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de Boulay de la Meurthe, du statuaire Espercieux ; le monument de Rude, buste de Cabet ; celui du chirurgien Boyer, buste de Pessard ; du général Petit, buste de Boitel ; la statue en marbre blanc qui orna la tombe de Léontine Spiegel, actrice morte à la fleur de l’âge ; la sépulture symbolique de A. Hourdier, auteur de la Philontosie ou Eldorado d’outre-tombe ; la tombe des quatre sergents de La Rochelle, qui fut longtemps le but de pèlerinages politiques (c’est un simple tertre de gazon surmonté d’une colonne brisée).

À partir du 1er janvier 1874, le cimetière Montparnasse ne recevra plus que les restes mortels de ceux dont la famille a obtenu une concession à perpétuité.

Il y avait autrefois un coin du cimetière réservé aux condamnés à mort exécutés à la barrière Saint-Jacques ; là furent inhumés Fieschi, Pépin et Morey, les auteurs de l’attentat de 1830 ; Alibaud, autre régicide ; les assassins du général Bréa, etc.


MONTPELLIER s. m. (mon-pè-lié). Comm. Eau-de-vie de Montpellier:Le montpellier est en baisse.


MONTPELLIER, ville de France (Hérault), ch.-l. de département et de 3 cantons, à 775 kilom. de Paris par le chemin de fer de Brioude et à 841 kilom. par la ligne de Tarascon, au confluent du Lez et du Merdanson ; par 43° 36’44 « de lat. N. et 1° 32’34 » de long. E. ; pop. aggl., 46, 523 hab. — pop. tot., 57, 727 hab. Évêché suffragant de l’archevêché d’Avignon ; grand et petit séminaire ; consistoire protestant ; synagogue Israélite ; cour d’appel, tribunaux de Ire instance, 3 justices de paix ; bourse et chambre et tribunal de commerce ; chambre consultative d’agriculture ; siège d’académie ; Faculté de médecine ; Faculté des sciences et des lettres ; école spéciale de pharmacie ; lycée de Ire classe ; école normale primaire ; école normale pour les instituteurs et les institutrices ; écoles de commerce et d’industrie ; écoles de dessin, de peinture, d’architecture et de dessin industriel ; trois bibliothèques publiques ; musées ; jardin des plantes ; cabinet d’histoire naturelle, de physique et d’anatomie ; Académie des sciences et des lettres ; société archéologique, société de médecine et de chirurgie pratiques, société des amis des arts ; salles d’asile, crèches, mont-de-piété prêtant sans intérêt ; succursale de la Banque de France. Place de casernement ; chef-lieu de la 10e division militaire ; direction d’artillerie, direction des subsistances militaires ; maison centrale ; consulats.

Situation et aspect général. La ville, bâtie en amphithéâtre, s’étend de l’E. à l’O., c’est-à-dire du côté de la mer. La position et l’inclinaison de Montpellier sont, d’après l’observation de Fouquet, favorables à son climat, mais nuisent singulièrement à la régularité et à l’élégance des constructions. Les rues sont, en général, montneuses, tortueu¬ ses, étroites’; mais les maisons sont bien b⬠ties, presque toutes en pierre de taille du pays. Depuis longtemps l’ancienne ville a fait éclater la ceinture de remparts qui la tenait captive; elle s’est étendue, a construit de nouveaux quartiers. « C’est notamment sur les boulevards du S. — 0. de la ville, du Peyrou à l’Esplanade, et dans les quartiers neufs, dit M. Thomas, aux avenues de Nt- mes et de Cette, qu’on rencontre les plus élégantes constructions. Les boulevards de Saint-Guilhem, du Jeu-de-Paume, de la Co¬ médie, la rue du Faubourg-de-Lattes, pré- sen’tent continuellement un front de maisons de l’architecture la plus remarquable. La cité Industrielle, au faubourg de la Saunerie, offre le spectacle d’une ville nouvellement bâtie et en pleine activité. Un peu plus loin, on se trouve dans le voisinage des embarcadères des lignes ferrées, au milieu d’un labyrinthe d’habitations dont le dessin et la sculpture ap¬ partiennent au meilleur goût. En général, Montpellier présente des aspects piquants. Outre que les avenues sont ornées d’allées d’arbres, au milieu desquelles la colline, qui sert de base aux édifices, paraît avec ses échelons couronnés, ses différentes coupes"’ pyramidales offrent des points de vue très- pittoresques et exposent sans cesse à l’œil le spectacle d’un panorama à diverses faces. La ville est très-anciennement divisée en six parties, appelées sixains, et chaque sixain est l’orme d’un certain nombre de subdivisions qui ont reçu le nom d’îles, lesquelles sont composées d’une réunion de maisons envi¬ ronnées de tous côtés par des rues. Toutes les rues de cette ville ont.des aqueducs sou¬ terrains pour recevoir, au moyen de canaux particuliers, les ordures des maisons et les porter dans des ruisseaux voisins situés, l’un au nord et appelé le Merdanson, l’autre les Aigarelles, situé au midi. » Montpellier est abondamment pourvu d’eau qu’amène de la fontaine de Saint-Clément un monumental aqueduc, La ville est saine à cause de sa situation inclinée, qui ne permet point aux eaux de séjourner et de croupir, et de l’eau abondante qui court rapide et pure le long des rues ; en outre, le ciel est pur comme un ciel d’Italie et, le plus souvent, la ville est enveloppée d’une atmosphère douce, tout imprégnée de senteurs marines. Toutefois, ce doux climat est sujet à des changements brusques, inattendus-, de chaud et sec-, il devient humide et froid Subitement. Aussi les affections catarrheuses sont-elles fréquentes à Montpellier. L’hiver y est très- souvent un véritable printemps, et le prin¬ temps est court. Les chaleurs de l’été succè¬ dent subitement au froid. Au point de vue de la longévité des habitants, Montpellier _ est une des villes les plus favorisées du midi de la France. Edifices^ religieux et civils. Le plus bel édifice religieux est la cathédrale, dont la fondation est due à Urbain V. Devenu pape, Urbain, se souvenant qu’il avait été simple écolier à Montpellier, y fit commencer en l’érection d’une église sous l’invocation de Saint-Germain et, près d’un siècle après, cette église devint la cathédrale, sous le vo¬ cable de Saint-Pierre. La nef, voûtée en croisée d’ogive avec des pilastres ornés de moulures gothiques, a 11 mètres de hauteur. Elle a douze chapelles s’élevant d’un tiers moins haut que l’église ; enfin, sur les quatre angles de la nef, on aperçoit des tours car¬ rées, surmontées de créneaux de fornie py¬ ramidale quadrangulaire et ornées de la feuille de chou en.usage à cette époque. Mais ce qui attire surtout l’attention, c’est le péristyle de l’église, son porche formé de deux piliers massifs de plus de 2 mètres de diamètre et terminés en cône. Ces piliers supportent, à hauteur de l’église, une voûte, une sorte de dais à quatre pendentifs,.s’appuyant sur un mur de façade. Des deux côtés de la porte à deux battants, séparés par une colonne can¬ nelée, on remarquait autrefois deux statues, la Prudence et la Patience ; au-dessous, ^ la statue de la Vierge portant en ses bras l’En¬ fant Jésus, et, lui faisant cortège, les douze apôtres. Les richesses artistiques que possé¬ dait autrefois cette cathédrale sont aujour¬ d’hui au musée Fabre. Attenant à la cathédrale, à l’O., se trouve un bâtiment vaste, épais, massif, aussi haut cjue la cathédrale elle-même, entouré d’un tossé et couronné d’un entablement de pierre en forme de meurtrières ; c’était un couvent de bénédictins. Lorsque,’en 1536, l’évêché de Maguelonpe eut été transfère à Montpellier, il devint la demeure des évêques. En 1792, cette maison fut, pendant quelques jours, la prison dés suspects. En 1795, enfin, l’Ecole de médecine en prit possession. Depuis cette époque, de nouveaux bâtiments y ont été ajoutés et de ces accroissements il est résulté un monument grandiose, digne de la célèbre école. Signalons, en outre:la nouvelle église Saint-Roeh ; l’église Sainte-Anne ; l’église Sainte-Eulalïe, dont on admire le grand et beau vaisseau ; l’église Notre-Dame, élégant édifice qui servait autrefois de chapelle aux jésuites ; la belle église de la Providence et l’église Saint-Denis. Sur le boulevard Henri IV s’élève la tour des Pins qui, après avoir appartenu aux bé¬ nédictins de Montpellier, devint en 1792 pro- priété nationale et prison. En 1825, l’évêque Fournier y établit un asile pour les filles re¬ penties, le couvent de.Sainte-Madeleine, qui a été transféré dans l’un des faubourgs de la ville. A la tour des Pins sera, dit-on, établi un musée archéologique. La tour Babote ou du Télégraphe a servi, pendant très-long¬ temps, d’observatoire; puis on y établit un télégraphe aérien qui, depuis plusieurs an¬ nées, a cessé de fonctionner. L’Ecole de médecine se trouve, comme, nous l’avons dit plus haut, dans l’ancien évê- ché. Ses principales curiosités sont:le grand amphithéâtre, où l’on voit un antique siège de marbre, trouvé au xvine siècle dans les arènes de Nîmes, et un buste en marbre de Chaptal ; la salle des actes, ornée des bustes d’Hippocrate, d’Esculape et d’iiygie ; la salle du conseil, ornée du portrait de tous les pro¬ fesseurs depuis 1239, entre autres de ce’ux de Rabelais et de Rondelet ; le musée anatomi- que, belle salle de 64 mètres de longueur, soutenue par trois rangs de colonnes d’un style grandiose; la bibliothèque, qui possède o", 000 volumes et 600 manuscrits, parmi les¬ quels la Bible de Jean XXII et’la correspon¬ dance de Christine de Suède, trois manuscrits autographes du Tasse^ etc. Le palais de justice a été construit en 1846. Il offre une belle façade sur la rue du Peyron, avedun riche péristyle corinthien, orné des statues de Cambacérès et du cardinal Fleury. Signalons encore l’hôtel de ville, le théâtre, l’hôpital Saint-Eloi, l’Hôpital-Général, l’asile des aliénés ; la maison centrale de détention ; l’hôtel Saint-Corne, autrefois amphithéâtre servant aux démonstrations anatomiques, aujourd’hui bourse et tribunal de commerce ; la fontaine en marbre de la place de la Pré¬ fecture, due au ciseau de Jean Journet, con¬ struite en 1772 et représentant Cybèle couron¬ née de tours ; la fontaine de Jacques Cœur, dont on voit encore quelques débris der-r rière l’Hôpital-Général ; la Halle Neuve ou Couverte, colonnade élevée en 1806 par l’ar¬ chitecte Donnât ; les Halles, construites en ces dernières années sur le modèle de celles de Paris ; la place Louis XVI, etc. Musée, bibliothèque. Le musée de Mont¬ pellier occupe un des premiers rangs parmi les musées de province et attire à Montpellier les curieux et les artistes. Il a été fondé en par François-Xavier-Pascal Fabre, pein¬ tre estimable, élève de.Coustou, puis de.Da¬ vid, qui, après avoir séjourné pendant qua¬ rante années en Italie, revint dans sa ville natale vers les dernières années de la Res¬ tauration, apportant avec lui une belle col¬ lection de tableaux, dont un certain nombre lui venaient d’Alfteri, diverses œuvres d’art et une précieuse bibliothèque. En mourant, il légua à Montpellier ses richesses artistiques, qui devinrent’le fond du musée actuel. Es¬ prit Valedeau, agent de change qui avait consacré une partie de sa fortune à î’acquisi- tion de tableaux hollandais, donna, en 1837, à Montpellier sa riche collection, qui alla aug¬ menter la galerie de Pabre. Collot ; ancien fournisseur des armées et directeur de la Monnaie, laissa au musée une rente annuelle de 1, 000 francs pour être employée à l’acqui- siôn de tableaux de l’école espagnole. Comme nous ne pouvons nous arrêter devant cha¬ cune des toiles qui mériteraient notre atten¬ tion et provoqueraient notre admiration, nous nous bornerons à indiquer les plus remarqua¬ bles d’après les numéros d’ordre du catalogue: la Vierge et l’Eu faut-Jésus, par Andréa del Sarto ; Juda et Thomas, par le Bassano ; un Paysage, par Berghem ; Vaches au pâtvrage, par Braseassat ; un Paysage, par Bréughel ; une belle Descente de croix, par Cafnpana ; Saint Marc, par Caravage- ; le Crucifiement de saint Pierre et de saint Sébastien, par A.. Carrache ; une Descente de croix et une Sainte Famille, par L. Carrache ; une Tête de vieil- lard,’par Philippe de (Jhampaigne ; un Por¬ trait de Mme Œoffrin, par Chardin ; la Paix de Nimègue, par Antoine Coypel ; une Vue des bords de la Meuse, par A. Cuyp ; une Décol¬ lation de saint Jean-Baptiste, par Daniel de Volterre ; Hector traîné dans la plaine de Troie, par David ; l’Education de Bacchns, par Demarne ; le Temple de la Sibylle à Ri- voli, les Cascatelles de Rivoli, par Dietrich ; la’Vierge aux lis, par Carlo Dolci ; Sainte Agnès, par le Dominiquin ; la Souricière, par Gérard Dow ; Paysans et leurs ânes à la1 porte d’une hôtellerie, par Karl Dujardin ; la Vierge et l’Enfant Jésus, par Van Dyck ; Sainte Ma¬ rie Egyptienne, une des œuvres capitales du musée, et une Tête d’apôtre-, par Rib’era ; les Portraits de Canova et à’Alfieri, la Mort d’Abel et la Mort de saint Sébastien, par Fa- bre ; Sainte Famille, par Giotto ; Hippocrate refusant les prés’ents d’Artaxerxès, par Giro- det ; Montaigne visitant le Tasse dans sa’pri¬ son, par Granet ; la Prière du matin, le G⬠teau des rois, une toile charmante, la Jeune fille aux mains jointes, Enfant endormi, Tête de jeune fille, par Greuze ; la Vierge et-l’En¬ fant Jésus, Saint François, par le Guerchin ; Saint Pierre, par Guido Reni ; un Portrait, le Sabbat, par Jules Romain ; Saint Jean l’E- vangéliste en extase, par Ch. Le Brun ; \e. Jeune Tobie, par E. Lesueur- ; le Choléra, par Lou- bon ; l’Ecrivain, la Marchande hollandaise, par Gabriel. Metzu ; Paysage, par Van der Meulen ; l’Enfileuse de perles, par Mièris le Vieux ; Vénus demandant à Vulcain des ar¬ mes pour Enée, Jeune fille coiffée d’un turban, par Natoire ; Vue intérieure d’une église éclai¬ rée aux flambeaux, par Van Ostade ; Massacre des habitants d’Hippone^Kt Palma le vieux ; l’Enfant Jésus sur les-genoux de sa Mère, par le Parmesan ; Mariage de sainte Catherine, par Paul Véronèse ; Portrait d’Henri 1V, par Probus ; Trois vaches, par Paul Potter ; Mort de sainte Cécile, Baptême de Jésus-Christ, par Nicolas Poussin ; Portraits de Laurent de Mé- dicis et d’un Jeune homme de vingt ans, par Raphaël ; le Petit Samuel, par Reynolds ; Adoration des Bergers, par Rizzi ; le Christ en croix, Episode d’une guerre de religion, par Rubens ; Paysages, par Ruysdaël ; un fort beau Paysage, par Salvasor Rosa ; Repos dé voya¬ geurs, par Stein ; Paysage, Fête au village, Concert champêtre, une Tabagie, par David Teniers ; Jeune fille hollandaise versant de la liqueur dans un verre, par Terburg ; Portrait d’un vieillard, par Titien ; le Bon Samaritain, par Carie Vanloo ; Ruines, par Adrien vau den Velde ; Marine, par G. van den Velde ; une Tempête, par Claude Yernet; le Repos du laboureur, les Dunes, le Coup de l’étrier, une Foire aux chevaux, Marche d’une armée, par Philippe "Wouvermans ; l’Ange Crabriel, par Zurbaran : Intérieur de salle basse, par Zorg, etc. Parmi les dessins, nous signalerons : deux belles Etudes de Raphaël, un petit Paysage du Poussin et plusieurs dessins de Lesueur, de Le Brun, de Vanloo, de Coypel, de Frago- nard, de Carie Vernet, de Prudhon, de Géri- cault, de Charlet, de Bellangé. Les bronzes les plus remarquables sont le Mercure de Jean de Bologne, le Bacchus de Michel-Ange et une Palias, bronze antique. Parmi les marbres, on remarque : une Tête de Muse, de Canova ; les bustes de Fabre et de Valedeau, par Santarelli, et celui d’Alfieri, par B. Cor¬ neille ; le buste de Collot, par A. Dumon, la Statue de Nyszia, par Pradier. Les savants ej les curieux ne doivent pas oublier le cabi¬ net de la Société archéologique, collection intéressante d’antiquités trouvées, pour la plupart, dans le pays. La bibliothèque de {& ville, annexée au musée et dont Fabre peut être considéré comme le vrai fondateur, compte 30, 000 vo¬ lumes, 64 manuscrits, 10, 000 estampes et un trésor où l’on conserve des piei-res gravées, des médailles de divers modules en or, en argent et en bronze, de superbes diptyques, des tablettes antiques et plusieurs séries d’em¬ preintes. Places, promenades, fontaines, statues, etc. La plus belle place.de la ville, le Peyrou, qui est à la fois une promenade magnifique, a la forme d’un rectangle à pans coupés. Elle se compose de deux étages, d’une plate-forme de 175 mètres de longueur sur 125 mètres de largeur, accostée au N., à l’Omet au S. par des promenades basses. Ces trois côtés sont enceints par un mur de terrasse, surmonté d’une balustrade en pierre qu’interrompt, de distance eu distance, un piédestal. Le qua¬ trième côté forme l’entrée principale, qui a mètres de largeur. A l’extrémité ouest de la plate-forme, sur une terrasse de 102 mè¬ tres de longueur et entre les deux escaliers qui conduisent aux promenades basses, s’é¬ lève le château d’eau. Au milieu de la plate- forme se dresse la statue de Louis XIV. De la plate-forme la plus élevée, celle où se trouve le château d’eau, on aperçoit une vue admirable : la Méditerranée, les Pyrénées, les Cévennes et plus loin encore les Alpes1. Plu¬ sieurs monuments concourent à l’embellisse¬ ment dg cette promenade. L’Arc de triomphe, qui de la ville conduit au Peyrou, a été érigé en 1715. Il est d’ordre dorien et se compose d’un seul arc à plein cintre. Sous l’archivolte sont quatre bas-re¬ liefs. A l’ouest, le sculpteur a figuré, d’un côté, la Révocation de Védit dfTNantes ; de l’autre, la Jonction des deux mers par le canal du Languedoc ; à l’est, Hercule terrassant.un lion et chassant un aigle, les Provinces^des Pays-Bas pliant les genoux devant Louis XIV. La statue qui s’élève au milieu de la prome¬ nade représente Louis XIV et est due à M. De- bay. Elle a été érigée en 1838. Le château d’eau est de forme hexagonale. Ses six faces « sont » percées par six portiques à plein cintre encadrés de coubles colonnes. A l’intérieur se trouve, entouré —d’une grille, un immense bassin qui’sert de réservoir et qui Va distribuer à la ville les eaux que de la source de Saint-Clément (à 14 kilom. de Montpellier) lui apporte l’aqueduc. Montpellier n’ayant alors à son usage que deux petites fontaines, qui ont disparu au¬ jourd’hui, et l’eau de quelques puits de la ville, on songea à faire arriver les eaux de cette source des Cévennes, et, le 13 juin 1753, l’intendant de Saint-Priesfposa la première pierre de l’aqueduc du Peyrou, qui est très- beau. Il se compose de deux étages d’ar¬ ceaux ; sa longueur est de 13, 904 mètres, dont 4, 252 mètres sont hors du sol. La place de la Croix-de-Fer offre un as¬ pect pittoresque avec son entourage de mai¬ sons basses, de vraies masures, avec sa croix de fer plantée au milieu, avec son encombre¬ ment de chariots, son tohu-bohu occasionné par les rouliers, les saltimbanques qui l’ont prise pour lieu de rendez-vous… ; mais elle donnerait au voyageur une assez défavora¬ ble idée de Montpellier si, à quelques pas plus loin, il ne rencontrait une autre place d’un aspect tout différent, celle de la Co¬ médie. Cette place, qui emprunte son nom à l’édifice qui forme un de ses côtés, est vaste, mais très-irrégulière. Par les nombreuses et larges artères, qui viennent y aboutir, par les cafés qui l’entourent, elle est l’un des points les plus animés de la ville. A l’est de la place de la Comédie s’élève la statue, assez peu réussie, d’A. Adam, inven¬ teur du premier appareil distillatoire. A l’ouest, on voit une fontaine surmontée d’un groupe en marbre représentant les trois Grâces, par le sculpteur Antoine. La fontaine des Licornes, sur la place du Marché, est l’œuvre de Jean Journet, du Vi- gan. Le sculpteur a voulu représenter un épisode célèbre entre tous les épisodes des guerres de Louis XIV : la bataille de Clos- tercamp. Les deux licornes Colossales qui surmontent la fontaine rappellent la mémoire du duc de Castries, gouverneur du Langue¬ doc, qui portait dans ses armes ces deux ani¬ maux fabuleux et qui commandait dans cette bataille (1760). Au-dessous, un bas-relief re¬ présente le chevalier d’Assas, du Vigan, au moment où, dans cette même nuit, il tombe percé de coups en criant : « A moi, Auver¬ gne, ce sont les ennemis. » Mentionnons encore l’Esplanade, prome¬ nade plantée de trois allées de platanes et ornée de deux vastes bassins octogones. Le Jardin des plantes est une annexe de l’Ecole de médecine. Fondé sous Henri IV, en 1596, par les soins de Richer de Belleval qui le premier y professa la botanique, ce jardin offre une très-grande variété de végé¬ taux. Dans la partie qui sert de promenade publique s’élève un monticule allongé, auquel on donne le nom de Montagne. Ce monticule, ainsi que le prouve une estampe gravée en existait lors de la fondation du jardin ; il est couronné par quelques arbres sécu¬ laires. Industrie et commerce. Le commerce des vinp est très-important. Les vins du pays sont très-chargés d’alcool. On. en fait de l’eau-de- vie, appelée dans le commerce eau-de-vie de Montpellier. Le vert-de-gris est encore une denrée fournie par la culture de la vigne et dont Montpellier a eu longtemps le mono¬ pole exclusif, grâce à un préjugé prétendant que les caves de celte ville étaient seules propres à cette fabrication. Le vert-de-gris du yerdet, qu’on prépare avec le marc de raisin ou avec le vinaigre et qui est employé dans la teinture, est encore une branche es¬ sentielle de l’industrie de Montpellier, d’où on l’exporte en Italie et dans le nord de la France. Un de ses autres produits commer-