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OPIL

l’engouement dont il avait d’abord été l’objet. En 1798, Opie épousa Amalia Alderson, qu’il encouragea dans ses essais littéraires et qui acquit une assez grande réputation. Cet artiste fut un des meilleurs peintres de son temps. Outre des portraits et des scènes familières, il exécuta des tableaux d’histoire et des sujets religieux dans les galeries de Boydell, de Woodinason et de Maeklin. Si ses types pris surnature manquent généralement de noblesse, il montra en revanche un talent supérieur comme coloriste. Par la finesse des tons et la beauté du coloris, il rappelle la manière du Titien, et ses tableaux se recommandent, en outre, par le fini, la vérité et la perfection de l’exécution. On cite, parmi ses meilleures œuvres : )’Assassinat de Jacques Joif le Meurtre de liizzio, la Mort de Saphira. On doit il Opie une Vie de Reynolds et des Leçons sur la peinture, qui ont été publiées en 1808.

OPIE (Amalia Alderson, dame), romancière et poète anglaise, femme du précédent, née à Norwich en 1769, morte en 18G3. Son père, médecin distingué, lui fit donner une excellente éducation. Les grâces de sa personne, son esprit, ses talents comme musicienne la firent parfaitement accueillir dans le monde, et, dès cette époque, à l’exemple de son père, qui avait adopté les idées de la Révolution française, on la vit manifester un vif enthousiasme pour les défenseurs de la liberté. Tout en se livrant aux plaisirs du monde, elle lit des vers, des essais dramatiques ; mais elle ne les publia point. A l’âge de vingt-neuf ans, Amalia Alderson épousa le peintre Opie, qui la conduisit à Londres. Lancée alors dans le monde artistique et littéraire, encouragée, en outre, par son mari, qui avait été frappé de ses talents, elle publia en 1801 un conte moral, le Père et la fille, auquel le public’fit un favorable accueil. À partir de ce moment, elle mit successivement au jour des romans, des nouvelles, des poésies et occupa bientôt un rang distingué parmi les femmes de lettres de son temps. En 1802, elle visita la France avec son mari. Devenue veuve en 1807, elle retourna vivre auprès de son père à Norwich ; mais elle Ht de fréquents voyages à Londres et sur le continent. C’est ainsi qu’elle visita de nouveau lu France en 1829 et 1830, époque où elle entra en relation avec La Fayette, uvec David d’Angers, qui fit son médaillon, et parcourut les bords du Rhin, la Belgique, la Suisse en 1835. M"" Opie était liée depuis plusieurs années avec mistress Fry, célèbre par sa philanthropie, et plusieurs familles de quakers lorsqu’elle se décida, en 1825, à se faire affilier à. cette secte. Elle en adopta le costume, les formules, mais ne renonça point a la littérature et à la poésie. Toutefois, a partir de cette époque, ses œuvres sont empreintes d’un mysticisme prononcé. Elle entretint une correspondance suivie avec Wal ter Scott, iMucltiiilosh, Sheridan, Hutnboldt, Wilkie, Sidney-Smith, etc. Les œuvres laissées par mistress Opie sont loin d’être du premier ordre. Elle manquait de l’art de grouper et de développer les caractères, d’agencer habilement une intrigue ; mais on y trouve de la grâce, de lu douceur, du naturel, des sentiments honnêtes et élevés ; le style est facile, mais souvent incorrect. La plupart de ses romans ont été traduits en français. Nous citerons : Adeline Mowbray (ISO*) ; la Mère et la fille (1804 ; ; Simples contes (1805) ; Caractères et scènes de la vie privée (1812) ; Contes de la vierëelle (1813) ; la Veille de ta SaintValenli» {l&lG) ; les Contes du cœur (lSè), traduits par la comtesse Mole ; Madeline (1822) ; les Nouveaux contes moraux. Parmi ses œuvres poétiques, nous citerons : Poésies (1802) ; le Retour d un guerrier et autres poésies (1818) ; les Chants pour les morts (1835). Quelquesunes des ballades de sa composition, qu’elle chantait elle-même dans le inonde, l’Orphelin, Ne m’oubliez pas, sont de petits chefsd’œuvre de sentiment qui feront vivre le nom de leur auteur.

OPIER s. m. (o-pié). Bot. S’est dit pour

OBIER.

OPIFÊRE adj. (o-pi-fè-re — du lat. ops, secours  ; fero, je porte). Myth. lat. Surnom d’Esculape, de Jupiter et de Diane.

OPIGÈNE adj. f. (o-pi-jè-ne — lat. opigena ; de ops, et de yenus, origine). Myth, lat. Surnom de Junon, fille d’Ops.

OPIITE adj. (o-pi-i-te — rad. opte). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre opie..

— s. m. pi. Groupe d’insectes hyménoptères, de la famille des ichneumoniens, ayant pour type le genre opie.

OPILATIF, IVE adj. (o-pi-la-tiff, i-verad. opiler). Mèd. Qui bouche, qui obstrue les conduits naturels : Médicaments opilatifs.

OPILATION s. f. (o-pi-la-si-on — rad. opiner). Obstruction : Opilation de la rate, du foie. Il Maladie particulière que produit l’abus de la coca : Toujours incurable, /’opilation est caractérisée par une céphalalgie intense et un amaigrissement considérable ; l’appétit est des plus irréguliers et à un dégoût profond de la nourriture succède parfois une faim canine ; les membres s’œdématient, le marasme augmente, l’intelligence diminue et ta mort survient au milieu d’horribles souffrances.

OPILE 3. m. (o-pi-le). Entotn. Genre d’in OPIM

sectes coléoptères tétramères, de la famille des malacodermes, tribu des clairones, comprenant une douzaine d’espèces qui habitent l’Europe et l’Afrique. : L’opile mou se trouve aux environs de Paris. (H. Lucas.)

— Encycl. Les opiles ont pour caractères essentiels : un corps allongé ; des antennes filiformes, de la longueur du corselet, à derniers articles bien distincts et un peu plus gros que les autres ; des palpes terminées par un article très-dilaté, en forme de hache ; les mandibules dentées à l’intérieur ; les yeux non échancrés ; les tarses h premier article très-court et caché en dessus par la base du second. Les mœurs de ces insectes sont encore peu connues ; elles paraissent se rapprocher.beaucoup de celles des clairones. On

pense que leurs larves vivent dans les bois ; c’est du moins sur les troncs d’nrbres, dans les forêts et dans les chantiers de bois, qu’on les rencontre le plus souvent. Parmi les espèces nombreuses de ce genre, nous citerons l’opile mou, long de om,01, d’une couleur brun noirâtre, qui se trouve quelquefois aux environs de Paris.

OP1LÉ, ÉE (o-pi-lé) part, passé du v. Opiler. Méd. Bouché, obstrué : Conduits opilés.

OPILER v. a. ou tr. (o-pi- !é — lat. oppilare, obstruer ; du préf. ob, et de pilare, appuyer fortement). Pathol. Obstrué : Opiler les con-' dtiiis naturels.

S’opiler v. pr. Être opilé, devenir opilé : Les veines su sont opilées.

OPILIE s. f. (o-pi-11). Arachn. Syn. depHAlangère ou faucheur, genre d’aranéides.

— Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des olacinées, comprenant des espèces qui habitent l’Asie et l’Afrique tropicale.

OP1L1US ÀUHELIUS, grammairien et sophiste latin, qui vivait au l« siècle avant notre ère. Un philosophe dont il était l’esclave lui rendit la liberté et lui donna des leçons. Opilius professa à Rome la philosophie, la rhétorique, la grammaire, devint l’ami de Rutilius Rufus, voulut le suivre.dans Son exil à Stnyrne (92) et passa avec lui les dernières aiinééS de sa vie. Il composa quelques traités sur des sujets d’érudition et de grammaire, lesquels ne nous sont pas parvenus.

OPIME atlj. (o-pi-me — lat. opimus, de ops, richesse et aussi nom de la terre comme source de tous les biens, usité seulement au pluriel, opes, mais conservé encore dans liions, pauvre, et opulentus, opulent. Le tatin ops révèle un ancien thème sanscrit ap, nominatif aps, de la racine ap, acquérir, posséder, d’où aussi le sanscrit apnas, possession, g : iin, .profit, travail. Apas, travail, génitif apasas, se retrouve intact dans opus, operis, pour opesis. On a comparé depuis longtemps avec ops le grec ompnê, le produit de la terre, les céréales, d’où ompnios, ompnêros, excellent, et ompnia, comme éoithète de Gérés. Saut’ le genre et la nasale intercalée, ompnê répond plus directement encore au sanscrit apnas, que représente mieux encore le grec aphnos, aphenos, richesse. Pictet ne sait si l’on peut comparer aussi l’erse uipin, trésor, que l’on ne trouve pas en irlandais, et dont le p non aspiré semble indiquer un m supprimé. Ce qui paraît moins douteux, c’est qu’on doit rattacher à la même racine le lithuanien apstas, apsta, abondance, plénitude, richesse, npsiummas, même sens, apstus ; abondant, riche, etc.). Excellent, extrêmement distingué en son genre :

Tandis que tu rêvais sur le trophée opime Un avenir si beau...

V. Huoo.

Il Inus.

— Antiq. rom. Dépouilles opimes, Armes du général ennemi tué et dépouillé de la propre main du général romain : Tous ces grands hommes étaient si parfaitement voleurs de grand chemin, que, depuis flomulus jusqu’aux flibustiers, il n’est question que de depouii les opimes. de butin, de pillage, de vaches et de bœufs volés à main armée. (Volt.) Les dépouilles opimes faisaient le plus bel ornement des triomphes de l’armée romaine. (Proudh.)

Il Fig. Riches dépouilles, riche acquisition, riche profit : Il est toujours des hommes assez habiles pour s’approprier les dépouilles opimes d’un pouvoir vaincu.

— Encycl. Dépouilles opimes. Suivant les traditions romaines, l’une des premières peuplades du Latiutn qui luttèrent contre Rome naissante fut celle des Céniniens. Romulus tua de sa propre main leur roi Acron, et comme il avait fait vœu, s’il remportait la victoire, de consacrer à Jupiter les armes du chef ennemi, il fit tailler le tronc d’un chêne en forme de trophée, y fit ajuster les armes et, vêtu de pourpre, couronné de lauriers, suivi de ses soldats qui chantaient des airs de victoire, il fit son entrée dans Rome et alla consacrer à Jupiter Férétrien ces premières dépouilles opimes. On désigna donc sous le nom de dépouilles opimes l’armure du général en chef des ennemis prise par le général en chef romain. Il y a plusieurs opinions sur l’origine du mot opimes ; quelques auteurs anciens pensent qu’on les nommait ainsi parce qu’ayant été prises sur le chef ennemi elles étaient les plus rares, les plus précieuses, les plus riches de toutes les dépouilles.

Cette entrée solennelle de Romulus dans sa cité est donnée aussi comme l’origine et le modèle des triomphes. Jusqu’à l’époque d’Au OP1N

guste, c’est-à-dire dans une période de sept cents ans, l’histoire romaine n’offre que trois exemples de dépouilles opimes : celles qui furent remportées par Romulus, celles que Cornélius. Cossus enleva au roi des Vèiens, et celles que Marcellus conquit sur Viridomar, roi des Gaulois Gésates.

OPIMIOS (Lucius), consul romain, célèbre par son zèle violent pour les intérêts du patriciat et par sa lutte contre le dernier des Gracques, mort vers 100 avant Jésus-Christ. Ayant été nommé consul (121 ans av. J.-C.) par suite des manœuvres du sénat, qui voulait l’opposer au parti populaire, il entreprit de faire abroger les lois Sempronits, chères à la plèbe, et qui avaient été rendues pendant le tribunat de Tiberius Sempronius Gracchus et celui de son frère Caïus. Ce dernier, qui avait été écarté du tribunat par l’influence des patriciens, sentit que le parti populaire n’avait plus, pour le moment, de défense légale, et il recommandait la prudence ; mais il était entraîné par son propre parti. Le matin du jour qu’Opimius devait casseroles lois Semproniennes, les deux partis occupèrent le Capitule, s’observant dans un formidable silence. Fendant que le consul faisait les sacrifices, un licteur, qui avait insulté la foule, fut tué sur place. Le sénat saisit ce prétexte pour investir Opimius de pouvoirs illimités par la formule des jours de péril < Caucunt consules, etc. Opimius fait aussitôt armer les sénateurs, les. chevaliers, les riches et leurs serviteurs, saisissant cette occasion’d’abandonner la voie légale et de noyer dans le sang les lois Semproniennes. Il marche vers l’Aventin où s’était retranchée la plèbe ; et comme il éprouvait une résistance plus opiniâtre qu’il né l’avait pensé, il proclame une amnistie pour tous ceux qui abandonneront Caïus, dont, il met la tête à prix. On sait ce qui arriva (v. Gracquus) ; le noble tribun fut vaincu, son cadavre fut jeté dans le-Tibre avec ceux de trois mille de ses partisans, une réaction aristocratique des plus violentes suivit cette victoire du sénat, et Opimius, après avoir répandu le sang de tant de citoyens, fit élever un temple à la Concorde, ce qui parut la plus cruelle des dérisions et donna lieu au vers suivant, qu’on écrivit au-dessous de l’inscription :

La Fureur a dressé ce temple h la Concorde.

Opimius, au reste, finit misérablement. Quelques années plus tard, flétri par un jugement pour s’être laissé corrompre par l’or de Jugurtha, il alla mourir méprisé à Dyrrachiuin, en Grèce. L’année de son consulat resta célèbre aussi à un autre titre ; elle avait été marquée par une récolte de vins exquis ; et comme on avait coutume d’inscrire sur le cachet des amphores le nom du consul en charge, le vin d’Opimius fut, pendant un siècle et demi, fort recherché des gourmets romains, et il y est souvent fait allusion chez les anciens.

OPINANT, ANTE adj. (o-pi-nan, an-terad. opiner). Qui opine ; qui a le droit d’émettre une opinion : Aristole a défini l’homme un animal raisonnable ; il fallait dirévn animal opinant. (Grimm.)

— s. m. Celui qui opine, qui donne son opinion dans une délibération : Compter le nombre des OPINANTS.

OPINATEUR s. m. (o-pi-na-teur — lat. opinator ; de opinari, opiner). Celui qui opine, qui émet une opinion. Il Peu usité.

— Antiq. rom. Commissaire des vins dans les armées.

OPINCI s. f. (o-pain-si). Sorte de sandale en usage chez les paysans romains, et ordinairement confectionnée avec de la peau salée et séchée, mais non tannée.

OPINE s. m. (o-pi-ne). Entom. Genre d’insectes hémiptères hétèroptères, de la famille des réduviens, comprenant quatre espèces qui habitent Java.

OPINER v. n. ou iutr. (o-pi-né — lat. opinari, mot qui, de même que opinio, est rapporté avec assez de vraisemblance, par Léo Meyer, à une racine qui existe dans le grec optomai, voir, de ops, opos, œil. Opinus, qui est le mot fondamental dont opinio etopinuri sont dérivés, signifierait donc qui voit, qui s’aperçoit de). Emettre une opinion : Opiner à son tour. Opiner en faveur d une proposition, contre une proposition. Juges qui opinent à la prison, à la mort. Médecins qui opinent « ta saignée, à la purgation. Juges qui opinent pour la mort. Le magistrat ne doit opiner que selon sa conscience. (De Bonald.) Dès l’abord, leur doyen, personne fort prudente, Opina qu’il fallait, et plus tôt que plus tord, Attacher un grelot au cou de Rodilnrd.

La Fontaine.

— Loc. fam. Opiner du bonnet, Être entiè : rement de l’avis des préopinants, acquiescer d’un signe et sans mot dire : Notre député se contente (/’opiner du bonnet.

.. ’... Aussi, pour trancher net, Le bon Antiochus opina du bonnet.

De Guerle.

Il Cette expression vient de l’usage où étaient autrefois les juges d’ôter leur bonnet sans rien dire, quand ils partageaient l’opinion du préopitiant.

— v. a. ou tr. Être d’avis de : Opiner la mort, l’acquittement. Messieurs, çu’opinez- vous ? (P.-L. Courrier.) u Vieux en ce sens.

OPIN

OPINEUR s. m. (o-pi-neur — rad. opinrr). Celui qui opine, qui émet une opinion, il Peu usité.

— Argot. Opineur hésitant, Membre du jury.

OPINIÂTRE adj. (o-pi-ni-à-tre — rad. opinion). Qui est trop fortement attaché à son opinion, à sa volonté : Enfant opiniâtre.

La nature, envers moi moins mère que marâtre.

M’a formé très-rétif et très-opim’d/rc

Destouches.

Il Qui persévère, qui persiste avec une sorte d’acharnement ; La vérité est patiente-et opiniâtre. (Guizot.) Il Où l’on met de l’entêtement, de l’obstination, de la persistance : Combat opiniâtre. Résistance, défense opiniâtre. Travail opiniâtre. Silence opiniâtre. Plus notre hai7ie est injuste, plus elle est opiniâtre. (Sénèque.) Le Sage passa sa vie dans des travaux opiniâtres et dans la misère. (A. Karr.)

— Fig. Qui ne cède pas, qui dure, que l’on ne peut.arrêter : Une toux opiniâtre. Une fièvre opiniâtre. Les préjugés des esprits endoctrinés sont plus opiniâtres que les illusions des imaginations incultes. (De Custine.) L’éyoïsme est le premier et le plus opiniâtre de nos maux. (De Ségur.)

— Substantiv. Personne opiniâtre, entêtée, obstinée : Je me ptains de ce que vous ne m’avez pas mandé que vous aviez fouetté mon fils, car je veux et vous commande de le fouetter toutes les fois qu’il fera /’opiniâtre. (Henri IV.) Les opiniâtres ne veulent croire que ce qu’ils conçoivent, et ils ne conçoivent que fort peu de chose. (La Rochef.) Tous les ignorants sont opiniâtres et presque tous les opiniâtres sont ignorants. (MmeMonmarson.)

— Syn. OpiuiAtre, eutSté, entier, etc. V. ENTÊTE.

OPINIÂTRE, ÉE (o-pi-ni-â-tré) part, passé du v. Opiniàtrer. Qui s opiniâtre, qui persiste avec obstination dans son opinion ou dans sa volonté : Il est opiniâtre dans son idée, il n’en démordra pas. Il Peu usité.

OPINIÂTREMENT adv. (o-pi-ni-â-tré-man

— rad. opiniâtre). Avec opiniâtreté : Soutenir opiniâtrement une erreur. On veut opiniâtrement faire de ta politique sans grandeur ; on ne réussira qu’à faire de l’agitation sans fin. (E. de Gir.) Il Avec fermeté, avec constance : Travailler opiniâtrement. Soutenir opiniâtrement le combat. Le renard mord dangereusement, opiniâtrement, et l’on est obligé de se servir d’un ferrement pour le faire démordre. (Buff.)

OPINIÀTRER v. a. ou tr. (o-pi-ni-â-trérad. opiniâtre). Contrarier ou contredire da façon à rendre opiniâtre : JV’opiniÂtrez pas cet enfant, il Vieilli.

— Soutenir avec obstination ; persister opiniâtrement dans : Vous avez tort c/’opiniÂtrer cela. On ne saurait plus mal imaginer, ni opiniàtrer plus mal à propos une affaire que l’a été celle-là. (Mme de Sév.) Il Vieilli.

S’opiniâtrer v. pr. S’obstiner, s’entêter dans son opinion ou sa volonté : S’opiniâtrer à une chose. S’opiniâtrer à soutenir une erreur, une mauvaise cause. Malgré la retraite de Henri III, les Romains s’opiniâtrerent à lutter contre le pape Alexandre II, et Rome fut de nouveau saccagée. (Machiavel.) Il ne faut point s’opiniâtrer sur les choses peu essentielles. (Boss.) On s’opiniâtre dans la routine, en raison même de son impuissance. (Proudh.)

OPINIÂTRETÉ s. f. (o-pi-ni-â-tre-térad. opiniâtre). Trop grand attachement h son opinion ; obstination dans sa volonté : La petitesse de l’esprit, l’ignorance et la présomption font /’opiniâtreté. (La Rochef.) On ne doit point accuser les autres (/’opiniâtreté, sous prétexte qu’ils ne se rendent pas à nos sentiments. (Nicole.) On plaint l’erreur, on hait /’opiniâtreté. (J.-J. Rouss.) /.’opiniâtreté unie à la force produit l’injustice, la violence et la tyrannie. (Mme de Muntolieu.) //opiniâtreté 'est l’apanage des esprits faibles. (Mme Romieu.) L’orgueil dédaigne, l’o- piniâtreté résiste, la roideur ne fléchit pas. (La Rochef.-Doud.) /.’opiniâtreté n’est que l’énergie de la sottise. (Deseuret.) Il Constance, fermeté qui empêche de céder : Travailler, combattre avec opiniâtreté, //opiniâtreté de ta défense triompha de la vivacité de t’attaque. Pour faire de grandes choses, il faut une opiniâtreté infatigable. (Volt.) La vérité ne se livre qu’à /’opiniâtreté et à la patience. (Guizot.)

— Fig. Persistance : Triompher de /’opiniâtreté de la fièvre. La fougère est une plante qui résiste avec opiniâtreté à ta culture. (M. de Dombasle.) <nowiki>

OPINION s. f. (o-pi-ni-on — lat. opinio ; de opinari, opiner). Manière d’opiner, avis émis, manifesté : Aller aux opinions. Recueillir, prendre tes opinions. Résumer les opinions. Appuyer son opinion d’autorités, d’exemples.

— Sentiment particulier qu’on se forme d’une chose : Opinion ancienne, nouvelle, probable, raisonnable, fondée, problématique, erronée. Liberté des opinions. Diversité d’ opinions. Être d’une opinion. Partager l'opinion de quelqu’un. S’en rapporter à l' opinion de quelqu’un.1 Être attaché à son opinion. Changer «/’opinion. N’avoir pas «/’opinion à soi. L’affirmative et la négative de presque