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passent tout céque la maturité de l’art et du génie peut cultiver ou arranger plus tard, s Paméla est une enfapt de quinze ans élevée par une vieille lady, demi-servante et demifavorite, et qui, après îa mort de sa maîtresse, se trouve exposée aux persécutions croissantes du jeune seigneur de la maison. C’est une enfant naïve et bonne comme ta Marguerite de Goethe, et du même sang. Elle est aimante, sans orgueil ni vanité, ai rancune, timide, toujours numble. Quand son maître entreprend de l’embrasser par force, elle s’étonne, elle ne veut pas croire que le monde soit si méchant. Nul outrage ne vient à bout de sa soumission. Son multre lui a si fort serré le bras, que ce bras est « tout noir et tout bleu ; » il a essayé bien pis : il s’est conduit comme un charretier et comme un coquin ; par surcroît, il la calomnie devant les domestiques ; il l’insulte de nouveau, il la provoque a parler ; elle ne parle pas et ne veut pa3 lui manquer : il est son maître, sorte de Dieu pour elle, avec tout l’ascendant et l’autorité d’un prince féodal. Bien plus, il a la brutalité du temps ; il la rudoie, lui parle comme à une négresse et se croit encore bien bon. Il la séquestre seule, pendant plusieurs mois, avec une mégère, sa complaisante, qui la bat et la menace. Il l’attaque par la crainte, l’ennui, la surprise, l’argent, la douceur. Enfin, ce qui est plus terrible, son cœur est contre elle : elle l’aime tout bas ; bien plus ses vertus lui nuisent ; elle n’ose mentir quand elle en aurait tant besoin, et la piété la retient au bord du suicide quand il semble sa seule ressource. Mais cette innocence native a été trempée dans la foi puritaine. Elle en est vivifiée : aux plus périlleux moments comme aux plus doux, ce grand sentiment lui revient, tant il s’est enlacé a tous les autres, tant il a multiplié ses attaches et enfoncé ses racines dans les derniers replis de son cœur. Son maître, le comte de Belfort, surpris de tant de candeur, de vertu et de beauté, — songe enfin à l’épouser ; il est attendri et vaincu, il descend de cette hauteur immense où les mœurs aristocratiques l’ont placé, et désormais, jour par jour, les lettres de l’heureuse enfant racontent les préparatifs de leur mariage. L’union a lieu et Paméla, après avoir vaincu jusqu’aux répugnances de la famille de son mari, reçoit sur la terre la récompense de sa vertu. Dans ce roman, qui est à Clarisse fiarlowe ce que sont aux tragédies de Shakspeare les pièces de Lillo, dit Chambers, Richardson a l’ait preuve d’un grand talent, mais il s’est perdu dans la profusion des détails. Le caractère de la mégère, M’»<* Jewkes, et celui du jeune comte de Belfort sont tracés de main de maître. Les scènes de séduction sont un peu trop colorées pour le goût moderne et Paméla manque de dignité naturelle. Elle est trop raisonneuse et trop soumise. » C’est ce qu’a également pensé, M. Taine, qui termine par ces mots l’appréciation du roman : « Vous imprimez à la suite de Paméla, mon cher Richardson, le catalogue des vertus dont elle donne l’exemple ; le lecteur bâille, oublie son plaisir, cesse de croire et se demande si la céleste héroïne n’était pas un mannequin ecclésiastique arrangé pour lui débiter une leçon. ’ Le roman de Paméla a été fort bien traduit en fiançais par l’abbé Prévost.

Pamcio, comédie en cinq actes et en vers, par François de Neufehàteau ; théâtre de la Nation (ilomédie-Française), l« août 1193. Cette pièce est une imitation de la Paméla nubile de Goldoni, qui avait puisé son sujet dans le roman de Richardson. Milord Bonfil, passionnément amoureux de sa servante Paméla, après avoir vainement tenté de la séduire, veut tantôt la mettre au service de sa sœur, milady Davert, tantôt la marier, et tantôt la renvoyer à ses parents. Enfin, malgré les reproches de sa sœur et les remontrances do lord Arthur, son ami, il se décide à l’épouser, lorsque le bonhomme Andrews, père de Paméla, tombe à ses pieds â lui découvre qu’il est le comte Oxpen, un des chefs des montagnards écossais dont la tête est proscrite. Milord Bonfll est presque fâché de ne pouvoir faire à Paméla le sacrifice des préjugés aristocratiques en lui donnant sa main ;■ de plus, il se trouve que le père de lord Arthur avait obtenu la grâce du comte Oxpen. Cette circonstance met le comble au bonheur de milord Bonfil et de Paméta ; il en résulte un mariage d’inclination et de convenance. L’intrigue ressemble à celle de Nanine, par la raison que Voltaire avait tiré sa comédie du roman de Richardson ; mais ni l’auteur anglais, ni Voltaire n’ont fait l’héroïne tille d’un comte : tout deux ont senti que c’était manquer le but. Voltaire s’en tire en homme habile ; il a composé avec les idées du temps : il a fait sa Nanine tille d’un vieux soldat dont le métier était alors «bien moins honoré qu’honorable. » Tous les rôles sont bien soutenus, à l’exception du caractère de milady Davert ; on ne retrouve point dans ce personnage ces sentiments d’orgueil nobiliaire qui idaisent tant dans le roman anglais et dans la pièce italienne, et qui font un contraste si piquant avec la candeur et la modestie de Paméla. Le vieil intendant Longman ressemble beaucoup à Biaise de Nauiue. Deux personnages assez amusants contribuent, à l’intérêt de la fable : lord Arthur, homme à demi raisonnable, qui se soumet aux préjugés, tout en les blâmant, et un sir Arnold, neveu de milord Bonnl, jeune voyageur qui ne rapporte dans

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son lie que les travers des pays qu’il a parcourus. La pièce est conduite avec art et bien versifiée. Les huit premières représentations, du 1er au S août, eurent un immense succès, un succès qui inquiéta le comité de Salut public. François de Neufehàteau fut mandé à la barre du comité et dut faire a sa pièce quelques corrections. Le 30 août, le comité permit de continuer les représentations ; mais, le S septembre, une scène tumultueuse eut lieu au théâtre ; on applaudit, on siffla bruyamment certaines maximes générales où les terroristes virent des attaques directes. La solitude est douce & qui hait les méchants... Souvenons-nous d’aimer, oublions de punir... Ah ! les persécuteurs sont les seuls condamnable», Et les plus tolérants sont les plus raisonnables.

Le théâtre fut fermé et l’auteur, incarcéré d’abord à la Force, puis au Luxembourg, ne recouvra la liberté qu’après le 9 thermidor,

Paméla Giraud, pièce en cinq actes, en prose, par H. de Balzac (théâtre de la Gatfé, 9 septembre 1S43). La scène se passe dans les premières années de la Restauration. « Paméla, dit Théophile Gautier, est une jeune flUe pauvre et fleuriste, mais honnête, qui aime le plus vertueusement du monde un nommé Jules Rousseau, qu’elle croit être un simple ouvrier, son égal, et qui appartient à l’une des plus riches familles de l’aristocratie financière. Ce Jules, pour occuper ses loisirs, fait, en même temps, de l’amour et de la politique. Il s’est jeté dans une conspiration bonapartiste que la police de Louis XV111 ne tarde pas à éventer. Pour se soustraire aux recherches dont il est l’objet, Jules Rousseau s’apprête à quitter la France et propose à Paméla de le suivre dans son exil. Mais la grisette, qui a des principes, rejette bien loin cette proposition ; le jeune homme insiste et, par malheur, il insiste avec tant d’opiniâtreté que, sur la dénonciation d’un garçon tapissier, son rival, les agents de la police ont le temps de venir l’arrêter chez Paméla.

Cet événement met les parents de Jules au désespoir, car ce n’est nen moins que lu peine de mort qui menace leur fils unique. Ils confient sa défense à un certain Dupré, avocat austère et misanthrope, auquel ils promettent la moitié de leur fortune et une reconnaissance éternelle s’il parvient à faire acquitter son client. Me Dupré, assez riche pour ne pas tenir aux honoraires et trop sceptique pour croire que les hommes se souviennent d’un service rendu, ne prend eu main la cause du jeune Rousseau que dans l’espoir de démasquer le chef occulte de la conspiration, un soi-disant général de Verbyi L’avocat pense, du reste, avec raison, que Jules s’est laissé follement entraîner par ce Verby et jure do mettre tout en œuvre pour le sauver. À cet effet, il va trouver Paméla Giraud, dont il connaît les sentiments a l’égard de Jules, et lui avoue que celui-ci est perdu si elle ne consent à déclarer qu’il a passé tout entière auprès d’elle la nuit du 20 août, pendant laquelle s’est tenue la réunion des conjurés. Paméla ne recule pas devant un pareil sacrifice : bien qu’elle sache toute la distancé qui la sépare désofmais de M. Jules Rousseau, elle consent à racheter par un mensonge qui lui coûtera l’honneur la vie de celui qu’elle aime. L’alibi est prouvé. Jules revient absous de l’accusation portée contre lui, et, comme la danger est disparu, la famille Rousseau oublie ce qu’elle doit à Paméla Giraud en retour de sa généreuse abnégation. Mais l’avocat Dupré, que la jeune fleurista a quelque peu réconcilié avec l’espèce humaine et qui veut lui en tenir compte, n’entend pas que les choses s’arrangent ainsi : le dévouement de la grisette lui semble l’avoir rendue digne d’épouser M. Jules ; il décide donc que le mariage des deux jeunes gens s’accomplira en dépit des obstacles et, par toutes sortes d’habiles intrigues qui remplissent la dernière partie de la pièce, il amène enfin cet heureux résultat. >

On" sait que Balzac ne plia jamais complètement l’exubérance de son génie aux. limites étroites de ia scène ; Vautrain, Quinola, la Marâtre, bien que renfermant des scènes où se retrouve le maître, n’ont jamais pu triom • pher de la froideur du public. Paméla Giraud est la seule œuvre théâtrale de l’auteur qui ait été favorablement accueillie, et il faut dire que Balzac semble, pour ainsi dire, s’y être abdiqué pour se renfermer dans la donnée rigoureuse d’un mélodrame. On y trouve un assez grand nombre de scènes ingénieuses et habilement conduites, un dialogue facile et souvent spirituel, une grande vérité de situations et beaucoup de naturel dans les, détails. Voici, entre autres, un mot délicieux : a propos d’un aparté de l’avocat Dupré, le personnage comique du drame émet la réflexion suivante : • Que se dit-il doue là tout seul ? Un avocat qui se parle à, lui-même me fait l’effet d’un pâtissier qui mangerait sa marchandise. •

PAMELE (Jacques de), en latin FameUm, érudii belge, né à Bruges en 1536, mort à. Mous en 1587. Après avoir étudié le droit et la théologie à Louvain, à Paris et dans d’autres universités, il entra dans les ordres, devint successivement chanoine de Bruges, de Bruxelles, de Bois-le-Duc, archidiacre de Saint-Omer et évoque de cette ville. Il mourut peu de jours avant son sacre. Ses principaux ouvrages sont : Liturgia latinorum(Co PAMI

logne, 1571-1576, 2 vol. in-4») ;Z)e non admittendis una in republiea diversarum religionum exerciiiis (Anvers, 1589. in-S°). On lui doit aussi des éditions estimées de saint Cyprien, de Tertullien, etc.

PAMEULE s. f. (pa-mè-le). Bot, Variété d’orge.

PÂMER v. rt. ou intr. (pâ-nié — du gr. spasma, spasme, convulsion). Tomber en défaillance, s’évanouir, perdre l’usage des sens : On dirait qu’elle va pâmer. Je la vis pâmer et tomber,

— Fig. Perdre en quelque sorte l’usage des sens, par l’effet de quelque vive émotion : pâmhb aaise, de plaisir, de crainte, <ie colère. Pâmer de rire. Rire à pâmer. Je pâme de rire cotre sotte liête de femme. (Mme de Sév.)

Dans ces simplicités à tous coups je l’admire,

Et parfois elle en dit dont je pâme de rire.

Molière.

Se pâmer v. pr, tomber en défaillance : Le voilà qui se PÂME. Il est des enfants qui se pâment à force de crier. Miséricorde ! ah ! je n’en puis plus, je me pâme ! (Campistr.)

La voila maintenant qui pleure et qui se pâme ! Latour Saint-Ybars.

— Fig. Perdre, en quelque manière, l’usage des sens, par l’excès do quelque sentiment que l’on éprouve : SB fâmkr de joie, de colère. Se pâmer de rire. Jtire à se pâmer.

— Techu. Perdre sa trempe, en parlant de l’acier que l’on chauffe trop longtemps  : Cet acier va se pâmer.

PAMET s. m. (pa-mè). Moll. Coquille bivalve, du genre donace.

PAMI EUS, en latin Apamia, ville de France (Ariége), chef-lieu d’arrond, a 19 kilom. N. de Foix, sur la rive droite de l’Ariége ; pop. aggl., 7,136 hab. — pop. tôt., 8,690 hab. L arrond. comprend 6 cantons, 11* communes et 77,692 hab. Evèchô suffragant de Toulouse ; tribunal de 'e instance ; justice de paix ; collège communal ; bibliothèque publique. Filatures de laine et de coton, papeteries, moulins à farine, à. huile et à foulon ; importante fabrication d’acier, limes, faux ; manufactures de burats, serges ; liqueurs fines. Commerce de fruits, légumes, grains, bestiaux, laines et vins. Pamiers est une jolie ville, située au milieu d’une campagne riante, entourée de coteaux fertiles ; elle est en général bien bâtie, et composée de rues larges et bien pavées. Pamiers renferme quelques monuments dignes d’attention, notamment la cathédrale reconstruite en partie par Mansart, dans le style du xvue siècle et surmontée d’un ancien clocher de forme octogonale. L’église de Notre-Dame du Camp, fortancienne, offreune curieuse façade cubique à créneaux et à mâchicoulis, encastrée entre deux tours pentagonales, aussi crénelées. Quelques chapiteaux mutilés sont les débris uniques de sa porte romane détruite par le temps. Il ne reste plus aucun vestige de l’ancien château, dont l’emplacement, qui a conservé le nom de Castellat, est devenu une promenade charmante, fort élevée au-dessus de la ville et d’où l’on jouit de magnifiques points de vue. A 1 kilom. environ de la ville, on voit quelques murs noircis, derniers débris de l’ancionne cathédrale, connue sous te nom de Mas Saint- Antonin. Les vins de Pamiers jouissaient autrefois d’une grande réputation.

Quelques archéologues n’hésitent pas à faire remonter la fondation de Pamiers au temps des Celtes ; mais, d’après les titres authentiques, on ne peut guère reporter cette origine au delà du xe siècle. Dès 960, une abbaye, dite abbaye de Fredelar, s’élevait sur le soi même de la ville actuelle. Eu 1104, Roger, deuxième comte de Foix, de retour de la terre sainte, bâtit, a l’ombre de cette abbaye, un château auquel, en souvenir de sa croisade, il donna le nom d’une ville de Syrie ; il l’appela Appamée ou Appamia, dont les chroniqueurs ne tardèrent pas à faire Appamyers et dont nous avons fait Pamiers. Un village se fonda bientôt autour du monastère et du château : telle fut l’origine de la ville, qui prit rapidement une importance considérable et où les comtes de Foix fixèrent fréquemment leur résidence. Mais, jusqu’au xnia siècle environ, à part le contre-coup de l’hérésie des albigeois qui s’y fit ressentir, contrecoup qui amena à Pamiers, en 1210, Simon dé Montfort et ses croisés, cette ville joue un rôle un peu effacé dans l’histoire. En 1301, ce rôle s’agrandit à la suite d’une querelle entre Philippu le Bel et Boniface VIII qui, contre la volonté du roi, avait nommé Bernard de Saisset à l’évêché de Pamiers. À la fin du xve siècle, les rivalités amenées par la possession du comté de Foix remettent de nouveau Pamiers en lumière. Le pays obéissait à Catherine, femme de Jean d’Albret et reine de Navarre ; elle avait pour compétiteur le vicomte de Narbonne, Jean de Foix, sou cousin. Le vicomte de Narbonne parvint à pénétrer dans Pamiers à l’aide d’intelligences ménagées dans la place et il ensanglanta ce premier succès par un carnage horrible des habitants, qui avaient refusé de lui ouvrir leurs portes. Pamiers indignée s’entendit avec son ancienne souveraine, dont les troupes ayant surpris la garnison de Jean de Foix la massacrèrent peu de temps après. Ce fut le dernier acte de cette sanglante tragédie. En 1564, un singulier symptôme d’opposition reli PAMP

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gieuse se manifesta à Pamiers. Les jésuites, installés dans la ville dés 1559, durent la quitter sans délai devant le mécontentement général soulevé par leurs doctrines. Cet esprit de critique se tourna même contre 1 evèque, qui suivit les jésuites ; il rentra néanmoins à Pamiers après un court exil et essaya vainement, pour éviter un nouveau choc, de faire assujettir la ville à la couronne. Pamiers, ville privilégiée et ne relevant que du comte de Foix, sut toujours déjouer, non-seulement les projets de son évêque, mais encore un acte public, émané du trône, déclarant que la ville était incorporée à la province du Languedoc. Une peste désastreuse, qui en quelques jours emporta plus de trois mille personnes, coïncida avec ces événements. Pendant les guerres de religion, la ville fut prise et reprise plusieurs fois et, en 1628, impitoyablement traitée par le prince de Conde, La ville suivit dès lors toutes les révolutions politiques et administratives de Foix et fut, en même temps qu’elle, réunie h. la couronne, Pamiers devint a ta Révolution un chef-lieu d’arrondissement ; elle a toujours conserve depuis lors son siège épiscopal. Le comte de Montfort réunit un concile à Pamiers en 1212. Il convoqua tous les é vaques et tous les nobles du pays pour y faire des règlements destines, d’après lui, à rétablir la religion catholique et les bonnes mœurs. Ces règlements contenaient 49 articles, dont l’un obligeait tous les habitants à aller a l’é’glise les dimanches et fêtes et à y entendre Ta messe et la prédication.

PAM1SOS, nom de trois rivières de la Grèce ancienne : la première coulait dans laMessénie et se jetait dans le golfe de ce nom ; c est aujourd’hui la Pirnatza ; la seconde arros-mt la Messénie., qu’elle séparait à VE. delà Laconie ; enfin la troisième baignait la Thessalie, où elle se jetait dans le Pénée.

PAMLICO, rivière des États-Unis. V. Tar. ’ PAMLICO-SOUND, vaste golfe des États-Unis d’Amérique, sur la côte orientale do la Caroline du Nord ; 110 kilom. sur 45 ; 7 mètres de profondeur moyenne. Il est fermé du côte de l’Atlantique par plusieurs lies, dont la principale projette à l’E. le cap Hatteras. Ce golfe reçoit la Neuse, le Tar ou Pumlieo et quelques autres rivières moins considérables.

PÂMOISON s. f. (pâ-moi-zon — rad. pâmer). Action d’une personne qui se pâme ; défaillance, évanouissement : Tomber en pâmoison.

Les pâmoisons, les spasmes, les >apeurs Produisent & Paris des effets admirables.

Demoustibr.

— Fig. Vive sensation qui produit un grand trouble dans l’usage des sens : Adieu le vin, l’amour et les folles chansons ! Adieu les grands éclats, les longues pâmoisons !

A. Bakbi.e».

PAMPA s. f. (pân-pa). Nom que l’on donne, en Amérique, à de vastes plaines couvertes de hautes herbes : L’Amérique désig»etsous le nom de pampas d’immenses plaines eouuwtes de pâturages. (L. Figuier.)

s. m. Mamm. Syn. de pajéros, carnassier du genre chat.

— Encycl. Géogr. Les grandes plaines des pampas, situées à l’est des Cordillères, ont ensemble de 350 a 400 lieues d’étendue. Buenos-Ayres, capitale de la république Argentine, et Mendoza, autre ville de cette republique, se trouvent à peu près aux deux extrémités de ces plaines immenses. Elles

commencent au nord du rio Colorado et s’étendent presque jusqu’au plateau du Brésil ; de l’est à l’ouest, elles vont de l’océan Atlantique aux Andes, c’est-à-dire de 7<> de longit. à 11». Les pampas comprennent trois régions de climats et de produits divers. La première, à partir de Buenos-Ayres, est, sur une longueur de plus de 30 lieues, couverte de trèfle et de chardon. Son aspect varie avec les saisons. En hiver, c’est le.trèfle qui domine ; il est magnifique et offre une nourriture abondante aux troupeaux de bœufs et de chevaux sauvages qui paissent là en toute liberté. Au printemps, le trèfle disparaît et le chardon reste seul. Il croit alors si vigoureusement, qu’en moins d’un mois la plaine n’est plus qu’un inextricable fouillis de chardons gigantesques qui ont de 3 à 4 mètres de hauteur. Le regard ne peut pénétrer cette forêt d’herbes où se cachent une multitude d’animaux sauvages. Les tiges de ces plantes sont si fortes et si rapprochées l’une de l’autre, qu’elles offrent une barrière insurmontable. L’été à peine écoulé, les chardons perdent leur sève, leurs tètes se fanent, leur feuillage se flétrit et leurs tiges prennent une teinte noirâtre ; la violence des ouragans ne tarde pas a en joncher le sol, où elles se décomposent et mêlent tous leurs débris à ceux du trèfle.

Mais si la première région des pampas présente cet aspect variable selon les saisons, il n’en est pas de même des autres, qui sont comme des océans de verdure. La seconde région est un herbage de plus de 150 lieues, dont le gazon passe du vert tendre à, une sorte de bleu. Dans la troisième région, qui touche à la base des Cordillères, on voit apparaître des arbres ; mais nulle part ils no formeut de fourrés. Ils sont partout assez espacés pour qu’on puisse parcourir à cheval cette région dans tous les sens. La végéta 12