Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 2, Path-Phel.djvu/15

Cette page n’a pas encore été corrigée

fi

■ PAÎR

l’odorat ;-celui de l’élocution, d’où résulte la connaissance ; celui du goût, qui fortifie les hommes, et enfin celui de la génération, qui a amené le péché par suite de la concupiscence du plaisir. Le second patriarche est Siméon, Il avoue dans son testament qu’étant jaloux de son frère Joseph il a voulu le faire périr, l, o troisième testament est celui de Lévi, qui déclare avoir péché beaucoup par orgueil ; il y parle longuement de la nature et de la fonction des anges. Le quatrième testament est celui de Juda, qui a pour titre : Du courage, de l’avarice et de la fornication. Il y est parlé beaucoup des guerres des Juifs dans la terre de Chanann. Le cinquième testament est celui d’issachar.qui fait voir à ses enfants tous les dangers de la gourmandise ; la partie la plus curieuse est celle où est raconté un échange de mandragores entre Rachel et Lia. Zabulon fait le sixième testament ; il insiste particulièrement sur les vertus de la commisération et de la miséricorde. Les autres testaments sont ceux de Dan, de Nephtaii, de Gad, de Benjamin ; puis, celui de Joseph qui est le plus célèbre de tous. On y trouve une morale très-pure et des récits très-naïfs et très-intéressants sur les événements de sa vie. Quand il est vendu par ses frères, il répond aux Ismaélites qui l’ont acheté, et qui lui demandent qui il est, qu’il est esclave de ses frères, afin de ne pas les humilier. Ce qu’il Y a de plus intéressant dans ce livre, c’esthistoire de la femme de Putiphar, qui veut tenter Joseph. Elle menace Joseph de mort ; elle donne l’ordre de le tuer, mais révoque cet ordre et se rapproche de lui pour le tenter encore. Elle lui du : t Tu seras mon maître et le maître de tous mes biens ; tu seras mon seigneur et mon roi. » Mais Joseph la repousse et rentre dans sa chambre, où il jeûne en priant. Elle lui dit un jour : « Aimemoi, et je tuerai mon mari ! et je t’épouserai.» Joseph déchire ses vêtements et lui répond : « Femme, respecte le Seigneur 1 et ne fais point cette méchante action, ne perds pas ton âme. Si tu persistes, je dénoncerai ta pensée impie à tout le monde.» Or, cette Égyptienne était fort belle, selon l’aveu même de Joseph, qui le dit à ses enfants à son lit de mort.

Dans ce livre apocryphe, la fraude est grossière. Les Pères de l’Église, qui citent si souvent comme canoniques des ouvrages absurdes et apocryphes en tous points, n’ont guère fait mention de celui-ci et ne lui ont attribué que peu de valeur.

PATRIARCIÎI (Gaspard), littérateur italien, né à Padoue en 1709, mort dans la même ville en 1780. Après avoir étudié le droit, il entra dans les ordres et s’adonna à l’enseignement privé. Outré des opuscules en vers et en prose, on a de lui un Vocabolario veneziano e padovano co termini e modi corrispondenti toscani (Padoue, 1775, in-4o), ouvrage important et curieux pour la connaissance des divers dialectes de la Lombardie.

PATRIARCH1E s. f. (pa-tri-ar-chl — rad. patriarche). Gouvernement des patriarches : Plus de deux mille ans avant Montesquieu et Machiavel. Aristote, recueillant tes définitions diverses des gouvernements, les distinguait suioant ces formes : patriarchiks, oligarchies, aristocraties, etc. (Proudh.)

— Hist. ecclés. Titre des cinq églises principales de Rome, qui représentent les juridictions des cinq patriarches de Rome, de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem : Les patriarciiiks sont : SaintJean -de-Latran, Saint-Pierre, Saint-Paul, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Luurent-horsdes-Murs. (Complém. de l’Acad.) -••,

PATRICE s. m. (pa-tri-se — lat. patricius, mot dérivé de pater, père, de la racine sanscrite pd, protéger, La plus ancienne forme dans notre langue est périsse, qui est resté comme nom propre). Hist. Titre d’une dignité de l’empire romain, créée par Constantin : La dignité de Patrice était à vie. (Acad.) Clovis reçut le titre de Patrick. (Complém. de l’Acad.) Il Titre que portaient les gouverneurs envoyés par les rois fruncs dans le royaume de Bourgogne. Il Patrice honoraire, Titre donné par le pape Étienne à Carloman et il Charles, fils de Pépin. Il Patrice des Momains, Dignité conférée à Charlemagne.

— Mythol. rom. Dieux patrices, Titre donné aux huit divinités suivantes : Janus, Saturne, Genius, Plutoo, Bacchus, le Soleil, la Lune et la Terre.

— Encycl. La dignité de Patrice fut créée vers les derniers temps de J’empire romain. Zosune nous apprend que Constantin, qui l’institua, en revêtit un certain Optatus. Constantin et ses successeurs attribuèrent à leurs principaux conseillers ce titre qui devint la première dignité de l’empire. Dans les milices byzantine ou romaine, elle conférait le commandement des armées, quand elle était accompagnée de lettres de commandement. Elle n’était pas héréditaire. Justinien, dans sa soixante-deuxième novelle, l’appelle summam dignilalem. En effet, les patrices prenaient séance dans le sénat au-dessus des préfets du prétoire. D’ailleurs, on n’accordait le titre de patrice qu’à ceux qui avaient exercé de hautes charges dans l’Etat, comme celle de consul, par exemple. Lorsque l’empire d’Occident l’ut tombé en pleine décadence, les chefs ambitieux qui faisaient la loi aux derniers empereurs prenaient le titre orgueilleux de patrice, litre

PAIR

qui tenait alors le milieu entre celui de gouverneur et celui de roi ; être patrice, c’était être prince ou vice-roi.

Oreste, qui fit proclamer empereur son fils Augustule, avait le titre de patrice. AétiuS, qui vainquit Attila dans les plaines de Châlons, portait ce même titre, dont se glorifiaient Clovis, roi des Francs, et les rois de Bourgogne. Les rois francs donnèrent le titre de patrice aux généraux d’armée plus tard connus sous le nom de maires du palais. Ainsi, sous Gontran, le patrice commandait en chef les troupes royales. Les empereurs d’Orient donnaient le titre de patrice aux gouverneurs de leurs provinces éloignées. Ainsi, le patrice Héraclius, gouverneur d’Afrique, fut père de l’empereur du même nom. Quelquefois ils conféraient ce titre à des chefs barbares ; c’était sanctionner leurs conquêtes, les reconnaître maîtres des pays en* vahis, mais en même temps leur imposer la suzeraineté morale de l’empire. Les rois germains revêtus de ce titre s engageaient à arrêter de nouvelles invasions et à défendre les frontières. Aussi Clovis, ayant reçu de l’empereur Athanase les ornements du patriciat, iut-il le premier à courir au secours d’Aètius attaqué par Attila.

Plus tard, les papes, reprenant les traditions impériales, offrirent le même titre aux empereurs francs. Pépin et Charlemagne reçurent des papes le titre de patrice de Home. Après la mort de Charlemagne, quelques princes d’Italie et du midi de la Gaule portèrent encore ce titre, qui n’avait plus ni le même sens ni la même valeur.

PATRICE (saint), apôtre et patron de l’Irlande, né à Gésoriac (tëoulogne-sur-Mer) en 387, mort vers 460. Soit père, d’origine bretonne, servait comme décurion sous Tes aigles de l’empire. Des corsaires irlandais, dans une descente qu’ils tirent sur la côte gauloise, pillèuent Gésoriac, massacrèrent les soldats romains, la famille de Patrice et emmenèrent le jeune homme, âgé de dix-sept ans, ’qu’ils vendirent en Irlande à un chef de l’Ulster, appelé Milhu. Le jeune noble gallo-romain devint gardeur de pourceaux ; les misères de sa situation lui firent chercher une consolation dans la foi et dans la prière, car Patrice était chrétien, et il forma dès lors le projet de convertir au christianisme le peuple d’Irlande. S’étant échappé, il revint en Gaule, après diverses aventures, étudia à Marmoutier et au monastère de Lérins, fut ordonné prêtre et, dévoré de la soif de l’apostolat, accompagna en Bretagne Germain, chef de l’Église d’Auxerre, qui allait convertir les Bretons chrétiens égarés par Pelage. Il ne fit pas un long séjour dans ce pays ; l’Irlande l’attirait. Il entendait, dit la légende, les voix des enfants d’Erin qui demandaient le baptême et criaient : « Viens nous sauver l » Son ange gardien, l’ange Victor lui dit : ■ Ne tarde plus, pars pour l’Italie et va soumettre les vœux de ton cœur au chef de toutes les Eglises. » Patrice obéit ; il se rendit à Rome les pieds nus, vivant d’aumônes. Le pape Cèlestin, qui des hauteurs de la ville aux sept collines voyait briller au loin sur les mers lVmeraude irlandaise, enviait ce diamant pour en parer la couronne du Christ ; il bénit la vocation de Patrice et lui donna mission au nom de Jésus-Christ. Patrice revint de Rome plein de confiance et d’ardeur. En passant par les lies de la merTyrrhénienne, il trouva une famille de solitaires dont les un3 paraissaient tout jeunes et les autres si vieux qu’on leur eût donné cent ans ; mais, ce qui était plus extraordinaire, c’est que les vieillards étaient les fils des jeunes gens. Ayant demandé la cause de ce prodige, on lui apprit que, longtemps auparavant, le Christ avait reçu l’hospitalité dans la maison et qu’il avait remis aux habitants une houlette dont la propriété était de conserver la jeunesse et la beauté ; ils devaient conserver ce bâton jusqu’à ce que* quelqu’un, qui devait naître dans un temps éloigné, vint le chercher de la part de Dieu, Cettéhoulette fut remise à Patrice. En Gaule, le missionnaire reçut de saint Germain d’Auxerre des ornements d’autel, des croix, des calices, des livres de prières, tout ce qui était nécessaire pour sa mission et aussi quelques-uns de ces présents que l’on ne jugeait pas inutiles pour attirer des barbares. Il partit enfin avec, vingt compagnons, dont le plus célèbre était le barde irlandais Kiéran.

Les miracles, que la légende irlandaise prête à Patrice sont innombrables. Il rendait la jeunesse aux vieillards, donnait la beauté aux disgraciés de la nature, ressuscitait les morts. Il voulut convertir son ancien maître : » Je dois délivrer de l’esclavage celui dont j’ai été l’esclave, » disait-il. Il se rendit donc dans le pays où demeurait Milhu ; mais celui-ci, craignant d’être subjugué, avait mieux aimé mourir que de risquer d’abandonner la foi de ses ancêtres, et lorsque Patrice arriva devant l’habitation, il la trouva entourée de flammes ; le vieux chef s’était brûle avec toute sa famille et toutes ses richesses.

La lutte entre les deux religions se trouve exprimée dans cette légende par plusieurs récits curieux. C’est principalement sur les femmes que Patrice et ses disciples agissaient. Beaucoup de filles de rois se convertirent, en dépit des efforts des druides ainsi que des persécutions de leurs familles. Un prince qui résista longtemps au christia PAÏR

nisme fut le roi Laégaîr ; à la fête de Tara, fête solennelle des druides, un combat terrible s’engagea entre les partisans des deux religions : la cérémonie sacrée ne put s’accomplir : mais Patrice fut jeté dans un cachot. D après la légende, Laégaîr l’en fit sortir pour lui faire subir une épreuve devant le peuple assemblé ; les bardes bretons, s’accompagnant sur la harpe, chantèrent les victoires des dieux et des anciens héros ; Patrice fut invité à son tour à chanter la gloire de son Dieu ; l’hymne qu’il improvisa parut plus beau que le chant des bardes, et la foule l’applaudit avec enthousiasme, Ensuite les druides exécutèrent des prodiges ; par leurs enchantements, ils firent tomber une neige épaisse et produisirent un froid violent, mais Patrice étendit la main et la neige fondit aussitôt et le froid disparut. Les druides changèrent le jour en ténèbres ; mais Patrice d’un signe de croix fit reparaître le soleil, et tous les Irlandais l’acclamèrent :

« Honneur au fils du Jour !» On disposa alors au milieu de la plaine deux huttes de feuillage, l’une en rameaux verts et mouillés, l’autre en branches sèches et inflammables ; un druide, revêtu de son manteau mugique, fut enfermé dans la première ; un disciple de Patrice, enveloppé de la chape de l’évêque, entra dans la seconde, et l’on mit le feu aux deux huttes ; le druide et son manteau furent consumés et le chrétien resta sain et sauf ainsi que la chape du missionnaire. À la vue de ces prodiges, la plupart des assistants se convertirent et Patrice fut mis en liberté. À partir de ce jour, l’Irlande fut Conquise au christianisme. Dans une seule journée, Patrice baptisa dans les eaux de la Boigne six rois et douze mille de leurs sujets. Il ménagea les traditions celtiques et appropria au culte nouveau la plupart des cérémonies anciennes.

L’apostolat de Patrice dura trente-trois années ; on ne sait comment il mourut, ni le lieu de sa sépulture. Les bardes seulement ont raconté que le soleil illumine constamment sa tombe. La légende montre le saint debout sur la montagne des Aigles, le point le plus élevé de l’Irlande, contemplant sa belle conquête évangélique et adressant cette prière à Dieu pour le peuple qu’il aimait tant ;

« O Seigneur, accordez trois grâces à votre serviteur : la première, que tout Irlandais qui, à l’heure de sa mort, demandera pardon soit pardonné ; la seconde, que jamais l’Irlande ne sifbisse le joug des nations étrangères ; la troisième, qu’aucun Irlandais n’assiste vivant au dernier jour du monde. » On a de saint Patrice une Lettre à Corotie, prince du pays de Galles ; la Confession de saint Patrice, en latin barbare, et on lui attribue le Traité des douze abus, publié dans les œuvres de saint Augustin. La meilleure édition des écrits de Patrice est celle qui a été publiée à Dublin (1835, in-8o). L’Église honore ce saint le 17 mars.

Pnirice (ordre de Saint-), ordre de chevalerie ^institué le 5 février 1783 par George III, roi d’Angleterre, pour récompenser les services rendus à l’État par la noblesse irlandaise. Il porte le nom du patron de l’Irlande. Le roi d’Angleterre en est le chef suprême et le lord lieutenant d’Irlande le grand maltra. L’ordre ne se compose que de vingt-deux chevaliers, dont seize sont titulaires et dix honoraires. Le ruban est vert d’eau. La devise : Quis séparabit (Qui les désunira) fait allusion à la réunion des trois couronnes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande en un seul royaume.

PATRICE (Pierre), diplomate grec, né à Thessalonique. Il vivait au vie siècle de notre ère et fut maître du palais sous Justinien, qui l’envoya en ambassade vers Anuilasonthe, reine des Goths (531) et, en 550, vers Chosroès, roi des Perses, pour faire avec lui un traité de paix. Patrice écrivit en grec une Histoire de ses ambassades, dont il ne reste que des fragments. Ces fragments, traduits en latin par Chanteclair avec des notes savantes, ont été insérés dans l’Histoire byzantine (Paris, 1648, in-fol.).

PATR1CIAL, ALE adj. (pa-trî-si-al, a-lerad. patrice). Qui appartient, qui a rapport aux patrices : Dignité patricialb. On voyait les plus grands rois accepter, briguer même les honneurs patrjcîaUx. (J.-J. Rouss.)

PATRICIAT s. m. (pa-tri-si-a — rad. patrice). Hist. rom. Dignité de patrice. Il Dignité de patricien, rang des familles patriciennes. Il Ordre des patriciens : Cela offensa le patriciat. (Acad.) A Borne, le patriciat avait organisé la république ; la plèbe enfanta les césars et les prétoriens. (Proudh.)

— Dans quelques États, Classe des nobles, des grands : La constance est une vertu de patriciat, témoin Venise pendant quatorze siècles. (Salvandy.)

— Hist. Patriciat de Saint-Pierre, Nom que les livres carolins donnent aux terres que Pépin et Charlemagne concédèrent aux papes.

— Encycl. Le patriciat prit naissance avec la ville de Rome et subsista, sous diverses formes, jusqu’à la chute de l’empire d’Occident. L’histoire de cette institution peut se diviser en trois périodes correspondant aux transformations importantes subies par elle.

« La première période va depuis la fondation

PATR

405

de la cité jusqu’à la constitution des plébéiens en second ordre de l’État, la seconde de cette dernière date à l’empereur Constantin et la troisième enfin de Constantin à la chute de l’empire d’Occident.

Dans la première période, il n’y a d’autres citoyens romains que les patriciens ; ils constituent te populus romanus, duquel sont exclues les autres parties de la population, les clients et les esclaves. Tous concourent à la nomination des sénateurs ou patres conscripti. Le populus romanus se compose alors de trois tribus primitivement hostiles, puis réunies sous les divers rois de Rome et jouissant à peu près des mêmes droits à l’époque de Tarquin l’Ancien. On distingue alors des patricii majorum gentium et des patricii minorum gentium. Les Latins et les Sabins formaient avant Tarquin l’Ancien les patriciens de grandes familles. Les Etrusques, qui constituaient l’ordre des patriciens inférieurs, furent élevés par ce prince au rang des Latins et des Sabins lorsqu’il incorpora aux familles patriciennes quelques familles plébéiennes dont les membres s’étaient signalés par quelques services exceptionnels rendus à l’État. Les trois tribus se composaient de dix curies de dix familles chacune. Les cent familles de chaque tribu nommaient un membre du sénat, qui se trouvait ainsi composé de trois cents sénateurs.

Les patriciens étaient très-jaloux de défendre l’entrée au patriciat aux familles plébéiennes, et il paraît résulter des témoignages des historiens anciens que les rois de Home ne pouvaient, de leur propre autorité, élever un plébéien jusqu’au patriciat. Il fallait qu’il obtînt l’autorisation du sénat, c’est-à-dire des représentants de la caste privilégiée ; encore ne pouvait-il augmentor le nombre des familles patriciennes et devait-il attendre l’extinction d’une de ces familles, qui était alors remplacée par la famille plébéienne la plus digne de cet honneur. Il y a peu de chose à dire sur les attributions et prérogatives du patriciat à cette époque. En eftet, il est tout et lui seul administre et constitue l’État.

La deuxième période est celle de la lutte des patriciens pour la conservation do leurs privilèges. Cette lutte, entreprise quelque temps après que les premiers plébéiens furent devenus citoyens et constituèrent la seconde classe de l’État, dure jusqu’à la fin de la ré. publique romaine et aboutit, après diverses phases, à la guerre terrible que se tirent Marius et Sylla.

Au début de cette période, le peuple (populus) se compose des anciens patriciens, et la plèbe (plebs), des nouveaux citoyens. Aux premiers appartiennent exclusivement les charges civiles et religieuses. Mais la lutte commence presque aussitôt, et, malgré la résistance des premiers, l’égalité poïitiquo des deux ordres est peu à peu établie. Les patriciens conservent toutefois quelques privilèges religieux, et seuls, au temps des empereurs, ils peuvent occuper les dignités pontificales. À cette époque, le nombre des familles patriciennes est tellement réduit que Jules César élève au patriciat plusieurs familles plébéiennes, afin que les mêmes dignités pontificales puissent rester dans te premier ordre de l’État. Durant la période qui va de la proclamation de la république à la dictature césarienne, les plébéiens purent être élevés au patriciat par une loi des curies, mais l’aristocratie, qui seule pouvait admettre un simple citoyen dans ses rangs, n’accorda que très-rarement cette faveur et la lex curiata resta presque lettre morte.

Sous les empereurs, l’admission des plébéiens dans la famille patricienne fut souvent la récompense de services rendus. Ces admissions se multiplièrent sous les premiers Césars et Ivpuiriciat cessa rapidement d’être ce qu’il avait été autrefois, l’apanage presque exclusif des familles pour ainsi dire fondatrices de l’ancienne Rome.

Les patriciens ne revêtaient aucun vêtement particulier qui les distinguât des simples citoyens, et leur chaussure seule permettait de les reconnaître. Elle était d’une forme particulière, couvrait tout le pied et était attachée par quatre courroies (tara patricia), dont le point de croisement était orné d’un croissant.

À l’époque de Constantin, époque qui correspond à la période de décadence du patriciat, les membres de la nouvelle noblesse n’ont plus rien de commun avec les patriciens d’autrefois et ne sont le plus souventque des généraux élevés à la dignité de patrice pur jes empereurs, pour les services rendus, soit à l’empire, soit à son chef. V. patricu.

PATRICIDE s. (pa-tri-si-de — du lat.pater, patris, père ; c&dere, tuer). Meurtrier de son père ; Un patriciije. Une patricide.

— s. m. Crime d’une personne qui a tué son père : Commettre un patricide.

— Adjectiv. : Une fille patricidb.

— Rem. Ca mot est peu usité ; on dit Parbicidb. Toutefois, parricide peut s’appliquer également au meurtre ou au meurtrier du père ou de la mère ; patricide et matricide seraient donc utiles pour établir une distinction.

PATRICIEN, IENNB adj. (pa-tri-si-ain, i-è-ne — lat. patricius ; de pater, père). Hist. rom. Se disait des citoyens appartenant &