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humanité, et sans excéder un prix déterminé. »

Cet hôpital avait cent vingt lits ; Mme Necker, après en avoir été la fondatrice, en fut l’économe et la directrice durant dix années (1780-1790). Elle mourut en mai 1794, dans une habitation près de Lausanne ; elle n’avait que cinquante quatre ans. « On peut lire, dit Sainte-Beuve, dans une notice écrite par son petit-fils, de touchants détails sur cette fin. Mais, même hors du cercle domestique, Mme Necker mérite d’obtenir dans notre littérature un souvenir et une place plus marqués qu’on ne les lui a généralement accordés jusqu’à cette heure. La France lui doit Mme de Staël, et ce magnifique présent a trop fait oublier le reste. Mme Necker, avec des défauts qui choquent à première vue, et dont il est aisé de faire sourire, a eu une inspiration à elle, un caractère. Entrée dans la société de Paris avec le ferme propos d’être femme d’esprit et en rapport avec les beaux esprits, elle a su préserver sa conscience morale, protester contre les fausses doctrines qui la débordaient de toutes parts, prêcher d’exemple, se retirer dans les devoirs au sein du grand monde, et, en compensation de quelques idées trop subtiles et de quelques locutions affectées, laisser après elle des monuments de bienfaisance, une mémoire sans tache, et même quelques pages éloquentes. »


NECKER (Jacques), botaniste suisse, fils de Louis Necker et neveu de Jacques Necker, le célèbre ministre de Louis XVI, né à Genève en 1758, mort dans la même ville en 1825. Professeur de botanique à l’académie de sa ville natale, il exerça, en même temps, plusieurs emplois importants dans la magistrature et fut élevé, en outre, à la dignité de syndic. Ses ouvrages sont restés manuscrits.


NECKER (Albertine-Adrienne de Saussure, dame), femme de lettres française, fille du naturaliste H. Bénédict de Saussure, née à Genève en 1766, morte dans la même ville en 1841. Elle se lia d’une intime amitié avec sa cousine, Mme de Staël, et composa, sur ce grand écrivain, une notice qui forme presque entièrement le premier volume de l’édition des œuvres de Mme de Staël publiée à Paris en 1820. On lui doit : Notice sur le caractère et les écrits de Mme de Staël (Paris, 1820, in-8o, in-12 et in-18) ; Cours de littérature dramatique, traduction de l’allemand de A.-W. Schlegel (Genève et Paris, 1804 et 1814, 3 vol. in-8o) ; l’Éducation progressive ou Étude du cours de la vie (Paris, 1828, 2 vol. in-8o), ouvrage empreint de la plus pure morale, auquel l’Académie française décerna le prix Montyon.

    1. NECKER (Louis-Albert), naturaliste suisse,

fils de la précédente ## NECKER (Louis-Albert), naturaliste suisse, fils de la précédente, né à Genève en 1786. Il s’est adonné à l’étude des sciences, a fait plusieurs voyages et est devenu professeur honoraire de minéralogie et de géologie à l’académie de Genève. Nous citerons de lui : Voyage en Écosse et aux îles Hébrides (Genève, 1821, 3 vol. in-8o) ; le Règne minéral, ramené aux méthodes de l’histoire naturelle (Paris, 1835, 2 vol. in-8o) ; Études géologiques dans les Alpes (Paris, 1841, in-8o), etc.


NECKÈRE s.f. (né-kè-re — de Necker, bot. allem.). Bot. Genre de mousses, de la tribu des bryacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans les régions chaudes et tempérées du globe.

— Encycl. Les neckères sont des mousses viyaces, rayonnantes, caractérisées par une coiffa en capuchon ; un sporange latéral ; un opercule conique, souvent aeuiniué ; un péristome double ; l’extérieur à seize dents lancéolées, linéaires, dressées ; l’intérieur présentant un nombre égal de cils filiformes, dressés, alternant avec les dents du péristome extérieur, et réunis entre eux à la base p ; ir une courte membrane ; la capsule dimiiliée. Ce genre comprend une trentaine d’espèces qui croissent dans les régions chaudes et tempérées du giobe. Parmi les espèces indigènes, nous citerons la neckère crépue, qu’on reconnaît k ses feuilles oblongues, ridées ou ondulées transversalement, à sou urne ovoïde, portée sur une soie latérale. Cette jolie mousse est commune dans les montagnes, sur les rochers et les troncs d’arbres.

NECKÉRIE s. f. (nè-ké-iî — deNecker, bot. allein.). Bot. Syn. de corydale et de pollichie.

NECKSTEIN s. m. (nè-kstain). Miuér. Sorte ■ * minerai d’étain.

NÉCOS ou NÉCHAO, roi d’Égypte. V.Ne, ii ao.

NEC PLURIBUS IMPAR (Égal à plusieurs). Louis XIV s’était choisi pour emblème un soleil dardant ses rayons sur le globe, avec ces mots : Nec pluribusimpur. On ne voit pas bien clairement ce que signifie cette devise. Louvois l’explique ainsi : Seul contre tous ; mais Louis XIV, dans ses Mémoires, lui donne uu autre sens : Je suffirai à éclairer jvicore d’autres mondes. Quel que soit son véritable sens, cette devise doit traduire une pensée d’orgueil. C’est ainsi qu’on l’a entendu dans toutes les allusions qu’on y a faites.

Si la perte de Fouquet n’eût pas déjà été arrêtée dans l’esprit de Louis XIV, elle l’eût été à Vaux. Celui qui avait pris pourdevise ; Nec pluribus impur, ne pouvait souffrir qu’un

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homme obscur par son nom resplendît par son faste. Comme il n’y a qu’un soleil au ciel, il ne pouvait y avoir qu’un roi de France. » A. Dumas. « Voilk les quatre époques que je vais suivre avant d’arriver au règny^de Louis XIV, où la royauté plane sur tous les ministres, où Colbert lui-même ne brille qu’à travers les feux du nec pluribus inipar. »

Capbfiguk.

« De l’autre côté, la ville de San-Francisco s’est déroulée plus au loin sur la colline qui domine une gigantesque baie, de laquelle on peut dire à juste titre : Nec pluribus impar, car elle n’a pas sa pareille dans le monde entier. »

(Dictionnaire de la Conversation.)

NEC PLUS ULTRA ou NON PLUS ULTRA,

(Rien au delà), Inscription gravée, selon la Fable, par Hercule, sur les monts Calpé et Abyla, qu’il sépara pour joindre l’Océan à la Méditerranée. C’était là pour lui les limites du monde et le terme de ses gigantesques travaux : nul mortel ne pouvait aller au delà. Aujourd’hui l’inscription des colonnes d’Hercule sert à désigner un terme qui n’a pas été dépassé ou qui ne saurait l’être.

« Le Tartufe est le pas le plus étonnant et le plus hardi qu’ait jamais fait l’art de la co. médie ; cette pièce est le nec plus ultra ; en aucun temps, dans aucun pays, il n’a été aussi loin. Il ne fallait rien moins que le Tartufe pour l’emporter sur le Misanthrope. »

Laharpb. ■ Le siècle des Césars était corrompu dans ses mœurs et, par suite, il l’était dans ses pensées. Par la perversion des mœurs, il arrivait à cette abdication de tous les sentiments désintéressés qui est aujourd’hui, aux yeux de certains hommes, le nec plus ultra de la perfectibilité humaine. •

Dk Champagnv. « C’est le sentiment des lois de Dieu qui forme l’évidence et le nec plus ultra de la raison humaine. •

Bernardin de Saint-Pierre, « En vérité, il y avait plaisir pour moi à m ressusciter ou rajeunir, par l’encens de ma candidature, toutes ces gloires mortes ou mourantes de notre sénat académique, de parler à l’un de sa dernière tragédie, a l’autre ds sa dernière comédie, à celui-ci de son dernier sermon, à celui-là de son dernier poème, comme du nec plus ulira du pathétique, du comique ou de l’éloquence. »

(Itevue de Paris.) « J’ai Grégoire pour nom de guerre, J’eus en naissant horreur de l’eau ; Jour et nuit armé d’un grand verre. Lorsque j’ai sablé mon tonneau. Tout ûer de ma victoire, Encore ivre da gtoire, Reboire, Voila Le nec plus ulira Des plaisirs de Grégoire. •

DÉSAUQ1ERS.

NÉCRO (né-kro — du gr. nekros, mort, de la racine sanscrite uaç, périr, détruire, grec nekà, latin neco). Préfixe qui signifie Mort.

NÉCROBIE s. f. (né-cro-bî — du préf. nécro, et du gr. bios, vie). Enlom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des malaeodermes, tribu des clairones, comprenant une dizaine d’espèces répandues sur tous les points du globe, et dont les larves se développent dans les cadavres des animaux.

— Encycl. Les nécrobies sont de petits insectes à tête inclinée et enfoncée dans le corselet, qui est cylindrique et un peu élargi à sa partie antérieure ; à antennes terminées en massue triangulaire ; à élytres plus larges que le corselet. Presque toutes sont ornées de couleurs métalliques. Leurs larves sont allongées, molles, avec six pattes écailleuses et deux mamelons à l’extrémité du corps. Elles vivent dans les cadavres ou sur les charognes, dont elles se nourrissent ; de là le nom scientifique du genre, qui peut se traduire littéralement par croque-mort. Ces larves croissent promptement et opèrent leurs métamorphoses dans le milieu même où elles ont vécu. L’insecte parfait s’y trouve aussi le plus communément ; cependant on le rencontre quelquefois sur les fleurs et jusque dans l’intérieur des habitations. Ce genre renferme un petit nombre d’espèces, qui presque toutes habitent l’Europe.

La plus connue est la nécrobie à collier roux, qui est longue de Om,005, bleue, avec la tête et les antennes noires, le thorax, les premiers segments de l’abdomen et les pattes ranges. Cet insecte, répandu dans le midi de l’Europe, est devenu célèbre parle rôle qu’il a joue dans une des circonstances les plus critiques de la vie du professeur Latreille. Ce savant naturaliste était, à l’époque de la l’erreur, détenu dans les prisons de Bordeaux, n’ayant guère en perspective que l’échafaud ou la déportation ù Cayenne. Un jour,

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le médecin des prisons le trouva absorbé dans la contemplation d’un petit insecte ; il ne put s’empêcher de lui exprimer son étonnement. «C’est la nécrobie k collier roux, lui dit Lateille ; cette espèce est très-rare ; on ne la trouve ordinairement que sur les cadavres, et je suis étonné de la rencontrer ici. » (Mauvais signe, dit tout bas le médecin.) «Je regrette, ajouta le naturaliste, de ne pouvoir la remettre à quelqu’un qui soit à même de l’apprécier. » Le médecin pensa alors à Bory-Saint-Vincent, qui habitait Bordeaux, et qui, connaissant Latreille, s’empressa de chercher à le délivrer. Un ami commun, Dargelas, se rendit auprès du représentant et lui rit remarquer qu’un homme qui, dans des circonstances pareilles, ne songeait qu’à un insecte ne pouvait être un conspirateur ni un ennemi bien redoutable. Cette raison parut convaincante, et Latreille fut élargi sur-le-champ. Il lut toujours reconnaissant envers ses amis, sans oublier l’insecte. Il consigna le fait dans ses ouvrages, et, sur sa tombe, au Père-Lachaise, on lit ces mots : Necrobia ruficollis, Latreillii salus (nécrobie à collier roux, salut de Latreille),

NÉCROBIOSE s. f. (né-kro-bi-ô-ze — du préf. nécro, et du gr. 6ioï, vie). Méd, Régénération des tissus organiques vivants.

NÉCROBIOTIQUE adj. (né-kro-bi-o-ti-ke — rad. nécrobiose). Méd. Qui a rapport à la nécrobiose : 'Transformation mécrouioti’jue des tissus.

NÉCROBORE s. f. (né-kro-bo-re — du préf. nécro, et du gr. boros, qui dévore), Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille desclavicornes, tribu des silphales, comprenant quatre espèces qui habitent l’Amérique du Nord.

NÉCRODE s. f. (né-kro-de —du gr. nekrodès, mort). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille desclavicornes, tribu des silphales, comprenant une dizaine d’espèces réparties entre les diverses régions du globe : L’un des sexes des mberodes a les cuisses postérieures excessivement renflées. (Chevrolat.)

NÉCRODOULIE s, f. (né-kro-dou-lî — du préf. nécro, et du gr. doulia, servitude). Relig. Culte des morts.

NÉCROGÈNE adj. (né-kro-jè-ne — du préf. nécro, et du gr. gennaô, j’engendre). Bot. Qui naît sur un végétal mourant ou mort.

NÉCROGRAPHE s. m. (né-kro-gra-fe — du préf. nécro, et du gr. graphe, j’écris). Celui qui étudie ou qui décrit les cadavres.

NÉCROGRAPHIE s. f. (né-kro-gra-fîrad. nécrographe). Étude, description des corps morts.

NÉCROGRAPHIQUE adj. (né-kro-gra-fi-ke — rad. nécrographie). Qui appartient à la nécrographie : Études mécrographiques.

NÉCROGRAPHISME s. m. (né-kro-gra-lîsme — rad. nécrographie). Abus qu’un médecin fait de l’étude des cadavres, en la substituant à l’étude des êtres vivants.

NÉCROLÂTRE s. m. (né-kro-là-tre — du préf. nécro, et du gr, latreia, adoration). Celui qui rend un culte exagéré à la mémoire des morts.

NÉCROLÂTRIE s. f. (né-kro-lâ-trî — rad. nécrolâtre). Culte des morts. Il Faiblesse, folie du nécrolâtre.

NÉCROLÂTRIQUE adj. (né-kro-lâ-tri-kerad. tiécroiàtrief. Qui appartient à la nécrolâtrie : Culte megrolâtkique.

NÉCROLITHE s. f. (né-kro-li-te — du préf. nécro, et du gr. iithos, pierre). Miner. Nom donné à une roche d’origine volcanique, de nature feldspathique. Il Syn. de trachytb.

NÉCROLOGE s. m. (né-kro-lo-ie — du préf. nécro, et du gr, logos, discours). Livre, registre sur lequel on inscrit les noms des morts : Ou trouve le nom de cet èvéque dans teNÉCKOloge de son église. (Acad.)

— Ouvrage consacré à la mémoire des hommes célèbres morts récemment.

— Par ext. Longue série de décès : Mien de plus triste que ce mécrologe d’un pays dévasté par la famine.

— Encycl. Liturg. Le mot nécrologe s’est dit d’abord d’un livre registre sur lequel étaient inscrits les noms des morts. Chaque église et chaque abbaye avait son nécrologe. Celui des églises contenait les dates de la mort des évêques, des chanoines, des prêtres qui en faisaient partie, et aussi des fidèles qui avaient mérité cet honneur par quelque bienfait. Celui des abbayes s’occupait des abbés, des prieurs, des religieux et des personnages auxquels l’abbaye devait de la reconnaissance. Dans les chapitres et les communautés, on- lit encore le nécrologe à l’office capitulaire qui suit celui de prime, et on récite le De profundis pour le repos de l’âme de tous les morts qu’on a ainsi énumérés.

Dans les premiers temps du christianisme, on inscrivait sur les diptyques ecclésiastiques les noms des évêques défunts, des piètres, . des diacres, des clercs, enfin des laïques, et on les proclamait pendant la messe pour que les fidèles priassent pour eux. Ce sont ces diptyques des morts qui ont donné naissance aux obituaires ou nécrologes, qu’on appela Livres des morts et Liores anniversaires, et même aussi Livres de vie. Les obituaires pa- j

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raissent avoir été en usage, dès le via siècle) chez les moines de l’ordre de Saint-Benoit. Au vu» siècle, les nécrotoges étaient fort répandus déjà. Aussitôt après la mort de l’abbé ou de quelque religieux important, on expédiait un courrier a tous les monastères ou églises de l’ordre pour donner avis de cette mort à l’abbé, prévôt ou doyen du lieu. Dans chaque monastère où allait le courrier, on inscrivait le jour de son arrivée, avec les noms des personnages défunts.

— Bibliogr. Vers le xvme siècle, on donna le titre de Nécrologe h des ouvrages destinés à la biographie, presque toujours élo^ieuse, d’hommes d’un certain mérite morts récemment. L’un des plus anciens et des plus curieux de ce genre est le Nécrologe de PortJioyal (Amsterdam, 1723, in-4o), composé à un point de vue janséniste, dont l’éditeur fut l’illustre bénédictin doin Rivet de La Grange, qui a commencé VHistoire littéraire de la France. Un Supplément à ce Nécrotoge fut donné, en 1735, par Lefebvre de Saint-Marc, qui eut pour collaborateur l’abbé Goujet. Nous avons encore, dans le même esprit, le Nécrotoge des appelants et des opposants à la bulle Uniyenitus, par l’oratorien La Belle (1755, in-12). Quelques années plus tard, l’abbé Cerveau publia, dans un esprit antiphilosophique, le Nécrologe des plus célèbres confesseurs et défenseurs de la vérité au xvne et au xvme siècle (1760-1778, 7 vol. in-12). En 1764 commença une publication, sinon complètement impartiale, du moins bien supérieure aux précédentes sous le rapport de la mesure dans l’éloge et dans le blâme : le Nécrologe des hommes célèbres de France. Cet ouvrage, qui ne fut pas poussé au delà de 1789 et qui comprend 17 volumes in-12, eut pour rédacteurs principaux Palissot, Poinsinet de Sivry, Lalande, François de Neufchàteau. On trouve dans ce recueil quelques notices bien faites, et de toutes parts des renseignements fort utiles pour la connaissance des personnages dont il traite. Parmi les nombreux nécrologes de notre siècle, nous citerons l’Annuaire nécrologique de Mahul (1821-1826, 6 vol. in-8o), que recommandent un esprit libéral, une rare honnêteté littéraire et une véritable érudition bibliographique ; puis le Nécrologe commencé en 1853 par MM. Acquier, Breton et Combes. Il faut citer aussi le Nécrologe allemand, commencé en 1790 par Schlichtegroll, discontinué après 1806 et repris en 1823.

NÉCROLOGIE s. f. (né-kro-lo-jl — rad. nécrologe). Écrit consacré à la mémoire d’une ou plusieurs personnes mortes depuis peu de temps.

NÉCROLOGIQUE adj. (nê-kro-lo-ji-kerad. nécrologie). Qui appartient à une nécrologie : Un article mécrologique.

NÉCROLOGIE s. m. (né-kro-lo-ghe — rad. nécrologie). Auteur de nécrologies.

NÉCROMANCIE s. f. (né-kro-man-st —du préf. nécro, et du gr. manleia, divination). Art prétendu d’évoquer les morts pour apprendre d’eux l’avenir ou une chose cachée : Les conjurations, la mécromancie, ne sont, chez le peuple, que l’instinct de ta religion. (Chateaub.) Il On dit quelquefois méqroïiancib.

— Par ext. Magie, en général.

— Encycl. Le culte des morts, la croyance en l’immortalité de -l’âme, ont été les causes premières de la nécromancie. Les anciens, qui pensaient que, détachée du corps, l’àine des morts errait, comme un souffle léger, autour des vivants, ne pouvaient être éloignés de croire qu’ils pourraient l’évoquer, soit par un acte de simple volonté, soit à l’aide de cérémonies mystérieuses. Les tombeaux furent les premiers théâtres de la nécromancie, on apportait au mort des aliments, des parfums et, à l’aide d’incantations, on s’efforçait d’appeler son ombre. Les évocations n’ont pas d’autre forme dans Homère.

C’est en Orient que cette superstition avait pris naissance, et elle avait revêtu chee les Hébreux un caractère beaucoup plus accentué. Quoique l’immortalité de l’âme ne soit inscrite nulle part en termes exprès dans les livres de l’Ancien Testament, c’est précisément sur les pratiques concernant l’évocation de l’esprit ou de l’ombre des morts qu’on s’est appuyé pour montrer que les Juifs n’étaient pas étrangers à cette croyance. Les exemples bibliques de nécromancie abondent ; le plus célèbre est l’évocation de l’ombre de Samuel devant Suiil, par la pyihonisse d’En dor. Mais cette superstition a laissé des traces jusque dans la loi du peuple de Dieu ; Moïse lu condamne dans le Deutéronome : Ne sit qui qusrat a mortuis véritatem, et il prononce la peine de mort dans le Lévitique contre les nécromanciens. L’épisode de la pythonisse montre que ces prescriptions ne turent pas fidèlement observées. Sous les princes idolâtres, la nécromancie fut toujours en grande faveur et ses pratiques devinrent familières à tous les Juifs. Ces pratiques n’étaient pas toujours les mêmes. Un ne voit pas que, dans l’évocation de l’ombre de Samuel, il y ait eu sacrifice quelconque de victime, ni sortilèges préparatoires ; tout se réduisit probablement à une scène vulgaire de ventriloquie. Au reste, il est remarquable qu’Isaïe dit que les âmes évoquées annonçaient leur présence simplement par un léger murmure et par des mots dits à voix basse ; d’autre part, la version grecque des Jjepiaute