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qui paraissaient plus défavorables que jamais au ministère, il se retira’ du cabinet. Il vécut loin de la scène politique jusqu’en 1866, époque où il fut de nouveau réélu à la Chambre des députés. Le 19 août de la même année, il devint administrateur civil des territoires de Francfort, de la Hesse supérieure et du duché de Nassau. Outre plusieurs opuscules traitant des questions d’économie politique, le baron de Patow a publié un ouvrage intitulé : Y Égalité de répartition de limpdt foncier dans la monarchie prussienne {Berlin, 1850).

PATRAGAU, déesse indienne, fille d’Ixora. Elle naquit de l’œil de son père avec huit-visages aux dents de sanglier, aux yeux énormes, avec seize mains noires. Elle commença par mettre à mort, en usant d’artifice, le géant Darida, qui avait défié son père. Celui-ci, pour la récompenser de cet exploit, lui donna de la viande mêlée de sang, y joignit de son propre sang en se coupant un doigt, et lui fit don pour la servir de deux jeunes

fens. Patragali se mit ensuite à voyager, attit des pirates, épousa sur la côte du Malabar un prince, sans vouloir toutefois qu’il usât avec elle de ses droits d’époux, et lui fit présent des anneaux d’or qu’elle avait aux jambes. Son mari ayant été pendu quelque temps après sous la fausse accusation d’avoir volé ces anneaux a la reine du pays, Patragali le ressuscita par ses enchantements. L’irritable déesse habite principalement le temple de Craugnos, où on la représente le corps entouré de serpents et ayant deux éléphants pour pendants d’oreilles. D’après les Mahrattes, la petite vérole est un des effets de la colère de Patragali,

PATRAQUE s. f. (pa-tra-ke. — L’origine de ce mot est inconnue. Delàtre croit qu’il signifie proprement machine qui va mal, de patte, < nous a fourni, entre autres dérivés, pataud, patauger, patoniller, patrouiller, patrouille). Machine qui fonctionne mal parce qu’elle est mal faite ou vieille et usée : Cette horloge est une patraque. Ma montre n’est plus qu’une patraque.

— Parext. Personne faible, usée, maladive, dont la santé se détraque facilement : Le pauvre homme n’est plus maintenant qu’une patraque, une vieille patraque.

— Adjectiv. : Je commence à devenir patraque.

— Agric. Se dit des pommes de terre qui ont une forme sphérique.

PATRAS, appelée autrefois Aroé, puis Patrx, ville de Créée, sur la côte septentrionale de la Morée, baignée par le golfe de Patras, à 100 kilom. N.-O. de Tripolitza, à 163 kilom. O. d’Athènes, par 38<> 14’ de latit. N., 190 24’ de longit. E., ch.-l. de la nomarchie d’Aohaïe ; 10,000 hab. Port de mer très-fréquente ; tribunaux de ire instance et de commerce ; chambre de commerce ; consulats étrangers. Fabriques de sue de réglisse ; tanneries ; fabriques de tissus de coton, de savon et de potasse ; distilleries ; chantiers de construction de navires. La plaine qui l’entoure est plantée de mûriers, de liguiers et d’orangers. C’est là que commence ce vignoble immense qui couvre le littoral péloponésten jusqu’à 1 isthme et qui fournit la plus grande partie des raisins de Corinthe. Le mouvement annuel du port de Patras est de 1,200 navires ; les tissus, les métaux et la quincaillerie composent la plus grande partie de l’importation, et les raisius de Corinihe presque la totalité de l’exportation. Lés autres marchandises exportées sont les grains, les bois de construction, les huiles, la verrerie, les cordages, etc. Patras a été presque entièrement détruite pendant la guerre de l’Indépendance ; elle s’est relevée rapidement.

L’ancienne ville, dont l’origine remonte très-loin, était située à 500 mètres de la mer, sur une colline dépendant du mont Pauachaïcon. L’acropole occupait l’emplacement de la forteresse actuelle, et la ville était reliée apport par de longs murs semblables à ceux d’Athènes. On voit encore des vestiges de l’acropole près de la forteresse et quelques soubassements du temple de Cérès dans l’église Saint-André. ; à l’ouest de la ville moderne est le puits dont parle Puusauias à l’occasion des oracles de Cérès.

« Patras, dit M. Isambert, fut la seule des douze villes de l’Achaïe qui soutint les Athéniens pendant la guerre du Pétoponèse. Après la mort d’Alexandre, elle tomba au pouvoir de Cassandre, qui ne put la défendre contre Aristodème, général d’Antigène. Patras et Dyraes furent les premières à chasser les Macédoniens et e renouveler la ligue achéenne. Auguste rebâtit la ville k moitié détruite pendant la guerre avec les Romains et y plaça une colonie militaire. Au temps de Pausanias, elle était renommée pour ses étoffes de lin (byssus). Sous les empereurs byzantins, Patras forma un duché. Successivement prise et reprise par les Vénitiens et les Turcs, elle resta définitivement à ces derniers jusqu’en 1821. Elle fut’ators la première ville qui se souleva en faveur de l’indépendance grecque. La ville moderne, la plus belle et la plus commerçante de la Grèce continentale, est bâtie entre la mer et remplacement de la cité antique. On a tracé pour Patras le plan d’une ville de 100,000 habitants. Ses rues larges se coupent à angle droit et sont bordées de jolies maisons à arcades. Malheureusement, la

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promenade publique, située près du port, est encombrée de magasins et d affreuses masures qui masquent Ta vue de la mer. ■

PATRAS (golfe de), golfe formé par la mer Ionienne sur la côte occidentale de la Grèce, entre l’Acamanie au N. et la Morée au S. Son ouverture, entre la pointe Papa nu S. et le cap Bakari au N., a 11 kilom. de largeur ; il u lui-même 30 kilom. de longueur de l’O. À l’E. et mesure 22 kilom, dans sa plus grande largeur. Ce golfe fait communiquer la mer Ionienne avec le golfe de Lépante.

PATHAS (Abraham), administrateur français, né à Grenoble, mort en 1737. Il appartenait à une famille protestante, dut quitter la province du Dauphinè au moment de la révocation funeste de l’édit de Nantes et s’enga^eacomme simple soldat en Hollande (1690). Grâce à une intelligence rare, il parvint peu ■à peu à une haute position, comme on va le voir. Admis dans les bureaux de la Compagnie des Indes, il devint successivement assistant en 1696, teneur de livres en 1698, sous-tymmis en 1703, commis en 1709, premier commis en 1713, visiteur général en 1720, directeur du Bengale en 1724, conseiller extraordinaire en 173S, enfin gouverneur général des possessions néerlandaises dans les Indes orientales en 1735.

PATBAT (Joseph), comédien et fécond auteur dramatique français, né à Arles en 1732, mort en 1801. Il jouait, avant la Révolution, sur les théâtres de la cour et remplit, en dernier lieu, les rôles de pères nobles à celui do l’Odéon, dont il devint secrétaire. Ses comédies, en vers libres ou en prose, sont au nombre de cinquante-sept, parmi lesquelles nous nous bornerons à citer : Y Heureuse réunion (1780), en vers ; le Répertoire (1780), en vers ; les Deux morts, opéra-comique (1781) ;

I Anglais ou le Fou raisonnable (1781) ; VHeureuse erreur (1783) ; la Kermesse ou la Foire allemande, en vers ; les Méprises par ressemblance, comédie en trois actes (178C) ; le Sourd et l’Aveugle (1791) ; luPoint d honneur (ngl) ; ipfficier de fortune (1792) ; le Présent ou Y Heureux quiproquo (1794) ; les Veux frères, comédie en quatre actes, trad. de Kotzebue ; les Soupçons, comédie en cinq actes et en vers, etc.

PÂTRE s. m. (pâ-tre — lat. pastor, dérivé de pasco, pascar, que l’on considère ordinairement comme un fréquentatif de la racine sanscrite , protéger, garder, nourrir. Mais il est plus probable que la racine est pas, dont le s se maintient dans pastor, pastio, pascuum, pastus, et disparaît dans pavi, pubulum, etc. Cela paraît résulter déjà de la comparaison de l’ancien slave pasii, paître, au présent posa, d’où pasha, pâturage, supasti, garder, opasu, soin). Celui qui garde et fait paître un troupeau : De temps en temps on aperçoit la silhouette d’un pâtre sur ses éc/iasses, debout et inerte comme un héron malade. (H. Taine.)

II est assez de mains, chercheuses de Termine, Qui savent éplucher un écrit malheureux, Comme un pâtre espagnol épluche un chien lépreux.

A. db Musset.

— Ornith. Nom vulgaire de la suxicole.

— Syn. Paire, berger, ,-aileur. V. BERGER. PATREMENTS s. -n. pi, (pa-tre-man).

Coinm. Peaux de bœuf préparées en hiver. Il Ce mot n’est en usage que parmi les négociants francs de Constuntinople.

PATRES (AD). V. AD PATRES.

PATREDS, personnage des temps héroïques qui donna son nom à la ville de Patras, connue d’abord sous celui d’Aroé.

PATRIA, le Literna Palus des anciens, lac d’Italie, province et à 22 kilom. N.-O. de Naples, district de Giugliano, à 1 kilom. de la mer Tyrrhénienne ; 7 kilom. sur 3. Les bords sont marécageux, couverts de roseaux, de lentisques, etc., et peuplés d’oiseaux aquatiques ; ses eaux sont très-poissonneuses. Près de la rive méridionale sont les ruines de l’antique Liternum.

PATRIARCAL, ALE adj. (pa-tri-ar-kal, a-le

— rad. patriarche). Qui appartient, qui a rapport aux patriarches : La civilisation a commencé par des ligues de grands vassaux ou oligarques, soit nobiliaires, soit patriarcaux. (Fourier.)

— Qui rappelle les mœurs des anciens patriarches : Vie patriarcale. Simplicité patriarcale. Mœurs PATRIARCALES.

— Hist. relig. Qui appartient h la dignité de patriarche ; qui est administré par un patriarche : Siège patriarcal. Croix patriarcale, llyaà Borne cinq églises patriarcales. (Acad.) Ce fut sous Justinien que l’Église de Jérusalem fut élevée à la dignité patriarcale. (Chateaub.)

— Blas. Croix patriarcale, Croix haute, à deux traverses, la première moins longue, comme est celle des patriarches : Oritel de La Vigne, en Bretagne : D’azur, à la croix patriarcale d’or, le montant accosté de deux clefs adossées d’argent, les pannetons en bas.

PATRIARCALEMENT adv. (pa-tri-ar-kale-man

— rad. patriarcal). D’une façon patriarcale, qui rappelle les mœurs des patriarches : Vivre patriarcalement.

PATRIARCAT s. m. (pa-tri-ar-ka — rad. patriarche). Dignité de patriarche : Il fut élevé au patriarcat de Constanliiwple.(Aca.d.) a Exercice des fonctions du patriarche :

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Pendant son patriarcat, l’Église ne souf" frit aucune persécution. 11 Etendue de territoire soumis à la juridiction du patriarche : Ou sait que l’Église schismatique d’Orient est divisée en quatre patriarcats. (E. About.)

— Philos, soc. Dans le système de Fourier, Troisième des sept périodes de l’enfance du genre humain, correspondant à la vie nomade ou pastorale.

PATRIARCHE s. m. (pa-tri-ar-che — lat. patriarcha ; du grec patriarches, de palria, race, pays, qui vient de patér, père, et de archein, commander, ù’où archontes, archonte. Patriarche signifie donc proprement chef de la race, chef de la famille, chef du pays). Nom donné aux premiers chefs de famille, dans l’Ancien Testament : Le patriarche Noé. Ces patriarches, dont on ne lit jamais l’histoire sans regretter leur temps et leurs mœurs, n’ont habité que sous des tentes ; il n’y aonit pas l’ombre d’un canapé, mais de la paille bien fraîche. (Dider.)

Autant qu’un patriarche U vous faudrait vieillir. La Fontaine.

— Par ext. Vieillard entouré d’une nombreuse famille ; vieillard vénérable t C’est un patriarche, un véritable patriarche.

Vie de patriarche, Vie régulière, paisible, vertueuse : Après avoir talé un peu de tout, j’ai cru que la vie de patriarche était la meilleure. (Volt.)

— Hist. littér. Patriarche de Ferneu, Surnom donné fréquemment à Voltaire, flxé dans la dernière partie de sa vie à Ferney, et qui était considéré comme le patriarche de l’école philosophique.

— Hist. ecclés. Titre donné autrefois aux êvêques des premiers siége3 épiscopaux, et encore aujourd’hui à quelques évêques : Le patuiarcbk d’Alexandrie, d’Aniioche, de Constantinople. Le patriarche de Li$bonnemLe patriarche de Jérusalem, n Titre des chefs de l’Église grecque, et de quelques communions schismatiques. jj Nom donné aux premiers instituteursde certainsordres religieux, comme saint Basile, saint Benoît, etc., et à quelques abbés. Il Trinité des patriarches, Dénomination sous laquelle quelques auteurs ont désigné les patriarches de Rome, d’Antioche et d Alexandrie, que d’autres appellent les trois patriarches de l’Église primitive, n Les cinq patriarches, Evêques de Rome, de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de

Jérusalem. Il Patriarche suprême, Titre de l’évêque de Rome, de 607 à 753.

— Encycl. Hist. L’Écriture donne le nom de patriarches aux chefs de famille qu’elle mentionne depuis la création du monde jusqu’aux fils de Jacob. Adam, Seth, Enoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, par exemple, étaient des patriarches ; les fils de Jacob qui donnèrent leurs noms aux douze tribus sont aussi des patriarches. Les Hébreux tes appellent princes des tribus et princes des pères ; le mot de patriarche est donc la traduction en grée, exacte, littérale, de l’expression hébraïque.

Nous n’avons pas à faire ici l’histoire des patriarches ; celle des plus célèbres est racontée tout au long au nom de chacun d’eux. Nous y renvoyons donc le lecteur.

Les patriarches, tels que nous les représente la Bible, sont semblables à ces chefs de famille que nous montrent les Bibles de tous les peuptes, et tels que l’on peut se représenter les premiers maîtres d’un sol encore presque inhabité. Toute la famille, enfants, petits-enfants, domestiques, est groupée autour dupalriurche, roi absolu du groupe ; c’est lui qui ordonne tout, qui répartit les troupeaux, qui traite avec l’ennemi ou qui le combat, qui fait les honneurs de sa maison k l’étranger et qui exeree l’hospitalité envers le voyageur. Nul n’essaye de lui résister. Abraham veut immoler Isaac ; celui-ci se laisse lier sans murmurer ; il veut se séparer de Loth, Loth s’éloigne sans difficulté ; le patriarche exerce la justice comme il l’entend. Quand on apprend à Juda que sa belle-fille Thumar est enceinte, malgré son veuvage, ir ordonne qu’elle soit brûlée vive, et la sentence va s’exécuter, lorsque Thainar lui apprend qu’elle est enceinte de ses œuvres. Ce fait nous montre combien peu tout ce qu’on nous dit des mœurs pures de cette époque est vrai. Ce vieux patriarche prend au bord du chemin une prostituée tout comme, six mille ans après, on la prend au bord d’une rue. L’Écriture enregistre sans la blâmer l’action des deux filles de Loth qui enivrent leur père pour coucher avec lui. D’ailleurs, n’eussions-nous pas tous ces faits, que la seule histoire des habitants de Sodome et de leurs goûts en amour, goûts que la Bible nous montre avoir été fort partagés par les Juifs de toute époque, nous en dirait assez sur les vertus de cette époque patriarcale. Il est faux que l’homme ait été meilleur à aucune autre époque que la nôtre. Tout s’accorde, au contraire, à prouver que les mœurs ont progressé en raison directe de la civilisation.

Quant à la longévité tout à fait extraordinaire que la Bible assigne aux patriarches, elle est en opposition complète avec les don- ’ nées de la science. Dans l’espèce humaine, comme chez les mammifères, l’âge adulte forme à peu près le cinquième de la durée de la vie. En conséquence, les patriarches qui ont vécu 900 ans n’auraient pas dû engendrer

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avant 180 ans, et l’on voit que Calnau, pa* exemple, engendra Malulée] h 70 ans. En outre, la durée de la vie humaine depuis les temps historiques n’a guère varié. L’auteur du psaume lxxxix, verset 10, dit qu’elle était de 70 à 80 ans. Il faut donc rejeter dans Io domaine de la fable les 959 ans que vécut Mathusalem. Comme à l’article longévité, nous avons donné la liste des patriarches avec leur âge présumé, nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur ce sujet. t L’Église catholique croit, avec les Pères de l’Église, que les âmes des patriarches ont été délivrées des enfers par la descente qu’y fit Jésus-Christ après sa mort. Sous le nom d’enfers, les Pères de l’Église ont entendu, non-seulement les lieux où les réprouvés étaient et sont tourmentés, mais encore celui où les patriarches et les saints de l’Ancien Testament jouissaient du repos et même d’un certain bonheur ; car ils ne peuvent pas admettre que ces saints hommes aient passé par les fournaises du palais de Satan ; Jésus-Christ, d’ailleurs, ne le eroyait pas non plus, puisqu’il place le pauvre Lazare après sa mort dans le sein d’Abraham, où le mauvais riche tourmenté par les flammes le contemple avec envie. Aussi, les Pères oni-ils appelé cet endroit des enfers où Jésus-Christ est allé voir les patriarches le sein d’Abraham ou le paradis de l’Ancien Testament.

— Hist. ecclés. Certains évêques, ceux qui occupaient les plus grands, les plus célèbres diocèses, prirent vers le ive siècle le nom de patriarches. Le patriarcat, la plus haute puissance métropolitaine, fut d’abord le partage de trois grandes métropoles, Rome, qui dominait sur TOccident et dont 1 évêque devait devenir le chef de l’Église catholique ; Antioche, qui dominaitsurl’Orient, et Alexandrie sur l’Afrique. À ces patriarcats vinrent s en ajouter deux autres, celui de Constantinople, résidence impériale, et celui de Jérusalem. L’institution des patriarcats plaisait fort à Constantin, qui ne fut pas fâché de donner à l’administration ecclésiastique la même forme qu’il venait de donner à radministration civile. Les patriarches d’Alexandrie, de Jérusalem, d’Antioche et de Home correspondaient aux quatre préfets du prétoire que l’empereur avait établis dans ces grandes villes.

Les patriarches avaient le premier rang dans la hiérarchie ecclésiastique. Ils consacraient les évêques, veillaient au maintien de la discipline dans les contrées soumises à leur juridiction, etc. Au vue siècle, l’Église perdit les patriarcats d’Alexandrie, d’Aniioche et do Jérusalem, tombés au pouvoir des Arabes, et au xie siècle, Constantinople se sépara defiu tivement de l’Église par le schisme grec. Lorsque les empereurs latins s’emparèrent du trône de Byzance, on rétablit nominalement les patriarches d’Orient. Les papes nommèrent les chefs des patriarcats perdus, mais ces patriarches demeurèrent à Rome. Ce n’est que depuis une époque récente que le patriarche ^ de Jérusalem réside dans cette ville. L’Église catholique compta plus tard douze patriarcats, placés sous l’autorité du pape et classés dans l’ordre suivant : Constantinople Alexandrie, Jérusalem, Antioche, Venise, Indes occidentales, Lisbonne, Antioche (pour les melkhites), Antioche (pour les maronites), Antioche (pour les syriens) ; les papes ont, en outre, accordé pendant quelque temps le fcitre honorifique de patriarche aux évêques d’Aquilée et de Bourges. Les patriarcats d’Occident, sauf celui de Rome, sont ordinairement appelés patriarche minores. Eu dehors de l’Église catholique, on a vu se former en Orient plusieurs patriarcats schismatiques. Le patriarche de Constantinople est le chef de.tous les adhérents à l’Église grecque qui habitent l’empire turc. Les nesioriens et les eutychiens se sont également donné des patriarches ; les arméniens dissidents ont un patriarche, dit catholicos, qui habite le couvent d’Etckmiadzin, près du mont Ararat. En 1447, l’Église russe se sépara de l’Église grecque et se donna un patriarche qui siégea à Moscou jusqu’en 1702. A.cette époque, Pierre le Grand supprima le patriarcat, dont il s’attribua les droits, et le remplaça par un synode. De la même façon, en 1833, les droits patriarcaux de la Grèce ont été dévolus au roi de ce gays.

Patriarche* (TESTAMENTS DES DOUZE), ouvrage apocryphe qui fut publié pour la première fois à Oxford en 1698, par S.-B. Grabe, avec une préface assez longue. On a attribué à un juif converti la rédaction de ce livre, qui fut écrit, croit-on, au ne siècle de notre ère. Les douze patriarches dont les testaments sont censés être contenus dans ce livre sont les douze fils de Jacob. Le premier testament est celui de Ruben. Se sentant malade, Ruben fait venir auprès de lui ses enfants et ses petits-enfants. Il leur dit qu’il avait grandement péché en souillant le lit de son père Jacob, dont il avait mis à mal la femme, nommée Balla, qu’il avait trouvée endormie dans l’ivresse ; qu’il avait fait pendant sept années pénitence de ce crime eu ne buvant ni vin ni bière et en ne mangeant pas de chair. Il leur expose qu’il y a dans l’homme sept esprits d’erreur qui ont été donnés à l’homme par Bétial et que ces sept esprits sont ; celui de la vie, qui constitue l’existence ; celui de la vue, par où vient le désir ; celui de l’ouïe, d’où résulte l’instruction ; celui de