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meuse pomme resté au gosier de notre premier père. Il On dit aussi pomme d’Adam.

Morceau honteux, Dernier morceau qui reste sur un plat, et que l’on n’ose prendra de peur d’en priver les autres.

Morceau de pain, Revenu tout juste suffisant pour vivre : Mon ambition n’a jamais été à plus d’un morceau de pain pour mes vieux jours. (Béranger.)

Morceau à la Drinvilliers, Mets empoisonné :

Dieu vous la maintienne et vous garde

De morceaux d la Drinvilliers.

Saint-Evremont. Il S’est dit par allusion à la fameuse empoisonneuse la Brinvilliers.

Morceau à la nourrice, Morceau le plus délicat d’un plat, parce qu’on le réserve généralement pour la nourrice.

Morceau de prince, Objet d’un prix très-élevé.

Manger un morceau, Prendre un tout petit repas : Ne voulez-vous pas mangue va morceau avec moi ?

Cependant, arrivé, vous sortez bien et beau Sans prendre de repos ni manijer un morceau.

Molière.

Doubler les morceaux, Mettre les morceaux en double, Manger très-précipitam • ment.

Compter les morceaux à quelqu’un, Le nourrir avec grande parcimonie.

Rogner, tailler les morceaux à quelqu’un, Lui fournir parcimonieusement Ce qui lui est nécessaire. Signifie aussi Lui régler minutieusement sa besogne : L’opinion de celui-là us me plait guère, qui pensait, par la multitude des lois, brider l autorité des juges, en leur taillant les morceaux. (Montaigne.)

Avoir ses morceaux taillés, Avoir tout juste de quoi vivre en économisant. Signifie avoir une besogne bien définie, bien déterminée.

Mâcher les morceaux à quelqu’un, Lui préparer sa besogne de façon à la rendre excessivement simple : Il faut, pour qu’il s’en tire,

LUI MÂCHER LES MORCEAUX.

Gober le morceau, Se laisser prendre a une supercherie. Se dit par allusion aux poissons qui se prennent à l’hameçon pour gober le morceau, pour saisir l’appât.

... Je ne suis pas homme a gober le morceau Et laisser le champ libre aux yeux d’un damoiseau.

Molière. •— S’endormir le morceau au bec, S’endormir à table, pendant le repas.

S’dter les morceaux de ta bouche, S’imposer de (grandes privations pour être utile à quelqu’un : Il s’ôte, pour ses amis, les morceaux DE LA BOUCHE.

Être fait de pièces et de morceaux, Manquer.d’ensemble, d’unité : Une comédie faite dk pièces et de morceaux. La législation de Pologne a été faite de pièces et de morceaux. (J.-J. Rousseau.)

Les morceaux en sont bons, Se dit d’une chose qui, bien que brisée ou divisée, conserve, cependant de la valeur : Il a dix enfants ; son héritage sera bien éparpillé, mais

LES. MORCEAUX EN SONT BONS.

— Prov. Les premiers morceaux nuisent aux derniers, Quand on mange d’abord avec avidité, on est sans appétit dans la suite du repas, il Double jeûne, double morceau, Plus sévèrement on jeûne, plus on mnnge au repas autorisé dans les jours d’abstinence. Il Morceau avalé n’a plus de goût, Les plaisirs passés ne sont plus rien.

— Littér. Morceaux choisis, Recueil de passages de divers auteurs ou de divers écrits.

— B.-arts, Morceau de réception, Ouvrage de peinture ou de sculpture, que les artistes devaient présenter autrefois pour être reçus à l’Académie : Morceau de réception, morceau d’exclusion. (Dider.)

— Mus. Fragment d’une composition musicale : Morceau d’opéra. Morceau difficile. Un beau morceau. Chanter, jouer un morceau. Chacun trouve dans un morceau de musique quelque chose qui lui fait plaisir. (Mesnard.) Il Morceau d’ensemble, Morceau k plusieurs parties pour voix ou instruments.

— Hist. Dernier morceau du patient, Collation que l’ou offrait autrefois aux condamnés, avant de les mener au supplice, et qui consistait en un verre de vin et trois morceaux de pain bénit.

— Anat. Morceau du diable ou Morceau frangé, Pavillon de la trompe de Fallope, découpé eu languettes flottantes dans le basventre.

— Encycl. Littér. On a donné ce litre a un grand nombre de recueils littéraires offrant un choix des meilleurs morceaux des prosateurs ou des poëtes. Leur composition est toujours à peu près semblable, et plusieurs même n’otfrant qu’une répétition de leurs devanciers, agrémentée de quelques emprunts faits aux écrivains contemporains. Toutes les maisons de librairie scolaire ont édité des recueils de morceaux choisis, destinés à être mis entre les mains des élèves. Ces recueils sont forcément taillés sur le même modèle ; divisés en deux parties, la première affectée aux prosateurs, la seconde aux poëtes, ils offrent, siècle par siècle, chaque

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écrivain résumé en quelque sorte dans ses meilleures pages ; ils ne se distinguent, suivant le goût du compilateur, que par les emprunts plus ou moins fréquents faits au xvie siècle et à la littérature romantique ; pour beaucoup, la langue française ne commence qu’à Bossuet et finit à Laharpe. Il n’y a pas longtemps que les plus audacieux osent reculer jusqu’à Montaigne et avancer jusqu’à Lamartine.

Parmi les recueils qui se distinguent par le choix et l’abondance des matériaux, nous nous contenterons de citer les Morceaux choisis des classiques français, de Feugère (1854, 2 vol. in-18). Les notices biographiques et les appréciations qui accompagnent les extraits en font un véritable cours de littérature française, de Montaigne à Saint-Simon et de Villon à André Chémer. M.Théry a donné dans ses Morceaux choisis des meilleurs prosateurs français rfa second ordre (1852, in-18) des extraits empruntés à des écrivains généralement dédaignés dans ces sortes de compilations et qui, cependant, peuj vent faire assez bonne figure. Le recueil du

I major Staaf, intitulé : Littérature française (Stockholm, 1865, 4 vol. in-S°), n’est qu’un recueil de morceaux choisis, plus abondant que les autres ; la place des écrivains contemporains y est très-grande. Le recueil de Noël, Leçons françaises de littérature et de morale (1804, 2 vol. in-S°), a joui longtemps d’une certaine réputation. Sous le titre de Trésor poétique, la maison Larousse et Boyer a édité un choix fait surtout parmi les poètes contemporains. L’éditeur Lemerre a fait entrer dans sa collection une Anthologie des poètes français depuis le xve siècle jusqu’à vos jours (1873, in-18).

Morceau d’ensemble (le), opéra-comique en un acte, paroles de MM. de Courcy et Carmouche, musique d’Adolphe Adam (Opéra-Comique, 10 mars 1S31). Une jeune veuve, dans un accès de misanthropie, s’est confinée dans son château au fond de la Touraine. Un cousin, M. Victor, brillant officier, vient à

Easser à la tête de son régiment près du lieu abité par la jolie recluse. Il s’introduit dans la maison. La jeune veuve raffole de musique, et le cousin apporte de Paris un morceau d’ensemble qui excite son enthousiasme. Mais, pour l’exécuter, il faut des chanteurs. M. Victor propose timidement le major de son régiment, excellente basse-taille, puis un capitaine ; enfin il parvient à faire admettre tous les officiers qui chantent à première vue le morceau d’ensemble. De vieux parents arrivent sur ces entrefaites et surprennent leur nièce au milieu de cet état-major dilettante. Le morceau d’ensemble se transforme en duo, dont le finale est l’épilhalame de rigueur. La musique offre quelques couplets agréables et beaucoup de phrases communes.

MORCELÉ, ÉE (mor-se-lé) part, passé du v. Morceler.-Divisé en morceaux : Planche morcelée, H Divisé en parties : Terrain morcelé. La civilisation, cest l’univers, morcelé par la guerre, ramené à l’unité par la paix. (L. de Gir.)

— Par ext. Divisé, partagé, distribué sans ordre, sans méthode : Le travail qui aboutit aux ministres est morcelé, il n’est pas divisé. (E. de Gir.) Il n’y a rien à espérer de tout »hï- nistère où le pouvoir continuera d’être morcelé. (E. de Gif.)

morceler v. a. ou tr. (mor-se-lé — rad. morceau. Double l devant une syllabe muette : Je morcelle, il morcellera). Diviser en morceaux : Morceler un gâteau. Morceler une pièce de toile. Il Diviser en parties : Morceler un terrain, un domaine, un héritage. En Suède, il n’était pas permis de morceler les terres. (Raynal.)

— Présenter en parties séparées : Je n’aime pas qu’on morcelle ainsi l’histoire. (Volt.)

— Distribuer sans ordre, sans méthode :

II faut distribuer le pouvoir et non le morceler.

Se morceler v. pr. Être morcelé : La propriété se morcelle en France de plus en plus.

— Être présenté en parties distinctes : Les principes ne SB morcellent pas, ta logique du vrai est rectiligne. (V. Hugo.)

MORCELLEMENT s. m. (mor-sè-Ie-man — rad. morceler). Action de morceler : Quelques personnes ont attribué à l’égalité de partage dans les successions le morcellement de la propriété en France. (Mathieu de Dombasle.) L’Italie recouvrera Venise et Home, où elle retombera dans le morcellement auquel elle a voulu échapper. (Ed. Scherer.) Le morcellement de ta propriété est mortel au gibier. (Toussenel.)

— Encycl. Morcellement de la propriété,

V. PROPRIÉTÉ.

MORCELLI (Étienne-Antoine), archéologue et épisnaphiste italien, né à Chiari, province de Brescia, en 1735. Élève des jésuites, à entra dans leur ordre, professa avec succès la rhétorique à Arezzo, à Raguse, à Fertno (1765), au Collège romain (1771), puis devint conservateur du musée fondé k Rome j par le père Kircher et y établit une Académie d’archéologie. L’ordre des jésuites ayant été supprimé en 1773, Morcelli retourna à Chiari, qu’il quitta en 1775 pour revenir à Rome, et fut alors chargé par le cardinal

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Albani du soin de sa magnifique bibliothèque. Il employa ses loisirs à 1 étude de l’archéologie, sa science de prédilection, et à des recherches sur divers points d’histoire ecclésiastique. En 1791, Morcelli retourna dans sa ville natale, où il remplit jusqu’à sa mort la charge de prévôt du chapitre, réforma les écoles et fonda un orphelinat de jeunes filles. Il refusa en 1799 l’archevêché de Raguse, pour ne point quitter Chiari. Parmi ses nombreux ouvrages, nous citerons : De stylo inscriptionum latinarum libri'III (Rome, 17S0, in-4o ; Padoue 1S19-1822, 3 vol. in-4o), ouvrage resté classique ; Inscriptiones commentants subjeclis (Rome 1783), recueil d’inscriptions composées par lui-même avec beaucoup de talent ; Sancti Gregorii II, pontificis Agrigentinorum, libri X, explanationes eccleSiasticx (Venise, 1791, in-fol.), en grec et latin, ouvrage d’un grand intérêt pour l’histoire des dogmes ; Electorum libri 11 (1S14) ; Africa christiana (Brescia, 181S-1S17, 3 vol. in-4<>), livre rempli d’érudition ; Parergon inscriptionum novissimarum (Padoue, 1818, in-4o) ; Opuscoli ascetici (Brescia, 1820, 3 vol. in-8o) ; Déliéarti e délie lettere degli Italiani aoanti la fondaziane di Itoma (Modène, 1823, in-s°) ; Metodo di studiare (Chiari, 1828, i-%°)Sullo studio délie antiche monele (Milan, 1829, in-go) ; etc.

MORCHELLE s. f. (mor-chè-le). Bot. Genre de champignons, dont plusieurs espèces sont comestibles.

MORCONE, ville du royanme d’Italie, province de Bénévent, district de Corveto-Sannita, à 35 ktlom. S.-O. de Campo-Basso, cheflieu de mandement ; 7,0S1 hab. Elle est ceinte de murs et défendue par un fort.

MORD s. m. (mor). Techn. Syn. de mors, en termes de relieur.

MORDACHE s. f. (mor-da-che). Techn. Sorte de tenaille de.bois qu’on place entre les mâchoires d’un étau, pour saisir un ouvrage sans l’endommager. Il Extrémité des grosses tenailles et de certains instruments qui ont quelque analogie avec des tenailles : Mordache de tenette.

— Hist. relig. Sorte de bâillon en bois que l’on mettait, dans certaines communautés, au novice qui avait parlé au réfectoire sans nécessité.

— Econ. domest. Instrument de fer servant à saisir les grosses bûches et à les arranger dans le foyer.

MORDACITÉ s. f. (mor-da-si-té — du lat. mùi’dax, mordant). Propriété corrosive de certains corps qui en attaquent d’autres et les rongent en les dissolvant graduellement : La mokdacité de l’acide nitrique.

— Fig. Esprit, caractère mordant ; Le célèbre Arétin, par sa mordacité, Aux souverains se faisait craindre.

Barat.

Il Caractère d’une parole mordante, d’un discours aigre et piquant : Une épigramme d’une mordacité excessive.

MOKDAD, ange delà mort chez les guèbres, et, d’après Chardin, chez les mahométans.

MORDAILLÉ, ÉE (mor-da-llé ; MmllOpart. passé du v. Mordailler. Mordu légèrement : Être mordaillé par un chien.

MORDAILLER v. a ou tr. (mor-da-llé ; Il mil. — fréquent, de mordre). Mordre légèrement : Un jeune chien qui s’amuse à mordailler.

MORDAMMENT adv. (mor-da-man — rad. mordant). D’une manière mordante : Répondre mordamment. Il Vieux mot.

MORDANÇAGE s. m. (mor-dan-sa-jerad.mordancer). Techn. Application d’un mordant sur une étoffe, pour faire prendre la teinture.

— Encycl. Le mardançage des tissus se fait de diverses manières : un procédé très-usité consiste à faire digérer le tissu, k une température variable, dans la solution du sel ou du mordant ; puis, lorsque le tissu s’en est bien imprégné et que, par des lavages, on l’a débarrassé de l’excès du mordant avec lequel il ne s’est point combiné, on le met tremper dans la dissolution de la matière colorante. Le mordançage des laines se l’ait habituellement à la température de l’ébullition ; ceiui delà soie, à la température ordinaire ; tandis que celui du chanvre, du fin et du coton, s’opère ordinairement à une température qui ne dépasse pas 35° ou 40°.

Quand les mordants sont des sels, il arrive toujours, ou presque toujours, que le tissu opère leur décomposition, de telle manière qu’il se précipite sur ce tissu un sous-sel ou même un oxyde presque pur. Il en résulte donc un composé double de tissu et d’oxyde, qui, par son immersion dans le bain, attire la matière colorante et forme alors un composé triple, coloré, tout à fait insolubie. Pour que la base du mordant se fixe plus facilement et en plus grande quantité sur les tissus, il faut nécessairement que l’acide auquel elle est unie ait le moins d’affinité possible pour elle, afin qu’il la cède plus aisément à la fibre organique. Voilà pourquoi il vaut généralement mieux employer les mordants de fer et d’alumine à l’elat d’acétate qu’à l’état de sulfate, par la raison que l’acide acétique est bien moins adhérent aux oxydes que 1 a- eide sulfuriqué. Dans un autre procédé, on

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mêle le mordant avec la dissolution de la matière colorante ; ils doivent être alors de nature à ne passe précipiter réciproquement ; puis les tissus sont mis en digestion dans cette solution mixte ; ils enlèvent alors au liquide des proportions déterminées du mordant et du principe colorant et se colorent d’une manière solide. On agit très-souvent ainsi pour la teinture des laines. Enfin, quelquefois on teint une étoffe mordancée dans la solution mixte du mordant et de la matière colorante.

MORDAKCÉ, ÉE (mor-dan-sé) part, passé du v. Mordancer. Soumis au mordançage : Les peaux étant mordancéks, il ne s’agit plus que de les teindre. (Lenormant.)

MORDANCER v. a. ou tr. (mor-dan-sérad. mordant. Prend une cédille sous le c devant a et o : Je mordançai, nous mordançons). Techn. Soumettre à l’opération du mordançage : On emploie le stannate de potasse pour mordancer les toiles. (Persoz.)

MORDANO, bourg et commune du royaume d’Italie, province de Bologne, district d’Imola ; 2,757 hab.

MORDANT, ANTE adj. (mor-dan, an-torad. mordre). Qui mord, qui est porté à inordre : Chienne mordante. Il Peu usité,

— Qui entame, qui use :

J’entends crier la dent de la lime mordante.

— Corrosif, qui ronge certaines matières : Acide mordant.

— Par ext. Incisif, pénétrant, en parlant d’un son : Un timbre mordant. Quelques personnes trouvent le ramage du pinson trop fort, trop mordant. (Butf.)

— Fig. Caustique, malin et piquant : Esprit mordant. Epigramme mordamb. Style mordant. Vous rendez la vertu odieuse en la rendant mordante et incommode. (Mass.) Les diatribes sont moins faites pour -exulcérer, qu’une épigrumme fine et mordante. (Volt.) Sous sa grâce de femme et sous-son air d’ange, il/me de Caylus a l’esprit acéré, vif et mordant. (Ste-Beuve.)

Juvdnal, élevé dans les cris de l’école, Poussa jusqu’à l’excès sa mordante hyperbole.

Boileau.

— Chasse. Bêtes mordantes, Bêtes qui se défendent avec les dents, comme l’ours, le loup, le renard, la loutre, le blaireau, etc.

— Méd. Chaleur mordante, Chaleur de la peau qui exerce sur la main qui la touche une sorte de constriction.

— s. m. Techn. Substance dont on imprègne les étoffes, pour leur faire prendre la teinture : C’est là chimie qui fait connaître les mordants qui font prendre l’indigo sur la laine. (J.-B. Say.) Il Mastic que l’on emploie pour collei’la laine sur la toile ou le papier, dans les fabriques de tentures en laine hachée.

Il Vernis que le doreur étend sur les objets auxquels il veut faire adhérer des feuilles d’or ou d’argent, ou d’autres feuilles en métal. |] Acide ou autre agent que l’on emploie pour corroder superficiellement les métaux.

Il Pince courte et sans branches dont se sert le fabricant de clous d’épingles, il Mâchoire de bois à l’usage du parcheminier. Il Assemblage opéré à l’aide d’un tenon h mi-bois et d’un épaulement coupé à onglet. Il A signifié Agrafe, boucle munie d’un ardillon.

— Typogr. Tringle de bois à l’aide de laquelle le compositeur retient la copie sur le visorium.

— Fig. Causticité : Le mordant de Molière est moins offensant que celui de Iloilcau ; c’est que le premier attaque des vices et le second des ridicules. Il Originalité piquante, vive et incisive : Personne n’a plus de trait et de mordant que de Maistre. (Ste-Beuve.)

Entrez bien dans l’esprit de votre personnage,

Belrose ; du mordant, du nerf, de la chaleur !

C. Delavique.

— Mus. Timbre sonore et pénétrant : Une voix qui a du mordant. Il Agrément du chant, broderie consistant en deux ou trois petites notes placées avant une autre note.

— Crust. Pince d’écrevisse.li Peu usité.

— Syn. Mordant, cauftlique, satirique.

V. CAUSTIQUE.

— Encycl. Indust. Parmi les matières colorantes, les unes n’ont besoin pour être fixées que d’être appliquées sur le tissu ; telles sont, par exemple., l’iudigotiue, le bleu d’outremer, etc. D’autres, au contraire, en plus grand nombre, — comme l’alizarine et l’acide curminique, ne s’unissent aux différentes libres que par le concours d’auxiliaires qu’on a désignés sous le nom de mordants. Dans la teinture en garance, par exemple, l’alumine est le mordant, l’alizarine la matière colorante ; dans la production du jaune de chrome, l’acide chiomique est la matière colorante, l’oxyde de plomb est le mordant. Toutes les fois qu’une substance colorante jouit d’une certaine affinité pour la fibre organique, elle peut s’y- fixer par elle-même ; si cette affinité est faible, elle exige l’intervention d’un mordant. Lti rôle du mordant est multiple : tantôt il rend la matière colorante insoluble et sert à la fixer sur le tissu ; tantôt il modifie en outre sa nuance ; souvent aussi il lui communique un degré de solidité qu’elle n’aurait pas sans lui.