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3 vol.) ; Sur le roi Frédéric II (Berlin, 1810) ; la Théorie de l’économie politique (Vienne, 1812, g vol.) ; tissai d’une nouvelle théorie de l’argent (Leipzig, 1816) ; Douze discours sur l’éloquence et sa décadence en Allemagne (Leipzig, 1817) ; De ta nécessité d’une base théologique de toutes les sciences politiques, et, en particulier, de l’économie politique (Leipzig, 1819). Millier fait preuve dans tous ces ouvrages de beaucoup desprit et de verve ; mais, dans ses attaques contre la Révolution, il montre combien les grandes idées de justice, de liberté et do dignité humaine lui sont étrangères. On y trouve partout une tendance bien accusée à revenir aux idées religieuses, politiques et économiques du moyen âge. Aussi les opinions de l’auteur en pareille matière sont-elles devenues la base de théories politiques réactionnaires, qui tendent à tomber de plus en plus dans le mépris public.

MULLER (François-Hubert), peintre et archéologue allemand, né à Bonn en 1784, mort

en 1835, Après avoir eu des commencements très-difficiles, il trouva des encouragements et des commandes à la cour de Jérôme Napoléon, roi de Westphalie, devint directeur de la galerie grand-ducale à Darmstadt, en 1807, et ouvrit dans cette ville une école de dessin qui eut beaucoup de succès. Mùller s’occupa beaucoup d’archéologie vers la lin de sa vie. Parmi ses tableaux, où l’on trouve des qualités estimables, nous citerons : Saint Paul et la Vierge, dans une église d’Offenbach ; la Trinité, dans l’église d’Ahrweiler, etc. Il a donné les cartons d’après lesquels ont été exécutés les vitraux du chœur de la cathédrale de Mayence. On lui doit, entre autres ouvrages : Premier enseignement de dessin (Darmstadt, 1830) ; l’Ari d’esquisser d’après les objets de la nature (Darmstadt, 1832) ; Documents pour servir à la connaissance de l’art eu Allemagne et de l’histoire de ce pays au moyen des monuments (1832-1835, % vol.).

MULLER (Guillaume), poète allemand, né à. Dessau en 1794, mort dans la même ville en 1827. Il quitta l’université de Berlin, où il apprenait la philosophie et l’histoire sous le célèbre Wolf, pour s’enrôler, erf 1813, parmi les défenseurs de l’Allemagne contre Napoléon, prit part aux batailles de Lutzen, de Bautzen, de Hainau et de Cuhn, et suivit l’année suivante* l’armée prussienne dans les Pays-Bas. En 1817, Mûller visita l’Italie, puis revint dans sa ville natale, où il fut nommé professeur de grec et de latin, et conservateur dû la bibliothèque ducale. Millier se distingua surtout dans le genre lyrique. Il excellait à saisir le ton populaire ; il s’identifiait avec les sentiments, les vœux et les espérances d’un peuple, d’une classe d’individus, et les traduisait avec bonheur dans la langue poétique. Parmi ses pièces les plus remarquables, nous citerons : les Chansons champêtres, les Chansons du golfe de Salerne, le Printemps dans la vallée de Plauen, les Poésies d’un artisan des bords du Ilhin, etc. Ses principaux ouvrages sont : Borne, les Romains et les Romaines (Berlin, 1820, 2 vol.) ; Poésies tirées des papiers laissés par un sonneur de cor ambulant (Berlin, 1821 -1824) ; Chants de Grecs (Leipzig, 1821-1824, 2 vol.), recueil de vers dans lequel il a célébré avec enthousiasme Les luttes et les victoires d’un peuple opprimé ; Promenades lyriques (Leipzig, 1827) ; École préparatoire homérique

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(Leipzig, 1824) ; Bibliothèque des poètes allemands au xvno siècle (Leipzig, 1822-1827, 10 vol.) ; (Eûmes mêlées (Leipzig, 5 vol.) ; Poésies posthumes (Leipzig, 1837, 2 vo !.), etc. On lui doit, en outre, une traduction des Chants populaires de ta Grèce moderne de Fauriel (1825), et de nombreux articles dans diverses revues et encyclopédies.

MULLER (Charlos-Ottfried), le plus célèbre archéologue du xix<s siècle, né à Brieg (Silésie) le 28 avril 1797, mort à Athènes le 1er août 1840. Il montra dès ses plus jeunes années une aptitude toute spéciale pour les études classiques. À l’université de Breslau, voulant étendre le cercle de ses connaissances générales, il mena de front les études les plus diverses, apprit la philologie, la philosophie et suivit, en même temps, des cours sur la botanique, les mathématiques, sur l’histoire de la Révolution française, sur les langues orientales. Après avoir acquis dans ses excursions sur les autres domaines de la science une souplesse d’esprit, une richesse d’idées qui devaient lui être de la p’ius grande utilité, Ott.fried Mùller s’adonna entièrement à la philologie. Il se distinguait déjà par une t’zrce de travail peu commune, par un ordre rigoureux dans ses occupations et, s’il se mêlait parfois à la vie joyeuse des étudiants, il ne cessait de protester contre les mœurs grossières et insolentes qui régnaient parmi la majorité de ses camarades. J.-G. Schneider et Heindorf furent ses maures favoris. En 1816, il passa à Berlin, où il s’attacha tout particulièrement à Bœckh et à Solger, subit les épreuves du doctorat et publia à cette occasion-une thèse remarquable sur les Eginètes. En 1818, Mùller fut appelé au gymnase de Breslau, où il commença par les leçons les plus élémentaires. Quoique ce genre d’enseignement ne fût point tout à lait de son

goût, il se fit aimer de ses élèves et apprécier du directeur, le célèbre Manso. Il venait d’obtenir de l’avancement iorsqu’il.’fut nommé, le îcr juin 1819, professeur extraordinaire d’archéologie à Gœttingue. Il n’avait guère

publié qu’une édition augmentée de sa thèse ■ et quelques articles de critique ; mais son génie, son goût pour les études sur l’art antique, son désir d’en admirer les produits, étaient déjà connus, et le gouvernement banovrien lui accorda, en dehors de son traitement, un subside de 1,500 francs pour lui faciliter le séjour de Dresde, dont les musées recèlent tant de trésors artistiques. Dès lors, sa vie fut partagée entre ses travaux personnels et l’université de Gœttingue, qui considère encore Mùller comme lui ayant donné un lustre tout nouveau. Chez un jeune professeur de vingt-deux ans, habitué aux veilles laborieuses, on aurait pu s’attendre à trouver quelque pédanterie. Loin de là, toujours gai et en train, il apportait dans toutes les circonstances de la vie une sérénité inaltérable. Il vivait au milieu des anciens, sans cependant le laisser voir mal à propos. Enthousiaste de la nation grecque, do son histoire, de son art, il s’était pénétré de son esprit, et dans tous ses actes il observait une mesure, un tact qui ont fait dire à l’un de ses biographes les plus récents qu’il avait le rie» de trop des Hellènes. C’est lui qui fonda à Gœttingue la Société des superficiels, où, dans un cercle d’amis, on traduisait des ouvrages de littérature étrangère, mais où l’on jouait aussi à l’occasion des charades. Ce mélange de travaux sérieux et de franche gaieté devait fort scandaliser la vieille école. En 1822, O. Mûller entreprit, aux frais du gouvernement hanovrien, un voyage archéologique en France, en Hollande et en Angleterre, et se mit ainsi en relation avec les savants les plus distingués de ces contrées, entre autres avec Letronne et Raoul Rochette. En 1823, il devint professeur ordinaire et épousa, l’année suivante, la fille du célèbre jurisconsulte Hugo. Bientôt il fut le plus éminent professeur de l’université ; ses collègues, comme ses élèves, avaient pour lui la plus vive affection. On travaillait à Gœttingue avec un cœur joyeux sous les yeux d’un maître dont le front n’était jamais chargé de nuages. Nommé professeur d’éloquence en 1835, Millier dut régulièrement prendre la parole dans les solennités académiques et se distingua encore dans cette tâche. C’est vers la même époque qu’il songea à se construire une maison exprès pour lui ; ses amis disaient en riant que cette demeure avait un style gréco-silésion ; mais rien n’était plus confortable, quoique d’une grande simplicité. Les soirées qu’on y passait étaient de véritables fêtes. Lui voyant des dispositions si heureuses pour l’architecture, ses collègues le chargèrent avec Dahlmann d’aller demander au roi de Hanovre la construction d’un bâtiment pour y loger l’université, dont les bureaux et les amphithéâtres se trouvaient dispersés dans différents endroits de la ville. Les événements politiques de 1837, qui amenèrent la démission et l’exil volontaire de sept professeurs, ne le laissèrent pas.indifférent. Il refusa de se joindre aux démissionnaires ; mais, afin qu’on ne se méprît

point sur ses sentiments comme citoyen, il signa, avec cinq collègues, une protestation contre la violation de la constitution par le gouvernement. Depuis fort longtemps, Mùller comptait entreprendre un voyage en Grèce, pour étudier sur les heux une quantité de questions scientifiques qui avaient dû se poser à lui dans le cours de ses travaux. Accompagné d’un dessinateur que le gouvernement du Hanovre lui adjoignit, il partit vers la fin de 1839, méditant déjà pour son retour un grand ouvrage sur l’histoire grecque. À Munich, son ami Schœll se joignit à lui. Après avoir passé quelques mois en Italie et eu Sicile, il débarqua enfin au Pirée. Quelques jours après il écrivait : « Les monuments d’Athènes et cet ensemble merveilleux- formé par la nature et l’art, tout ce qu’il y a à voir ici porte un cachet de grandeur et produit sur l’âme une impression si profonde et" si vive qu’on ne peut ni par la pensée, ni par le sentiment, s’en faire une idée complète. En outre, j’ai tant de questions de détail à résoudre qu’après avoir passé la journée à l’Acropole à observer, à jouir, à prendre des notes et à copier des inscriptions, je suis obligé soir et matin de relire et de comparer une foule de choses, afin de pouvoir utiliser complètement et sans perte de temps la journée suivante. Jusqu’ici je suis tout yeux et tout oreilles et je n’ai plus qu’une parole à la bouche : Athènes est indescriptible, incomparable. » Mûller fit ensuite plusieurs excursions’ : il consacra quarante jours à visiter le Péloponèse, qu’il parcourut en tout sens. De retour à Athènes, il travailla pendant quelques jours avec une assiduité étonnante, par une chaleur tropicale ; puis il reprit le bâton de voyageur et, en compagnie de Schœll et Curtius, il commença l’exploration de ia Grèce du Nord. Arrivé à Delphes, il passa plusieurs jours à copier des inscriptions, tête nue et exposé aux ardeurs du soleil. Pris subitement d’une fièvre violente, il fut rapporté sans connaissance à Athènes, où il mourut. O. Mùller fut enseveli auprès de l’Académie de Platon ; son oraison funèbre fut prononcée en grec, et l’université d’Athènes éleva plus tard sur sa tombe un monument. Sa mort provoqua dans le monde savant des regrets universels et profonds. C’est que, comme le disait Heeren : « Il est rare qu’on trouve réunies dans la même personne autant des plus grandes et des plus nobles qualités du savant et de l’homme. »

Ottfried Mùller, en vingt ans, avait publié

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des travaux du premier ordre, des manuels précieux, d’innombrables dissertations et articles. Partout on observe la même délicatesse de jugement, le même amour de l’antiquité, unis à une critique saine, solide, et à une formé des plus agréables.

Constamment préoccupé de son grand projet d’écrire un jour une histoire générale de la Grèce, il a étudié avec une égale solliciiVIULL

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tude les questions les plus diverses, passant de l’une a l’autre sans difficulté, parce qu’en chaque matière il gardait les proportions voulues et se rendait compte de son importance relative, de la place qu’elle devait occuper dans ses études générales. Il est donc inutilo de suivre ici l’ordre chronologique de ses écrits, et il est préférable de les grouper d’après leur analogie, -afin d’acquérir une vue d’ensemble.

Il faut placer en première ligne les études mythologiques. À l’origine de tous les peuples, le mythe se confond avec l’histoire. Ici, l’ouvrage capital d’O. Mûller est Prolégomènes d’une mythologie scientifique (1825) ; mais, en y regardant de près, il faudra, pour se faire une idée complète des vues de 1 auteur, comparer la plupart des ouvrages historiques, ceux qui traitent des peuplades les plus primitives j les Minyens et les Doriens, entre autres. Ici perce d’abord la théorie favorite de Mùller. Il soutient contre Creuzer l’originalité de la religion hellénique : il dit qu elle s’est formée en Grèce et qu’elle est fille du génie particulier de la nation. Il repousse l’influence orientale et s’efforce de remonter à la forme première et pure du mythe, à montrer sa naissance. Il repousse également l’explication purement allégorique du mythe, montre qu’il n’y avait pas de dogmes arrêtés, et que le mythe est un simple récit, tantôt inventé, tantôt brodé sur un fond historique et dont l’objet est une action où l’être divin se révèle dans sa force et dans son individualité. Dans un article de la Revue des DeuxMondes, M. E. Burnouf a exposé les modifi-i cations apportées par les progrès de la mythologie comparée aux théories de Mùller ;

il oublie de dire que ce dernier lui-même avait prévu ces progrès et avait indiqué la méthode qui devait les produire, en invitant les savants à comparer les traditions des différents pays. Mais il ne voulait pas qu’on oubliât le caractère sobre et grave du mythe grec. Il n’y a jamais eu influence orientale ; ce qui existe, c’est la communauté d’origine d’un grand nombre de traditions.

En histoire, Mùller a toujours préféré le monde grec au monde romain, et, voyant l’obscurité qui entourait les origines, il a voulu attaquer de prime abord les questions les plus ardues de l’époque héroïque. Il a aussi voulu choisir des sujets restreints, afin de pouvoir en faire une étude d’ensemble. De là une série de monographies du plus haut intérêt. Outre des études sur l’histoire d’Egine, jïïyineticorum liber (Berlin, 1817, in-8"), son premier travail, il faut mentionner ses Histoires de tribus et de villes helléniques, série comprenant, en trois volumes, deux monographies. La première, Orr.homène et les Minyens (Breslau, 1820, in-S°), a jeté une vive lumière sur l’histoire d’une tribu tort ancienne, établi* sur les bords du lac Copaïs, en Béotic, et qui s’est distinguée par de remarquables travaux, par de gigantesques

constructions et par ses entreprises lointaines, ses colonisations. Mùller a démontré leur origine purement hellénique ; il a déterminé leurs idées religieuses, les cultes auxquels ils ont donné naissance, et réfuté ceux qui voyaient dans les Minyçns une race égyptienne. La seconde monographie, les Doriens (Breslau, 1823 et 1824, 2 vol. in-8o), traite d’une époque un peu moins ancienne. Aux Minyens Pélasges succèdent les Doriens comme race prépondérante. Sortis les derniers du berceau montagneux des tribus helléniques, ils terminent la série des migrations et, après eux, les divisions politiques de la Grèce sont fixées. Un premier livre nous les montre en Thessalic, autour de l’CEta et du Parnasse, puis dans le Péloponèse, dans les îles et les colonies, enfin pendant les guerres médiques. C’est ce que l’auteur appelle Histoire extérieure ; on n’y trouve que les événements politiques, les guerres, et ce livre se termine par l’exposé dos causes de la guerre du Péloponèse. L’Histoire intérieure remplit les trois livres suivants, qui traitent de la religion et des mythes de l’État dorien avec ses principes unitaires et conservateurs, enfin des mœurs et des arts. Mùller a toujours considéré le Dorien comme le type le plus excellent de l’Hellène ; il représentait pour lui l’ordre et l’unité, en opposition avec la liberté et l’individualisme des Athéniens. Quelques-uns des vastes matériaux réunis par l’auteur pour sa grande histoire grecque ■ ont été utilisés par lui dans ses Macédoniens, étude ethnographique (Berlin, 1825), et dans divers articles. L’époque des suecesseurs d’Alexandre l’avait occupé aussi, et il a laissé des études sur Antioche : Antiquitates Antiochenx (Gœttingue, 1839). L’Académie do Berlin ayant mis au concours un travail d’ensemble sur les Etrusques, Mùller remporta le prix avec son ouvrage intitulé les Etrusques (Breslau, 1828, 2 vol. in-8o). Les découvertes faites depuis 1835 ont profondément modifié le point de vue de la science à l’égard de ce peuple ; ; néanmoins, ce livre reste une des meilleures sources k consulter.

En archéologie, on peut dire que Mùller a une réputation des mieux méritées. Ses études sur les œuvres de l’art antique sont pour la plupart des dissertations qui ont paru dans divers recueils ; mais ce sont de vrais chefsd’œuvre ; on vante surtout celles sur Minerve Poliade et sur ie Trépied de Delphes. Mais le résumé des idées de l’auteur surces matières se trouve dans son Manuel d’archéologie. Tandis que Winckclmann, dans son Histoire de l’art, n’avait fait qu’un exposé historique accompagné de jugements de détail, Mùller voulut donner, en outre, une théorie de l’art et un exposé systématique. Il montre d’abord le développement général de la culture artistique chez les Grecs, établit des périodes et mentionne les artistes et les œuvres d’art dans l’ordre chronologique. Ensuite il étudie chaque branche de l’art séparément : l’architecture, la poterie, la sculpture, la peinture, le dessin, enfin les diverses matières employées pour donner une forme à l’idée. Dans une troisième partie, il traite des objets représentés : dieux, héros, hommes, animaux. Nulle part peut ;être on ne voit mieux l’étendue des connaissances de l’auteur et la finesse de ses observations. Il est seulement à regretter que ce manuel soit rédigé sur un plan si restreint ; destiné surtout à la jeunesse, il sera toujours utile au savant pour le guider dans ses recherches, ’ car les principales sources sont indiquées à la suite de chaque paragraphe. On peut joindre à co manuel les Monuments de l’art antique (Gœttingue, 1832-1837), recueil de planches gravées représentant les chefs-d’œuvre de l’art et préparé par Mûller en collaboration avec Œsteriey (texte en allemand et en français). La littérature n’était pas la spécialité de Millier. Cependant, dans ce domaine comme dans les autres, il a montré un talent hors ligne. Non-seulement il a donné des éditions très-soignées des Euménides d’Eschyle, do Varron et de Festus, qui indiquent une grande habileté dans la critique des textes, mais encore il a composé, à la demande delà Société pour la diffusion des connaissances utiles de Londres, une Histoire de la littérature grecque, qui est encore aujourd’hui la meilleure que l’on possède. La mort vint interrompre ce travail dont deux volumes seulement étaient achevés et qui fut publié par M. Ed. Mûller (Breslau, 1841, 2 vol. in-S° ; 2« édit., 1857) ; il a été traduit en anglais palet en français par Hillebrand (Paris, 18G6, 2 vol. in-8o). Au mot littérature, nous avons consacré un article spécial à cotou▼rage, qui éclaire les origines grecques d’uno vive lumière ; il nous fait comprendre le génie de ce peuple poétique par excellence, et nous prépare ainsi à la lecture même des auteurs dont il n’a pas traite. Chaque chapitre est une étude complète, un tableau achevé. Il faudrait encore, pour donner une idée exacte de l’œuvre d’O. Mùller, parler de ses dissertations et de ses articles de critique, de ces remarquables comptes rendus publiés dans une foule de journaux quotidiens et périodiques, et dont le nombre dépasse trois

cents. Il s’y fait remarquer, en général, non-seulement par ses qualités de savant et d érudit, d’homme de goût et de jugement, mais encore par l’aménité et la douceur de ses observations. Usait rendre justice à ses rivaux, comme le prouve, par exemple, un curieux article des Nouvelles de Gœttingue sur un mémoire de Gail, où, tout en critiquant le peu de nouveauté des résultats obtenus, il ajoute : ■ Il faut être indulgent vis-à-vis de M. Gail, car on sait la peine qu’il se donne pour faire renaître en France l’étude du grec.» Toutefois, lorsqu’il eut à lutter contre 1 école de G. Hcrmann, qui prétendait réduire la philologie à la seule étude des textes littéraires et de la grammaire, il prit une attitude plus énergique et s’éleva avec force contre cette école, surtout dans la préface de ses Euménides et dans un article du journal de Gœttingue. où il expose les divergences fondamentales qui séparent l’école historique de l’école critique. La dispute Huit cependant par se calmer, et, à la mort de Mùller, 11ermann prononça de nobles paroles de conciliation et d’admiration.

Les titres des ouvrages principaux de Millier, qui n’ont pas été indiqués plus haut t» extenso, sont : Minervss Poliadis sacra et xdem in arce Athenarum illustravit C.-O. M&ller (Gœttingue, 1820, in-4o avec pi.) ; Histoires de tribus et de villes grecques (t. 1) ; Orchomene et les Minyens, avec carte (Breslau, 1820, in-S° ; 2e édit. revue par Schneidevin, 1844) ; t. II et III : les Doriens, avec cartes (Breslau, 1823, 1824, 3 vol. in-S° ; 2e édit., 1844) ; Prolégomènes d’une mythologie scientifique (Gœltingue, 1825, in-s<>) ; Manuel de l’archéologie de l’art (Breslau, 1829, in-8" ; 2eédit. revue par Welcker, 1S4S), traduit en français dans la collection Roret par M. Nicard (1S41) ; Cartes de la Grèce du nord et du Péloponèse (Breslau, 1831, in-fol., supplément des Doriens) ; Varronis de lingua lutvia Itbrorum qus supersunt emendata et annotata (Leipzig, 1833) ; Eschyle, les Euménides, grec et allemand avec notes et dissertations (Gœttingue, 1833) ; S. Pompei Festi de verborum significatione, cum Pauli epitome (Leipzig, 1839) ; Petits écrits allemands, publiés par Ed. Mùller (Breslau, 1.1« et II, 1847, in-8») ;-