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au ve siècle avant notre ère, du temps d’Epicharme. D’après Eustathe, il était en même temps acteur et auteur. Il contribua à introduire la comédie à Athènes, mais ses ouvrages sont perdus. Dans une de ses pièces, il représentait un sourd qui, malgré son infirmité, entendait ce qu’on disait devant lui ; de là vint le proverbe grec : Afyllus entend tout. MYLOCARYE s. f. {mi-lo-ka-rî). Bot. Genre de- plantes, de la famille des éricinées.

MYLODON s. m. (mi-lo-don — du gr. mulos, dent molaire ; odous, dent). Mamm. Syn.

de MÉGATHÉRIUM.

MYLOGLOSSE adj. (mi-lo-glo-se — du gr. mulos, dent molaire ; glàssa, langue). Anat. Nom donné aux fibres musculaires qui, attachées au-dessous des dents molaires et aux côtés de la langue, se p’ortent au pharynx.

— Substantiv. : Le myloglosse droit.

MVLOHYOÏDIENadj. m. (mi-lo-i-o-i-dinin

— du gr. mulos, dent molaire, et de hyoïde). Anat. Se dit de deux muscles de l’hyoïde, qui vont de la gencive des dents molaires à la base de l’os hyoïde.

MYLOÏDIEN, IENNE adj. (mi-lo-i-diain, iè-ne — du gr. mule, meule ; eidos, aspect). Anat. Se dit d’une ligne saillante h la face interne de l’os de la mâchoire inférieure.

MYLOPHARYNGIEN adj. m. (mi-lo-farain-jiain — du gr. mulos, dent molaire, et de pharyngien). Anat. Se dit de deux muscles du pharynx qui naissent près des dents molaires.

MYLOSPHORE s. m. (mi-lo-sfo-re). Bot. Genre de plantes, de la famille des guttifè^ res.

MYLOSTOME adj. (mi-lo-sto-me — du gr. mulos, dent molaire ; sloma, bouche). Zool. Qui a la bouche garnie de dents molaires.

MYMAR s. m. (mi-mar). Entom. Genre de très-petits hyménoptères, de la famille des pupivores.

MYNAS (Minoïde), philologue et littérateur grec. V. Minas.

MYNCKUSSAR s. m. (main-ku-sar). Linguist. Langue parlée par les Mynckussars.

MYNCKUSSARS, l’une des principales peuplades de la Nouvelle-Suède. Cette nation s’est éteinte depuis longtemps. On les appelle aussi MYNCQUESES.

MYNDOS, aujourd’hui Meulech, colonie grecque fondée par les Doriens de Trézène, en Asie Mineure, sur le golfe d’iassos et au N. d’Halicarnasse. Elle possédait de fortes murailles et un bon port.

MYNORS (Robert), chirurgien anglais, né en 1739, mort à Birmingham en 180S. Il exerça pendant longtemps sa profession dans cette dernière ville et publia : Réflexions sur les amputations (1783, in-S") ; Histoire de l’opération du trépan (1785, in-8<>).

MYNSICIIT (Adrien, comte de), médecin et chimiste allemand. Il vivait dans la première moitié du xviio siècle et fut médecin du duc de Mecklembourg et de divers autres princes, reçut le titre de comte palatin et introduisit dans la médecine l’usage du sulfate de potasse et de l’émétique. On lui doit : Thésaurus et armamentarium medico-chymicum selectissimum, pharmacorum conficiendorum ratio propria laborum experientia confirmata (Hambourg, 1631, in-4"). C’est un traité de pharmacie, qui eut beaucoup de vogue et fut réimprimé un grand nombre de fois.

MYNSINGER (Joachim de Frundeck), jurisconsulte et poëte allemand, né à Stuttgard en 1517, mort à Alsleben en 1588. Il avait a peine dix-neuf ans et achevait ses études de droit, lorsqu’il fut appelé à occupera Fribourg la chaire de Zasius. Nommé assesseur à la chambre impériale en 1548, Mynsinger échangea ces fonctions, en 1556, contre celles de chancelier du duc de Brunswick, qu’il conserva jusqu’en 1573. À partir de cette époque il vécut dans la retraite. C’est grâce à son initiative qu’une université fut fondée à Brunswick. Mynsinger a composé plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Austrias, poëme héroïque (Bâle, 1540, in-8") : Poemata (Bâle, 1540) ; Corpus scholiorum ad institutiones Justinianeas pertinentium (Bâle, 1559, in-fol.), réimprimé plus de quinze fois ; Singularium observutionum judicii impérialis caméra centurise IV (Bâle, 1563), livre souvent réédité ; Hesponsium juris décades VI (Bâle, 1573, in-fol.), etc.

MYNSTEH (Jacques-Pierre), théologien danois, né k Copenhague en 1775, mort dans cette ville en 1854. Successivement pasteur à Spjellern (Seeland), à Copenhague en 1811, et archevêque de Seeland en 1834, il a publié des ouvrages de dogmatique et d’exégèse qui sont estimés. Nous citerons, entre autres : une Dissertation sur l’Épître aux Hébreux (Copenhague, 1808) ; une Dissertation sur Justin, martyr, et l’emploi que ce Père de l’Église a fait des Évangiles (1809) ; Sur la notion de la foi (1820) ; Sur l’idée de la dogmatique chrétienne (1832) ; Sur la dogmatique (1833).

MYOBIE s. f. (mi-o-bî — dugr. muia, mouche ; bîos, vie). Entom. Genre de diptères brachocères.

— Encyci. Les myobies sont des insectes caractérisés par un corps étroit, un épistome

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saillant et le style des antennes pubescent. On les reconnaît d’ailleurs facilement à la teinte plus ou moins jaunâtre de leur corps, de leurs antennes et de leurs pieds. Ces insectes ont des mœurs assez analogues à celles des mouches ; ils vivent surtout dans les souterrains creusés par les hyménoptères fossoyeurs, et déposent leurs œufs sur les insectes morts dont ils ont fait choix pour nourrir leurs larves. Ce genre comprend une dizaine d’espèces, qui presque toutes habitent la France et l’Allemagne, et parmi lesquelles nous citerons : la myobie bicolore et la myobie à pieds jaunes.

MYOCARD1TE s. f. (mi-o-kar-di-te — du gr. muân, muscle, et de cardite). Pathol. Inflammation de la substance musculaire du cœur.

MYOCÈLE s. f. (mi-o-sè-le — du gr. muàn, muscle ; kêlê, tumeur). Pathol. Tumeur musculaire.

MYOCŒLIALGIE s. f. (mt-O-Sé-li-al-jîdu gr. muàn, muscle ; koilia, bas-ventre ; algos, douleur). Pathol. Douleuf dans les muscles du bas-ventre.

MYOCŒLIALGIQUE adj. (mi-o-sé-li-al-jike — rad. myocœlialgie). Pathol. Qui a rapport à la myocœlialgie : Douleurs myoccelialgiques.

MYOCCELITE s. f. (mi-o-sé-li-te — du gr. muàn, muscle ; kuilia, bas-ventre). Pathol. Inflammation des muscles du bas-ventre.

MYOCONQUE s. m. (mi-o-kon-ke). Moll. Genre de coquilles bivalves.

MYOCTONON s. m. (mi-o-kto-non — du gr. ia«, rat ; ktonos, meurtre). Bot. Ancien nom de l’aconit, dont la racine passait pour avoir la propriété de faire périr les rats par sa seule odeur.

MYODAIRE adj. (mi-o-dè-re — du gr. vuiiàdès, de mouche). Entom. Qui ressemble à une mouche.

— s. m. pi. Famille de diptères, qui comprend les mouches.

MYODE adj. (mi-o-de —du gr. muia, mouche ; eidos, aspect). Entom. Qui ressemble à une mouche.

— s. m. Genre établi pour les ripiphores à élytres très-courts.

JMYODINE s. f. (mi-o-di-ne — du gv.muiàdès, de mouche). Entom. Genre de diplères.

MYODINÉ, ÉE adj. (mi-o-di-né — rad. myodine). Entom. Qui ressemble à une myodiue.

— s. f. pi. Tribu de la famille des myodaires phytomydes.

MYODITE s. m. (mi-o-di-te — du gr. muiâdés, de mouche). Entom. Genre de coléoptères hétéromères, de la famille des trachélidés.

— Encycl. Les myodites sont caractérisés par une tête inclinée, plate, mais assez large ; des antennes pectinées ou en éventail ; des yeux saillants, entiers ; des mâchoires courtes, à palpes filiformes ; le thorax très-incliné, plus étroit en avant ; les élytres très-courts, en forme de petites écailles, et les ailes très-étendues. L’abdomen, chez les femelles, est élargi à l’extrémité, replié en dessous et terminé par une longue tarière formée des derniers anneaux et qui se dirigéjusque vers la tête. On ne connaît pas les mœurs de ces insectes ; on suppose qu’ils vivent en parasites à l’état de larve. Ce genre comprend trois ou quatre espèces, dont une habite la France : c’est le myodile diptère, long de om,01, avec la tète et le thorax noir, 1 abdomen et les pattes fauves et la tarière brune. Les autres espèces habitent l’Amérique du Nord.

MYODOQUE s. f. (mi-o-do-ke). Entom. Genre d’hémiptères, de la famille des rhinostonies.

MYODYNIE s. f. (mi-o-di-nl — du gr. muàn, muscle ; oduné, douleur). Pathol. Douleur rhumatismale dans les parties musculaires.

MYODYNIQUE adj. (mi-o-di-ni-ke — rad. myodynie). Pathol. Qui appartient à la myodyiiie : Douleurs myodyniques.

MYOGASTRIQUE adj. (mi-o-ga-stri-kedu gr. muàn, muscle ; gastér, ventre). Ornith. Se dit des oiseaux qui ont l’estomac muscuieux.

MYOGÈNE adj. (mi-c-jè-ne — du gr. muia ; moirehe ; gennaô, j’engendre). Pathol. Qui provient de la piqûre des diptères : Maladies

HYOGENKS.

MYOGÉNOSE s. f. (mi-o-jé-nô-ze — de myogène, et du gr. iwsos, maladie). Pathol. Maladie provenant de la piqûre des diptères ou du parasitisme de leurs larves.

MYOGNATHE s. m. (mi-o-ghna-te — du gr. muàn, muscle ; gnathos, mâchoire). Tératol. Monstre double, dans lequel la tête surnuméraire a une mâchoire distincte, et n’adhère que par les muscles et la peau.

MYOGRAPHE s. m. (mi-o-gra-fe — du gr. muàn, muscle ; graphà, j’écris). Auteur d’une description des muscles.

— Physiol. Instrument qui sert à représenter graphiquement les contractions musculaires.

MYOGRAPHIE s. f, (mi-o-gra-fî — rad. myographei. Anat. Description des muscles.

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MYOGRAPHIQOE adj. (mi-o-gra-fî-kerad. myographié). Qui appartient à la myographie ou au myographe : Méthode myographique. Appareil myographiqub.

Pince myographique, Appareil qu’on applique aux muscles superficiels, pour transmettre à un enregistreur cous leurs mouvements.

MYOÏDE adj. (mi-o-î-de — du gr. muân, muscle ; eidos, aspect). Anat. Qui ressemble à un muscle.

— Pathol. Tumeurs myoïdes, Tumeurs composées de fibres.

MYOLEMME s. m. (mi-o-lè-me — du gr. muàn, muscle ; lernma, pelure). Anat. Tube transparent qui contient chaque fibrille musculaire.

MYOLOGIE s. f. (mi-o-lo-jî — du gr. muân, muscle ; logos, discours). Traité sur les muscles.

— Encyci. V. muscle.

MYOLOGIQUE adj. (mi-o-lo-ji-ke — rad. myologie), Qui concerne la myologie : Études

MYOLOGIQUES.

MYOLOGISTE s. m. (mi-o-lo-ji-ste — rad. myologie). Auteur d’un traité sur les muscles ; celui qui s’occupe spécialement de l’étude des muscles. Il On dit aussi myologue.

MYOMALACIE s. f. (mi-o-ma-la-sl — du gr, muân, muscle : malakia, mollesse). Pathol. Ramollissement des muscles.

MYOMANCIE s. f. (mi-o-mnn-sî — du gr. mus, rat ; manteia, divination). Art divin. Espèce de divination fondée sur le cri des souris, ou sur leur manière de manger.

MYOMANCIEN, IENNE s. (mi-o-man-siain, iè-ne — rad. myomancie}. Art divin. Personne qui pratiquait la myomancie.

MYOMICE s. m. (mi-o-mi-se). Bot. Genre renfermant des agarics solitaires dont le chapeau est bombé ou pointu.

MYONIME s. f. (mi-o-ni-me). Bot. Genre do rubiacées d’Afrique.

— Encyci. Le genre myonime renferme des arbres et des arbrisseaux à feuilles opposées, décussées, munies de stipules ; les fleurs, solitaires ou groupées par deux ou trois à l’extrémité de pédoncules axillaires, se montrent surtout vers le sommet des rameaux ; elles présentent un calice très-petit, une corolle en entonnoir à quatre divisions, quatre étaraines, un ovaire infère surmonté d’un stigmate épais et presque sessile ; le fruit est une baie sèche, aplatie, non couronnée, du volume et de la forme d’une cerise, renfermant quatre graines, concaves du côté interne et convexes de l’autre. L’espèce type du genre est un arbrisseau qui croît à l’île de la Réunion, mais dont les propriétés et les usages sont peu connus ; on sait seulement que les rats et autres rongeurs sont friands de ses fruits, ce qui lui a valu le nom vulgaire de bois de rats.

MYONITE s. f. (mi-o-ni-te — du gr. muân, muscle). Pathol. Inflammation des muscles.

MYONTE, ville de l’ancienne Asie Mineure, la plus petite des douze cités qui formaient la confédération ionienne, h 5 kilom. de l’embouchure du Méandre. Fondée par Cydrélus, fils naturel de Codrus, Myonte était entièrement abandonnée du temps de Strabon, et ses habitants s’étaient retirés à Milet. Pausanias prétend que les habitants de Myonte furent contraints d’abandonner cette ville, envahie par une quantité considérable de moucherons.

MYOPALME s. m. (mi-o-pal-me — du gr. muàn, muscle ; palma, vibration). Pathol. Soubresaut des tendons des muscles.

MYOPARON s. m. (mi-o-pa-ronn). Antîq. Vaisseau léger dont se servaient les pirates.

MYOPE s. (mi-o-pe — gr.vtuàps, demuei/i, serrer, fermer, qui se rattache k la racine sanscrite mil, lier, et de àps, œil ; proprement celui qui serre les yeux, expression prise de l’habitude qu’ont les myopes de rapprochera demi les paupières pour voir plus distinctement). Personne dont la vue est courte, qui ne voit distinctement que les objets peu éloignés : Un myope. Une myope. H n’y a pas de myopes parmi les sauvages. (Maquel.)

— Fig. Personne peu perspicace -.L’homme d’esprit sans prévoyance est un myope sans lunettes. (Beauchêne.) Toujours tes myopes soutiennent que ce sont les presbytes qui se trompent. (E. de Gir.)

— Adjectiv. : Être myope. Renfermé dans des appartements étroits, entouré de minces objets, la vue bornée de l’homme civilisé se rétrécit, devient souvent MYOPE, par suite des ouvrages délicats. (Virey.)

— Fig. Peu perspicace : Mon mil, si subtil pour tidéal, est tout à fait myope dans la réalité. (Th. Gaut.)

MYOPE s. m. (mt-o-pe — du gr. muia, mouche ; àps, aspect). Entom. Genre de diptères : Les myopes habitetft les lieux humides, et on les trouve assez communément sur les fleurs. (Hœfer.)

— Encyci. Entom. Les myopes ont, à première vue, une grande ressemblance avec les conops, auxquels on les réunissait autrefois ; mais ils s’en distinguent facilement par leurs antennes courtes. Ils ont, en outre, la

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tête épaisse, conique, obtuse ; la trompe très-longue, renfermant un suçoir composé de deux soies ; le corselet cubique ; l’abdomen allongé ; les pattes assez fortes et velues. On ne connaît pas les métamorphoses de ces insectes ; on suppose par analogie que leurs larves vivent en parasites. Ce genre comprend une vingtaine d’espèces, qui habitent l’Europe, notamment la France et l’Allemagne ; elles fréquentent les prés et les lieux humides ; on les trouve ordinairement sur les fleurs ; leurs habitudes sont peu connues. L’espèce type est le myope ferrugineux, qui est répandu dans toute l’Europe.

MYOPHONE s. m. (mi-o-fo-ne — du gr. muia, mouche ; phonê, voix). Ornith. Genre d’oiseaux, établi pour une espèce de Java.

— Encyci. Les myophones sont essentiellement caractérisés par un bec très-gros, fort et dur, garni de quelques soies roides à l’ouverture ; la grande membrane qui tapisse les fosses nasales couverte de petites plumes tournées en avant ; les tarses très-longs ; la queue carrée, les ailes n’atteignant pas son milieu. Le myophone métallique, seule espèce connue, a environ om,35 de longueur totale. Son plumage est d’un noir bleuâtre chatoyant et à reflets métalliques, un peu plus foncé sur la tête et l’abdomen et passant au brun vers l’extrémité des rémiges ; le bec et les pattes sont jaunes. Cet oiseau habite l’archipel Indien. Ses mœurs sont à peu près inconnues, et sa place dans la classification n’est même pas bien fixée. On s’accorde néanmoins a le regarder comme voisin des kittns ou pyrolls.

MYOPIE s. f. (mi-o-pî— rad. myope). Courte vue, vice de la vue des myopes : La myopie, si commune dans les villes, est très-rare à la campagne. (Maquel.) Il On dit quelquefois myopisme s. m.

— Encyci. Bien que la myopie ou courte vue soit l’affection en quelque sorte spéciale de ceux qui, par état ou par goût, se livrent à une lecture assidue ou à des travaux manuels qui fixent les regards sur de très-petits objets, il est bien certain qu’elle se manifeste fréquemment en dehors de ces circonstances habituelles ; on ne peut douter qu’elle ne soit fréquemment congénitale et parfois héréditaire. Il est donc présumable que la myopie a dû être observée dès les temps les plus anciens. Mais sa cause ou ses causes demeurèrent longtemps inconnues, et aujourd’hui encore, malgré des découvertes incontestables, on trouve quelque incertitude dans l’étiologie de cette affection. Toutefois, dès qu’on eut compris le mécanisme de la chambre obscure et qu’on se fut avisé de lui comparer celui de la vision, on se trouva avoir fait un grand pas dans l’explication physique de la myopie. La connaissance des lentilles convergentes et de leur analogie avec le cristallin fut un progrès encore plus décisif ; il devint dès lors évident que le phénomène de la confusion des images, dan^ l’œil des myopes et dans celui des presbytes, devait être attribué à ce fait, que l’image focale se formait en avant, dans le premier cas, en arrière, dans le second, de l’écran de la chambre noire, c’est-à-dire de la rétine. Le fait était rendu évident par cette circonstance que l’œil myope perçoit nettement les objets placés en deçà et l’œil presbyte ceux qui sont placés au delà des limites ordinaires de la vision distincte. Mais comment s’opère ce déplacement du foyer ainsi rapproché dans un cas, éloigné dans l’autre ? On ne vit d’abord qu’une cause possible à ce phénomène : la convexité du cristallin excessive chez le myope, insuffisante chez le presbyte. Cette manière de voir a prévalu jusqu’à nos jours et prévaut même encore chez nombre de personnes peu au courant des progrès de la science.

Il est bien constaté aujourd’hui que la myopie, trop longtemps considérée comme une affection unique et définie, est en réalité le symptôme commun d’un grand nombre de maladies de l’œil. En effet, le raisonnement seul, en dehors même de l’expérience, suffit pour montrer que le défaut de relation, dans la myopie, entre la distance focale des rayons lumineux et la distance do lu rétine au cristallin peut provenir de quatre séries de causes distinctes : îo l’excès de convexité du cristallin ; 2» la distance trop grande entre le cristallin et la rétine ; 3° l’excès de réfringence des milieux ; 4° la trop grande ouverture du diaphragme, c’est-à-dire de la pupille.

On pourrait nous objecter avec raison que la première de ces causes se confond avec la seconde, puisque la convexité du cristallin n’ayant rien d’absolu, il est indifférent, quand l’image ^atteint pas la rétine, que le cristallin soit dit trop convexe ou la rétine trop éloignée. Nous sommes cependant autorisé à conserver la distinction de ces deux causes de myopie, d’abord parce que, dans certains cas, l’excès de convexité du cristallin provient d’une hypertrophie accidentelle bien constatée et, d autre part, parce qu’il arrive fréquemment que l’éloignement excessif de la rétine est dû à la forme ovoïde du globe oculaire, forme qui tantôt est congénitale et tantôt résulte de compressions diverses produites par un certain nombre d’affections quo nous n’avons pas à détailler ici. Parmi les causes de la troisième série, c’est-à-dire celles qui exagèrent le Douvoir réfringent des