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voit que ce lumineux et mordant génie a rencontré enfin la langue qui convient à ses amères impressions sur les hommes et les choses de son temps, et qu’il va marcher armé de toutes pièces. Au milieu des saillies les plus taisantes, on trouve des traits d’une sulimo raillerie qui excitent à, la fois le sourire et les larmes. Dans cet écrit, ce n’est plus le Vigneron de la Chawnniére discoursnt savamment sur les intérêts publics, c’est Paul-Louis se livrant avec une sorte d’enthousiasme au besoin de dire sa vocation de pamphlétaire et de la venger du mépris qu’une, portion de la socié* affectait de lui témoigner. Le Pamphlet des pamphlets est un morceau d’un entraînement irrésistible et dont le style, d’un bout a l’autre en harmonie avec le mouvement de l’inspiration la plus capricieuse et la plus hardie, est peut-être ce que l’on petit citer dans notre langue de plus achevé comme goût et de plus merveilleux comme art.

Pamphlets de P.-L. Courier. V. COURIER (lettres et pamphlets de).

Pamphlet», par Frédéric Bastiat (1848-1850, réunis dans le tomeV de ses Œuvres complètes, 1865, 7 vol. in-8<>). Ces pamphlets traitent tous d’économie politique. Bustiat entreprit d’y réfuter successivement les systèmes des divers chefs de sectes, Louis Blanc et Proudhon entre autres, de montrer que tous ont un objet commun, a savoir de substituer à nos civilisations positives une civilisation de leur choix et de leur goût, plus idéale chez les uns, plus sensuelle chez les autres, mais que ce sont des combinaisons artificielles. Il se proposait deux choses : prouver que ces combinaisons ne soutenaient pas l’examen ; que non-seulement elles s’excluaient l’une 1 autre et qu’après avoir vidé leurs querelles avec les vieilles sociétés elles auraient à régler entre elles un différend bien autrement épineux, mais qu’elles étaient, en outre, en completdésaccord avec ta nature de l’homme, avec ses instincts, ses besoins, ses sentiments, tels qu’ils résultent de l’étude du cœur et de l’expérience des siècles. Suivant Bastiat, il est superflu de se mettre l’esprit à la torture pour trouver ce qu’on a sous ta main, et il y a dans l’organisation naturelle des sociétés de bien autres ressources que dans les procédés artificiels.

Tel est l’esprit des Pamphlets et l’unité qui y prévaut au milieu de leur diversité. Chacun d’eux a son objet particulier. Propriété et loi est la réfutation des doctrines de M. L Blanc « t la censure des ateliers nationaux. Capital et rente réfute l’opinion de Proudhon sur la gratuite du crédit, c’est-à-dire la suppression de l’intérêt dans les prêts d’argent. L’JStat touche à une thèse plus délicate et où les socialistes ne sont pus seuls impliqués. Bastiat s’attaque a ce préjugé que l’on doit tout attendre et tout exiger de l’État et que ses engagements sont toujours en raison directe de ses attributions. Il établit qu’un gouvernement ne doit a ses administrés que la sécante, qu’il n’est ni dans son rôle ni dans son pouvoir de leur procurer la richesse et que sa fonction consiste à tenir la balance égale entre tous. Il soutient que l’intervention du gouvernement, quand elle n’est pas contenue dans de justes limites, tend à énerver l’activité du pays, et qu’en s’habituant à compter sur lui les individus perdent l’habitude de compter sur eux-mêmes. Paix et liberté est une étude financière où, sous des couleurs très-vives, l’auteur met à nu la plaie de ces armements exagérés que les nations maintiennent, en défiance les unes des autres, et qui sont une cause d’affaiblissement caché sous une prétention de force. Enfin Buccahmréat et socialisme, la Loi, Ce qu’on voit et ce que l’on ne voit pas, sont trois pamphlets où le bon sens est relevé par l’esprit le plus fin. Le dernier surtout est plein de grâce et de vigueur. L’auteur y montre les réalités à côté des apparences, le fond des choses opposé à ia surface, les conséquences réelles des faits près des circonstances accidentelles, le bien durable près du bien précuire. L’un est ce qu’on ne voit pas, l’autre ce que l’on voit ; l’un se nomme la vérité, l’autre le préjugé. La donnée est heureuse et le développement ne l’est pas moins. Bastiat y passe, en revue, avec une rapidité entraînante, toutes les matières en litige, l’impôt, les consommations, les subventions, les travaux publics, les restrictions industrielles et commerciales, les fonctions des intermédiaires, des machines, le crédit ; c’est un petit traité d’économie politique où rien ne languit, où chaque page a son attrait.

pamphlétaire s. m. (par - flé-tè-rerad. pamphlet). Auteur de pamphlets : Pour être pamphlistaikk, il suffit de posséder une plume de fer un peu effilée par le bout, avec dix francs pour acheter une rame.de papier et trente francs pour solder une feuille de composition. (Cormen.) Huit jours d’exagération, et de mensonge usent toutes tes plumes des pamphlétaires et des libellistes. (Thiers.)

— Encycl. On dit un vil pamphlétaire, comme on dit un honorable député, un vénérable ecclésiastique, un magistrat austère. 11 est vrai que ce sont les magistrats austères, les vénérables ecclésiastiques et les honorables députés qui emploient le plus souvent le terme de vil pamphlétaire. Ces deux mots sont accouplés comme deux forçats à ia même « haine, i Vil pamphlétaire ! Ce fut un mou PAMP

vement oratoire des plus beaux quand, se tournant vers moi, qui, foi de paysan, ne songeais à rien moins, il m’apostropha de la sorte : Vil pamphlétaire ! ■ C’est un pamphlétaire, Paul-Louis Courier, qui nous rapporte ce terrible passage du réquisitoire de l’avocat du roi, M. de BroS, et, en pamphlétaire endurci, il le raconte méchamment dans un pamphlet ; il pousse l’impudeur jusqu’à se moquer de ses juges et, qui pis est, jusqu’à faire rire le public à leurs dépens. Un autre pamphlétaire, Tiinon, n’a pas craint d’écrire ces lignes : « À la différence du pamphlétaire, l’orateur sème en bonne terre, en terre bien fumée, en terre de budget. Le pamphlétaire se déchire et s’ensanglante les mains, le visage et les pieds aux ronces du chemin, et c’est là toute sa moisson. Le discours mène aux honneurs, à la fortune, à l’Académie, — aux ambassades, aux grosses jugeries, aux ministères. Le pamphlet mène au mépris des beaux discoureurs, à la haine furieuse et empestée des courtisans, à une renommée orageuse et disputée, à la cour d’assises et à la prison, au guet-apens, si ce n’est à l’hôpital, et aux retours de la popularité, plus brusques, plus subits, plus variables que la girouette de nos toits, plus agités que les vngues profondes de l’Océan, lorsqu’il est soulevé par ta tempête. Allez, cependant, allez toujours, pamphlétaire, si telle est votre destinée. Il y a quelque chose au-dessus de tous les sacrifices et de toutes les récompenses : c’est la vérité. » Cet éloge du pamphlétaire, ces encouragements donnés à sa détestable profession’ sont d’un exemple d’autant plus pernicieux qu’ils ne viennent pas d’un simple pamphlétaire, mais que M. de Cormenin, qui a osé les signer de son pseudonyme, a été également un honorable député et un magistrat austère. Quel homme, du reste, animé du saint amour de la vérité, n’a pas été plus ou moins pamphlétaire ? Paui-Louis Courier montre, dans les rangs de ceux qu’a voulu flétrir un juge imbécile, les grands écrivains, les grands sages qui ont fait le plus d’honneur à l’humanité : les Socrate, les Pascal, les Cicéron, les Franklin, les Démosthène, les saint Paul, les saint Basile, tous pamphlétaires comme lui. Mais d’ailleurs, toute terre n’est pas propre îi produire ces hardis, ces téméraires champions du droit méconnu, ces enfant3 perdus des batailles politiques, qui vont, la poitrine exposée au feu de l’ennemi et le dos aux honteux outrages de ceux qu’ils défendent trop bien. Il faut, pour produire despantphlélaires, des terres chaudes et généreuses, fécondes en dévouement, fertiles en talent et en esprit ; leur véritable patrie est Athènes ou Paris. L’Orient n’a pas e

çpamphlétaires. Le Phénicien, le Carthaginois, frète ses navires, en suppute le rapport et n’a d’ennemis que ceux de son commerce. En bon

négociant, il les supprime, les tue économiquement et porte les frais de cette opération à la colonne des profits et pertes ; il ne raille pas, il n’est pas d’humeur à ehansonner. L’Arabe, le Turc ne s’amuse pas à tourner en ridicule les croyances de ceux qu’il veut convertir ; il tire son sabre et dit à 1 infidèle : « Crois ou meurs ; » des janissaires, pas de pamphlétaires ; du reste, il s’engourdit voluptueusement dans les vagues rêveries du paradis du Prophète ou dans les mirages éblouissants des Mille et une nuits. L’ironie n’est pas dans le génie de l’Orient. Les lèvres des habitants de cette partie de ta terre ne savent point s’entr’ouvrir pour un rire discret ; elles ne savent que s’épanouir dans un large éclat de gaieté ou montrer, dans la colère, des dents blanches et terribles sur une face noircie. L’Hébreu est austère et dur comme le dieu qu’il a fait à son image. Qui a vu rire Jéhovah ? La colère de l’Hébreu n’est jamais le persiflage poli, impertinent et cruel "d’Athènes et de Pans ; elle se traduit par des malédictions, des imprécations terribles ou un silence farouche. Le désert nu, immense, le aiel implacable ne tournent point les esprits à la plaisanterie. Dans la Grèce même, le lourd Béotien, le roide, Spartiate ne rient point ou rient mal. On ne rit bien que dans i’AHique, et, dans toute l’Attique, qu’à Athènes. C’est le pays de bénédiction pour les pamphlétaires. Chaque trait d’esprit, aussitôt lancé, court de l’Agora au Piree ; on en rit au marché aux légumes, sur le port, on en rit tout bas à l’Aréopage. Il est vrai que les railleurs s’appelaient Démosthène et Aristophane. La Rome antique, sauf peut-être Cicérou et Sénèque, n’a pas eu de pamphlétaires ; en revanche, elle a eu des satiriques, et les plus redoutables qui aient jamais flétri tes vices des grands et les superstitions des prêtres, les Lucrèce, les Tacite, les Juvénal, les Pétrone. La Rome moderne, muette sous la main de fer des papes, n’a eu que deux pamphlétaires, deux pamphlétaires de marbre, les statues mutilées de Pasquin et de Marforio, L’Angleterre, au XViie et au xvuio siècle, a eu d admirables pamphlétaires : le grand Milton, Swift, Daniel de FoS, Burke, l’auteur des Lettres de Junius ; l’Allemagne a eu ce rieur grossier et plein de génie qui s’appelait Luther, et les Pays-Bas le charmant et prudent Érasme. L’Italie compte l’Arétin, trop souvent infâme, Giusti et l’honnête Leopardi. En France, le pamphlétaire se nomme légion ; au moyen âge, c’est le trouvère du Nord, Je troubadour de ta langue d’oc, le ménestrel, le faiseur de farces, de moralités et de mystères, l’hérétique, le théologien, souvent même

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le prédicateur en chaire. À la Renaissance, tous les érudits sont des pamphlétaires : Rabelais, Scaliger, Étienne Dolet, Bonaventure Desperriers, Clément Marot, cent autres. La Ligue donne naissance au véritable pamphlet politique et produit ta Satire Ménippée, admirable monument du bon sens français. Sous Richelieu même, des pamphlétaires bravent i’Kmineuce rouge. Avec Mazarin, le pamphlet éclate en fusées dans tous les coins de la France, à tous les carrefours de Paris. C’est un déluge de quolibets, de chansons, de feuilles à un sou contre « ce pelé, ce faquin : il signor Facchino. ■ La majesté du grand roi ne le préserva pas de cette peste des pamphlétaires. Rien qu’en Hollande (en France, l’on n’osait trop), il parut plus de six mille brochures contre lui. Il est vrai que la Hollande en fut bien punie. D’autres pamphlétaires, et d’une autre importance, tenaient au grand siècle la plume de vérité ; c’étaient le grand Arnauld, Biaise Pascal, Bnyle, La Bruyère, jusqu’au cygne de Cambrai, le doux Fénelon, jusqu’au tendre Racine, qui osait écrire son Mémoire au roi et mourait après du chagrin de sa disgrâce. Au grand siècle de Louis XIV succède un siècle plus grand, le siècle de Voltaire, le roi des pamphlétaires. Les abbés de cour, les économistes, les philosophes, les jésuites, les jansénistes, les magistrats, les encyclopédistes, tout ce qui tient une plume, honnête ou vendue, estpamphlétaire. La bastonnade infligée par les grands seigneurs, les lettres de cachet signées par les ministres, les portes de la Bastille ouvertes par les favorites, rien n’y fait. Comme le moustique, le pamphlétaire pullule et est insaisissable ; on ne voit l’aiguillon que quand il s’est brisé dans la plaie, et déjà l’insecte est bien loin, qui harcèle une autre victime. La Révolution, en moralisant le pamphlétaire, lui donne la toute-puissance. Quelle ardente mêlée ! quels éclats de colère et d’éloquence, quelle ironie cruelle, quel aveuglement passionné, mais aussi quelle conviction et quelle sincérité ! Comme dans les combats d’Homère, on ne peut dénombrer que les chefs d’une année où tous les soldats sont des héros : Sieyès, Camille Desmoulîns, l’enfant terrible de la Révolution, Loustalot, Brissot le girondin, l’abbé Faucher et le redoutable ami du peuple, J.-P. Marat. Les pamphlétaires royalistes ne sont pas npn plus à dédaigner, car ils s’appellent Martainville, Fréron, apostat de la liberté, Rivarol et André Chénier. Sous l’Empire, on se tut. Sauf l’ancien canonnier Paul-Louis Courier, les pamphlétaires sont des personnages qui font de la haute littérature agressive, M’»e de Staël et le vicomte de Chateaubriand. La Restauration réveille la verve française ; P.-L. Courier est toujours sur la brèche et Béranger mérite Sainte-Pélagie. Le roi des épiciers est criblé par les traits perçants des pamphlétaires libéraux, Claude Tillet, de Cormenin, Alphonse ICarr avec ses Guêpes, Barthélémy et sa Némésis. Février voit grandir le succès de Proudhon. Le second Empire fait d’abord taire les railleurs : mais les langues se dénouent, et, quitte à sarrêter à la frontière ou à la faire passer à leurs auteurs, paraissent successivement Napoléon le Petit et les Châtiments de Victor Hugo, les Propos de Labiénus de Rogeard et la Lanterne de Roohefort. Messieurs du clergé publient à leur tour des pamphlets chrétiens et violents. Le chef de l’école, M. Louis Veuillot, fait paraître les Odeurs de Paris, et ses élèves les plus distingués, Nosseigneurs Dupanloup, évêque d’Orléans, et Plantier, évêque de Nîmes, ne craignent point de tacher d’encre, au profit de la bonne cause, leurs manchettes éptscopales. Les pieux pamphlétaires trouvent dans l’exercice de leur profession honneur et profit I Ils sont en cela plus heureux que leurs devanciers et leurs confrères de la libre pensée. Victor Hugo, Kochefort, Rogeard furent forcés de s’exiler ; Proudhon est mort à ta peine ; P.-L. Courier est mort dans un guetapens mystérieux, au eoin d’un bois ; Bèranger et Lamennais ont connu la prison. Il est vrai qu’un pamphlétaire des premiers temps de l’Église, saint Paul, qui attaquait vivement la religion établie, a écrit : « Croyezmoi, car je suis souvent eu prison. • Descartes fut obligé de quitter sa patrie, Gassendi a été calomnié, Arnauld exilé. Depuis longtemps, les pamphlétaires jouent leur tête et leur liberté. Socrate a bu la ciguë ; Sénèque a dû se saigner les quatre veines ; Dolet a été brûlé ; Bonaventure Desperriers a été réduit à se passer son épée au travers du corps « comme estant désespéré et furieux. » Daniel de Fo6, lui, n’a été qu’exposèau pilori, et encore, exemple mémorable de l’endurcissement des pamphlétaires, il a osé glorifier sou supplice et écrire, la veille même de son exposition, et en fort beaux vers, un Hymne au pilori. 11 est vrai que le peuple l’applaudit et chargea ses juges de malédictions ; mais cette marque de la reconnaissance populaire est bien rare dans l’histoire des pamphlétaires. D’ordinaire, ils arrosent la terre de leur sueur et de leur sang, la moisson croit, le peuple la recueille et ne songe même pas a connaître les noms de ceux qui l’ont ensemencée pour lui.

PAMPHLÉTISTE S. m. (pan-flé-ti-sterad. pamphlet). Misérable auteur de pamphlets, u Vieux mot. On a dit aussi famphlétier.

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PAMPHRACTE s. m. (pan-fra-kte — du gr. pan, tout ; phraktos, toit). Zool. Animal cuirassé, peu connu, qui habite Java et qui est regardé parla plupart des auteurs comme une tortue, et par quelques-uns comme un mammifère de i ordre des marsupiaux.

PAMPIIUS, poète grée d’Athènes qui vivait à une époque inconnue, probablement au temps d’Orphée. Il avait composé des hymnes qui se chantaient aux mystères d’Eleusis, et dont il ne nous est rien parvenu.

PAMPHYXA, femme grecque qui vivait sous le règne de Néron au l" siècle de notre ère. Elle composu une Histoire générale (en 33 livres), fort estimée des anciens, mais qui n’est pas parvenue jusqu’à nous.

PAMPUYLE, nom de divers personnages. V. Pamphile.

PAMPHYLIE, contrée de l’ancienne Asie Mineure, sur la Méditerranée, qui y formait le golfe de Pamphylie, aujourd’hui Adalia, (v. ce mot) ; elle était bornée à l’O. par la Lycie.au N. par ta Pisidie et à l’E. par la Ci» licie. Traversée dans sa partie septentrionale, del’E. À l’O., par le Taurus, elle était montagneuse au N., tandis qu’au S. elle présentait une côte basse, arrosée par le Catarrhactès, le Cestos, l’Euryinédon et le Mélos, et coupée par une lagune, le lac Capria. Ses villes principales étaient Side, Aspendus, Perga et Attalia. Le nom de Pamphylie fut donné à cette contrée à cause de ta diversité des peuples qui la colonisèrent ; après la guerre de Troie, elle fut, en effet, occupée par des bandes grecques, sous la conduite de Mopsus, d’où ce pays fut aussi appelé Mopsopia. Soumise aux Perses, puis conquise par Alexandre, la Pamphylie devint, lors du partage de l’empire de ce prince, une province considérable qui échut, avec la Phrygie et la Lyoie, à Antigène. Plus tard, vers l’an 78 avantJ.-C, elle passa sous la domination romaine et fut coinprise dans la province d’Asie. Bile a depuis subi toutes les vicissitudes de l’Asie Mineure et forme aujourd’hui, dans l’empire ottoman, les livahs d’Hamid, de Téké et de Belsehoi et le paehalik de Caramanie.

PAMPINATION s. f. (pan-pi-na-si-ondu lat. pampinus, pampre). Développement des bourgeons de la vigne, il Peu usité.

PAMPINIFORME adj. (pan-pi-ni-for-medu lat. pampinus, pampre, et de forme). Hist. nat. Qui a la forme d’une feuille de vigne.

PAMPLEMOUSSE s. f. (pan-ple-mou-sedu tamoul bambolmas, dont nous ignorons l’acception primitive). Bot. Nom d’une espèce ou variété d’oranger à très-gros fruit, et du fruit lui-même.

— Encycl. Les pamplemousses, appelées aussi pampelmouses, pompelmouses, pompoléons, etc., occupent le premier rang dons le vaste et beau groupe des orangers, par les dimensions du végétal, de la fleuret du fruit. Ce sont des arbres de taille moyenne, à rameaux gros, ’ glabres, obtus, inermes, rarement épineux ; à jeunes pousses souvent pubescentes ; à feuilles très-graudes, épaisses, portées sur des pétioles largement ailés. Les fleurs, quelquefois réunies eii grappes, sont très-grandes, blanches, à quatre pétales épais. Les fruits sont aussi très-gros, arrondis ou piriformes, à épicarpe (écorce) lisse et d’une couleur jaune pâle ; les vésiculesqui contiennent l’huile essentielle sont tantôt planes, tantôt plus ou moins convexes ; la chair (mésocarpe), qui dépasse ordinairement l’épaisseur du doigt, est spongieuse, blanche, et prend souvent une teinte rose au contact de l’air ; la pulpe est verdâtre, épaisse, spongieuse, un peu aqueuse, d’une saveur légèrement douce. En général, la pulpe est d’autant plus sucrée que les vésicules d’huile essentielle de l’écorce sont plus convexes,

relation qui se retrouve dans toutes les espèces du genre cilrus.

Le groupe des pamplemousses n’ayant pas toujours été bien défini, les auteurs ont souvent confondu les variétés ; aussi a-t-on porté des jugements très-divers sur la saveur des fruits. Leur qualité doit varier d’ailleurs suivant le mode de culture, le sol et surtout le climat. Valmontde Bomare dit, dans un passage, qu’à Surinam la pulpe est un peu aigrelette, avec un véritable goût de raisin j plus loin, il la trouve excellente et compare sa saveur à celle de la fraise. D’après M. A. Grimaud, les pamplemousses de l’île de la Réunion ont une saveur agréable, qui rappelle celle des groseilles les plus douces ; cette observation doit sans doute aussi s’appliquer aux pamplemousses de l’Ile de France ou Maurice, que Bernardin de Saint-Pierre a rendues célèbres dans Paul et Virginie. D’autres ont trouvé cette saveur plus ou moins sucrée, mais légèrement amère ; cette particularité s’observe, ce qui ne doit pas surprendre, dans des fruits venus en serre sous le climat de Paris. Le jus passe pour être très-rafralehissant-, et, à Siam, ou en fuit une

grande consommation. L’amertume est bien marquée dans ta chair du mésocarpe, et surtout dans l’écoree. Sous ce rapport, certaines variétés de pamplemousses pourraient peut-être remplacer avec avantage nos oranges ordinaires dans’ta médecine et la parfumerie.

Le pompoléon est une des variétés les plus remarquables de ce groupe ; il a des feuilles ovales-oblongues, aiguës, quelquefois obtu-