Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 2, Molk-Napo.djvu/269

Cette page n’a pas encore été corrigée

674

MULE

midi et du sud-est de la France. C’est là une division du travail de l’élevage favorable au producteur, ainsi qu’au premier acheteur.

Au point de vue de la conformation, le mulet n’est ni un âne ni un cheval. Il tient à la . fois de l’un et de l’autre, mais dans des proportions que l’on ne saurait déterminer exactement. Cette conformation, cependant, se rapproche toujours plus de celle de l’âne que de celle de la jument. En outre, le mulet présente des différences notables dans ses formes générales, suivant le lieu de sa production et de son élevage. En effet, • le mulet de l’Est, dit M. Sanson, ne ressemble pas à celui du centre et du Midi, et aucun de ceuxci ne peut être mis en parallèle avec celui de l’Ouest. Le premier est bas et trapu, le second svelte, élancé, mince et plat de corps et haut sur jambes ; les deux ont la tête très-forte et l’encolure grêle, la croupe tranchante. Le mulet du Poitou, au contraire, acquiert une encolure forte et bien musclée, un poitrail ouvert, une poitrine ample, des reins larges, une croupe arrondie, des cuisses bien descendues, des membres forts et des articulations larges et puissantes ; tout cela avec une tête presque élégante, dont les oreilles, quoique un peu longues, sbnt soutenues par des muscles énergiques, qui les meuvent facilement sous les impressions accusées par un œil vif et inquiet. Il n’est pas rare de voir, en Poitou, des mulets dont les allures ne le cèdent en rien à celles du cheval le mieux conformé. Ce sont toutes ces qualités qui font tant rechercher les produits de cette province par les différents pays qui emploient le mulet, principalement pour le service de l’attelage. Les autres sont surtout propres au bât. » Le mulet a le poil ras, bai, noir, gris ou Isabelle, avec ou sans bande cruciale sur le dos, et otfre rarement plusieurs nuances tranchées. Il a la tête grosse, courte ; les oreilles beaucoup plus grandes que celles du cheval ; l’encolure courte, la crinière peu fournie ; le poitrail étroit, le garrot bas, le dos saillant, la croupe avalée, tranchante ; la queue peu fournie de crins, les extrémités longues, sèches, dépourvues de crins, les extrémités postérieures sans châtaignes ; les jarrets droits, les articulations bien dessinées, !e sabot petit, étroit ; les quartiers hauts, l’ongle solide ; une voix différente de celle de l’âne, comme du hennissement de la jument. Il faut rechercher ceux qui ont les articulations bien dessinées, les tendons détachés, la croupe charnue et horizontale, le poitrail large et la côte ronde. Le mulet est un animal précieux par sa sobriété, sa force et sa rusticité. Il supporte les fortes chaleurs, résiste aux plus dures fatK

fues sous les climats brûlants et se contenteune petite quantité de nourriture. Sa sobriété le rend très-propre à travailler dans les contrées où régnent pendant longtemps une température élevée et une grande sécheresse. Le mulet entier est plus fort, mieux charpenté que la femelle ; plus fier, il est aussi plus indocile et très-porté, malgré s : u infécondité, aux ardeurs génésiques. Cepan dant, la valeur commerciale de la mule, tou tes choses égales et même à mérite inférieur comme conformation, est toujours plus grande que celle du mulet et au moins d’un quart du prix, souvent plus. Pourquoi la consommation donne-t-elle la préférence aux mules ? On serait bien embarrassé pour le dire ; c’est un fait qu’il faut se borner à constater. JDu reste, cette préférence n’est point nouvelle, car il en a toujours été ainsi" dans tous les temps ; les grands d’Espagne et d’Italie montaient des mules, et non point des mulets.

Quant à la production des mulets, il ne faut pas oublier que le choix de l’âne et de la jument est de. la plus haute importance. Comme les ânes les mieux conformés ont, relativement à leur taille, la tête trop grande, une encolure trop courte, une côte trop plate, un garrot trop bas, une croupe trop étroite, des cuisses et dés avant-bras trop grêles et des pieds trop resserrés, il faut chercher a corriger ces défauts en choisissant de3 juments à tête légère, à corps trapu, épais et à reins courts, à poitrail ouvert, à côte ronde, à croupe charnue, à membres forts, garnis de muscles puissants, à garrot bien sorti, à cou long et à pieds évasés ; une taille élevée n’est pas indispensable. Tous les défauts qui font exclure les poulinières doivent êtro des motifs de réforme pour les mulassières. Les juments qui ne retiennent pas après deux, trois accouplements, doivent aussi êtro livrées au cheval. On a cru pendant longtemps et bien des personnes croient encore, en Poitou, que la jument de race poitevine pouvait seule donner de beaux produits par son accouplement avec l’âne. Mais les hommes les plus compétents du pays sont maintenant unanimes pour reconnaître que, si les départements de l’Ouest produisent les plus belles mules du monde, ils le doivent moins aux caractères de leur race chevaline, dite mulassière, qu’aux qualités propres a leur sol. Des juments bretonnes, des étalons picards y ont été introduits, et l’on n’a point remarqué que les mérites des produits en aient été abaissés.

Quant au choix de l’âne étalon, il faut rechercher l’animal le plus fort, le mieux musclé, celui qui, par la largeur du poitrail, l’ampleur de la croupe, la grosseur des articulations et la longueur de l’encolure, s’éloigne le plus de la conformation que présente généralement l’espèce asine. Il dott avoir Ixeil

MULE

grand, vif, bien fendu ; de l’agilité, de la force et de la vigueur. L’âne du Poitou est le plus recherché ; mais cette province ne peut cas fournir à toutes les demandes. Aussi, les éleveurs tiennent-ils leurs baudets à des prix exorbitants. La race des Pyrénées est fort estimée aussi et très-propre, par sa taille élevée, à produire de fortes mules. Les ânes de la Gascogne et des Pjrénées-Orientales sont moins forts que les précédents ; mais il y en a qui, par l’ampleur de leur poitrine, la force des membres et des lombes, laissent peu à désirer. La même remarque peut être faite pour toutes celles de nos provinces qui s’occupent de l’élevage du mulet. On y trouve, dans toutes, des baudets qui, sans être de première force, sont capables de produire de très-belles mules. Une fois que le choix de l’étalon et de la femelle a été fait, il faut fixer, pour leur accouplement, le moment où les chaleurs de la jument sont bien caractérisées, mais un peu sur ie déclin. Une fois arrivée au haras, on la laissé quelque temps se remettre, afin qu’elle soit paisible et bien disposée à se laisser couvrir. Ces précautions sont nécessaires, car la copulation par l’âne est plus rarement féconde que par le cheval. On admet généralement que, sur quatre juments, trois sont fécondées quand on les livre au cheval, et deux seulement quand elles sont couvertes par l’une. On ramène la jument au baudet peu de temps après la mise bas et ainsi immédiatement après un avorteînent, si la saison le permet. Ordinairement, la monte a lieu en avril, mai, juin et même en juillet. L’emplacement où sont logés les baudets est appelé atelier dans le Poitou. La saillie se fait en présence des ânes non employés. Ils connaissent chacun leur tour et restent tranquilles. Un travail très-simple reçoit la jument. Le plus souvent, la.monte a lieu en main et sans difficulté. On ne doit pas mettre l’âne en rapport avec la jument avant qu’il soit bien disposé : il s’épuise et la fatigue sans utilité. Mais quelquefois le baudet n’est pas toujours disposé à se mésallier ; ni surtout à faire autant de saillies que l’étalonnier le désirerait. Pour l’exciter, les sollicitations que l’on met en usage sont aussi variées que bizarres. Le moyen le plus simple et le plus rationnel est l’emploi d’un boute-en-train : on met l’âne en rapport avec une ânesse en chaleur ; celle-ci est à côté de la jument et, quand il est disposé à remplir l’acte, on retire sa femelle pour le mettre en présence de la jument. Ce moyen ne convient que pour les ânes très-portés à couvrir les ânesses ; il en est quelques-uns qui ne les regardent pas et ne couvrent que desjuments ; il en est un plus grand nombre qui font des difficultés parce qu’ils sont fatigués. Ce sont ces derniers qui réclament toute l’habileté d’un palefrenier pour les faire saillir. Tantôt celui-ci leur donne des-coups de bâton sur la croupe, tantôt il leur chante des chansons où il siffle certains airs ; d’autres fois, il leur prodigue des caresses, ou bien il les promène dans l’atelier, ou les laisse près de la jument. Il a l’air de retenir la jument, ou de les faire rentrer eux-mêmes dans leur loge ou, enfin, il leur distribue des friandises, ou vin, selon la connaissance que, d’après l’expérience, il a pu se faire de ses étalons. Durant la saisonde la monte, les ânes fécondent par jour de 3 à 8 juments, selon leur âge, selon qu’on tient plus ou moins à. les ménager ou encore selon qu’on amène plus ou moins de juments h la saillie. Une fois cette dernière effectuée, le baudet se laisse tranquillement conduire dans sa loge ; il en est même qui rentrent seuls. Quant à la jument mulassière, on doit avoir pour elle les mêmes soins hygiéniques dont en entoure la jument poulinière et observer les mêmes règles pour la conception, la parturition, l’allaitement et le sevrage. Faisons remarquer que, couverte par l’âne, la jument porte un peu plus longtemps que lorsqu’elle a été fécondée par le cheval ; mais les signes du part sont les mêmes, et aussi les précautions à prendre à cette occasion.

Quant aux inuletons, ils sont très-forts à leur naissance, et cependant ils nécessitent beaucoup de soins : ils vont immédiatement à la mamelle. On laisse teter au jeune animal le premier lait, qui est plutôt purgatif que nutritif ; on trait ensuite la mère, afin de lui laisser peu de lait pour son nourrisson ; car l’excès de lait produit des maladies qui détruisent un grand nombre de ces jeunes animaux dans les quatre ou cinq premiers jours de la vie. Après le sevrage, qui doit avoir lieu avec les mêmes précautions qui sont indiquées pour les poulains, on élève les mules facilement. On les préserve des intempéries pendant lo jour, et, en rentrant à l’écurie, on leur donne du foin, de la paille, selon l’abondance de l’herbe dans le pâturage. Quand les nuits sont longues et les matinées fraîches, on leur fait une distribution de fourrage le matin. En automne, il faut leur faire cesser le régime du pâturage plus tôt qu’aux chevaux. Les mulets sont d’un élevage facile ; ils peuvent rester ensemble sans être attachés ; ils ne se battent jamais entre eux. D’un développement très-précoce, ils peuvent travailler jeunes. Dans les pays de montagnes, on les soumet au service du bât dès l’âge de quinze eu de dix-huit mois ; mais ce travail est mauvais ; il arrête leur développement et tare leurs membres. Le tirage est moins fatigant, et c’est sans inconvénient que, dans la Charente et le Poitou, on les fait

MULE

labourer, mais toujours garantis du froid par de bonnes couvertures. Dans ce dernier pays, on soigné les mules d’une manière particulière pour les préparer à la vente. On les place dans des écuries basses, petites, chaudes, peu aérées, complètement fermées, où elies sont séparées par des demi-stnlles qui divisent la crèche et une partie de l’écurie ; elles ne se voient pas, — quoique très-rapprochées les unes des autres, et mangent leur ration tranquillement. On les nourrit bien et, pour les engraisser, on leur donne de très-bon foin, des pommes de terre cuites au four, des grains, de l’avoine, de l’orge, du mafs cuits, ramollis, entiers ou écrasés, des farines, du pain fait avec ces divers grains. On les engraisse comme des porcs ; on leur donne même des tourteaux et quelquefois on les saigne. Avec ce régime, les mules se développent rapidement, prennent delà taille et deviennent épaisses. Ce mode de préparation à la vente ’ estcomplétementantihygiénique ; mais le producteur doit s’y soumettre, car les marchands veulent des mules grasses. Ils les recherchent telles et les payent plus cher, parce que la sottise des consommateurs les leur demande ainsi. Cet état d’obésité et de pléthore, dans lequel se trouvent ces jeunes animaux au moment où ils quittent l’éleveur, amène de graves maladies qu’ils éprouvent en arrivant dans les départements du Midi et dont on ne les guérit qu’en les soumettant à temps à un régime doux, à des barbotages et même à la saignée.

Le mulet est généralement réputé infécond ; c’est même là-dessu3 que se fonde le plus solide caractère de l’espèce en zoologie. Mais des faits, maintenant assez nombreux, ont été recueillis dans la science, qui ébranlent singulièrement la vérité de ce principe. Quoi qu’il en soit, si on les destine àdes services réguliers, il faut leur faire subir la castration. Cette opération se pratique sur les mulets et sur les ânes comme sur le cheval. On ampute rarement la queue aux mulets ; mais on coupe les oreilles à ceux qui sont destinés pour la selle, de manière qu’elles sont pointues et imitent assez bien celles du cheval. Il faut, après avoir fendu la peau tout autour des oreilles, faire sortir le cartilage, afin de n’amputer que lui seul et que la peau, en se réunissant, ne rencontre pas cet obstacle qui ferait saillie dans les lèvres de la plaie. Sous le rapport du choix des mules pour la travail, il faut, pour le service de la selle, rechercher celles qui sont élancées, sveltes, qui ont la tête assez légère : elles sont haut montées et ont le pas allongé. L’Espagne, les Pyrénées-Orientales, l’Algérie en produisent qui sont propres à ce service. Au contraire, on choisira pour le bât les mules épaisses, courtes, trapues, à poitrail ouvert, à reins larges. Avec- ces formes, elles offrent plus de résistance au poids qui les presse sur le dos et sont plus propres a porter et, en outre, elles sont moins exigeantes pour la nourriture et s’accommodent mieux du régime auquel on soumet les animaux dans le Midi.

Les mules sont très-fortes et très-sobres ; elles peuvent travailler beaucoup si elles sont bien nourries. Quant aux soins de propreté, ils doivent être les mêmes que ceux donnés aux chevaux. Comme l’âne, le mulet est plus sensible aux mauvais temps que le cheval, ’ mais il résiste mieux à la chaleur, se contente d’une nourriture moins abondante et d’aliments plus communs. C’est l’animal le plus approprié aux climats chauds où les fourrages sont rares, les chemins escarpés et les travaux très - pénibles. Dans les contrées froides et dans les pays tempérés, exposés aux pluies fréquentes et aux brouillards, on ne doit faire travailler les mules que munies de couvertures, et on ne doit pas les laisser exposées aux intempéries ni à la fraîcheur des nuits.

Les mulets ont été connus et utilisés dès la plus haute antiquité. Les Hébreux les employaient à différents usages. L’Arménie, que la Bible appelle Tagharma, était renommée pour la qualité supérieure de ses mulets (Ezéc/tiel, xxvii, 14). C’est aujourd’hui Balbek, en Syrie, qui fournit les mulets les plus recherchés dans l’Orient musulman. Chez les Israélites, les mulets servaient de monture aux rois (I Bois, i, xxxm, xxxviu, xliv), aux princes royaux (II Samuel, xvm, 9) et aux ’ pages (II Samuel, xm, xxix). On les employait même phur le combat (II Samuel, xvm, 9). En Perse, ils étaient réservés aux messagers royaux (Esther, vin, x, xiv). Mais le principal rôle du mulet était, comme à toutes les époques et dans tous les pays, celui de bête de somme (II Rois, v, xvn ; Isaïe, lxvi, " 20 ; I Chroniques, xii, XL ; Esdras, ir, lxvi). L’élève des mulets était interdite aux Juifs par les prescriptions mosaïques (Lévitique, xix, 19), qui défendaient d’accoupler des animaux d’espèces différentes. Aussi tous les mulets dont se servaient les Israélites étaientils d’importation étrangère et souvent même on exigeait des peuplades vaincues un certain nombre de mulets comme tribut (I Rois,

X, XXV). **

— AUU3. bist. Mulot chargé d’or do Philippe, Mot du célèbre roi de Macédoine, qui disait qu’il ne connaissait pa3 de forteresse imprenable là où pouvait monter un mulet chargé d’or. Ce mot de Philippe, d’une forme si pittoresque et si originale, rnvient souvent sous la plume des écrivains, quand ils veu MULE.

lent exprimer avec énergie la puissance irrésistible de l’or.

Je suis convaincu que les animositês, l’amour-propre et l’intempérance de langue ont

plus nui à la République que le mulet du roi Philippe. »

Camille Desmoolins.

« Au jardin des Tuileries, nous regardions jouer le télégraphe, espérant ou craignant la nouvelle qui traversait l’air sur notre tête. 0 mulet chargé de l’or de Philippe.’ comme vous nous manquiez pour entrer dans la forteresse de Ferdinand ! Eussions-nous eu cinquante millions à nous, nous en aurions disposé, afin d’écarter ce qui pouvait nous faire obstacle. » Chateaubriand.

« L’une des compagnes de ce monsieur était madame son épouse, grande et ample femme, rouge figure d’une lieue carrée, avec des fossettes dans les joues, qui avaient l’air de crachoirs pour les amours ; double menton pendant, à chair longue, qui semblait une mauvaise continuation de la figure ; son énorme sein, couvert de roides dentelles et de festons déchiquetés comme des demi-lunes et des bastions, ressemblait à une forteresse qui, sans doute, comme ces autres forteresses dont parle Philippe de Macédoine, ne résisterait guère à un âne chargé d’or. »

Henri Heine.

MULET s. m. (mu-lè — dimin. do mullé). Ichthyol. Syn. de muge : Les mulets, poursuivis par les loups marins, se creusent des trous dans des terres vaseuses qui bordent les ruisseaux où ils se réfugient. (Bougainville.) Il Mulet ambis, Nom donné au mulle oriflamme. Il Mulet barbu. Un des noms du surmulet. Il Mulet rayé, Mulle rayé.

MULETA s. f. (mou-lé-ta). Nom que l’on donne, en Espagne, à un morceau d’étoffe écarlate attaché sur un bâton, dont les toreros se servent pour exciter le taureau : Le moment favorable étant venu, l’espada se plaça tout à fuit en face du taureau, agitant sa muleta de la main gauche et tenant son épée horizontale, la pointe À la hauteur des cornes de l’animal. (Th. Gaut.)

MULETIER s. m. (mu-le-tié — rad. mulet). Conducteur de mulets : J’eus le bonheur de rencontrer un muletier de Tolède qui s’en retournait avec une mule de renvoi.i(Le Sage.)

Brutal comme un muletier, Excessivement brutal.

Muletier de chiens, Ancien officier de la maison du roi.

Mniciicr (le), opéra-comique en un acte, paroles de Paul de Rock, d’après le conte de Boecaee emprunté à la reine de Navarre et mis en vers par La Fontaine, musique d’Hérold (Opéra-Comique, 12 mai 1S23). La donnée du livret est leste et les couplets grivois n’y font pas défaut, témoin ceux-ci : Une fois en ménage, etc., dont la ritournelle reproduit le refrain populaire : Voiïà V plaisir, mesdames. La musique est très-agréable, quoique le tour dés idées soit un peu vulgaire.

Muletier de Tolède (le), opéra-comique en trois actes, paroles de JIM. Dennery et Clairville, musique d’Adolphe Adam (Théâtre-Lyrique, 16 décembre 185-1). Il s’agit dans la pièce d’une jeune reine qui court les aventures déguisée en paysanne, et qui devient amoureuse d’un muletier, ce qui ne l’empêche pas de déjouer une conspiration. De son côté, ce muletier n’est autre que l’infant de Castille, fiancé de la reine et voyageant incognito dans ses futurs États. C’est la donnée de Jean de Paris, moins la délicatesse des détails et la musique de Boieldieu. La partition du Muletier de Tolède est encore infé-, rieure aux productions précédentes du fécond compositeur. Ce n’est plus qu’un enquetage verbeux sans aucune originalité. On a remarqué la romance du muletier : La femme que j’ai rencontrée, et l’air de la reine : Je ne suis qu’une paysanne.

MULETIÈRE s. f. (mu-le-tiè-re — rad. mulet). Fera nie qui conduit des mulets. Il Femme d’un muletier.

MULETIÈRES s. f. pi. (mu-le-iiè-re — rad. mulet). Pêche. Sorte de filet dont on se sert pour prendre las muges ou mulets.

MULETON s. m. (mu-le-ton — dimin. de mulet). Mamm. Jeune mulet : Je ne connais aucune observation qui prouve qu’un mulet ait engendré ; mais il est des observations bien attestées qui prouvent que des mules ont engendré un muleton. (Bonnet.)

MULETTE s. f. (mu-lè-te). Mar. Bateau de pêche portugais.

— Fauoonn, Gésier des oiseaux do proie, qui vient après le jabot, et où se digère la mangeaitle. il Avoir la mulette, Se dit des oiseaux chez lesquels cette partie est embarrassée par une humeur gluante et visqueuse.

— Mamin. Estomac du veau où se trouve la présure. Il V. mulle.

— Moll. Genre de coquilles bivalves : Dans l’O/ùo, on trouve en abondance une espèce de mulette dont la nacre est fort épaisse et trèsbelle. (Malte-Br.)

— Encycl. Moll. Les mulettes ont une co-