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•T2Î

MUSI cutê toutes les assertions relatives tt cette partie de l’histoire de l’art. V. gamme. ’■

Le plain-chant, reste bien défiguré, mais encore fort intéressant du la vieille musique grecque, le plain-chant et quelques aira nationaux formaient au temps’de Clovis toute la musique de l’Europe chrétienne. Ces mélodies, que nous trouvons irrégulières et tràl, nantes, agissaient aussi vivement sur, nos barbares ancêtres que les compositions fou : gueuses et gigantesques de Beethoven peuvent agir sur nous. Clovis, le rïer Sicainbre, . ne fut point insensible à la musique iW Utilemander un.habile professeur.à Thépdoric>, roi des Ostrogotbs, et, sur cette invkiitioi !, . ; le chanteur Acoride, choisi parle savant BoiJce, vint à la cour barbare du roi franc, isessuccesseurs eurent toujours une sorte de mutique de chapelle, composée d’enfants ide phpsur.placés sous la direction d’un, .maîtré renommé, et.choisi parmi ceux des autres églises. Quelques noms a.peine, des meilleurs maître» de ces époques sont arrivés, jusqu’à ! nous ; le..pLuB.coiuiu est le moine Augustin, envoyé, par saint Grégoire, et qui, importa lé plain-chant en Angleterre.,

À partir de Gui d’Arezzo, l’inventeur de.la notation musicale, l’art lit des progrès rapides ; la découverte de l’orgue et dé ses combinaisons hurmouiques mit sur la <voîe ’des combinaisons harmoniques vocales’, et l’on donna les nom ùadéchunt aux partiesqui n’exé-’ entaient pas le plain-chant ou chant principal ; on eut ainsi le déchant à deux, à trois et

a quatre parties.. L’apparition de l’orgue excita

l’enthousiasme. Un vieux chroniqueur, . Nungis, relate, dans les termes suivants, l’audition par saint Louis, pendant sa croisade en Palestine, d’une messe chantée à Nazareth avec accompagnement de l’orgue :, i Le1 lendemain, dévotement il fit chanter la messe et solemnsllement- glorieuses veapres et matines et tout le service à chant et à déchant, à augre etàtrèble ; à l’autel où H augre lit l’antionc.iation à la- Vierge Marie fut la messe rchantée, et illucques reçut moult dévotement : son Sauveur. •  ; ■ ^.,

Parallèlement à’ la musique d’Église, Jes trouvères et les troubadours en France, les minnesingers en Allemagne, les troeatori en ; Italie, imaginaient, pour accompagner leurs’ chansons, des combinaisons musicales plus souples, plus tendres, .plus passionnées. La plupart d entre eux, ne pouvant exceller à la fois tiansJn, composition musicale et dans’ lu composition poétique, s’adjoignaient un musicien de profession et les études de ces artistes errants ne furent pas sans profit pour —l’art. Leurs œuvres, répétées partout, dans les châteaux et les villages, devinrent mêmesi.populaires que l’Église adopta bon nombre

; d’eutre elles et que l’on chanta des psaumes

sur l’air de villanelles à la mode ; il fallut un décret du concile de Trente pour faire cesser cette confusion que supportait aisément la foi naïve de nos pères.. „• ■, .,

Enfin, de ces efforts multipliés ^en tous sens, jaillit la musique moderne, sous la main ■puissante d’un Italien, Palestrina.fisso). Sans doute, il serait injuste de ne pas tenir compte des résultats obtenus par ses prédécesseurs, surtout par Josquin Desprez, musicien de L’école flamande (14S0-1525), qui sut donner à ses compositions des. formes mélodiques inconnues avant lui ; mais Palestrina imprima à la musique religieuse son véritable, caractère et, ouvrit la carrière à une brillante filéiade de compositeurs. Peu de temps après ui, Vincent Galilée, eu appliquant la- musique à un épisode de Dante, la Mûri d’Uyqlin. montrait à ses adeptes une voie nouvelle, qui devait être parcourue par tant d’autres ; la musique était désormais en possession de ses deux plus éclatantes manifestations, l’oratorio et l’opéra ; ’Mo’nteverde est le premier qui se soit essayé dans’ un véritable drame lyrique, et sou nom mérite de figurer en face de celui de Palestrina.

Arrivé à ce point culminant de l’histoire de la musique, nous serons bref ; car la biographie des maîtres et l’analyse de leurs œuvres principales, l’élude des différents genres de musique sacrée et profane, messes, oratorios, opéras, auxquelles, nous renvoyons le lecteur, sont la meilleure histoire des progrès de l’art qu’il* ont porté à un si, haut point de perfection. Notons pourtant, que, longtemps encore après le signal donné en Italie, la musique, resta chez nous dans une situation tien inférieure ; l’art d’écrire sous Lpuis XI, Louis XII, Chnrles VIII et Français 1er était presque oublié dans nos églises, et il fallut que ce dernier prince nous amenât de Koiye des professeurs et des luihiers habiles ; sous Henri II, Catherine de Médicis attira autour d’elle des artistes italiens qui entretinrent Chez nous le goût dominaut dans leur pays. Ducaurroy, Sahnon, Beauljeu et Benusoyour sont les seuls musiciens français de cette période dont le nom mérite d’être cité, et Lulli, qui, cependant, est bien loin d’avoir eu le goût et la science des maîtres italiens, ne nous initia au drame lyrique que quatre»

vingts ans après Âlonteveide

Porpora, Palsiello, Ciinarosa écrivent des œuvres étinceluntes dans tous les genres, dans l’oratorio comme dans l’opéra-boufte ; en France, Rameau, Méhul, Monsigny, Phiador i en Allemagne, Sébastien Bach, H«ndel, "Glûck et peut’â*près Mozàrt, ! atteignent une ’hauteur qtie dépasseront "à peine les grands génies dejnotre époque, Beethoven, Rossini et Meyerbeer. Cet art admirable a siii, vi, TdEpuisJe.xvif siècle, : dans l’expressîdn des idées et des sentiments, une progression qui étonne et rien ne peut faire supposer qu’il

..ait dit. encore son -dernier mot ; la* statuaire avait dit le sien il y a près de trois mille ans, entre.lés mains da PhidiasI.....

— II. Théortb de la musique moderne.

La musiquemoderne repose tout entière sur

—la tonalité ;’et’ta tQàalitè elle-même est basée

sur deux gamines : la gamme majeure et la

gamme mineure.

La gamine majeure- se compose de cinq tonB èt-de doux "demi-tons disposés de cette manière : — ’ a.. :-j..j

GAMME MAJEURE.

1 ton 1 ton 1/21. 1 ton 1 ton 1 ton t/ît. MUSI

gamme mineure, en plaçant les demi-tons de la 29 à la 3« note et de la 7= à la,8° en montant, de la 6" à la 5« note et de la 3" à la îa —en descendant.

.. QAMMJ3 MINEURE EN MONTANT.

lton l/2t. iton tton lton 1 ton l/2t.

■M- : ^-r^-> .^fô-’t&Z&==

^

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-TT.

-9-

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5f±j2i=^ :

îzr

La gamme mineure se compose de trois tons, d’un ton ecdemi.et.de trois demi-tons disppsés ; derla manière suivante : „

OAUHE IIINEURE.. i ’"'

lton 1/21. iton lton 1/2ttl1.1/21/21.

1—3

■ff~

iV’ îiij/’ ■» !’ ;■• ni, ... -.■, i •< :. i i, ., ■

Il y a une autre manière de construire la

■m

GAMME aiNEOUE Elf DESCENDANT.

lton 1 ton l/2t. tton lton l/2t. lton lêlZZZZ^T

-&-

zu.

Ces deux gammés sont les types sur lesquels, la musique moderne est composée. On les appelle gammes diatoniques.

La gamme, comme on vient de le voir, est formée de sept notes ; le rapport entre le nombre des vibrations d’une note quelconque dé la gamme et le nombre de vibrations qui correspondent à la première est exprimé par. lés fractions suivantes :-

, Si l’on commençait la gamme par une.note telle que le nombre de vibrations correspondant fût de 522 par seconde, on aurait pour les.autres notes :

ut -

)

7fe

sol

la

ut

"9 5 4

528 522 X-523 X- 522 X — 4 8. 4 3

.. :. V’ujijiu.i. ■ ; i ’ -, ’..-, ;

On pourrait prendre pour commencer lagamine.toute autre noté qu’un'ut correspondant à 522’ vibrations^ Lai’ gamme formé une phrasç musicale, et, commé ^buté mélodie, elle nien est pas mpiri’s’ la/Jmême, ’pour être chantée par, une vpix grave ou par une voix aiguë. Toutefois, ", quand dés voix^ou des instrumeiuS ; doiyéiit exécuter ur morceau d’ensemble, 'iauit qu’ils aient un point de départ commun et fixe sur.’léqtiël ils s’accordent. Les m’iisiçiens" sont dans l’habitude dé se régler sur un diapason’qui donne une notera de hauteur déteriniuéa, et "sur laquellé tous les instruments sont accordés. Cette note, qui devrait être" invariable et(la môme pour tous.les ;.pâys, a subi" tnalheurèusc’i’nënt des yar, iftîioris assez notiibles. Aujourd’hui, en France, " ùh arrêté du ministre d État a fixé le («-nçrinal à.870 vibrations simples par seconde.., ’ ',

"On est convenu, d’après Sauveur, dè’représenter par utv ï’ut le plus gravé "du violoncelle, par ut, celui qui le suit en montant

3,5..-. 15

522 X - 5Î2 X- 522 X — 522X2

S - 3 ■ S ■ •

et qui répond à’un nombre de vibrations double ; «/„ ùtt, ut, sont les désignations des ’ premières notes des gammes successives.

la normal est Celui qui appartient à la gamine dont la note initiale est ui, ; on la désigrie’par le <àj’, ’ qui correspond a 870 vibrations par seconde ; ce ’qui donne ’pour utt :

S70.x^-= 522 vibrations par ; seconde ; pour

E22 ’, ’ " ’ ".

utt : — ou 261, et pour ut„ 1 ut grave du violoncelle 261 : 2 = 130. La note la plus grave usitée dans la pratique musicale correspond

à 32 vibrations - à la seconde. —8 ■ - - " ■

Le rapport d’une note de la gamme a la kunote précédente donne trois fractions différentes :

  • ■ v<., , ■ : — - ;9 : 10 ’16 ’..-,

ï’ 9’ 15’ ut

m, i

fa

aol

10

9

16

~ J5

, fa

L’oreille perçoit aufisi troy intervalles inégaux quand les sons’dë la gamniesont émis successiveinen%’aans-l’eur Ordre habitiielrOn a appelé :.., -....., ;

Ton majeur, l’intervalle de & ut, caractérisé par ; la fraction - ;

r 8 ■

Ton mineur, l’intervalle de à wi, caractérisé par la fraction — ; ■>" ■ ^ ’ '.’ Demi-tôn majeur, {’intervalle exprimé par

— ; mais, comme le rapportdes intervalles.-,

— est égal a —’ et que-l’oreille confond aisé-B. 80., ,,

ment les deux’ sons qui, sur 80 vibrations, ne diffèrent’ que d’une.vibration en plus ou en moins, . on considère, dans la pratique musicale, les intervalles de ton majeur et de ton mineur comme- égaux entréeux, et on tes désigne sous le nom gédériquéde ton. Il s’ens-uit qu’on ne distingué, dans la gamme majeure diatonique, que des tons et des demitons, et, dès lors, elle se trouve renfermer 5 tons et 2 demi-tons, disposés comme il a été dit plus haut. Cette gamme peut être étendue jusqu’aux dernières limites de l’appréciabilité du son, mais cette extension ne sera que la reproduction, au grave ou a l’aigu, de la

gamine primitivement présentée. v

" iton lton l/2’t. 1 tori’l ton lton l’/î’t.’ 1 ton

lton l/2ton lton lton lton l/2|onltoit

la si lit

0 10 9 ' ' H>.-■ :."

8^~T ~8 15

.aol la si ’ j ^

-m 4, i-.t.*.i.itonl/2ton 1 Ion 1/2 ton 1 ton l-ton n'.&.

gVa ’WWV<VWVVWVWVl’WVIV/V^’V^, V

, ’.. „.., ,. lton 1/2 ton " Lton 1/2ton lton 1 ton^ n <.&.

za=L<9z

 :%^^=^= :

gVïVVWWVmvuVVWWWWyvi’bVVWWi

1 ton 1/2 ton > lton 1/2 ton lton lton y, .«. .d.

;0-, -&^

1

m

Pi

-ŒZ

1 ton 1/2ton 1 ton 1 ton 1 ton l/2ton 1 ton»

1 ton-1/2 ton lton lton 1/2ton lton lion c-n e. , jO- ■&• jj'-

i. On voit que la rnéloriie.formée ; par la série Jdes notes de la gamme seJrépètelèxacteme.nt, d’octave en octave, à partir d’t(/ ; maïs on pourrait également reproduire cette mélodie k tout autre degré de.hauteur, c’est-à-dire enprenant pour, point du départ une autre note que la note ut. . - - 1

On désigne chacune des diverses transpositions de la gamme par le nom de sa note initiale : outre la gamme à’ut, on pourrait, par conséquent^ faire la gammede , la gamme de mi, la gamme de fa, la gamine de sot, la gamme de la, la gamme de si, en prenant pour tonique oh son primordial, ré, mi, fa, sol, la, si. Quelle que soitlanote prise pour premier degré, la constitution de la gamine restera la même, c’est-à-dire que les tons et demi-tons devront invariablement conserver le rang qu’ils occupent dans la gamme type, relativement à ce premier degré." Les intervalles, dans la gamme ordinaire, sont ainsi distribués :, j - ’

lton 1 ton 1/2ton 1 ton lton 1/2ton ’ '< ?—<2

^

7&Z

?^S

Os

C’est-à-dire : ut ré mi

fa

sol

la

si

ut

lton lton 1/2 ton lton lton lton 1/2 ton

MUSI

Si l’on prend sol pour tonique, on aura la série suivante :

, 1 ton t ton 1 /21. 1 ton 1 ton 1/21.1 ton

lton lton 1/2ton lton lton 1/2ton lton

L’ordré des intervalles est conservé jusqu’au mi ; mais à partir du mi, au lieu du ton et du démi-ton qui devraient successivement se présenter, on rencontre un demi-ton d’abord et un ton ensuite. Il a été nécessaire alors de hausser le fa naturel, de telle sorte que l’intervalle du fa au sot fût le même que celui du si à Y ut de la gamme type. C’est le Ai ainsi modifié qu’on a nommé fa #. La valeur numérique x du fa JJ s’obtient en mettant

sol et fa g dans un rapport égal à —, qui est

le rapport d’ut à si ; on aura donc

16 3 15 45

—, ou X = - X — = —, 15. 2 16 32

pet, en m’ênie temps, l’intervalle de mi à/a jf

9 %

’ sera’ exactement - ou un ton, ... 8

Four diéser une note, il suffit, en général,

de multiplier par — la valeur de la note qui

la suit.

Les mêmes faits, en sens inverse, ont donnénaissance aux bémols. En prenant fa pour note initiale, ou tonique, on aura la série :

1 ton 1 ton 1 ton 1/21. 1 ton I ton l/2t.

3

r-x-

— ^ / ;—O—«

C’est-à-dire : fa sol, la

ut

ri

rai

fa

iton iton lton 1/2ton lton lton 1/2ton

•Le troisième intervalle est d’un ton au lieu d’être d’un demi-ton, et le quatrième intervalle est d’un demi-ton au lieu d’être d’un ton. il a donc fallu baisser là note si de manière que le rapport y de la note nouvelle ou

de si b au la fùt’d’un demi-ton ou —. Ce qui

15 donne

’ * • :. 5 16 5 16 16

^ « :- = — ?, ou y = -x — =—.

— * 3 15- * 3 15 9

L’intervale du "*i ( ? à Yut devient ainsi égal 9 à - ou un ton. Pour bétnoliser une note, il 8 •

16

ifaut, en général, multiplier par — la valeur

de la note qui la précède.

Il y a trois signes d’altération, autrement dits accidents, qui, placés devant une note ou au commencement de la portée, sur la ligne correspondant à Cette note, l’altèrent d un demi-ton, soit en montant, soit en descendant. Ces trois signes d’altération sont : le dièse j{, qui élève la noté d’un demi-ton ; 2° le bémol b, qui baisse la noté d’un demi-ton ; 3° le béenrre [}, qui rétablit la, note, précédemment aifectée d’un dièséou d’un bémol, dans son état naturel.

ut naturel ut dîese ut bécarre

nt naturel ut bémol ut bécarre

W^

be :

EfeJ

■ Pour élever d’un demi-ton une note déjà diésée, on se sert du double dièse £J ou x ; pour baisser d’un demi-ton une note jlejà bérnolisée, on se sert du double bémol bt>.

Pour rétablir, dans son état primitif, la note doublement altérée, on place le signesimple d’altération à la gauche de cette note.

ut dièse ut double dièse ut dièse

11

l-m—

-tt^z

«0= :

ut bémol ut double bémol ut bémol

zzztez

zteaz

z^zzz

Ceci établi, prenant ré $ et mi b, on trouve ces deux notes bien rapprochées l’une de l’autre ; mais, pour les musiciens, elles nesont pas égales, et le physicien peut estimer leur valeur numérique ; car, en désignant le nombre des» vibrations i’ut par l} la première correspond à - x — =i, iï2vibrations ; r • 4 16 ’

9 16 -

la seconde correspond à - x — = 1.167 vibra-8 15

tions. Quoique très-voisines, ces deux notes, # et mi p, diffèrent l’une de l’autre, mais d’un intervalle si petit, que l’oreille tolère aisément que l’une des deux notes soit prise" pour l’autre ; mais c’est une tolérance. Avec les instruments tels que le violon, l’alto, le violoncelle, la contre-basse, les dièses et les bémols peuvent être obtenus justes ; mais