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stanca saccharine d’où l’on peut extraire du sucre de canne. À Java, on obtient un sucre noir fort hygroscopique au moyen du jus de l’arenga saccharifere. Berthelot a extrait du sucre de canne de cette substance. Le sucre dit des Indes est préparé avec les tiges des fleurs du borasse fiabellifère ; il est également hygroscopique et paraît être purgatif lorsqu’on le prend en grande quantité.

Cire de palme. Cette cire est produite par le céroxylon des Andes, espèce de palmier indigène dans les régions tropicales de l’Amérique du Sud. Toute la tige de ce palmier, qui a 2 pieds d’épaisseur et jusqu’à 50 pieds de haut, est recouverte d’une couche de cire. On la détache de l’arbre en grattant et on la purifie par des lavages à i’eau chaude, dans laquelle elle ne fond pas, mais se ramollit simplement, assez pour se réunir à la surface du liquide en une masse compacte. On la mélange avec un peu de suif pour la rendre moins cassante et on la met en ballots, qu’on livre au commerce. Dans l’Amérique du Sud, on l’emploie à la confection des bougies.

La cire de palme, avant son mélange avec le suif, est d un jaune foncé et quelquefois translucide. Sa fracture est conchoïdale. Elle devient très-électrique par la friction, fond à une température un peu supérieure au point d ébullition do i’eau, prend feu à une température plus élevée et brûle alors avec une flamme brillante, mais fuligineuse. Les alcalis caustiques ne la dissolvent que lentement, mais la dissolvent complètement. I/éther la dissout aussi et l’abandonne, par une évaporation lente, sous la forme de cristaux qui ressemblent au carbonate de sodium. L’alcool chaud la sépare en deux corps distincts : une cire véritable et une résine. La première se sépare comme une gelée par le refroidissement de la solution alcoolique et peut être complètement débarrassée de la résine qu’elle entraîne par deux ou trois dissolutions successives dans l’alcool. Elio fond alors au-dessous de tooo et est tout à fait identique à la cire des abeilles, soit par sa couleur, soit par sa composition.

La résine a reçu le nom de céroxyline. On ’ l’obtient en évaporant les liqueurs alcooliques d ou la cire proprement dite s’est déposée. On évapore d’abord aux deux tiers : il se sépare encore un.peu de cire qu’on retire. Puis on continue à évaporer jusqu’à ce que le liquide suit réduit à un tiers du volume primitif. La résine se sépare alors sous la forme d’une masse cristalline bouillante, qui renferme 83,4 pour 100 de carbone, u,5 d’hydrogène et 5,1 d’oxygène ; ces nombres s’accordent avec la formule C^ll^O, qui correspond aussi à la composition de la résine élémi. Le point de fusion de la céroxyline est supérieur a 100°. Fondu, ce corps a une couleur d’ambre. En se refroidissant, il se contracte assez pour se casser dans toutes les directions. Il est sohible dans 1 ether et dans les huiles essentielles.

D’autres variétés de palmiers fournissent ansM de la cire. Les feuilles de palme du cornauba (corypha cerifera), originaire des provinces nord du Brésil, sont recouvertes d’une mince couche de cire qui se détache à mesure que ces feuilles se dessèchent. Cette cire est très-cassante, facile à pulvériser, tond à 830,5, se dissout dans i’alcool bouillant et dans l’éther, et se sépare sous la forme cristalline par Je refroidissement de ces solutions. Lewy y a trouvé 80,4 pour 100 de carbone, 13,1 d’hydrogène et 6,5 d’oxygène.

D après M. Tusehemacher, une grande quantité de feuilles de palmier, probablement celles du chamrerops lmmilis, sont importées de Cuba aux États-Unis pour l’usage des chapeliers. Ces feuilles sont également recouvertes d’une minoo couche do cire. M. Teschemacher avec une seule feuille a obtenu, en grattant avec les doigts, 4b’r,5 de cire pulvérulente blanche. En épuisant une feuille par l’alcool, il a pu en extraire 300 grammes d une cire colorée en gris. Sous l’influence de l’alcool, cette cire se résout en deux principes inégalement solubles.

— Indust. Vin de palme. Sous ce nom, on désigne une liqueur terinentée prépavée avec le jus sucré de diverses espèces de palmiers. À Amboine, on emploie pour cet usage le jus de l’areng saccharifere. On prépare aussi du vin de -palme avec le jus du sayus raphia, du maui’itia vimfere, du palmier dattier, du coco nueifere, etc.

En Guinée, l’arbre qui fournit le vin de palme atteint, de grandes dimensions’. Le sue se recueille en faisant un trou au-dessous d’un régime de fruits, et y suspendant une calebasse destinée il recevoir lo liquide. Quelques feuilles grossièrement roulées forment un tube que 1 on enfonce dans le trou pratiqué et qui conduit le suc dans le récipient. Il ne se récolte que la nuit.

Cette liqueur, fermentée pendant deux ou trois jours, devient très-capiteuse et jette dans une ivresse profonde ; mais, comme lo Prophète n’a pas indiqué le vin de palme comme une des boissons défendues, les musulmans en usent et en abusent largement. Frais, ce vin est assez agréable à boire.

Huile ou beurre de palme. L’huile de palme est un corps gras aui ;.à i’état frais, consiste surtout en tiïpalmitine mélangée avec une quantité d’oléine plus ou moins considérable. On l’obtient du fruit d’une es PALM

pèce de palmier que quelques botanistes disent être le coco butyraeea et que d’autres affirment être l’avoira étais. Quoi qu’il en soit, cette matière grasse nous arrive de Cayeune et des côtes de la Guinée. Elle présente la consistance du beurre, une couleur orange et une odeur qui rappelle un peu celle des violettes. L’huile fraîche fond a 27°, mais à mesure qu’elle rancit son point de fusion s’élève à 31» et même à 36°, par suite de la saponification partielle qui transforme une portion du corps en acides gras et en glycérine. L’huile de palme vieille "renferme ordinairement des quantités considérables d’acide palmitique libre, la saponification qui donne naissance à cet acide étant due, d’après Pelouze et Boudetj à un ferment particulier. A 140» et au-dessus, l’huile de palme répand des vapeurs ; à 300°, elle bout en répandant des vapeurs d’acroléine et en donnant un produit distillé dans lequel on trouve des acides gras. I.’acide sulfurique concentré la dissout et forme une liqueur qui abandonne à la longue de l’acide palmitique lorsqu’on la laissé reposer. Elle se dissout lentement et incomplètement dans l’alcool froid, mais elle est miscible en toutes proportions avec l’éther. L’essence de térébenthine et l’essence d’amandes ainères la dissolvent en laissant déposer des substances floconneuses.

On emploie beaucoup l’huile de palme dans l’industrie, dans les manufactures de savon et de bougies. Mêlée au suif, cette huile sert aussi pour graisser les rouages des -wagons ; pour ce dernier usage, on y ajoute généralement aussi un peu de soude et l’on emploie l’huile brute de couleur jaune. Pour la fabrication du savon et des bougies, il est, au contraire, indispensable de la décolorer d’abord. Plusieurs procédés sont employés pour ce blanchiment. Le chlorure de chaux, l’oxygène naissant, obtenu par l’action de l’acide sulfurique sur le peroxyde do manganèse ou par l’action de l’acide sulfurique sur le dichromate de potassium, conduisent à de bons résultats. On peut aussi maintenir l’huile de palme à une température de 110» en vase clos au moyen de la vapeur à une haute pression, ou à 100» en vase ouvert, de manière qu’elle soit en même temps exposée à l’action de l’air et de la lumière. Ce dernier moyen est le plus économique de tous ceux que l’on a proposés pour le blanchiment de l’huile de palme, et il s’est aujourd’hui substitué à tous les autres. Voici comment on procède. On prépare plusieurs citernes ou plusieurs caisses carrées, larges et peu profondes. Ces caisses peuvent être simplement construites en bois, mais il est préférable qu’elles soient doublées de plomb. Elles ne doivent pas avoir plus de 0"n,30 de profondeur. A leur fond débouche un serpentin en plomb qui amène un courant de vapeur produit par un générateur spécial. Elles doivent être exposées a l’air et à la lumière. On les remplit d’abord d’eau jusqu’à 0"»,20 de haut, et l’on y introduit ensuite uné quantité d’huile de palme suffisante pour former, après fusion, une couche liquide de 0^,05 d’épaisseur. Cela fait, on dirige un courant de vapeur à travers la masse, en réglant celui-ci de manière k produire une température uniforme de 100». Au bout do dix ou quinze heures, le blanchiment est complet. Le plus ou moins de temps nécessaire dépend de l’énergie plus ou moins considérable des rayons solaires.

On- peut aussi avec grand avantage décolorer, en Afrique même, l’huile de palme, avant de la transporter en Europe, en profitant pour cela du soleil des tropiques. On peut également, quand on opère comme nous venons de le dire, hâter le blanchiment en faisant passer un courant d’air à travers la masse fondue. La méthode qui consiste à blanchir l’huile de palme au moyen de l’acidesulfurique et du dichromate potassique est beaucoup plus expéditive que la précédente, mais elle est aussi infiniment plus coûteuse. L’huile, après avoir été soumise aux méthodes de blanchiment les plus avantageuses, retient cependant encore une légère teinte jaunâtre. Mais cette teinte n’est plus perceptible sur les savons ou sur les bougies à la fabrication desquels on l’emploie.

Vers la fin de 1868, un Français, M. Gérard, vu l’importance que prend l’industrie de J’huile de palme, est parti pour les hauts affluents du Niger afin d’aller y fonder une exploitation de cette huile.

l’oluio cl de l’Alligator (OBDR13 DE LA). Cet

ordre singulier existe au Soudan et n’est accordé par le souverain du pays qu’aux têtes couronnées et aux étrangers qui lui rendent des services éminents. Les membres de l’ordre sont les égaux du souveraiu. La devise est : Dieu est grand, et les insignes sont en or et en pierreries.

PALME s. m. (pal-me— lat. palmus ; de palma, paume de la main). Métrol. Mesure vulgaire égale à la longueur d’une main, depuis le poignet jusqu’à l’extrémité des doigts : La largeur de ce fleuve de feu était de cinquante ou soixante pas, sa profondeur de vinytcinq ou trente palmes. (BuiT.) il Noms de deux mesures de longueur en usage chez les Romains, et valant l’une 0™,225 et l’autre 0°»,073. Il Mesure de longueur usitée naguère en Italie, et variable suivant les contrées. Il Mesure usitée dans la marine pour évaluer le diamètre des mâts, et valant 0>a,029.

—Ency cl. Les Romains avaient deux sortes

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de palme : le petit palme (palmus minor) et le grand palme (palmus major). Quand on employait le mot palme sans épithète, c’était du petit qu’il s’agissait. On avait entendu par là originairement la largeur des quatre doigts de la main ou la largeur de la paume de la main (palma). Le petit palme valait donc 4 doigts et, par conséquent, 3 pouces. Il était le quart du pied et le sixième de la coudée, en sorte qu’il en fallait 6 pour faire une coudée et 4 pour faire un pied. Relativement à nos mesures modernes, il valait o™,073. Relativement aux anciennes mesures grecques, il se rapprochait de la palaiste ou paleste. Le grand palme romain valait 12 doigts, 9 pouces ; il en fallait un et un tiers pour faire

I pied et 2 pour faire une coudée. Ramené au système métrique, il égale om,225. Par rapport aux anciennes mesures greeques, il était regardé comme analogue à la spithame.

II n’est question du grand puimetjuechez les écrivains des derniers siècles de Rome. C’est à tort qu’on a cru le trouver chez "Varron ; il ne parle jamais que du palme de 3 pouces. Quelquefois, pour distinguer le grand palme, les écrivains latins le nomment palma, tandis qu’ils se servent toujours du mot palmus pour le petit palme.

C’est du grand palme romain qu’est dérivé le palme italien. Il n’était pas le même dans toutes les parties de l’Italie. À Rome, il valait on>,223 ; à Naples, om,263 ; à Païenne, om,25S ; à Carrare, 0"»,243 ; à Pise, 0">,298 ; à Gênes, oln,247. Il y a eu aussi en France un palme usité dans les ports de mer ; il valait 0>n,29 ; l’usage s’en est conservé dans la marine.

PALME, en italien Palmi, ville du royaume d’Italie, province de laCalabre Ultérieure iro, ch.-l. de district et de mandement, à 30 fcilom. N.-E. do Reggio, sur le golfe de Gioja ; 8,000 hab. Fabriques de soieries et lainages. Palme est régulièrement bâtie, dans une des situations les plus pittoresques du littoral, sur un rocher au-dessus de la mer, au milieu de jardins et de plantations d’oliviers et d’orangers ; huit belles rues, larges et droites, aboutissent à une vaste place, près de laquelle on remarque l’église collégiale.

PALME (lie de la), île de France, formée par la Saône, dans le département de l’Ain, l’une des plus considérables du cours de la Saône ; elle est remarquable par ses beaux ombrages et rappelle quelques faits historiques. C’est près de cette île que César vainquit, l’an 61 av. J.-C, les Helvétiens qui, au nombre de 368,000, essayèrent de franchir la Saône ; c’est aussi dans cette île qu’après la bataille de Fontenoy (842) les fils de Louis le Débonnaire tinrent les conférences dans lesquelles ils se partagèrent les États de leur père.

PALME (Marc d’Alverny’de La), érudit français. V. La Palme.

PALMÉ. ÉE adj. (pal-mé — du lat, palmatus ; de palma, paume de ta main). Zooi. Dont les doigts sont réunis par une membrane : On donne le nom de palmipèdes aux oiseaux à pieds palmés. Les oiseaux navigateurs à pieds palmés reposent sur les eaux. (Buff.) Les pattes de derrière du castor, palmées comme celles du cygne, lui servent à nager. (Chateaub.)

— Maram. Antilope palmé, Antilope dont les cornes ont une empaumure aplatie.

— Ornith. Toti-palmée, Se dit des oiseaux dont les doigts sont palmés dans toute leur longueur, n Demi-palmé ou Semi-palmé, Se dit des oiseaux chez lesquels la membrane qui unit leurs doigts n’atteint que la seconde phalange. Il Hibou palmé, Hibou qui porte une tache en forme de pakne sur la partie supérieure de l’aile.

— Bot. Divisé profondément et affectant la forme d’une main ouverte : Feuille palmée. Bractée palmée. Il Corolle palmée, Celle dont les incisions internes pénètrent presque jusqu’à la base du limbe, tandis que les autres n’atteignent que le milieu de la hauteur.

— s. m. pi. Mamm. Groupe de mammifères rongeurs, comprenant le genre castor.

PALMÉ, ÉE (pal-mé) part, passé du v. Palmer. Mar. Dégrossi : Mât palmé. Vergues

PALMÉES.

— Techn. Aiguilles palmées, Aiguilles dont on a aplati la tête,

PALMEGIANI (Marco), peintre italien, né à Forli vers la fin du xve siècle. C’est à tort que Vasari le désigne sous le nom de Var- laieginuo. Cet artiste, dont très-peu de biographes ont parlé et dont la vie est à peu près inconnue, vint s’établir à Bologne et exécuta un assez grand nombre de tableaux, qu’on voit pour la plupart dans la Romagne et dans les États de Venise. Ses œuvres présentent deux styles différents. Dans le premier, on trouve l’extrême simplicité des poses, la sèche anatomie, la minutie des détails et la dorure qu’on voit ordinairement dans les œuvres des peintres du xve siècle ; dans le second, ■ il montre, dit Périès, plus d’art dans la disposition de ses groupes ; ses contours n’ont plus la même maigreur, ses proportions se sont agrandies ; mais, quoique plus libre dans ses airs de tète, il a peut-être moins do variété. Les petites figures qu’il introduit dans ses tableaux sont d’un fini et d’une grâce au delà de toute expression. Ses paysages sont extrêmement riants et son ar PALM

chitecture pleine de richesse ; son coloris sa rapproche de celui de Rondinello. « Ses tableaux las plus estimés sont : une Madone, h Padoue ; un Portement de croix, à Crème ; un Christ mort entre Nicodème et Joseph d’Arimathie, à Vicence, tableau extrêmement remarquable ; un Crucifix, tableau divisé en trois parties, dans l’église de Saint-Augustin de Forli.

PALMEIRIM (Louis-Auguste), littérateur et poëte portugais, né à Lisbonne en 1827. Son ’

S ère, le général de division Louis-Ignace :»vier, mort en 1839, à l’âge de soixante-quatorze ans, avait conquis ses grades dans 1 artillerie de marine, puis dans l’armée de terre, s’était distingué principalement contre les Français, sous les ordres de Wellington, puis était passé au Brésil, où il avait rendu d’importants services. Auguste Palmeirim suivit les cours de l’École militaire, puis renonça à la carrière militaire et obtint un empkn au ministère des travaux publics, où il est devenu directeur des archives. Pendant ses loisirs, M. Palmeirim a cultivé la poésie et les lettres, et il est devenu membre de l’Académie de Lisbonne. Ses poésies et ses chansons, dont un certain nombre sont chantées par la peuple 8es campagnes, l’ont rendu très-populaire et lui ont valu le surnom do Déranger pariagaU. Comme le célèbre chansonnier français, M. Palmeirim a mis son talent au service des idées de progrès et de lib’erié. L’une de ses plus belles pièces patriotiques, les Exilés, est une vigoureuse protestation contre un décret de 1847, qui déportait en Afrique ceux qui avaient pris part à une révolte militaire. Outre des articles politiques et littéraires insérés dans divers journaux, nous citerons de lui : Poésies (Lisbonne, 1S51), recueil réédité en 1S53 et 1859, et qui se divise en trois parties : poésies lyriques, poésies populaires et souvenirs de la Péninsule ; des comédies : O Sapateiro d’Escada (1856), en un acte ; Corne se sobe ao podêr (1856), en trois actes ; À Domaddra de feras (1857), en un acte ; enfin, on lui doit : A familia do senhor capitdomàr (1854), tableau de la vie de province ; Georgica (1859), fragment d’un poëme, etc. — Son frère, Auguste-Xavier Palmeirim, a suivi la carrière des armes, s’est battu pour l’établissement du gouvernement constitutionnel et est devenu général de division, membre du tribunal suprême de justice. Le général Palmeirim a siégé à diverses reprises aux cortès. On lui doit quelques ouvrages, dont le plus important est intitulé : Relatorio do inquerito parlamentar àcerca do estado da marinha portuguesa (Lisbonne, 1856,2 vol.).

PALMËLLA, ville de Portugal, province de l’Estramadure, dans la comarca et à 6 kilom. N.-E. de Sétubal ; 4,000 hab. Elle est située sur le penchant d’une montagne, dont le sommet est couronné par les ruines majestueuses d’un château historique. L’égiisa paroissiale est digne de quelque attention. Les environs sont couverts de belles plantations.

PALMËLLA (dom Pedro de Souza-Holstkin, duc de), homme d’État portugais, né à Turin le 8 mai 1781, mort à Lisbonne le 12 octobre 1850. Fils du diplomate Alexandre de Souza, dès l’âge de dix ans il suivit son père dans ses postes diplomatiques, à Rome, en Russie, en Danemark, et reçut une éducation très-soignée. Son père ayant été nommé, en 1802, ambassadeur de Portugal à Rome, le jeune de Souza se rendit dans cette ville en qualité de conseiller de légation. À la mort de son père, il fut, sur la demande de Pie VII et du cardinal Consalvi, désigné pour le remplacer. À Rome, il entra en relation avec plusieurs personnages célèbres, de Humboldt, Gay-Lussac, Mme d0 Staël, et se lia d’une affection très-tendre avec cette dernière, qui exerça sur son esprit une grande influence. Ce fut à l’instigation de l’auteur de Corinne qu’il fit une traduction, restée manuscrite, des Lusiades de CamoSns. Depuis cette époque, il ne cessa de correspondre avec M11» ! de Staël et, en 1806, il alla passer deux mois auprès d’elle, à Coppet, où il eut l’occasion de se lier avec Benjamin Constant, Barante, Mathieu de Montmorency, etc. Ce fut dans cette société, très-hostile au despotisme de Bonaparte, que le jeune diplomate puisa le goût des idées libérales auxquelles il devait rester à peu près constamment (idèle pendant le reste de sa carrière. À la fin de cette même année, il retourna en Portugal, où il partagea son temps entre les études littéraires et les plaisirs, et se vit fort recherché dans le monde pour ses qualités brillantes. Lorsque, en 1807, une armée française sous les ordres de Junot envahit le Portugal et que le roi Jean VI, sans songer à défendre son royaume, s’enfuit avec sa famille au Brésil, M. de Souza resta en Portugal et, lorsque Wellington vint combattre les Français, il prit du service dans son armée et devint aide de camp du général Frant. En 1810, il épousa une descendante de Vasco de Gama. Peu après son mariage, il fut appelé au poste de ministre plénipotentiaire en Espagne et se rendit à Cadix, où se trouvait le gouvernement central. Envoyé ensuite au même titre en Angleterre, il s’y fit remarquer par la finesse de ses vues politiques. Après la chute de Napoléon, il vint à Paris (1814), puis il alla assister au congrès de Vienne, en qualité do ministre plénipotentiaire, et y signa l’acte de proscription de Napoléon l«r (1815), Kap-