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vulgaire de la patience, dans le Médoc. || On dit aussi paderolle.

PADERNO FASOLARO, bourg du royaume d’Italie, province, district et à 22 kilom. N.-O. de Crémone, mandement de Pizzighettone ; 2,059 hab.


PADIHAM, bourg d’Angleterre, comté de Lancastre, sur la Calder, à 25 kilom. E. de Preston ; 3,800 hab. Importante fabrication de coton.


PADILLA (SANTO-ANTONIO DE), village du Mexique, dans l’État de Tamaulipan, à 31 kilom. O. de Nuovo-Santander ; 1,000 hab. L’empereur Iturbide y fut pris et fusillé en 1824,


PADILLA-DE-ABAXO, village d’Espagne, province et à 44 kilom. N.-O. de Burgos, près de la rive gauche de la Pisuerga ; 660 hab. Patrie de Maria de Padilla.


PADILLA (doña Maria DE), favorite du roi de Castille Pierre le Cruel, morte en 1361. Elle descendait d’une ancienne famille castillane de haute noblesse, mais déchue de sa splendeur, et dont les membres subsistants étaient réduits à un état voisin de la pauvreté. Maria de Padilla était au service d’Alphonse d’Albuquerque et placée dans un de ses châteaux des Asturies, lorsque Pierre la vit, dans un de ses voyages (1352), et fut tellement frappé de sa beauté, de son esprit, de ses qualités brillantes et séductrices, qu’il conçut pour elle la plus ardente passion. À cette époque, le roi de Castille était fiancé à Blanche de Bourbon. Ne pouvant rompre l’alliance projetée sans s’exposer à une guerre avec la France, il retarda le plus possible cette union, qui eut lieu néanmoins en 1353. Mais, dès le lendemain, il abandonna la jeune reine pour aller retrouver, dans le château de Montalvan, celle qui avait su prendre sur son esprit un empire absolu, et que d’ailleurs il avait rendue mère. Cédant aux pleurs et aux supplications de la reine, sa mère, et de la princesse Éléonore, sa tante, le roi revint à Blanche de Bourbon, mais ce fut pour l’abandonner de nouveau, deux jours après, et revenir près de doña Maria de Padilla. « On crut, dit Moreri, qu’il y avait là du sortilège, car, dans ce siècle, tout ce qui était un peu extraordinaire était attribué au démon. » Alors les grands de la cour, Albuquerque, la reine et les frères du roi en tête, tentèrent de balancer la haute influence acquise par la maîtresse et de rompre cette liaison. Une ligue formidable se forma contre don Pedro et échoua complètement ; Albuquerque et ses partisans furent chassés de la cour et leurs emplois donnés aux parents de la favorite. Diego de Padilla, frère de Maria, fut nommé grand chambellan, puis grand maître de l’ordre de Calatrava ; Jean de Padilla, son autre frère, fut fait grand maître de Saint-Jacques, à la place de don Frédéric, frère du roi, quoiqu’il fût marié : dérogation sans exemple aux lois de l’ordre. Blanche de Bourbon fut enfermée-dans un château fort, comme coupable de connivence avec la ligue des princes, et.bientôt après la jeune reine mourut empoisonnée.

Doña Maria survécut peu à celle dont elle avait causé la mort. Elle expira la même année que sa victime, dans les premiers jours de juillet 1361. Son corps fut inhumé avec une pompe royale dans le monastère de Notre-Dame d’Estervillo, dans la Vieille-Castille, et plus tard transféré dans le lieu de sépulture dos rois de Castille, car, l’amour survivant à la mort de sa maîtresse dans le cœur de don Pedro, il avait déclaré qu’un mariage secret l’unissait à Maria de Padilla. Il fit même reconnaître comme son successeur légitime un fils qu’il avait eu de sa maîtresse, mais qui mourut peu de temps après sa mère.

Padilla (MARIA), tragédie en cinq actes et en vers, d’Ancelot (Comédie-Française, 29 octobre 1838). Cette estimable composition débute par le songe classique : Maria Padilla, innocente et pure jeune tille, raconte qu’elle rêve chaque nuit d’un bel inconnu qui la prend par la main et la fait asseoir sur un trône. À force de songer qu’on l’enlève, Maria est toute prête à passer du rêve à la réalité. Elle apprend le soir même que don Pèdre, le roi de Castille, vient pour l’enlever ; et, au lieu d’avertir son père et son frère, elle ouvre la porte au séducteur, elle reçoit le roi dans sa propre chambre, puis, après quelques instants passés à se défendre, tant bien que mal, elle consent à épouser le roi en secret et à le suivre comme sa maîtresse. La condition convient à Sa Majesté ; don Pèdre épouse Maria Padilla et il quitte le château avec elle. Amenée à la cour, Maria donne des fêtes sans fin, bals, concerts, festins ; elle distribue toutes les grâces, .elle reçoit chez elle tous les seigneurs du royaume, elle est folle de joie, elle gouverne l’État au milieu des plaisirs. Divers incidents surviennent coup sur coup : ici c’est don Pèdre qui poignarde un homme, parce que cet homme lui a déplu, et uniquement pour justifier un peu le nom de Cruel ; plus loin, c’est le peuple qui s’entasse sous les fenêtres de Maria Padilla en criant : • Meure la favorite ! »

Cependant, don Pèdre est obligé d’épouser Blanche de Bourbon. Le dénoûment a lieu à l’église, pendant la cérémonie nuptiale ; l’auteur a fait en cela violence à la vérité historique. Au moment même où don Pèdre va jurer foi et fidélité à Blanche de Bourbon, Maria Padilla, que rien n’arrête, se précipite. Elle s’empare de la couronne préparée et la met sur sa tête, déclarant qu’elle est la femme du roi, qu’elle est la reine, puis elle se tue d’un coup de poignard. Cet ouvrage obtint un honorable succès, grâce au mérite de certaines situations et aux beautés vraiment tragiques de la versification.

Padilla (MARIA), opéra italien, musique de Donizetti, représenté à Milan en 1841. Cet ouvrage renferme un duo de femmes délicieux, souvent intercalé dans d’autres ouvrages, et qui a été chanté avec un grand succès aux Italiens, à Paris, par Mmes  Persiani et Castellan.


PADILLA (don Juan (DE), l’un des chefs de la ligue castillane contre Charles-Quint, mis à mort à Villaflor en 1522. En 1520, Tolède et après elle plusieurs villes de la Castille se soulevèrent pour le maintien de leurs libertés communales. Padilla, placé k la tête de l’insurrection, marche au secours de Ségovie, convoque une assemblée de toutes les villes à Avila et organise la Sainte - Ligue des communes. Il s’empare ensuite de Tordesfllas et de Valladolid, puis promulgue les décrets des commwieros au nom de Jeanne la Folle, tombée en son pouvoir. Charles-Quint, alors en Flandre, consent à quelques concessions, qui détachent de la ligue quelques nobles et une partie du clergé, irrités, d’ailleurs, de la couleur démocratique prise par le mouvement. De part et d’autre, on se prépare à la lutte : Charles-Quint fait avancer des troupes pour dissoudre la ligue ; Padilla, manquant d argent pour l’entretien de ses soldats, s’empare des trésors de la cathédrale. Cet acte vigoureux détache définitivement de lui le clergé et même un grand nombre de ses soldats. Il n’en livra pas moins la bataille de Villaflor, mais fut vaincu et fait prisonnier (1522), après des prodiges de valeur. Dès le lendemain, il eut la tète tranchée, sans jugement. Il vit les apprêts de son supplice avec un calme héroïque, consola ses compagnons et écrivit deux lettres, l’une à sa femme et l’autre a la ville de Tolède. Les historiens, même du parti contraire, les ont trouvées d’un style si noble et si éloquent qu’ils n’ont pu s’empêcher de les rapporter. Toutes les villes de l’Union se soumirent, à, l’exception de Tolède, où se trouvait Maria Pacheoo, noble et héroïque épouse du martyr ; elle leva des troupes et continua la lutte ; mais l’absolutisme royal devait triompher facilement d’une cause qui s’abandonnait elle-même, et Maria Paeheuo (v. ce nom) ne put que donner au monde un exemple sublime de courage et dé dévouement patriotiques.

PADILLA (Laurent DE), hagiographe espagnol, né à Antequera, province de Séville, vers 1485, mort vers 1540. Il devint archidiacre de Ronda et historiographe de Maiaga. Padilla s’occupa presque constamment de l’étude des antiquités romaines etdé recherches sur les grandes familles de l’Espagne. Parmi ses ouvrages, qui ont été mis à contribution par les chroniqueurs espagnols postérieurs, nous citerons : Calalogo de tos santos de E$paîta (Tolède, 1538, in-fol.) ; El libro primero de las antiguedades de Espana(alence, 1669, in-12) ; la Bisioria gênerai de Espaûa, etc..

PADILLA (François de), historien espagnol, neveu du précédent, né à Antequera, province de Séville, en 1527, mort dans la même ville en 1607. Après avoir professé la théologie à Séville, il obtint un canouicat à Maiaga et l’emploi de chapelain du palais royal à Tolède. Ses principaux ouvrages sont : I/istoria ecclesiastica de Espaûa (Maiaga, 1605, 2 vol. in-fol.) et Concitiorum omnium index, chronographia, seu epilome (Madrid, 1587, in-4").

PADILLA (Pedro de), poSle espagnol, né à Linares vers le milieu du xvie siècle, mort vers 1600. Ami de Cervantes, rival souvent heureux de Garcilaso, Padilla acquit la réputation d’un des meilleurs poètes bucoliques de l’Espagne, puis renonça tout à coup au monde pour entrer dans un couvent de carmes (1585). Ses poésies sont remarquables par 1 esprit, la verve poétique, la facilité de la versification. Nous citerons de lui : Tesoro de varias poesias (Madrid, 1575, in-8o) ; Eglogas pasloriles (Séville, 1582, in-4") ; Jardin espiritual (Madrid, 1585) ; Grandezas y exceleucias de la Virgen (Madrid, 1587, in-4o).

PAD1NB s. f. (pa-di-ne). Bot. Syn. de zoNaire, genre d’algues.

PADIIS’UM, ville de l’Italie ancienne, sur le Padus, sur les limites de la Gaule Cisalpine et de la Vénétie. C’est actuellement le village italien de bondeno.

PADISCHAH ou PADISHA s. m. (pa-di-cha — mot persan qui signifié monarque ; depad, protecteur, et deicAaA, roi). Titre du sultan ou empereur des Turcs :

Écoute-moi, vizir de ce» guerriers sans nombre, Ombre du padischah qui de Dieu même est l’ombre.

V. Huoo.

I ! Titre que le sultan donne au souverain de la France, aux empereurs d’Autriche et de Russie, et qu’il réservait autrefois au premier de ces trois monarques.

PADJ1TAN, ville de l’Océanie, dans la Malaisie néerlandaise, sur la côte méridionale de l’Ile de Java, à 460 kilom. S.-E. de Batavia, ch.-l. de la sous-résidence de son nom ;

PADO

5,000 hab. Récolte et commerce de café, poivre et gingembre.

PADMA s. m. (pa-dma). Bot. Nom que porte, dans l’Inde, le nélumbium magnifique.

PADOLLE s. f. (pa-dq-le). Moll. Genre de gastéropodes, formé aux dépens des haliotides.

PADORANI (Elideo), médecin italien, né à. Forli, mort à Bologne en 1576. Il prit les grades de docteur en médecine et de docteur en philosophie, et laissa, entre autres ouvrages : Curationes et consilia in curandis particuiaribusmorbis (Leipzig, 1697) ; Desuperfiuo fluxu ; De variis morborum généribus, etc.

PADOTA s. f. (p’a-do-ta). Bot. Genre de labiées.

PADOU s. m. (pa-dou— du nom de la ville de Padoue, où l’on a fabriqué d’abord ces rubans). Comm. Ruban fil et soie : Deux mètres de padou. Border des rideaux avec du padou.

PADOUACANNs.m. (pa-dou-a-kann). Mar. Navire malais à deux ou trois mâts. Il On l’appelle aussi PADOUHANN.

PADOUAN, ANE s. et adj1. (pa-dou-an, a-ne). Géogr. Habitant de Padoue ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants : Les Padooans. L’univerJifé padouanb.

— Linguist. Un des dialectes italiens, intermédiaire entre le vénitien et le lombard.

— Nuinism. Médaille padouane ou substantiv. Padouan ou Padouane, nom donné à des imitations de pièces antiques faites au xvio siècle par le graveur Giovann à Cavino, surnommé le Padouan, parce qu’il était né à Padoue, ainsi que par son fils, Octaviano Cavino, et par son associé Alessuiidro Bassiano. Il Nom donné également à des imitations du même genre dues à d’a’utres artistes, surtout à Michel Dervieux, de Florence, à Carteron, de Hollande, à Cogornier ou Cogonnier, de Lyon, etc.

— s. f. Chorégr. Danse usitée à Padoue.

— Encycl. Numism. Les padauanes o’nt été frappées avec des coins modernes gravés avec un talent trèS-remarquable, «t paraissent avoir été faites plutôt pour traduire en quelque sorte l’art ancien que pour tromper les amateurs. Ces pièces, toutes de bronze et, en général, de grand module, sont les copies des plus belles médailles du haut-empire. • On les reconnaît aux caractères suivants : 1° les dans sont moins épais que sur les originaux ; 2° la conservation des types est toujours à fleur de coin ; 3» les légendes sont formées de lettres qui, par leur forme, indiquent une époque moderne ; 4° la patine ou vernis, qui couvre la plupart des bronzes antiques, n’existe pas le plus souvent ; quand, par hasard, on a voulu simuler cette patine, on n’est parvenu qu’a recouvrir le métal d’une sorte d’enduit noirâtre et d’un aspect gras, qui s’enlève facilement avec une pointe ; la patine antique, au contraire, est brillante et adhère au bronze de manière à ne pouvoir être enlevée sans rayer ce dernier ; 5° les bords du flan ont été arrondis à la lime, et cette opération laisse des traces qu’il est impossible de faire disparaître complètement ; 6° les bronzes padouans ont, dans leurs contours, une régularité qui ne se trouve presque jamais sur les monnaies et les médailles authentiques. • (Barthélémy.)

PADOUAN (le), ancien pays de l’Italie au moyen âge, dépendance da la république de Venise, situé entre le Trévisan au N., le Véronèse à l’O., la Polésine et le Rovigo au S., le Dogado à l’E. ; çh.-l., Padoue.

PADOUAN (le), graveur italien. V. CAVINO.

PADOUE, en latin Patavium, en italien Padona, ville du royaume d’Italie, ch.-I. de la province et du district de son nom, à 35 kilom. O. de Venise, sur le Bacohiglione, qui s’y partage en deux bras, le Pïovego et la Roncafetta, par 45» 24’ de latit. N. et 9° 31r de longit. E. ; 51,737 hab. Siège d’un évêché suffragant de Venise. Université, célèbre, fondée en 1222. par l’empereur Frédéric II et illustrée par ses professeurs : Galilée, Guglielmini, Fallopius, etc., et plus encore par ses élèves, tels que : Dante, Pétrarque et le Tasse ; bibliothèque publique de 100,000 volumes ; observatoire astronomique ; académie des sciences et des arts ; musée d’inscriptions ; jardin botanique ; plusieurs collèges ; nombreux couvents, etc. Hôtel d’invalides et bel hospice. Sauf la fabrication des étoffes de soie, des rubans et des cordes de boyau, l’industrie n’y a qu’une faible importance ; mais le commerce des grains, des huiles, des vins et des bestiaux y est très-considérable. Les affaires qui s’y traitent au mois de juin, pendant la foire Saint-Antoine, s’élèvent à un chiffre très-important.

La ville de Padoue est de forme triangufaire et possède sept portes, qui sont toutes dignes d attention. Elle s’étend dans une belle plaine d’une grande fertilité, reliée k l’Adige et aux lagunes de l’Adriatique par des canaux. Ses fortifications datent du xvie siècle ; deux de ses bastions, appelés Cornaro et Sainte-Croix, œuvre de Sammiohelli, passent pour deux chefs-d’œuvre d’architecture militaire.

— Hist. Padoue passait dans l’antiquité romaine pour avoir été fondée par Anténor, après la prise de Troie ;

Hic tamen Me urbem Palavi eedesque locavit.

PADO.

dit Virgile (JFueïrfe, I, 243), en parlant du fabuleux frère de Priam.

On donna à cette ville le nom de Patavium, du marais Patina, sur lequel elle fut construite. Strabon assure que c’était une des plus célèbres villes d’Italie, qu’elle pouvait mettre une armée sur pied et qu’elle renfermait plus de 500 personnes de l’ordre équestre, ce qu’on ne voyait dans aucune.autre ville. Les.troupes de Patavium contribuèrent beaucoup au salut de Rome lorsque cette dernière tomba au pouvoir des Gaulois. Les Romains lui accordèrent le droit de bourgeoisie en 705 de la fondation de Rome, époque à •laquelle la ville fut inscrite dans la tribu Fabienne. Tite-Live y naquit en 59 av. J.-C.

Lors des invasions barbares, Alaric et Attila la mirent au pillage ; plus tard, les Lombards la détruisirent ; enfin, elle tomba au pouvoir de Charlemagne. En 900, les Hongrois la ravagèrent ; cinquante ans plus tard, Padoue dépendait de l’empereur Othon. Au xil» siècle, elle se constitua en république indépendante et entra dans la ligue lombarde ; mais, dès 1257, elle était de nouveau réduite à "subir le joug d’un gouverneur impérial, Ezzelino, dont la tyrannie insupportable ne tarda pas à soulever la population. Aidée des secours envoyés par le pape, Padoue se débarrassa encore une fois de ses oppresseurs ; son armée s’empara successivement de Vicence, de Feltre et de Bellune ; enfin Trente se soumit à son obéissance. Après une période de prospérité toujours croissante, lea luttes intestines des grandes familles rivales, luttes si fréquentes dans les grandes cités italiennes du moyen âge, aboutirent & faire tomber Padoue sous la tyrannie de Cane délia Scala, puis sous celle de Carrara. Dès lors son histoire n’est qu’une suite de querelles continuelles, auxquelles mit fin, au xv<= siècle, son occupation par les Vénitiens, qui s’y introduisirent par trahison. Les Vénitiens la fortifièrent avec soin et, en 1509, elle put soutenir avec succès les attaques de l’empereur Maximilien. Les Français s’en emparèrent au commencement de la Révolution et, à la formation du royaume d’Italie, elle devint le chef-lieu- du département de la Brenta. Après les événements de 1815, elle fit partie du royaume Lombard-Vénitien et resta sous la domination de l’Autriche jusqu’en 1866. D La province de Padoue, division administrative du nouveau royaume d’Italie, est comprise entre les provinces de Trévise au N., de Venise à l’E-, de Rovigo au S., de Vicenco et de Vérone a l’O. Elle est subdivisée en huit districts, renferme 104 communes et une population de 304,732 hab., répandus sur une superficie de 2,143 kilom. carrés. Le sol, généralement uni, excepté vers l’O., où se trouvent les monts Euganéens (v. ce mot), est arrosé par la Brenta, le Bacchiglione et plusieurs canaux de navigation et d’irrigation. On y fait des récoltes abondantes en blé, maïs, riz, vin, fruits excellents, soie, chanvre et fin ; on y voit de beaux et vastes pâturages qui nourrissent un nombreux bétail. Les principales branches de l’industrie manufacturière sont la fabrication des draps, des lainages, le moulinage et le tissage de la soie, la fabrication des toiles.

Bien que, depuis quelques années, elle ait été considérablement embellie, cette ville, l’une des plus anciennes de l’Italie, est généralement mal pavée et renferme bon nombre de rues eHroites et obscures, que de3 arcades assombrissent encore. Les places principales sont : la piazza dei Signori, qui occupe le centre de la ville et tire son nom du palais des Carrara, seigneurs de Padoue (on y voit le palais del Capitano, la loggia del Consiglio, le portique de Biaggio Ferrarese et une colonne antique) ; la piazza délie Uve, où l’on remarque des fresques de Campagnola ; le prato délia Valle, planté d’arbres, entouré de courants d’eau et orné de 74 statues de célèbres Padouans et autres Italiens, et la piazza del Santo, au devant de l’église de Saint-Antoine, où s’élève la statue équestre d’Érasme Narni, connu sous le nom de Gattamelata, célèbre condottiere qui défendit, en 1438, Venise contre Sforza. « Cette statue en bronze, d’un style.vigoureux, par Donatello, est, dit M. J.-A. Du Pays, la première qui ait été fondue en Italie, »

Padoue renferme un grand nombre d’édifices remarquables ; la plus ancienne de ses merveilles architecturales est l’église Saint-Antoine, appelée communément le Saint, et l’un des plus beaux sanctuaires de l’Italie. Elle est placée sous l’invocation du thaumaturge saint Antoine de Padoue, qui mourut dans cette ville en 1231. Commencée au xwe siècle, sur les plans de Nicolas de Pise, elle a été continuée à ditférentes époques, ainsi que le révèle sa construction. Sept coupoles, ajoutées au xve siècle, qui lui donnent k l’extérieur l’aspect d’une mosquée, la surmontent ; celle du centre est conique. Sur chaque flanc s’élèvent deux campaniles très-légers. Quant k la façade, récemment restaurée, elle présente, dit un archéologue contemporain, ■ une petite porte centrale à plein cintre, qu’écrasent à droite et à gauche quatre grandes arcades ogivales aveugles, aux voussures de brique, anguleuses et sèches. Au-dessus règne une galerie assez monotone, que couronne un pignon maladroitement percé d’un œil-de-bœuf et de deux fenêtres. > Le dessus de la grande porte est orné des figures de saint Bernardin et de