Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

m

PANÏ

destinée à disparaître de sitôt du sein de la société. Rien qu’en France, on en pourrait classer une infinie variété, surtout parmi ceux qui ont embrassé la carrière politique. Le gouvernement tire la ficelle, et le pantin, quel que soit son âge ou sa qualité, gambade comma une fleure île carton.

Pondus do Vioictio (lus), opéra-bouffe en un acte, paroles de Létm Battu, musique de A. Adam (Bouffes-Parisiens, 29 avril IS56). C’est une gentille partition. Dans ce milieu d ? pierrots, de polichinelles, de magiciens et de Colombines, le compositeur est à son aise. Ses mélodies claires et faciles, son instrumentation fine et déliée sont à leur place et produisent un effet très-agréable. On a applaudi à juste titre l’air de Violette a son serin : Canari, mon chéri ; le rondo d’Aleofribas : Eu ce monde, à la ronde, et, l’air : Pierrot est un joli pantin, que nous donnons ici.

AlUgro. Refrain

J^ÔEjgEÈgEEja^

tin :

Pier-rot est un jo - li pan-Au re- gard vif, a l’œil mu

t-

tin, Chan-tant, dan-sant soir et ma

tin. Il n’un-gçn - dre pas le cha

Izzrr.

m^mm^^ë

grin ! Pier-rot c»(un jo - li

pan ■

m^^^^m

tin, Au re- gard vif, a l’œil mu

tin ; Chantant, daa-sant soir et ma PËy^iÈfeÉiii

tin, il n’engen - dre pas le cha ■ Fin.

jjJËgg^flEEaBfefeS

grin !

l«r Couplet. Il est, dit •

iiiiiÊiiiËÈÉÉÉ

— on, d’humeur cas - san - te Et très-inflara - ma- ble par - fois. Est- ce dono

ÉipÈag

eho. — se sur - pre- naa- te Qu’on brûle

quand on est de bois ? Pier-rot est

nEUXlÈUE COUPLET.

À la guerre, par la mitraille, A-t-il quelque membre cassé ? Il s’en moque ! après la bataille, Par un neuf il est remplacé ! Pierrot, etc.

PANTIN, cli.-I. de cent, du départ, de la Seine, atrond. et à 7 kilorn. S.-E. do Saint-Denis, à 2 kilom. du mur d’enceinte de Paris, près rducanalde l’Oureq etriu bois de Romain villepop.ugg ! ., 12,309 bab.— pop. lot., 1 ?,337 hab ! Fabrication d allumettes chimiques, chaux hydraulique, serrurerie, conserves, cuirs vernis, chocolat, produitschimiques.poudrette. Commerce de bestiaux et de poudrette. Dans les plus anciens titres qui font mention de ce village et qui remontent au xic siècle, Pantin est désigné sous Je nom de Penlhinum. Quelques souvenirs historiques se rattachent à cevillage, mais aucun, digne de remarque, ne remonte au delà du premier Empire. En 1806, après la bataille d’Ausierlitz, la garde impériale, avant de fuire son entrée dans Paris vint camper dans la plaine et dans le village de Pantin.- En 1SOS, le canal de l’Oureq, voisin du village, inonda pendant tout 1 été la plame de Pantin ; il en résulta que les plantes qui couvraient cette plaine se putréfièrent et que les exhalaisons pestilentielles qui ne cessaient de s’en échapper amenèrent une épidemie désastreuse dans tout le paya. Enfla,

PANT

en 1814, Pantin fut le théâtre, avec d’autres villages de la banlieue parisienne, de la bravoure des troupes françaises, essayant par un suprême effort de repousser l’invasion des alliés. Le 2$ nmrs 18U, le général Compans s’établit dans Pantin et le lendemain, dès le matin, les troupes russes se postèrent devant la village ; le 30, le combat s’engagea sur toute l’étendue de la ligne, depuis Vincennes jusqu’à Montmartre. La cavalerie ennemie n’ayant pu se développer à cause des accidents de terrain, les Français profitèrent aussitôt de cet avantage et par un feu meurtrier, presque à bout portant, détruisirent le premier bataillon de tirailleurs qu’on leur opposa. Un nouveau bataillon frais s’élance avec furie pour venger le précédent ; lu poignée d’hommes dont dispose le général Compans le reçoit sur ses baïonnettes, et alors commence une lutte corps à corps et pour ainsi dire d’homme à homme. Cette lutte effroyable dura deux heures, au bout desquelles Pantin pris, perdu, repris par les Russes, demeura encore au pouvoir des Français. Au même instant, le bruit de la victoire remportée à Beileville sur les Prussiens par le duc de Raguse se répand dans nos rangs. Animés par ce double succès, les Français se lancent étourdimentàlapoursuiiedes Kusses en fuite ; mais bientôt ils rencontrent de nouvelles troupes fraîches, et sont obligés de reculer devant les gardes prussienne et badoise. Le général Compans rentre dans Pantin ety recommence son héroïque défense. Le combat redouble d’acharnement. La mêlée redevient furieuse. Enfin, le prince Eugène de Wurtemberg envoie contre ce petit groupe de héros des troupes en nombre tellement considérable, que le général Compans fait sonner la retraite et est forcé d’abandonnerle village. Il remonte à l’est, envoie demander ses ordres au duc de Raguse, reçoit quelques renforts et retombe bientôt sur Pantin -avec une rapidité et un élan tels, qu’il déloge les bataillons russes et reconquiert en moins d’une heure le village envahi. Mais, pendant ce temps, l’ennemi remportait à RomainviUe un avantage décisif. Les bataillons vainqueurs se replient vers Pantin, qu’ils attaquent tous ensemble et l’héroïque poignée des défenseurs français, qui ne veut pas lâcher pied, est sabrée et massacrée. Inutiles sacrifices ! La capitulation de Paris fut signée le lendemain. Le 31 mars, l’empereur do Russie et le roi de Prusse se rendirent à Pantin avec leur état-nuijor et y reçurent les maires de Paris. C’est de Pantin qu’ils partirent a midi pour faire leur triomphale entrée dans la capitale. L’année suivante (1815), Pantin fut occupé pendant trois mois par des troupes anglo-écossaises et exposé à tous les désastres d’une occupation militaire. Malgré tes souvenirs glorieux que nous venons de résu-r mer, Pantin a toujours eu le privilège d’égayer la verve railleuse des Parisiens, sans doute à cause de son nom qui prête volontiers à la plaisanterie. Dans un vaudeville intitulé Risette, M. About a lui-même sacrifié à ce préjugé, en intercalant la chanson devenue populaire et qui commence par ces vers : À Paris, prés de Pantin, Je naquis un beau matin De décembre, etc. Enfin, Pantin a été le théâtre, en septembre 1869, d’un crime qui a eu un grand retentissement. V. Troppmann.

PANTINE s. f. (pan-ti-ne).Techn. Réunion d’un certain nombre d’écheveaux ou de floties de soie : Quatre PANTtNus forment une main, et vingt mains composent un paquet. C’est par suite du mettage en main que les matteaux perdent leur nom et deviennent des pantines. (Maigne.)

— Bot. Nom vulgaire d’une espèce d’ophrys.

PANTINE, ÉE (pan-ti-né) part, passé du v. Pantiner. Lié en partie : Ëçheveaux PANTINES,

PANTINER v. a. ou tr. (pan-ti-né — rad. pantine). Techn. Mettre en pantin© : Pantiner des écheveaux.

Pantinois, OISE s. et adj. (pan-ti-noi, oi-2e). Géogr. Habitant de Pantin ; qui appartient à Pantin ou à ses habitants : Les Pahtinois. La population pantinoisb.— Argot. Parisien.

PANTINURE s. f. {pan-ti-nu-re — rad. pantine). Techn. Nom donné par les mouliliieiw à un petit lien qu’ils attachent aux pantines : C’est au muyen de nœuds faits à la paNtikurk gue Von iitdique le degré de finesse de la soie. (Maigna.)

PANTOCHATOR s. m. (pan-to-kra-(or-du préf. panto, et du gr, kralos, chef, maître). Mythol. gr. Surnom de Jupiter.

— PANTODACTYLE s. m. (pan-to-da-kti-ie

— du préf. panto, et du gr. daktulos, doigt). Eipét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des chalcidiens, dont l’espèce type habite Buenos-Ayres.

PANTOGAME s. m. (pan-to-gVme — du pref. panto, et du gr. gamos, noce). Animal qui recherche indifféremment toutes les femelles de son espèce : Les chiens, les chats, les moineaux sont d’insatiables pantogames (Maquel.)

PANTOGAMIE s. f. (pnn-to-ga-ml — du préf. panto, et du gr. gamos, mariage). Zool.

PANT

Mœurs des animaux qui s’accouplent indifféremment et sans choix avec les individus de l’autre sexe.

PANTOGÈNE s. f. (pan-to-jè-ne — du préf. panto, et du gr. genos, origine). Miner. Se dit des cristaux dont tous les bords et tous les angles ont éprouvé un décroissêment : Minéral PANTOf.ÈSB.

PANTOGONIE s. f. (pan-to-go-nt — du préf. panto, et du gr. gônia, angle). Géom. Trajectoire réciproque qui se coupe toujours elle-même sous un angle rentrant.

PANTOGRAPHEs. m. (pan-to-gra-fe — du préf. panto, et du gr. graphe, je décris). Géom. Instrument servant à copier mécaniquement des figures, soit en grandeur égale, soit en réduisant ou en agrandissant le modèle dans un rapport voulu.

. — Sculpt. Pantographe des sculpteurs, Appareil servant à mettre au point les statues et les bustes.

— Encycl. L’emploi de cet appareil remonte à la fin du xvi» siècle, époque à laquelle le peintre Georges de Dillmgeti le mit en pratique. Le jésuite Scbeiner appliqua, dit-on, cet instrument à la reproduction des solides ; il en publia une description en 1631. En 1743, Langlois le perfectionna et l’amena à peu près à, la forme qu’on lui donne encore aujourd’hui et que représente la figure ci-dessous. Depuis cette époque, on a combiné les organes dont il se compose de façon à lui faire reproduire, non-seulement des dessins et des plans, mais encore à obtenir une surface semblable à uns surface donnée ; cette dernière application a été réalisée par M. Collas dans son ingénieuse machine à réduire les statues.

Le pantographe se compose essentiellement de deux règles ab, af, articulées en a, et de deux règles plus courtes cd, ed, articulées sur les premières en des points fixes c et e, de telle façon que ac = cd = ed = ae, c’est-à-dire que, quel que soit le mouvement donné au système, aetfe conserve toujours la forme d un losange. La règle erfest traversée en un point variable A de sa longueur par un axe vertical fixé à un plomb et qui constitue un point fixe pendant le travail de l’instrument ; en un point g de ab est un calquoir avec lequel on suit la trace du plan a, reproduire, et en un point i de af est un crayon qui reproduit les mouvements donnés au calquoir g, h une échelle qui dépend des positions relatives de ce dernier, du pivot A et du crayon i.

Dans la figure ci-dessus, on peut remarquer que le calquoir g et le pivot A ont été disposés dans des positions quelconques ; la droite qui passe par ces deux points va couper la règle af en un point t, dont la distance le est constante. En effet, imaginons par le point À une parallèle fik à a’ ; ghi étant une droite, les triangles kkg, ehi sont semblables et donneront

kg ek

M = e7'

d’ou. eAx&A «AxM

et

kg

mais kh = ae ; on a donc

ag — ek'

eh y. ae

ag — eh

Ainsi eh, ae, ageh étant des quantités invariables, ei, qui ne dépend que d’elles, sera constante et indépendante de la valeur des angles, et, quelle que soit l’inclinaison que prenne la droite gh par le jeu de l’instrument, cette droite passera toujours par le point i dont la distance à l’articulation e ne dépendra que des positions données au traçoir^et au pivot A. Kn outre, les triangles t’eA, iag ayant toujours leurs côtés parallèles seront toujours semblables, quels que soient les angles des règles ab, af, cd, ed ; d’où

Ai

ae

elest-à-dire que les distances respectives au pivot du calquoir et du crayon sont entre elles dans le rapport constant *¥-, de sorte que

te toute figure décrite par le traçoir est reproduite semblable par le crayon. On peut, sans déplacer le calquoir, opérer les réductions à n’importe quelle échelle ; en eflfet, il suffira alors de faire varier la position du pivot A sur la règle ed et celle du crayon t sur af.

S’il s’agissait d’augmenter les figures, on mettrait Te calquoir a la place du crayon.

Le pantographe de M. Collas pour la réduction des statues se compose d’une barre en bois dans laquelle sont pratiquées des rainures longitudinales, munies l’une d’une tou PANT

che et l’autre d’un outil, qui peuvent glisser sous l’action d’une vis. L’extrémité de cette barre est terminée par un joint universel qui lui permet de prendre toute direction. De cette extrémité part une bielle articulée, qui en porte deux autres également articulées, l’une à la touche, l’autre au burin, de telle façon que l’on ait toujours des triangles semblables. Pour obtenir une réduction, ’on place le modèle devant la touche, sur un plateau garni d’une roue dentée, et devant l’outil une musse molle sur un second plateau garni d’une roue dentée égale & la première ; ces roues dentées étant conduites par une même vis qui leur fait faire des rotations égales autour de leur axe, et les plateaux étant disposés de manière que l’outil et la touche correspondent à deux circonférences dont les rapports soient dans le rapport des divisions de la bielle incliuée, fixée à l’extrémité de la barre à eoulisse, il est clair que la touche et le burin traceront une succession de courbes toujours semblables et semblablement placées.

PANTOGRAPHIE s. f. (pan-to-gra-fî - rad. pantographe). Géogr. Art ou manière de se servir du pautographe.

— Techn. • Art de copier mécaniquement toutes sortes de dessins.

— Philol. Collection de tous les alphabets.

PANTOGRAPHIQUE adj. (pan-to-gra-fike — rad. pautographie). Géom. Qui a rapport au pautographe ou h la paniographie : Opération pantographique. Dessin pantogra-

l’HlQUIi.

FÂNTOGRAPHIQUEMENT adv. (pan-togra-ri-ke-nmn — rad. pantographique). Avec le secours du pantographe : Figure reproduite

PANTOGRAPHIQDBMBNT.

PANTOIEMENT s. m. (pan-tol-man — rad. pantois). Fauconn. Asthme qui attaque les oiseaux de fauconnerie.

PANTOIRE s. f. (pan-toi-re). Mar. Manœuvre dormante, capelée sur^es bas mats,

PANTOIS, OISE adj. (pan-toi, oi-ze. — Ce mot vient probablement du celtique : armoricain paitt, pression, de la racine sanscrite pafA, fouler, ou bien de la racine pat, panth, étendre. Delàtre croit, en etl’et, que ce mot se rapporte au latin pondère, étendre, ouvrir, de la racine sanscrite panl, pat, étendre, d’où le grec petaâ, pilnaâ, et aussi le latin pateo, être ouvert, probablement alliée à la racine pan, étendre, lithuanien pynti, etc.). Hors d’haleine : Être tout pantois pour avoir couru.

— Fam. Ahuri, stupéfait, interdit : Rester

tOUt FANTOrS.

PANTOJA, peintre espagnol. V. Lacrbz (Jean ne).

PANTOLIE s. f. (pan-to-lî — du préf. pant, et du gr. otos, entier). Entom. Genre d’insectes coléoptères peniamères, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées, comprenant trois espèces qui habitent Madagascar.

PANTOMÈTRE s. m. (pan-to-mè-tre — dtl préf. paulv, et du gr. meiron, mesure). Géom. Instrument en usage pour mesurer toutes sortes d’angles et pour mener des perpendiculaires.

— Encycl. Le pantomiire se compose d’un cylindre en laiton de om,09 de hauteur sur om,07 de diamètre, divisé en deux-parties par un plan perpendiculaire à son axe. La partie inférieure, qui est fixe, reçoit une douille par laquelle on dispose l’instrument sur un pied ordinaire à trois branches, ou sur un simple piquet. Son bord supérieur est divisé en 360" ; au-dessous du zéro est une fente correspondant & une fenêtre placée sous la division ISO" et au rniiieu de laquelle est tendu verticalement un fil de soie. La partie supérieure tourne au moyen d’un petit engrenage que l’ait mouvoir une vis ; elle porte un vernier de no divisé en 15 parties, qui permet d’obtenir les angles à t minutes près, et est percée de deux fentes et de deux fenêtres corres- ■ pondant les unes à o<> et à 180», et les autres à 90* et à 270», ce qui donne immédiatement des directions perpendiculaires. Cet instrument, qui remplace avec avantage l’équerre d’arpenteur, ne suffit pas lorsqu’il s’agit d’une triangulation comprenant une étendue de quelques lieues, ou même si l’on est forcé, par les accidents locaux, de former une série de triangles s’appuyant les uns sur les autres ; mais, dans la pratique ordinaire, il rend des services très-marqués, en ce qu’il sert à la fois d’équerre et de graphomètre. Pour faire usage de cet instrument, on le fait tourner tout entier sur sa douille, de manière à mettre la ligne de visée inférieure dans la direction de la ligne donnée ; puis, faisant tourner le cylindre supérieur seul à l’aide de la vis, on amène sa ligue de foi dans la direction de la ligne qui coupe la première et l’on obtient ainsi l angle que ces deux lignes font entre elles, en le lisant sur le limbe divisé, à l’aide

intérieure sur l’alignement donné, on fait tourner le cylindre supérieur jusqu’à ce que sa fente o° vienne en 90", et par suite que la fenêtre eorresuoude à 870° ; les deux lignes de visée étant alors à angle droit, on a la direction de la perpendiculaire demandéa.