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MOUR

Que vouliez-vous qu’il fit contre trois ?

LE VIEIL HORACE.

Qu’il mourût !

Ou qu’un prompt désespoir alors la secourût.

Ce trait, dit Voltaire, est du plus grand sublime, et l’antiquité n’a aucun mot qui lui soit comparable. Tout l’auditoire est si transporté qu’on n’entend jamais le vers faible qui suit.

On.est revenu depuis sur cette opinion de Voltaire en ce qui regarde le « vers faible» et on le considère, au contraire, comme naturel à un père qui ne veut pas s’arrêter sur l’idée de la mort de son fils et qui cherche si le désespoir même ne pouvait pas lui inspirer une résolution suprême. Virgile a dit :

Una jolus viclis nullam tperare lalutem,

vers qui renferme à peu près la même idée, et personne ne trouve qu’il soit faible.

Quant au Qu’il mowût, la critique est restée unanime, « Le sublime, dit le Père Lacordaire, est l’élévation, la profondeur et la simplicité fondues ensemble d’un seul jet, Quand on vient annoncer au vieil Horace que son fils a fui du combat où se décidait la suprématie entre Albe et Rome, et qu’en voyant son indignation, on lui dit pour l’apaiser : «Que vouliez-vous qu’il fit contre trois ?» Le vieillard répond ce mot si célèbre : Qu’il mourût.’ Le mot est sublime ; c’est le cri du devoir sorti instantanément d’une grande aine et nous emportant tout d’un coup au-dessus de toutes les faiblesses qui parlent en nous contre le sacrifice de nous-mêmes. Rien n’est plus simple, mais rien n’est plus élevé, ni plus profond. •

Toutefois, comme l’a dit Malherbe, les plus belles choses ont le pire destin, et comme rien rie se prête plus à la parodie que le sublime, le qu’il mourût a passé sous les fourches caudines de la plaisanterie française :

Corvisart déplorait, dans un cercle, la mort prématurée du docteur Backer : « Ce n’est pas manque de soins s’il est mort, disait-il ; car, pendant les derniers jours de sa maludie, nous ne l’avons pas quitté, Halle, Portai et moi : — Hélas I interrompit Sieyès, que vouliez-vous qu’il fît contre trois ? >

Dans notre littérature, les allusions au cri sublime du vieil Horace sont fréquentes. En voici quelques exemples :

t J’eus beau fouetter à tour de bras le maudit bidet attelé à notre cabriolet, il se laissa distancer par les chevaux de la diligence.

Que vouliez-vous qu’il fit contre trais  ?

Qu’il courût ! • (ttevue (le Paris.)

« Notre Hector n’était pas riche... ; son oncle, le diplomate, lui avait laissé d’excellents principes sur l’art de nager entre deux eaux, mais peu d’argent... Il y avait sur ce beau château que nous quittons des masses d’hypothèques : il se maria, quo vouliez-vo’us qu’il fit ? — Qu’il mourût ! grommela par habitude le poêle tragique. »

Paul Féval.

« Que voulez-vous faire contre une douzaine de bandits qui sortent d’un fossé, d’une masure ou d’un aqueduc, et qui vous couchent en joue tous à la fois ?

— Eh ! morbleu ! je veux me faire tuer 1 s’écria Albert.

— Mon cher ami, reprit Franz, votre réponse est sublime et vaut le qu’il mourût du tfieux Corneille ; seulement, quand Horace répondait cela, il s’agissait du salut de Rome, et la chose en valait la peine. Mais pour nous, remarquez qu’il s’agit simplement d’un caprice à satisfaire et qu’il serait ridicule, pour un caprice, do risquer notre vie. »

Alex. Dumas.

« Et cette loi terrible des fortifications de Paris, cette loi mortelle, antinationale, antilibérale, anticonstitutionnelle, sera certainement adoptée par les deux Chambres. Comment voulez-vous qu’on résiste lorsqu’on est à la fois séduit et menacé ? Comment voulezvous qu’on refuse de voter une loi qui a pour elle le ministère et les ennemis du ministère, la royauté et les ennemis de la royauté ? Loin de l’accabler, il faudra plaindre le député malheureux, eifrayé ou fasciné, qui aura vainement voulu combattre. Barrot, le ministère et le chef de l’État. Que voulies-vous qu’il fit contre trois ? — Qu’il

votait •

M">« EMILE DE GiRARDIH.

«Manuel a été grand quatre jours ; c’est beaucoup. Que faudrait-il qu’il fît à présent ? Qu’il mourût ! afin de ne point déchoir, i P.-L. Courier.

— Avatitl’affairc, Le roi, 1 âne ou moi, nous mourrons, Vers de la fable de La Fontaine, intitulée le Charlatan.

Un charlatan se présente devant un prince et assure qu’il rendra disert un âne : Oui, messieurs, un lourdaud, un anima], un âne ; Que l’on m’amène un âne, un âne renforcé, Je le rendrai maltro passé Et veux qu’il porte la Boutane.

XI.

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Toutefois, pour opérer cette merveille, il demandait six ans et, aux courtisans qui le raillaient sur l’impossibilité de remplir cette promesse, il répondit :

.... Avant l’affaire,

Le roi, l’âne ou moi, nous mourrons.

On rappelle ce vers pour faire entendre qu’on ne craint point de se compromettre dans un engagement à longue échéance, si difficile à tenir qu’il soit ; c’est la traduction poétique de notre locution vulgaire : ■ D’ici la, il passera de l’eau sous le pont. •

« Quant à la brillante comète de 1811, son retour n’aura lieu que dans plusieurs milliers d’années. En énonçant ce résultat curieux des savants calculs de MM. Encke et Argelander, on ne manque pas de me demander si je crois à ce retour si éloigné. Je réponds par l’affirmative sans craindre de me compromettre. Mais c’est surtout pour une des comètes de M. Mauvais, dont M. Plantamour a calculé le retour dans cent deux mille cinquante ans d’ici, que je me porte garant de la prédiction. D’ici là

« Le roi, l’âne ou moi, nous mourrons. • Badin ut.

Itm no mouraient pas toufl, mais tous

étaient frappé», Vers de la fable les Animaux malades de la peste. V. animal.

Mourir pour la patrie, Refrain célèbre. V. Chevalier de Maison-Rouge et Girondins (chant des).

Mourez et toui verres, comédie espagnole de Breton de los Herreros. Cette comédie est celle de l’ingratitude. Mourez, dit le poète comique avec une vérité dont l’amertume est mal dissimulée par la gaieté de l’action ; mourez et vous verrez ce qui vous attend, ce qui attend du moins votre mémoire lorsqu’on croira n’avoir plus rien à craindre ou à espérer de vous ! C’est la promptitude de l’oubli, c’est l’infidélité des souvenirs chez une femme dont on rêvait la constance, chez un ami qu’on croyait sûr ; c’est le deuil intéressé de celui qui s’empresse d’essuyer ses larmes dès qu’il voit que vous n’avez rien à lui léguer, etc. Don Pablo est un jeune milicien de-Saragosse, abandonné comme mort sur le champ de bataille dans un de ces mille combats qui on t signalé les guerres d’Espagne, et, lorsqu’il revient vers le inonde qu’il a quitté naguère et qui ne l’attend déjà plus, que voit-il ? Quelques jours se sont à peine écoulés, et sa fiancée Jacintha est prête à se livrer à. un nouvel amour ; c’est à peine si la regret a un instant effleuré son cœur. < 11 y a, dit lacintha, des femmes qui aiment deux hommes à la fois ; moi je ne les aime que l’un après l’autre. N’y aurait-il pas folie et cruauté a tuer le vivant pour ne point offenser le mort ? » Le nouvel amant de Jacintha, c’est don Mathias, l’ami de don Pablo, qui s’est hâté de venir annoncer sa mort. Don Froïlan, autre personnage, aime mieux aller à l’opéra qu’à l’église où quelques prières funèbres vont être récitées pour don Pablo. Il ne s’émeut que lorsqu’un testament simulé lui fait croire un moment qu’il est l’héritier du peu de bien qui restait au mort. Il ne faut pas oublier une grotesque figure de juif qui avait prêté à gros intérêts au jeune milicien pour s’équiper et qui se lamente de sa perte. Ainsi, don Pablo, qui croyait avoir des larmes à essuyer, ne trouve à son retour que l’égoïsme et l’oubli. Il reparaît à l’heure même où se conclut le mariage de Jacintha et de Mathias et achève d’arracher le masque à tous ces visages ; il ne découvre un sentiment sincère, que chez une jeune fille, qui laisse éclater son amour, muet jusque-là par la violence de sa douleur. Ce désenchantement cruel à côté de la révélation d’un bonheur inattendu, ce ’ mélange d’illusions qui se détruisent et de nouvelles illusions qui se forment comme pour entretenir l’espérance dans le cœur de l’homme et le préserver d’un mépris complet de sa propre nature, offre comme un énergique résumé de ia vie. Un génie comique d’un ordre supérieur aurait sans doute pénétré davantage dans la profondeur de cette donnée, aurait imprimé aux caractères plus de vigueur et d’originalité. L’idée seule cependant, témoigne d’une hardiesse d’invention qui n’est point vulgaire et, dans l’esquisse qu’a tracée Breton de los Herreros, il y a du moins, à défaut de qualités plus hautes, l’esprit, la facilitéet la verve qui caractérisent son talent.

MOUB1R1 s. m. (mou-ri-ri). Bot. Genre de plantes de la famille des onagrariées.

MOURIS s. m. (mou-ri). Comm. Toile de coton des ludes.

MOUULON (Claude-Étienne-Frédéric), jurisconsulte français, né à Chambon (Creuse) en isil. Fils d’un notaire, il se familiarisa de bonne heure avec la pratique du droit qu’il vint étudier à Paris, où il prit le diplôme de licencié, puis celui de docteur (1846) et se fil inscrire comme avocat au barreau de cette ville. Depuis alors, M. Mourlon s’est adonné à l’enseignement libre du droit et a acquis la réputation d’un savant jurisconsulte, tant par les articles qu’il a publiés dans diverses revues, notamment dans la ïleoue pratique de jurisprudence, dont il a été un des fondateurs en 1856, que par les ouvrages suivants : Répétitions écrites sur le

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code civil (1847 et suiv., 3 vol. in-8°) ; Traité théorique et pratique des subrogations personnelles (in-8°) ; Examen critique et pratique du commentaire de M. Troplong sur les privilèges (1836, 2 vol. in-8°) ; Commentaire de saisies immobilières et des ordres (1859), avec M. E. Ollivier ; Traité théorique et pratique de la transcription et des innovations introduites par la loi du 23 mars 1855 (1862, 2 vol. in-8<>).

MOURMAISTRE s. m. (mour- mè-stre). Ane. coût. Gardien chargé du soin des étangs et des digues.

MOURMELON-LE-GRAND, bourg et commune de France (Marne), canton de Suippes, arrond. et à 24 kilom. N. de Châlons-sur-Matne, sur un ruisseau du même nom ; 1,612 hab. C’est sur le territoire de cette commune et de la commune voisine de Mourmelon-le-Petit que se trouvait le camp de Châlons, couvrant une superficie de 1,200 hectares et présentant un front de bandière de 13 kilom. Ce camp, éclairé la nuit par quatre phares, était parcouru par un chemin de fer américain. À l’E. du camp, on voit d’anciens retranchements, appelés camp d’Attila et remontant à l’époque gallo -romaine. L’enceinte de ces retranchements, d’un développement de 1,765 mètres, comprend une superficie de 750 hectares et pouvait contenir de 10,000a 12,000 hommes. Au centre, on a élevé en 1858 un petit pavillon où sont déposées les antiquités trouvées au camp et dans les environs.

MOCROM (Moruma), ville delaRussie d’Europe, gouvernement et à 118 kilom. S.-E. do Vladimir, au confluent de l’Oka avec l’Ouromka ; 9,109 hab. Tanneries, maroquineries ; fabrication de toiles, cuirs, savon. Commerce de cuirs et de blé. Cette ville fut soumise d’abord à des princes particuliers, puis à ceux de Kiev, de Vladimir et de Rostov ; elle fut saccagée par les Bulgares en 1038, puis par Batoukhan. La ville renferme plusieurs églises en pierre. La cathédrale est un monument curieux du xvie siècle. Non loin de Mourom, sur la rive droite de l’Oka, sont de riches mines de fer et d’albâtre.

MOURON s. m. (mou-ron. — On a indiqué le vieux flamand muer, muerkruyd, muyr, que Kiliaen définit herbe croissant sur les murs et sur les toits ; mais, remarque Grandgagnage, «d’abord cette circonstance parait être inexacte ; ensuite, ni ia première ni la troisième dénomination flamandes muer, muyr, ne cadrent avec cette étyinologie, celle-ci à cause de sa forme, l’autre parce qu’on ne pourrait employer absolument dans cette signification le mot mur. Si l’on compare avec les autres formes ci-dessus, l’espagnol muruge et le français morgeline, nom donné au mouron des oiseaux, on sera porté à croire que ie radical commun à tous ces mots est le languedocien mourre et morga, museau, la cause de cette dérivation consistant naturellement, si elle est fondée, en ce que l’on a vu ou cru voir une ressemblance entre un museau et la fleur ou la feuille du mouron. » Mais morgeline représente plutôt les mots latins morsus gallium et non pas un dérivé de morga ; aussi Scheler voit plutôt dans mouron, moron et les autres formes similaires, des dérivés populaires de mordre ou du Substantif mors). Bot. Genre de plantes, de la famille des primulacées : Sept ou huit générations de mouron couvrent la terre chaque année. (A. Karr.) il Mouron mâle, Mouron à fleurs rouges, roses ou blanches. Il Mouron femelle, Mouron à fleurs bleues, il Mouron d’alouette, Céraiste commun. Il Mouron des oiseaux, Mouron blanc, Noms vulgaires du genre morgeline. Il Mouron d’eau, Nom vulgaire du samole. 11 Mouron de fontaine, Nom vulgaire de la montie des fontaines. Il Mouron de montagne, Mœhringie mousseuse. Il Mouron violet. Espèce de muflier.

— Erpét. Nom de la salamandre terrestre en Normandie.

— Encycl. Bot. Les mourons, dont le nom scientifique est anagallis, sont des plantes herbacées ou sous-frutescentes, à feuilles opposées ou verticillées, plus rarement alternes, a fleurs solitaires, pôdonculées, à l’aisselle des feuilles ; le fruit est une capsule globuleuse, ou mieux une pyxide, entourée par le calice persistant. Ce genre comprend une douzaine d’espèces, répandues surtout dans les régions tempérées de l’hémisphère nord. Une crentre elles est extrêmement commune dans nos campagnes : c’est le mouron des champs, plante annuelle, à tiges longues de om,30 au plus, grêles, carrées, glabres, rameuses et diffuses ; les fleurs, très-jolies et très-délicates, sont tantôt bleues, tantôt rouges, roses ou blanches. Les anciens ont cru reconnaître dans cette plante deux espèces distinctes : l’une à fleurs rouges, roses, plus rarement blanches, improprement nommée mouron mâle ; l’autre à fleurs bleues, nommée tout aussi improprement mouron femelle. Ces deux prétendues espèces sont généralement regardées aujourd’hui comme de simples variétés. Le mouron des champs fleurit pendant tout l’été. Il est sans odeur ; quand on le mâche, il a une saveur d’abord douce, mais qui devient bientôt acre et amère.

Cette plante a joui, dans l’ancienne médecine, d’une merveilleuse réputation. Son nom même à’anagallis suppose une prétendue propriété d’exciter le rire et la gaieté. On lui attribuait aussi le pouvoir d attirer hors des

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plaies les fers de lance et autres corps étrangers qui les avaient produites. Dioscoride la préconisait pour combattre les venins, notamment celui de la vipère. Ruphus d’Éphèse la vantait contre l’hydrophobie, et cette opinion est encore trop accréditée de nos jours. On la disait aussi calmante et adoucissante, ce qui est tout à fait faux. Un médicastro de nos jours en a même préparé un sirop au moyen duquel il prétend guérir les convulsions des enfants, mais qui ne peut guère avoir d’autre effet quo de les augmenter. On vantait aussi le mouron contre le cancer, la goutte, la folie, la manie, la phthisie. Pour comble de rU dicule, on le faisait bouillir dans de l’urine, et on préparait ainsi un cataplasme qu’on appliquait sur les engorgements goutteux. Le suc servait et sert encore dans quelques pays à traiter les vieux ulcères. Chomel lui-même ne parait pas éloigné de croire à la vertu de cette plante contre l’épilepsie. On trouve dans les vieux ouvrages de médecine une foule de recettes concernant l’emploi du mouron contre une foule de maladies, notamment les obstructions, "les hydropisies, les hémorragies, les maux do dents, la mélancolie, les ulcères de la cornée, la faiblesse do la vue et même la peste. On employait la plante en nature fraîche ou sèche, son suc et son extrait, sa décoction dans l’eau, la poudre de la plante sèche, l’eau distillée, etc. Elle jouit encore d’une certaine réputation comme céphalique, sudorifique, détersive, vulnéraire, contre les crachements purulents ; mais elle n’est plus guère employée que par des paysans ignorants, qui en font usage par tradition et sont fort souvent les victimes des préjugés populaires.

Le mouron des champs est, en effet, un véritable poison nartico-acre, violent quand il est pris à dose assez forte. A faible doso, il produit des superpurgations. Il tue rapidement les petits oiseaux qui en mangent, en déterminant chez eux une violente astriction. Cependant les vaches et les chèvres broutent cette plante, mais sans la rechercher.

Le mouron délicat est une charmante petite espèce, dont les fleurs roses font très-bon effet au bord des eaux dans les jardins d’agrément. La plante est astringente et vulnéraire, mais peu employée. Le mouron à feuilles étroites ou de Monelli, originaire du midi de l’Europe, se recommande par ses jolies petites fleurs d’un beau bleu, qui se succèdent pendant tout l’été, mais se ferment nu coucher du soleil. Le mouron frutescent est un sous-arbrisseau, dont la tige, haute d’un mètre au plus, sédivise en rameaux pourprés, portant des feuilles persistantes ; les fleurs, situées à l’aisselle des feuilles supérieures, sont grandes, d’un rouge vif, à cinq divisions arrondies et montrant a leur base une tache d’un brun violacé. Cette plante, originaire du Maroc, est cultivée dans nos jurdins et présente une variété à grandes fleurs.

Quant aux plantes vulgairement nommées mouron des oiseaux et mouron d’eau, v. morgeline et SAMOLB.

MOURONNET s. m. (mou-ro-né). Arboric. Variété de pomme.

MOUUOT (Jean-François de), jurisconsulte français, né à Pau en 1740, mort en 1813. Il devint professeur de droit à l’université do Pau et siégea aux états généraux de 1789, comme député du tiers état du Béarn. Mourot fut élu par la suite bâtonnier de l’ordre des avocats près la cour d’appel de Pau. Il u laissé d’importants traités de droit, tous inédits. Les principaux sont : Des dots, Des biens parapher/taux, De l’augment ou Gain de surjiie, Des institutions contractuelles, etc. Son opinion sur ces matières fait encore autorité. On a publié sur ce personnage : Mourot, étude biographique, par M. Garet (Pau, 1859, in-18).

MOUROUCOU s. m. (mou-rou-kou). Bot. Genre de plantes, de la famille des convolvulacées.

MOUROUMOUROU s. m. (mou-rou-mourou). Bot. Nom que porte, au Brésil et à la Guyane, une espèce de palmier dont le fruit n une saveur musquée analogue à celle du melon.

MOURRE s. f. (mou-re — ital. morra, mot que Ménage fait venir de micatura, parce que les Latins désignaient ce jeu par l’expression micaredigitis). Jeu que deux personnes jouent ensemble en se montrant rapidement les doigts d’une main, les uns élevés et les autres termes, et crient en même temps un nombre, qui doit être, pour avoir gagné, égal à la somme des doigts levés : Les Italiens jouent beaucoup à la mourre. (Acad.) Que diable est ceci ? Je croyais trouver un homme bien savant, qui me donnerait un bun conseil, et je trouve un ramoneur de cheminées, qui, au lieu de me

Îtarter, s’amuse à jouer à la mourre. (Moière.)

— Encycl. Le jeu de mourre est ancien, ■car il faisait les délices de la plèbe romaine. Aujourd’hui encore, il est populaire en Italie et dans les villages de nos départements du sud-est. Les statuts de l’ordre du Cordon jaune, créé vers 1589, par Charles de Gonzague, duc de Nèvers, prescrivaient aux chevaliers de jouer souvent à la mourre.

La mourre se joue ordinairement à deux. Les joueurs se placent face à face, le jarret tendu, les poings élevés à la hauteur du visage, chacun cherchant à lire dans les yeux de l’adversaire. Tout à coup, ils lèvent en 81