Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 4, Mard-Memmonium.djvu/9

Cette page n’a pas encore été corrigée

MARE

nombre égal, autant que possible, aux plaças de vente. La marée, après avoir été visitée par le commissaire des Halles, sera mise en vente à quatre ou à cinq heures du matin, suivant les saisons. On l’adjugera au plus offrant et dernier enchérisseur. Cette vente est faite par les employés de la Halle, et les payements par l’entremise des facteurs. Il est ordonné aux mareyeurs d’avoir des paniers de mémo grandeur ; il leur est défendu, sous peine d’amende, de mettre plus de 4 pouces île paille au*fond de ces paniers. Ils seront porteurs de lettres de voiture, énonçant le nombre de paniers et les espèces de poissons qui y sont contenus.

Telles sont les parties principales de cette ordonnance, que les autres ordonnances n’ont fait que confirmer ; nous citerons celle du 7 février 1822, concernant l’ouverture et la police d’un marché destiné à la vente de la marée ; il y est dit que, de temps immémorial, il existe, de fait, à la Halle de Paris, deux espèces de débit : la vente en gros et la vente au détail. Toute vente de détail est interdite avant la clôture de la vente en gros ; le commerce de détail est interdit, dans les marchés, à toutes autres personnes qu’aux détaillants qui y sont placés. Ces règlements sont encore en vigueur, depuis l’établissement des nouvelles Halles, mais la vente des huîtres a donné lieu à quelques dispositions spéciales.

MARÉGRAPHE s. m. (ma-ré-gra-fe). V. ma-

HKOGnAPH13,

MARÉKAHITE s. f. (ma-ré-ka-ni-te). Miner. Variété d’obsidienne, qui renferme des f lobules vitreux de la grosseur d’un pois ouune noisette, dont quelques-uns sont explosifs, à la manière des larmes bataviques.

MARELLE s. f. (ma-rè-le. — Le mot marelle ou mérelte signifie proprement le palet, le pion ou le jeton dont on se sert pour ce jeu ; c’est la forme féminine de" méreau, petite pièce de métal servant de jeton do présence. On rattache" méreau à un type malrellus, matrella, d’où mairellus, marellus, qui serait un dérivé du latin matara, mataris, matéris, sorte de javeline, mot d’origine gauloise, à ce que nous apprennent Slrabon et César ; probablement de la même famille que le gaélique maethred, celui qui lance, jaculalor). t Jeu d’enfants, consistant en une série de figures ou de cases tracées sur le sol, et dans lesquelles on saute à cloche-pied, en poussant avec le bout du pied une pierre plate ou palet : Jouer à la marelle. Il Nom donné à divers autres jeux d’enfants, qui se jouent avec des cailloux ou des jetons, sur un ou plusieurs carrés coupés de lignes transversales et diagonales, il On dit aussi mérbllb.

— Encycl. On donne le nom de marelle à deux sortes de jeux différents, dont les uns sont des jeux d adresse et les autres des jeux de calcul.

La marelle, jeu d’adresse, se joue en plein air et entre deux ou plusieurs joueurs. On trace d’aliord sur le sol un grand carré long que l’on divise en six parties par des lignes transversales, ce qui donne six rectangles, dont les quatre premiers sont désignés par les numéros 1, 2, 3 et 4, tandis que le cinquième se nomme l’enfer et le sixième le reposoir. Sur le prolongement de ce carré long et à la suite du reposoir, on dessine un carré, divisé par deux diagonales en quatre triangles, que l’on appelle culottes, et auxquels on assigne aussi des numéros. Quelquefois même, afin d’augmenter les difficultés du jeu, on représente au milieu du carré des culottes un petit carré auquel on donne le nom de bouillon. Immédiatement après les culottes, on trace un rectangle que l’on partage en deux parties appelées pûtes. Enfin, à la suite de ce rectangle, on figure un demi-cercle qui porte le nom de paradis. Ces préparatifs terminés, le jeu commence. Il consiste, pour chaque joueur, à jeter un palet dans chaque compartiment l’un après l’autre, en commençant parle premier rectangle du grand carré et en suivant l’ordre indiqué par les numéros, après quoi il faut aller chercher ce palet à cloche-pied et le faire sortir de la marelle, également à cloche-pied, sans qu’il s’arrête sur aucune ligne et sans y toucher soi-même. On ne peut se reposer, c’est-à-dire mettre les deux pieds à terre, que dans le reposoir et le paradis. De plus, le palet et le sauteur ne doivent jamais entrer dans l’enfer ; ils sont obligés de le framhir. Celui qui commet une faute quelconque cède la place au camarade qui vient après lui, et, lorsque son tour de jouer de nouveau arrive, il reprend son jeu au point où il l’a laissé, c’est-à-dire au compartiment où il a failli. La victoire appartient au joueur qui parvient à exécuter le premier tous les exercices dont le jeu se compose.

Le jeu de la marelle peut être modifié de plusieurs manières, mais, en général, ces modifications ne portent que sur la forme de la figure. Ainsi, souvent, cette figuréconsiste en deux cercles concentriques, réunis par des rayons qui, partant du cercle intérieur ou paradis, vont au cercle extérieur : c’est la marelle-horloge ou simplement l’horloge. Quelquefois la marelle se compose d’une ligne de compartiments disposée en spirale et dont une des extrémités aboutit à un petit cercle central, qui est le paradis : c’est ce qu’on appelle la marelle ronde. Enfin, d’au MARË

très fois, on joue à la marelle des jours, dont il existe deux espèces. Dans la première, la figure consiste en un grand carré long, au milieu duquel s’en trouve un second plus petit, et des quatre angles et du milieu des quatre côtés de celui-ci partent des lignes qui vont aboutir aux quatre angles et au milieu des quatre côtés de celui-là. De cette façon, l’espace compris entre les deux carrés est partagé en huit compartiments, à six desquels on donne le nom d’un jour de la semaine, le carré du milieu étant réservé au dimanche. Dans l’autre espèce de marelle des jours, la figure se compose d’un carré long divisé en six parties, comme dans la marelle ordinaire, et ayant à l’une de ses extrémités deux cercles concentriques disposés comme ceux de la marelle-horloge : le petit cercle du centre est le compartiment du dimanche, et les autres jours correspondent aux cases formées par les lignes qui de ce cercle vont au cf.rcle extérieur. Dans toutes ces variations du jeu, il faut faire parcourir successivement nu palet la série des compartiments, en suivant l’ordre indiqué par les numéros ou les noms,

La marelle, jeu de calcul, se joue à deux. On emploie un carton sur lequel Sont tracés trois carrés renfermés l’un dans l’autre et unis entre eux par huit lignes transversales, dont quatre aux quatre angles et quatre aux quatre milieux. Un petit rond est dessiné aux points de jonction de toutes ces lignes, ce qui fait qu’il y a trois de ces ronds sur chacun des côtés des trois carrés. Chaque joueur est muni de neuf pions de couleur différente, qu’il met sur les neuf ronds qui se trouvent de son côté. La science du jeu consiste, d’une part, à pousser les pions de manière que trois de même couleur soient placés de front, et, de l’autre, à empêcher le succès de cette manœuvre en poussant un pion entre les deux ou à la suite des deux de l’adversaire. Celui qui réussit à former ainsi une rangée de trois ne ses pions a le droit de prendre tel pion de l’adversaire que bon lui semble, et la partie est perdue par le joueur qui, à la suite de prises semblables, ne possède plus que deux pions. Il est à remarquer que les pions ne marchent qu’en ligne droite et ne peuvent pas sauter les uns par-dessus les autres. Cette règle ne souffre qu’une exception : c’est lorsque celui qui joue n’a plus que trois pions. Dans ce cas, il est libre d’en placer un où cela lui convient, ce qui lui permet de disputer encore quelque temps la victoire contre un adversaire qui a l’avantage du nombre.

MAREMMATIQUE adj. (ma-rè-ma-ti-kerad. maremme). Qui est propre aux maremmes : Fièvre maremmatique.

MAREMME s. f. (ma-rè-me — ital. maremma ; du lat. maritima, bord de la mer). Nom donné en Italie à des terrains malsains dans certaines saisons de l’année : Le grandduc de l’oscane a fait dessécher le lac Castiglione, pour assainir la maremme qui s’étend d’Orbilello à Pionibino.

MAREMME (la), région du royaume d’Italie, située le long du littoral de la province de Pise, depuis l’embranchement de l’Arno jusqu’à Piombino, sur une étendue de 140 kilom., et s’avançant dans l’intérieur du pays jusqu’à l’Orbitellû, sur une largeur de 10à 30 kilom. Cette contrée est marécageuse et insalubre. La plupart des habitants abandonnent le pays en été, et on n’y rencontre qu’un petit nombre de travailleurs qui viennent y faire la moisson. Kn hiver, cette contrée offre d’excellents pâturages aux troupeaux de buffles et de moutons que l’on envoie en été dans les Apennins. Pour être tout à fuit exact, nous devons ajouter que, de 1828 à 1832, on a exécuté quelques travaux qui ont uh peu assaini la Maremme.

Le sol de la Maremme est. d’une fertilité prodigieuse ; la Maremme enrichit le cultivateur dans un an, dit le proverbe, mais le tue en six mois. L’Etrurie maritime, aujourd’hui déserte, renfermait autrefois plusieurs villes puissantes et une populajion de 4 à 5 millions d’habitants. Quelles sont les causes d’un si grand dépeuplement ? C’est en étudiant les restes des villes détruites et la configuration du sol des contrées infectées qu’on peut répondre à cette question.

En partant de la Magra, frontière du Piémont, on rencontre d’abord les ruines de Luni, ville figurienne d’origine étrusque. Au xiie siècle, un large espace séparait déjà la ville de la mer ; aujourd’hui ses ruines se trouvent à un mille de distance. Il s’est formé dans ces parages des marais et des lacs qui n’existaient point anciennement. Ici toutefois l’atterrissement du fleuve est très-peu considérable ; le changement opéré sur le rivage est dû uniquement à l’action des sables de la nier.

Aux embouchures du Serchio et de l’Arno, ce sont au contraire les atterrissements des fleuves qui ont éloigné le rivage des villes maritimes et formé dans les espaces intermédiaires des, marais insalubres. Au temps de Strabon et de Pline, Pise était à 20 stades de la mer (2 milles et demi) ; à présent elle-en est éloignée de 6 milles,

La Maremme proprement dite commence à l’embouchure de l’Arno et s’étend, sur un espace de 20 milles, jusqu’à celui de la Cecina. Des massifs de collines calcaires s’élèvent tout le long de la côte ; le rivage n’a subi aucune altération sensible, mais l’intérieur des

MARS

terres a été bouleversé de fond en comble. Au lieu des riches et splendides villes étrusques, on ne rencontre plus que des forêts épaisses et de profonds marais.

Près de la Cecina on trouve le petit pont do Vada. Les tumuli, les hypogées et les magnifiques ruines qu’on rencontre pour ainsi dire à" chaque pas dans les solitudes de cette région empestée, qui de l’embouchure de la Cecina s’étend, sur un parcours de 22 milles, jusqu’à Porto-Baretto, tout annonce qu’il y avait là un centre de population considérable. C’est au milieu des bois et des marais que gisent ensevelies Sudertum, Salpinum, Vetulonia, Manliana et tant d’autres villes célèbres par leur commerce et leur industrie, dont on avait perdu jusqu’ici la trace.

L’ancien port de Piombino a été à moitié ensablé par la Comia ; mais le promontoire de Populonia n’a subi aucune atteinte. Pline et Strabon ont observé que Populonia est la seule ville étrusque bâtie au bord do la mer. Donc les mêmes motifs qui éloignent à présent les habitants du rivage ont pu exister aussi dans les temps les plus reculés.

De Populonia à 1 embouchure de l’Ombrone, la Maremme devient encore plus désolée. C’est dans cette région cependant, de nos jours si infectée parla mal’aria, que Claudius fit élever les magnifiques constructions de sa maison de plaisance.

Do l’embouchure de l’Ombrone jusqu’aux dernières limites de la Toscane, le rivage est resté dans le même état où l’ont vu les Romains et les Etrusques ; mais l’intérieur offre ity l’aspect du plus grand bouleversement. On a découvert dans ces parages les ruines des murailles de plusieurs villes étrusques.

De ce court exposé il résulte en toute évidence qu’excepté à.l’embouchure des fleuves le littoral de la Toscane n’a point changé d’état et que les habitants de cette province durent conquérir ces terrains pied à pied sur les eaux stagnantes. Les fouilles pratiquées dans les derniers temps ont fourni la preuve de l’art perfectionné avec lequel les travaux d’assainissement des terrains étaient accomplis et entretenus chez les Etrusques.

Les tranchées du chemin de fer de Civita-Vecchia à Rome ont mis à jour une innombrable quantité de conduits souterrains formant un système complet de drainage. L’activité et 1 énergie employées par le peuple étrusque dans l’établissement et l’entretien de ces ouvrages souterrains apportèrent la prospérité et la richesse dans le pays ; mais à partir du moment où ces travaux commencèrent à être négligés, les marais, avec leur cortège de fièvres pestilentielles, reparurent et consommèrent la ruine et la destruction entière de cette riche et populeuse contrée.

MARENCO (Vincent), poiite italien, né à Dogliani, près de Mondùvi, en 1752, mort à Turin en 1813. Reçu docteur en droit, il obtint une charge dans la magistrature, se lit en même temps connaître par la publication de compositions poétiques, remarquables par l’élégance du style, l’harmonie des vers et lo charme de l’inspiration, et fut successivement nommé directeur des hôpitaux militaires (1794), chef de division de l’instruction publique et.de la guerre (lSOl), professeur d’éloquence latine à l’université de Turin (1807) et professeur des pages du vice-roi d’Italie (1SOS). Nous citerons de lui : Le Vacante (Turin, 1775, in-S°), poëme ; la Patria (Turin, 1783), poiime ; Létere arcadiche, en vers (Turin, 1784) ; Meneco, tragédie (Turin, 1700) ; De pkthisi (Turin, 1791), poème dans le genre de celui de Fracastor sur la syphilis ; Osiris, siue de legum origine, poeine en 3 livres (Turin, 1797) ; Jiodi Satoala, ossia Amedeide (1813, in-8°), poëme continué par Tarletti, etc,

MARENCO (Carlo), poëte dramatique italien, né au village de Cussolo (province de Lomellina) en 1800, mort en 1843. Dès l’âge de dix ans, il savait Virgile par cœur et était en état de commencer ses études universitaires. Ses parents le conduisirent alors à Turin, où il étudia lo droit et se fit recevoir docteur à l’âge do dix-huit ans ; mais se sentant peu de vocation pour la carrière du barreau, il se livra bientôt exclusivement à la culture des lettres. Deux écoles avaient à cette époque la haute main sut1 la poésie dramatique en Italie : celle d’Allieri et celle deShakspeare. Dans sa tragédie, le Léaite d’Ephraïm, Marenco se rangea avec éclat sous la bannière de la première ; mais bientôt les tragédies de Manzoni exercèrent une influence décisive sur le choix de ses sujets et sur sa manière de les traiter. Ce fut dans l’automne de 182S qu’il fit représenter son célèbre drame do Bondelmonte. Il donna ensuite successivement jusqu’en 1842 : Corso Donati, tableau fidèle des discordes et des passions politiques des Italiens ; Ezzelin 111, où il a peint d’une façon saisissante lachute de ce tyran ; Ugolin, la. Famille Foscari, Arnauld de Urescia, Adelize, Manfred, Jeanne l’e, Pie, Henri de Sùuabe, la Guerre des barons, Ùonradin et plusieurs autres tragédies ayant toutes pour sujet des épisodes empruntés à l’histoire d’Italie. Marenco écrivit toutes ses couvres, au sein d’une profonde retraite, dans la petite ville de Céva, qu’il no quittait que pour faire de courtes opparitions à Turin. L’accroissement rapide de sa famille le força, en 1843, à solliciter du gouvernement un emploi administratif, et il fut nommé presque aussitôt conseiller de l’intendance générale de Savone ;

MARE

1159

mais une mort prématurée ne lui permit d’occuper cette place que quelques mois. Les œuvres de ce poète se distinguent en général par une peinture fidèle et spirituelle des caractères, par la vivacité de l’intrigue et par l’élégance du style ; mais on lui a justement reproché la recherche et la sensiblerie auxquelles il se laisse aller dans les situations tragiques ; jamais il ne se montre complètement indépendant de l’influence de ses modèles favoris, Giovanni Trati a publié les Tragédies inédites de Marenco (Florence, 1850), auxquelles il a joint quelques compositions lyriques du mémo auteur.

MARENE, bourg du royaume d’Italie, province de Coni, district do Saluées, mandement de Cavalier-Maggiore ; 2,313 hab.

MARÈNE s. f. (ma-ro-ne). Ichthyol. Nom donné à deux espèces de saumons.

— Encycl. La grande marène dépasse quelquefois un mètre de longueur ; son corps est brunâtre en dessus, moins foncé en dessous, avec les nageoires violettes ; ses écailles minces et brillantes se détachent aisément. Ce poisson vit dans la profondeur des grunds lacs de l’Allemagne et de la Poméranie ; sa chair, blanche, tendre, d’une saveur très1 délicate, est recherchée sur les tables les plus aristocratiques, La petite marène ne dépasse pas OfjSO de longueur ; elle a le dos brun, le ventre argentin, les nageoires blanchâtres, la caudale bleue et fourchue. Cette espèce habite le fond des lacs de la Suède, do la Prusse et de l’Allemagne du nord ; sa chair est aussi, très - estimée. On n’a pas encoro cherché k introduire ces poissons dans nos eaux.

MARENGE s. f. (ma-rain-je). Ornith. Ancien nom-de la mésange charbonnière.

MARF.NGO s. m. (ma-rain-go —n. géogr.). Couim. Sorte de drap cuir-laine, dont le fond, qui est noir, est parsemé de petits effets blancs à peine apparents.

— Art culin. Poulet à la Marengo, Manière d’accommoder un poulet, en le dépeçant, le faisant saisir par un feu ardent, et achevant de le cuire dans l’huile avec des champignons et quelquefois des truffes.

— Encycl. Art culin. Le soir de Marengo, le premier consul avait une faim de vainqueur. Vite un poulet pour le héros ! S’il est gras, tant mieux 1 S’il est tendre, mieux encore 1

La volaille espérée co trouve, et presque irréprochable ; mais il fallait du beurre, et l’on ne put malheureusement, malgré mille recherches dans tout le pays, s’en procurer gros comme une noisette.

L’huile en revanche ne manquait pas ; le cuisinier consulaire en remplit le fond de la casserole, plaça son poulet sur cette coucha onctueuse, le releva d’une pointe d’ail écrasée, le saupoudra d’une pincée de mignonnette, l’arrosa d’un peu de vin blanc, le meilleur du pays, l’entoura de croûtes, de champignons et de morilles en guise de truffes, et servit chaud. C’était, dans cette journée de victoire, une conquête de pkis. Depuis lors lo poulet à la Marengo a. toujours figuré sur les tables les mieux servies.

MARENGO, village d’Italie, province, district et à 4 kilom. S.-E. d’Alexandrie, sur la rive gauche du Fontanone. Grande victoire des Français sur les Autrichiens lo 14 juin 1800. À l’ouverture de la campagne d’Italie de 1859, succès des Français sur les Autrichiens. En 1S02, ce village donna son nom à un département français, formé du Piémont et situé entre ceux de la Sésia au N., de l’Agogna à l’E., du Pô à l’O., do la Stura, do Montenotle et de Gènes au S.j il avait pour chef-lieu Alexandrie.

Murengo (bataille de), gagnée par les Français sur les Autrichiens le 14 juin 1800. L’inipéritie du Directoire et les fautes du générai Scherer avaient fait perdre aux Français toutes leurs conquêtes en Italie ; au commencement de 1800, ils n’y possédaientplus rien : Gênes allait être forcée de so rendre au général Ott, malgré l’indomptable fermeté de Masscna, et le baron de Mêlas, commandant des troupes autrichiennes, préparait déjà une invasion en Provence. Bonaparte conçut un plan hardi, dont la réalisation devait rouvrir, en une journée, à l’armée française toutes les places qu’elle avait perdues. Pour cela, il fallait franchir les Alpes, prendre les Autrichiens à revers et faire ainsi tomber tous leurs moyens de défense. Cet audacieux projet ayant réussi, Bonaparte se trouva sur les derrières de l’armée autrichienne lorsque Mêlas le croyait encore à Paris. Il avait bien reçu avis que los troupes françaises s’étaient montrées sur divers points, mais il les avait prises pour des rassemblements de conscrits envoyés sur ses

derrières afin d’inquiéter Ses mouvements. Il lui fallut enfin se rendre à la terrible vérité, lorsqu’un de ses officiers, envoyé à Chivasso, sur le bord du Pô, et qui connaissait parfaitement Bonaparte, lui affirma qu’il venait de voir le vainqueur de Castigliono et de Rivoli au milieu de ses soldats. Ce fut un coup de foudre pour Mêlas, car il connaissait la redoutable activité de son adversaire, et celui-ci n’allait-il pas écraser l’un après l’autre tous ses corps dispersés ? Bientôt le brillant combat de Montebello vint «utugurer digne»