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« no suite de soixnnte-deux rois, et le Itamayana trente rois seulement. Rama, fils de Daçaratha, septième incarnation de Wishnou, aurait régné en l’an 867101 av. J.-C. Les érudits pensent toutefois que ce prince n’est pas entièrement imaginaire, qu’on en a seulement reculé l’antiquité, qu’il a dû vivre vers le xve siècle av. J.-C. et que la grande guerre chantée dans le poème qui lui est consacré a conservé, sous ses puériles et extravagantes divagations, le souvenir réel d’une expédition tentée par ce prince dans le sud de l’Inde. La guerre des Kourous et des Pandous, chantée par le M ahabhurata, retracerait la chute de l’antique dynastie d’Ayôdhyâ, renversée par la dynastie rivale fixée à Alhihabad, et se rapporterait au xne siècle. L’Oude ou royaume des Koçalas fut alors, et pendant une longue suite de siècles, tributaire de ses puissants voisins, les souverains du Magadha et du Doab. Lors de l’expédition d’Alexandre, le roi régnant avait nom Tchandragupta (le Xandrancos ou Sandracottus des Grecs), dont le petit-fils Açolsa régna sur l’Inde presque entière de 263 à 222 av. J.-C. Pendant toute la période qui correspond au développement du bouddhisme {vie siècle av. J.-C.— vue siècle de l’ère moderne), l’Oude n’eut pas d’existence indépendante ; cependant cette contrée fut avec le Maghada le centre principal de la religion nouvelle ; le bouddha Çukya-Mouni était réputé descendre du fabuleux roi solaire Ikshwaku. Un prêtre bouddhiste chinois, Ka-Ilien, qui visita l’Oude au ve siècle de l’ère moderne (319-414), dépeint cette contrée comme tranquille et prospère sous la domination du roi Chandra-Gupta-Vickrama, souverain du Maghada, de l’Oude et du Népaul ; il y trouva une administration peu compliquée, une population tout agricole recevant de l’État ses semailles moyennant l’impôt du sixième des récoltes et exonérée des corvées, une aimée entretenue à l’aide d’engagements volontaires, et les fonctionnaires recevant des terres labourables k titre de traitement. ■Ces traits épnrs révèlent un état de civilisa- " tion bien supérieur à celui de l’Europe à la même époque. (Barthélémy Saint-Hilaire, Journal des savants, 1857.) Un autre pèlerin, bouddhiste chinois également, Houen-Thsang, visita le royaume d’Ayôdhyà deux siècles plus tard (629-645) ; il s’est surtout préoccupé de la situation religieuse, et il y a compté une centaine de couvents bouddhiques, occupés par plus de 30,000 religieux. L’Oude ne tomba qu’au xi<= siècle sous la domination musulmane, qui avait déjà franchi l’indus au vme siècle et qui, au ix<=, était maîtresse de toute la partie méridionale de la péninsule. L’Oude fut le théâtre des dernières luttes, et les Arabes durent faire le siège de Bâdy, ville située au confluent de trois rivières, à l’est du Gange, et dont l’emplacement devait être voisin de la moderne Laknau. De 1171 à la fin du xiv<= siècle, l’Oude eut un gouverneur placé sous la dépendance du subhadar du Bengale. Au Xive siècle, une nouvelle invasion, celle des Mongols, succéda k celle des Arabes et les gouverneurs des provinces en profitèrent pour se rendre indépendants ; l’un d’eux, Khuja-Jehan, prit le titre de souverain du Canoge, de l’Oude et de Djonpoor ; il fut le chef d une petite dynastie qui s’éteignit en 1413 avec Nassir-ud-in-Mahmoud-Shah ; les princes de la dynastie qui succéda à celle-ci n’exercèrent l’autorité qu’au nom des souverains mongols de Delhi ; après que Baber eut assis sa puissance à Delhi d’une manière incontestable (1525), l’Oude ne fut plus gouverné que par de simples subhadars. Sous Aureng-2eyb, époque k laquelle l’empire mongol atteignit ses plus vastes dimensions, l’Oude réuni au district de Bénarès formait un des principaux gouvernements de l’empire. Laknau en était la capitale politique et commençait à prendre une certaine importance. En 1739 apparaît le chef de la famille qui gouverna l’Oude pendant plus d’un siècle et qui n’a été renversée qu en 185S par l’Angleterre. Un marchand du Khorassun, Saadut-Khan, appelé aussi Meer-Mohantmed, et

qui passait^our descendre du Prophète par les femmes, en obtint la vice-royauté. Il eut pour successeurs son neveu, Surfiler-Jung (1739-1756), puis Sujah-ud-Dowlali (1750-1775), sous lequel l’Oude fut pour la première fois mis en contact avec ses futurs maîtres, les Anglais, en s’immisçant dans les affaires du Bengale. Les troupes de Sujah furent défaites à la bataille de Buxar (1764), Laknau fut pris par les troupes de la compagnie des Indes, le yice-roi fut obligé de se livrer et lord Clive voulait immédiatement annexer l’Oude. Il en fut empêché par la cour des directeurs et conclut la convention d’Allahabad (août 1765), qui laissait ses États à Sujah, moyennant une rançon de 12,500,000 francs. Sousson successeur, Asoph-ud-Dow !ah (1775-1797), la Compagnie exigea qu’une brigade anglaise résidât dans l’Oude, entretenue aux frais du viee-roi, et rendit annuel le tribut de 12,500,000 francs. Cette situation, qui constituait une véritable suzeraineté, se continua en s’aggravant toujours sous Vizir-Ali (1797-1798) et Saadut-Ali (1798-1814) ; ce dernier payait à la Compagnie plus de 32 millions par an. Telle était cependant l’habileté de ce prince comme administrateur, quoique les documents anglais en aient t’ait un ivrogne hébété, qu’à sa mort il laissait un trésor de 14,000,000 de livres sterling, et que l’Oude avait un revenu liquidede2uiillionsdélivres,

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le tribut anglais payé. La population était alors, " selon Sleeman et Heber, d’environ 6 millions d’habitants ; le vice-roi ou nabab d’Oude était beaucoup plus riche et plus puissant que l’empereur de Dehli, son suzerain purement nominal, et d’accord avec le gouverneur général, lord Minto, le fils de Saadut-Ali, Ghazzic-ud-din (1814-1827), prit le titre de roi d’Oude en 1819. La Compagnie des Indes se fit payer son assentiment en acceptant un prêt de 50 millions de francs et en stipulant la cession de territoires situés le long du Gange entre Alhihabad et Bénarès. Le roi d’Oude offrit une somptueuse hospitalité aux deux gouverneurs généraux, lord Hastings et lord Amherst, qui vinrent le visiter en 1818 et en 1824. Son fils, Nussir-uddin (1827-1837), entretint avec la Compagnie les mêmes relations, fort coûteuses, de bonne amitié. C’était un de ces maniaques débauchés et féroces comme en produisent les royautés absolues de l’Orient. Il était gouverné par un ignoble aventurier anglais, son barbier, et ses folies, les sanglantes intrigues de palais ou plutôt de sérail qui marquèrent la fin de son règne décidèrent le gouverneur, lord Bentinck, à intervenir plus activement. Nussir-ud-din ayant désavoué la paternité de Moonajan, son fils légitime, pour proclamer héritier présomptif un enfant qu’il avait eu d’une concubine, lord Bentinck profita de ces discordes pour ne vouloir reconnaître ni l’un ni l’autre et adjuger la souveraineté à un vieil oncle de Nussir-ud-din, gagné d’avance aux Anglais, Nussir-ud-Dowlah, qui fut déclaré roi d’Oude sous le nom de Mohammed-Ali-Shah (1837-1842). Son fils, Sarja-Jah-Amjud-Ali-Shah (1842-1847), et son petit-fils, Wajid-Ali-Shah (1847-1856), lui succédèrent paisiblement, sous la haute protection de la

Compagnie ; depuis un demi-siècle, le résident anglais était le véritable roi d’Oude et ne laissait au souverain que l’ombre du pouvoir en fermant les yeux sur les exactions monstrueuses auxquelles le réduisait l’avidité toujours croissante de la Compagnie, et qui ne pouvaient que lui aliéner l’affection de ses sujets le jour où l’Angleterre voudrait enfin étendre la main sur ses États.

Enfin, en 1856, la Compagnie, bien éloignée de prévoir la terrible insurrection qui devait éclater l’an née suivante, crut l’heure arrivée de satisfaire son ardente convoitise. Après avoir réclamé à plusieurs reprises des modifications dans la gestion des finances et dans l’administration générale du royaume, elle leva le masque et déclara à Waagid-Ali qu’il était incapable d’exercer le pouvoir. En conséquence elle lui fit soumettre un projet d’abdication, lui promettant en échange de sa signature une pension considérable. Si faible qu’il fût, Waalid refusa ; un corps d’occupation était en marche sur Laknau et le résident lui fit entendre qu’il allait être détrôné de force : mieux valait accepter la pension qui, plus tard, lui serait refusée. "Waalid, après quelques jours de cruelle incertitude, prit le parti de se rendre à Calcutta plaider sa cause devant le gouverneur général. Il ne put rien obtenir et, pendant qu’il sollicitait, l’insurrection de 1857.éclata ; une pension lui fut allouée comme par grâce et il mourut de chagrin. Sa veuve, la Begum, se rendit en Angleterre, entreprit contre la Compagnie des Indes un procès qui eut du retentissement, et su cause fut portée, par voie de pétition, devant le Parlement. Cette spoliation inouïe suscita de vives récriminations à la Chambre des communes, mais ce fut tout ; elle était consommée et rangée dans le nombre des faits accomplis sur lesquels il n’y a pas à revenir. La Begum vint terminer ses jours en France et mourut k Paris en 1858 ; elle est enterrée au Père-Lachaise.

Pendant l’insurrection de 1857, l’Oude fut le théâtre d’opérations militaires importantes, concentrées presque toutes autour de sa capitale. V. Laknau (siège de).

OUDEADARGAM, ville de l’Indoustan, présidence do Madras, province de Salem et

Bahiamal, à 60 kilom. S.-E. de Bangalore, au pied des Ghattes.

OUDEAU (Joseph), prédicateur et jésuite français, né à Gray (Franche-Comté) en 1607, mort à Besançon en 1C68.’11 s’adonna à l’enseignement, puis à la prédication, et s’attacha à faire disparaître de l’éloquence de la chaire le mauvais goût et les trivialités qu’avaient mis à la mode les Menot et les Maillard. On a de lui : Panégyriques des instituteurs d’Orléans (Paris, 1664, in-8<>) ; Des peines infligées par Dieu à l’homme pécheur (Lyon, 1665, in-8»), recueil de sermons ; Panégyriques de la sainte Vierge (Lyon, 1665, in-8°o).

OUDEGHERST (Pierre d’), historien, jurisconsulte, né à Lille dans le xvie siècle,

mort à Madrid vers 1572. Il fut lieutenant du bailli de Tournay, se rendit en mission à Madrid et composa les Chroniques et Annales de Flandre de 620 k 1476 (Anvers, 1571).

OUDEN, ville d’Arabie, dans le Yémen, k 48 kilom. N.-O. de Taas ; 2,000 hab. On récolte, dans les environs, un excellent café.

OUDENAERDE (Robert van), peintre et graveur flamand, né à Gand en 1663, mort dans la même ville en 1743. Élève de P. van Cuyck, puis de Van Cleef d’Anvers, il quitta cette ville en 1085, se rendit à Rome, où il étudia sous Carie Maratte et apprit en même temps la gravure à l’eau-forte. Ayant un jour

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■exposé une assez mauvaise gravure du Mariage de la sainte Vierge, que Maratte peignait encore, celui-ci, furieux, chassa de son atelier un élève pour qui il avait montré jusqu’alors une grande prédilection. Mais Oudenaerde montra un tel repentir de son étourderie, que le peintre italien consentit à le recevoir de nouveau chez lui et lui conseilla de cultiver en même temps la peinture et la gravure, en l’engageant, toutefois, à exposer désormais en public « des gravures et non des égratignures. » Oudenaerde resta quinze ans avec Maratte. C’est à dater de ce moment que Oudenaerde reproduisit tous les tableaux de Maratte. Ces eaux-fortes s’exécutaient dans l’atelier du maître, sous sa direction et sous ses yeux. Aussi ont-elles toutes une grande valeur. Déjà Robert était célèbre parmi les aqua-fortistes du temps, quand l’évêque de Vérone, cardinal Barbarigo, le fit venir près de lui, pour composer et graver tous les dessins d’un grand ouvrage héraldique que le prélat avait rédigé sur sa famille. Ce travail, d’une vanité prodigieuse, mais fort curieux d’ailleurs, coûta à l’artiste quinze années de soins, durant lesquelles il ne quitta point l’évêque dont il s’était fait l’ami. Comme Oudenaerde était un excellent poëte latin, il composa en même temps les vers servant de texte a ce recueil, qu’il mit vingt-deux ans à composer, qui contient 175 planches et qui parut après la mort de l’artiste sous le titre de Numismata virorum iltuslrium ex gente Burba- j’i£ra{Padoue, 1762, in-fol.). L’artiste flamand fut alors nommé membre des principales académies d’Italie, et le cardinal Barbarigo, qui tenait à le garder auprès de lui, l’engagea à entrer dans les ordres. Oudenaerde y consentit, mais voulut revoir sa ville natale, d’où il était absent depuis trente-sept ans. Il retourna donc à Gand et se disposait à revenir en Italie lorsqu’il apprit la mort du cardinal. Cette nouvelle le décida à se fixer dans sa ville natale, où il avait trouvé, d’ailleurs, de nombreux travaux qu’il se mit en devoir d’exécuter. Citons, parmi les meilleurs : Jésus au milieu des docteurs, dans l’église des Béguines ; Sainte Catherine conduite devant les idoles, à Saint-Jacques, et, dans la chapelle de la Confrérie des bouchers, une immense toile où sont peints grands comme nature les Chefs de ta confrérie. Ce tableau-portrait rappelle beaucoup les Echevins de Paris de Philippe de Champaigne. Mais la plus remarquable des créations de cette époque, celle qui donne du talent d’Oudenaerde 1 idée la plus complète et la plus haute, c’est Saint Pierre apparaissant aux chartreux pour les empêcher de quitter le cloître. Il y a, dans cette peinture magistrale, du Rembrandt et du Véronèse. Des gravures nombreuses l’ont popularisée. Les Moines de Baudelos, dans l’abbaye du même nom, sont des portraits grands comme nature, d’un caractère puissant, et très - larges d’exécution. Comme graveur, Oudenaerde a laissé de magnifiques planches, parmi lesquelles nous citerons les vingt-deux pièces.qu’il grava d’après Charles Maratte et le recueil dont nous avons parlé plus haut.

OUDENARDE s. f. (ou-de-nar-de). Sorte de tapisserie qu’on fabriquait autrefois à Oudenarde.

OUDENARDE ou AUDENARDE, ville forte de Belgique (Flandre orientale), chef-lieu d’arrondissement, sur l’Escaut, a 29 kilom. S.-O. de Gand ; 7,000 hab. Tribunal de ire instance ; .collège ; académie de dessin, école professionnelle gratuite ; hôpital ; fabriques île toiles, de tissus de coton et de laine, de rubans, de savon, de gants, de tapis jadis très-renommés, etc. Cette ville est située dans une belle vallée. Le plus remarquable de ses monuments est l’hôtel de ville, d’architecture gothique, un des plus beaux en son genre que possède la Belgique. Cet édifice, bâti par Henri van Peede, de 1527 à 1530, est de petite dimension, et il a la forme d’un trapèze, isolé de trois de ses côtés. Sa façade, richement ornée, a une longueur de 25 mètres et sa partie postérieure est occupée par une salle de spectacle. À l’intérieur, on remarque la salle des échevins, où se trouve une belle cheminée et dont l’entrée est décorée de sculptures en bois exécutées par Paul van der Schelden en 1531. Parmi les autres monuments, nous citerons l’église de Sainte-Walburge et l’Académie de dessin, dont la façade est curieuse. Dans l’endroit appelé Het Saeksken se trouvent les débris d’un ancien édifice qui passe pour avoir été un bureau de douane du temps des Romains. Les fortifications de la ville, son enceinte, ses tours et ses ponts furent bâtis par Philippe d’Alsace, qui lui donna de grands privilèges. En 1272, Oudenarde obtint une charte communale. Ce fut sous les murs de cette ville que fut livré, le 11 juillet 170S, la bataille dite d’Oudenarde, dans laquelle les Français, sous les ordres du maréchal de Vendôme et du duc de Bourgogne, furent battus par le prince Eugène. En 1745, cette place fut prise et démantelée par les Français.

OUDEN-BOSCH, bourg de Hollande, Brabant septentrional, arrondissement de Breda ; 2,585 hab.

OUDENDORP (François de), philologue hollandais, né k Leyde en 1696, mort dans la même ville en 1761. Il fut successivement professeur à Leyde, recteur de l’école de Nimègue (1724) et de celle de Harlem, professeur d’éloquence et d’histoire à Leyde (1740).

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C’était un philologue instruit, h. qui l’on deit diverses dissertations, notamment Oratio de literariis C. Jutii Ciesaris studiis (Leyde, 1740, in-4»), et de bonnes éditions de la l’harsale de Lucain (1728) ; des Commentains de César (1737), de Suétone (1751), etc.

OUDENHOVEN (Jacques VAN), écrivain hollandais, né à Bois-le-Duc, mort après 1682. Il fut ministre protestant à Niewlekkerland et se livra avec ardeur à l’étude de l’histoire et des antiquités de sa patrie. Parmi ses ouvrages, écrits en hollandais, nous citerons : Description de la ville et dit pays de Heusden (Amsterdam, 1651) ; l’Ancien et le nouveau Dordrecht (Amsterdam, 1660) ; Sylva Ducis aucta et renovata ou Description nouvelle et considérablement augmentée de la ville de Bois-le-Duc (Bois-le-Duc, 1670, in-4<>) ; Anliquitates Cimbricx renovatx (1682).


OUDET (Jacques-Joseph), officier français, né à Maynal en 1773, mort en 1809. Il se distingua dans les armées de la République, devint rapidement lieutenant-colonel, se prononça contre le coup d’État du 18 brumaire et fut alors relégué à Besançon par Bonaparte. Chaud républicain, il s’affilia à la société des philadelphes, composée d’ennemis du pouvoir dictatorial, et se trouva compromis lors du procès de Moreau. Il avait depuis deux ans repris du service actif, lorsqu’il tomba mortellement blessé sur le champ de bataille de Wagram (7 juillet 1809) et mourut deux jours après.

Ces renseignements précis, empruntés à la Biographie Didot, pourraient faire croire à l’existence réelle de ce personnage et peut-être, en effet, a-t-il existé un colonel Oudet, mort à Wagram. Mais, d’autre part, la même Biographie nous apprend, dans la notice consacrée à Ch. Nodier, que ce colonel Oudet, « personnage mystérieux, disparut mystérieusement en 1809, assassiné probablement par l’ordre de Napoléon ; » qu’après lui ce fut le général Malet qui devint le chef des philadelphes, et que la conspiration militaire de Malet fut la suite des projets longuement médités par le colonel. Tous ces renseignements, puisés dans les écrits de Nodier et principalement dans son Histoire des sociétés secrètes, sont sujets à caution. Si le personnage du colonel Oudet n’est pas entièrement imaginaire, le rôle occulte qu’il lui fait jouer, à la tête de la société des philadelphes, est certainement une fiction.


OUDET (Jean-Victor), chirurgien-dentiste français, né vers 1787, mort vers 1864. Il se fit recevoir docteur en médecine k Paris en 1813, fut nommé, en 1823, membre de l’Académie de médecine et reçut de Louis-Philippe le titre de dentiste du roi. M. Oudet s’est consacré à l’étude des maladies dentaires. Outre des articles publiés dans le Dictionnaire de médecine et divers autres recueils, on lui doit : Expériences sur l’accroissement continu et la reproduction des dents chez les lapins (1824) ; Considérations sur la nature des dents et leurs maladies (1820) ; De l’emploi de C clhérisation pour l’extraction des dents (1849) ; De l’accroissement continu des incisives chez les rotigeurs (1850) ; Odontogénie (1855) ; Recherches anatomiques, physiologiques et microscopiques sur les dents et sur leurs maladies (1862, in-8°), etc.

OUDEUIL, village et comm. de France (Oise), caut. de Marseille-le-Petit, arrond. et à 16 kilom. de Beauvais ; 258 hab. Débris gallo-romains ; ruines d’un château-bâti sous le règne de Philippe-Auguste ; église en partie du xie siècle.

OUDEWATER, ville fortifiée de Hollande, (Hollande méridionale), arrond. de Gorkum, sur la rive gauche de l’Yssel, par 52° 1’ 23" de lalit. N. et 2» 32’ 34" do longit. E. ; 1,900 hab. Corderies, chanvre, fromage ; patrie de Jacob Arminius, fondateur de la secte des jacobites. Eu 1575, les Espagnols la réduisirent en cendres et en massacrèrent les habitants.

OUDEZEELE, village et comm. de France (Nord), cant. de Steenvoorde, arrond. et à 16 kilom. d’Hazebrouck, k 65 kiloin. de Lille ; 985 hab. Brasseries, moulins k farine, tissage de la toile. L’église, rebâtie k la fin du siècle dernier, est ornée de beaux vitraux.

OUDGERRYDROUG, villa de l’Indoustan, présidence de Madras, province de Carnate, k 72 kilom. de Nellore.

OUDI, ville de l’Afrique centrale (Soudan), à 130 kilom. N.-N.-O de Kouka et à l kilom. de la rive occidentale du lac Tchad, résidence d’un gouverneur. Il s’y tient un marché assez important.

OUD1N (César), interprète de Henri IV pour les langues étrangères, fils d’un grand prévôt du Bassigny, mort en 1025. Il u traduit, l’un des premiers, Don Quichotte en français et vulgarisé chez nous l’espagnol et l’italien par la publication de dictionnaires de ces idiomes. — Son fils, Antoine Ouuin, mort en 1653, lui succéda comme interprète, donna des leçons d’italien k Louis XIV, et publia aussi de bons ouvrages sur les langues italienne et espagnole. Nous citerons de lui : Recherches italiennes et françaises ou Dictionnaire italien et français (Paris, 1640, 2 vol. in-4°) ; Grammaire frunçaise rapportée au langage du temps (Paris, 1633) ; Trésor des tangues espagnole et française (Paris, 1645) ; Curiosités françaises ou Hecueil de plusieurs bel-