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ni le nom de son auteur ni celui de son imprimeur, et que les exemplaires qu’on avait trouvés chez lui provenaient simplement d’un dépôt.

Immédiatement un rapport fut adressé à Napoléon. L’empereur regardait Gentz comme l’auteur de la brochure. « Qu’on fasse parler Palm, dit-il ; je veux qu’il soit fait un exemple ; il le faut. » Palm fut alors appelé à Munich auprès de l’envoyé français ; mais à toutes les questions qu’on lui adressa, à toutes les instances qu’on lui fit, il demeura inébranlable. Otto ne voulut point le faire arrêter avant d’avoir reçu de nouveaux ordres ; il écrivit en conséquence pour demander ce qu’il avait à faire.

Pendant ce temps, Palm fut averti par une lettre de sa femme que la police française avait fait des perquisitions minutieuses dans sa librairie à Nuremberg, sans y rien trouver de compromettant ; elle l’engageait à revenir pour la délivrer de ses inquiétudes. Il suivit ce conseil et retourna à Nuremberg ; toutefois il n’y demeura pas longtemps. Ayant appris que le ministre français Otto avait reçu de Napoléon les ordres les plus sévères et que le libraire Stage, d’Augsbourg, avait été arrêté, Palm comprit qu’il n’y avait plus de sécurité pour lui à Nuremberg, cette ville étant, malgré la paix, encore occupée par des troupes françaises ; il jugea prudent de se retirer à Erlangen, où il avait appris dans sa jeunesse le commerce de la librairie chez un de ses oncles, Jean-Jacques Palm. Il resta plusieurs semaines dans cette petite ville, qui appartenait alors à la Prusse et où la police française n’osa le poursuivre. Mais bientôt, las d’être séparé de sa femme et de ses enfants, il se détermina à retourner secrètement à Nuremberg et à s’y tenir caché.

Ses précautions furent déjouées par la police de Napoléon. Un matin, un jeune garçon couvert de guenilles se présenta dans la librairie. Le mendiant montrait un certificat couvert de noms honorables et demandait l’aumône pour sa mère indigente, veuve, disait-il, d’un soldat mort au service de la patrie. Les commis de la maison lui donnèrent quelques kreutzers. Il eut l’air de trouver ce secours trop minime. « Je désire parler à maître Palm lui-même, » dit-il. On lui répondit que le libraire était occupé à ses affaires. « Oui, je sais bien aussi, répliqua le jeune garçon, qu’il est obligé de se cacher à cause de ces vilains Français ; mais il peut bien se montrer devant un pauvre petit qui réclame un secours pour sa mère ; ça lui portera bonheur. »

Ce misérable, on l’a deviné, était un espion.

On hésitait encore ; mais le drôle insista avec tant de force et prit une attitude de prière si touchante, qu’on finit parle conduire à la chambre de Palm. Le libraire, qui était un homme très-bienfaisant, écouta avec émotion le récit que le petit mendiant fit de l’infortune de sa mère. Frappé de son air intelligent, il l’engagea même à revenir et lui fit espérer qu’il pourrait l’employer dans sa maison ; puis, lui glissant dans la main un gros thaler, il le congédia.

L’infâme drôle se retira ; mais à peine était-il sorti, que, sur un signe de lui, deux gendarmes entrèrent précipitamment dans la librairie, montèrent l’escalier du premier étage et pénétrèrent dans la chambre de Palm. Ce dernier, surpris ainsi à l’improviste, n’eut pas le temps de fuir ; il fut arrêté.

Les gendarmes le conduisirent devant le général français. Palm répéta ce qu’il avait dit dès le principe, à savoir que la brochure lui avait été adressée par un autre libraire, qu’il refusa fermement de nommer. Désespérant de rien tirer de lui, le général le fit mener en prison.

Cependant la nouvelle de son arrestation avait répandu une grande émotion dans toute la ville. Palm jouissait de l’estime et de la considération publiques. Craignant quelque trouble, le général le fit, le lendemain de grand matin, conduire sous bonne escorte à Anspach, où était le maréchal Bernadotte. Là, le prisonnier demanda à être conduit près du maréchal pour protester contre la violation du droit des gens dont il était victime. L’adjudant de Bernadotte vint le trouver, eut avec lui un long entretien et parut lui porter un vif intérêt ; mais il dut lui déclarer qu’il ne pouvait rien en sa faveur, que son arrestation avait eu lieu sur un ordre exprès arrivé de Paris et signé de Napoléon.

Contre toute espèce de droit, Palm fut conduit d’Anspach à Braunau, que les Français n’avaient pas encore rendu. Il ignorait entièrement ce que pouvaient signifier tous les voyages qu’on lui faisait faire. On lui dit que le maréchal Bernadotte n’avait pu prendre sur lui de le faire mettre en liberté et que le maréchal Berthier avait reçu, à l’effet de poursuivre son affaire, les pleins pouvoirs et les instructions directes de son maître.

La femme de Palm avait déjà adressé à l’envoyé français Otto une pétition relative à l’arrestation de son mari. N’ayant reçu aucune réponse, elle fit une démarche analogue auprès du maréchal Berthier. Celui-ci ne répondit autre chose sinon que l’affaire était suffisamment instruite et que toutes les démarches de la famille de Palm étaient inutiles.

Palm interpréta ce langage d’une manière favorable ; mais à peine était-il arrivé à Braunau, qu’on lui signifia d’avoir à comparaître sous trois jours devant une commission militaire.

Palm comparut devant ce conseil de guerre le 25 août 1806. Sa condamnation était prescrite à l’avance dans une lettre adressée par Napoléon à Berthier et datée de Saint-Cloud, 5 août ! Il n’eut point de défenseur ; celui qu’il avait choisi ne se rendit pas à son appel et le conseil ne jugea pas à propos de lui en nommer un d’office. Un interprète servit à l’interrogatoire. Aucune preuve n’avait été trouvée contre lui ; de son côté, il persista dans ce qu’il avait dit dès le principe. Il parla avec beaucoup de fermeté et prononça un discours où se trouvaient exprimés les sentiments les plus nobles et les plus élevés. Tous les assistants et les juges eux-mêmes étaient émus. On renvoya au lendemain pour prononcer l’arrêt. Lorsque, le 26, à dix heures et demie, il vit s’ouvrir les portes de sa prison, le malheureux libraire crut qu’on allait le rendre à la liberté, à sa femme et à ses enfants. Il s’était toujours fait illusion sur sa position, refusant de croire à tant de servilité honteuse, refusant de croire que des officiers français fussent capables de condamner par ordre. Jusqu’au dernier moment, il avait vécu dans uns sorte de sécurité.

Cependant, quand on lui lut l’arrêt fatal qui le condamnait à la peine de mort, au nom de Napoléon, par la grâce de Dieu, etc., il conserva tout son sang-froid ; il leva les yeux au ciel, d’un air résigné, et s’écria : « Malheureuse Allemagne ! ô ma malheureuse patrie ! (Armes Deutschland ! Àch ! mein unglückliches Vaterland !)

Ce furent ses seules paroles.

On l’avertit que l’ordre portait que l’exécution eût lieu le jour même. Il demanda à voir une dernière fois sa famille. Il lui fut répondu qu’on accéderait à son désir.

Pendant ce temps, la nouvelle de cette monstrueuse condamnation s’était répandue dans toute la ville et elle y avait causé une sensation inexprimable. Tous les habitants sortirent en masse des maisons. Par un mouvement spontané, les premières dames de Braunau se réunirent et, leurs enfants dans les bras, se rendirent ensemble auprès du gouverneur de la ville (le général Saint-Hilaire). Elles le supplièrent de retarder d’un jour seulement l’exécution. Le général était attendri ; malheureusement, les ordres les plus précis et l’arrêt même du conseil de guerre lui liaient les mains ; il n’était pas de ceux qui ont le suprême honneur de préférer leur conscience à leur consigne ; il refusa. Les dames de Braunau durent se retirer.

À deux heures et demie de l’après-midi, trois heures après sa condamnation, on avertit Palm que son dernier moment était arrivé. Le malheureux libraire put serrer encore une fois sa femme dans ses bras ; puis, franchissant d’un pas ferme le seuil du cachot, il monta dans la charrette qui devait le conduire au lieu de l’exécution. Les troupes bordaient la haie dans les rues ; tous les visages étaient consternés ; la ville avait un aspect lugubre. Les fenêtres étaient tendues de noir. Tenue sous les baïonnettes et menacée du feu, la foule, muette et indignée, regardait passer le fatal cortège. Arrivé sur la place où il devait être fusillé, Palm ne se départit pas de la fermeté qu’il n’avait cessé de montrer ; on lui banda les yeux et il fut placé à quinze pas du peloton d’exécution. Debout, les mains sur la poitrine, il attendit qu’on fit feu : un instant après, il gisait sanglant la face contre terre.

La violation de tous les principes de justice et d’humanité était si flagrante en cette affaire que, dans l’armée française elle-même, l’exécution du malheureux libraire causa la plus pénible sensation. En Allemagne, l’indignation fut indescriptible. Palm, victime d’une incroyable iniquité, est encore aujourd’hui honoré comme un martyr. Du reste, cette odieuse exécution alla directement contre son but ; elle excita contre Napoléon et le nom français une haine qui n’a fait que croître ; elle fut la cause première de la fondation du Tugendbund, association patriotique qui fomenta en Allemagne le grand mouvement de 1813, devant lequel Napoléon fut obligé de reculer. C’est le cas de rappeler le mot profond de Chateaubriand, « les trésors de haine » que, dans certains cas, les gouvernements se plaisent à amasser contre eux.

À Berlin, à Leipzig, à Dresde, des souscriptions furent ouvertes pour la veuve de Palm et ses enfants ; on en ouvrit également à Londres et à Saint-Pétersbourg. L’intérêt témoigné à sa famille s’est perpétué jusqu’à nos jours ; un de ses fils était encore, en 1840, libraire du roi à Munich.

Toutes les pièces de ce monstrueux procès ont été publiées à Nuremberg par le comte de Soden : Jean-Philippe Palm, libraire à Nuremberg, exécuté par ordre de Napoléon (in-8°). La maison qui édita ce livre fut cette même librairie Stein que Palm avait dirigée.

En 1866, un monument a été élevé, à Braunau, à la mémoire de Palm.


PALMA s. f. (pal-ma). Métrol. Mesure de longueur usitée en Moldavie et en Valachie, et équivalant, dans le premier de ces pays, à om,27875 ; dans le second, à 0™,245S.

PALMA, l’ancienne Ombrio, Ile de l’Atlantique, dans le groupe espagnol des Canaries, à 50 kilom. N.-O. de l’île de Fer ; 50 kilom. de longueur, 39 de largeur et 120 de tour ;

PALE

2,790 kilom. carrés de superficie ; 35,000 hab. Chef-lieu, Santa-Cruz-de-la-Palma (v. eiaprès). A1 intérieur, le sol, de nature volcanique, est très-montagneux, coupé de profonds ravins. Les sommets sont couverts de neige. Du haut des montagnes principales, las Toscas et la Conception, on découvre de magnifiques points de vue. La production de l’île est presque nulle ; il y vient quelques fruits, du miel, dé la cire, de la soie ; mais les habitants suppléent à l’ingratitude du sol par leur industrie ; ils sont surtout très-habiles pour la fabrication des tissus de soie, et de leurs ateliers il sort quelques étoffes qui, par la consistance et l’éclat, peuvent rivaliser avec celles des meilleures fabriques d’Europe. Le mouvement commercial est peu important.

PALMA (SANTA-CRBZOE-LA-), ville forte d’Espagne, dans l’archipel des Canaries, cheflieu de l’île de Palma, près de la côte orientale, à 95 kilom. O. de Ténériffe ; 5,800 hab. Fabrication de toiles, draps, gants, cordons de soie, sucre et miel. Commerce d’eau-devie, viandes salées, raisins secs, poissons salés, vins, miel et sucre. Cette ville, situéeau fond d’une baie qui peut recevoir des navires de fort tonnage, est bâtie en amphithéâtre sur les pentes d’une colline et compte environ 1,200 maisons, parmi lesquelles plusieurs anciens couvents, une belle église et quelques établissements intéressants.

PALMA, ville d’Espagne, ch.-l. de la province des Baléares, sur la côte S.-O. de l’île Majorque, au fond du golfe de son nom, à 290 kilom. S.-E. de Barcelone, par 39» 31’ de latit. N. et oo < de longit. E. ; 40,480 hab. Place forte ; bon port. Siège d’un évêehé et d’une cour d’appel ; résidence des autorités delaprovineedesBaléares. Université ; écoles d’hydrographie, de dessin ; musée d’antiquités, bibliothèque ; deux collèges ; séminaire. Fabriques d étoffes de laine et de soie, d’eaude-vie et de savon ; verrerie. Navigation, pêche et commerce actif. Les principaux articles exportés sont l’huile, le chanvre et les tissus ; l’importation a surtout pour objet le coton, le maïs, la houille, le bois, les métaux, le vin, les draps, le sucre, le cacao et le café. Cette ville s’élève en amphithéâtre au fond d’une baie qui a 20 kilom. de largeur, entre le cap Cala-Figùera et le cap Blanco. Elle est entourée d’une muraille épaisse, flanquée de bastions. Son système de fortifications consiste en deux demi-lunes, un ouvrage à cornes, plusieurs redoutes et, du côté de terre, un fossé à sec. Huit portes donnent accès dans la ville ; la plus remarquable, celle du Môle, est en pierre et surmontée d’une statue de Notre-Dame de la Conception. Les maisons habitées par la noblesse remontent au xvi» siècle. « L entrée dans la rue, dit M. Laurens (Souvenirs d’un voyage d’art à Vile de Majorque), consiste en une porte à plein cintre, sans aucun ornement ; mais la dimension et le grand nombre de pierres disposées en longs rayons lui donnent une grande physionomie. Le jour pénètre dans lesgrandes salles du premier étage, à travers de hautes fenêtres divisées par des colonnes excessivement effilées, qui leur donnent une apparence extrêmement arabe. L’escalier, travaillé avec un grand goût, est placé dans une cour au centre de la maison et séparé de l’entrée sur la rue par un vestibule, où l’on remarque des pilastres dont le chapiteau est orué de feuillages sculptés ou de quelques blasons supportés par des anges. »

Palma possède quelques édifices intéressants, notamment : la cathédrale, la Bourse et l’hôtel de ville. En voici la description :

La cathédrale, qui domine la ville, commencée sous Jaime le Conquérant et achevée en 1601, forme un carré long qui s’étend de l’E. À l’O. Le côté S. est la partie la plus remarquable par son architecture. À l’intérieur, les voûtes ogivales des trois nefs sont soutenues par deux rangs de sept ? colonnes extrêmement légères. Les principales curiosités de cette basilique, qui, sans être ua chefd’œuvre, comme le prétendent les àlajorquins, mérite cependant une attention sérieuse, sont : la capilla Real, destinée à la sépulture des rois de Majorque et dans laquelle on remarque le tombeau de Jaime II, sarcophage en marbre noir, avec une couronne, un sceptre et une épée en bronze doré ; la capilla de los Salas, où s’élève te beau mausolée érigé, par les cortès de 1811, a la mémoire du général marquis de La Romana, chef de partisans dans la guerre de l’Indépendance ; le Coro, orné de 110 stalles finement sculptées ; le baptistère, tout en marbre et en stuc doré ; les vitraux et le pendentif de l’orgue, terminé par une tête de Maure coiffée d’un turban.

La Bourse (Lonja), destinée jadis aux réunions des marchands et des nombreux navigateurs qui affluaient à Palma, t témoigne, dit Mme Qeorge Sand, de la splendeur passée du commerce majorquin. ■ C’est un des plus beaux monuments de style gothique que possède l’Espagne. Ses ornements sont simples et d’un goût exquis k l’extérieur. L’intérieur, qui est très-remarquable, se compose d’une vaste salle, soutenue et divisée en nefs par six colonnes légères. L’hôtel de ville date de la fin du xvie siècle. L’auvent qui surmonte la façade ■ a cela de particulier, dit hl'me George Sand, qu’il est soutenu par des caissons à rosaces fort richement sculptées sur bois, alternées avec de longues cariatides couchées sous

PALM

cet auvent, qu’elles semblent porter en gémissant, car la plupart d’entre elles ont la face cachée dans leurs mains. ■ L’intérieur est orné d’un tableau de Van Dyck : le Martyre de saint Sébastien, et des portraits des grands hommes nésà Majorque. L’ancien palais de l’Inquisition, qui était, dit-on, un chefd’œuvre, n offre aujourd’hui qu’un monceau de ruines : colonnes, corniches, mosaïques, clefs de voûte sont entassées pêle-mêle. Signalons, en outre : la casa de la Misericordia, bel établissement moderne ; la casa de Espositas ; l’hôpital général et le palais du comte de Monténégro, qui renferme une magnifique galerie de tableaux et une riche bibliothèque. Aux environs de Palma, dans une de3 plus belles positions qu’on puisse imaginer, s’élève le château de Bellver, dont les flèches et les coupoles attirent de loin les regards. C’est un des monuments les plus curieux de l’architecture militaire au moyen âge. Cette forteresse, surmontée de hautes tours, est de forme circulaire et entourée d’un fosse large et profond. François Arago, qui se trouvait à Majorque en 1808, pour mesurer le méridien de ia terre, fut enfermé pendant deux mois dans la tour de l’Homenage ; son seul crime était d’être Français. On admire aussi, dans le château de Bellver, le Patio, dont la galerie est un chef-d’œuvre,

PALMA, ville d’Espagne, province et à 40 kilom. N.-E. d’Huelva, au fond d’une vallée arrosée par deux ruisseaux ; 3,650 hab. Les environs sont peu fertiles.

PALMA, ville du Brésil (Goyoz), entre le rio Falma et le rio Poranan, à plus de 700 kilom. au N. de Goyoz, par 12<> 26’ de latit. S. On élève beaucoup de bestiaux aux environs de cette ville et on y trouve des sources d’eau minérale. C’est un lieutrès-fréquenté par les malades.

PALMA-CAMPANIA, ville du royaume d’Italie, province de la Terre de Labour, district et à 6 kilom. E.-E. de Nola, ch.-l. de mandement ; 6,909 hab.

PALMA-DEL-RIO, en latin Decuma, ville d’Espagne, province et à 57 kilom. S. -O. de Cordoue, dans un angle formé par le Genil et ie Guadalqtiivir ; 5,600 hab. Exploitation de cuivre ; huileries. Cette ville s’élève au milieu de huertas, de vergers et de charmants jardins. d’alma, dit M. de Lavigne, est tout orangers. Vue des hauteurs qui dominent le» Genil, ce n’est qu’un immense buisson d’une verdure éclatante, semé d’une multitude de fruits rouges, groupés par grappes, entraînant les rameaux sous leur poids, et qui ne sont pas moins renommés que les oranges de la Palma de Mayorque. »

PALMA-DI-MONTECHIARO, en sicilien Parma, ville du royaume d’Italie, dans la Sicile, province, district et à 18 kilom. de Girgenti, près de la rive droite de la petite rivière du même nom, ch. -1. de mandement ; 11,186 bab. Commerce de vins, fruits secs, soude et soufre. La vallée de Palma abonde en oliviers gigantesques, en figuiers, orangers, citronniers, amandiers, caroubiers.

PALMA (Jacques), dit lo Vieux, peintre italien de l’école vénitienne, né à Saiinaita, près de Bergame, vers 1180, mort k Venise vers 1548. Il se rendit k Venise, où il se fixa et acquit rapidement une grande réputation. Cet artiste est remarquable par le soin qu’il mettait h exécuter ses tableaux, dont le3 teintes sont fondues avec une telle perfection, qu’il est impossible d’apercevoir le travail du pinceau. Ami de Carlo Lotto, il se rapprocha de sa manière pour l’empâtement des couleurs. D’un autre côté, il imita la vivacité du coloris du Giorgone et rivalisa dans quelques-unes de ses œuvres avec le Titien pour la beauté des têtes de femmes et d’enfants-Toutefois, d’après Zanotti, il a montré une grande originalité dans quelques tableaux, notamment dans l’Epiphanie, qu’il a peinte à Sainte-Helena. Il composait avec talent, drapait ses figures avec goût et n’excellait pas moins dans le portrait que dans l’histoire. Dans plusieurs de ses œuvres, il prit pour modèle sa fille Violante, que le Titien aimait avec passion. On a attribué à Palma un grand nombre d’ouvrages qui ne sont pas de lui. Parmi ceux qu’on croit authentiques, nous citerons : à Venise, la Cène, à l’église Sainte-Marie Mater Domini, regardée comme un chef-d’œuvre ; la Vierge et quelques saints ; Sainte Véronique ; la Descente de croix ; Sainte Barbe ; Assomption de la Vierge ; le Christ ; la Veuve de Naîm ; k Florence, la Mort de la. Vierge ; le Mepos à Emmaûs ; la Madone avec saint Jean ; à Milan, l’Adoration des mages ; k Vicence, une belle Madone ; à Modène, une Visitation ; k Munich, la Sainte Famille, une Flagellation ; à Dresde, les Trois filles du peintre ; la Vierge et saintetherine ; au musée du Louvre, à Paris, un Ex - voto, VAnnonciation aux bergers, etc. Parmi ses portraits, nous mentionnerons celui de Bayard et son propre portrait, dans lequel il s’est peint regardant une sphère, et que Vasari considère comme un magnifique chef-d’œuvre.

PALMA (Jacopo), dit le Jeune, peintre italien, petit-neveu du précédent, né à Venise en 1544, mort en 1623. Il est regardé par Lanzi comme le dernier peintre du grand siècle et le premier du temps de la décadence qui suivit. Son père, Antonio Palma, peintre