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à Richement, près d’Aumale, en Normandie, brûlé vif à Paris en 1663. Il vint à Paris chercher fortune et entra comme commis chez le trésorier de l’extraordinaire de la guerre; mais ses idées extravagantes lui firent bientôt perdre cette place. Il se fit alors écrivain copiste et se lia avec quelques illuminés qui professaient les idées de Pierre Guérin, chef d’une secte de visionnaires assez répandue à cette époque et poursuivie par ordre du roi. Arrêté une première fois, il fut relâché et alla demeurer, dans le voisinage de Saint-Germain-l’Auxerrois, chez une fruitière dont il épousa la fille. Tourmenté par le désir de faire des prosélytes, il recommença ses prédications extravagantes, fut de nouveau arrêté et conduit à la Bastille, où il passa vingt et un mois. À peine hors de prison, il publia un livre qui, sous le titre : Mes pensées, exposait sa doctrine. Dénoncé par le curé deSaint-Germainrl’Auxerrois, il fut de nouveau emprisonné et ne sortit de la Bastille, vers 1649, qu’après avoir abjuré ses erreurs. Quelque temps plus tard, il fut enfermé aux. Petites-Maisons ; puis, en étant sorti après une nouvelle abjuration, il recommença à prêcher, fut repris, jugé et condamné à être brûlé vif comme hérétique (1662). Le parlement confirma, par un arrêt qui lui fait peu d’honneur, cette sentence odieuse (13 mars 1663). Morin fut brûlé vif le lendemain. Sa femme et son fils, arrêtés avec lui, furent bannis pour cinq ans, et quelques-uns de ses disciples condamnés aux galères.

Le crime de cet illuminé était de prétendre que le Christ s’était incorporé en lui, fantaisie bien innocente et qui n’était certes pas plus extravagante que tant d’autres fort en honneur au XVIIe siècle.

Morin a publié quelques ouvrages : Mes pensées (1647, in-8o) ; Requête au roi et à la reine régente, mère du roi (1617, 8 pages). Il a laissé quelques manuscrits.

MORIN (Jean), peintre et graveur français, né à Paris vers 1609, mort vers 1666. Tout ce qu’on sait, de cet artiste, c’est qu’il eut pour maître Philippe de Champagne, qu’il exécuta de nombreux tableaux et grava a l’eau-forte avec beaucoup de talent des sujets de sainteté, des paysages, des portraits très-recherchés des amateurs. Morin a reproduit un assez grand nombre de toiles de Philippe de Champagne, une Vierge do Raphaël, des paysages de Feuquières et de Poelenburgjles portraits de Saint Jérôme, de

François de Sales, de Marie de MidicU, etc.

MORIN (Étienne), savant oriontaliste français, né à Caen en 1625, mort à Amsturdam en 1700. Il fie ses études à Sedan, puis alla suivre à Leyde les cours de théologie et de langues orientales. À son retour en France, il fut- nommé pasteur des Églises de Saint Pierre-sur-Dive et de Saint-Sylvain et, en lfiG4, pasteur de l’Église de Caen. A ta révo^ cation de l’édit de Nantes, il chercha un asile en Hollande et fut appelé comme professeur dû langues orientales à Amsterdam. Il joignit bientôt à ces fonctions celles de ministre ordinaire, des Églises wallonnes, qu’il remplit jusqu’à sa mort. On a de lui : Vita JuCObi Palmerii Grentismenilli (Lugd., 1678, in-4o), publié dans la Grscis antiuitas descriptio ; Dissertations VIII in quitus multa sacra et profans antiquitalis monumenta explicantur (Gen., 1GS3, in-8o ; 2^ édit. augra., Bord., 1700, in-8") ; Oratio inaug’uralis de linguarum orientalium ad intelligentiam sanclx Scriptural ulilitate (Lugd.-Bat., 1686, in-8o) ; Vitasancti llocliarti, imprimée en tète des Opéra de Bochart (1092, in-fol.) ; Exercitatïo de tinguaprimsva (Ultraj., 1694, in-4o) ; Explicaliones sucra et pldlologicaiin aliquùt Veteris et Novi Testamenti loca (Lugd.-Bat., 10031 in-S°) ; Lettre sur l’origine de la langue hébraïque. Morin s’efforce de prouver dans cette lettre que Dieu lui-même a inspiré la langue hébraïque à Adam ; elle a été imprimée dans le tome 1er des Dissertations recueillies parTilladet (Paris, 1712, in-12).

MOIUN (Henri), érudit français, fils du précédent, né à Saint-Pierre-sur-Dive, près de Lisieux, mort à Caen en 1788. Il eut pour maître son père, sous la direction duquel il fit de grands progrès, se convertit au catholicisme après la révocation de l’édit de Nantes, puis se rendit à Paris, où il devint secrétaire de l’évêque de Blois. Morin fit partie de l’Académie des inscriptions, dont il fut un des membres les plus actifs, donna sur divers sujets d’érudition quatorze Mémoires dans le recueil de cette société et alla terminer ses jours à Caen.

MORIN (Louis), dit Morin de Saint-Victor,

médecin français, né au Mans en 1636, mort à Paris en 1715. Reçu docteur en médecine à Paris vers 1662, il devint médecin de l’Hôte- ; -Dieu et se rit remarquer, non-seulement par son savoir, mais encore par sa tendre compassion pour les pauvres. Pour se maintenir l’esprit plus libre, il avait adopté un régime d anachorète, vivait de pain et d’eau et trouvait par là le moyen de satisfaire sa générosité naturelle. Dès qu’il avait reçu son traitement, il le déposait dans le tronc de l’hospice après avoir pris garde de n’être point découvert. Sur le bruit de sa réputation, MUa de Guise le prit pour médecin et lui légua en mourant une pension dé deux mille livres. Il se retira alors à l’abbaye de Saint-Victor (d’où son surnom) où il partagea

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son temps entre l’étude et le soin des pauvres. Membre associé de l’Acadéniié de3

sciences en 1697, il devint membre pensionnaire en 1707 et suppléa, comme professeur de botanique au Jardin royal, Tournefort qui fit, en 1700, un voyage dans le Levant. On trouve plusieurs mémoires de.eesavant dans le recueil de l’Académie des sciences.

MORIN (Jean), physicien français, né à

Meung’sur-Loire en 1705, mort à Chartres en 1764. Issu d’une famille de pauvres ouvriers, il dut à son intelligence d’être élevé gratuitement au collège de Meung, puis au séminaire d’Orléans, où il se fit ordonner prêtre et professa la philosophie. Tout en se livrant à l’enseignement de cette dernière science, il, s’adonna avec passion à l’étude des sciences physiques et mathématiques, se fit’connaître en 1726 par la découverte d’un nouveau phosphore liquide, devint en 1732 chanoine de Chartres et professeur au collège de cette ville, en 1736 membre de l’Académie des sciences de Paris et de celle de Rouen, en 1750 officiai général du chapitre de Chartres. Sa grande facilité de parole, la clarté de son enseignement attiraient à ses cours un grand nombre d’élèves. Ou a de lui : le Mécanisme universet au Discours et questions physiques (Chartres, 1735), abrégé excellent qui fixe l’état de la’science k l’époque à laquelle il fut publié et qui contient plusieurs expériences dé l’invention dé Morin ; Nouvelle dissertation sur l’électricité des corps dans laquelle on développe le vrai mécanisme des plus surprenants phénomènes qui niil paru jusqu’à présent ’ (Chartres’, 1748) ; Réponse à l’abbé Nollet sur l’électricité, et quelques ouvrages manuscrits.' >', T "•■

MORIN (Benoît), érudit français, né’à Paris en 1746, mort dans la même ville en 1817. Il se fit imprimeur-libraire et publia, entre autres écrits : Dictionnaire universel des synonymes de la langue française (1802, 3 vol. in-12) ; Ésope traduit en trois langues ou Concordance de ses fables avec celles de Phèdre, Faerne, Desbillons, La Fontaine et autres fabulistes (1S03) ; Traité des particules latines (1810).

MORIN (C.-Marie), administrateur et écrivain français, né à Lyon en 17S8, mort à Paris en 1835. Après la prise de Lyon en 1793, il se rendit à l’armée du Var, y remplit des fonctions civiles, devint ensuite liquidateur des dépenses arriérées de la guerre, commissaire du gouvernement à 1 armée d’Italie (1749), secrétaire de Masséna pendant le siège do Gênes, resta sans emploi sous l’Empire et s’occupa alors de travaux littéraires. En 1814, Morin entra en relation avec plusieurs agents du parti des Bourbons, déploya une grande activité en faveur de cette cause, distribua dans les rues de Paris des cocardes blanches et des proclamations, ’ et alla prendre avec M. de Lagranga possession de la préfecture de la Seine. Il espérait voir son zèle royaliste récompensé par les plus hauts emplois, mais il n’en fut pas ainsi. Chargé pendant quelques jours de la surveillance des journaux, puis nommé chef de la première division de la police du royaume, il perdit bientôt ces fonctions et conserva, croit-on, des rapports secrets avec la police jusqu’à la fin de sa vie. Nous citerons de lui : Essai sur la théorie de l’administration militaire en temps de paix et en temps de guerre (1799, in-S») ; Gênes sauvée ou le Passage du SaintBernard, poème en six chants (Paris, 1810, in-8o) ; Plan de finances portant la création d’une banque générale de France (Paris, 1816) ; Révélations de faits importants qu ont préparé Ou suivi la révolution de 1814 et de 1815 (1830, in-8o) ; le Petit commerce et, -le commerce intermédiaire a/franchi ou Institution d’un comptoir de crédit consolidé et de garantie d’escompte (1830)., ,. <

MORIN (Arthur-Jules), général et mathématicien, né à Paris le 17 octobre 1795.* En 1813, il entra à l’École polytechnique, d’où il passa, en 1817, à l’École d’application de Metz. Nommé, cette année, lieutenant au bataillon d& pontonniers, il devint capitaine en 1829, fit à Metz un cours de mécanique appliquée aux machines, qui lui valut, dix ans plus tard, d’être appelé à Paris comme professeur de mécanique industrielle au Conservatoire des arts et métiers. Ses leçons

très-remarquables, comme aussi le nombre et l’importance de ses travaux scientifiques, le firent nommer chef d’escadron en 1841, lieutenant-colonel en 1846 et colonel en 1848, le tout Sans sortir du Conservatoire. En 1843, l’Académie des sciences l’avait admis dans son sein comme successeur de Coriolis. En 1850, il devint membre de la commission chargée de l’organisation définitive de l’Institut agronomique, lit partie, en.1851, de la commission française de l’Exposition de Londres. et succéda, eri 1852, à M. Pouillet comme directeur du Conservatoire des arts et métiers, poste qu’il occupe encore en 1873. En 1852, il fut nommé général de brigade, commanda l’artillerie du camp du Nord et reçut le grade de général de division en 1855. Il présida, cette même année, la commission de l’Exposition universelléde Paris et devint, en 1862, président de la Société des ingénieurs civils. Le général Morin est un

savant très - remarquable qui a fait faire d’importants progrès à la mécanique expérimentale. Oa a de lui un gvurur nombre d’où

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vrages, parmi lesquels on remarque : Nouvelles expériences sur le frottement, faites à Metz de 1831 à 1833 (Paris, 1833-1835, 3 vol. in-4o, avec 22 planches) ; Noticésur divers appareils dynamométriques (1836, in-8o), ouvrage qui obtint le prix Montyon en 1837 ; Expériences sur les roues hydrauliques à augets (Metz et Paris, 1837, in-4o, avec 3 planches) ; Nouvelles expériences sur Cadkérence des briques et des pierres posées en bain de mùrtier ou scellées en plâtre ; sur le frottement des axes de rotation, la variation de tension des courroies ou cordes sans fin employées à la transmission du mouvement et sur te frottement des courroies à la surface des tambours, faites à Metz en 1834 et publiées par ordre de l’Académie des sciences’ (Motz et Paris, 183S, in-4o, avec, planchés) ; Expériences sur les roues hydrauliques à axe vertical appelées turbines (Metz et Paris’, !S38, in-4o) ; Aide-mémoire de mécanique pratique (1S3S, ïh-8° ; 5« édit., 1834)  ; Mémoiré sur la pénétration des projectiles et sur la rupture des corps solides par le choc (1838, in-8»), avec Piobert ; Mémoire sur les pendules balistiques (1839) ; Expériences sur le tirage des voitures (1840 et 1842, in-4») ; Mémoire sur la résistance de l’air (1842, in-8<>) ; Leçons de mécanique pratique (Paris, 1850, 3 vol. ih-B°) ; Catalogue des collections du Conservatoire des arts et métiers (1852-1855, in-12) ; Résùtaitce des matériaux (1853, ih-8° ; 3<> édit., 1862, 2 vol. in-8o) ; Notions fondamentales de mécanique et données d’expérience (1855, in-8o) ; Hydraulique (1853, in-8o) ; Notions géométriques sur les viouoemmls et leurs, transformations (1861, in-8», 30 édit.)  ;• Rapport de la commission sur le chauffage et la ventilation du Théâtre-Lyrique et du Ckâtelet (Paris, 1861, in-4o, avec plans) ; Machines et appareils destinés à l’élévation des. eaux. (Paris,

1863, in-8», avec 9 planches) ; Des machines à vapeur, eni collaboration avecJVI. H. Tresca (Paris, 1863, in-S< !) ; Études sur la ventilation (1863, 2 vol. in-8o) ; Enquêté sur l’enseignement professionnel, avec M. PcrdOnnet (1865, 2 vol. iu-40) ; Salubrité des habitations (1869, in-8o) ; Notice sur le général Piobert (1871, in-4o).

Les nombreux ouvrages que nous venons d’énumérer ne sont pas les seuls titres du général Morin à la reconnaissance du.monde savant ; car lo directeur du Conservatoire des arts et métiers est l’inventeur de plusieurs instruments, tels que la manivelle dynamométrique, qui sert à mesurer la forcé des moteurs animés, et l’appareil à indications 'continues, au moyen duquel’on étudie la loi de la chute des corps.

MORIN (Bon-Étienne), chimiste français, né à Livarot (Calvados) en 1796. Envoyé à Paris pour y faire ses études scientifiques, il y devint préparateur du cours de chimie médicale d’Orlila et, après avoir pris son diplôme de phnrmacien, il alla s’établir à Rouen. Il a été nommé successivement membre du jury médical de la Seine-Inférieure, professeur de chimie médicale à l’École préparatoire de médecine et de pharmacie, puis professeur de pharmacie et de toxicologie lors de la réorganisation de l’École de médecine ; enfin, depuis plus de trente ans, M, Morin est chargé de faire les expertises de chirurgie légale dans le ressort de la cour de Rouen. On trouve un certain nombre d’articles et de mémoires de ce savant dans divers journaux de pharmacie et de toxicologie.

MORIN (Pierre-Achille), jurisconsulte français, ilé à Rouen en 1803, mort en,1874. Il prit le grade de docteur en droit, se fit inscrire au barreau de Paris (lS33).et acheta, trois ans plus tard, une charge d’avocat au conseil d’État et à la cour de passation. Depuis 1838, M. Morin a rédigé le Jourhal du droit criminel. On lui doit, en outre, plusieurs ouvrages relatifs à la législation pénale. Nous citerons de ce jurisconsulte : Dictionnaire de droit criminel (Paris, 1842, in-8o) ; De la discipline des cours, et tribunaux, du barreau et des corporations d’officiers publics (1846, 2 vol. in-8oJ ; Répertoire universel et raisonné du droit criminel (Paris, 1850-1851, 2 vol. in-8o), ouvrage e&timê ;C.aiamBntaire de la loi sur la misé en liberté provisoire du 18 juin 1865 (1866, in-S°) ; les Lois relatives à la guerre d’après le droit des gens (1872,2 vol.).

MORIN (André-Saturnin), administrateur et écrivain français, néjà Chartrès-le ?8 novembre 1807. D abord notaire, (l’exerçait la profession d’avocat lorsqu’il fut nommé, en 1848, sous-commissaire de la. République, puissous-préfot de Nogent-le-Rotrouetenfin membre du conseil général d’Eure-et-Loir. Sous l’Empire, M. Morin s’est fait connaître par des travaux relatifs au magnétisme, aux questions de critique religieuse, etc., et il a porté dans ses investigations l’esprit d’un libre penseur. Outre des articles publiés dans divers journaux et des notices historiques et biographiques, on lui doit : Affaire de la vipère noire et de la fontaine miraculeuse du bon saint Jean de Pierrefixte (1843, in-8o) ; Procès de là somnambule (1852, in-8") ; Principes du bornage (1860, in-8o) ; Du magnétisme et des sciences occultes (1860, in-8") ; les Hébertistès (1860, in-8o) ; Examen du christianisme (Bruxelles, 1862, 3 vol. in-18) ; Dissertation sur là légendeWrgini pariturar :{lS63, in-8») : Jésus réduit à sa juste valeur (Genève,

1864, in-18) ; De la séparation du spirituel et du tempoi-el (1866, in-18) ; le» Hébertistès ma-

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dernes (1870, in ;S°)  ; Séparation de ("Église et de l’État (1871, in-32 ; 2e édit., 1873) ; le Prêtre et le Sorcier, statistique de la superstition (1872, in-lS) ; Fantaisies thêologiques (1872, in-8o) ; les TribulaliOns d’un anobli (Chartres, 1873, in^S0) ; la Confession (1S73, in -32) ; la France monarchique et cléricale (1873, in-18). Plusieurs de ces ouvrages’ont paru sous le pseudonyme de Miron. Nous avons rendu compte des principaux à leur ordre alphabétique.

MORIN (François-Gustave), peintre français, né à Rouen pn 1809. Il étudia la peinture dans sa ville natale sous la direction de Chaumont, puis vint k Paris’se perfectionner dans l’atelier de Léon Cogniet. En 1837, il a obtenu au concours la place de directeur de l’Académie de peinture de Rouen. M. Morin est membre de l’Académie de Rouen, de la commission des antiquités de la Seine-Inférieure et, depuis 18G3, chevalier de la Légion d’honneur. Parmi les tableaux qu’U a exposés, nous citerons les suivants : la Dernière heure et un Porfrait en pied de M. L. de M. (1835) ; Episode de la conquête d’Angleterre par les Normands ; Repentir de la Madeleine ; Jeunesse de la Vierge (1848) ; les Sabotiers de la forêt de Lyons {Seine-Inférieure) célébrant h victoire de Solferino ; l’Assemblée de SaintVivien, fêle populaire rouennaise au xvne siècle (1861) ; les Pêcheurs de moulesà Villerville (18G8). On a de lui, ert, outre, de nombreux tableaux parmi lesquels on remarque : l’Entrée de Louis XII (1S31) ; les Derniers habitants du clos Saint-Marc (1837) ; YAriosle lisant des fragments de son poème ; la Jeunesse de BasSQmpierre ; les Antiquaires ; les Amateurs de médailles, etc. Plusieurs des tableaux do M. Morin ont été gravés par M. Sixdeniers.

— Sa fille. M’le EugêniéMoniN.née à Rouen, élève de Belloc et de Son père, a exposé des miniatures et des aquarelles, des portraits, et a obtenu en 1864 une médaille.

MORIN (Étienne-François-Théodore), homme politique français, né à Dieu-le-Fit (Drame) en 1814. Son père, fabricant de drap, a fait pendant un certain temps partie de la Chumbre des députés. M. Théodore Morin acheta une charge d’avoué et devint, sous Louis-Philippe, maire de Dieu-le-Fit et membre du conseil général. Après la révolution de l ?éviier 1848, les électeurs do la Drôine l’envoyèrent siéger à l’Assemblée constituante, où il se montra hostile aux institutions républicaines et vota constamment avec la droite. Non réélu lors des élections générales, il fut toutefois nommé aux élections complémentaires do juillot 1849, continua à se prononcer pour la politique de réaction, adhéra au coup d’État du 2 décembre 1S51, fit partie de la commission consultative et entra en 1852, avec l’appui du gouvernement, comme député de la Drôine, au Corps législatif, où il a constamment siégé jusqu à la chute de l’Empire en 1870. Depuis cette époque, il est rentré dans la vie privée. On lui doit : Essai sur l’esprit de ta législation municipale en France (1841, in-8o) ; Essai sur l’organisation du travail (1845, in-8o).

MORIN (Frédéric), publiciste français, né à Lyon le il juin 1823, mort en 1874. Fils d’un journaliste qui était, en 1830, rédacteur en chef du Précurseur, il vint terminer ses études à Paris et fut admis en 1844 à l’École normale, où il s’adonna surtout k la philosophie. En 1847, il devint professeur de cette science à Màcon, se fit recevoir agrégé de philosophie en 1848, et fut envoyé, l’année suivante, au lycée de Nancy.

Après le 2 décembre 1851, il se prononça énergiquement contre le coup d’État et fut envoyé en disgrâce au lycée de Bourges. Ayant, peu après refusé de prêter serment au chef de l’État, qui avait donné l’exemple du parjure, il fut considéré comme ayant donné sa démission de professeur. M. Morin revint alors à Paris, où il vécut plusieurs années dans une position assez précaire, du produit de quelques leçons, partageant son temps entre les travaux du professorat libre et la composition de divers ouvrages. Arrêté successivement en 1853, en 1854, et deux, fois en 1857, il eut 3. subir chaque fois un emprisonnement préventif plus ou inoins prolongé.

En 1857, puis en 1S63, il se porta candidat de l’opposition à Lyon, lors des élections pour la Corps législatif, mais il échoua, tout on obtenant un grand nombre de voix. Au mois de mai 1869, il posa sa candidature à Paris, dans la 7e circonscription, mais la retiraavant le scrutin. Au mois d’août de cette même année, il fut nommé membre du conseil général du Rhône. La majorité du conseil général et celle du conseil d’arrondissement s’étant refusée à émettre le vœu que le conseil municipal de la ville de Lyon fût élu parle peuple, M. Morin engagea les membres indépendants des deux conseils à donner leur démission. Quatorze démissions, y compris celle de M.Morin, furent ainsi données, et le 1" décembre 1867, les quatorze démissionnaires furent réélus à une majorité écrasante.

Nommé par le gouvernement de la Défense nationale préfet de Saône-et-Loire, le 5 septembre 1870, M. Morin remplit ces fonctions, que les circonstances rendaient si difficiles, jusqu’au mois de février 1871, époque où il donna sa démission. Un emprunt gouvernemental ayant été ouvert pour subvenir aux besoins militaires de la défense, M. Frédéric Morin engagea les fonctionnaires publics k