; il la fait asseoir sur ses genoux, tout en pensant à l’Histoire des troubadours, un grand ouvrage qu’il médite et qui doit lui ouvrir les portes de l’Académie ; il a déjà découvert que troubadour vient de troèar et non pas de troubade, comme d’autres l’ont affirmé trop légèrement, et il attend avec confiance l’arrivée du commissaire, La marquise entre, mais elle est seule. Bien loin de récriminer contre la femme qu’elle trouve installée chez elle, elle tend les bras a son mari, demande que tout suit oublié et veut même servir de secrétaire po, ur la rédaction de l’Histoire des troubadours ; le marquis n’y comprend rien, mais il se prête de bonne grâce à la réconciliation, et l’on va passer à la salle à manger lorsque le domestique annonce : • M. de Boisgommeux 1 • On l’invite à dîner et, là-dessus, la toile se baisse. S’il y avait un quatrième acte, on verrait probablement le beau gandin avoir enfin pour maîtresse la petite marquise, mais les auteurs ont préféré laisser deviner cette fin banale. Cette comédie très-vive, où tout est en action d’un bout à l’autre, n’est guère qu’une fantaisie, un article de fa Vie parisienne mis en scène et dialogué, ■ Elle a, dit M. Sarcey, ce que Sainte-Beuve appelait du ragoût. C’est la note parisienne de 1873. Il n’y a pas une idée, pas un mot, pas un tour qui ne sente le boulevard. C’est aussi neuf, aussi original que l’était Marivaux en 1730. »

Petites Dotiaïdc» (les), comédie de Désaugiers. V. Danaîdes.

Petit Poucet (le), conte de Perrault (1696). C’est un des plus gracieux et des plus connus de tous les contes qui s’adressent à l’enfance. Le type du principal héros du conte, un héros pygmée, est resté populaire ; il sert à mettre en relief l’esprit ingénieux, avisé, plein de ressources d’un enfant, surnommé le Petit Poucet, parce qu’il n’était pas plus gros que le pouce en venant au monde ; à opposer cette petite taille et cette ingéniosité à la lourde bêtise et à la masse inerte d’un géant. Nous avons tous été bercés avec ces contes pleins de grâce et de bonhomie, et personne n’a jubiiè les péripéties émouvantes de ce deame enfantin : lu détresse du bûcheron et

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de sa femme, le désespoir des enfants égaréa dans la forêt, les cailloux semés par le Petit Poucet pour retrouver le chemin, la cabane de l’ogre et les scènes sanglantes de la nuit qu’y passèrent les sept enfants du bûcheron. Mais ce qui est surtout resté proverbial, ce sont les fameuses bottes de sept lieues de l’ogre-et l’exclamation répétée du féroce mangeur de chair humaine : Je sens la chair fraîche ! Le nom du Petit Poucet est devenu, pour ainsi dire, un nom générique et sert a désigner, le plus souvent par ironie, un homme de très-petite taille et de chètive apparence.

Petit Poucet (lk), opéra-bouffe en trois actes et quatre tableaux, paroles da MM. Eugène Leterrier et Albert Vnnloo, musique de M. Laurent de Killé (théâtre de l’Athénée, 8 octobre 1868). Dans l’analyse donnée par la Gazette musicale, nous lisons : ■ Le Petit Poucet est en réalité un joli jeune homme, très-ninoureux de Mlle Aventurine, la fille aînée de l’ogre Krock-Maqh-Cru ; mais M"" l’ogresse Aglaé, femme légère, repousse l’amour du faux ogre Rastaboul, pour disputer à sa fille le cœur de ce séduisant garçon. » Les personnages sont donc l’ogre KrockMach-Cru, le faux ogre Rastaboul, l’ogresse et ses cinq filles jumelles, le Petit Poucet et ses quatre frères ; deux acteurs et onze actrices. C’est une exhibition de jeunes filles plus ou moins jolies, avec accompagnement d’une musique légère et animée. Il y a même, au deuxième acte, un galop final dont l’entrain ne laisse rien à désirer.

Petit Clinperon rouge (le), conte de Perrault. V. Chaperon rougis.

Petit Cbnperou rouge (le), opéra de Boieldieu. V. Chaperon rouoe.

Petit matelot (Lli) OU le Mariage impromptu,

opéra-comique en un acte, paroles de Pigitult-Lebrun, musique de Gaveanx ; représenté à Feydeau le 7 janvier 1796. La pièce semble avoir été faite pour M010 Scio, gui, dans le rôie du petit matelot Fulbert, âgé de seize ans, a obtenu beaucoup de succès. Quoique presque tous les personnages de cet opéra soient des adolescents, il n’en parait pas moins vieillot. La prétention qu’a eue Gaveaux de faire de la musique descriptive dépassait de beaucoup ses moyens. Sa tempête est rendue d’une façon puérile ; le rôle du capitaine Sabord est manqué. Nous ne trouvons à mentionner que le duo des deux sœurs, le quinque : On est vraiment heureux à table, les couplets du tabac chantés par Mmc Scio, qui allumait une pipe et fumait sur le théâtre, et l’ariette du petit matelot, qui vaut beaucoup mieux :

Adieu vergue, artimon, hunier :

Adieu trop ingrate victoire.

Ma maîtresse vaut bien la gloire,

Le bonheur vaut bien un laurier, A des vers de cette trempe, la musiquette de Gaveaux pouvait suffire.

Petit* violons du roi (les), opéra-comique en trois actes, paroles de Scribe et Henri Boisseaux, musique de M. Deifès (Théâtre-Lyrique, le 30 septembre 1859). L’action se passe en 1654, peu après la majorité de Louis XIV. Lulli est le héros de la pièce, et quelques-uns des morceaux qui lui sont attribués défrayent la partition, fort habilement écrite. On a remarqué le Cad save the king, ingénieusement arrangé. Cet ouvrage a eu vingt-huit représentations.

Petit bonhomme vil encore, Opéra-comique en deux actes, paroles de M. de Najac, musique de M. Louis Dettes (Bouffes-Parisiens, le 19 décembre 1868). Musique spirituelle, facile et appropriée aux situations assez plaisantes de la pièce. On a remarqué les couplets vocalises par la signora Florini (il fallait dire Fiorini), une bamboula, le finale du premier acte, un duo et les couplets qui terminent le deuxième acte.

Petit Journal (le), journal quotidien fondé en 1863. Le banquier Moïse Millaud, ayant eu l’idée de créer un nouveau type de journal quotidien à bon marché, fonda, en 1863, le Petit Journal, qu’il vendit 5 centimes le numéro. Cette petite feuille, comprenant invariablement une chronique ou causerie, des

faits divers, des variétés, des comptes rendus de tribunaux et un roman-feuilleton, eut un succès prodigieux. Dès la première année, le Petit Journal arrivait à un tirage de 150,000 exemplaires, qui s’éleva graduellement à près de 300,000, et, grâce à un système de vente habilement.organisé, le public put l’acheter au même prix dans toutes les villes de France. De 1863 à 1869, M. Léo Lespès, sous le pseudonyme de Timothée lYimm, y écrivit sans interruption le premier article et contribua d’abord, par la forme bizarre et maniérée de ses causeries, à la vogue du journal, qui vit encore s’accroître le nombre de ses lecteurs lorsque Ponson du Terrai ! y commença l’interminable histoire de Âocambole et de ses résurrections. En 1869, Léo Lespès quitta le Petit Journal et fut alors remplacé par divers écrivains de talent, qui se confondirent, aux yeux du public, sous le pseudonyme uniforme de l’homas Grimm. Vers la même époque, Millaud profita de la vogue de sa feuille pour la mettre en actions, en annonçant des’dividendes énormes ; mais les actionnaires ne tardèrent pas à être profondément déçus, lors de la liquidation des affaires Millaud (1870). En 1872, à la suite des.

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poursuites intentées à M. Adolphe Millaud, le Petit Journal est passé entre les mains de M. Emile de Girardin, et, s’il n’atteint point le tirage d’autrefois, il n’en est pas moins resté la plus recherchée de toutes les publications du même genre qui ont été créées après lui.

Petite aile nu chien (la), tableau de Greuze. Une charmante fillette, vêtue d’un corsage jaune, étreint dans ses bras un petit chien noir qui se débat et grogne, non contre sa jeune maîtresse, mais apparemment contre quelque importun ; et cet importun, placé en dehors de la toile, attire également l’attention de la fillette qui, d’un œil vif et mutin, le cherche..., du côté du spectateur. Cette délicieuse peinture a figuré à la vente de la galerie de San-Donato, en 1870 ; elle a été gravée par Ilédouin dans le catalogue de cette collaction célèbre et par Morse dans la Gazette des beaux-arts. Une autre composition analogue a fait partie des collections Choiseul, Bàrry, de Verri, Dufresny, etc. ; elle a été gravée pnr Porporali, par Ingouf et par de Launay (Galerie Choiseul, no 1S0) et a été payée 16,050 francs à la vente Taylor, à Londres, en 1833.

Greuze excellait à représenter les enfants, à la grande satisfaction de Diderot qui s’écriait, en son langage énergique : « Cela prêche la population et peint très-pathétiquement le bonheur et le prix inestimables de ta paix domestique. Cela dit à tout homme qui a de l’âme et du sens : « Entreliens ta fa■ mille dans l’aisance ; fais des enfants à ta « femme ; fais-lui-en tant que tu pourras ; ■ n’en fais qu’à elle, et sois sûr d’etro bien chez toi. »

Parmi les nombreuses Petites filles créées par ie pinceau de Greuze, nous citerons encore : la Petite fille qui tient un capucin de bois, chef-d’œuvre de grâce naïve, qu’Ingouf a gravé et qui a fait partie des collections Lalive de Jully (1770) et Rendlesham (1809). À propos de ce tableau, exposé au Salon de 1765, Diderot exprimait ainsi son opinion : ■ Quelle vérité ! quelle variété de tons ! Et ces plaques de rouge, qui est-ce qui ne les a pas vues sur les joues des enfants, lorsqu’ils ont froid ou qu’ils souffrent des dents ? Et ces yeux larmoyants, et ces menottes engourdies et gelées, et ces cossettes de cheveux blonds, éparses sur le front, tout ébouriffées ; c’est à les remettre sous le bonnet, tant elles sont légères et vraies... •

Drotiais a peint une Petite fille jouant a»ec un chat (Salon de 1763) ; P. van Slingelandt, une Petite fille déjeunant (ancienne galerie Delessert) ; Murillo, la Petite fille au pâmer (ancienne galerie San-Donuto) ; Ch.-Ant. Coypel, des Petites filles jouant à la madame (ancienne galerie Pourlalès) ; Gresly, des Petites filles dressant un chien (musée de Dijon) ; J. Reynolds, une Petite filléavec un chien endormi (gravé par J.-F. Bause en 1791) ; Tischbein, la Petite boudeuse (gravé par J.-I. Huber) ; C. Roqueplan, la Petite fille à la chèore (ancienne collection Michel de Tietaigne) ; C. Dubufe, une Petite fille en prière (Salon de 1733) ; Riesener, une Petite Égyptienne et sa nourrice (Exposition universelle de 1855) ; Schle^inger, la Petite sœur (nneienne galerie de San-Donato) ; Anker, la Petite amie (Salon de 1863). V. ekpant (iconogr.).

Petits comédien» do comte de Beaujoloi*

(théâtre des). Ce fut pour amuser les jeunes années du comte de Beaujolais, son troisième fils, que Louis-Philippe-Joseph, duc d’Orléans, alors duc de Chartres et père du futur roi Louis-Philippe, fit construire à ses frais, au Palais-Royal, dont il dirigeait la construction des galeries, la petite salle de spectacle qui existe encore et a laquelle on donna dés 1 origine le nom de Théâtre des Petits comédiens de S. A. S. le comte de Beaujolais. L’architecte Louis en avait tracé le plan. Elle pouvait contenir 800 personnes. Louée par bail du 30 août 17S3, à Gardeur, an prix de 15,000 livres, elle fut ouverte pour la première fois au public le 23 octobre 178J, par Momus, directeur de spectacle, prologue ; Il y a commencement à tout, proverbe en vaudeville, et Promëûiêe, pièce ornée de chants et de danses, musique de Froment. La foule y abonda dès les premiers soirs, et si le prologue et le proverbe parurent détestables, on applaudit en revanche à la mise en scène brillante et variée de la pièce, aux ballets charmants exécutés par de petits enfants et aux voix mélodieuses qui chantaient dans la coulisse. Oui, dans la coulisse, car les petits comédiens de M. le comte de Beaujolais étaient eu bois, d’ailleurs bien faits, grands et assez naturels, sauf le fil d’archal qui les faisait mouvoir, tandis que des comédiens en chair et en os parlaient et chantaient pour eux dans la coulisse. • On y introduisit ensuite, dit Dulaure dans sa Nouvelle description des curiosités de Paris (1791), de jeunes enfants de la hauteur de ces marionnettes, qui jouaient et figuraient avec elles ; puis les marionnettes disparurent et les acteurs en nature succédèrent aux acteurs postiches. Insensiblement de plus grands enfants s’y joignirent et représentèrent de petites comédies et des opéras-comiques ; mais, pour respecter les privilèges des grands théâtres de Paris, ces acteurs ne faisaient que mimer sur la scène, tandis que d’autres acteurs, cachés dans les coulisses, chantaient et parlaient pour eux. Ce double jeu s’exécutait