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— Prov. Petit à petit l’oiseau fait son nid, On fait peu à peu sa fortune, sa maison.

— Loc. prép. Un petit de Un petit peu de, Un peu de :

Ne lui donnes plus rien qu’un petit de panade. La Fontaine, . La rose est belle, et soudain elle passe ; Le lis est blanc et dure peu d’espace ; ha violette est bien belle au printemps, Et se vieillit en un petit de temps.

BaIf. Il La première forme a vieilli.

— Syn. PelU, eiigu. V. EXIGU.

— Encycl. Art milit. Petite guerre. C’est la guerre en petit. Elle se fuit par détachements qui ont pour objet d’éclairer les démarches de l’ennemi, de l’incommoder, de le harceler, de surprendre ses convois, etc. ; en un mot, c’est la guerre d’escarmouches. Les partis qui font la petite guerre se composent de troupes légères, tant d’infanterie que de cavalerie. La petite guerre est regardée comme l’école véritable des officiers de toutes armes ;"elle appartient à presque tous Jes lieux. Les Grecs ne pratiquaient point ordinairement la petite guerre ou guerre d’escarmouches. Les Romains, dans les nombreuses guerres qu’ils entreprirent en Gaule, eurent souvent à résister à des ennemis que rendaient redoutables leurs attaques continuelles et souvent imprévues. La guerre d’escarmouches a commencé à se pratiquer comme système au temps des guerres religieusesdu xve et duxvie siècle. De nos jours, elle se fait au moyen de troupes légères connues sous le nom de francs-tireurs et dirigées le plus souvent par des chefs qui n’appartiennent pas à l’armée régulière.

Petite guerre (manœuvres). On désigne également sous le nom de petite guerre, c’est aujourd’hui l’acception la plus ordinaire de ces mots, un ensemble de manœuvres dont l’exécution en temps de paix a pour but de dresser soldats et officiers aux manœuvres qui s’exécutent le plus souvent en temps de guerre. Dans ces petites guerres, on simule 1 attaque d’un fort, d’une ville, d’une position ou d’une troupe en rase campagne. Le plan de la bataille est tracé d’avance et les officiers n’ont plus qu’à commander et à faire exécuter les mouvements que doivent accomplir les troupes sous leurs ordres.

Ces petites guerres, exécutées aux abords des camps, sont quelquefois données à l’occasion de fêtes publiques. Ceux qui aiment ce genre de spectacle se précipitent alors pour assistera ces représentations militaires. À Rouie autrefois, le peuple aimait ces simulacres de bataille et se montrait particulièrement heureux qu’on lui offrit des naumachies. Kn Europe, aujourd’hui, on joue encore beaucoup au soldat. L’Empire, de funeste mémoire, multiplia, chacun s’en souvient, les petites guerres, et il ne fut pas de 15 août qui ne vit au moins une ou deux de ces grandes manœuvres. Ces répétitions ne lui furent point d’un grand secours, Aujourd’hui, on parait renoncer à la petite guerre proprement dite et se contenter exclusivement de grandes manœuvres sans chocs ou prise de quoi que ce soit, et la petite guerre, d’autretois ne s’exécute plus que très-rarement ; on la remplace par des re.vues dans les fêtes publiques,

— Allus. littér. Petit poissou deviendra grund, Pourvu que Dieu lut prèle vie, Vers de la fable de La Fontaine le Petit poisson et le Pécheur. Un proverbe du moyen âge exprime la même idée :

Si Dieu défend la fleur des pois, La purée viendra en saison. On cite encore de cette fable d’autres vers : Un carpeau, qui n’était encore que fretin, Fut pris par un pécheur au bord d’une rivière. •Tout fait nombre, dit l’hotume, en voyant son butin. *

Et ceux-ci : Un Tiens vaut, ce dit-on, mieux que deux Tu l’auras. L’un est sur ; l’autre ne l’est pas. La Fontaine a exprimé la même idée dans la fable le Berger et tu Mer :

Un sou, quand il est assuré, Vaut mieux que cinq en espérance. Dans l’application, les deux premiers vers de1 la fable marquent l’espoir que l’on a de voir prospérer une entreprise, un établissement, une institution, etc.

« Mon fils vous fait mille amitiés ; il est guéri de sa petite fièvre, comme.moi, par la tisane. Adieu, ma très-aimable, je vous baise des deux côtés ; n’êtes-vous pas toujours belle et grasse ? j’espère le savoir dans peu, si Dieu me prête vie. i

Mme de Sévigné.

« Vous me devez aussi 162 fr., reprit M. Benoit, et il se fait temps de régler ce petit compte...

— Je ne suis pas absolument pressé. Il ne faut pas vous gêner, monsieur Benoit. Je vous donnerai du temps. Petit compte deviendra grand...

— Mais, dit le propriétaire, vous m’avez déjà remis plusieurs fois. »

H. Mûrger.

« C’est à vous, maintenant, républicains, à achever votre ouvrage et à purger la France

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de tous les j. f. qui ont partagé les crimes de ce tyran. Ils sont encore en grand nombre. Sa femme et sa b... de race vivent encore ; vous n’aurez de repos que lorsqu’ils seront détruits. Petit poisson deviendra gros, - prenez-y garde, la liberté ne tient qu’à un cheveu. »

(Le Père Duehesne.)

Mrs petits sont mignon», Beau*, bien fnîts et jolis sur toul leurs compagnons, Vei’S de

la fable de La Fontaine intitulée l’Aide et le Hibou. V. aigle.


Petites dates (les), pamphlet religieux du fameux jurisconsulte Ch. Dumoulin (1552, in-4o). Ce traité fut publié après un édit de Henri II destiné à prévenir et à réprimer les fraudes de la daterie romaine dans la transmission des bénéfices. Il était écrit en latin et avait pour titre : Commentarius ad edictum Senrici secundi contra parvas datas et abusus ctin’œ romanis. En même temps que Luther faisait la guerre aux indulgences, Dumoulin combattait les impôts que la cour de Rome prélevait à l’étranger sur la dévotion des fidèles. Les prétentions du pape étaient consignées dans les Décrétâtes, que Dumoulin attaquait ; le pape fut obligé de renoncer et de céder la victoire à son vigoureux adversaire. Le livre fit grand bruit. « Ce que Votre Majesté n’a pu faite avec 30,000 hommes, dit le connétable de Montniorency à Henri II en lui présentant l’ouvrage, ce petit homme l’a fait avec son petit livre. » Mais le petit homme dut céder aux colères que souleva son petit livre ; bientôt, sa grande renommée dans les deux camps le força de s’expatrier.

Petit enriiionneur (le), roman de Ducray-Dumiuil (1809, 4 vol. in-12). Un enfant de trois ans, nommé Dominique, est trouvé dans les Champs-Élysées par un ménétrier, Matthieu Robineau, qui le confie à de pauvres gens, les époux Craquet ; ceux-ci l’élèvent en lui faisant croire qu’il est leur fils et lui apprennent à manœuvrer un petit carillon portatif. L’enfant va jouer dans les rues et excite par sa gentillesse l’intérêt des passants. Plusieurs personnes le remarquent et paraissent douter qu’il soit le fils des époux Craquet. Son nom de Dominique devient tour à tour pour lui un sujet d’espérance ou de terreur et semble pétrifier les divers personnages qui l’entendent prononcer. Plusieurs inconnus ayant effrayé ses parents d’adoption par des questions singulières, d’où ils ont conclu que Dominique était poursuivi par des ennemis puissants, l’orphelin.est confié à un brave curé qui le prend pour son carillonneur et s’occupe en même temps de l’instruire. Dominique vient à être connu du comte d’Alainville, sur lequel son nom produit son effet ordinaire ; on lui tend mille pièges et sa vie parait être en danger. Une aune famille puissante, les Saint-Erbin, s’offre pourtant à le protéger ; l’enfant, qui est devenu un beau jeune homme, continuellement ballotté par la crainte et l’espérance, ne sachant à qui se fier, se jette entre les bras de ses ennemis, croyant y trouver un asile ; à chaque instant, on croit qu’il va périr ; à chaque instant, l’art du romancier le tire d’un danger qui paraissait inévitable. Les événements se multiplient, et cependant le mystère de sa naissance ne se dévoile pas, parce que ceux qui pourraient l’éclaircir se taisent, soit par crainte pour Dominique, soit par crainte pour eux-mêmes. Ce n’est qu’après de longues inquiétudes, de longues souffrances et les plus étonnantes aventures que s’opère la réunion de tous les personnages divisés et dispersés dans le cours du récit. Tout s’explique. Dominique est le fils d’un d’Alainville et d’une Saint-Erbin. Ses parents sont morts, et les d’Alainville et les Saint-Erbin, pour hériter d’eux, ont fait disparaître l’enfant qu’ils ont abandonné dans les Champs-Élysées, L’ayant reconnu dans le petit carillonneur, les d’Alainville s’acharnent à sa perte, tandis que les Saint-Erbin, repentants, mettent tout en œuvre pour le sauver. À la fin, le comte d’Alainville, touché de repentir, après avoir vu périr sa femme et un de ses fils, restitue à Dominique sa fortune, obtient son pardon et le petit carillonneur, riche de 200,000 livres de rente, épouse une de ses cousines.

Il règne un vif intérêt dans tout ce roman ; l’auteur y sait habilement suspendre et retarder le dénoûment, que l’on croit deviner et saisir à chaque chapitre et qui recule sans cesse. Les moyens employés parle romancier pour envelopper son énigme ne sont pas toujours excellents et bien des -événements manquent de vraisemblance ; c’est le défaut de ces sortes d’ouvrages, basés sur des faits en apparence inexplicables et que l’auteur, arrivé au bout de son peloton, est souvent embarrassé de justifier.

Petite Dorrit (la), roman de Charles Dickens (1856, 3 vol. in-8o). Il existait k Londres, il y a environ^ un quart de siècle, une prison singulière et maussade entre toutes, uniquement affectée aux détenus pour dettes et que l’on appelait la Maréchaussée. C’est la que se passe eu partie l’action que Dickens a mise en scène ; c’est à ce point central que viennent se relier les fils très-compliqués qui forment l’intrigue de ce roman, William Dorrit est le plus ancien dé PETI

tenu ; comme les autres, il est entré dans !a prison avec l’espoir d’en sortir après une courte détention ; mais les jours se sont succédé, puis les mois, puis les années, et les portes ne se sont pas rouvertes pour lui. Il a vieilli entre ces murailles, et, peu à peu, il s’est si bien plié à cette vie, qu’il a perdit jusqu’au désir d’être libre, après avoir perdu d’abord son énergie et sa dignité. C’est le phénomène de l’endroit. Les prisonniers ne l’appellent que le doyen ; ces pauvres diables sont convaincus que c’est un gentleman fort supérieur à eux par la naissance et que d’inexplicables revers ont plongé, depuis v, ingt ans, dans cet excès de malheur. Grâce à cette fiction qu’il a soin d’entretenir, le vieillard prélève sur les hôtes éphémères de la Maréchaussée de légers tributs qui l’aident àvivre. Son dernier enfant, sa fille, née dans la prison et qui y a grandi, la petite Dorrit, partage avec lui et à de meilleurs titres les sympathies des prisonniers ; elle est le bon génie de la prison et le soutien de sa famille déchue. C’est par elle que son vieux père se rattache encore au inonde extérieur ; c’est par elle qu’il lui sera donné d’y rentrer. Elle est tout abnégation, tout courage. Jamais héroïne n’a mieux mérité de traverser sans encombre les plus dures épreuves et d’être heureusement mariée à l’avant-dernière page d’un roman. Ce cadre était éminemment favorable au talent de Charles Dickens, qui a peuplé de types bizarres, touchants et grotesques l’étroit préau, les chambres sordides ; qui les a fait fourmiller aux abords de la grille, au parloir et jusque dans la loge des guichetiers. Jamais les qualités du romancier n’ont été aussi" brillantes que dans certaines pages de ce livre ; mais deux choses nuisent à l’ensemble, l’extrême complication de personnages et d’événements dont l’auteur a entouré une donnée fort simple et l’action mélodramatique qu’il y a mal à propos introduite. Plus de quarante personnages importants paraissent et disparaissent successivement, sans compter un nombre inimaginable d’acteurs secondaires ; il semble que Ch. Dickens ait pris à tâche d’imiter certains romans-feuilletons qui Hérissaient en France vêts 1S46. Il y a là surtout un traître qui s’appelle tantôt Rigaud et tantôt Blandois et qui vient bien moins de Marseille, quoi qu’en dise l’auteur, que des coulisses de nos théâtres de mélodrame. Quant a. l’idée morale qui ressort de ce roman et qui a inspiré ses boutades les plus satiriques, c’est aussi celle que Thackeray a développée dans la. Foire aux vanités ; c’est l’opposition de l’être au paraître, la comparaison entre l’orgueil insoient et vide et le mérite modeste et méconnu. L’intention était sans doute excellente, mais l’auteur s’est laissé entraîner trop loin. Pour pouvoir railler la société tout entière, du degré le plus bas au plus élevé, il a créé des personnages fictifs, des êtres allégoriques qui représentent, soit une institution, soit une caste, et ces créations abstraites produisent une sorte de dissonance avec les héros bourgeois du roman. La plus bouffonne et la meilleure de ces inventions est le fameux Ministère des circonlocutions, administration typique où les paperasses s’entassent, ou des générations entières usent leur vie sans que jamais il soit donné de solution à aucune affaire ; c’est un chapitre de Gulliver intercalé dans un roman de Kielding. Ce roman a été élégamment et fidèlement traduit par M. William Hughes dans la collection de romans étrangers de la librairie Hachette, et il a obtenu presque autant de succès en France qu’en Angleterre.

Petit Carême (LE), de MaSSillon. V. CAREME.

Petite comédie de Poiixn (LA), poëme espagnol du marquis de Sanlillane. V. comédie.

Petits boniieura (les), par J. Junin. V. V. bonheurs (les petits).

Petite comtesse (la), roman d’Octave Feuillet. V. comtesse.

Petite ville (la), comédie en quatre actes et en prose de Picard (Théâtre-Français, 18 mai 1801). « J’approche d’une petite ville et je suis déjà sur une hauteur d’où je la découvre. Je me récrie et je me dis : Quel plaisir de vivre sous en si beau ciel, dans un séjour si délicieux ! Je descends dans la ville ou je n’ai pas couché deux nuits que je ressemble à ceux qui l’habitent ; j’en veux sortir. • Ce passage de La Bruyère a fourni à Picard l’idée de sa pièce. Desroches s’enfuit de Paris avec son ami Delille pour rompre avec une Mae Belmont, qu’il croit infidèle ; leur voiture se brise et ils sont forcés de s’arrêter dans une petite ville, pour laquelle Desroches s’enthousiasme subitement. À peine arrivés, les deux amis sont accueillis avec transport par la société de l’endroit. Picard fait défiler sous nos yeux la galerie d’originaux qui la composent. D’abord c’estM^’Guibert, pourvue d’une fille a établir, qui envoie chercher de force leurs bagages à l’hôtel ; pour s’en débarrasser, les deux amis se disent mariés ; aussitôt, on les éconduit poliment. Mme de Sennevillet le type de la coquette de province, en visite chez Maie Gnibert, se félicite de ce contre-temps qui lui permet de les recueillir chez elle. Pendant qu’on prépare leur appartement, Desroches, attiré par les agaceries d’une vieille fille qui joue l’ingénue, se laisse aller à lui donner un rendez-vous qu’elle accepte ; mais il se.re PETI

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froidit en la Toyant de plus près, ce qui lui attire une foule de désagréments. Un certain M. Riflard, le pourfendeur de l’endroit, exige de Mm« de SenneviHe, qu’il doit épouser, le renvoi immédiat des deux Parisiens, sujets de scandale pour la petite ville et dont il est jaloux. Les voilà derechef à la porte avec leurs malles. En ce moment, la délaissée, Mme Belmontj se présente, s explique avec Desroches, prouve son innocence et le tvio se dispose à regagner Paris. On les arrête pour remettre à Desroches : l° une assignation à comparaître comme séducteur de la vieille demoiselle ; 2» un cartel déRiflard, Ce dernier retire sa provocationlorsqu’il.voit son adversaire prêt à se battre ; quant à l’assignation, on en fait des morceaux, et Desroches peut enfin fuir toutes les tracasseries de la petite ville qui, de loin, lui paraissait un paradis.

La Petite ville est une comédie de moeurs plutôt que d’intrigue | ce n’est pas qu’il y ait disette d’intrigue ; loin de là. il y en a troia ou quatre, ce que l’auteur lui-même avait bien senti en intitulant d’abord sa pièce Comédie épisodigue. Les amours et les jalousies de Desroehes et de M™« Belmont n’inspirent aucun intérêt ; leur réconciliation est péniblement amenée, et c’est là, cependant, ce qui forme le nceud. Mais les détails sont plaisants et la galerie d’originaux semble prise sur nature. Les rôles de Riflard, de Mm0 do SenneviHe, de Mme Guiberl et de sa fille sont d’un excellent comique. L’agrément des épisodes et des peintures de mœurs est encore relevé par un style naturel, facile, net et plein d’esprit.

Petites marionnette» (LES), vaudeville en un acte, de Chazet et Servières (théâtre Montansier, 13 octobre 1806). Les marionnettes que les auteurs font danser au bout d’un fil sont des domestiques ; l’un est valet de chambre, le second cocher, et le troisième cuisinier ; le quatuor est complété par une soubrette. On admet dans la maison un nouveau valet, nommé Nicolas, paysan assez futé. Il devient le jouet de ses camarades, chacun d’eux lui fait faire sa propre besogne ; la soubrette le raille sans cesse. Nicolas résiste de son mieux ; mais, las enfin d’être leur dupe, il menace de se plaindre. Alors on résout de le faire chasser en le dénonçant comme un menteur, un paresseux et un ivrogne. Nicolas devine Je complot. Ses quatre ennemis ont mis à ta loterie et, comptant que le sort leur sera favorable, ils font de grands projets de fortune. Nicolas profite de l’occasion ; au moment de recevoir son compte, il veut prouver à sa maîtresse que ses serviteurs la trompeut, la volent quand ils le peuvent et la quitteront à lu première occasion ; pour preuve, il propose une expérience décisive. Nicolas tait remettre à ses camarades une fausse liste où leurs numéros sont sortis. Alors les têtes se montent ; le cuisinier et la soubrette se hâtent de quitter leur tablier, le cocher laisse là ses chevaux, le valet de chambre fait endosser ses dépouilles à Nicolas ; tous parlent avec hauteur à madame, en se disant ses égaux. Le cuisinier, un finaud, qui s’est rendu au bureau de loterie pour vérifier ses billets, éventa la mèche et reprend sans rien dire son tablier ; lui seul est conservé et Nicolas triomphe.

Petit courrier (le) OU Connue le* femmes sa vengeut, vaudeville eu deux actes !, de Bonilly et Moreau (théâtre du Vaudeville, 1811). Un jeune colonel, ennuyé de la sagesse et de l’innocence de sa femme, cherche et trouve hors du domicile conjugal des distractions que de jeunes personnes fort complaisantes et fort délurées, comme il s’en trouve toujours, ne manquent pas de lui donner. Bientôt, il est forcé de quitter la France pour suivre son régiirtent qui entre en campagne. Dix années s écoulent pendant lesquelles il oublie complètement sa femme ; pourtant, l’absence a profité à celle-ci. Cette Sophie qu’il trouvait un peu gauche a formé son esprit, tout en conservant au volage colonel un amour sans bornes. Pour le ramener à elle, Sophie abandonne sa maison et, déguisée en courrier, se rend près de son mari qui a été blessé et qu’elle sauve par des soins excellents. La paix arrivée, la blessure guérie, le maître et le courrier reviennent au château paternel que le colonel a vendu, mais que Sophie a racheté. C’est à leur retour, c’est dans le château que la scène se passe. Sophie attaque son infidèle de différentes manières : elle se présente sous des habits de femme ; le colonel qui n’a guère de mémoire, il faut en convenir, ne la reconnaît pas, oublie le courrier et ne voit plus qu’une belle et intéressante personne, nièce de M. de Morange, acquéreur supposé du ehâteau ; il se jette aux genoux de cette prétendue nièce qui se découvre enfin ; alors, ce trop heureux colonel trouve, selon une expression de l’époque, « à la place du bouton naissant qu’il dédaignait, une rose qui mérite tous ses hommages. » Ce vaudeville a obtenu en son temps un assez beau succès ; mais nous l’aurions passé volontiers sous silence s’il ne renfermait ces couplets si connus sur le premier pas, dont les paroles et là musique sont sur les lèvres de tout le monde :

Le premier pas se fait sans qu’on y pense ; Craint-on jamais ce qu’on ne prtSvoit pas ?