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par les rues et exposés à tous les outrages de la populace.

MARI OS (Marcus Aurelius), l’un des trente tyrans des Gaules sous le règne de Gallien, mort en 268. Il avait été forgeron, et, après avoir passé par tous les grades de la milice, il prit la pourpre après la mort du jeune Victorin (567). Il fut assassiné quelques mois après pur un soldat, qui, prétend-on, lui dit ea le perçant de son épée : « Tiens, c’est toi qui l’as forgée 1 » Marius était d’une force corporelle prodigieuse, si l’on en croit plusieurs traits rapportés par les historiens.

MARIUS, chroniqueur gallo-romain, évoque d’Avenche, en Helvétie, né k Aulun, mort en 593. Il a laissé une Chronique, qui s’étend de 455 à 581 et contient des détails qu’on ne trouve point ailleurs. Elle a été publiée dans les Scriptores Francnrnm et dans le Recueil des historiens de France, de dom Bouauet.

MARIUS (Adrien-Nicolas), poëte latin belge, né à Malines vers le commencement du xvie siècle, mort à Bruxelles en 15G8. Il était frère de Nicolas Grudius et de Jean Second, qui furent également des poëtes latins distingués. Tout ce qu’on sait de sa vie, c’est qu’il visita la France et l’Italie, suivit à Bourges les leçons de Cujas et devint chancelier au duc de Gueldre. Ses poésies, qui sont estimées, consistent en élégies, dont la plus remarquable est intitulée Cymba amoris, en épigrammes, satires, etc. El.es ont été publiées avec diverses pièces de ses deux frères sous le titre de : Poemata trium fratrum Delgarutn (Leyde, 1618, in-12).

MARIUS (Simon Maykr, plus connu sous le nom de), astronome allemand, né à Gutitzenhausen (Franeonie) en 1570, mort à Nuremberg en 1624. Il n’est guère connu que par sa dispute avec Galilée sur la découverte des satellites de Jupiter. George-Frédéric, marquis d’Anspach, l’avait placé à ses frais près de Tycho-Brahé, pour qu’il s’exerçât aux observations astronomiques. Il alla ensuite étudier la médecine en Italie. À son retour, il fut nommé mathématicien de l’électeur de Brandebourg. Marius n’a publié qu’en 1614, sous le titre : Mixndus Jovialis, anno 1609 detectus, etc., l’ouvrage dans lequel il revendique la découverte dont Galilée avait fait part au monde savant, en mars 1610, dans son Nuncius sidereus. Il est possible que Marius ait vu les satellites de Jupiter ; mais il ne les a certainement vus qu’après que Galilée les eut montrés à tous les astronomes.

MARIVAUDAGE s. m. Cna-ri-vau-da-ge

— rad. marivauder). Littér. Manière d’écrire affectée qui rappelle le stylo de Marivaux. : Le MAniVAUDAGK des journaux élégants. Qui dit marivaudage dit plus ou moins bndinuge à froid, espièglerie compassée et prolongée, pétillement redoublé et prétentieux, enfin une sorte de pédantisme sémillant et joli. (SainteBeuve.)

— Par est. Afféterie en général : En musique, mieux vaut de la bouffonnerie que du

MARIVAUDAGE. (Vilet.)

— Encycl. Le mot marivaudage se prend presque toujours en mauvaise part, et l’on fait en cela un tort réel à Marivaux. Si l’on excepte, en effet, de son théâtre quelques scènes où la conversation hachée menu devient d’une subtilité insaisissable, où les acteurs se renvoient le mot comme ils feraient d’un volant sur des raquettes, son esprit ingénieux est fait pour plaire, et ceux qui aiment à voir exprimer les nuances les plus délicates, ceux à qui même une certaine recherche d’expression ne déplaît pas quand elle enveloppe une pensée juste et fine excusent aisément un léger défaut en faveur de tant de qualités exquises. Du temps même de Marivaux, on fut sévère pour lui. D’Alerabert appelle ce langage « un jargon a la fois précieuxet familier. > On accuse maintenant de marivaudage tout auteur qui n’emploie pas le langage naturel, qui s’étudie k trouver des tours recherchés et fait tenir à ses personnages des conversations trop subtiles. Les précieuses, avec leurs périphrases entortillées et leurs métaphores singulières, pourraient être accusées de marivaudage, si le mot avait un effet rétroactif. Après avoir été dédaignées et honnies, ces formes de style ont repris de nos jours quelque faveur. « On a pris longtemps ce mot-là en mauvaise part, dit M. Jules Janin ; on disait alors de tous les gens qui écrivaient avec plus de grâce que de force, plus do finesse que de fermeté : c’est du marwaudagel Mais enfin on s’est aperçu que ce style était bien difficile à imiter, que Marivaux était, à tout prendre, un écrivain qui avait une physionomie bien ar . rètée, quoique très-mobile ; que pour écrire comme lui il fallait avoir bien de 1 esprit, bien de l’imagination, bien de la grâce. On a donc réhabilité ce mot-là, le marivaudage, et je ne pense pas qu’il y ait aujourd’hui beaucoup de gens d esprit assez mal avisés pour s’en fâcher. » Tous ceux qui ont entendu au Théâtre-Français les Fausses confidences ou le Jeu de l’amour et du hasard, joués par des comédiens doués du talent de la diction et habitués à l’étude des nuances seront du mémo avis que M. Jules Janin. Cependant, il ne faudrait pas que la réhabilitation de Marivaux fût poussée trop loin ni qu’on cherchât à imiter son style. On ne doit pas oublier qus les défauts d’un écrivain de ce genre sont

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très-faciles à copier, tandis que ses qualités sont presque insaisissables.

Alfred de Musset est le seul qui ait réussi à s’assimiler véritablement les qualités de Marivaux dans ses spirituels proverbes, bâtis, comme le Legs ou les Fausses confidences, sur la pointe d’une aiguille. Le Caprice, Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée, les Caprices de Marianne ont rappelé le style fie ces chefs-d’œuvre d’observation fine et de conversation alambiquée, mais en additionnant

le marivaudage d’une dose de poésie inconnue il Marivaux.

MARIVAUDER v. n. ou intr. (ma-ri-vô-dé

— de Marivaux, n. pr.). Littér. Imiter le style, la manière de Marivaux, tomber dans la recherche et l’afféterie.

MARIVAUX (Pierre Caklet de CbambLain de), romancier et auteur dramatique français, né à Paris en 1688, mort en 1763. Sa famille était de robe et il comptait parmi ses ancêtres des magistrats au parlement de Normandie ; son père entra dans l’administration des finances et exerça à Riora. Marivaux ne fut qu’homme de lettres, et il s’ingénia à trouver un genre qui lui fût propre. II était du nombre de ces esprits tins et ingénieux qui répugnent à marcher dans les sentiers battus, qui, sentant qu’ils ne peuvent égaler les maîtres, ne veulent pas être de simples imitateurs et préfèrent s adjuger, à força de talent, un tout petit royaume indépendant au sein de l’immense empire des lettres. Tout d’abord, il se mit du côté de Lamotte, dans ia fameuse querelle des anciens et des modernes, non qu’il dédaignât les Grecs et les Romains ; mais il soutenait qu’il fallait être de son temps, se passer de maîtres et surtout se bien garder de se créer des fétiches, sous prétexte de continuer des admirations traditionnelles. Fidèle à son précepte, il avouait qu’il aimait mieux Fontenelle que Virgilé et que le vieil Homère ne valait pas Lamotte. Après avoir débuté par deux pièces de théâtre insignifiantes, le Père prudent, une comédie

qu’il n’osa pas faire jouer (1705), et une tragédie de collège qu’il dut trouver plus tard bien ridicule, la Mort d’Annibat (Théâtre-Français, 1720), il donna encore ia même année une comédie en unis actes, construite dans le même moule banal, l’Amour et la vérité, qui fit bâiller tout le monde, y compris l’auteur. Son voisin de stalle, qui ne le connaissait pas, lui dit : à Voilà une pièce terriblement ennuyeuse. — À qui le diies-vous, monsieur ? lui répondit Marivaux ; je le sais mieux que tout autre puisque j’en suis l’auteur. ■ Sa première comédie dans le genre original et précieux qui devait l’illustrer fut la Surprise de l’amour (trois actes, Comédie-Italienne, 1722). Il rencontrait juste à point, à la Comédie-Italienne, l’actrice qui semblait faite exprès pour jouer ces rôles de tendre amoureuse, de marquise galante, qui son t l’âine de toutes ses pièces, Mmc Bolleui, connue sous le nom de Sylvia ; mais il tâtonna longtemps encore avant d’écrire ces petits chefsd’œuvre raffinés et délicats qui sont restés au répertoire. Il fit représenter successivement : la Double inconstance, comédie en trois actes, en prose (1723) ; l’Illustre aventurier ou le Prince travesti ; la Fausse suivante ou le Fourbe pwii (1724) ; le Dénoûmeut imprévu (un acte e* prose, Comédie-Française, 1724) ; l’Ile des esclaves (Comédie-Italienne, 1725) ; l’Héritier de village (Comédie-Italienne, 1725) ; les Petits hommes ou l’Ile de la liaison (Comédie-Française, 1727) ; la Seconde surprise de l’amour (Comédie-Française, 1728) ; le Triomphe de Plutus (Comédie-Italienne, 1728) ; la Nouvelle colonie ou la Ligue des femmes (Comédie-Italienne, 1729). Enfin il donna le Jeu

de l’amour et du hasard (Comédie-Italienne, 23 janvier 1730). La plupart de ces comédies, comme cette dernière, sont en trois actes, en prose. Le Théâtre-Français, qui n’admettait guère alors que la comédie en vers, s’obstina longtemps à fermer ses portes à la prose si leste et si pimpante de Marivaux : de guerre lasse, il finit par l’accueillir. Le triomphe de l’amour, les Serments indiscrets, l’École des mœurs, l’Heureux stratagème, la Méprise, le Legs (Comédie-Française, il juin 1736), les Fausses confidences (Comédie - Italienne, 16 mars 1737) et l’Epreuve (Comédie - Italienne, 1740) mirent en pleine lumière les qualités exquises de son talent et sont les chefs-d’œuvre du genre qu’il avait adopté. Ce qu’il y avait de nouveau dans ces jolies pièces, c était surtout la ténuité de l’intrigue, suffisante pour intéresser, grâce à l’art suprême der l’auteur, et l’analyse délicate du cœur féminin. Chez Regnard, Bestouches et même chez Molière, la femme est rarement au premier plan ; la belle humeur de Regnard, la philosophie un peu morose de bestouches, la méditation profonde et concentrée de Molière s’attaquent de préférence aux vices et aux travers universels. Marivaux, qui voulait faire, sinon mieux, du moins autre chose, ne s’est jamais préoccupé des vices, et, en fait de travers, n’a guère aperçu que ceux qui étaient particuliers à la société oisive et raffinée des salons du xvure siècle. « Toutes ses pièces, dit Sainte-Beuve, se ressemblent plus ou inoins ou ne diffèrent que par des nuances déliées. On a très-bien remarqué que dans ses comédies, en général, il n’y a pas d’obstacle extérieur, pas d’intrigue positive ni d’aventure qui traverse la passion des amants : ce sont des chicanes de eœur qu’ils se font, c’est une guerre d’es MARI

carmouche morale. Les cœurs au fond étant à peu près d’accord dès lo débiit et les dangers ou les empêchements du’déhors faisant défaut, Marivaux met la difficulté et le nœud dans le scrupule même, dans la curiosité, la timidité ou 1 ignorance, ou dans l’amour-propre et le point d’honneur piqué des amants. Souvent ce n’est qu’un simple malentendu qu’il file adroitement et qu’il prolonge. Ce nœud très-léger, qu’il agite etqu’il tourmente, il ne faudrait que s’y prendre d’une certaine manière pour le dénouer à l’instant ; mais il n’a garde de le faire, et c’est ce manège bien mené et semé d’accidents gracieux qui plaît à des esprits délicats. Marivaux, au théâtre, aime surtout à démêler et k poursuivre les effets et les conséquences de 1 amour-propre dans l’amour. Tantôt, dans les Serments indiscrets, c’est l’amour-propre piqué qui s’engage à l’étourdie et qui retarde et complique tout à coup un aveu qui allait de lui-même échapper des lèvres ; tantôt ce même amourpropre piqué et la pointe de jalousie qui s’y mêle (dans l’Heureux stratagème) réveillent un amour trop sur qui s’endort et le ramènent au moment où il allait se changer et dégénérer en estime ; tantôt, comme dans les Sincères, dans la Double inconstance, l’amour-Fropre piqué ou flatté détache, au contraire, amour et est assez fort pour le porter ailleurs et le déplacer. » C’est l’extrême ténuité de ces combinaisons variées à l’infini qui a fait dire à Voltaire que Marivaux pesait des riens dans des balances de toile d araignée. Une manière si particulière d’entendre le théâtre et l’observation des mœurs devait naturellement conduire Marivaux à introduire

dans son style des formes particulières ; à est rare, en effet, que la subtilité de la pensée ne soit pas forcée de se doubler de la subtilité des mots. Ce défaut résulte de ses qualités mêmes, de la profondeur de son analyse, qui a besoin, pour s’exposer, de suivre toutes les circonvolutions d’un fil extrêmement délié. C’est ce que l’on a appelé le marivaudage. Chez l’auteur du Legs et des Fausses confidences, ce style ne manque pas de grâce, quoiqu’on puisse le trouver un peu apprêté. Ce qui en fait l’originalité, c’est le mélange du naturel ou du trivial avec les expressions les plus aiambiquées, les pointes, les antithèses ; par malheur, tes vulets ont chez lui autant d’ingéniosité de langage que les maîtres, ce qui est quelquefois insupportable.

Les mêmes qualités, la même délicatesse d’analyse et d’expression se retrouvent dans les romans de Marivaux et surtout dans son chef-d’œuvre, Marianne (1730-1741, 3 vol. in-12). Le Paysan parvenu (1735, 4 vol. in-12), Pharamond ou les Folies romanesques (1737, 2 vol. in-12), sans avoir la mèine valeur, ne sont pas dénués d’attrait. Nous ne citerons que pour mémoire Aventures dé"’ ou les Effets de la sympathie (1713, 5 vol. in-12) et la Voiture embourbée (1714, in-12), romans de la jeunesse de l’auteur. À cette même époque, il composa aussi un Homère travesti {111S, 2 vol. in-12) et un Don Quichotte muderne (1717, in-12), qui ne peuvent être comptés que comme des essais malheureux.

Marivaux fut reçu de l’Académie française en 1743, et ce qu’il y eut de curieux, c’est que ce fut un prélat, l’évêque de Sens, qui lui répondit. L’hoinine d’Église, à qui l’entrée d’un théâtre était interdite et qui devait ne pas même avoir jeté les yeux sur ces œuvres du démon, fut obligé de feindre d’en parler par ouï-dire. C’est peut-être la seule fois qu’à l’Académie le récipiendaire se soit entendu dire : « Ceux qui ont lu vos œuvres assurent qu’elles sont fort belles ; pour moi, je ne dois ni ne veux les connaître. •

MAR1VETZ (Étienne-Clément, baron de), physicien français, né à Langres en 1728, mort à Paris en 1794. Possesseur d’une belle fortune que lui laissa son père, directeur d’une manufacture de glt»ces à Dijon, il se rendit k Paris, acheta une charge d’éeuyer de Mesdames de France., se fit donner le titre de baron et partagea sa vie entre les dissipations mondaines et le goût des sciences. Vivant au milieu de savants qu’il réunissait chez lui, il se mit bientôt à composer lui-même des ouvrages, dérangea sa fortune par des spéculations malheureuses, et finit par se retirer à Rouelles, près de Langres. Malgré le soin qu’il prit à se faire oublier pendant la l’erreur, le baron de Marivetz fut arrêté et condamné à porter sa tète Sur l’échafuud. Ses principaux ouvrages sont : Physique du monde, en collaboration avec Goussier (Paris, 1780-1787,5 vol. in-4<>) ; Observations sur quelques objets d’utilité publique, précédées d’une introduction (Paris, 1786, iu-80) ; Système général physique et économique des navigations naturelles et artificielles de l’intérieur de la Frunce et de leur coordination avec les rouies de terre (Paris, 1788-1789, 2 vol. iu-S°, avec allas), en collaboration avec Goussior.

MARIYAMMAI ou MARIATALA, déesse de la petite vérole dans l’Inde. Cette déesse est également connue sous le nom de SiiiiAia (froide), sans doute par allusion aux frissons fébriles qui sont un des symptômes de la petite vérole. Elle est surtout en honneur dans les provinces du sud de i’Indoustan, d’où son culte est passé dans l’Orissa et le Bengale. Cette divinité, qui a reçu des dieux le pouvoir d’infliger et de guérir la petite vérole, est représentée assise tantôt sur un trône,

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tantôt sur une fleur de lotus, la tête entourée de flammes et surmontée de l’immense développement du chaperon d’un serpent naja, tenant dans Tune de ses quatre mains une épée, dans une autre un trishoûla, dans une autre un tambour oudoukou, et dans la quatrième un masque, emblème effrayant. La

couleur de feu de cette déesse est sans doute une allusion aux pustules enflammées dont l’éruption est le signe extérieur de la maladie. Lés brahmanes et les soudras de bonne caste ont un profond mépris pour le culte de Mariyammai, qui n’a presque d’autres adorateurs que les parias. Ceux-ci, pour apaiser la déesse et expier leurs péchés, se soumettes à de cruelles tortures, dont la plus bizarre et la plus commune est celle-ci : on dresse sur une place un mât haut de 20 à 30 pieds, au sommet duquel est adaptée transversalement unévergue qui tourne sur un pivot. À un des bouts de ia vergue est fixé un crochet de fer semblable à ceux des bouchers. Le patient, paré de longues guirlandes de mougri (espèce de jasmin sauvage), arrive sur le lieu de la scène ; on lui applique alors avec le creux de la main un coup très-fort dans le milieu du dos ; puis on introduit dans les chairs enflées le crochet ; on relève la vergue et le patient se trouve suspendu à la hauteur de 20 a 30 pieds. On lui fait faire alors autant de tours qu’il peut en supporter. Ordinairement, la cérémonie dure un quart d’heure. Pendant ce temps, il agite un sabre ou un bouclier, ou bien laisse tomber les fleurs de sa guirlande sur la foule, qui s’en empare avidement, car les Indous regardent tout ce qui a touché le corps d’un pénitent comme un préservatif contre l’influence des mauvais génies. À la fin de la cérémonie, le patient est redescendu, le crochet est enlevé, et on pose sur la plaie un emplâtre composé de safran et de bouse de vache. L’enflure dure encore plusieurs jours ; mais il est rare que cette douloureuse épreuve soit suivie de quelque accident grave.

MARIZ (Pedro de), historien et biographe portugais, né à Coïinbre dans la seconde moitié du xvie siècle. Nous citerons parmi ses ouvrages : Dialogos de varia historia emque sunimariamente se referem mugtas causas antiguas de Hespanha (Coïinbre, 1598, in-4o, avec fig.) ; Historia do SS. milagro de Santarem (Lisbonne, 1612) ; Vida de Luis de Camoens (Lisbonne, 1613, in-fol.).

MARJOLAINE s. f. (mar-jo-lè-ne — du bas lat. majoraca, nwjorana, que quelques-uns ■rapportent à major, plus grand ; majorana aurait été dit originairement de la grande espèce de marjolaine. D’autres prétendent que majoracus est une forme corrompue du latin amaracus. marjolaine, grec amarakos, probablement du latin amarus, amer). Bot. Genre de plantes, de la famille des labiées : La marjolaines entre ordinairement peu dans les ragoûts. (Raspail.) Il Nom vulgaire de l’origan. Il Marjolaine bâtarde, Espèce d’orchidée, appelée aUSSi SABOT DE VÉNUS.

— Jeux. Arroser la marjolaine, Payer, après un coup perdu, ce qu’on aurait reçu des autres joueurs si l’on avait gagné. Voici comment Le buchat s’exprime au sujet de cette locution proverbiale : » Quand au lansquenet, au quinquille ou au jeu du billard appelé la guerre, un ’ joueur a manqué un coup qui, s’il l’eut fait, eût obligé chacun des autres joueurs à lui payer certaine somme ou certaine quantité de jetons, il encourt la même peine, etcepayementqu’en France on appelle communément arroser, les Poitevins l’appellentarroser/amar/oiaiiie ; de sorte qu’en exigeant cette somme ou ces jetons de celui qui, au lansquenet, par exemple, a été le premier pris, ils le prient de faire semblant d’arroser la marjolaine, et cependant d’arroser tout de bon, c’est-à-dire de piiyer à chacun ce qui lui revient pour le coup manqué... Il y a environ cent cinquante ans en France, parmi les bourgeois, c’était la mode d’avoir sur le rebord extérieur des fenêtres de la chambre habitée par la maîtresse du lo ; jis ou par ses filles des pots de marjolaine, parce qu’il en entrait quelques feuilles dans la plupart dos ragoûts et dans tous les bouquets de ce temps-là. Or, comme cette plante voulait être arrosée de temps en temps, c’était un beau prétexte à une niere ou à une fille coquette, qui voulaient se montrer à leur ainaut qui les guettait ou qui passait sous leur fenêtre, que d’arroser souvent la murjolaino qui bordait les fenêtres qui donnaient sur la rue. C’est pourquoi aussi l’amant qui souhaitait que sa maîtresse se montrât à lui la priait seulement de faire semblant d^arroser la marjolaine, résolu qu’il était de profiter de l’occasion pour l’entretenir ou du moins pour la contempler. De cet usage^ vient, à mon avis, cette façon de parler, Faire semblant d’arroser la marjolaine, dans le sens que je lui ai donné ci-dessus. >

— Chira. Huile de marjolaine, Huile essentielle qu’on extrait d’une espèce de marjolaine.

— Encycl. Bot. La marjolaine est une plante vivace et indigène, de ta famille des labiées. Elle sert d’assaisonnement pour les mets dans le nord de l’Europe et en Belgique. Autrefois, elle était commune aux environs de Paris ; on ne la cultive plus aujo’|rJ’hui’ Voici ce que de Corabés écriva>» apropos de la marjolaine dans le..*^6" dernier : « Elle n’est pas d’uno -grande utilité à 1 égard des aliments ;’cependant on l’y mêle assez sou-