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On trouvera pour jouster unes lices Appartenu.na a tieulx plaisants délices, Et à ung bout, chascun bien le verra, Une gente pastourelle serra

Soubx un arbre, gardant ses brebiettes, Laquelle ara, car bien lui affera, Ses chosettes propres et joiiettes. Les pas d’armes survécurent aux tournois. Après la mort tragique du roi de France Henri II, tué dans un tournoi au palais des Tournelles (1550), après la mort du prince Henri de Bourbon-Montpensier, qui tomba de cheval dans un de ces jeux (1560), les tournois véritables furent tout à fait abolis. « Il en resta, dit Voltaire, une image dans le pas d’armes dont Charles IX et Henri III fuient les tenants après la Saint-Barthélémy ; car les fêtes furent toujours mêlées, dans ces temps horribles, aux proscriptions. Ce pas d’armes n’était pas dangereux ; on n’y combattait pas à fer émoulu. »

— Mus. Pas redoublé. La composition musicale ainsi nommée doit son nom à son mouvement plus rapide de moitié que celui de la marche proprement dite. Tandis que celle-ci est rhytlimée à quatre temps et que chacun de ces temps marque un pus de la troupe en marche, le pas redoublé est écrit à deux, temps, et ces deux temps s’exécutent sur chaque pas. On voit donc que l’appellation est fausse, puisque le pas reste invariable et que c’est la marche seule (nous parlons du morceau) dont le mouvement est altéré. On devrait donc dire marche double et non point pas redoublé. Au reste, on commence à ne plus beaucoup se servir de cette qualification de pas redoublé, et les morceaux de ce genre prennent généralement aujourd’hui le nom de marche militaire, qui les distingue suffisamment des marches écrites pour orchestre symphonique et dont on trouve soit au théâtre, soit dans la musique de concert, des spécimens si magnifiques et si dignes d’admiration.

Pa» (lis premier), couplets de Souilly et Moreau. V. petit courrier (le).

PAS adv. (pa — du lat. passus, pas que l’on l’ait en marchant. Ce mot a d’abord dû être employé pour renforcer une proposition négative dont le verbe exprimait une idée de mouvement, de locomotion. On a pu dire : n’approchez de la distance d’un pas, n’allez à la distunee d’un pas ; puis on a supprimé un, afin de rendre l’expression plus concise et l’on a dit ; n’approches pas, n’allez pas, comme nous disons : je ne comprends mot à ce qu’il dit. Pas devint d’un usage si fréquentdans les phrases semblables que l’on a fini par s’en servir comme explétif, d’une manière générale, et indistinctement dans toutes sortes de propositions négatives. On le trouve déjà employé de cette façon dans les plus anciens monuments de notre langue). S’ajoute à ne pour compléter et a non pour renforcer la négation : Je ne le veux pas. Il est fier, pour ne pas dire impertinent. Ne te voyez-vous pas ? Il faut se conduire par la raison, et non pas par ta fantaisie. (Acad.) L’homme aspire au bonheur, il ne peut pas ne pas y aspirer. (Boss.) L’idée de Dieu ne peut pas ne pas être innée. (J. Simon.) L’homme gui a faim n’est pas libre, (Mich. Chev.) Ce qui n’est pas juste n’est pas moral, et ce qui n’est pas moral n’est pas juste. (Ch. Dollfus.)

La naissance n’est rien où la vertu n’est pas. Tu. Corneille.

Ahl de peur de tomber, ne courons pas si fort.

Molière.

La gloire ne peut être où la vertu n’est pas.

Lamartine.

— S’emploie sans ne ou non dans certaines phrases elliptiques : Avez-vous de l’argent ?

Pas trop, pas beaucoup. (Acad.)

Pas un, pas une, Nul, nulle, aucun, aucune : Pas un n’y a pensé. Il n’y avait pas une âme. Pas une expérience ne lui a réussi. (Acad.) Pas un souf/k, pas une haleine ne troublait le silence de cette immense assemblée. (Alex. Duib.)

Pas un seul petit morceau

De mouche ou de vermisseau.

La Fontaine.

— Fam. Pas vrai ? Cela n’est-il pas vrai ? Il Un pas grand’ chose, Un homme qui n’a pas grande valeur morale

— Encycl. Gramin. Bien qu’il soit souvent indiffèrent d’employer pas ou point pour compléter la négation après ne, et que l’euphonie soit assez généralement la cause qui détermine à préférer l’un à l’autre, il est pourtant plusieurs cas où l’on doit, d’après le sens, employer pas, et d’autres où il faut employer point.

Avec pas on exprime une négation moins forte, moins entière, moins absolue qu’avec point. Ainsi l’on dira : Il ne travaille pas, pour signifier qu’il ne travaille pas en ce moment ou bien qu’il ne travaille pas autant qu’il le devrait ou qu’il le pourrait. Mais si l’on dit : Il ne travaille point, le sens est : Il ne travaille pas du tout.

(De même, dans cette phrase : Il n’a pas l’esprit qu’il faudrait pour remplir cet emploi, on ne suppose pas qu’il manque d’esprit, mais seulement(de celui qui serait nécessaire dans une circonstance particulière ; la négation n’étant pas absolue, on doit employer ne pas ; mais si l’on parlait de quelqu’un qui fût totalement dépourvu d’esprit, il faudrait se servir de ne point et dire ; Il n’a point d’esprit.

. xu.

PAS

Ces deux vers de Molière donnent une idée assez exacte de la différence qu’il y a entre pas et point :

Je ne vous réponds pas des volontés d’un père, Mais je ne serai point à d’autre qu’a Valère.

Le mot pas laissant ainsi la faculté de restreindre la négation, de ta modifier, de faire certaines réserves, on préfère pas apoint :

10 Devant plus, mieux, moins, si, fort, aussi, autant, toujours, beaucoup ; peu, assez, et devant tout mot marquant la comparaison, l’extension, la restriction ou la quantité : Cicéron n’est pas moins véhément que Démosthène ; Démosthène n’est pas si abondant que Cicéron. (Acad.) Les riches ne sont pas toujours plus heureux que les pauvres. (Restaut.) Assez ordinairement, il n’y a pas beaucoup d’argent chez les yens de lettres. (Beauzée.) Qui n’a pas un sou à dépenser n’a pas un grain de mérite à faire paraître, (Beauzée.) Il n’avait pas eu assez de temps, il fallait lui laisser lécher son ours. (Tallemant des Réaux.) Vous n’en trouverez pas deux de voire avis. Il n’a pas fait autant d’efforts que son frère, aussi n’a-t-il pas obtenu autant de succès.

20 Devant «m nom pris dans un sens partitif, lorsque la négation ne retombe pas sur l’idée de quantité ; ainsi l’on dira : Il n’a pas d’amis assez dévoués pour lui rendre ce service. Le sens de cette phrase est qu’il a bien des amis, mais non assez dévoués pour lui rendre ce service. Si, au contraire, on voulait faire entendre qu’il est totalement privé d’amis, on dirait : Il n’a point d’amis, c’est-à-dire il n’a aucun ami.

3° En parlant de quelque chose de passager, d’accidentel, on se sert de pas ; si l’on parle d’une chose permanente, habituelle, on emploie le mot point : Il ne lit pas, c’est-à-dire pas assez, pas en ce moment ; Il ne lit point, c’est-à-dire pas du tout, jamais.

4<> Avec le mot tout, si l’exclusion est partielle, on se sert de pas, et de point si elle est totale : Ceux qu’on accusait n’ont pas tous été convaincus, c’estrà-dire quelques-uns n’ont pas été convaincus ; Tous ceux qu’on accusa ne furent point convaincus, c’est-à-dire aucun d’eux ne fut convaincu.

5° Dans une interrogation le sens est différent suivant que l’on emploie pas ou point ; ainsi en disant : N’est-ce pas vous qui avez divulgué mon secret ? on semble être certain du fait qui est exprimé et dont on fait reproche. Si l’on disait : N’est-ce point vous qui avez divulgué mon secret ? il y aurait doute, ce serait un renseignement que l’on semblerait demander. Dans ce dernier cas, l’interrogation subsiste entière malgré le mot point qui sert seulement à lui donner plus de force ; le sens est le même que si l’on disait : Seraitce vous qui auriez divulgué mon secret ? Tandis que l’interrogation se construit souvent avec le mot pas pour donner plus de force à l’affirmation et s’applique ainsi à des faits sur lesquels il y a certitude parfaite, comme dans les phrases suivantes, où l’interrogation et la négation se neutralisent : N’est-ee pas Judas qui a livré Jésus-Christ à ses bourreaux ? N’avez-vous pas payé mes bienfaits de la plus noire ingratitude ? N’est-ce pas en agissant loyalement qu’on mérité la confiance ? N’est-ce pas pendant les grandes calamités que l’on trouve les plus grands dévouements ? La France n’est-elle pas le pays qui marche ù la tête de la civilisation ?

Depuis trente ans et plus n’êtes-vous pas ma femme î

— Oui, je la suis.

La Cuaussée.

Pas et point se placent ordinairement devant les infinitifs ; quelquefois cependant ils peuvent se placer après, par raison d’euphémisme. Quand il y a deux infinitifs de suite, on peut les placer entre deux : Ne savoir pas écrire ; mais la-négation est plus forte quand, on les place avant : Ne pas savoir écrire à votre âge est hoiUeux. Aux modes personnels, pas ei point se placent après le verbe dans les temps simples, entre l’auxiliaire et le participe dans l’es temps composés : Il ne parle pas ; Il n’a pas parlé.

Pas et point se suppriment quand le verbe a dans sa dépendance une des expressions négatives aucun, nul, personne, guère, jamais, nullement, ni répété, plus opposé à encore, rien, ne que mis pour seulement, ou une expression quelconque à laquelle on attribue un sens négatif, comme mot, âme qui vive, qui que ce soit, goutte, etc. : Je ne vous ferai aucun reproche ; Il n’est venu personne ; On n’y voit goutte, etc. /

On les supprime ordinairement après les verbes cesser, oser, pouvoir et quelques autres : Cet enfant ne cesse de crier ; Je ne puis vous répondre.

Enfin, on les supprime souvent après qui ou que interrogatif : Qui n’admire ce bel astre ? dans les propositions incidentes qui dépendent d’une proposition interrogative ou négative : Avez-vous un ami qui ne soit des miens ? Notre reine ne voyait rien sur la terre qui ne fàt au-dessous d’elle (Bossuet) ; dans certaines formules elliptiques : À Dieu ne plaise ; après si marquant une condition : Je ne vous importunerais pas si je ne m’y voyais forcée par la nécessité (Molière) ; après depuis que, il y a ; Il y a six mois que je ne l’ai vu, etc.

PAS, bourg de France, ch.-l. de cant. dut Pas-de-Calais, arrond. et à 28 kilom. S.-O. d’Arras ; pop. aggl., 814 hab. — pop. tôt., S-47 hab. Brasserie, fabrication de boutons.

PAS

PAS, rivière d’Espagne, province de Santander. Elle prend sa source sur le versant septentrional des monts Cantabres, reçoit la Gurueba et la Pisuena, et se jette dans le Suanes par la droite, après un cours de 60 kilom,

PAS DE CALAIS, en latin Fretum Gallicum, appelé par les Anglais 'Détroit de Douvres ; détroit qui sépare l’extrémité S.-E. de l’Angleterre de la côte N.-E. de la France et qui fait communiquer la Manche k la mer du Nord. Le département français du Pas-de-Calais le borde sur la côte de France, et le comté de Kent sur la côte anglaise. Les caps Gris-Nez, en France, et Dungeness en Angleterre en marquent l’entrée S.-O. ; l’entrée du N.-E. est déterminée sur la côte d’Angleterre parle cap South-Foreland, et eu France par un point situé à 1,2 kilom. N.-E. de Calais. Sa longueur est de 40 kilom. sur 34 kilom. de moindre largeur, de Calais à Douvres. Ce détroit si imporiant pour la navigation, puisque 200,000 navires y passent dans l’année, est maintenant éclairé par la lumière électrique, de sorte que, excepté pendant les brouillards, les marins pourront discerner de loin, non-seulement les côtes, mais aussi les autres embarcations. Ainsi, les dangers d’abordage seront considérablement diminués. Les trois phares électriques qui éclairent le canal sont ceux du cap Gris-Nez, en France, et des caps Dungeness et South-Foreland en Angleterre.

Pa» de Calais (PONT SUR LE). Y. MANCHE. Pas do Calait (TUNNEL SOUS LE). V.MaNCHE.

PAS-DE-CALAIS (département du), division administrative de la région N.-O. de la France. Formé en 1790 de la plus grande partie de l’ancienne province de l’Artois et des petits pays du Calaisis, du Boulonnais et de l’Ardrésis, qui appartenaient à la basse Picardie, ce département tire son nom du détroit qui le sépare de l’Angleterre, Il est baigné au N. par le Pas de Calais, k l’O. par la Manche, et il confine, à l’E., au département du Nord, et au S. k celui de la Somme. Sa plus grande longueur est de 140 kilom. et sa largeur moyenne de 70 kilom. ; sa superficie est de 650,564 hectares, dont 517,322 hectares en terres labourables, 39,839 hectares en prairies naturelles, 9,095 hectares en autres cultures, 13,293 (lectures en pâturages, pâtis, landes et bruyères, et 81,095 hectares en bois, forêts, étangs, chemins, cours d’eau, etc. Il comprend 6 arrondissements : Arras, chef-lieu ; Bèthune, Saint-Omer, Saint-Pol, Boulogne et Montreuil ; 44 cantons, 904 communes et 761,158 hab. Il forme le diocèse d’Arras, suffragant de Cambrai-, la 2« subdivision de la 3" division militaire ; il ressortit à la cour d’appel de Douai, à l’académie de Douai, et au 78 arrondissement forestier.

Le sol du Pas-de-Calais est composé de plaines légèrement ondulées, ne présentant d’accidents de quelque importance que dans l’arrondissement de Boulogne. Une petite chaîne de collines, qui part d’Abbeville et vient se terminer au cap Gris-Nez, détermine la ligne de faite ou ligne de partage des bassins de la Manche et de la mer du Nord. Celte chaîne, au point le plus élevé, au moulin de Courset, n’a que 205 mètres d’altitude et divise le département en deux versants généraux : l’un k l’E. et au N.-E., l’autre au N.-O. et k l’O. La côte, dont l’étendue est de 110 kilom. (65 kilom. sur la Manche et 45 kilom. sur le détroit et la mer du Nord), présente sur certains points des dunes ou buttes de sables mobiles contenues par des plantations d’arbres ou par des travaux d’art. Ce département est arrosé par un grand nombre de rivières, ruisseaux et canaux. Parmi les rivières, la Liane, la Canche, l’Authie sont les plus importantes de celles qui appartiennent au bassin de la Manche ; la Searpe, la Lisanne, la Lae et l’Aa se jettent dans la mer du Nord ; citons encore la Deule, la Sensée. Les canaux sont ceux de Saint-Omer à Ualais, de Neuf-Fossé, d’Ardres, de la Marcq et de la Bassée. On y trouve aussi de nombreux marais dont les plus étendus sont ceux de Saint-Josse, de3 Watringues, de Beuvry, des Bas-Chainps, de la vallée de la Lys et de la Scarpe supérieure. Le sol du Pas-de-Calais repose sur des terrains calcaires siliceux e.tsur des marnes gypsifères ; dans les vallées et le long des cours d’eau on trouve de la craie, de la houille, de la pierre calcaire, du marbre, du grès, de la pierre à fusil, de la marne et de 1 argile k potier, et des géodes qui renferment des améthystes et du cristal de roche. Le nombre des tourbières exploitées dépasse cinq cents ; on trouve des sources minérales k Saint-Pol, à Boulogne, à Saint-Georges, à Fruges, k Collines et à Recques. Le climat de ce département appartient au climat « séquanien ; la température y est extrêmement variable et généralement humide ; le froid n’y est jamais excessif et les gelées ne s’y prolongent guère au delà de janvier. La température moyenne est de 9° au-dessus de zéro. La quantité moyenne de pluie tombée annuellement est de om,5S0. La moyenne des jours de pluie est de 105. La neige et la grêle sont assez rares, mais les brouillards sont fréquents. Les vents dominants sont au printemps ceux du N.-E. et de l’E., et en automne ceux de l’Û. et du S.-O.

L’industrie agricole est très-développée dans le Pas-de-Uaiais, où la nature des terres

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est généralement sablonneuse, argileuse ou calcaire. Assez souvent ces trois sortes de terrains sa trouvent mélangés dans les plus heureuses proportions, de manière à constituer des sols d’une richesse exceptionnelle, comme dans la plus grande partie de l’ancienne province d’Artois. Là où ces heureuses conditions n’existent pas, la culture a obtenu par une persévérance intelligente ce que la nature avait refusé, car c’est une justice de dire que, de tous nos départements, celui du Pas-de-Calais est un de ceux où l’agriculture. a obtenu les plus grands succès. Le nombre et la variété des cultures ne laissent rien à désirer pour la bonne exploitation du sol. A. l’exception de la vigne et de quelques plantes auxquelles il faut les chauds rayons du soleil des contrées méridionales, toutes les plantes cultivées dans les diverses parties de la France trouvent en Artois un emploi utile et des soins éclairés. La récolte des céréales a lieu du 25 juin au 15 août. Elle se fait k la faux ou k la sape. Là, comme partout, ce dernier instrument est préféré par les cultivateurs qui ont pu l’essayer. Les moissonneuses mécaniques n’ont pas rencontré de nombreux partisans, et cela par suite de leur imperfection même ; aussi, à l’époque des grands travaux do la moisson, est-on forcé d’avoir recours aux ouvriers belges, qui se font largement payer un concours qu’ils savent nécessaire. Le fumier de ferma forme la base des engrais ; il est complété par les tourteaux, le guano, les résidus des fabriques de sucre et les boues des villes. Comme amendements, on emploie la chaux, la marne, les cendres de houille et la tourbe. L’humidité propre au climat rend les irrigations inutiles. Le dessèchement et l’assainissement des terrains marécageux occupe au contraire uns très-large place dans le Pas-de-Calais, surtout pour les arrondissements de Boulogne et de Saint-Omer, Ces dessèchements sont exécutés au moyen d’associations connues sous le nom de -watringues. Les statuts de ce3 Watringue3 sont réglés par un décret de 1809, qu’une ordonnance du 27 janvier 1837 est venue compléter. Le territoire soumis au régime des watringues est divisé en huit sections administrées chacune par une commission de sept membres, élus par l’assemblée des quarante propriétaires les plus imposés à raison des marais qu’ils possèdent. Eu dehors des associations dont il vient d’être question, il existe diverses commissions syndicales ayant un but analogue.

Les assolements varient en raison des cultures, et même il n’est pas rare de les voir varier d’une ferme U l’autre, dans une même, localité, suivant les idées de l’exploitant. Nous nous contenterons donc de citer quelques’faits particuliers. Là où l’on cultive la betterave k sucre, par exemple, comme dans les arrondissements d’Arras et de Bèthune, la betterave forme naturellement la base des assolements. À cette racine on fait succéder le froment avec semences fourragères. Ailleurs les plantes oléagineuses précèdent le froment ; ailleurs encore ce sont les pommes de terre. La luzerne, le sainfoin, le trèfle rouge se sèment au printemps dans les blés ou les avoines. Nous ferons remarquée ici, en passant, que, l’humidité naturelle duclimat facilitant l’établissement de prairies naturelles excellentes, l’étendue des prairies artificielles est inoins considérable que dans d’autres départements. On y supplée par des semis annuels de plantes fourragères, dont les principales constituent un mélange connu dans le pays sous le nom d’hivernage. Certains cultivateurs ont simplifié leur système d’assolement d’une manière qui n’est pas k imiter. Ils font alterner les betteraves avecle froment. À l’aide de fumures énergiques, ils ont ainsi réalisé de beaux bénéfices ; mais déjà les inconvénients apparaissent et l’on s’est aperçu plus d’une fois que la betteravo cultivée dans ces conditions perdait beaucoup de sa densité. Les exploitations au-dessus de 100 hectares sont très-peu nombreuses. Audessous de ce chiffre, ou trouve un assez grand nombre de fermes qui doivent ètro rangées dans la grande culture. La plupart sont bien dirigées, soit par les propriétaires eux-mêmes, soit par de riches fermiers. Il n’est pas rare d’y voir le blé rendre 30 hectolitres et la betterave 40,000 kilogrammes par hectare. Là on trouve aussi les meilleures méthodes de culture et les instruments aratoires les plus perfectionnés. La moyenne culture marche bravement sur les traces de la grande, et si elle ne l’imite pas toujours ce n’est pas faute de le vouloir, mais manque de capitaux. Ou peut en dire autant de la petite culture. Tous les travaux sont faits par des chevaux.

Les constructions rurales sont assez bien établies, mais on leur reproche d’être mal distribuées et surtout mal tenues. Elles n’ont jamais qu’un rez-de-chaussée. Les logements pour les animaux, bien qu’améliorés, sont encore loin de satisfaire aux exigences do l’hygiène et d’un élevage bien entendu. Lu défaut d’espace et d’aération, la malpropreté et l’humidité en sont les défauts les plus saillants. Les fumiers sont un peu mieux tenus que dans la plupart de nos départements, sans pour cela atteindre la perfection. On recueille soigneusement, en général, les engrais liquides dans des fosses et on prend la peine d’arroser et de recueillir les fumiers ou temps convenable. L’outillage des fermes est bon,

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