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tionales. La Société des antiquaires l’appela nu nombre de ses membres et l’université d’Oxford lui conféra le titre de docteur en théologie ^1791). Outre des mémoires et des ouvrages inédits, on a île lui un assez grand nombre d’écrits, dont les principaux sont : Dissertations sur quelques antiquités anglosamannei très-précieuses (1756) ; Collection des monnaies frappées par les ordres des archevêques de Canlorbéry (1772) ; Description de la ville de Londres (1772, in-4o) ; l’Art de la cuisine (17S0), d’après un manuscrit du xiv<= siècle ; la Vie de Robert Grosse-Tête, évêque de Lincoln (1793), regardée comme un chefd’œuvre d’érudition et de sagacité ; Anonymiana (1809, in-8o), recueil d’anecdotes et d’observations intéressantes. — Son fils, Samuel Pkoge, mort à Londres en 1800, fut avocat, puis employé dans la maison.du roi. Il a laissé : Curialiq^ou Essai historique sur quelques branches de la maison royale (1782) ; Anecdotes sur la langue anglaise (1803).

PÉGIE s. f. (pé-jt — du gr. pégé, fontaine). Mythol. gr. Nymphe d’une fontaine.

— Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des térébinthaeées, tribu des anacardiees, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Inde.

, PÈGI.E s. f. (pè-gle — du provenç. pega, poix). Techn. Goudron épaissi, dans les Landes.

PEGL1, bourg d’Italie, province et district de Gènes, mandement de Voltri ; 4,2S3 hab.

PEGMA s. m. (pè-gma — motlat. emprunté au grec). Antiq. gr. Machine théâtrale, employée par les anciens pour soutenir dans une position élevée une décoration ou un objet quelconque au milieu du cirque ou sur la scène.

— Encycl. Ce mot désignait, en général, toutes sortes d’échafaudages dont se servaient les anciens dans diverses occasions pour y exposer quelque chose a la vue de la multitude. Dans les pompes triomphales, on se servait du pegma. On en faisait principalement usage dans les théâtres, où c’était un échafaudage en bois à plusieurs étages, disposé de manière que les étages supérieurs étaient contenus dans la partie inférieure et pouvaient se hausser et se développer a la volonté du décorateur. Il y en avait même de trois étages, qui se repliaient ainsi pour être plus facilement transportables. Le tibicen princeps, cité dans la septième fable du cinquième livre de Phèdre, se trouvait au haut d’un pegma, lorsqu’il se cassa la jambe au moment où cette machine s’abaissait. Le pegma était la principale de toutes les machines employées dans les pantomimes de Rome pour faire paraître sur la scène des dieux ou des héros divinisés. Du temps d’Euripide et de Sophocle, le pegma était encore inconnu aux Grecs. Cette machine fut inventée à Alexandrie sous les Ptolémées ; les Siciliens en adoptèrent l’usage, puis les Romains. On plaçait quelquefois des criminels sur le pegma pour 5’ combattra entre eux à la vue des spectateurs, comme ils l’auraient fait dans l’arène du cirque. Ces criminels, par l’ouverture subite du plancher de !a machine, étaient précipités en bas, où tantôt des bêtes féroces les dévoraient, tantôt ils périssaient brûlés vifs dans des feux subitement allumés. Par ce moyen, on représentait certaines scènes terribles de la mythologie, Strabon dit que le brigand Silurius fut dé « chiré de cette manière sur le théâtre par des bêtes féroces, et Claudien décrit les pegmas destinés k représenter un embrasement- On appelait pegmaires non-seulement les malheureux que l’on faisait périr dans ces atroces spectacles, mais aussi les constructeurs et les machines.

PEGMAIRE s. m, (pe-gmè-re — du gr. pêgma, échafaud). Antiq. rom. Gladiateur que l’on faisait combattre sur un pegma, au milieu d’un cirque.

PEGMATITE s. f. (pè-gma-ti-te — du gr. pêgma, conglomération). Miner. Roche feldspathique et quartzeuse, appelée aussi GRAK1TIN.

— Encycl. La pegmatite se compose essentiellement de feldspath lamellaire et de quartz. On en distingue plusieurs variétés. La pegmatite commune, dans laquelle le quartz est mélangé d’une façon irrégulière ; la pegmatite graphique, dans laquelle le quartz se présente sous la forme de cristaux allongés dans le même sens et comme fichés dans la matière feldspathique. On rencontre la pegmatite sous deux états différents, dans le terrain primitif ; elle est taniôt en couches stratiformes et tantôt sans délit et non stratifiée, formant alors des filons et des amas transversaux. Cette roche renferme un grand

nombre de minéraux disséminés ; les principaux sont : le mica, qui, en Sibérie, s’y trouve quelquefois en laines grandes ; la tourmafine, le graphite, le grenat, le fer oxydulé, l’émeraude, l’andalousite, le lapis-lazuli. La pegmatite est employée dans les arts ; mais elle est loin de valoir, pour la solidité, les autres roches granitoïdes. Elle s’altère facilement à. raison de la grande quantité de feldspath lamellaire qui entre dans sa composition et qui se désagrège ou se décompose par l’action prolongée des agents atmosphé. riques. En revanche, c’est h cette circonstance qu’est due l’utilité de la pegmatite dans

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une branche importante de l’industrie ; car le kaolin ou l’argile blanche, résultat de cette décomposition, sert k la fabrication de la porcelaine. Le pétunzë n’est lui-même qu’une variété de pegmatite.

PEGNIE s. f. (pè-gnî ; gn mil. — gr. paignia ; de paisô, se jouer). Antiq. gr. Genre de poésie légère.

— Encycl. Les pegnies faisaient partie de la poésie mélique ou erotique. Stésichore, Ibycus, Anacréon, Bacebylide, Mimnerme, etc., composèrent des pegnies. Dans un de ces morceaux, d’une beauté remarquable et dont la versification peint avec un art particulier la marche du sentiment, Ibycus s’écrie : « Au printemps fleurissent les pommiers eydoniens, abreuvés par le courant des rivières, dans le jardin inaccessible des jeunes nymphes, et les fleurs de vigne qui poussent sous le feuillage ombreux des pampres ; mais à moi Eros ne laisse ni repos ni trêve dans aucune saison de l’année. Comme une tempête de Thrace qui resplendit d’éclairs, il s’arrache à Cypris et, voilé par une fureur brûlante, il étourdit mon cœur ébranlé dans ses fondements. » Dans quelques autres vers, qui nous ont été conservés comme les précédents, le même poâte dit : « De nouveau Eros me regarde de ses yeux langoureux sous des cils noirs, et par des leurres de toutes sortes me pousse dans les rets infinis de Cypris. Oh ! je tremble devant son attaque, comme un cheval accoutumé à porter le joug et à combattre pour le prix dans les jeux sacrés, mais qui, lorsqu’il approche do la vieillesse, n’entre

plus qu’à regret dans la carrière pour lutter contre de rapides attelages. «

PEGN1TZ, en latin Pegnesus, rivière de Bavière. Elle prend sa source dans le cercle de haute Franconie, k Lindenhart, baigne Nuremberg et se jette dans laRegnitz, à Furth, après un cours de 110 kilom. De 1808 à 1810, cette rivière donna son nom à un cercle ou division administrative du royaume ; ce cercle est aujourd’hui réparti entre ceux de la haute et moyenne Franconie.

PEGO, ville d’Espagne, province et à 56 kilom. N. d’Alicante, ch.-l. de juridiction civile, sur la rive droite du Ûalapatar ; 5,563 hab. Commerce de raisins secs et d’huile.

PÉGOLETTIE s. f, (pé-go-lè-tl). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des astérées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans la Sénégambie et au Cap do Bonne-Espérance,

PÉGOLIÈRE s. f. (pé-go-li-è-re — du provenç. pega, poix). Mar. Bateau portant les chaudières dans lesquelles on faitlebrai employé pour caréner les vaisseaux.

PEGOLOTTI (François-Balducci), voyageur italien, né k Florence. Il vivait au xive siècle, se rendit en Asie pour des affaires de commerce, visita Azof, Astrakhan, la Boukharie et se rendit jusqu’à Pékin, d’où il revint en Europe par les Indes et la Méditerranée. Pegolotti a laissé un très-intéressant récit de son itinéraire, inséré dans un autre ouvrage de sa composition, intitulé : Traité des poids et des mesures et des marchandises, ainsi que d’autres choses que doivent savoir les mar- j chands des différentes parties du monde. On ! trouve un manuscrit de ce traité à la biblio- i thèque Riceardiana, k Florence, I

PÉGOMANCIE S. f. (pé-go-inan-sl — du gr. pêgê, fontaine ; manteia, divination), Antiq. Divination que l’on pratiquait en examinant le mouvement des eaux des fontaines.

— Encycl. Les anciens, imités en cela par ceux de nos campagnards chez qui la superstition règne encore, croyaient deviner l’avenir en observant dans les fontaines, soit le mouvement des pierres qu’on y jetait, soit le plus ou moins d’efforts de l’eau pour pénétrer dans les vases qu’on y plongeait. Alors comme aujourd’hui, on voyait de jeunes Ailes venir lancer des aiguilles ou des épingles dans une fontaine, afin de savoir, d’après la façon dont se plaçaient ces objets, si elles se marieraient ou non dans le cours de l’année.

La divination par les dés k la fontaine d’Apone, près de Padoue, était la plus célèbre despégomancies. Un seul coup de dés décidait des bons et des mauvais succès pour l’avenir, selon le nombre plus ou moins fort de points que l’on amenait. Ce fut en jetant des dés dans cette fontaine que Tibère, alors en Illyrie, conçut les plus belles espérances sur son avenir. Un prêtre, que Lucain appelle augure, traduisait les arrêts du destin. La foi était si grande que Théodoric, après avoir essayé à diverses reprises d’empêcher les populations de s’approcher de cette fontaine, se vit obligé de la faire entourer de murailles.

PÉGOMANCIEN, IENNE adj. (pé-go-mansi-ain, i-è-ne — rad. pégomancie). Qui a rapport à la pégomancie : Divination pégomancienne.

— Substantiv. Personne qui pratiquait la pégomancie.

PÉGOMYDE adj. (pé-go-mi-de — rad. pégomye).Eut, mn. Qui ressemble k une pégomye.

— s. f. pi. Tribu de diptères athéricères, ayant pour type le genre pégomye.

PÉGOMYIE s. f. (yè-go-mi-~- Au gr.pégê, source ; muia, mouche). Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des athéricères, tribu des muscides, formé aux

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dépens des anthomyes, et comprenant seize espèces, qui habitent la France et l’Allemagne.

— Enoyol. Les pégomyies sont caractérisées par un front étroit (chez les mâles) ; des antennes à style tomenteux ou un peu velu ; l’abdomen ordinairement cylindrique ; les ailes allongées et les cuillerons très-petits. Elles sont en général, d’une couleur ferrugineuse. La femelle dépose ses œufs dans le paren " chyme des feuilles. Les larves qui en sortent ressemblent beaucoup à celles des mouches ; elles ont la tête pointue et la bouche munie de deux pièces cornées qui agissent l’une sur l’autre pour ronger les tissus ; elles vivent et se développent entre les deux épidermes de la feuille, ce qui les a fait appeler mineuses ; elles y creusent des galeries où elles trouvent à la fois le vivre etïe couvert ; les unes sont solitaires, les autres sociales ; elles attaquent particulièrement lajusquiame, le chardon, l’oseille, etc. La pégomyie de là jusquiame, qu’on peut regarder comme Je type du genre, se trouve aux environs de Paris.

PÉGON s. m. (pé-gon). Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre venus, qui se trouve dans les mers du Sénégal.

PÉGOR1ER (César), pasteur de l’Église réformée, originaire du Languedoc. Il fit ses études de théologie à Genève et fut nommé pasteur k Senitot, en Normandie. Les édits portés contre les protestants k la veille de la révocation de l’édit de Nantes l’obligèrent à s’éloigner de son Église ; il se retira en Angleterre et y desservit les églises de l’Artillerie et du Tabernacle. La date de sa mort est inconnue. On a de iui : Exposition de la religion chrétienne en forme d’entretiens (Utrecht, 1714, in-4o), réimprimée sous le titre de Théologie chrétienne (Amsterdam, 1726, in-4o) ; Système de ta religion profestante (Londres, 1717 ; Rotterdam, 1718, in-4"} ; Maximes de la religion chrétienne, où l’on donne le précis des preuves qui en montrent la vérité (Londres, 1722, in-8"), etc. Dans les trois premiers chapitres, l’auteur réfute tour à tourles pyrrhoaieiis, les athées et les déistes.

FÉGOT S. m. (pé-go — mot provenç. qui veut dire cordonnier ; de pega, poix). Ornith. Non vulgaire d’un oiseau du genre accenteur : Les pégots vont toujours deux à deux. (V. de Bomare.) A des mœurs douces le pégot joint un caractère taciturne, (Z. Gerbe.)

— Encycl. Le pégot, appelé aussi accenteur ou fauvette des Alpes, a à peu près om,18 de longueur totale ; la tète, la poitrine et le dos d’un gris cendré, marqué de taches brunes ; la gorge blanche, variée de brun ; le ventre et les flancs d’un roussâtre mêlé de blanc et de gris ; les pennes des ailes et de la queue noires, lisérées de gris cendré, et les petites tectrices alatres terminées par une tache blanche. La femelle ne diffère guère du mâle que par ses teintes plus ternes. Cet oiseau haoite les hautes montagnes du centre et du midi de l’Europe ; mais il abonde surtout dans la chaîne des Alpes. Dans la belle saison, il se tient habituellement sur les pointes des rochers les plus élevés, les plus solitaires et les plus arides. Il y trouve plus facilement sa nourriture, qui consiste en insectes et en petites graines. C’est là aussi qu’il se reproduit. Il choisit pour cela un creux de rocher, une atifractuosité convenable, à l’abri des vents du nord, dont il redoute la violence ; quelquefois, cependant, il niche sous les toits des habitations situées sur les montagnes. Il construit, avec des graminées et des mousses, un nid circulaire et peu profond, dans lequel la femelle poud cinq ou six œufs de couleur verdâtre.

Mais quand arrive l’hiver, que les neiges couvrent le sommet des montagnes, que l’ouragan et la tempête se déchaînent, la pégot quitte ces régions devenues inhospitalières et se réfugie dans des localités plus abritées. H gagne les vallées, dont il fait son habitation passagère, en recherchant toutefois celles qui sont coupées par des rochers ou des sites montueux. Au retour du beau temps, son instinct le ramène vers les rochers, dont il aiine à dominer les plus hauts sommets. Presque toujours ces oiseaux vont deux à deux, ce qui peut faire présumer que leur union est durable et constante ; on les rencontre quelquefois grimpant le long des rochers en s’aidant de leurs ailes.

« Le pégot, dit M. Z. Gerbe, a dans ses mœurs quelque chose de bien singulier, qu’il faut sans doute attribuer à l’état d’isolement dans lequel il vit. Comme presque tous les oiseaux qui habitent les lieux que ne fréquente point l’homme et qui ne sont point chassés, celui dont nous parlons est si confiant, si peu farouche, qu’on peut l’approcher de très-près. Il n’est pas de pièges dans lesquels il ne donne. Enfin, son peu de défiance ressemble tellement k de la stupidité, qu’on lui a donné le nom de pégot ou de pec, ce qui, dans les montagnes du haut Comiuinges, signifie, en langage vulgaire, un imbécile. A ces mœurs douces, le pégot joint un caractère taciturne ; il n’a qu’un petit cri d’appel qu’il fait entendre de temps en temps, et qui ressemble k celui de la lavandière. »

Ces oiseaux ont des mœurs sociables ; pendant une grande partie de l’année, ils se réunissent et vivent en petites troupes ; ils se posent rarement sur les arbres, mais bien

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plus souvent à terre ou sur les pierres| ils courent avec vitesse et filent à la manière des perdrix, c’est-à-dire qu’ils marchent en courant et non en sautillant, ce qui les distingue des fauvettes. Mais, bien qu’on puisse les approcher au point de les prendre en vie, ils supportent difficilement la captivité et ne tardent pas à périr quand on veut les élever en cage. On donne aussi le nom de pégot au mouchet ou traîna-buisson.

PÉGOUSE s. f. (pé-gou-ze —mot provençal quisignif. poisseuse ; de pega, poix). Ichthyof. Nom vulgaire d’un poisson du genre pleuronecte, qui vit dans la Méditerranée et I Océan.

PÈGRE s. f. (pè-gre. — Ce mot paraît être le même que l’ancien français pègre ou pigre, italien pegro ou pigro, du latin piger, paresseux, qui signifie proprement, selon Delâtre, gras, gros, lourd, lent, tardif, et qui est le même que pinguis, gras, de la racine pig ou ping, proprement colorier. Eichhoff sépare piger et pinguis ; il rattache le premier à la racine sanscrite pay, se flétrir, languir, et l’autre k la racine bah, batih, croître, grossir, grec pachuno", russe puezu, puchmt, d’où le sanscrit bahus, gros, grée pac/tus). Argot. Voleurs considérés comme formant une sorte d’association, de classe sociale. Il Saute pègre, Voleurs les plus habiles. Il Basse pègre, Débutants dans la carrière du vol.

— s. m. Voleur, membre de la pègre.

— Encycl. V. VOL. *

PÉGRIÇT s. m.(pé-grî-o — dimin. de pègre).

Argot. Voleur qui ne vole que des objets de peu d’importance, il On l’appelle aussi pègre À MARTBAU.

PÉGU, PÉGOU ou BAGO (royaume dis). État jadis indépendant, le Pégu fit partie de l’empire birman jusqu’en 1852, passa à cette date sous la domination anglaise et fait aujourd’hui partie des possessions de cette puissance dans les Indes orientales. Il est compris entre les provinces d’Aracan, d’Ava, de Martaban et la mer, et possède une superficie de 800 myriamètres carrés environ. Le pays, généralement plat, est arrosé par plusieurs cours d’eau, tels que l’Iraouaddy, le Sittang et le Thaleayn. Le sol est fertile et l’on y cultive avec succès le riz. De belles forêts fournissent un bois de construction très-recherché. On y exploite quelques mines de fer, de plomb, de rubis et de saphirs. Les Pégouans, que l’on nomme aussi Talaing, sont de petite taille, très-actifs et d’un naturel assez doux. Ils adorent te Bouddha. Ces peuples, sur l’histoire desquels on n’a que peu de renseignements, ont été pendant de longs siècles en guerre avec les Birmans et les Siamois ; ils furent vaincus et définitivement soumis vers le milieu du xviii» siècle et restèrent sous la domination birmane jusqu’au jour où l’Angleterre s’empara de leur territoire.

PÉGU, PÉGOD ou BAGO, ville de i’Indoustan anglais, ex-capitale de l’ancien royaume de ce nom, dans l’empire birman, par 17" 40’ de latit. N., 96» 12’ de longit. É., à, 525 kilom. S. d’Umerapoura ; 8,000 hab. environ. Elle fut la résidence d’une longue suite de rois. Alompra, empereur des Birmans, la prit en 1757, fit raser ses remparts, détruisit ses palais et ses maisons et emmena en captivité la plus grande partis de ses habitants, dont le nombre s’élevait, dans les temps de sa splendeur, à 150,000. Ii n’y laissa subsister que les temples, et l’on y voit encore le magnifique temple de Choumadou, dont les pi-êtres font remonter la fondation à deux mille ans ; il est de forme pyramidale et bâti de brique et de mortier ; sur le sommet da la pyramide est fixé un parasol doré de 5S pieds de circonférence ; sur des escaliers qui régnent autour sont placées de nombreuses statues de marbre et de fer doré de Gandama ou du Bouddha. Le reste de la ville est en ruine et ne contient que des huttes éparses çà et là, d’immenses décombres, enfermés dans une enceinte palfssadée d’environ 7 kilom. de tour. En 1790, l’empereur birman eut le projet de la relever, et il fit tracer le plan d’une nouvelle ville et bâtir h la hâte plusieurs maisons en bois pour la résidence d’un gouverneur et des employés du gouvernement ; mais on ne put y rassembler qu’un petit nombre d’habitants et le gouverneur continua de résider k Rungoun. Pégu fut prise par les Anglais en 1824.

PÉGU AD s. m. (pé-goua). Métrol. Ancienne mesure pour le vin.

PÉGU1LAIN (Aimeric), troubadour français, né à Toulouse vers U75, mort vers 1255. (Je fût i’amour qui lui révéla sa vocation poétique. Un duel qu’il eut avec le mari de la dame qu’il aimait le força de quitter Toulouse, où son père était marchand de drap. II se rendit alors en Catalogne, fut introduit par le troubadour Guillaume Bergédau à la cour du roi de Castille Alphonse IX, acquit la faveur de ce prince, puis alla successivement à la cour de Boniface III, marquis de Montferrat, et à celle du marquis d’Esté. On possède de Péguilain une cinquantaine de pièces, consistant en poésies amoureuses, sirventes, complaintes, remarquables par la finesse des pensées, par l’élégance du langage et par de curieux détails sur les mœurs du temps. Six pièces et quelques fragments de ce poète ont été publiés par Raynouard dans son Choix des poésies des troubadours.