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sectes diptères némocères, de la famille des tipules, comprenant dix espèces, dont la plupart habitent la France et l’Allemagne.

PACHYRRH1ZE s. f. (pa-kir-rt-ze — du préf. pachy, et du gr, r/tiza, racine). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses, tribu des phaséolées, comprenant des espèces qui croissent dans l’Asie tropicale.

—.Encycl. Les pachyrrhizes sont des sousarbrisseaux grimpants, a feuilles trifoliolées, a fleurs violacées ou bleuâtres, de médiocre grandeur, en grappes axillaires ; le fruit est une gousse comprimée, allongée, renfermant sept ou huit grains réniformes. Ces végétaux, voisins des doliques, habitent la Chine, la Cochinchine, les Moluques, etc. La paehyrrhize anguleuse a été autrefois cultivée aux Antilles et à l’Ile de la Réunion, pour ses grosses racines, employées comme aliment, bien que ses graines fussent réputées malfaisantes. Aujourd’hui ces racines sont abandonnées aux porcs, ce qui a fait donner, par les créoles, à cette plante le nom vulgaire de pois-cochon. La paehyrrhize trilobée est assez généralement cultivée en Chine et en Cochinchine, où on mange ses racines volumineuses. La paehyrrhize des montagnes habite les forets montagneuses de la Cochinchine.

PACHYSANDRE s. f. (pa-ki-zan-dre — du

préf. pachy, et du gr. anêr, andros, mâle).

u *.9enre déplantes, de la famille des eupnorbiacées, inbu des buxées, originaire de

1 Amérique du Nord.

PACHYSAURE s. m. (pa-ki-sô-re — du préf. pachy, et du gr. sauras, lézard). Erpét. Genre de reptiles sauriens, de la famille des lacertiens, dont l’espèce type habite l’Afrique.

PACHYSCÈLÊ s. m. (pa-kiss-sè-le — du prêt, pachy, et du gr. skelos, jambe). Entoin. Genre d insectes coléoptères hétérowères, de la famille des mélasomes, tribu des pimélies comprenant une dizaine d’espèces, qui habitent l’Orient et la Barbarie. U Syn. de trichode, autre genre d’insectes.

PACHYSCHÈLE s. m. (pa-ki-skè-Ie — du prèf.pachy, et du gr. ckeilos, lèvre), Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des sternoxes, tribu des buprestides, voisin du genre brachys.

PACHYSOME s. m. (pa-ki-so-me — du préf pachy, et du gr. sàma, corps). Mamm. Genre de mammifères chéiroptères, de la famille des roussettes, formé aux dépens des ptéro. pes, comprenant cinq espèces, qui vivent h Java et à Sumatra : Les pachysomes ont des formes lourdes et trapues., (E. Desmarest.),

— Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées, dont l’espèce type vit au Cap de Bonne-Espérance.

— Crust. Genre de crustacés, formé aux dépens des grapses, et comprenant six espèces, dont le type vit dans les mers du Japon.

— Encycl. Mamm. Les pachysomes, ainsi que leur nom l’indique, sont caractérisés par un corps massif et de lourdes allures ; leur tête est courte, grosse, le museau épais, et la boîte cérébrale est également remarquable par la grosseur relative de son volume. Ils ont, de chaque côté, une dent de moins que les roussettes, et tandis que, chez celles-ci, les mamelles sont ^placées en dessous à l’insertion de l’humérus, elles sont situées, chez les pachysomes, en avant de l’insertion des bras. Parmi les cinq espèces de - ; e genre, qui toutes sont originaires de Java et de Sumatra on peut citer comme la plus connue le pachysome à courte queue (pachysoma brevicaudatum), long d’environ om.lû et ayant une envergure de Qm,30 à om,35. La partie supérieure de l’animal est d’un roux verdâtre, lé dessous est gris au ventre et d’un gris plus ou moins fauve aux flancs, à la gorge et aux cotes du cou ; les oreilles sont entourées d’un liséré blanc ; la queue dépasse à peine la membrane postérieure. Cette espèce semble être également répandue dans l’Jnde. Les autres espèces sont le pachysome mélanocépnale de Java ; le pachysome mammilèvre, à queue très-longue, de Sumatra et de Java ; le pachysome de Diard et -le pachysome de Duvaucel.

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famille des notacanthes, tribu des sicaires, dont l’espèce type habite l’Allemagne.

— s. f. Genre de plantes, de la famille des orchidées, tribu des épidendrées, comprenant des espèces qui croissent à Java.

PACHYTE s. f. (pa-ki-te — du gr. pachus, épais). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, tribu des lepturètes, comprenant environ quarante espèces, répandues, en Europe et dans le nord de l’Asie et de l’Amérique.

— Moll. Genre de mollusques acéphales à coquille bivalve, formé aux dépens des plagiostomes, qui paraît devoir être réuni aux spondyles, et que l’on trouve à l’état fossile dans ie terrain crétacé.

PACHYTÈLE s. m. (pa-ki-tè-le — du préf. pachy, et du gr. telos, bout). Entom. Genre d insectes coléoptères pentamères, de la famille des carobiques, tribu des braehinites, comprenant trois espèces qui vivent au Brésil.

PACHYTÉRIE s. f. (pa-ki-té-ri — du gr. pachuteros, plus épais). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, tribu des cérambycins, comprenant six espèces qui habitent l’Inde.

PACHYTÉRION s. m. (pa-ki-té-ri-on — du préf. pachy, et du gr. therion, bête sauvage). Mamm. Genre de mammifères édentés, dont l’espèce type se trouve au Brésil a l’état fossile.

PACHYTRIE s. f. (pa-ki-trt — du préf. pachy, et du gr. thrix, cheveu). Entom. Genre d insectes coléoptères pentamères, de la famille des lamellicornes, tribu des anthobies, dont 1 espèce type habite l’Australie.

PACHYTRIQUE s. m. (pa-ki-tri-ke — du pref. pachy, et du gr. thrix, trichas, poil). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, dont l’espèce type habite la Cafrerie.

PACHYSTACHYDE s. f. (pa-ki-sta-ki-de — du préf. pachy, et du gr. stacàus, épi). Bût. Genre d’arbrisseaux, de la famille des acanthacées, formé aux dépens des carmantines, et dont l’espèce type croit à la Guyane.

PACHYSTÉMON s. m. (pa-ki-sté-mondu pref. pachy, et du gr. stémon, filament). Bot. Genre d’arbres, de la famille des euphorbiacées, tribu des hippomanées, comprenant des espèces qui croissent au Japon,

PACBYSTIGME s. m. (pa-ki-sti-gme — du préf. pachy, et du gr. stigma, stigmate). Bot. Syn. d’oHEoPHiLB.

PACHYSTOLE s. f. (pa-ki-sto-le — du préf. pachy, et du gr. stolê, vêtement). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, tribu des ïamiaires, comprenant deux espèces, dont l’une vit en Europe et l’autre au Sénégal.

PACHYSTOME s. m. (pa-ki-sto-me — préf. pachy, etdugr. stoma, bouche). Entom. Genre d’insectes diptères brachocéres, de la

PACHYURE s. m. (pa-ki-u-re — du préf. pachy, et du gr. aura, queue). Erpét. Genre de reptiles sauriens, do la famille des geckomens, forme aux dépens des phyJlodaetyles, et dont 1 espèce type habite l’Australie.

— s. f. Mamm. Genre de mammifères insectivores, formé aux dépens des musaraignes, et comprenant plusieurs espèces qui habitent l’ancien continent : La pachyurë étrusque vit en Europe. (E. Desmarest.) ■ — Entom. Syn. de pachyrb, genre d’insectes coléoptères.

PACIAIRE s. m. (pa-si-è-re — du lat. pax, pacis, paix). Hist. ecclés. Délégué du- saint-siège auprès des princes auxquels le pape avait enjoint de garder la paix, u Prince charge par le pape de maintenir la paix dans certains États.

PACIAUDI (Paul-Marie), savant antiquaire italien, né à Turin en 1710, mort à Parme en 1785. Des l’âge de dix-huit ans, il entra dans 1 ordre des théatins, devint ensuite professeur de philosophie à Gênes, expliqua un des premiers en Italie etadoota les idées de Newton puis s’adonna pendant dix ans à la prédication’ Force par l’état de sa santé de renoncer à la chaire (1750), Paciaudi alla se fixer à Rome ou le pape Benoit XIV l’admit dans son intimité et le nomma membre d’une Académie qu’il avait fondée pour la recherche des anciens monuments. À partir de ce moment il s occupa principalement d’archéologie et de. belles-lettres et fonda sa réputation d’érudit par la publication de divers ouvrages dans lesquels on trouve une critique saine et judicieuse, une sagacité rare, beaucoup de méthode et de clarté dans la discussion. Sur le briiit de. sa renommée, le duc de Parme, don Philippe, le chargea, en 1761, de lui former une bibliothèque, dont il le nomma conservateur. Paciaudi acquit pour ce prince la collection de livres du comte Pertusali à Rome puis se rendit à Paris, où il fit l’acquisition d un.grand nombre d’ouvrages précieux. De retour à Parme, il remplit avec une telle ardeur la mission qu’il avait reçue, qu’au bout de six ans la bibliothèque de don Philippe contenait plus ds 60,000 volumes de tous genres, dont il dressa le catalogue raisonné. En 1763, il fut chargé de diriger les fouilles dans I ancienne ville de Veleia. Quatre ans plus tard, après l’expulsion des jésuites, il devint président des études dans le duché et s’attacha àmettrel’enseignementenharinonie avec 1 esprit de l’époque et les progrès de la science. Lorsque son ami le comte de Felino fut renversé du ministère, Paciaudi partagea sa disgrâce et fut destitué de ses fonctions de bibliothécaire et d’antiquaire du duc. U se retira alors à Turin ; mais, sur des instances pressantes, il retourna à Parme, où il fut réintégré dans ses fonctions et où u mourut d’une attaque d’apoplexie. Ce savant antiquaire était associé d» l’Académie des inscriptions de Paris et membre d’un grand nombre de sociétés savantes. Il comptait au nombre de ses amis Winckelmann, M.-J. Gesner, l’abbé Barthélémy et ie comte de Caytus, avec qui il entretint une correspondance très-active. Nous citerons, parmi ses ouvrages : De sacris christianorum balneis (Venise, 1750) ;’ De rébus géstis Seb. Paulii (Napies, 1751, in-4°) ; De Umbellx gestatione (Rome, 1752, in-4°) ; De cuttu S. Joannis-Baptists antiquitates christiaax (Rome, 1755), écrit fort estimé ; MonumentaPetoponnesiaca (Rome, 1761,2 vol.

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in-i°), un de ses meilleurs ouvrages ; Jifemorie de yran maesiri del ordine Gerosolimitano (Parme, 1760, 3 vol. in-4<>), histoire des grands maîtres de l’ordre de Malte, dont il avait été nommé historiographe, et que la mort l’empêcha de terminer : De libris eroticis antiquorum (Leipzig 1803), etc. Serieys a publié les Lettres de Paciaudi au comte de Caylus (Paris, 1802, in-8<>), précédées d’un essai sur la vie et les écrits du laborieux antiquaire italien.

, PACICHBLLI (Jean-Baptiste), littérateur italien, né à Pistoie vers 1640, mort à Napies en no ?. Il parcourut la plus grande partie de l’Europe, fut auditeur du légat apostolique en Allemagne, puis alla se fixer à Napies, où il obtint un bénéfice. Il était très-versé dans la théologie, les antiquités, et il a publié, outre plusieurs dissertations sur l’origine des masques, des gants, des perruques, etc., quelques j ouvrages dont les principaux sont : Memorie de viaggiper l’Europa cristiana (Napies, 1685-1690, 5 vol. in-12), relation de ses voyages ; Lettere familiari, istoriche ed erudite (Napies, 1695, î vol.) ; Ilreyno diNapoli {Napies, 1703, 3 vol. in-4<>), avec cartes et figures, l’ouvrage lo plus complet qui eût alors paru sur ce pays.

PAC1EN (saint), prélat espagnol, mort à Barcelone en 391. Il était veuf et père d’un fils, nommé Dexter, qui devint préfet du prétoire sous Honorius (395), lorsqu’il entra dans les ordres. Appelé au siège épiscopal de Barcelone vers 373, il s’y signala par son éloquence, sa prudence, par la pureté de ses mœurs et de sa doctrine. L’Église célèbre sa fête le 9 mars. Saint Pacien a laissé des lettres, des sermons, etc., remarquables par l’élégance du style, par l’élévation des raisonnements et par la profondeur des pensées. Ses Œuvres ont été publiées pour la première fois à Paris (1533, a-io) et plusieurs fois rééditées.

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des dérèglements que l’on reprochait aux différentes sectes des anabaptistes. S’il arrivait que, par emportement, un pacificateur eûi commis un homicide, comme il aurait été dangereux de le laisser impuni et que, d’autre part, on avait horreur de répandre le sang du coupable, on avait imaginé un genre de supplice fort extraordinaire ; c’était de chatouiller le criminel jusqu’à ce qu’il mourût. La secte, après ta mort de Hutter, se relâcha ; le luxe s’introduisit dans tes colonies et y attira tous les vices. Bientôt les pacificateurs, d’abord aimés de toute la Moravie, se rendirent odieux et les persécutions commencèrent. Enfin, vers l’an 1620, la communauté fut presque détruite ; un grand nombre de frères se retirèrent en Transylvanie et s’y unirent aux sociniens.

11 y eut encore une autre secte d’anabaptistes pacifiques qui s’appelèrent pacificateurs, comme ceux dont nous venons de résumer l’histoire ; ce furent le3 pacificateurs de Hollande.

Enfin, on a désigné sous’le nom de pacificateurs des théologiens qui ont cherché un moyen terme pour accorder ensemble les protestants et lès catholiques, et dont les efforts ont été stériles.

PACIFICATEUR, TRICE adj. (pa-si-fi-kateur, tri-ce — rad. pacifier). Qui pacifie, qui apaise, qui donne la paix ; qui a la paix pour but ou pour résultat : Un prince pacificateur. Des tentatives pacificatrices.

— Substantiv. Personne qui apaise, qui apporte la paix, particulièrement entre les nations : Après les revers et les déchirements de la France, Henri IV apparut aux peuples en vainqueur, en libérateur, en pacificateur. (A. de Rémusat.) Le temps est un grand pacificateur. (A. Fée.) Le travail est le plus grand pacificateur des temps modernes. (Mich. Chev.)

— Hist. Nom donné, dans le vie siècle, à ceux qui adhérèrent a VHenoticon de l’empereur Zenon, u Nom donné à des. sectaires anabaptistes, qui prétendaient que leur-doctrine établirait sur la terre une paix perpétuelle, jj Nom donné, dans le xiie siècle, aux membres d’une association religieuse et guerrière, qui avait pour but l’extermination des bandits qui infestaient les provinces méridionales, il On dit aussi pacifique dans ces divers sens.

— Encycl. Hist. relig. Au vie siècle, on désignait par le nom de pacificateurs ceux qui adhéraient à VHenoticon de l’empereur Zenon, c’est-à-dire à un édit d’union qu’avait porié cet empereur eu 482 pour la réconciliation des catholiques et des eutychéens, édit qui ne lit qu’engendrer de nouvelles querelles et qui lut plus tard rejeté par le pape Félix III. Ceux qui acceptaient VHenoticon refusaient de reconnaître les décisions du concile de Chalcédoine, et comme ils prétendaient que ce formulaire de foi n’avait d’autre but que celui de pacifier les esprits et qu’ils en attendaient ce résultat, ils furent appelés les paci-

• ficateurs. L’Église les traita en hérétiques et leur secte s’éteignit rapidement.

Au xne siècle, la même qualification fut donnée à une association de religieux guerriers qui s’armèrent pour purger nos provinces méridionales des troupes de bandits, cotereaux et brabançons, qui se livraient à des violences inouïes. L’association des Pacificateurs se forma en US3, au Puy-en-Velay. Ils firent une guerre à outrance aux bandits et en peu de temps ils en purgèrent nos provinces.

On a encore, au xvie siècle, donné le nom de pacificateurs à une secte d’anabaptistes. L esprit de révolte et de sédition n’était pas essentiel à l’anabaptisme. Quelques anabaptistes entreprirent de réunir leurs coreligionnaires dispersés dans les différentes parties de l’Allemagne, et de former une société Eurement religieuse. Tels furent Hutter, Gariel et Menno, qui formèrent la Société des frères pacificateur ! ! de Moravie et celle des mennonites, Hutter et Gabriel achetèrent dans la Moravie un terrain assez étendu, dans un endroit fertile, mais inculte : ils parcoururent ensuite la Silésie, la Bohême, la Styrie et la Suisse, annonçant partout que Dieu avait élu un peuple suivant son cœur, que ce

Peuple était répandu dans les contrées de idolâtrie, que le moment de rassembler Israëlétait venu, qu’il fallait que les vrai3 fidèles sortissent de l !Égypte et passassent dans la terre de promission. Lorsque Hutter eut réuni assez de partisans pour former une société, il rédigea un symbole et des lois.

Les pacificateurs habitaient toujours la campagne, dans les terres des gentilshommes, ou ils remplissaient lérôle de fermiers. Dans ces sociétés, on ne voyait aucune trace

PACIFICATION s. f. (pa-si-fi-ka-si-onrad. pacifier). Rétablissement de la piùx entre les peuple^ en guerre ou dans un paya troublé par des dissensions intestines : Travailler à ta pacification d’un pays, a Apaisement : Ces mesures menaçantes sont également inutiles et dangereuses, s’oit au bon ardre, soit à la pacification des esprits, soit à la sûreté du trône. (Mirab.)

— Hist. Ëdils de pacification, Nom donné à des édits royaux du xvi» siècle, qui avaient pour but de mettre fin aux dissensions religieuses.

— Encycl. Hist. Edits de pacification. L’histoire du calvinisme en France est un exemple frappant de ce que peut la persévérance dans la revendication du plus précieux des droits : la liberté de conscience. Dans cette lutte interminable du droit contre la force plus d’une fois ie pouvoir, ou lassé ou vaincu) dut se résigner à des concessions que les clameurs du clergé ne tardaient pas à faire révoquer, mais qui devaient finir par être définitives. Cette série d’édits favorables aux droits des calvinistes a reçu le nom d’édits de pacification, nom qu’il faut leur conserver, car il traduit bien le besoin de paix qui les à rendus nécessaires. Nous allons en faire une énumération rapide.

En 1561, pendant la durée des états assemblés à Orléans, vaincue par les réclamations de la noblesse et du tiers, la cour se décida à publier des lettres royaux (ïs janvier), qui ordonnaient de surseoir aux poursuites pour fait de religion et de mettre en liberté tous bm détenus emprisonnés pour ce fuit. Ainsi débutait le jeune roi qui aevait’ordonner la Sfùnt-Barthélemy I Cette tolérance, toutefois, ne dura que jusqu’au ïî février de la même année.

L’édit d’Amboise (19 mars 1563), concerté entre Catherine et Condé, ne satisfit aucun des des deux partis. Il réglait qu’en attendant la tenue d’un concile et la majorité du roi, • les barons, châtelains, hauts justiciers, seigneurs tenant fiefs de plein haubert pratiqueraient librement la religion ; ■ la bourgeoisie et le peuple, moins bien traités, ne pouvaient pratiquer que dans des lieux déterminés et avec certaines restrictions humiliantes. Condé se contenta de cette convention, où il était personnellement fort bien traité.

L’édit qui suivit la paix de Saint-Germain (8 août 1570), sans donner la liberté, améliora quelque peu la situation des huguenots. La pratique de la religion réformée était autorisée, pour quiconque voudrait s’y livrer, dans les villes de prêche ou dans les maisons ap Eartenant à des personnes qui possédaient aute justice ou nef de plein haubert. Personne ne pourrait être « recherché ni astreint a faire chose contre sa conscience •pour le regard de la religion. • Quatre villes, La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité, mises entre les mains de chefs protes- ’ tants, devenaient des asiles pour les calvinistes persécutés.

La paix signée devant La Rochelle, en 1573, tut confirmée par l’édit de juillet, qui stipulait en faveur de la ville héroïque, ainsi que pour Nîmes et Montauban, le plein exercice du culte réformé, l’exemption de garnison, la promesse de ne construire aucune citadelle. Cette fuis les conquêtes étaient importantes, et le parti calviniste avait acquis une puissance réelle.

Plus important encore fut l’édit de mai 1576, qui accorda aux protestants : le libre exercice de leur culte par tout le royaume, à l’exception de Paris ; la légitimation des enfants des prêtres et religieux mariés ; la création des chambres mi-parties pour juger- les causes entre protestants et catholiques ; la création de huit places de sûreté, etc., etc.

L’édit qui suivit la paix de Bergerac (17 septembre 1577) ne fut pas aussi désastreux pour les protestants qu’on aurait pu le craindre après les échecs qu’ils venaient de subir. U créait même de nouvelles chambres mi-parties, confirmait les concessions déjà faites, mais cassait toute» les ligues, associations et confréries faites ou a faire. Cet article, du