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ancien Alphée, le Gastouni, l’Hellenico, la Oulavrito, la Vasilica, la Zerià, l’Eurotas, le Vasilieo-Potamos et la Pinatza. Le climat et la température sont très - variés. Le sol est généralement fertile. Sur les montagnes, on voit de très-belles forêts. Les orangers, citronniers, oliviers, mûriers et figuiers sont très-nombreux dans les plaines. On cultive également avec succès la canne à sucre, le ■ thé, le coton et le tabac. Les pâturages y sont abondants et nourrissent de nombreux troupeaux de moutons et de chèvres. Les principaux animaux qui habitent cette contrée sont : les sangliers, les cerfs, les daims, les chevreuils, les chacals, les lynx, les loups et les renards. Sur les côtes, la pêche est abondante. Dans le voisinage des montagnes, on trouve de la pierre à bâtir et du gypse. L’industrie est peu florissante ; toutefois, on compte en Morée plusieurs manufactures où se fabriquent quelques étoffes communes de laine, de coton et de soie. On y compte également quelques tanneries et magnaneries. La Morée doit son nom à l’immense quantité de mûriers dont elle se couvrit au vie siècle ; elle forme aujourd’hui cinq nomarchiesou départements du royaume de Grèce : l’Argolide, l’Achaïe et Elide, l’Arcadie, la Messénie et la Laconie. Ce pays, qui comptait autrefois plus de cent villes, possède a peine aujourd’hui quelques localités’dignes de ce nom. Nous citerons : Damala, ancienne Trézène ; Nauplie ou Napo ! i, défendue par deux citadelles, dont l’une est regardée comme le Gibraltar de l’Archipel ; Argos ; Karvathi, sur les ruines de Mycènes ; Misitra, la ville la plus peuplée de la Morée, située près des ruines de Sparte ; Monembasia ou Napoli de Malvoisie ; Kalamata ; Coron, ville forte ; Modon, avec un bon port fortifié ; Navarin, l’ancienne Pylos, qui possède un des meilleurs ports de la. Méditerranée et où la Hotte turque fut détruite, en 1827, par la flotte anglo-franco-russe ; Arcadia, l’ancienne Cyparissa ; Karitena, berceaude l’insurrection de la Morée ; Sinano, sur les ruines de Mégalopolis ; Miraca, sur les ruines d’Olympie ; Patras ; Léondaré, l’ancienne Leuctres ; Tiïpolitza, près des ruines de Tégée et de Mantinée, etc.

La Morée portait dans les temps les plus reculés le nom d’Argolide, qu’elle perdit pour prendre celui d’Apia, d’un de ses rois, Apis. 18Û0 ans avant l’ère vulgaire, elle portait le nom de Péloponèse. Elle eut, au temps de Sparte, de Corinthe et d’Argos, sa période de gloire, et passa sous la domination romaine vers le milieu du n«> siècle av. J.-C. Sous l’empire byzantin, elle composait un tliema aiticulier administré par des stratèges. Aépoque de l’invasion des barbares, elle fut traversée et ravagée par les Goths et les Vandales, puis fut occupée, vers le milieu du viHe siècle, par des bandes slaves. Les nouveaux conquérants finirent par reconnaître l’autorité des empereurs de Byzance et se fixèrent dans le pays, où la trace de leur nationalité se retrouve encore aujourd’hui.

En 1207, la Morée fut conquise par quelques chevaliers français et érigée par eux en principauté d’Achaïe avec douze pairies, des assises et toutes les institutions féodales de l’Occident. L’empereur grec, Michel VII, voulut reconquérir la Morée vers 1261. Mais il dut s’arrêter avant d’avoir achevé cette entreprise, et la principauté d’Achaïe demeura la propriété de la famille Villehardouin jusqu’en 1346. À cette date, la descendance mâle de cette maison s’étant éteinte, une foule de compétiteurs surgirent et la Morée fut pendant plus d’un siècle en proie à des luttes intestines. En 1460, les Turcs s’en emparèrent, l’érigèrent en sangiakut avec Tripolitza pour chef-lieu et la possédèrent jusqu’en 1687, époque a laquelle elle passa sous la domination des Vénitiens. En 1*15, les

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Turcs s’en emparèrent de nouveau et la gardèrent jusqu’en 1828, date à laquelle le maréchal Maison, à la tête d’une armée française, contraignit Ibrahim-Pacha a l’évacuer. V. Grècl ; mooernb.

MOREELZR (Paul), peintre hollandais, né à. Utreehten 1571, mort dans la même ville en 1638. Il eut pour maître Michel Mirevelt, sous la direction duquel il apprit à peindre l’histoire, puis il s’adonna à peu près entièrement à la peinture de portrait avec un tel succès, que toutes les grandes dames voulurent se faire peindre par lui. Il était, en outre, bon musicien, poète agréable, excellent architecte (on lui doit la porte Sainte-Catherine, à XJtrecht), et joignait enfin à de grands avantages physiques beaucoup d’esprit. On cite, parmi ses productions, un tableau allégorique représentant la ville d’Utrecht, à l’hôtel de ville de cette cité, et les portraits du comte et de la comtesse de Kuylemberg, de Mme Cnotter, etc.

MOREEN s. f. (mo-rinn— mot angl.). Comm. Tissu de laine moiré, teint dans un liquide spécial, et passé ensuite dans des cylindres gravés, pour imiter les articles en crin.

MORÉ1NE s. f. (mo-rô-i-ne — rad.morine). Chim. Morine oxydée.

MOHEL (Guillaume), savant imprimeur français, né au Teilleul, près de Mortain, en 1505, mort à Paris en 1564. Sorti d’une famille pauvre, il parvint à s’instruire et se rendit k Paris, où il professa le grec, et se fit correcteur chez l’imprimeur Jean Loys, connu sous le nom de Titelan. Après avoir

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publié, en 1545, un commentaire sur le traité de Cicéron : De finibus, il donna, avec Bogard, une édition des Institutions oratoires de Quintilien (1549) et fut admis, en 1550, dans la corporation des imprimeurs de Paris. Le célèbre Turnèbe, imprimeur du roi pour la langue grecque, s’associa Morel en 1552 et le désigna pour lui succéder dans la direction de flmprimerie royale (1555). Depuis lors, Morel publia nombre d’éditions, où il mit des annotations savantes. Parmi ces éditions, qui, par la beauté typographique et la correction, rivalisent avec celles de Robert Estienne, nous citerons les œuvres de Démosthène, de saint Denis l’Aréopag^te et de saint Cyprien. On a de ce laborieux imprimeur des traductions latines des Sentences des Pères sur le respect dû. aux images ; des Épîtres de saint Ignace ; Commentarhts verborum lalinorum cum grsecis gàllicisque cnnjunctorum (Paris, 1558, in - 4»), livre curieux ; De grscorum verborum anomaliis commeutarius (1558, in -4"), etc. Morel avait pour marque un O entouré de deux serpents, avec un génie assis au milieu. Cet imprimeur, qui avait fait faire de grands progrès à l’art typographique, mourut fort pauvre.

MOHEL (Jean), protestant français.frère du précédent, né au Teilleul (Normandie) en 1538, mort en 1559, Après uvoir travaillé comme apprenti typographe dans l’atelier de l’imprimeur du roi, il partit pour Genève, où il se convertit au protestantisme. De retour à Paris, il devint le secrétaire du ministre de Chandieu. Peu après, il fut arrêté et enfermé dans les prisons du Châtelet. La, sur les instances de son frère et "en présence de la mort qui le menaçait, il consentit à signer son abjuration-, mais il eut aussitôt honte de sa faiblesse, et retira sa rétractation. L’official le déclara alors hérétique et l’abandonna au bras séculier, par sentence du 16 février 1559. Ramené à la Conciergerie, il y mourut empoisonné, selon les uns ; selon d’autres, épuisé par les traitements inhumains qu’il avait subis. Son cadavre, exhumé, fut porté dans un tombereau jusqu’au parvis Notre-Dame, où il fut réduit en cendres. Le compte rendu de son interrogatoire a été publié dans le Martyrologe de Crespin.

MOREL (Jean), seigneur de Grigny, né à Embrun en 1511. Il fut le plus fidèle ami d’Erasme, dont il avait été le disciple. Catherine de Médicis lui confia l’éducation de Henri d’Angouiême, fils naturel de Henri II. Il remplit Tes fonctions de maître d’hôtel de la maison du roi et mourut en 1581. Son amour pour les lettres et l’usage qu’il fit de son influence au profit des poètes et savants de son époque lui valurent l’estime de ses contemporains.

MOREL (Frédéric), dit l’Ancien, imprimeur et écrivain français, né en Champagne en 1523, mort en 1571. Il se rendit à Paris, où il acquit de vastes connaissances et une remarquable érudition ; prit en 1552 la direction de 1 imprimerie de la veuve Chevallon, publia alors le Lexique grec de Jacques Toussaint, épousa en 1559 une fille du célèbre imprimeur Vascosan et fonda peu après une typographie

— rue Saint-Jean-de-Beauvais, à l’enseigne du Franc-Meurier. En 1571, le roi le nomma son premier imprimeur ordinaire, titre qu’il obtint, dix ans plus tard, la permission de transmettre à son fils Frédéric. En 1578, il alla, s’établir rue Jacob, à l’enseigne de la Fontaine. Frédéric Morel a imprimé un nombre considérable-d’ouvrages, dont les plus remarquables sont : Hymnes à la louange du duc de Guise, par Jean Amelin (1558) ; Quinfiliani declamaliones (1563, in-4<>) ; l’Architecture de Philibert de l’Orme (1568, in-fol.). On lui doit comme écrivain : Traité de la guerre continuelle et perpétuel combat des c/irestiens (1564) ; la traduction des traités De la Providence, De Dieu, De l’âme, De l’humilité, do saint Jean Chrysostoine (1557) ; Traicié de saint Cypriandes douze manières d’a6us(1571).

MOREL (Frédéric), le Jeune, fils du précédent, imprimeur, érudit, helléniste, poète latin, né à Paris en 1558, mort en 1630. Il devint imprimeur du roi en 1581, et la protection d’Ainyot lui fit obtenir la chaire de professeur d’éloquence au Collège de France en 15S6. Vers 1600, il s’adjoignit son frère Claude, à qui il laissa la surveillance typographique de ses éditions, et s’occupa dès iors entièrement de l’étude des textes. Colomiès cite de lui un trait qui montre à quel point il était absorbé par le travail. Il terminait une traduction de Libanius lorsqu’on vint lui dire que sa femme, alors dangereusement malade, demandait à le voir. « Encore deux mots, répondit-il, et j’y vais. » Dans l’intervalle, sa femme mourut : « Hélas 1 dit-il à celui qui vint lui donner cette nouvelle, j’en suis bien marry, car c’était vraiment une bonne femme ; > et il se remit k l’œuvre. On doit à Morel, qui passait pour un des plus savants hellénistes de son temps, de belles éditions grecques d’Aristote, de Strabon, de Dion Chrysostoine ; des traductions en latin et en français d’écrivains grecs des premiers siècles de l’Église. Il a écrit aussi plusieurs ouvrages en latin : Commentarius in Catullum, Tibidlum et Propertium ; Alexander Severus, trageedia togata (1600), etc. — Son fils, Nicolas Morel, né en 1595, reçut le titre d’interprète du roi et s’occupa de travaux littéraires. On lui doit : Menandri et Philistionis sententis, scenariis

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lalinis expresse (Paris, 1614, in-4») ; Pulveris encomium (1614, in-8») ; des pièces de vers insérées en tête de plusieurs éditions publiées par son père, etc.

MOREL (Claude), imprimeur français, frère du précédent, né en 1574, mort en 1626. Il était très-versé dans la connaissance des langues anciennes. En 1599, il entra dans la corporation des imprimeurs de Paris, dirigea à partir de 1600 la maison de son père, que celui-ci lui céda complètement en 1617, et prit en 1623 le titre d’imprimeur du roi. On lui doit un grand nombre d’éditions aussi remarquables par la beauté que par la correction du texte, entre autres celles de Saint Basile, de Saint Cyrille, de Saint Grégoire de Nazianze, de Saint Jean Chrysoslome, de Pindare, d’Eusèbe, de Saint Athanase, de Saint Justin, etc. — Son fils, Charles Morel, né vers 1602, mort vers 1640, devint libraire en 1627 et, l’année suivante, imprimeur du roi. Outre diverses éditions de Pères grecs, il a donné l’Histoire des grands chemins de l’empire romain, par Bergier (1628, in-4o) ; les Concilia generalia et provincialia de Binius (1636), etc. — Le frère du précédent, Gilles Morel, mort vers 1650, le remplaça comme imprimeur du roi, céda vers 1646 son imprimerie à son associé, Simon Piget, et devint alors conseiller au grand conseil. Il est le dernier représentant de cette famille de typographes qui prirent constamment pour marque une fontaine avec ou sans légende grecque. Sa principale publication est l’édition de la grande Bibliothèque des Pères (1643, 17 vol. in-fol.).

MOREL (Joseph), surnommé le Prince, homme de guerre, né k Atbois dans le xvi° siècle, mort en 1595. À l’époque où Henri IV était occupé à combattre les Espagnols, ce prince ayant refusé de reconnaître la neutralité du comté de Bourgogne et ayant donné l’ordre à Biron de pénétrer dans cette province, Morel se retira dans Arbois et, bien que cette ville n’eût pour toute défense qu’un simple mur incapable de résister au canon, il la fit fermer et organisa la résistance. Une brèche ayant été ouverte par

l’artillerie de Biron, Morel fut pris sur la brèche et pendu le 7 août 1595.

MOREL (Jean), poste français, né en Champagne en 1539, mort à Paris en 1633. Il appartenait k la famille des précédents. Il

enseigna la rhétorique à Reims et kClermont-Ferrand, puis se rendit à Paris (1583), où il continua son enseignement dans divers collèges, et devint en 1593 principal du collège de Reims, qui acquit sous sa direction une grande prospérité. Il s’adonDa particulièrement à la poésie latine, mais « ses pièces, dit Boulliot, n offrent souvent que des futilités scolasliques ; elles fourmillent d’ailleurs d’hyperboles fastueuses et de pointes ridicules ; on y trouve quelques étincelles et rarement le feu poétique. » Morel, du reste, s’était fait généralement aimer par sa bonté et estimer par son savoir. Nous citerons, parmi ses écrits : Lyra plectri Horatiani mmula (Paris, 1608, in-8o) ; Hendecasyllabi sive epigrammatum centurix //(Paris, 1612-1613, 2 vol. iu-8°) ; Culotta, salutare admodum capitis operimentuin (Paris, 1622), petit po6me ; Bymni sacri (Paris, 1623) ; Puluinar malutinum (1625) ; Urbis Parisiorum encomium (Paris, 1627J, etc.

MOHEL (Claude), théologien français qui vivait au xvne siècle. Il se fit recevoir docteur en Sorbonne, devint prédicateur ordinaire du roi et se signala comme un adversaire acharné des jansénistes, qui de leur côté l’attaquèrent vivement. Nous citerons de lui : la Concorde de saint Augustin contre les pétasgiens (1658, in-12) ; VOracléde la vérité ou ('Église de Dieu contre toutes sortes d’hérésies (1666).

MOREL (dom Robert), bénédictin français, né à La Chaise-Dieu (Auvergne) en 1653, mort à. Saint-Denis, près de Paris, en 1731. Il l’ut successivement bibliothécaire à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, prieur k Meulan et k Saint-Crespin de Soissons, secrétaire du visiteur.de France, puis, ayant été atteint de surdité, il se retira à l’abbaye de Saint-Denis (1699), où il consacra les dernières années de sa vie à composer des ouvrages ascétiques. Ses principaux ouvrages sont : Effusions de cœur ou Entretiens spirituels et affectifs d’une âme avec Dieu (Paris, 1716, 4 vol. in-12) ; Méditations sur larèglede saint Benoit(nn) ; Entretiens spirituels sur les Évangiles (1720) ; Méditations chrétiennes sur les Évangiles (1726, 2 vol.) ; Retraite sur les principaux devoirs de la vie religieuse (1728) ; De l’espérance chrétienne (1728), etc.

MOREL, peintre belge, né à Anvers vers 1689, mort dans un âge fort avancé. Il devint, sous la direction de Verendaal, un habile peintre de fleurs et de fruits, puis quitta sa ville natale pour se fixer à Bruxelles, où il acquit beaucoup de réputation. On a de lui un grand nombre de toiles répandues dans les galeries de Flandre, et qui sont également remarquables par l’harmonie et la vérité de la couleur, la fermeté de la touche, la facilité et l’ampleur de l’exécution.

MOREL (Pierre), grammairien français, né à Lyon en 1723, mort dans la même ville en —1812. Il exerça longtemps les fonctions de procureur à 1 élection, lesquelles furent supprimées en 1789. Pendant la Révolution, par suite d’une méprise, il fut arrêté à la place

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de son frère, mais il se garda de détromper ses juges. Ayant recouvré la liberté, il se rendit ?. Paris pour y chercher un emploi. Co fut vers cette époque qu’ayant assisté à une leçon faite à des enfants il résolut de modifier la méthode défectueuse qu’on employait dans l’enseignement de la grammaire. Morel composa alors trois traités : Traité de la concordance du participe présent ; Essai sur les voix de la langue française et recherches sur l’accent prosodique des voyelles ; Traité ou Examen analytique de la période et de ses parties constitutives, qui ont été réunis (Paris, 1804, in-8o). Morel fonda son système sur l’analogie et l’étymologie d’une part, sur la logique de l’autre. Dans ses Voix de la langue française, distinguant la quantité prosodique de l’accent prosodique, c’est-k-dire la durée de la voix de la qualité du son, il compare ingénieusement ces sons aux tons principaux de la gamine. Ce traité, où l’esprit de système n’a aucune part, dit le rapporteur de l’Institut, contient ce que la grammaire de Port-Royal, ce que d’Olivet, Froment et Beauzée nous offrent de plus intéressant et de plus vrai sur cette matière. Morel devint membre associé de l’Institut national, dans la classe des lettres, et de l’Académie de Lyon. Outre les trois ouvrages dont nous avons donné les titres et un léger aperçu, Morel a communiqué des remarques importantes pour l’édition du Dictionnaire de l’Académie française et a fourni un grand nombre d’articles intéressants au Journal grammatical de Domergue. MOREL (Jean-Marie), architecte français, frère du précédent, né à Lyon en 1728, mort en 1810. Tout jeune encore, il fut chargé d’enseigner la géométrie aux élèves du corps des ponts et chaussées, devint ensuite sous-inspecteur de la province du Lyonnais, puis

architecte du prince de Conti. Morel fit une étude particulière de l’art de tracer les jardins et acquit en ce genre une grande réputation. Après la mort du prince de Conti, qui lui avait laissé toute liberté pour embellir ses terres, il visita l’Angleterre, la Hollande, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, puis revint dans sa ville natale, où il se maria dans un âge déjà avancé. Morel, qui avait le goût de la belle nature, s’attacha k lui laisser sa simplicité, coordonna ses ensembles, harmonisa ses détails, lit naître les accessoires des fonds, eux-mêmes en les faisant tendre à l’effet du dessin primordial. C’est de lui que DeliHe a dit, dans son poëme des Jardins ; Digne de voir, d’aimer, de sentir la nature, 11 traite sa beauté comme une vierge pure Qui rougit d’être nue et craint les ornements. Parmi les nombreux parc3 et jardins tracés par Morel, ’ nous citerons : les jardins de l’Ile-Adam, au prince de Conti ; le parc do Guiscard, au duc d’Aumont ; les jardins do M. de Nicolaï, à Bercy ; du maréchal de Trévise, à. Saint-Ouen ; de M. de Girardin, k Ermenonville ; des parcs de Sceaux, de la Malmaison, etc. On lui doit un ouvrage très-est’uné : la Théorie des jardins (Paris, 1774, in-8o ; 1802, 2 vol.).

MOHEL (Melchior-Hyacinthe), poète et littérateur français, né à Avignon en 1756,

mort en 1829. Il entra dans la congrégation des prêtres de la doctrine chrétienne, professa la rhétorique à Aix et commença à se faire connaître par la publication ue nombreuses pièces de vers. À l’époque de la Révolution, il se prononça en fuveur des idées nouvelles et écrivit des brochures contre le célibat ecclésiastique. En 1803, il fonda le Journal de Vaucluse et devint, en 1809, professeur de rhétorique au collège d’Avignon, où il occupa cette chaire jusqu’en 1821. Morel était membre des académies de Vaucluse, de Marseille, de Lyon, de Nîmes, etc., de la Société polytechnique de Paris. C’était un homme aimable et bon, qui joignait beaucoup de fraîcheur d’imagination a un esprit prompt en vives saillies. Nous citerons de lui : Épître à un jeune matérialiste (1785), Épître à Zulima (1788) ; la Caverne, poôme ; Mes distractions ou Poésies diuerses (Paris, 1799) ; l’Art épistolaire (Paris, 1812) ; Lettres sur le matérialisme (1818) ; le Temple du romantisme, en prose et en vers (1825) ; Lou galoubé de Jacintou Morel ou Pouesious prouvençalous (Avignon, 1828), recueil de poésies provençales, fables, épîtres, odes, chansons, etc.

MOREL (Jean-Alexandre), musicographe français, né k Loisey (Meuse) en 1775, mort à Paris en 1825. En sortant de l’École polytechnique en 1799, il entra dans l’artillerie, devintensuite professeur à l’École d’artillerie de la garde impériale, profita d’un long séjour qu’il fit à Plaisance pour étudier la musique et recueillir un grand nombre de morceaux rares et peu connus, et fut nommé, en 1817, sous-inspecteur à l’École polytechnique. Morel a publié : Principe acoustique nouveau et universel de ta théorie musicale (Paris, 1816, in-8<>) ; Système acoustique ou Musique expliquée (Paris, 1824, iii-8») ; Observations sur la théorie musicale de M. de Momigny (Paris, 1822). On lui doit en outre des articles dans le Moniteur universel.

MOREL (Auguste), littérateur français, nô à Etainpes (Seine-et-Oise) en 1820. Après avoir collaboré à différents journaux, il devint chef d’institution. On a de lui plusieurs ouvrages, parmi lesquels on remarque : Éloge de J.-L. Durnouf, couronné par l’Académie do Caen (1847, in-8<>) ; la Meuse belge, Dinant,