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pectez la personnalité d’autrui. Or, le respect de la personnalité, de la liberté humaine, est le fondement de tous nos devoirs envers nous-mêmes et envers nos semblables ; on peut en déduire facilement le respect de la propriété, de la liberté dans toutes ses manifestations. La Morale indépendante nous permet donc d’établir nos devoirs et nos droits sur une base solide : la liberté humaine.

Morale (science de la), par Ch. Renouvier (Paris, 1868,2 vol. in-8o). La morale exposée par M. Renouvier embrasse toutes les matières traitées par Kant dans la Critique de la raison pratique, la Doctrine du droit et la Doctrine de la vertu. Nous ne saurions en donner une idée plus exacte qu’en reproduisant ici la table des matières.

Le livre premier comprend trois sections, qui traitent : la première, de la nature et des conditions de la moralité de l’agent moral abstrait et des devoirs envers soi-même : c’est ce que l’auteur appelle la Sphère élémentaire de la morale ; la seconde, des rapports de l’agent moral avec la nature, des deux devoirs qui résultent de ces rapports (devoir de respect et devoir de travail), des devoirs envers les animaux, des sentiments religieux chez l’agent moral isolé : c’est la Sphère moyenne de la morale ; la troisième, des relations des agents moraux, de la naissance du droit ou crédit, de la transformation du devoir en débit, des conditions de l’obligation pratique, de la généralisation de l’obligation, des devoirs eu égard à l’idée de la personne en général, du devoir de boute dans la sphère de la justice, du devoir d’assistance de personne à personne, de l’opposition entre les devoirs, du partage des devoirs et de la responsabilité, du devoir d’assistance considéré socialement, du principe suprême de ta morale. c’est la Sphère supérieure de la morale.

Livre deuxième : Restitution des éléments écartés de la loi morale. Ce livre deuxième se divise en trois sections. La première traite des Principes secondaires de la morale : sentiment de l’humanité et sentiment de bienveillance envers les êtres vivants, sens moral, mobiles de l’intérêt et de l’utilité, mobiles du plaisir et de la peine, principe de l’utilité générale, principe de la fin de l’homme, principe de la perfection ou du perfectionnement, mobile de l’opinion et de 1 honneur, principe de la loi positive et mobile de la crainte. La seconde section traite du Beau et du mérite : mérite dans l’ordre du devoir ou dans un milieu défavorable, mérite dans le bien-faire au delà de la justice, liberté par rapport au mérite ; éléments du beau dans la sensibilité, dans l’ordre passionnel, intellectuel, moral ; génération de l’art, rapport de l’esthétique à la morale, loi de la purgation des passions, jugement du sublime. La troisième section s’occupe des Sanctions de la morale : sanctions naturelles, sanctions à titre de postulats, sanction métaphysique, sanction religieuse, sanction mythologique.

Livre troisième : le Droit ou Transformation de la morale dans l’histoire. Ce livre troisième se divise, comme les deux précédents, en trois sections : 1o Conflit de l’histoire et de la morale ; 2o les Droits individuels les plus généraux ; 3o les Passions. La première section définit l’état de paix et l’état de guerre et montre l’origine de la justice coercitive, répressive, réparatrice. La seconde traite du droit de défende personnelle, du principe auquel il se ramène et des modifications qu’il apporte dans les impératifs moraux. La troisième section s’occupe de la définition et de la division des passions et traite successivement des passions interpersonnelles (penchants d’amour et de haine), des passions intrapersonnelles (amour-propre), des passions excitées par les objets (appétits et répugnances, goûts et dégoûts), des passions excitées par les idées (passions religieuses), des passions esthétiques (admiration et mépris), des passions philosophiques.

Livre quatrième : le Droit sous le contrat social. Ce quatrième et dernier livre comprend cinq sections : 1o le Droit personnel en général ; 2o le Droit domestique ; 3o le Droit économique ; 4o le Droit politique ; 5o le Droit extrasocial. La première section traite de la liberté du corps et de l’esclavage, de la liberté de conscience et de l’intolérance, des droits de communiquer, de contracter, de s’associer et de se gouverner. La seconde traite du droit quant aux rapports sexuels, du mariage, du gouvernement domestique. La troisième traite du droit de propriété, des lois agraires et de l’impôt progressif, du droit au travail, du droit de tester, de l’héritage, des contrats de louage et des contrats de salaire, de l’échange du travail et de sa valeur, de l’échange des produits et de leur valeur, du commerce proprement dit, des services nombreux inéchangeables, de la domesticité, du service économique de l’État, du droit quant aux associations économiques. La quatrième section traite du gouvernement, de ses formes ou fonctions, ou droit législatif, du principe de la représentation, des systèmes électoraux, du droit judiciaire, des peines, de la peine ne mort, de la réclusion solitaire, de la réhabilitation des condamnés, du droit exécutif et de ses limites. La cinquième section traite du conflit de personne à personne (vendetta, duel), du conflit de personne à société (résistance passive, émigration, résistance active, tyrannicide, droits d’insurrection et de sécession), du droit internai, des idées de nationalité et d’État comparées, des droits et devoirs mutuels des États, des institutions militaires et de la diplomatie, des conditions morales de la guerre et de la paix, des conditions de la paix perpétuelle.

Conclusion : La liberté et le progrès, récapitulation. Le progrès jugé d’après la liberté. Le moyen âge quant au progrès. Le progrès de l’humanité en fait. Question du déterminisme humain. Dernier mot sur la liberté.

Morale (la), par M. Paul Janet (Paris, 1873, in-8o). Il est difficile de rien dire de nouveau et surtout de rien affirmer d’évident au sujet de la morale. La morale a le singulier privilège d’unir tous les esprits quand il ne s’agit que de reconnaître son existence et sa nécessité et de les diviser éternellement quand il faut la définir dans sa nature, dans son origine, dans sa sanction. Le bien moral paraît à M. Janet se confondre avec un certain bien naturel, qu’il distingue du plaisir et qu’il identifie avec le bonheur. Mais le bonheur, en supposant même qu’on pût le définir nettement, est un fait subjectif, et ce qu’il importerait de connaître, c’est la nature objective du bien moral qui, d’après l’auteur, est la source du bonheur. M. Janet complique comme à plaisir la question quand il confond le bonheur avec la perfection, qui, dit-il, nécessite le devoir dont l’accomplissement s’appelle la vertu.

Voilà pour la nature et l’origine de la morale. Quant à la sanction, elle est toute trouvée si le bien moral doit être confondu avec le bonheur, et pas n’était besoin d’admettre la vie future, ni même la religion, que le livre définit la « foi pratique à l’existence de Dieu. » On nous excusera si nous ne comprenons pas bien ce qu’il faut entendre par la foi pratique dans le système de M. Janet. Lorsque Kant réclame l’existence de Dieu pour trouver en elle la sanction nécessaire de la loi morale, il formule une foi pratique ; chez M. Janet, qui trouve ailleurs la même sanction, le côté pratique de l’existence perd considérablement de sa valeur.

Morale économique (la), par M. Jacopo Virgilio, professeur d’économie politique à l’Institut technique de Gènes (Gênes, in-4o). L’auteur a essayé de concilier la morale et l’économie sociale, démontrer que, non-seulement elles se prêtent un mutuel appui, mais qu’elles sont inséparables ; que les bonnes mœurs amènent l’aisance et même la richesse. Son point de départ est que la tendance naturelle de l’homme au bonheur, la recherche du bien-être individuel doivent éloigner du vice et conduire au bien particulier comme au bien collectif. C’est le système connu, depuis Helvétius, sous le nom de Morale de l’intérêt bien entendu. D’autres écrivains ont au contraire soutenu que l’intérêt personnel était l’ennemi du bien général, et ont refusé de l’admettre comme principe de la morale. M. Virgilio combat cette thèse, non sans vivacité, et parfois avec succès.

La morale économique, à son point de vue, consiste dans l’harmonie entre l’intérêt personnel et l’intérêt général, en d’autres termes dans la juste satisfaction de l’intérêt privé concourant à la satisfaction de l’intérêt public, harmonie qui est l’objet même de l’économie politique. Mais comment arriver à cette harmonie ? Le professeur effleure tour à tour toutes les questions : éducation, mœurs, institutions, etc., et montre sans peine que, dirigés vers le bien, la plupart des instincts, même égoïstes, de l’homme, peuvent profiter à la société. Sans doute, le désir de gagner de l’argent, par exemple, engendre l’esprit de commerce et le commerce enrichit les nations ; l’instinct du thésauriseur le conduit à la caisse d’épargne, et l’épargne est une des bases de la société. Le difficile est de diriger infailliblement vers le bien les instincts égoïstes ; en ceci l’ouvrage du professeur Virgilio est donc plutôt une thèse philosophique, un brillant développement de lieux communs qu’un livre d’économie politique. On y trouve d’excellentes choses sur l’économie proprement dite, dans le sens étroit du mot, sur les ressources et les bienfaits de l’épargne. Détachons-eu cette page remarquable : « L’épargne est la seconde providence du genre humain. La nature se perpétue par des reproductions, elle se détruit par des jouissances. Il faut faire en sorte que la substance du pauvre ne se consume pas tout entière ; obtenir de lui, non par des lois, mais par-la toute-puissance de la raison, qu’il dérobe une petite portion de son travail pour la consacrer à la reproduction. Il faut que le travail de l’homme dans sa vigueur puisse le nourrir dans sa vieillesse. Ce n’est pas dans l’inégalité des fortunes qu’il faut chercher la cause du malheur des individus ; elle est tout entière dans l’imprévoyance de l’avenir, dans la corruption des mœurs et surtout dans cette consommation continuelle, sans remplacement, qui provient de l’ignorance des vrais principes de la production des richesses. Comme conclusion, l’auteur recommande la diffusion des lumières, l’instruction répandue dans les classes pauvres, qui lui paraissent être les meilleurs moyens pour arriver au bien-être individuel, et par suite au bien-être collectif. Cette vérité n’est pas bien neuve, mais ou ne doit pas se lasser de la répéter.

Morale (la) ou Éthique à Nicomaque, un des trois traités d’Aristote connus sous le nom d’Ethiques.

Morale (Essais de politique et de)), par François Bacon. V. politique.

Morale démontrée par la méthode géométrique, traité philosophique de Spinoza. V. éthique (l’).

Morale universelle (Éléments de la), par le baron d’Holbach. V. éléments.

Morale dans la démocratie (la), par Jules Barni. V. démocratie.

Morale indépendante (la), journal hebdomadaire fondé en 1865 par MM. Massol, Caubet, Brisson, etc. Cette publication ne fut entreprise qu’après une série d’études collectives qui, pendant les années 1862 et 1863, ont eu lieu sous la présidence de M. Massol, dans le sein de la loge franc-maçonnique la Renaissance par les émules d’Hiram. Voici comment s’exprimait M. Massol dans le premier numéro du journal :

« Il est une loi par excellence, conforme à la raison, inscrite dans les cœurs, dont la voix nous dicte nos droits et nos devoirs, dont les menaces nous détournent du mal. De cette loi on ne saurait rien retrancher, rien changer. Il n’est puissance au monde qui nous en puisse affranchir. Elle n’a besoin ni de commentateur ni d’interprète. Elle est la même partout ; la même aujourd’hui, la même demain ; elle embrassé tous les peuples, tous les temps. N’y pas obéir, c’est se renier soi-même, c’est se dépouiller de son caractère d’homme, c’est s’infliger la peine la plus terrible, alors même qu’on échapperait à tout supplice.

Cette loi, qui forme l’unité morale du genre humain, en dépit de toutes les distinctions de cultes, de coutumes, d’institutions, n’est ni un acte d’une volonté extérieure, ni une certaine impression mystérieuse, ni une déduction d’une conception de l’ordre universel ; car, de la sorte, il y aurait autant de morales que de révélations, d’impressions diverses, de manières diverses de concevoir l’ordre universel, c’est-à-dire que la morale ne serait point et que l’unité, sous ce rapport, serait impossible.

« La loi morale n’est donc pas, ne peut être une loi dérivée. Pour qu’elle ait les conditions de fixité et d’universalité que nous sentons être son essence, il faut qu’elle repose sur un fait avéré, patent, indéniable, sensible à tous sans exception, au savant comme à l’ignorant, fait que tout individu, à moins qu’il n’ait cessé d’être homme, constate en lui-même. Ce fait existe-t-il ? Nous l’affirmons. Ce fait, c’est que l’homme est un être libre et responsable, c’est-à-dire une personne, ou du moins qu’il se conçoit tel…

« Affranchir l’esprit tout entier, amener ainsi forcément la convergence des intelligences par l’homogénéité des méthodes, la convergence des cœurs et la synergie des efforts par l’identité du but, telle est la tâche que nous nous sommes imposée. L’indépendance de la morale, condition indispensable de sa suprématie, n’est point pour nous affaire de calcul ou de passion. Nous ne l’inventons pas en vue d’un intérêt et pour le besoin d’une cause. Une pareille pensée nous semblerait une véritable prostitution de l’idée morale. Son indépendance est pour nous une vérité. »

L’idée qui avait présidé à la fondation de ce journal avait une grande valeur ; rendre la morale indépendante de tout dogme philosophique et religieux, la mettre au-dessus, en quelque sorte, des discussions humaines, la soustraire aux effets de toutes les superstitions, c’est une glorieuse mission qui aurait pour but et pour résultat final de réaliser l’accord du genre humain sur les questions pratiques de la vie. La morale indépendante, c’est un magnifique sujet de livre ; était-ce un titre suffisant pour un journal ? L’essence d’un journal est l’infinie variété des sujets. La Morale indépendante, après d’incontestables succès, devait succomber, et succomba par les effets de la monotonie, malgré le regain de popularité que le Père Hyacinthe, alors orthodoxe, lui donna en l’attaquant du haut de la chaire de Notre-Dame.

MORALEMENT adv. (mo-ra-le-man — rad. moral). Avec moralité, d’une façon conforme à la morale : Se conduire moralement. Vivre moralement. Il Au point de vue de la morale : Nulle action n’est moralement bonne que quand on la fait comme telle. (J.-J. Rouss.) L’homme n’est heureux qu’autant qu’il est moralement bon, (Bonnin.) Pour être moralement utile, le bonheur a besoin d’être un peu acheté. (Mme Guizot.)

— En quelque sorte, dans un sens qui n’est pas absolu : Une chose moralement impossible. J’en suis moralement certain.

MORALES (Louis de), peintre espagnol surnommé el Divino, né à Badajoz en 1509, mort en 1586. Il ne peignit que des tableaux religieux, ce qui lui valut son surnom de Divin. Après avoir étudié son art à Valladolid et à Tolède, il revint dans sa ville natale, où il se fit une grande réputation par ses tableaux religieux. Appelé à la cour par Philippe II pour décorer l’Escurial, il y étala un luxe, un faste qui déplut aux favoris de ce prince et à ce prince lui-même, fort économe dans ses dépenses de luxe ; aussi, peu après son arrivée, reçut-il l’ordre de retourner dans sa province. Cette disgrâce lui fit perdre la riche clientèle qui jusque-là avait payé ses œuvres fort cher. Pour vivre, il se vit réduit à vendre ses tableaux à des prix infimes, perdit en vieillissant presque entièrement la vue et fut réduit à une profonde misère. Philippe II, ayant traversé Badajoz an 1581, voulut revoir ce remarquable artiste. « Tu es bien vieux. Morales, lui dit-il. — Et encore plus pauvre, sire, » répondit le vieillard. Touché de cet état, le roi lui fit alors une pension de 300 ducats. Louis de Morales joignait a une connaissance profonde des nus une remarquable science du dessin et une exécution d’une perfection rare. Il excellait en outre à rendre les sentiments et les passions des personnages qu’il représentait. Bien qu’il peignit avec beaucoup de lenteur, il a laissé un grand nombre d’œuvres, qu’on voit dans les églises, les couvents, les palais, les musées de l’Espagne. Parmi ses tableaux peints sur bois, on cite particulièrement : Jésus portant sa croix ; la Vierge et le Christ ; un Saint (au Louvre). Le musée de Madrid possède de beaux tableaux de lui. Son chef-d’œuvre est la Voie des Douleurs, placé par ordre de Philippe II chez les hiéronymites de Madrid.

MORALES (Ambroise de), historiographe de Philippe II, né à Cordoue en 1513, mort en 1591. D’après de Thou, il entra dans l’ordre des dominicains, d’où il fut exclu pour s’être mutilé, à l’exemple d’Origène, dans un accès d’exaltation religieuse —, mais ce fait est nié par N. Antonio et d’autres historiens espagnols. Quoi qu’il en soit, Morales entra dans les ordres, professa avec beaucoup d’éclat les belles-lettres à l’université d’Alcala, fut chargé d’enseigner les humanités à don Juan d’Autriche, fils naturel de Charles-Quint, reçut en 1570 de Philippe II le titre d’historiographe et visita alors les bibliothèques et les archives des principaux monastères d’Espagne. Ce fut à cette époque qu’il entreprit d’achever la Chronique générale d’Espagne, commencée par Elorian d’Ocampo ; mais il s’était mis trop tard a l’œuvre et, lorsqu’il mourut, il n’avait conduit son travail que jusqu’en 1070. Morales s’est montré, dans ce travail, historien exact et y a fait preuve d’un esprit bien plus éclairé qu’Ocampo. Son style est clair, mais il manque de correction. Outre ce travail historique, publié sous le titre de Cronica gêneral de Êspana (Alcala, 1574-1577,3 vol. in-fol.), on a de lui : un Voyage dans les royaumes de Léon, de Galice et des Asturies (Madrid 1765, in-fol.) ; les Antiquités de l’Espagne, et des dissertations philosophiques. Ses Œuvres ont été publiées à Madrid (1792).

MORALES (Christophe), compositeur italien du xvie siècle. On ignore la date de sa naissance et celle de sa mort. Il fut le précurseur de Palestrina et, sous le pontificat de Paul III, fit partie, comme chanteur, de la chapelle papale. À partir de 1543, on trouve dans divers recueils de l’époque, publiés à Venise, des messes, des motets et des Magnificat composés par lui. Tous les ans, le premier dimanche de carême, on exécute dans la chapelle papale son magnifique motel intitulé Lamentabatur Jacob.

MORALES (Gaspard), médecin et naturaliste espagnol, né à Saragosse. Il vivait au xvie siècle, exerça à Paracuellos la profession de médecin et celle d’apothicaire, et consigna le résultat des études et des expériences qu’il avait faites pendant plusieurs années dans un ouvrage intitulé : De las virtudes y propiedades maravillosas de tas piedras preciosas (Madrid, 1605, in-8o). Ce volume, fort rare et très-estimé des curieux, est plein de recherches et d’érudition.

MORALES (Jean-Baptiste), écrivain espagnol, né à Montilla (Andalousie) vers 15S0, mort après 1631. Il exerça la profession de libraire dans sa ville natale. Un a de lui : Jardin de suertes morales y ciertas (Séville, 1616), recueil de maximes pour la conduite de la vie ; Jornada de Africa del rey D. Sébastian de Portugal (Séville, 1622, iu-8<>), etc.

MORALES (Jean-Baptiste), dominicain et missionnaire espagnol, né à Ecija (Andalousie) vers 1597, mort en Chine en 1664. Après avoir été envoyé en mission aux Iles Philippines (1618), puis en Mongolie, il se rendit en Chine, y éprouva de grandes persécutions de la part des mandarins, excités, dit on, par les jésuites, qui voyaient avec peine un ordre rival venir s’établir auprès d’eux, et dut quitter ce pays en 1638. Murales, qui était arrivé à découvrir parmi les chrétiens qu’avaient faits les jésuites quelques pratiques d’idolâtrie tolérées par ces religieux, se rendit à Rome et y fit condamner par le saint office, en 1644, dix-sept de ces pratiques. Cette condamnation ayant été approuvée et confirmée l’année suivante par le papa Innocent X, Morales retourna, accompagné de trente dominicains, en Chine, OÙ il arriva en 1649, et s’empressa de publier le décret qui condamnait la conduite tenue par les jésuites. Mais quelques années plus tard, en 1656, ces derniers obtinrent du pape Alexandre VII un autre décret qui annulait la condamnation prononcée par Innocent X. Morales n’en persista pas moins à combattre par la parole et par ses écrits les pratiques des jésuites, et refusa constamment le baptême aux néophytes qui ne voulurent point renoncer entièrement au rite chinois. Outre