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NEHÀ

92,000 Lab. La pointe Bombonou forme l’extrémité S., et la pointe Sojaton l’extrémité 0. La. partie septentrionale est montagneuse. Les côtes seules appartiennent aux Espagnols, qui en tirent du riz, du cacao et des nids de salanganes.


NEGHUZZI (Constantin), poète et homme politique moldave, né en 1809. Tout jeune, il apprit le français, suivit, en 1821, son père en Bessarabie, où il connut le poëte Pouschkine, d’après les conseils duquel il étudia la langue russe, puis revint dans son pays (1824). Quelques années plus tard, Negruzzi obtint un emploi au ministère des finances et fut chargé de diverses fonctions administratives. Chaud partisan de l’indépendance de la Moldavie, il fut envoyé par ses compatriotes à l’assemblée nationale, où il fut un des membres les plus distingués du parti libéral, fit Ïiartie, en 1857, d’une commission chargée de a délimitation de la nouvelle frontière de la Bessarabie, et reçut un portefeuille dans le ministère de juin 1861, sous l’administration du prince Couza. Après un court passage au pouvoir, Negruzzi a repris son siège à la Chambre des députés de la Roumanie. Cet homme politique est un des poêles et des écrivains les plus remarquables de son pays, où il a puissamment contribué à l’éclosion d’une littérature nationale. Outre des traductions de Pouschkine et de Victor Hugo, on a de lui : Aprode Purice, poSine épique qui fonda sa réputation ; Nouvelles et scènes historiques, dont l’une, Alexandre Lepusneano, un petit chef-d’œuvre, a été traduite dans la Itevue d’Orient (1854) ; Péchés de jeunesse, recueil de morceaux en vers et en prose.

NÈGUE-CHIEN s. m. (nè-ghe-chiain — du provenç. négar, noyer, et de chiain, à cause du danger de se noyer que l’on court en montant un de ces bateaux. Le mot périssoire a une origine toute semblable). Très-petit bateau dont on se sert pour chasser le gibier d’eau. ([On dit aussi mègue-fol.

NÉGONDOou NÉGONDO S. m. (né-gon-dodu malais negund, même sens). Bot. Genre d’arbres de la famille des acérinées, formé aux dépens des érables, et comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Amérique du Nord ; Le mégundo est souvent appelé érable à feuilles de frêne. (A. Dupuis.) Il On dit aussi kegundium. il Nom vulgaire d’une espèce de gattilier de Chine.

— Encycl. Les négundos, confondus autrefois avec les érables, sont caractérisés par des feuilles imparipennées ; des fleurs dioïques, les mâles fasciculées, les femelles en grappe. Le négundo à feuilles de frêne, appelé aussi érable négundo, est un aibre de 12 à 15 mètres, originaire de l’Amérique du Nord, fréquemment cultivé et presque naturalisé en France. Il préfère un sol substantiel et frais ; sa culture ne dilFère pas de celle des érables. Son bois n’est pas très-dur, mais il a un grain fin et uni et se travaille très-facilement ; sa couleur est jaunâtre, veinée de violet. On l’emploie pour les ouvrages de marqueterie principalement. Cet arbre est aussi recherché pour l’ornement des jardins, et présente une variété à feuilles panachées d’un très-bel effet.

On donne aussi le nom de négundo aune espèce de gattilier, originaire de la Chine. C’est un arbre de moyenne grandeur, à rameaux roux, pubescents, portant des feuilles h cinq folioles oblongues, glauques et veloutées en dessous, et des fleurs petites, d’un blanc bleuâtre, groupées en panicule terminale. Ce végétal possède des propriétés réelles, mais qui ont été fort exagérées. Les feuilles ont 1 odeur et le goût de celles de la sauge, avec un peu plus dâoreté et d’amertume. «Vers le lever du soleil, dit V. de Bomare, il paraît sur ces feuilles une certaine liqueur blanche, qui en est sortie la nuit. Les feuilles, les fleurs et les fruits étant écrasés, cuits dans de l’eau et fricassés dans de l’huile, soulagent quantité de douleurs, surtout celles des jointures ; ce remède est aussi vulnéraire et cicatrisant. Les femmes du pays font de toutes ces mêmes parties de l’arbre une décoetion dont elles boivent et se lavent le corps, dans l’idée que cette liqueur aide à la conception ; les feuilles seules étant mâchées donnent une bonne haleine et répriment, dit-on, les ardeurs de Vénus. • On sait aujourd’hui à quoi s’en tenir sur cette dernière propriété ; le négundo, de même que le gattilier, produirait plutôt l’effet contraire ; c’est un stimulant assez énergique. Ce végétal a des fleurs de peu d’effet, mais un feuillage et un port élégants ; aussi lecultive-t-on assez fréquemment dans nos jardins. Il vient bien en terre ordinaire, mais mieux dans un sol léger et à une exposition chaude ; on le multiplie de semis, de greffe el de marcottes.

NÉGUS s. m. (né-ghuss). Hist. Titre de l’empereur d’Abyssiuie. || On écrit aussi mbgous.

« — Econ. domest. Sorte de limonade au vin, en usage en Angleterre.

MUIALENNIA, déesse de la mythologie Scandinave et gauloise. Elle est représentée, sur les monuments gallo - romains, assise, ayant sur ses genoux un panier plein de fruits. L’Hercule ou, plus généralement, le Neptune gaulois accompagnent la déesse. Sur la plupart de ces monuments, cette déesse est représentée voilée ; sous cet aspect, elle

« JSÎEHË

Symbolise la nouvelle lune. « Il parait certain, dit Lenoir, que le culte de cette divinité est plus ancien qu’on ne le croit, et qu’il ne se bornaitpas aux contrées duNord, puisque l’on connaît une mosaïque, trouvée à. Nîmes, qui représente Nehalennia sur le bord de la mer, avec ses attributs ordinaires, ayant un petit chien à ses pieds et une torche allumée. » Nehalennia était la déesse chère aux matelots. Les fréquentes représentations de Neptune avec Nehalennia marquent qu’elle était invoquée par les gens de mer pour l’heureux succès de la navigation et de leur négoce. On a publié plusieurs médailles frappées en l’honneur de Nehalennia ; une, entre autres, est remarquable : on y voit deux Victoires ■ en l’air, tenant chacune une patère ; elles soutiennent de chaque côté deux espèces de rideaux qui pendent d’un dais sous lequel la déesse est assise, ayant un chien à sa droite. En 1646, le rivage de la mer se trouvant, par suite d’un violent orage, à sec près d’Oësbonrg, dans l’île de Walcheren, on y découvrit, entre autres restes gallo-romains, un monument élevé à la déesse Nehalennia ; il représentait la déesse assise, ayant à sa droite un chien et entourée de paniers de fruits.

NËHARDA, aujourd’hui Hardit, ancienne ville de Mésopotamie, dans une lie de l’Euphrate. Les juifs y possédaient une école célèbre.

NE1UVEJND, ville de Perse, prov. de Kurdistan, ch.-l. de district, à HO kilom. E.-S.-E. de Kermanchah, près de la petite rivière de son nom. Les Arabes y remportèrent, en 638, une grande victoire sur les Perses.

NÉHEL s. m. (nc-èl). Métrol. anc. Mesure pour les liquides, en usage chez les Hébreux, et valant environ 90 litres.

NÉHÉMIE, législateur hébreu, emmené en captivité à Babylone dans le ve siècle av. J.-C. Il était échanson du roi de Perse Artaxerxès Longue -nuiin, lorsqu’il obtint de ce prince la permission d’aller rebâtir les murailles et le temple de Jérusalem, entreprise qu’il termina malgré l’opposition des ennemis de sa nation (454 ans av. J.-C). Il rétablit ensuite la loi mosaïque dans toute sa pureté et gouverna le peuple hébreu jusqu’à sa mort (1424). Il est auteur du second livre d’Esdras.

Nchémio (LIVRE DE). V. ESDRAS.

NÉHÉMITE s. m. (né-é-mi-te). Hist. relig. Membre d’une secte vaudoise.

NEHER (Michel), peintre allemand, né à Munich en 1798. Malgré l’opposition de sa famille, qui le destinait au professorat, il s’adonna à la peinture et fit des portraits qui lui rapportèrent une somme suffisante pour faire un voyage en Italie. Après avoir séjourné six ans dans les principales villes du nord de la Péninsule, il arriva en IS23 à Rome, où il se livra avec ardeur a l’étude des maîtres anciens, tout en s’exerçant avec succès dans la peinture de genre. Il dessina même a la plume plusieurs paysages représentant des sites des environs de Rome et de Naples. Il revint, en 1825, dans sa ville natale et y exposa une foule da scènes de genre, paysages.et morceaux d’architecture. La réputation que lui valurent ces diverses œuvres s’accrut encore après ses peintures décoratives du château d’Hohenschwangein, où il exécuta, entre autres compositions, un tableau représentant le chevalier du Cygne, d’après des croquis de Rubens. Neher s’est, depuis cette époque, entièrement consacré à la peinture décorative, et ses œuvres se recommandent par le pittoresque, le modelé, la précision de la forme, la correction du dessin et un grand fini d’exécution, même dans les détails secondaires. Parmi les monuments qu’a embellis son pinceau, nous citerons les cathédrales de Magdebourg, . de Fribourg, de Francfort et de Mecheln, l’hôtel de ville de Louvain et l’église Saint-Pierre dans la même ville.

NEHER (Bernard), peintre allemand, né à Biberach (Wurtemberg) en 1806. Son père, Joseph Neher, peintre estimé, dirigea ses premiers pas dans la carrière artistique, puis il alla compléter ses études à Munich sous la direction de Cornélius. En quittant cette ville, il se rendit à Rome, où il exécuta’ de grands tableaux, dont l’un représente la Alort d’Ulrich à la bataille de Dœffiugen, et s’occupa d’étudier dans les fresques des vieux maîtres les secrets de l’exécution matérielle. Ayant retrouvé, à peu de chose près, les éléments formant le stuc sur lequel on peignait et les procédés qui donnaient à la couleur la solidité qui nous étonne aujourd’hui, il s’empressa, lors de son retour à Munich, d’expérimenter ses découvertes sur une large échelle. Il peignit donc, d’après les cartons qu’il avait préparés en Italie, l’Entrée de l empereur Louis de Bavière, sur la porte d’Isar. Cette fresque immense qui, à peine protégée par un auvent insuffisant, est encore d’une grande fraîcheur, rappelle le fumeux Triomphe de Jules Romain, ainsi que celui de Le Brun, du Louvre, et contient des parties admirablement traitées. Ce début lit grand bruit à Munich et, en 1836, M. Neher lut appelé à Weimar pour peindre, dans une des galeries du palais grand-ducal, sept fresques retraçant les scènes principales des drames de Schiller. La couleur de ces compositions est plus fine et plus variée que celle

de VEntrée de Louis de Bavière, mais l’arrangement est beaucoup moins heureux. Toutefois, on y trouve de l’imagination, du goût et du savoir. Dans le même palais, on voit encore de lui, dans le Salon de Gœthe, plusieurs fresques qui rappellent les chefs-d’œuvre du poète ; mais le style en est parfois vulgaire et l’artiste n’a pas su rendre le charme puissant qui s’attache aux créations de l’auteur de Faust. Néanmoins, ces peintures excitèrent en Allemagne un enthousiasme universel, et l’auteur fut nommé professeur à l’Académie de Leipzig, puis a l’Académie de Stuttgard. Parmi les rares tableaux de cet artiste, tableaux inférieurs suivant nous a ses fresques, nous citerons : la Résurrection du jeune homme de Naïm, la Mort du comte Ulrich, une Descente de croix, un Ensevelissement, enfin quelques autres morceaux moins importants dans l’église Saint-Pierre de Hambourg et dans une église de Ratisbonne. M. Neher a envoyé à l’Exposition universelle de Paris en 18C7 de beaux cartons, d’après lesquels doivent être exécutés des vitraux de la cathédrale de Stuttgard et des fresques pour le château ducal de Weimar.

NEHRUNG (FR1SCHE-). V. Frische-Haff.

NEÏ s. f. (né-i). Espèce de flûte traversière en roseau, dont se servent les Turcs.

NÊIDE s. m. (né-i-de). Entom. Genre d’insectes hémiptères hétéroptères, de la famille des géocorises, tribu des lygéens, comprenant un petit nombre d’espèces, dont le typo vit dans nos contrées : Les méides sont asses voisins des alydes. (E. Desmarest.) «

— s. f. Zooph. Syn. de NÉis, genre d’acalèphes.

— Encycl. Les néides sont caractérisés par un corps grêle, allongé, filiforme ; des antennes longues, coudées au milieu, formées de quatre articles ; le chaperon s’avançant sous la forme d’une lame pointue, au-desssus de la tète ; l’écusson allongé, très-petit ; les pieds longs et grêles ; les fémurs terminés par un petit renflement. Ces insectes ressemblent un peu aux cousins ; mais ils sont plus grêles par rapport à leur taille. On les trouve le plus ordinairement sur les feuilles et le tronc des arbres. Leurs mœurs, qui ont été peu observées, paraissent analogues à celles des corées. Le néide tîpulaire, espèce type du genre, est long de 0°»,01 environ, d’un gris jaunâtre, avec le dernier article des antennes noir et quelques points de même couleur sur les êlytres ; il habite la France.

NE1DENBCRG, ville de Prusse, prov. de Prusse, à 163 kilom. S. de Kœnigsberg, sur la Neile ; 3,000 hab. Draps, chapeaux de paille et tanneries.

NEIF s. m. (ne-iff). Féod. Serf d’origine. Il On trouve aussi maïf.

NE1FELD (Ernest-Jérémie), médecin polonais, né à Zduny en 1720, mort à Lissa en 1772. Reçu docteur à Leipzig en 1744, il fut nommé, l’année suivante, médecin pensionné de Lissa et conseiller à la cour de Pologne, puis devint membre do l’Académie des curieux de la nature. Outre de nombreux articles, on lui doit : De genesi caloris febrium intermiltentium (Leipzig, 1744) ; De secretione humorum in specie, ex mechanica solidorum structura fluidorumque genio demonstrata (1757, in -go) ; Ratio medendi morbos circuli sanguinsi (Breslau, 1772, in-8»), traité inachevé.

NEIGE s. f. (nè-je.—V. l’étym. À la partie encycl.) Eau congelée qui tombe du ciel sur la terre en flocons blancs et légers : La fonte des meiges. Il tombe de la meige. Les toits sont couverts de meige. L’Hécla lance ses feux à travers les glaces et les meiges d’une terre gelée. (Buff.) Dans les environs de Sisteron, les gens de la campagne ont le singulier usage d’envelopper les morts d’un linceul, de les mettre sur un toit et de les couvrir de meige. (M.-Br.) Il en est de l’honneur comme de la meige, gui ne peut jamais reprendre son éclat dès quelle la perdu. (Duclos.) Lorsque la terre est dépouillée de meige, le froment et le seigle courent des dangers quand le thermomètre s’abaisse. (M. de Dombasle.) En Russie, la meige a plus d’éclat que le soleil. (De Custine.) Salut, brillants sommets, champs de neige et do glace !

Lamartine. Qu’il est doux, à l’abri du toit qui nous protège, Do voir à, gros flocons s’amonceler la neige !

DELILLE.

Voici l’hiver, voici la neige, Penseï à tant d’infortunés, Et puisque le ciel vous protège, Voici l’hiver, riches, donnez.

Barthélémy.

— Poétiq. Extrême blancheur ; objet extrêmement blanc : Un sein de meige. Autour de ces touffes flottait sans cesse une meige vivante de papillons blancs. (V. Hugo.) Parfois la blanche écume de l’Océan, après avoir jailli sous la proue du bateau, jetait sa meige amère au noble et beau visage de la jeune femme. (E. Sue.)

Il faut qu’avril jaloux brûle de ses gelées

Le beau pommier trop ûer de ses fleurs eloilées,

Neige odorante du printemps.

V. HUOO.

Et la brise rafraîchissante S’embaume en se jouant dans les iilas tremblants,

NEIâ

Ou sème sur la terre une neige odorante. En balançant les cerisiers tout blancs.

A. Karr.

I) Cheveux blancs : La meigb qui couronne son front. 11 Hiver : A ’a prochaine lune des fleurs, il y aura sept fois dix meiges et trois meiges de plus, que ma mère me mit au monde. (Chateaub.) Les Ostiaks comptent par meiges et non par la marche apparente du soleil, (Chateaub.)

De neige, Méprisable, sans valeur : Un homme de neige. Ah ! te beau médecin déneige avec ses remèdes I (Destouches.)

Tiens, tiens, sans y chercher tant de façons, voilà Ton beau galant de neige, avec ta nonpareille.

Molière.

Neiges perpétuelles, Celles qui ne fondent jamais.

Neige fondue, Petite pluie froide qui tombe en hiver.

Blanc comme neige, Extrêmement blanc : Du linge blanc comme neige. 11 Fig. Être blanc comme neige, Être innocent d’une chose dont on est accusé.

Faire cas d’une chose comme des neiges d’autan, N’en faire aucun cas.

■— C’est une pelote de neige qui grossit, Cela grossit comme une.pelote de neige, Cela fait la pelote, ta boule de neige, Se dit des choses qui croissent progressivement : Sa fortune A fait la pelote DE neige ; il est millionnaire. Le mécontentement du peuple est

UNE PELOTE DE NEIGE QUI GROSSIT.

— Econ. domest. Glace faite avec du sucre et le jus de certains fruits.

— Art culin. Œufs à la neige, Blancs d’eeufs battus de manièveà former une mousse semblable à de la neige, et jetés ensuite quelques minutes dans du lait bouillant.

— Alchim. Mercure des sages. Il Cuire la neige, Soumettre le mercure hermétique à l’action du feu.

— Chim. anc. Neige d’antimoine, Oxyde d’antimoine blanc sublimé.

— Météorol. Neige rouge, Neige colorée en rouge, dont on attribue la couleur à des hydrophytes qui se développeraient parfois en grande quantité sur la neige : Quand j’examinais de près celte meige rouge, je voyais que la couleur dépendait d’une poudre fine mêlée avec elle, et qui pénétrait jusgu’à deux ou trois pouces de profondeur, mais pas plus avant. (Saussure.)

— Encycl. Linguist. Le nom de la neige dans les langues aryennes offre une série de concordances évidentes, mais dont les formes sont assez divergentes. Le terme le plus ancien est le zend çnis ou çnij, neiger, dont le dérivé régulier serait cnaêza. Au zend çnis, neiger, sanscrit snih, se lie clairement le lithuanien snigti, neiger, et son dérivé snegas, auquel correspondent l’ancien slave et russe sniegu, le polonais snieg, l’illyrien sniegh, le bohémien snih, etc. L’irlandais-erse sneachd, sneachda, qui rappelle mieux encore le sanscrit snigdha, parait même posséder sa racine vivante dans snighim ou snidhim, glisser, ramper, couler, dégoutter, sens tout nnalogue à celui des dérivés du sanscrit snih.

Les langues germaniques olfrent partout un « à la place de la gutturale finale ; ainsi le gothique snaivs, l’anglo-saxon snaw (snawan, sniwan, neiger), l’ancien allemand snè (génitif snêwes ; sniwit, il neige), le Scandinave snior, sniar, snaer, contracté comme snèo. Toutes ces formes s’expliqueraient certainement mieux par le zend çnu et le sanscrit snu, couler, snava, distillation, que par çnis et snih. Lu gutturale reparaît, il est vrai, dans l’ancien allemand versniegun, ningidus, l’allemand moyen snigen, le suédois snoega, neiger, qui inclinent de nouveau vers snih ; mais il ni est pas certain qu’il faille en inférer un thème gothique snaigvs, comme on l’a proposé, et les deux racines peuvent s’être maintenues côte à côte.

Le latin nix, nivis ne saurait être séparé de niitgo, uinguo, neiger, qui répond à pua. La suppression du s initial est de rigueur dans le latin, où aucun mot ne commence par sn. On doit en conclure que le thème nivi est bien contracté cette fois de nigvi, ce qui donne de nouveau quelque probabilité au changement analogue dans le gothique.

"TEnrin le grec nips, niphos s’explique d’une manière analogue en partant, avec Benfey, d’un thème primitif nichra, contracté au nominatif avec changement de la gutturale en labiale, et dont au génitif le ch devient ph, par l’influence rétractive du digamma supprimé.

— Météorol. Si un courant d’air très-froid pénètre subitement dans un appartement échauffe rempli de vapeur d’eau ; il peut produire de la neige. On raconte quà Suint-Pétersbourg, dans une nombreuse réunion, le panneau d’une fenêtre ayant été brise par accident, un tourbillon de vent s’engouffra par l’ouverture et congela la vapeur d’eau, qu’on vit tomber aussitôt sur les personnes présentes sous la forme de neige. Des effets analogues ont été observés dans la Sibérie et dans la Nouvelle-Zemble.

Dès que la température des nuages descend au-dessous de 0°, leurs gouttelettes se congèlent et forment la neige, qui traverse ensuite l’air en flocons et tombe sur le sol. Mais plus la température de l’air s’abaisse, moins il contient de vapeur d’eau ; aussi la quantité