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tion est d’une puissance extraordinaire. De toutes parts, de quelqoe côté que le regard se porte, on voit des arbres majestueux s’élever au-dessus de jeunes arbustes. Si parfois un incendie vient ravager tout un canton et joncher le sol de débris carbonisés, les traces qu’il a laissées derrière lui ne tardent pas à disparaître, car bientôt des tiges nouvelles s’élèvent des cendres de la forêt qui vient d’être consumée. Du reste, rien ne rappelle la civilisation ; tout présente l’aspect d’une nature entièrement primitive. Les bêtes fauves occupent ces vastes solitudes sans presque y être inquiétées, et quantité de chevaux sauvages et de buffles y paissent en toute liberté.

. Ceux des fleuves des pampas qui prennent leur source dans les Andes et dans la sierra d’Aconquija finissent par atteindre la grande artère du Parana, mais non sans avoir perdu en route une grande partie de leurs eaux, par suite de l’évaporation dans les lagunes et les marécages. Plus au sud, le rio Dulu, également descendu des ravins de l’Aconquija, va se perdre dans un lac salé, à une assez grande distance à l’ouest du Parana ; de même tous les cours d’eau des provinces de Catarnarea, de Rioja, de San-Juan, de Mendoza, de Cordova s’affaiblissent ù mesure qu’ils s’éloignent des montagnes, puis s’étalent en marais ou se fractionnent en flaques ; le sable du désert les absorbe peu à peu. Le rio Quinto, qui jadis se rendait directement à la mer et se jetuit, au sud de l’estuaire de la Plata, dans l’anse de San-Borombon, s’arrête actuellement au milieu de son ancien cours ; mais à l’est des lagunes le rattachent aux sources d’une petite rivière que l’on peut considérer comme le Quinto inférieur.

Partout le sol des pampas est plus ou moins imprégné de sel. Le salpêtre y abonde aussi, et il arrive très-souvent qu’après une ondée le sol en paraît entièrement blanchi. Toutes les années, les lacs et les marais de la troisième région débordent et leurs eaux inondent une vaste étendue de terres, où elles déposent un limon fécondant. Des multitudes d’animaux périssent dans ces inondations, et la sécheresse qui leur succède en fait périr encore davantage. Entre les années 1830 et 1832, environ deux mille bestiaux moururent faute de nourriture. Un autre fléau détruit encore des millions d’êtres vivants : ce sont les incendies effroyables qui, durant les grandes chaleurs, s’allument si souvent dans les pampas lorsqu’elles sont couvertes d’herbes desséchées.

La population est très-clair-semée. Pas d’agriculture ; la propriété consiste à peu près uniquement en troupeaux de chevaux et de bœufs. Il n’existe pas de routes, mais seulement quelques sentiers à peine tracés. En outre, le sol est coupé de rivières et de marais, ce qui ajoute au pittoresque et aussi à la difficulté du terrain.

La lisière des pampas est habitée par des’ Européens, descendants des anciens conquérants espagnols, qui, mêlés à la race indigène, ont formé une espèce de race particulière, les gauchos (v. ce mot). Ils vivent surtout du commerce des chevaux sauvages, qu’ils dressent, ou qu’ils abattent pour en vendre la peau. Mais les pampas ont une population bien plus terrible dans les restes des tribus indiennes, qui continuent à faire aux Européens une guerre acharnée. *

Les Indiens des pampas passent leur vie à cheval. Ils sont habitués à braver, dans une complète nudité, les rigueurs d’un climat brûlant en été et glacial en hiver. Les gauchos reconnaissent eux-mêmes qu’à cheval les Indiens ont l’avantage sur eux. Souvent ils montent à cru et galopent ainsi sans le secours de la bride ; quelquefois, presque suspendus sous le ventre de leurs chevaux, ils poussent des cris terribles qui épouvantent les montures de leurs ennemis. Restés indépendants malgré les efforts des Espagnols, ils forment plusieurs tribus nomades, dont chacune est sous les ordres d’un cacique. Ils se nourrissent presque exclusivement de viande de cheval et teignent leur chevelure dans le sang de cet animal. Ils ne montent que les cavales, La guerre est leur seule occupation. Leur arme principale est une lance de dix-huit pieds de long, qu’ils jettent avec beaucoup de dextérité. Ces tribus indomptées s’arrêtent dans les cantons où le pacage est le plus fertile et, quand leurs chevaux l’ont dévoré, elles passent à un autre. Ils ont, comme tous les Indiens, quelques idées religieuses ; ils croient à un bon et à un mauvais génie, à l’immortalité de l’âme ou du moins a. son passage, après la mort, dans les astres supérieurs. Us brûlent leurs morts et croient voir dans les constellations les images de leurs aïeux. Leurs cérémonies nuptiales sont très-simples : dès que le soleil a disparu sous l’horizon, on fait coucher à terre les futurs époux, la tète tournée vers l’orient ; puis on les couvre d’une peau de cheval et, lorsque le soleil s’est levé vis-à-vis d’eux, on proclame leur mariage. Les Indiens des pampas, comme ceux de l’Amérique du Nord, aiment beaucoup les liqueurs fortes. Lorsqu’ils sont en paix avec Mendoza ou les provinces voisines, ils y apportent des peaux d’autruche, des cuirs, et les échangent contre de la coutellerie, des éperons, du sucre, des liqueurs fermentées, etc. Rien de plus curieux que la manière dont ils font leur commerce. A leur arrivée dans la lieu du marché, ils

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passent la journée à boire ; mais ils déposent préalablement, dans les mains de leur cacique les couteaux et les autres armes qu’ils possèdent prévoyant bien que l’orgie ne finira pas sans querelle ; puis ils s’enivrent, se battent entre eux et se déchirent a coups de dents. Ils remettent au jour suivant la vente de leurs marchandises. Considérant l’argent comme inutile, ils ne procèdent que par échange. Le marché conclu, ils passent encore un jour à boire et, quand ils ont cuvé leur vin, ils remontent à cheval armés d’éperons neufs, et regagnent leurs pampas à bride abattue.

Lorsqu’ils entrent en campagne, ils réunissent un nombre prodigieux de chevaux et partent au galop en poussant leur cri de guerre. En route, ils changent de monture et gardent les meilleurs chevaux pour le moment du combat, lis ne s’arrêtent que pour tuer les animaux dont ils doivent faire leur nourriture et pour dormir en plein air. Quand ils sont délassés et bien repus, ils marchent gaiement à l’ennemi. Leurs expéditions ont deux objets ; enlever les bestiaux et égorger les habitants. Ils attaquent de nuit ; pendant le jour, ils se tiennent cachés, ou, s ils sont en ctfurse, ils se cachent sous leurs chevaux, ou plutôt, cramponnés à l’encolure et les pieds accrochés à la selle, ils se collent k leur ventre et, de cette manière, leurs chevaux semblent errer sans cavalier dans les pâturages. Quand ils s’approchent la nuit des habitations, ils poussent des cris horribles, en faisant de leur main une sorte de porte-voix. Ils commencent par mettre le feu au toit de la hutte. La famille, éveillée par les vociférations de l’ennemi et les aboiements des dogues qui gardent l’habitation, est bientôt sur pied ; mais il est presque toujours impossible d’échapper aux longues lances des Indiens,

Les hommes tombent blessés ou tués, et leurs vêtements servent de trophée à l’ennemi, qui, du reste, tient’beaucoup à ce que ces dépouilles ne soient pas souillées de sang. Bientôt la bande se divise : tandis que les uns torturent les hommes survivants, d’autres se jettent sur les enfants, les percent.d’outre en outre et les tiennent en l’air au bout de leurs lances ; d’autres jettent les femmes dans le feu, après avoir toutefois mis k part celles qui sont jeunes et belles, et dont ils veulent faire leurs compagnes. Enfin, quand leur rage de destruction est assouvie, ils prennent les jeunes femmes en croupe et les emportent sur leurs chevaux, loin des ruines encore fumantes de leurs cabanes, vers les régions lointaines où elles deviennent leurs esclaves, leurs compagnes, associées désormais à l’ex istence vagabonde de leurs ravisseurs et forcées d’en adopter la vie. On comprend difficilement que ces malheureuses puissent se faire à une pareille existence ; c est cependant ce qui a lieu, sinon pour toutes, au moins pour un certain nombre d’entre d’elles. Un officier français, qui occupait un gra^e élevé dans l’armée péruvienne, raconte qu’ayant traversé une partie du territoire de ces Indiens pour attaquer une tribu avec la•quelle on était en guerre, il vit plusieurs jeunes femmes enlevées de cette manière : « Je promis à ces femmes, ajoute-t-il, d’obtenir pour elles la permission de rentrer dans leur foyer natal. Je leur offris même de l’argent pour me suivre comme interprètes ; mais elles me répondirent que rien au monde ne les déciderait à quitter leurs maris et leurs enfants et à renoncer à un genre de vie qui faisait leur bonheur. •

La ligne qui traverse les pampas de Buenos-Ayres au Chili est jalonnée de cabanes appelée^ postes et semées à des intervalles de 6 à 7 lieues. C’est là que relayent les voyageurs en voiture ou à cheval. Les seules voitures qui puissent supporter la route sont suspendues sur des bandes de cuir. Le train de la voiture, les roues, les jantes sont garnis de cuir qu’on a préalablement mouillé. Ce cuir se resserre en séchant et, par sa contraction, il empêche les pièces qui composent la voiture de se disjoindre. Le cuir est, dans les pampas, d’un usage universel. On ne se borne pas a en faire des selles, des hamacs et à en garnir les voitures ; on s’en sert en guise de porte, de volet, de drap de lit et de berceau. Les routes sont coupées d’obstacles continuels ; lu harnachement des chevaux est parfaitement en rapport avec ces difficultés ; ils n’ont qu’un trait attaché à la selle, de sorte que, pour atteler ou dételer un cheval, les conducteurs n’ont qu’à accrocher ou à décrocher ce trait. La rapidité des chevaux est étonnante. Il faut dire que leurs conducteurs ne les ménagent pas. Ils sont fiers du sang qui, sous leurs coups redoublés, ruisselle des flancs de la bête. Ces chevaux ne connaissent pas d’autre allure que le galop ou le pas. Les chevaux des pampas, quoique plus forts, ressemblent à la race commune d’Espagne. Leur robe varie, mais ils sont pies pour la plupart. Its ruent quand on les touche et il est très-difficile de les seller.

Le soleil d’été produit, dans les pampas, un effet extraordinaire pour ceux qui n’y sont pas habitués. Dans ces plaines immenses, où rien ne protège le voyageur contre l’ardeur du jour, c’est le repos qui l’accable et la rapidité de la course qui le soulage. Toutefois, les chevaux finissent par être exténués et, sans le secours des longs éperons, il serait impossible de les faire avancer. Ils fléchissent sous un soleil brûlant, ralentissent l’ai PAMP

lure et enfin s’arrêtent. On est forcé parfois de leur déehirer les flancs pour les lancer de nouveau. Il est alors curieux de rencontrer sur les routes des chevaux sauvages indomptés. Ces derniers ne semblent pas comprendre pourquoi leur infortuné camarade porte la tête si basse et semble si fatigué ; les poulains qui bondissent dans le voisinage s’en écartent avec effroi ; seuls, les vieux chevaux, dont les flancs et le dos pelé trahissent les vétérans de la selle, semblent le regarder d’un air de compassion, et ils dressent la queue comme s’ils craignaient le même sort. Quand le pauvre cheval arrive à la poste, le sang ruisselle de ses flancs. Mais, grâce k sa constitution et à sa nourriture saine, il est bientôt remis de ses fatigues. Quant aux postillons qui conduisent ces chevaux, ils sont d’une habileté consommée. Il n’est pas rare de les voir, au milieu de leur course à fond de train, laissant flotter les rênes sur le cou du cheval, tirer de leur poche un cornet de mauvais tabac, faire une cigarette avec un peu de papier ou une feuille de maïs, battre le briquet et l’allumer. D’habitude, on prend un guide parmi les habitants du pays, ou bien on choisit des hommes qui ne font pas d’autre métier. Ceux-ci prennent les devants en coureurs et arrivent à Mendoza ea douze ou treize jours. Si les voyageurs désirent emporter avec eux un lit ou des portemanteaux, on en charge un cheval que l’on confie au guide, ou bien on les attache à la selle des postillons. Mais on voyage bien plus librement à cheval, sans bagages et sans guide ; dans ce cas, on se borne à prendre à Buenos-Ayres ou à Mendoza un postillon qu’on change à chaque relais. Il faut alors se résigner à seller son cheval, à coucher sur la dure et à la belle étoile, à se contenter des ressources du pays, c’est-à-dire à vivre de bœuf et d’eau. Le régime est pénible sans doute, mais on y gagne une précieuse indépendance. On peut ainsi, en se mettant en route dès l’aube du jour, galoper jusqu’après le coucher du soleil et ne s’arrêter qu’après avoir harassé une dizaine de chevaux. Inutile de dire que, pour voyager de la sorte, il faut être un cavalier solide et posséder uû estomac de gaucho.

PAMPANGA, province de l’île de Manille, dans l’archipel des Philippines. Elle confine au N.-O. avec Pangasinan, au N.-E. et à l’E. avec les contrées indépendantes, au S.-E. avec Balacan, au S. avec Valangas, à l’E. avec Zambales ; c’est une des plus grandes de l’île. Elle est arrosée par plusieurs cours d’eau, notamment par le Chiquito, et produit du riz, du tabac, des fruits en abondance et du sucre ; ch.-l., Bocolor.

PAMPARATO, bourg du royaume d’Italie, province de Coni, district et à 17 kiloin. S. de Mondovi, sur le Casollo, ch.-l. de mandement ; 8,561 hab.

PAMPASIE, l’une des trois divisions territoriales de la république Argentine, formée par la région des pampas, ayant 39,000 lieues de superficie et comprenant les provinces de Santiugo-del-Estero, Cordova, San-Luis, Buenos-Ayres, Santa-Fé et une partie des territoires du Chaco et des Indiens du Sud.

V. PAMPAS.

PAMPE s. f. (pan-pe — altér. de pampre). Agric. Fanes de diverses plantes, notamment des graminées.

FAMPÉEN, ÉENNE s. et adj. (pan-pé-ain, é-è-ne — rad. pampa), Géogr. Habitant des pampas ; qui appartient aux pampas ou à leurs habitants : Les pampégnS. Les Indiens

PAMPÉENS.

PAMPELONNE, ch.-l, de cant. du Tarn, arrond. et à 30 kilom. N.-E. d’Albi, sur le Viaur ; pop. aggl., 774 hab. — pop. tôt., 2.202 hab. Ce bourg, autrefois fortifié, est encore environné de fossés. Son nom rappelle celui de la capitale de la Navarre. On y remarque une église romane, d’anciennes maisons et les restes d’un château.

PAMPELUNE, en espagnol Pamplona, ville forte d’Espagne, chef-lieu de la province de Navarre, sur l’Arga, affluent de l’Aragon, à 320 kilom. N.-E. de Madrid, par 42» 49’ de lalit. N., 40 1’ de longit. E. ; 22,500 hab., sans compter la garnison. Evêché suffragant de Burgos ; résideuee d’un capitaine général et des autorités de la province ; cour d’appel ; tribunal de commerce. Séminaire, collège. Fabriques de draps ordinaires, faïence commune, cordes de guitare ; tanneries, pareheminerie, papeterie, blanchisserie de toiles. Commerce peu important, ayant surtout pour objet la soie et lu laine, qu’on expédie en France et en Angleterre. Bâtie sur une éminence, d’où elle dominelout le pays, Pampelune est défendue par des fortificutious en assez mauvais état, qui forment à peu près un quadrilatère rectangulaire. La citadelle, commencée en 1571 par Philippe II, fortifiée d’après le système de Vauban et sur le modèle de la citadelle d’Anvers, forme un pentagone régulier et renferme trois casernes d’infanterie et un quartier de cavalerie. La place est entourée de douze groupes de maisons, partagés en vingt-deux pavillons. Un grand et beau bâtiment est affecté à la salla U’armes. La ville, bien située et d’un aspect agréable, offre des rues bien pavées et quelques belles places, parmi lesquelles on remarque surtout la place de la Constitution,

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grand carré régulier formé par de jolis édifices. Au centre s’élève une fontaine monumentale, surmontée de la statue de la Bienfaisance, et alimentée par les eaux de l’aqueduc de Subiza. Un des côtés de cette place est formé par le théâtre, dont l’extérieur a peu d’apparence, mais dont l’intérieur est commode et bien distribué. À côté du théâtre s’élève le palais de la Députation provinciale, qui renferme une belle salle richement décorée par d’habiles artistes et ornée de portraits on pied des anciens rois de Navarre, Derrière ce palais s’étendent de beaux jardins. L’un des côtés de la place da la Fruta (marché aux légumes et aux fruits) est occupé par l’hôtel de ville (Casa municipal), ancienne et massive construction, où l’on remarque : une curieuse mosaïque ; deux beaux salons’richement ornés ; des portraits représentant les rois de Navarre, des bijoux, etc. L’édifice le plus important de Pampelune est la cathédrale, dèdieek Notre-Dame du Sanctuaire et bâtie, au xve siècle, sur les ruines d’une église du xne siècle. Les seuls débris qu’on ait recueillis de la basilique du ma siècle se bornent à quelques chapiteaux très-richement sculptés, qui ont appartenu à la façade principale. La façade actuelle est une œuvre gréco - romane remarquable ; mais elle a le tort de contraster avec les richesses du style gothique que la cathédrule étale de toutes parts. Le centre de cette façade est occupé par un vaste portique corinthien. Aux extrémités du tympan s’élèvent quatre piédestaux portant les statues de saint Firmin, saint Saturnin, saint François-Xavieret saint Honeste. Les tours, d’un aspect majestueux, sont d’abord carrées, puis octogones ; elles se terminent par huit colonnes corinthiennes, que couronne une corniche soutenant huit urnes et d’où s’élève une coupole. La cathédrale, qui a la forme d’une croix latine, se compose de cinq nefs. Les ogives présentent, à leur point d’intersection sous la voûte, des écus d’armes, parmi lesquels sont ceux d’Aragon et de Navarre et celui de dofla Blauca, fille de Charles le Noble, qui fit édifier l’église actuelle. Les principales curiosités da la cathédrale sont : la grille du chœur, chefd’œuvre de serrurerie de la Renaissance ; le tombeau de Charles III de Navarre et de sa fille, Léonor de Castille ; la boiserie du chœur, en chêne, qui se compose de deux rangs de stalles, comptant cinquante-six sièges uu rang supérieur, quarante-quatre au rang inférieur, toutes précieusement travaillées ; la capiila Mayor, fermée par une grille magnifique ; les fonts baptismaux, en jaspe rouge ; une statue de la Vierge et la sacristie des chanoines, où l’on conserve une image do Notre-Dame del Pilar et une motte de terre sur laquelle la tradition dit que la mère de Jésus-Christ a posé le pied. La porte qui conduit au cloître est une des plus belles que la fin du xivo siècle nous ait laissées ; au-dessus de cette porte se trouve un tympan orné d’une grande composition en relief, représentant la Mort de la Vierge. Le cloître, qui est magnifique, renferme des trésors de sculpture et de curieux.monuments ; nous signalerons : le tombeau en marbre du général Mina ; le mausolée du comte de Gages, ancien vice-roi de Navarre ; le tombeau de don Lionel de Navarre et de sa femme ; V Adorât ion des mages, groupe considérable sculpté par Jacques Pérut ; le tombeau de l’évêqua don Miguel Sanchez de Asyain : la Barbazana, belle chapelle gothique où 1 on conserve do précieuses reliques, La chapelle Santa-Crua est digne d’attention. La grille qui la ferme a été forgée avec les chaînes conquises à la bataille de Las Navus de Tolosa, autour de la tente de Mohamed-el-Nasr. L’église do Saint-Saturnin, fort ancienne, renferme de curieuses sculptures. Mentionnons en outra : la basilica de Saint-Ignace de Loyola ; l’église de San-Lorenzo ; la chapelle de Saint-Firmin, spécialement consacrée aux cérémonies de l’Ayuntamiento ; l’hôpital général, vaste édifice qui peut contenir huit cents lits ; la casa de la Mùericordia, qui sert de refuge aux invalides ; l’Jnclusa ou Maternidad, qui recueille les enfants trouvés de toute la province et les orphelins de père et de mère ; la belle promenade de Taconara, qui s’étend devant la citadelle jusqu’aux remparts, en vue de la vallée et d’un magnifique amphithéâtre de montagnes. Citons enfin la place des Taureaux, immense espace environné de gradins, où les courses peuvent avoir lieu en présence de huit mille spectateurs.

Pampelune, qui a reçu les titres de muy noble y muy teat, a une origine très-ancienne. Quelques historiens attribuent sa fondation à U’ubal, 2121 ans av. J.-C ; d’autres affirment qu’elle fut rééditiée par Pompée, que les Goths modifièrent son nom de Pompeiopolis en celui de Bambilona et que les Maures l’appelèrent Sansuena. Ce qui est hors de doute, c’est qu’au vit siècle elle tomba au pouvoir des Francs. Prise par les Arabes en 73S, elio fut reprise, douze ans après, par les Navarrais, qui se placèrent sous la. protection de Charlemagne, Ce dernier, devenu pour Pampelune un ennemi plus redoutable que les Maures, rasa ses murailles et la détruisit eu partie. Devenue au XIIe siècle le chef-lieu du comté de Navarre, puis la capitale de la monarchie que Sancho Abarca fonda en 905, Pampelune fut assiégée et prise en 1512 par le roi de Castille, Ferdinand le Catholique, qui sut profiter des dissensions qui se pana-