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premier ; ouvrage extérieur du château ; elle est cintrée ; et. probablement antérieure au xne siècle. Sur deux, des côtés du cimetière, qui est-le préau d’un ancien couvent, régnent d’élégantes galeries en arcades. Ce cimetière a, dit-on, inspiré à Cicéri son beau décor du troisième acte de Robert le Diable* Mootfoçt-Amaury.n’était qu’une bourgade, lorsque

vers 996 Guillaume de Hainaut,1a fortifiait y éleva un château fort qui soutint divers sièges, notamment en 1097, du temps de, Sim.on II de Montfort, et devint un, des plus célèbres de l’Ile-de-France. Il appartenait ; depuis le règne, de Louis, XIV, à la famille.de Luynes lorsque éclata la Révolution. :11 -fut alors vendu moyennant 1,200 livres d-’assignats. Rappelons.qu’à, -cette même époque Montfort-1 Amaury changea son- nom-féodal contre lenonî républicaindeMontfort-le-Brutus. Aujourd’hui, lesruines, du château attestent quelles furéntjâdis Wfo^céèHa magnificence. Deux1 tours sont encore debout ;’les assises des murs ont-plus de 3 mètres d’épaisseur. Les sculptures des portes’et lès modilloiïs de Ieiir’couronnéinent’appârtiènn’ent k l’architecturegothique et en sont de brillants échantillons. Entre les ruines déblayées, i’édilité a faiteréer Une promenade charmante d où l’on domine les alentours, avec la petite ville de Montfort-l’Amaury à ses pieds.

". MONTFORT-SUR-MBU ; ville de France (Iile-etrVilaine), chef-lieu d’arrond. et de canton, à 23 kilom. O. de Rennes, au confluent du Meu et du Garcin ; pop. aggl., 1,487 hab.

— P°P- tôt., 2,313 hab. L’arrond. comprend5 cantons, 46 communes et 60,752 hab. Tribu..5*Vdei-1™ instance ; justice de paix. Élève de bestiaùx^tanneries, chapellerie. Commerce de ni, toiles, bois, beurre, bestiaux et. cuirs. En lan 111, ’ là. ville changea son nom de Montfort-la-Cane contre celui’déMohtfortla-Montagne, avant de recevoir son appellar

tion actuelle. Montfort était jadis entourée de remparts très-élévés, flanqués de tours avec mâchicoulis ; l’une des portes existe encore ; elle abrite le beffroi communal. De l’abbaye de Saint-Jacques ; fondée vers le milieu du xiie siècle par Raoul II, sire de Montfort ! il ne reste que là façade occidentale de l’église. L ancienne-léproserie Saint - Lazare a été transformée en ferme ; mais la chapelle, qui existe encore, renferme une curieuse tombe du xiVB’siècle. Là tour qui sert de prison’a été construite de 1440 à’ 1480. À l’E.déla ville sont les’restes d’anciens thermes, consistant en deux bassins contigus, dont l’un a été défoncé pour agrandir le jardin dans lequel il se trouve. Près de Montfort, on voit sur le bord d’un ruisseau les ruines dû tombeau du célèbre Merlin, dit l’Enchanteur, personnage singulier, sur lequel la crédulité populaire a débité tant de choses ridicules et extravagantes : Près de ce tombeau était la fameuse fontaine de Jouvence, tant célébrée par les poètes. Cette ’fontaine, autrefois entourée de pierres colossales et d’une plantation de chênes, a été fort dégradée ; ce qu’elle offre aujourd’hui de plus remarquable est.un petit escalier tournant, taillé dans, le roc, pour y descendre du sommet de la montagne qui la domine. Dans la forêt de Montlort, située au midi de la ville, on trouve un menhir renversés de 3111,55, ’ ombragé par un chêne magnifique. Dans cette môme forêt, on voit un autre, chêne, dit chêne du. Vendeur, parce que c’était sous son ombrage qu’on se réunissait.pour les-adjudications des coudes de bois de la ’forêt. Cet arbre, d’une grosseur prodigieuse, -ne compte pas moins de Six siècles d’existence ; il mesure à sa base 9m 50 de circonférence..

Les vestiges d’une vaste enceinte que l’on aperçoit a 10., au N. et’à l’E ; dé les ville, quelques vieux restes d’architecture militaire,

— quelques, fragments de constructions romaines, les thermes dont nous avons déjà parlé, portent, à.croire que Montfort-suriMeû a été bâti, par les Romains. Diaprés la chrtv nique anglaise ; cette ville fut saccagée et détruite en 1091. Sousle règne de Charles V le duc.de Bretagne ayant fait alliance avec les Anglais, Duguesclin assiégea et prit’ Moûtfort. Le roi de France mit garnison’ dans cette ville et en fit reconstruire les fortifications. Pendant que tous lès vilains d’alentour étaient occupés. aux travaux de reconstruction, une jeune fille, qui était venue apporter a son père sa nourriture journalière, fut enlevé» par le capitaine commandant le château et placée dans la grande tour qui sert actuellement de prison ; Peu après Je bruit se répandit que cette jeune fille avait ete transformée en cane par 1intercession de Saint-Nicolas et qu’elle s’était envolée dans 1 étang voisin. Cette histoire populaire fut la cause du surnom de la Cane donné pendant longtemps à la ville. Il Cette ville a donné son nom a une famille qui rémonte par titres au milieu du xive siècle.- Elle avait pour chef en 1412, Jean de Montfort, seigneur de Kergorlay, qui épousa Anne, dame de Laval, de Vitre, de. Gavre ; etc., fille de Gui, seigneur

J.i.imi ’ et de Jeanïle de Laval, dame-de Chatillon-en-Vendelais, à la condition qu’il prendrait, lui et ses successeurs, le nom et les armes de, Layal.., ,

M’6NtFORT-SUR-RISLE, bourg de Fiance f ^reJ’ £hef-lleu de curit., arrond. et à 15 kiiom. S5.-ii. de Pont-Audemer, sur la Rislè et le ruisseau ae, Cahaignes ; pop. aggl., 4G9 hab. ~ pop. tôt., 546’hab. Papeterie. Ce bourg

doit son origine à une antique forteresse danS la construction de laquelle entrent des débris dél’époque, romaine et que Milon Crispin, au sue siècle, nommait déjà Vêtus Castrum, Au commencement du xnie siècle, Hugues III de Montfort compléta ce château ou le reconstruisit sur de nouvelles bases. Dans la lutte qui eut lieu entre Guillaume Cliton et Henri Ier, roi d’Angleterre, ’Hugues IV, ayant pris parti pour Guillaume, en fut puni par la confiscation de ses biens, et-le châte, a, u, de -Montfort lié rentra en possession des comtés que sous Robert, fils de Hugues. Lorsque Philippe-Auguste confisqua les’ biens, des comtes deMontfort pour les.punir, de.leur fidélité à, j.Jeah sans Terre, la forteresse avait été ! en grande partie démolie. ! par les Anglais. Les rois de France donnèrent pourtant ces ruinesen fief et réédifièrent, la chapelle, gui’ deyint un Heu de pçlerinage célèbre et’porta le nom de chapelle royale jusqu’en,1750, année de sa destruction.. La forteresse.de, Mpn’tfort’, . À laquelle les chroniquesdejrèpoque donnent l’épithète* de validissimum (formidable), offrait un vaste ensemble de constructions inattaquables du S.’-O. au N.-O. et’ protégées’ au N.-E1. et à l’E. par deu’x énormes fossés. Uh autre fossé cernait l’enceinte intérieure. Le système de défense était complété par dés murailles de e mètres d’épaisseur, six tours, dont trois n’existent plus, et le donjon aujourd’hui découronné.«Depuis plus de six siècles, dit Mme Philippe Lemaître (Bulletin mo’numental), c’est à peine si chaque siècle a vu se détacher quelques pierres du haut dès murs de ce formidable château.’ La’main des hommes à seule continué la dévastation commencéé’par Jean sans Terré ; on’à enlevé, à peu près toutes, lés pierres au fur et à mesure qu’on’en 1 a eu besoin pour les Constructions du’bourg. Une seule tour à conservé son pa> rémentde pierre a’ l’extérieur ; aussi, comme pour le soustraire à toute nouvelle tentative de dégradation, un magnifique lierre l’a-t’-il recouvert d’un épais manteau de feuillage, sous la brune verdure duquel il est presque impossible de le deviner. •

L’église paroissiale, fondée au’xio siècle, a été souvent remaniée ; L’a’ tour Offre quelques détails du xnio’siècle. On remarque à •1 intérieur : un contre-rétable du xvmo siècle : un magnifique porté- châsse en bois sculpté ; les statues dé saint Pierre et’de saint Paul et de plusieurs saints ou saintes, et un silex enchaîné à côté d’iinéstatue de Notre-Dame de- Pitié.’■ Ce silex, dit une trudition, ayant été attaché par un seigneur de Montfort au cou de sa femme ; qu’il voulait noyer, celle-ci, après être sortie saine-et sauve de la Risie, grâce à la protection de. Notre-Dame de Montfort, fit placer le silex et sa chaîne en ex voto dans l’éghse paroissiale.

MONTFORT-LE-ROTROU ou MÔNTFORT-SUR-111J1SNE, bourg de France (Sarthe),

ch’èf-lieu de cant., arrond. et à 19 kiloin. E. du Mans, sur un coteau qui domine le cours de l’Huisne ; pop. aggl., 030 hab.1— pop. tôt., 990 hab. Blanchisserie de fil ^’fabrication de canevas, chandelles, toiles. Beau château de Mentfort-le-liotrou, reconstruit en 1820j dans le style italien.,

..MONTFORT, ancienne et "illustre famille, qui descend des premiers comtes de Hainaut et dont on peut suivre les traces jusqu’au milieu du xo siècle. Elle avait, pour chefs dans la seconde moitié du siècle.suivant Simon, seigneur de Montfort, dans le Mantois, (aujonrd hui Seiue-et-Oise), qui suivit le roi Henri Ier au siège de Châteaunéuf-en-Thimerais, en lOâS..De cette maison, — dont le membre.le plus célèbre est, Simon de Montfort qui lutta contre les. comtes de. Toulouse, sont sortis les comtes de, ’Leieester, ’dé Noie, de Castrés, et les seigneurs de Thoron. Les membres les plus connus dé cette maison sont lés’suivants :, . ’ ' "■’ ' ’

MONTFORT (Simon, comte-de), capitaine du xiiio siècle, dont le nom est attaché à l’odieuse expédition contre les, .ai.bjguojs, né dans la seconde moitié dû’xïiésiècle, mort devant Toulouse eh’ 1218. Il.se croisa avec Thibaut V, comte dé Champagne, arriva en 1203 en Palestine, où. il.se signala dans plusieurs combats. À son retour en France, il fut choisi par les barons catholiques’ pour commander la croisade contre les hérétiques du. Midi, auxquels on a donné le nom d’Albigeois, et qui avaient pour chef Raymond VI, comte.de Toulouse (1208). Dans^cette guerre du Nord contre le Midi, Montfort se signala par. une grande valeur, mài.s’aussi par, une cruauté et une perfidie dont le souvenir n’est pas encore évanoui dans les contrées qui.en ont été le théâtre. Les massacres de Béziers, ou 60,000 personnes furent égorgées, le pillage de ^Càrcassbnne et de Lavaur, la dévastation d’une partie du Languedoc sont.restés dans l’histoire pour attester les fureurs du fanatisme religieux. Il faut, ajouter que le zèlecatholique.de ces croisés était stimulé par l’espoir de s’enrichir des.dépouilles des vaincus. Après avoir vainciï’à Muret (1213) Raymond VI et"Pierre n-d’Ara’gôiil’sOri allié, qui-fut tué après avoir fait’dès prodiges de valeur ; Montfort se vit adjuger leS"Ettifs (lu comte de Toulouse, fut confirmé dans cette possession, par le-pape Innocent III et rendit foi et hommage à Philippe-Auguste, qui lui donna l’investiture du comté. Poursuivant alors ses conquêtes, le terrible et exécré Simon s’empara de Nîmes, força le comte de

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Valentinois à le reconnaître et sou init k son autorité, en 1214, J’Agénois, le Périgord, le Quercy, le Rouergue, etc. On vit alors presque.tout le midi de la France lui obéir sans résistance, et le concile de Latran l’investit de) tous les pays dont il s’était emparé-par les armes, sauf les comtés de Foix et de Commiuges, — Devenu maître de Toulouse, il montra moins de férocité que d’habitude en refusant à l’évêque Foulques de brûler et de saccager cette ville, dont ilflt seulement raserles fortificationSj puis il s’attacha à faire régner, afin d’y affermir son pouvoir, l’ordre et la tranquillité dans les contrées qu’il avait si cruellement ravagées. Pendant ce temps, Raymond et son fils s’étaient retirés en Provence, ioù.ils avaient.été accueillis avecenthousiasme et où les rois d’Angleterre et d’Aragon leur’envoyèrent des secours.- En 1216, le fils du comte de Toulouse se présenta, devant Beaucaire, qui s’empressa de lui ouvrir ses portes, et Montfort essaya vainement de reprendre cette-ville. Voyant les troupes du jeune comte Raymond s’accroître sans cesse de- nouvelles recrues, Sinion regagna Toulouse, où il lui fallut entrer de force, réduisit les.habitants au désespoir par ses cruelles exactions, assiégea ensuite le château- : de Montgrenier, appartenant au comte de Foix, porta la guerre sur la rive droite du Rhône pour s’opposer aux progrès du jeune comte Raymond et força le comte de Valentinois, Aymar de Poitiers, qui s’était joint a ses’ennemis, à lui demander la paix. Ayant appris sur les entrefaites que Raymond était rentré à Toulouse au milieu des acclamations universelles et’s’y était fait reconnaître comme souverain, Montfort.se hâta de revenir-stir ses pas (1217). Repoussé avec perte dans une première attaque, il se vit contraint de faire le siège de la ville. Depuis neuf mois, il faisait des efforts’inutiles pour s’en emparer •lorsque, en voulant refouler une sortie des Toulousains, il Tut atteint à la tête par une pierre lancée par une-machinéde guerre et tué sur le coup. Simon de Montfort joignait !àune belle figure une taille imposante. Son habileté dans tous les exercices militaires était extrême, et il possédait toutes les qualités qui font.le grand capitaine. Intrépide dans le danger, persévérant dans ses entreprises, actif et prudent, il savait par son éloquence et-par ses manières prévenantes amener/àses résolutions ceux qui s’y montraient contraires. Son-apparente austérité de mœurs, son zèle ardent pour le catholicisme, l’ardeur qu’il mit à exterminer les hérétiques le firent Surnommer le Macchabée, do sou siècle et regarder comme la principal soutien de l’Eglise. Mais ce héros des catholiques du xne siècle avait des défauts faits pour annihiler les plus belles qualités ; Ambitieux, irritable et vindicatif à l’excès, il avait une soif démesurée de pouvoir et de grandeur, à laquelle il sacrifiait tout. Ses traits de perfidie, ses manques de foi, d’atroces cruautés contre les infortunés albigeois, le sac et l’incendie de plusieurs villes, des actes de violence inouïs ont imprimé à sa mémoire une tache ineffaçable.....

MONTFORT (Amaury, comte de), fils du précédent, connétable Se France, né en 1192, mort en’i24i. Il hérita desiprétentions de son père sur le comté de Toulouse. En 1219, aidé par le fils du roi Philippe-Auguste, il recommença la guerre et fit égorger cinq mille pèrr sonnes dans Marmande. Mais, abandonné à ses progrès forces par la retraite du jeune prince, il né put se maintenir contre Raymond. VII, comte de Toulouse, et il se vit contraint, en 1224, d’abandonner la proie qu’il convoitait’en faisant cession de ses prétendus droits au’ roi Louis VlIl.iEh 1231, saint Louis ; le nomma connétable, et il partitjjour la terre sainte. Il mourut au retour décette expédition dans la ville d’Otrante.

MONTFORT (Simon de), comte de Leicester, frère du précédent, né en France vers 1206, tué à la. bataille i’Eveshai» ; enJ1265.. Il alla s’établir en Angleterre vers 123s ; il y fut bien accueilli par le roi Henri III^ qui lui accorda Je titre dé eonitede Leicester, le nomma sénéchal de Gascogne et lui donna sa soeur en mariage. Dans son gouvernement de Gascogne, Montfort se conduisit avec un tel despotisme, ! qu’il souleva tout le pays contre lui et fut obligé de se retirer après avoir versé des torrents de sang. Disgracié par Henri III, il conspira avec les barons anglais et arracha au ; monarque l’acte nommé statut d’Oxford (1258), qui mettait toute l’autorité entre les mains des seigneurs. Pendant plusieurs années, Leicester exerça un pouvoir presque absolu. Henri III tenta de secouer ce joug, fut vaincu à Lewes (12G4) et forcé de souscrire un traité ignominieux. Son puissant rival ne garda plusalors aucune mesure et abusa tellement de son autorité, qu’il arma contre lui ses anciens alliés, la noblesse et le clergé. Craignant un soulèvement, il chercha un appui dans la classe inférieure de la nation et convoqua (1265) un parlement, où on vit figu^ rer, pour la première fois, des représentants des bourgs.. Quels que fussent ses motifs eu faisant cette innovation, on 110 peut disconvenir-que c’est à lui que la constitution’ anglaise doit ce progrès qui fut l’origine de la Chambre -des communes. Toutefois, l’admission légale des communes dans le Parlement n’eut lieu que sous Édouard lef, par un writ royal rendu en 1295. Le Parlement convoqué

par Leicester ne remédia pas à l’anarchie 6ti était plongé l’État..Le roi d’Angleterre et son fils Édouard étaient comme prisonniers de leur puissant ennemi qui aspirait, ditbnj au trône. Enfin, le prince Édouard parvint à s’échapper et leva l’étendard royal ; Mortimer, Glooestèr et un i-’i-and nombre de barons se joignirent à-lui et commencèrent la guerre contré l’audacieux étranger devenu plus puissant qué les’ seigneurs anglais et que le roi lui-même. Leicester fut vaincu à. la bataille ’d’Evesham (1265) et tué pendant l’action avec Henri, son fils aîné, et la plupart des barons de son parti. Son corps fut mutilé, coupé par morceaux, et on envoya sa tête à la femme de Mortimer, son implacable ennemi’. Montfort se-déshonora par sa violence, sa rapacité, sa tyrannie, mais «on doit reconnaître, dit M. Dezos, qu’il possédait le grand talent de gouverner les hommes, de conduire les affaires, et qu’il était aussi hubile général que politique profond. Son ambition, quoique sans bernes, puisqu’il ne craignit pas d’aspirer au trône, suivant le témoignage des auteurs contemporains, n’était au-dessus ni de son courage ni de son génie. Dans un temps où les étrangers étaient abhorrés en Angleterre, il sut obtenir, quoique né en. France, une autorité absolue sur le peuple, sur le clergé, et vit les plus fiers barons seconder ses vues. » ’ v

MONTFORT (Gui de), seigneur de La Ferté-Aleps et de Castres, frère de Simon de Montfort, le bourreau des albigeois, mort en 1229. Après avoir suivi Philippe-Auguste en Palestine et s’être distingué aux sièges de Saint-Jean d’Acre et de Jaffa (1191), il devint le lieutenant de Son frère pendant la croisade contre les, albigeois, reçut de lui la possession de Castrés et des conquêtes qu’il fit dans le diocèse d’Albi, et fut tué d’un coup de flèche en assiégeant le château de Vareilles, près de Pamiers.

MOSTFORT (Philippe de), seigneur de Castres et de La Ferté-Aleps, fils du précédent, mort en Palestine dans la seconde moitié du xiii© siècle. Il reçut de saint Louis, en 1229, l’investiture de la seigneurie de Castres, suivit ce monarquo à la croisade en 1250, se distingua à la bataille de Mansourahet tomba, en même temps que Louis IX, entre les mains des Sarrasins. Par la suite, il continuaàguerroyer contre les infidèles, contribua à la prise de Balinas et reçut en partage cette ville, qui fit partie d’une principauté ayant Tyr pour capitale. Philippe, qui était veuf d’Eléonore de Courtenai, tille de l’empereur de Coustantinople, épousa en secondes noces Marie

d’Antioche, se fixa alors dans sa principauté de Tyr et y termina sa vie.

MONTFORT (Philippede), seigneur de Castres, fils du précédent, mort en 1270. Pendant que son père suivait Louis IX à la croisade, il fut chargé de gouverner la seigneurie de Castres, soutint quelques guerres contre ses voisins, se lia avec Charles d’Anjou, accompagna ce prince en Italie lorsqu’il alla conquérir le royaume de Naples et fut récompensé de la part brillante qu’il avait prise à la bataille de Bénévent (1266) par le titre de vice-roi d’Italie. Quelques années après, il prit part à la seconde et malheureuse croisade entreprise par saint Louis, montra la plus grande valeur à la bataille.de Porto-Farina et mourut de la peste peu après le roi.

MONTFORT (Jean de), duc de Bretagne.

V. Jean IV. «

MONTFORT (Antoine de), peintre hollandais, seigneur de Blockland, né à Moriames en 1532, mort à. Utrecht en 15S3.11 descendait de la famille des Montfort de France. Sous la direction du portraitiste Henry Assuerus et du célèbre Franz Flore, il fit de rapides progrès, devint en peu de temps un artiste habile, visita une partie de l’Allemagne et la France, se fixa en 1551 à Delft et s^ maria. En 1572, il se rendit en Italie et, de retour dans sa patrie, il alla habiter Utrecht, où il passa le reste de ses jours. Les ouvrages de ce remarquable artiste se recommandent par la largeur du dessin, l’élégauce des contours, la science du nu, le goût dans l’arrangement de la composition, la noblesse des airs de tête ; sa manière libre et moelleuse rappelle celle de son second maître, sa couleur est vigoureuse et pleine d’harmonie, et l’on voit dans ses œuvres qu’il peignait toujours d’après nature. La plupart de ses tableaux, consistant en grandes compositions historiques et religieuses, oiit été détruits pendant, les guerres qui ont ravagé la Flandre et la Hollande ; mais plusieurs ont été gravés par Goltzius. On cite de lui : la Passion, h Dordrecht ; la Décollation de saint Jean-Baptiste, â Gouda ; l’Annonciation, l’Assomption, la Naissance de Jésus, à Utrecht.

MONTFORT (Gratien Bordey, plus connu sous le nom de Gratien de), capucin et écrivain religieux français, né à Montfort (Franche-Comté) vers 1570, mort à Salins en 1050. Il se distingua comme théologien, comme prédicateur, et devint provincial de son ordre en 1618. On a de lui : la Tarentule du guenon de Genèoe (Saiut-Mihiel, 1620, in-S<>), contre un capucin qui était allé embrasser le calvinisme à Genève ; Axiomata philosophica ex Aristotele (Anvers, 1626, in-8°).

MONTFORT (Alexandre), compositeur français^ né à Paris en 1803, mort dans la même