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Virgile, j’ai osé relever bien des bévues dans Descartes. Il est vrai que je n’ai pas parlé en mon propre et privé nom : je me suis mis sous le bouclier de Newton. Je suis tout au plus Patrocle couvert des armes d’Achille. »

— Iconogr. Les sculpteurs et les peintres anciens ont souvent représenté la mort de Patrocle et le combat livré sur son cadavre. Un beau groupe antique, Ajaas défendant le corps de Patrocle, qui orne à Florence la place de la Loggia dei Lanzi, montre Ajax soutenant le corps du blessé et s’efforçant de l’entraîner hors du champ de bataille ; l’ami d’Achille a une jolie tête, pleine de douceur, qui contraste avec l’énergique visage et ia solide musculature de son défenseur ; un basrelief antique du’ musée Pie-Clémentin, au Vatican, représente également le Combat sur le corps de Patrocle. Patrocle figure encore dans quelques compositions dont Achille est le héros principal, dans la Dernière entrevue d’Achille et de Briséis, peinture de Pompéi, trouvée dans la maison dite du Poète tragique : Patrocle, placé entre Briséis et AohiUe, prend la belle fille par le bras et la force à se retirer. Un bas-relief du Louvre représente Achille, Patrocle et Automédon. On suppose que l’artiste grec a choisi le moment

  • où Achille va prêter ses armes à son ami,

prêt à se jeter dans la mêlée.

PATHOLOGIE s. f. (pa-tro-lo-j ! — du gr. patér, patros, père, le même que le latin parer, et de logos, science).Connaissance de la vie et des ouvrages des Pères de l’Église : Dans plusieurs séminaires, on fait fin cours d’études historiques, scientifiques, scripturaires et patrologiquks, de six ou sept ans. (Dupanloup.) Il Traité sur les Pères de l’Église, sur leur doctrine. I ! Collection complète de leurs éerjts ; La patroloqib publiée par l’abbé Migne.

— Encycl. La patrologie ou patristique est la branche de l’histoire ecclésiastique qui traite de la vie, des écrits et des doctrines des Pères de l’Église. Aux yeux des écrivains catholiques, les deux tenues de patrologie et de patristique ont la même signification ; seulement, ils donnent plus volontiers le nom de patristique à l’étude des Pères des premiers siècles de l’Église et réservent le mot de patrologie pour les Pères des siècles postérieurs et pour les écrivains ecclésiastiques en général. L’école protestante admet une différence sensible entre les deux termes. D’après elle, la patrologie se borne à l’histoire littéraire des Pères et a pour but de donner, sur les circonstances de leur vie, la nature et l’authenticité de leurs écrits, la date de leur publication, les différentes éditions qui en ont été faites et les travaux auxquels elles ont donné lieu, tous les renseignements qui peuvent en faciliter la lecture et en aider l’intelligence. C’est à la fois la critique historique et littéraire, la biographie et la bibliographie des Pères. Quant à la patristique, elle a pour but d’étudier les opinions émises par les Pères sur des points de dogme, de comparer ces opinions entre elles, d’en discuter la valeur et le sens et de dégager de cette étude le dogme orthodoxe ; en un mot, la patristique est pour les protestants la critique philosophique et théologique des doctrines des Pères, dont elle est appelée à faire l’analyse et la synthèse. Les bases do la patristique, ainsi comprise, sont h peine posées et le terrain même sur lequel elles reposent se déplace, suivant qu’on se soumet à l’autorité de l’Église, représentée par les conciles et les décisions du saint-siége, ou que l’on n’admet que celle de la raison éclairée par la libre critique des textes. Nous laisserons donc de côté le mot patristique et nous nous bornerons, en employant celui de patrologie, au sens Je plus ancien, le plus généralement admis et le seul pratique, qui est celui de l’Église catholique.

Les auteurs dont les ouvrages constituent le domaine de la patrologie sont : 1» les Pères ; 2" les docteurs de l’Église ; 30 les écrivains ecclésiastiques.

1° Pères de l’Église. Le nom de Père de l’Église est un titre honorifique que la reconnaissance des fidèles a décerné aux hommes remarquables dont les talents ou les vertus ont honore les premiers siècles de l’Église, et il s’applique particulièrement aux écrivains qui forment la chaîne de la tradition. On les partage eu deux périodes, depuis l’établissement du christianisme jusqu’à la fin du vie siècle.

La première période, qui s’étend jusqu’au concile de Nicée (325), comprend, bous le nom de Pères apostoliques, les premiers docteurs de la foi, qui ont été personnellement en rapport avec les apôtres et ont reçu d’eux directement les enseignements qu’ils ont ensuite répandus dans le monde. C’est l’époque qui présente le plus d’intérêt et de difficulté à la critique, eu raison des doutes auxquels donne lieu l’authenticité des textes, des ambiguïtés de sens et de l’importunée extrême que présentent, au point (le vue de la tradition, ces écrits, qui sont encore un écho des paroles mêmes du Christ. Un recueil des Pères apostoliques a été publié par Cotelier (Paris, 1G72, 2 vol. in-fol.), réédité par Lccloro (Amsterdam, 1G9S-1724) et par Richard Rusel (Londres, 174G), avec une dissertation ttùs-élondue et tics-complète sur les premiers (vuecesscuvo des apôtres.

« PATS.

Les Pères apostoliques sont : Barnabas, compagnon de saint Paul ; Clément, troisième évoque de Rome (vers 01), et Hermas, cités tous deux dans les Actes des apôtres ; Ignace, évêque d’Autioche ; Polycarpe, évêque de Smyroe, et Denys l’Aréopagite, disciples des apôtres.

Les Pères apologétiques ou défenseurs de la foi contre les juifs, les hérétiques, les païens et particulièrement les philosophes, sont, pour la même période : Quadratus, disciple des apôtres et évêque d’Athènes ; le philosophe athénien Aristide ; lo Samaritain Justin le Martyr, de Sichem ; l’Assyrien Tatien ; Athénagore, professeur de philosophie à Athènes ; Théophile, évêque d’Autioche ; Hermias ; Apollinaire, évêque d’Hiérapolis, et Miltiade. En Asie Mineure, où l’influence de Jean l’Evangéliste fut surtout considérable : Hégésippe, juif converti ; Irénée, disciple de Polycarpe, et Hippolyte.

À Rome, où l’esprit pratique et organisateur conduisit les premiers chrétiens à agir plutôt qu’à écrire, on ne trouve que peu de noms à citer : le prêtre Caïus ou Uaïus, Novatien et Minucius Félix.

L’Afrique septentrionale présente, sous le rapport du dogme, de la langue, de l’organisation, les plus étroites affinités avec la mère patrie. Voici les noms des apologistes qu’elle a produits : Tertullien, Cyprien et Arnofae.

À Alexandrie, où une fusion s’opéra entre le platonisme renouvelé et le christianisme encore flottant, on trouve : Pantène, Ciément d’Alexandrie, Origèue, Denys d’Alexandrie, Grégoire le Thaumaturge, Pamphile de Bêryte, Jules l’Africain, Méthodius, et Pierre, évêque d’Alexandrie.

La seconde période s’étend du concile de Nicée, en 325, à Grégoire 1er, en 604. C’est l’époque la plus glorieuse de la littérature chrétienne. La Grèce nous donne, pour l’école d Alexandrie : Eusébe do Pamphile, Athanase, Basile le Grand, Grégoire-de Nysse et Grégoire de Nuziunze, Didyme, Synôsius, Isidore de Péluso et Cyrille, patriarche d’Alexandrie ; pour l’école d’Antioehe : Ephrem le Syrien, Cyrille de Jérusalem, saint Jean Chrysostome, Eusèbe d’Einèse, Diodore de Tarse, Théodore de Mopsueste, Théodoret et Ibas d’Edesse.

En dehors de ces deux écoles, on trouve encore ; Épiphane, Socrate, Sozomène, Philostorgue, Evagre, Macaire l’Ancien, Palladius, Nilus, Procope de Gaza, le moine Anastase, Jean le Scolastique.

Les Pères latins sont, on Afrique : Optât, évêque de Milevi ; saint Augustin, Gélase 1er, Fulgence, Junilius, Facundus, Libérât ; en Espagne : Juvencus, Prudence, Paul Orose ; en Gaule : Hilaire de Poitiers, Paulin de Noie, Sulpice-Sévère, Prosper d’Aquitaine, Vincent de Léri, Hilaire d Arles, Mamert, Sidoine Apollinaire, Salvieh, Gennade, Ennodius, Avit, Grégoire de Tours ; en Irlande : Sedulius ; dans la Scandinavie et la Scythie : Cassién et Denys le Petit, Marius Mercator ; enfin, en Italie : Lactance, Maternus, Philastie, Ambroise de Milan, Rulin, saint Jérôme, Léon Ier, Boëce, Cassiodore, Rusticus, Arator, Fortunat et Grégoire Ier-.

Docteurs de l’Église. Ce nom s’applique aux auteurs postérieurs aux Pères qui se sont distingués par l’importance de leurs œuvres et l’éclat de leur réputation. BenoîtXlV, dans sa bulle Militautis Efclesiz (1754), exige, pour obtenir ce titre, • la pureté de la doctrine et l’éininence du savoir. » Outre les grauds théologiens, comme saint Thomas d’Aquin, le nom de docteur de l’Église a été donné a desimpies chefs d’école, comme Duns Scot ; à des fondateurs d’ordres religieux, comme saint Bonaventure, le père des franciscains, et Bernard de Clairvaux, le chef des religieux de CHeaux ; ou même à des souverains pontifes, tels que Léon le Grand, qui le premier réalisa l’idéal catholique de la papauté. Les reuvres des docteurs, quoique venant dans un rang inférieur à celui des Pères, n’en forment pas moins un des sujets les plus importants des études de la patrologie.Écrivains ecclésiastiques. Au-dessous des Pères et des docteurs, l’Église catholique admet encore, comme faisant partie du domaine de la patrologie, les écrivains ecclésiastiques. Cette distinction est réservée & des théologiens honorables, mais d’un mérite inférieur à celui des docteurs de l’Église. Sous la plume des écrivains protestants, le nom d’écrivain ecclésiastique parait attaché à tous les auteurs, même laïques, qui, depuis le xvie siècle, ont traité avec quelque autorité de l’histoire de l’Église. C’est ainsi qu’ils rangent indifféremment dans la classe des écrivains ecclésiastiques le chanoine anglais Cave, le prémontré transfuge Oudin et les auteurs catholiques Ellies nu Pin et Bellarmin.

De toutes les questions que soulève l’étude des écrivains ecclésiastiques, la plus importante, sans aucun doute, est celle qui roula sur l’authentieité même de leurs écrits. Trop souvent de pieux faussaires firent, dans l’intérêt de leurs doctrines, ce qu’avaient inspiré à d’autres des intérêts plus matériels. L’art de fabriquer des titres avait de bonne heure été poussé fort loin dans les couvents. «Trop longue serait l’énumèration des fausses chartes, des faux testaments, des fausses donations qui contribuèrent à grossir le trésor de l’Église, depuis la donation de Constantin jusqu’il la fabrique de faux titres établie dans

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l’abbaye de Saint-Médard deSoissons. (Préface de l’Angleterre sacrée.) Dejs moines, habiles dans l’art d’imiter les écritures, parcouraient les églises et les monastères de France pour fabriquer des chartes en leur faveur. L’évêque Gilles avait été juridiquement convaincu de ce crime devant le ro’i Childebert, et les imitateurs n’avaient point manqué. Guernon se vanta, au lit de mort, d’avoir enrichi de cette sorte tous les monastères de son ordre, et le pieux et savant bénédictin dom Vaissière affirmait que, sur douze cents chartes examinées par lui dans l’abbaye de Landevenec, en Bretagne, huit cents étaient positivement fausses, sans qu’il osât répondre de l’authenticité des quatre cents autres.» Les différents éditeurs des Pères et des écrivains ecclésiastiques ont laissé aux érudits et aux diplomatistes proprement dits la critique des textes où se trouvent en jeu les intérêts matériels de l’Église ; mais ils se sont attachés particulièrement à discuter et à fixer l’authenticité et le sens propre des textes appelés à servir d’arguments dans les discussions entre les orthodoxes et les hérétiques. Ces auteurs ont établi minutieusement les règles de critique qui doivent guider le lecteur dans l’étude des textes et dans le choix des éditions. Ces règles, dont l’importance est capitale en matière de patrologie, sont les suivantes :

10 Tout ouvrage où il est fait mention d’événements ou de personnages postérieurs a l’auteur est, en tout ou en partie, entaché de fausseté. C’est par conformité à cette règle que le traité De la Trinité, longtemps attribué à Tertullien, a été rejeté parmi ses œuvres apoci’3'phes, parce qu’il y est question des sabelliens, dont l’hérésie ne prit naissance qu’après sa mort.

2° Doivent être considérés comme apocryphes les ouvrages où se trouvent des mots d’une date plus récente ou qui sont pris dans un sens différent du sens généralement reçu à l’époque où vivait l’autour. C’est ainsi qu’a été constatée la fausseté des Constitutions apostoliques, où se rencontrent à chaque instant les mots d’archevêque, de diptyque, de trisagium, entièrement inconnus au siècle des apôtres.

3° Des récits fabuleux, des inventions superstitieuses et ridicules fort éloignées de la simplicité de l’âge apostolique et du génie antique t indiquent suffisamment que l’ouvrage ou on les rencontre est supposé ou, du moins, doit être terni pour fort suspect.

Innocent Ier se fonde sur cette raison pour rejeter et même condamner les Évangiles publiés sous le nom des apôtres Matthieu, Jacques le Mineur, Pierre et Jean, i par un certain Lcucius, a

4» Quand le style ne présente pas les qualités ordinaires et le caractère général que l’on retrouvo dans les ouvrages authentiques de l’auteur, il y a de fortes présomptions de fausseté. Cette règle peut également servir de critérium pour établir l’authenticité d’un auteur. Dans une controverse sur le baptême des hérétiques, l’authenticité des lettres de saint Cyprien sur ce sujet ayant été contestée, saint Augustin déclara qu elles étaient bien de lui, « car, dit-il, son style a un caractère particulier qui le fait facilement reconnaître, n

5" Sont considérés comme apocryphes ou interpolés les ouvrages où se trouvent des doctrines entièrement contraires à celles que l’on rencontre constamment dans les œuvres non contestées de l’auteur. En conséquence do cette règle, on doit considérer comme faussement attribuée à saint Athanase l’homélie De Deiparâ (Sur la mère de Dieu), où est recommandé le culte de la Vierge, tandis que ce Père, dans tous ses écrits contre les ariens, proteste constamment contre tout simulacre d’adoration d’une créature. C’est du moins l’argument invoqué par les théologiens protestants.

G° Si, dans un livre attribué à un auteur

frec, on rencontre la critique ou l’explication e termes latins, la fraude doit être considérée comme évidente, car rien n’est plus contraire aux habitudes des Pères grecs. L’ouvrage attribué à Dorothée Sur ta vie et la mort des prophètes et des apôtres est un des exemples les plus certains de l’application de cette régie ; car comment admettre que Dorothée, Syrien de naissance et de langage, évêque de Tyr et vivant au milieu des Phéniciens, ait pu songer à rédiger en latin ses enseignements ?

7° Les ouvrages déjà rejetôs par les anciens ne doivent être admis qu’avec une extrême réserve et sur des preuves bien certaines, surtout s’ils sont considérés comme faux par ceux mêmes qui auraient eu intérêt à les trouver authentiques. Épiphane, Jérôme, Pennadius, Photius sont les guides les plus sûrs en pareille matière, et tous les critiques s’en sont remis à leur autorité. Baronius seul a publié comme authentiques des ouvrages dénoncés par eux comme apocryphes ; mais il avoue n’avoir agi ainsi « que pour ne rien faire perdre à la curiosité do ses lecteurs. »

Telles sont, en résumé, les règles les plus sûres pour juger de l’authenticité des textes ; mais, pour la plupart des lecteurs qui n’auront pas un intérêt sérieux à faite par eux-mêmes cette vérification, il ne sera pas inutile d’indiquer las éditions des Pères qui ont été faites sur ces bases de saine critique, ou

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plutôt, comme ces éditions se comptent par milliers, de donner quelques conseils pratiques sur le choix que l’on en doit faire :

1° Plus les éditions des Pères sont anciennes, plus elles doivent inspirer de confiance. 2° Entre toutes les éditions des Pères, on doit rechercher surtout, pour leur correction et leur beauté, les éditions grecques de Robert Estienne et les éditions latines de Froben. Pour les éditions où les deux textes sont en regard, les meilleures éditions sont celles des imprimeurs parisiens.

3o La nom du savant qui a pris soin d’une édition est de la première importance. Le3 noms- les plus reeotmnandables sont ceux d’Érasme, Scaliger, Casaijbon, Sirmond, Rigauk, Le Duchat, Huet et Garnier.

4» On doit tenir comme très-suspecte toute édition provenant d’un pays soumis à l’Inquisition à l’époque de sa publication. Ces éditions présentent souvent, et dans les passages les plus importants pour le dogme ou l’histoire de l’Église, les mutilations ou les interpolations les plus audacieuses.

Dès les premiers siècles de l’Église, les écrivains ecclésiastiques s’occupèrent de patrologie. Les deux premiers furent saint Jérôme pour les latins et Photius pour les grecs. Saint Jérôme parle souvent, dans ses lettres, des écrivains ecclésiastiques et de leurs ouvrages, mais plus particulièrement dans le traité composé spécialement dans ce but et intitulé : Des écrivains ecclésiastiques, dont la première partie est tiréçde ('Histoire d’Eusèbe, et dont la seconde, qui s’arrête en 302, lui appartient en propre. Il passe en revue tous les écrivains ecclésiastiques qui sont venus à sa connaissance, énumère leurs écrits et les apprécie presque toujours avec impartialité. Photius, le plus érudit des Grecs, apporta au service de la même œuvre unelecture immense, un jugement solide, un goût délicat. Dans ce que nous possédons de sa Bibliothèque, il cite deux cent quatre-vingts écrivains, la plupart ecclésiastiques ; il se prononce sur le nombre et le sujet de leurs écrits et donne d’excellents jugements sur le mérite de leur style et le degré de confiance qu’on doit leur accorder. Après saint Jérôme et Photius, et même à leur époque, on peut citer les fondateurs de l’histoire ecclésiastique ; Eusèbe, qui la conduit de la naissance du Christ à l’an 325 ; Rutin, son continuateur, jusqu’en 395 ; Socrate, Sozomène, Théodoret, depuis les commencements de l’arianisme jusqu en 439 ; Philostorgue, Evagre, Théodore le Lecteur et l’Histoire Tripartite, tirée de Sozomène, Socrate et Théodoret, traduite en latin par Épiphane le Scolastique et abrégée par Cassiodore. Après une lacune assez longue, Nicéphore Callistus renoue la chaîne historique et conduit l’histoire de l’Église, sans interruption, jusqu’en 625.

Les auteurs modernes qui ont traité.le même sujet peuvent se diviser en deux classes : lo les historiens ecclésiastiques qui, k quelque époque que ce soit, ont tracé un tableau historique de l’état de l’Église ; 2" les écrivains qui se sont attachés spécialement aux Pères, soit pour établir simplement l’authenticité de leurs œuvres par une critique minutieuse, soit pour les expliquer, les commenter et les faire mieux comprendre,

— lro classe. Historiens ecclésiastiques. 10 Citons en première ligne, comme date et comme importance parmi les modernes, les auteurs des Centuries de Magdebourg, immense répertoire de documents classés avec ordre, et le premier essai qui ait été tenté en ce genre. Osiander en a publié un abrégé au commencement du xvire siècle. Viennent ensuite les Annales ecclésiastiques du cardinal Baronius, monument d’une prodigieuse érudition, auquel on ne peut guère reprocher qu’une partialité trop marquée pour les droits du saint-siége et une tendance regrettable à accepter sans examen toutes les pièces qui pouvaient leur être favorables. Aussi Pierre Pithou a-t-il pu dire de cet ouvrage que ce n’étaient point les Annales de l’Église, mais les Annales du pouvoir temporel. Les Annales de Baronius, qui s’arrêtent à l’an 1198, ont été continuées par Bzovius, Odoricus Rainaldus, Spondanus. Casaubon y a joint, comme commentaire, des études sur Baronius, Exercitationes ad Baroniutn (Londres, 1614), et Richard de Montaigu un Jlecueit de critiques sur des matières ecclésiastiques. Ces deux ouvrages ont été réunis sous le titre général de Discours préliminaire sur les origines ecclésiastiques (Oxford, 1635). On doit à Richard de Montaigu un autre traité intitulé Commentaires sur les origines ecclésiastiques (Londres, 163S-1640) et une Diatribe contre ses critiques, et notamment Boulanger. Les principaux recueils d’histoire ecclésiastique qui suivirent ces savantes études furent l’Abrégé des Annales de Baronius, par Gabriel Bisciola (Lyon et Venise, 1612) ; le Précis des histoires de l’Église, de Jean Mierelius, avec une continuation de Daniel Hartnaccius (Leipzig, 1679) ; les Centuries de l’histoire ecclésiastique, par Jérôme Kromayer (Leipzig, 1666) ; "l’Histoire ecclésiastique du Nouveau Testament, par Hottinger ; l’Introduction à la chronologie et à l’histoire du christianisme, par Frédéric Spanheim (Leyde, 1633-1701).

21* Editeurs des conciles. Jacques Merlin (Paris, 1535) ; Pierre Crabbé (Cologne, 1538) ; Barthélémy Caranza, Somme des conciles (Paris, 1624) ; Laurent Surius (Cologne, 1027) ; Dominique Nicolini (Venise, 15S5).