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longuement acuminées au sommet, la terminale plus grande que les autres. Ces végétaux croissent dans les régions précédemment indiquées et surtout, comme l’indiquent leurs noms spécifiques, au Pérou et dans les savanes de Tolu. Ce sont des arbres d’un port très-élégant et, h ce titre, cultivés dans nos serres. Mais ils se recommandent surtout par leurs propriétés médicales et économiques. Leur bois, leur écorce et, notamment, les baumes qu’on en extrait par divers procédés (baumes du Pérou et de Tolu) sont très-usités en médecine et en parfumerie. V.

BAUME.

MYROXYLINE s. f. (mi-ro-ksi-li-ne— rad. myroxyle). C’him. Substance extraite de l’essence de baume du Pérou.

MYROXYLIQUE adj. (mi-ro-ksi-li-ke — rad. myroxyle). Chiin. Se dit d’un acide obtenu en faisans réagir une solution de potasse sur la

cinnaméine.

MYRRHA, fille de Cinyre, roi de Chypre. La Fable raconte que, consumée d’un amour incestueux pour son propre père, elle réussit à s’introduire dans sa couche, satisfit sa passion criminelle et, étant devenue grosse, s’enfuit en Arabie, où elle devint mère d’Adonis. Ovide a écrit sur cette aventure mystique, assez semblable à celle des rilles de Loth dans la Bible, une de ses plus brillantes métamorphoses (liv. X, v. 298). Dans son récit, après une peinture hardie de la lutte de la passion contre la pudeur révoltée chez cette malheureuse fille, c’est grâce à In connivence de sa nourrice Bareé que Myrrha se glisse, une nuit, dans la couche paternelle, tandis que sa mère assistait aux mystères de Cérès, et parvient ainsi au but de ses désirs. Encouragée par ce succès et ne pouvant éteindre son amour, elle renouvela plusieurs fois cette coupable manoeuvre. Une nuit, Cinyre, désireux de voir le visuge de cette amante inconnue et mystérieuse, allume un flambeau et aperçoit avec horreur sa propre fille. Fou de douleur et de colère, il tire son épée, mais Myrrha lui échappe et va cacher sa honte dans les déserts du pays Sabéen, où les dieux, touchés de ses remords, la métamorphosent en l’arbre précieux qui a conservé son nom. C’est sous cette forme nouvelle qu’elle mit au monde Adonis. Peut-être faut-il chercher l’origine de cette fable dans le nom arabe (mor) de cette plante, au parfum de laquelle les anciens attribuaient une vertu aphrodisiaque.

Ovide a répandu à profusion dans son récit les vers passionnés, les détails délicats et les traits piquants. Il faut noter surtout une scène, fort telle de difficultés vaincues et pleine de sous-entendus entre le père qui ignore ce fatal amour et la fille qui n’ose 1 avouer. Cinyre, ne sachant auquel des nombreux prétendants accorder la main de sa fille, l’interroge elle-même, lui nomme les jeunes gens, lui demande qui elle choisit pour époux. Elle se tait d’abord et, les yeux hxés sur les yeux de son père, tourmentée par la passion, laisse couler à flots ses larmes brûlantes. Cinyre, qui ne voit dans ces pleurs qu’une timide pudeur de jeune fille, lui défend de pleurer^ sèche ses joues et lui donne un baiser, fatal baiser qui fait naître en son cœur une coupable joie. Son père lui demande quel mari elle désire : • Je le veux semblable k toi, » s’écrie-t-elle. Cinyre ne comprend pas ce cri do la passion : « Sois toujours ainsi pieuse, ■ lui dit-il, et ce mot de piété fait baisser tristement les yeux à la jeune vierge pleine de honte. Citons encore l’aveu que Myrrha fait à sa nourrice : il y a là plus d un trait imité d’Euripide et plus tard emprunté par l’auteur de Phèdre : « Cesse, nourrice, cesse de me demander la cause de ma douleur. Ce mystère, que tu veux pénétrer, est un crime. » La vieille femme frémit alors ; elle tend vers Myrrha ses mains tremblantes de crainte et de vieillesse ; elle tombe suppliante aux genoux de celle qu’elle a nourrie. Elle la caresse, elle la menace ; elle lui promet d’aider l’amour qu’on lui cache. Elle alors relève lu lête et, inondant de larmes le sein de sa nourrice, elle essaye eu vain de faire un aveu que sa voix se refuse à prononcer ; elle couvre de ses mains son visage rougissant : « O trop heureuse ma mère, s’écrie-t-elle en rougissant, d’avoir un tel époux !» Elle dit et gémit.

Il y a sans doute là-dedans beaucoup d’esprit et ce sujet scabreux prêtait fort à un de ces petits contes légers et libertins qui faisaient la joie des contemporains d’Ovide. Le poëte a su y répandre, de plus, les plus brillantes couleurs de la poésie et, par instants, les accents les plus dramatiques. La lutte que soutient Myrrha contre le désordre impétueux de ses sens, avant de succombera la passion, est peinte avec une grande énergie et rappelle les remords si éloquents de Phèdre, dans le chef-d’œuvre de Racine ;

Myrrha connaît la honte et l’horreur de ses feux. Quelle est donc ma pensée et qu’est-ce que je veux ? O dieux qui condamnez ma passion fatale ! Dit-elle ; Adroits du sang) piété filiale ! Etouffez mou penchant, prévenez mon forfait, Si l’amour pour un père est un crime en effet.

On dit qu’en d’autres lieux la coutume diffère ; Un père avec sa Ûlle, un fils avec sa mère [mour. Y joint aux nœuds du sang les doux nœuds de l’a-Cheices peuples heureux que n’ai-je vu le jour !

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Mais je suis née ailleurs, et voilà tout mon crime i Les climats font les lois... Excuse illégitime ! Songes de mon esprit, vains désirs, faux espoir, Fuyez. Aimer Cinyre est mon premier devoir ; Mais je ne dois l’aimer que comme on aime un père. Eh quoi ! ce nom si doux, ce nom me désespère ; Il serait plus à moi si j’étais moins ti lui ! Je suis sa fille, hélas ! et ce bonheur m’a nui. Etrangère à son sang, il m’aurait plus chérie. Ah ! je l’ai résolu, je veux fuir ma patrie ; Mon penchant est un crime, et je dois l’étouffer ; Et ce n’est qu’en fuyant que je peux triompher... Non : je suis enchaînée au père le plus tendre, Je veux toujours le voir, lui parler et l’entendre, Eecevoir ses baisers, ou donnés, ou rendus, Si je ne puis, hélas ! espérer rien de plus... Que peux-tu, fille impie, espérer plus encore ? Veux-tu donc, par un nœud que la nature abhorre, Confondre tous les noms, confondre tous les droits ? Misérable ! veux-tu qu’on te nomme à la fois Fille de ton époux, rivale de ta mère, Et la sœur de ton fils, et mère de ton frère ? Ne vois-tu pas déjîi les noires déilés, Leurs torches, leurs serpents et leurs fouets irrités ? (Traduit par de Saint-Ange.)

Mjrrbo, tragédie en cinq actes, d’Alfieri (1791). Alfîeri, séduit par les vers passionnés d’Ovide et croyant entrevoir dans cette fable un sujet analogue à celui de Phèdre, prêtant aux mêmes développements tragiques, a osé la mettre sur la scène. Ce ne pouvait être que l’œuvre d’un esprit jeune, intempérant et inexpérimenté. Le poète a raconté lui-même ce qui le charma dans Ovide : ■ Je lus, dit-il, autrefois la fable où Myrrha raconte à sa nourrice son horrible amour. La description qu’elle fait de ses souffrances me toucha vivement. Cela seul me fit croire que cette passion, modifiée et adaptée k notre scène, renfermée dans les bornes de la décence, pourrait produire sur les spectateurs le même effet qu’avaient produit sur moi les vers charmants d’Ovide. ■ Pour remplir sa pièce, l’auteur a imaginé que c’est au moment où l’on va’ célébrer les noces de Myrrha avec Pérée, roi d’Épire, que la jeune fille, torturée par sa passion, fait enfin le fatal aveu.

Les quatre premiers actes sont, pour ainsi dire, sans action ; l’auteur a compris qu’il fallait éloigner le spectacle repoussant d’une vierge captant par surprise les faveurs de son père et l’odieux personnage de la nourrice favorisant ce stratagème. Les hésitations permanentes de Myrrha, le développement intérieur de sa passion inavouable, l’hymen avec Pérée, toujours sur le point de s’accomplir et toujours remis au moment décisif, conduisent le spectateur jusqu’au cinquième acte. Enfin, la solennité va se célébrer en présence du peuple. Un chœur de jeunes filles entonne le chant de l’hymen. Mais à leurs souhaits de bonheur répondent des mots et des gestes inexplicables, des anathèmes qui montrent" Myrrha en proie aux Furies. L’hymne cesse, la fête s’arrête et Pérée sort avec éclat, indigné d’être la fable de l’univers. Myrrha demande la mort. Elle repousse les embrassements de sa mère ; elle ne veut pas voir cette rivale a tous les instants du jour. Et l’infortunée mère ne peut sonder un abîme de honte que ses yeux ne sauraient apercevoir. Mais Cinyre, pour arracher le fatal secret, va agir d’autorité ; cefendant, sa bonté paternelle est disposée à indulgence. Il annonce tout d’abord à sa fille que Pérée s’est donné la mort. Il lui reproche son ingratitude et sa méfiance. « Ingrate ! s’écrie Cinyre, puisque vous me désespérez par vos irrésolutions, puisque vous vous faites un jeu de ma douleur, apprenez que vous avez perdu pour toujours l’amour de votre père.

Myrrha. O cruelle et horrible menace I Au moment où mon dernier soupir s’approche, faut-il donc à tant d’horreurs qui m’accablent joindre encore la haine de mon père 1 Depuis longtemps, je meurs par vous I Ma mère est trop heureuse ; il lui sera du moins permis de mourir à vos côtés...

Cinyre. Que voulez-vous dire ? Quelles paroles... Une horrible lumière... Impie ! Serait-il possible !...

Myrrha. O ciel ! qu’ai-je dit ? Malheureuse... où suis-je, où me cacher, où mourir ? Du moins avec cette épée...

Cinyre. O ciel, qu’avez-vous fait ? Ce fer...

Myrrha. Je vous le rends ; au moins, la punition aura suivi de près le crime I... »

Le conte d’Ovide est certainement supérieur à la tragédie ; mais, le sujet une fois admis, on peut dire qu’Alrieri en a tiré le meilleur parti possible. Le secret terrible est retenu avec un art infini jusqu’au cri du dénoùment. Tous les personnages ont un caractère uniforme ; mais celui de Myrrha peut fournir un beau rôle à une actrice de talent. Mme Ristori en a fait un de ses plus éclatants triomphes. Alfîeri a tiré parti des plus petits détails et a répandu sur sa pièce une teinte de mélancolie qui attache et qui touche. Il a composé une tragédie française, n’ayant de grec que le sujet ou la fable. Dépourvu d’imagination créatrice, il a écrit des vers admirables, k la coupe savante et harmonieuse.

Helvius Cinna avait, comme Ovide, composé un poème sur les amours de Myrrha et de Smyrna pour leur père Cinyre ; car, dans les plus anciennes traditions, Cinyre est aimé de ses deux filles, ce qui rapproche encore

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plus cette fable de celle de Loth. Le poëme d’Helvius était célèbre, et si le fond n’était pas des plus chastes, la forme, du moins, était pure et élégante. Catulle cite cet ouvrage avec éloge et dit que l’auteur l’avait corrigé pendant neuf ans avant de le mettre au jour.

MYRRHE s. f. (mi-re — gr. murra, que quelques-uns dérivent du verbe murô, couler, découler, parce que la myrrhe est une espèce de gomme qui découle d’un arbre. Mais, comme la myrrhe vient de l’Orient, son nom grec se rapporte aux langues orientales. On l’appelle en hébreu et en arabe mor, en chaldéen mora, en syriaque mouro, k cause de son amertume, du verbe hébreu nio’ror, être amer, chaldéen merar, syriaque mar, arabe marra). Bot. Gomme-résine qui nous arrive d’Arabie et qu’on croit découler de quelques végétaux de la famille des térébinthacées : Le Nouveau Testament nous apprend que la myrrhe fut au nombre des présents que les trois rois venus de l’Orient apportèrent au fils de Joseph et de Marie. (D’Orbigny.) Les peuples de l’Orient mâchent des morceaux de myrrhe pour se parfumer la bouche. (Hérat.)

— Encycl. Hist. nat. et parf. La myrrhe est une gomme-résine odorante, qui se présente sous la forme de larmes ou masses irrégulières, pesantes, demi-transparentes, à cassure huileuse, d’un jaune rougeâtre, contenant des stries blanches, demi-circulaires, qui ressemblent k des coups d’ongle, ce qui lui a fait donner le nom de myrrhe onguiculaire. La saveur en est acre, araère, et l’odeur fortement aromatique. Le parfum qu’elle donne est dû à une huile essentielle qu’elle contient, d’après M. Piesse, dans la proportion de 250 grammes d’essence sur 50 kilogrammes de gomme. Cette huilé, après distillation, possède au plus haut degré tous les caractères de la myrrhe. D’après Brandes, la myrrhe se compose d’une résine sèche, d’une résine molle, d’une gomme soluble, d’une gomme insoluble, de sels à base de potasse et de chaux et d’une petite quantité d’huile essentielle.

La myrrhe est produite par un arbuste résineux, qui appartient à la famille des térébinthacées, le balsainodendron myrrha, d’où elle découle au moyen d’incisions faites k son écorce. D’après le major Harris, ie balsamodendron croît en abondance en Abyssinie, le long des côtes de la mer Rouge jusqu’au détroit de Bab-el-Mandeb et sur toutes les collines arides de la zone inférieure habitée par les tribus des Danakils ou Adarils. « On l’appelle kurbeta, dit-il, et il en existe deux variétés : l’une, qui produit la meilleure espèce de gomme, est un petit arbrisseau k feuilles d’un vert sombre, recroquevillées et profondément découpées, tandis que l’autre, qui donne une substance plus semblable aux baumes qu’à la myrrhe, atteint la hauteur d’environ 3 mètres. Les feuilles en sont brillantes et légèrement dentelées. La myrrhe coule librement de toute blessure faite k l’arbre, sous la forme d’un suc laiteux, d’une âcreté sensible, qui s’évapore ou se transforme chimiquement pendant la formation de la résine. On la recueille en janvier, lorsque les boutons paraissent, après les premières pluies, et en mars, quand les graines sont mures. • Des marchands achètent la myrrhe aux indigènes, qui la récoltent et l’échangent pour divers objets, notamment du tabac.

L’usage de la myrrhe se perd dans la nuit des temps. Chez les anciens, on la brûlait, comme l’encens, dans les temples. Ainsi que le nard, elle était fort estimée des Juifs ; la Bible (Exode, ch. xxx, v. 25) la prescrivait comme devant entrer dans la composition des huiles saintes. Les premiers chrétiens, imitateurs des Juifs, adoptèrent l’usage des parfums pour honorer ta divinité dans le tabernacle, pour embaumer les corps et pour toutes les cérémonies religieuses. ■ C’était leur coutume, trouvons-nous dans saint Jean, de répandre sur les morts des substances aromatiques, particulièrement de la myrrhe et de l’aloès qui venaient d’Arabie.» Les Grecs aussi appréciaient beaucoup la myrrhe, que leur mythologie disait avoir été produite par les pleurs de la mère d’Adonis, changée par les dieux, pour la soustraire à la vengeance de son père Cinyre, en l’arbuste qui produit cette résine et qu’ils appelaient myrrha. Les Lacédémoniens estimaient également la myrrhe. » Un jour, rapporte Pluturque, le précepteur d’Alexandre reprochait k son jeune élevé d’être trop prodigue de senteurs. « Il ■ sera temps, lui disait-il, de vous montrer aussi généreux quand vous aurez conquis les pays qui les produisent. » Le fils de Philippe se souvint de ia leçon quand il se fut emparé de l’Arabie, et l’orgueilleux envoya k celui qui la lui avait faite une immense quantité d’encens et de myrrhe. »

Aujourd’hui, on se sert de la myrrhe pour parfumer divers cosmétiques ; elle est 1 élément essentiel d’un grand nombre de préparations dentifrices, d’eaux fumigatoires, de teintures, de pastilles, etc. En médecine, on l’emploie, comme substance tonique et excitante, en fumigations et en teintures. Les Arabes en mâchent continuellement, comme on fait ailleurs le bétel et le tabac ; ils la considèrent comme un spécifique contre un grand nombre de maladies.

— Mythol. V. Myrrha.

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MYRRHE, ÉE adj. (mir-ré — rad. myrrhe) Parfumé avec de la myrrhe :Du vin myrrhe.

MYRRHIDE s. f. (mir-ri-de — du gr. murrha, parfum). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères et analogues k la ciguB, dont la principale espèce est la myrrhide odorante, cerfeuil d’Espagne ou cerfeuil musqué, il On dit aussi myrrhis. Il Nom vulgaire d’une airelle. Il On dit aussi myrtil,

MYRRHINITE s. f. (mir-ri-ni-fe — rad, myrrhe). Miner. Nom donné par d’anciens auteurs k une pierre qui, disait-on, avait l’odeur de la myrrhe.

MYRRHITE s. f. (mir-ri-te — rad. myrrhe). Miner. Substance pierreuse, mentionnée par les anciens comme ayant une couleur et une odeur analogues k celles de la myrrhe ; c’est probablement une variété brunâtre de succin.

MYRRHOÏDE s. f. (mir-ro-i-de — de myrrhe, et du gr. eidos, aspect). Chim. Gomme-résine extraite de la myrrhe.

MYRRHOÏDINE s. f. (mir-ro-i-di-ne — rad. myrrholde). Chim. Principe trouvé dans la myrrhoïde.

MYRRHOL s. m. (mir-rol — de myrrhe, et du lat. oleum, huile). Chim. Huile essentielle, jaune, sirupeuse, extraite de la myrrhe.

MYRRHOLOGIE s. f. (mir-ro-lo-ji — de myrrhe, et du gr. logos, discours). Traité sur la myrrhe.

MYRSIDE s. m. (mir-si-de — du gr. mursiité, myrte ; eidos, aspect). Bot. Syu. de da-

SICLADE.

MYRS1LUS, historien grec, né à Méthymne (île de Lesbos). Il vivait, croit-on, au me siècle avant notre ère. Denys d’Halicarnasse a emprunté kcet écrivain tout ce qu’il rapporte des Pélasges. D’après Athénée et Pline, il composa un ouvrage intitulé : Paradoxes historiques.

MYRSINATON s. m. (mir-si-na-ton — du gr. mursinê, myrtej. Pharm. Espèce d’emplâtre.

MYRSINE s. f. (mir-si-ne — du gr. mursinê, myrte). Bot. Genre de plantes, servant de type k la famillo des myrsinées.

— Encycl. Les myrsines sont des arbrisseaux k feuilles alternes, membraneuses, entières ; leurs fleurs, réunies en faisceaux ou en ombelles axillaires, Sont polygames dioïques ; les fleurs mâles sont plus grandes que les femelles. Le fruit est un drupe, k noyau corné ou crustacé, et mouosperme par avortenient. Ce genre renferme une trentaine d’espèces, qui abondent dans les régions tropicales. On en cultive plusieurs dans nos serres. La myrsine d’Afrique est la plus connue ; c’est un arbrisseau d’un port assez élégant et qui rappelle un peu celui du myrte ; il croît au Cap de Bonne-Espérance. La myrsine k feuilles obtuses ressemble beaucoup k la précédente ; ses fleurs, d’un pourpre foncé, sont disposées en petites ombelles serrées ; elle croît aux îles Açores. Ces arbrisseaux se multiplient facilement de boutures et de marcottes.

MYRSINE, ÉE adj. (mir-si-né — rad. myrsine). Bot. Qui ressemble à une myrsine.

— s. f. pi. Famille de plantes, ayant pour type ie genre myrsine.

— Encycl. Cette famille renferme des arbres ou îles arbrisseaux k feuilles alternes, rarement opposées ou ternées, simples, entières ou dentées, membraneuses, souvent glandulifères, dépourvues de stipules. Les fleurs, petites, régulières, diversement groupées, sont tantôt hermaphrodites, tantôt unisexuelles par avortement. Elles présentent un calice ordinairement libre, rarement soudé kla base de l’ovaire, à quatre ou cinq divisions ; une corolle hypogyne, très-rarement périgyne, tubuleuse, campanules ou rotacée, k quatre ou cinq divisions profondes, alternant avec celles du calice ; des étaraines, insérées à la gorge ou au tube de la corolle et opposées k ses divisions, quelquefois entremêlées d’étamines stériles, qui alternent avec ces mêmes divisions, k filets généralement courts, libres, très-rarement monadelphes ; un ovaire libre, très-rarement soudé k la base du calice, k une seule loge uni ou pluriovulée, surmonté d’un style simple, court, terminé par un stigmate simple ou rarement lobé. Le fruit est un drupe ou une baie, renfermant une ou plusieurs graines, k embryon entouré d’un albumen charnu ou corné.

Cette famille, qui a des affinités avec les sapotacées et les primulacées, renferme les genres suivants, groupés en quatre tribus : I. Ardisiées : valléme, cononsorphe^eigeltie, cybianthe, myrsine, ardisie, embélic, choripétale, onchostème, purkinje. — II. Mssëes : mœsa. — III. Théophrastèes : jacquinie, théophrasta, clavija. — IV. JEgicérées : œgicère. — Genres douteux : léonie, oncine. Les myrsinées sont répandues dans les régions tropicales.

MYRSINÉLÉON s. m. (mir-si-né-lé-ondu gr. mursinê, myrte ; elaion, huile). Pharm. Huile de myrte.

MYRSINITE s. f. (mir-si-ni-te — du gr. mursinê, myrte). Bot. Espèce de tithymale.

MYRSIPHYLLE s. m. (mir-si-fi-le — du gr. mursinê, myrte ; phullon, feuille). Bot. Genre de plantes, détaché du genre médèole.