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versité. Ce fut Charles d’Anjou qui fit de Naples la capitale des Deux-Siciles. Sous son règne et celui des membres dé la maison d’Anjou, la ville se développa, de nombreux, édifices religieux s’élevèrent. Après l’expulsion de la dynastie d’Anjou, sous la domination espagnole, un des vice-rois, don Pedro de Tolède, lit ouvrir la belle rue de Tolède. Depuis le moment où elle devint la capitale du royaume, Naples’fut le théâtre des principaux événements qui forment l’histoire du royaume de Naples ou des Deux - Siciles. Comme nous en avons donné un aperçu succinct ailleurs (v. Dkux-Siciles), nous y renvoyons le lecteur. Un concile tenu à Naples en 1699, sous la présidence de Jean Cantelme, archevêque de cette ville, s’attacha à promulguer une longue série de canons, tous basés sur le concile de Trente. Ces canons, ayant trait à la foi, aux offices divins, aux sacrements, au culte des saints, au ministère de3 évêques et des prêtres, aux bénéfices ecclésiastiques, aux séminaires, aux ordres religieux, aux jugements ecclésiastiques, furent confirmés en 1700 par le cardinal Sacripante, "préfet de la congrégation du concile.

Edifices religieux. La cathédrale ou Dôme est dédiée à saint Janvier, patron de la ville de Naples. L’édifice a la forme d’une croix latine à trois nefs ; il renferme cent dix chapelles. Charles Ier d’Anjou en commença la construction en 1280 et elle fut achevée en 1299 ; mais un tremblement de terre la renversa en partie en 1456. Alphonse I«r d’Aragon la lit reconstruire par Pisuno, d’après les dessins de Nicolas le Florentin et de son élève Maglione. La façade, élevée en 1407, a été restaurée en 1788. Des deux côtés de la porte se voient deux belles colonnes de porphyre, ouvrage de Bamboccio de Piperne, et à l’intérieur cent dix colonnes de granit égyptien, provenant de temples antiques. Le maître-autel, refait en 1744 d’après le plan du chevalier Paul Posi, porte une statue en marbre représentant l’Assomption. La voûte est ornée de peintures. Les docteurs de l’Eglise, les protecteurs de la ville et les douze apôtres, peints au-dessus des arcs des nefs, sont de Luca Giordano ou de ses élèves. On voit au-dessus de la porte principale les tombeaux de Charles Ier d’Anjou, de Charles Martel, roi de Hongrie, et de Clémence, sa femme, érigés par le vice-roi comte Olivarès en 1599. Les dessus des petites portes présentent deux tableaux de Georges Vasari. Un vase antique en basalte d’Égypte, élevé sur un piédestal de porphyre et remarquable par ses bas-reliefs représentant les attributs de Bacchus, sert de baptistère. Sur le devant de la chapelle Caracciolo se voit le monument sépulcral du cardinal Innico Caracciolo, archevêque de Naples. On y voit trois enfants découvrant un médaillon sur lequel est sculpté le portrait du cardinal ; le dessous du suaire laisse apercevoir un squelette montrant un sablier. L’auteur de ce bel ouvrage est Pierre Ghetti, Parmi les autres curiosités de la cathédrale, nous signalerons un beau tableau représentant VIncrédulité de saint Thomas’ par Marco de Sienne ; un magnifique bas-reliei de la Mise au tombeau, par Giovanni Merliano da Nola ; les tombeaux du roi André, d’Innocent IV et d’Innocent XII ; les peintures de la chapelle des Minutoli, exécutées par Tomrnaso degli Stefani.

Sous la tribune du maître-autel se trouve l’hypogée de Saint-Janvier, petite église tout incrustée de marbres à arabesques d’un travail délicat, et soutenue par huit colonnes d’ordre ionique. Cette église souterraine fut commencée en U92 et achevée en 1508, sous la direction de l’architecte sculpteur Tomrnaso Malvito. Le corps de saint Janvier, évêque de Bénévent et grand protecteur do Naples, est déposé sous le maître-au tel.

La basilique Santa-Restituta, ancienne cathédrale de Naples, bâtie par Constantin sur l’emplacement d’un temple de Neptune, est réunie à la cathédrale actuelle, dont elle forme comme une grande chapelle. Les deux colonnes d’ordre corinthien, situées à côté du maître-autel, et le grand nombre des autres colonnes qui soutiennent la nef principale, proviennent d’un temple antique. Dans le choeur est une Madone sur le trône avec saint Michel et sainte liestitute, de Silvestro dé Buoni, peinture intéressante pour l’histoire de l’art. À droite du chœur est la chapelle de San-Giovanni-in-Fonte, ancien baptistère de l’église ; les voûtes sont décorées de mosaïques byzantines. Le sanctuaire de Santa-Maria del Principio renferme une belle mosaïque du xiv» siècle, parfaitement conservée. La plus belle chapelle de Santa-Restituta est la chapelle de Saint-Janvier, dite du Trésor (UTesoro), parce qu’elle coûta près d’un million de ducats et qu’elle renferme d’immenses richesses. Elle fut érigée aux frais du peuple napolitain en 1608, par suite d’un vœu fait à l’occasion de la peste de 152G. Cette chapelle, de forme ronde, est décorée de 7 autels, de tz colonnes de brocatelle, de 19 statues colossales en bronze des saints protecteurs et de peintures exécutées par les artistes les plus célèbres. Les plus remarquables de ces peintures représentent :

la Ouérison d’une possédée, par Stanzioni ; Saint Janvier sortant d’une fournaise, par Ribera ; la liésurrection d’un jeune homme et la Guérisou d’un malade, par le Dominiquin, qui a peint aussi les fresques des voûtes. Le

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même maître avait commencé la peinture de la coupole, mais l’ouvrage fut interrompu par sa mort, et Lanfranc la peignit en entier, après avoir fait effacer tous les travaux du grand artiste. La sacristie contient aussi d’autres peintures commencées par le Dominiquin et terminées par Ribera, et quelques autres peintures par Lanfranc, ainsi que des objets précieux en argent et en pierreries, le buste du saint en argent, couvert de bijoux, offrande des souverains. Le maître-autel est une masse de porphyre entrecoupée par des corniches d’argent ou de bronze doré. C’est dans cette chapelle que s’opère, à certains jours, le miracle de la liquéfaction du sang de saint Janvier (v. Janvier). Sur la place qui s’étend devant l’église s’élève une colonne portant la statue de saint Janvier, œuvre de Finelli. Cette colonne fut érigée par le peuple napolitain en 1660, d’après les dessins du chevalier Cosme Fanzaga.

L’église Sainte-Claire (Santa-Chiara), construite au xivo siècle par Masuccio, dit le Second, a été toute modernisée. Elle était autrefois couverte de peintures à, fresques, qui ont disparu sous le badigeon et dont quelques-unes étaient dues au pinceau de Giotto. Le campanile devait avoir cinq ordres, mais il ne fut exécuté que jusqu’au troisième. Les principales curiosités de cette église sont : une fresque de la- Madone sur son trône avec la Sainte-Trinité, par Francesco di Maestro Simone ; ie grand et beau monument du roi Robert, par Masuccio II ; les tombeaux du duc Charles de Calabre, de Jeanne Ire ; de sa sœur Marie, épouse de Carlo Durazzo, de Robert de Balzo et de Philippe di Torento, empereur titulaire de Constantinople, d’Agnès et de Clémence, filles

de Carlo Durazzo ; le monument d’Antonia Gaudino, par Giovan. Merliano de Nola ; un sarcophage antique déposé dans la chapelle San-Felice et orné d’intéressants bas-reliefs (un duc de Rhodes repose sous ce sarcophage) ; un Crucifiement, de Lanfranc, sur le maître-autel.

L’église Saint-Dominique, commencée en 1285, par suite d’un vœu mit pendant sa captivité par Charles H d’Anjou, sur le dessin de Masuccio 1er, est un bel édifice gothique qui présente une grande profusion de peintures murales et porte la trace de toutes les époques. On remarque surtout à l’intérieur : une Madone, d’Angelo Franco ; une Madeleine et un Saint Dominique, de Stefanone, dans la chapelle dé Brancacci ; le tombeau du cardinal F. Spinelli, ouvrage attribué à Santacroce, dans la chapelle San-Stefano ; les tombeaux des deux fils de Charles II et du juge Bertrand Balzo, par Masuccio II, dans la chapelle Santa-Lucia ; trois Statues, par Giovan. Merliano de Nola, dans la chapelle Santa-Matïa délia Neve ; le monument élevé au poëte Marini ; un Baptême du Christ, de Marco da Siena, dans la chapelle du Baptistère ; des tableaux peints par le Calabrais et Lanfranc, dans la chapelle di Rocellajdes peintures à fresques, de Corenzio, et un Christ à la colonne, de Caravage, dans la chapelle San-Antonio Abbate ; le mausolée du cardinal Carafa, orné de figures mythologiques, par Agnello del Fiore ; un Crucifix qui, selon la légende, parla à saint Thomas d’Aquiu ; une Descente de croix, de Zingaro ; un Portement de croix, de Vin. Corso, etc., dans la chapelle du Crucifix ; deux belles fresques, par Angiolo Franco, dans la chapelle San-Andrea ; le tombeau de Jeanne d’Aquin, par Masuccio II ; une Madone, du maestro Simone ; une Vierge, par Giordano, dans la chapelle de Saint-Thomas d’Aquin ; une Madone, les Apôtres et la Résurrection, par les frères Donzelli, dans la chapelle Saint-Sébastien. La sacristie, ornée de fresques, par Solimène, et d’une Annonciation, par Andréa de Salerne, contient ses tombeaux intéressants, parmi lesquels ceux des princes et princesses d’Aragon et celui du célèbre marquis de Pesoaire, si noblement pleuré et chanté par sa veuve Vittoria Colonna. L’effet de tous ces tombeaux est singulier ; ils sont en l’air sur une espèce de balustrade étroite, circulaire, et placés dans de larges coffrets recouverts de velours cramoisi. Sur la place Saint-Dominique s’élève un obélisque chargé d’ornements et d’un goût détestable.

L’église Saint-Philippe de Neri (San-Filippo Neri), une des plus belles églises de Naples, fut fondée, en 1592, par saint Philippe de Neri avec le produit des aumônes de la ville. La façade en marbre, construite sur les plans de Denis Lazzari, a été modifiée d’après les dessins de Ferdinand Fuga. Les statues qui la décorent sont l’œuvre du Bernin et de G. Sammartino. L’édifice est divisé en trois nefs par douze colonnes d’ordre corinthien, et décoré intérieurement avec une grande magnificence. La coupole a été récemment reconstruite. Au-dessus de la porte d’entrée se voit une belle fresque de Luca Giordano, Jésus chassant les vendeurs du temple. La chapelle de Saint-Philippe de Neri est ornée avec magnificence. Les fresques de la voûte sont

l’ouvrage de Solimène. Signalons, en outre ; des statues, sculptées par le père du Bernin, dans la chapelle h droite du maître-autel ; un tableau du Guide, dans la chapelle Saint-François d’Assise ; le tombeau de Vico ; des peintures de Poinerancioet de Giordano, dans la chapelle de Sainte-Agnès ; Madeleine et saint Michel, par Giordano ; une Adoration

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des mages, de Corenzio, etc. La sacristie est ornée de plusieurs tableaux, parmi lesquels on remarque : la Hencontre de Jésus-Christ et de saint Jean, charmant ouvrage du Guide ; une Nativité et une Adoration des mages, par Sabbattini ; la Mère des enfants de Zébédée, par Santafede ; une Adoration des mages, par Zucchero ; un Saint François et Jésus por~ tant sa croix, par Bassano le jeune ; un Saint André, par Ribera ; une Sainte Famille, par Mignard ; la Lutte de Jacob avec l’ange, par Palma le vieux ; la Fuite en Égypte, du Guide ; des Têtes d’apâtres, par le Dominiquin ; un beau Christ en ivoire, etc. Le monastère annexé à cette église contient une des bibliothèques les plus renommées de Naples (v. ci-dessous).

L’église, autrefois chartreuse de Saint-Martin, fondée en 1325 et admirablement située sur une colline qui offre des points de vue charmants sur la ville et la rade, renferme de nombreux objets d’art. On y remarque notamment : une Ascension et les Douze apôtres, peints par Lanfranc ; une Déposition de croix, par Stanzioni ; Moïse et Élie, Douze apôtres, la Communion des apôtres et la Déposition du Christ, par Ribera, deux œuvres capitales du maître ; les fresques do la voûte, dues en grande partie au cavalier d’Arpino ; une Adoration des bergers, une des plus délicieuses compositions de Guido Reni ; un Lavement des pieds, d’Annibal Carrache ; une Préparation à la Cène et l’institution de la sainte Eucharistie, par les deux fils de Paul Vérônèse ; des peintures de Vaccaro et de Vacciolo ; un tableau d’autel de Stanzioni, celui qu’on accuse Ribera d’avoir détérioré par jalousie ; enfin, des peintures de Corenzio, de Carlo Maratta, de Paolo de Matteis, de Solimène, etc. La voûte do la sacristie a été peinte par le cavalier d’Arpino ; elle est décorée d’un Ecce Homo, de Stanziani, d’une Renonciation de saint Pierre, de Michel-Ange de Caravage, et d’un Crucifiement, un des plus beaux ouvrages du cavalier d’Arpino. Giordano a peint sur la voûte et dans les espaces des croisées de la sacristie divers faits de l’Écriture sainte, notamment le Triomphe de Judith, exécuté, dit-on, par lui à l’âge de soixante-douze ans.

L’église Sainte-Marie de Monte-Oliveto a été bâtie, en Un, par Gurrello Origlia, sous le règne du roi Ladislas, sur les dessins* de Ciccione, ainsi que le monastère des moines olivetains, qui a changé de destination aujourd’hui. On remarque dans cette église :

une Annonciation, bas-relief par Benedetto da Majano ; une Nativité, demi-relief par Antonio Rosellino ; un Crucifiement et le Tombeau de Marie d’Aragon, fille naturelle de Ferdinand Ier, pa, r ]e même artiste ; un groupe curieux en terre cuite, par Modanino ; le tombeau de Domenico Fontana ; un orgue très-estimé et une Ascension, pur Silvestro déBuoni. Le monastère est un des plus grands et des plus beaux de Naples ; il offre quatre cloîtres. Le Tasse trouva asile dans ce couvent et y écrivit une partie de la Jérusalem délivrée.

L’église de Sainte-Marie de la Piété, dite aussi des Princes de Sansevero, fut érigée par dom François de Sangro, prince de Sansevero, vers l’an 1590. Alexandre de Sangro, patriarche d’Alexandrie, la fit ensuite rebâtir d’une manière plus magnifique. Plus tard, dom Raymond, de la même famille, l’orna de riches marbres et de plusieurs chefs-d’œuvre de sculpture. Cette église est toute tapissée des plus beaux marbres ; l’entablement et les pilastres sont d’un très-bon goût. Les deux cotés de l’édifice offrent huit arcades, dont six renferment un mausolée avec la statue du défunt de grandeur naturelle. On admire aussi dans les pilastres de l’arcade du maître-autel deux monuments de la sculpture moderne fort curieux, dont l’un est de Queirolo et l’autre de Corradini, ce sont : l’allégorie connue sous le nom de l’Homme délivré du péché ; l’homme apparaît à travers les mailles d’un filet dont il est en train de se débarrasser, aidé par un ange ; et la Pudicité, jeune femme dont le visage est couvert d’un linge fin. Ce sont des tours de force plutôt que de grandes œuvres, ainsi qu’un Christ mort, dont le corps se montre dessiné sous le linceul absolument comme sous un linge mouillé ; cette dernière œuvre est de G. Sammartino.

L’église de Saint-Paul Majeur (San-Paolo Maggiore), érigée dans le iv> siècle sur les ruines d’un temple de Castor et Pollux, dont on voit encore deux colonnes, et renouvelée en 159 ! surïcs plans de Grimaldi, fut détruite par le tremblement de terre de 1688. Elle offre plusieurs chapelles ornées de beaux marbres, de sculptures et de peintures de Solimène, de Marc de Sienne, de Stanzioni, de Corenzio, de dom Vaccaro et d’autres artistes. Le couvent attenant a deux cours, dont l’une est environnée de colonnes de granit, prises dans l’église primitive. La seconde de ces cours présente encore les restes d’un ancien mur du théâtre où, selon Sénèque et Tacite, Néron parut pour la première fois en public.

L’église Saint-Jacques des Espagnols (SanGiacomo degli Spagnuoli), érigée en 15*0 par le vice-roi Pierre de Tolède, d’après le plan de Ferdinand Masilio, renferme beaucoup d’ornements en marbre et plusieurs peintures, parmi lesquelles un tableau d’Andréa del Sarto. Le tombeau du fondateur de l’église

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est un des ouvrages les plus estimés de Giovanni Merliano de Nola.

L’église de Saint-Ferdinand, qui appartenait autrefois aux jésuites, a été bâtie aux frais de la comtesse de Lemos, vice-reine de Naples. Les peintures de la voûte et de la coupole sont regardées comme le plus bel ouvrage à fresque de Paul de Matteis.

L’église Sainte-Thérèse fut bâtie vers l’an 1600, d’après le plan de Jacques Conforti. Les peintures de la chapelle Sainte-Thérèse sont de Stanzioni. L’église possède, en outre, des peintures de Luca Giordano.

L’église Saint-Antoine (San-Antonio Abbate), bâtie au xive siècle, renferme un grand tableau sur bois, divisé en trois pièces, représentant Saint Antoine dans le milieu, Saint François avec saint Paul d’un côté et Saint Jean avec saint Pierre de l’autre. Cet ouvrage, fort curieux pour l’histoire de l’art, est dû à Colantonio del Fiore.

L’église de la Trinité-Majeure (Trinita Maggiore), érigée en 1570, a la forme d’une croix grecque, au centre de laquelle s’élevait une belle coupole peinte par Lanfranc et renversée par.le tremblement de terre de 1688 ; il ne reste des peintures de cette coupole que les quatre évangélistes des angles. La chapelle Saint-Ignace est ornée de six belles colonnes de inarbre africain et des statues de David et de Jérémie, par Cosimo. Le dessus de la porte principale présente une magnifique peinture de Solimène, Béliodore chassé du temple. Cette église offre, en outre, des fresques de"Stanzioni, de Fansaga, de Ribera, de Giordano, de Corenzio, du Guerchin. Sur la place qui précède l’église se dresse un obélisque dédié à la Conception, amas de sculptures et d’ornements bizarres.

L’église de San-Lorenzo Maggiore, bâtie par Charles Ier d’Anjou en 1266, Sur les ruines de l’ancienne curie augustale, a vu altérer son architecture gothique. Elle renferme : un maître-autel orné de statues et de basreliefs ; les tombeaux du roi Charles, tué en 1347, de Catherine d’Autriche, par Masuccio II, de Robert d’Artois et de son épouse ; des tableaux de Zingaro, de Maestro Simone et de Bernardo Lama. Dans le cloître se trouve un tombeau du xve siècle, sculpté par Bamboccio.

L’église des Saints-Apôtres (Santi-Apostoli), rebâtie au xviie siècle sur le dessin de Grimaldi, renferme plusieurs œuvres d’art fort remarquables, notamment des fresques, de Luca Giordano, de Solimène, de Borroinini ; un gracieux bas-relief de Fiammingo ; de curieuses mosaïques, etc. Dans la crypte est enseveli le.cavalier Marini, poète napolitain, mort en 1C25.

L’église Saint-Jean aCarbonara, fondée en 1343, d’après le dessin de Masuccio II, restaurée et agrandie par Ladislas, dont le tombeau, œuvre capitale d’Andréa Ciccione, se voit derrière le maître-autel (renferme un grand nombre de monuments funèbres, entre autres le tombeau du roi Ladislas (U14) et quelques peintures remarquables.

Parmi les autres églises de Naples, encore très-nombreuses et toutes dignes d’intérêt, nous citerons : San-Aguello Maggiore (statues de sainte Dorothée et de saint Jérôme, par Merliano daNola ; peinture byzantine de la Vierge ; Madone de Solimène) ; San-Agostino degli Scalzi (peintures do Santafede et de Giordano) ; San-Angelo à Niio (célèbre tombeau du cardinal Kin. Brancaccio, par Donatello et Michelozzo, sur l’ordre de Cosme de Médicis) ; l’Annunziata, reconstruite par Vaiivitelli de 1757 à 1782 (fresques de Corenzio ; sculptures sur bois de la Passion, par Merliano da Nola ; tombeau de la reine Jeanne 11) ; Santa-Brigida (fresques de Luca Giordano) ; Sau-Carlo ail’ Arena, restaurée en 1S38 (bonnes peintures) ; Saint-Françoisde Paule, commencée en 1816, précédée d’un vestibule de dix colonnes ioniques (à droite et à gauche s’étendent deux portiques soutenus par quarante-quatre colonnes ; à l’intérieur, peintures et statues par des artistes modernes) ; Samt-Jean-1’Evangéliste, chapelle construite en 1492, aux frais du poëte Poutano, qui la remplit d’inscriptions et y a été enterré ; Saint-Jean-le-Majeur, qui occupe l’emplacement d’un temple élevé par Adrien à Antinous (Baptême de Jésus-Christ et Martyre de saint Jean, bas-reliefs par Merliano) ; Saint-Jean déPappacodi, fondée en 1515 (remarquables sculptures de lu porte en gothique italien, dessinée par Bamboccio) ; 1 Incoronata, célèbre par des peintures a fresque, généralement attribuées à Giotto, et dans lesquelles on reconnaît les portraits de Laure, de Pétrarque et de Dante ; Suinto-Marie-du-Carmen (tombeaux de Conradin et

de Frédéric d’Autriche, de Masaniello et du peintre Aniello Falcone ; peintures de Solimène et de Giordano) ; Santa-Maria-delle-Grazie, bâtie en 1500 sur le dessin de Giac. de Sanetis (bas-reliefs de Merliano et de Santacroce : l’Incrédulité de saint Thomas et Descente de croix ; Conversion de saint Paul, bas-relief de Domenico di Auria ; Madone et saints) ; Sainte-Marie-Nouvelle, fondée en 1268 sur les dessins de Jean de Pise, rebâtie en 1796 (Couronnement de la Vierge, par Santafede ; Assomption, par Girol. Imparato ; coupole, par Corenzio ; Crucifiement, par Marco de Sienne ; Madone, par Tomrnaso déStefani-deux Enfants, par Giordano ; fresques de Stanzioni-, tombeaux des capitaines Lautreo et Navarro, par Merliano) ; Santa-Maria-del-