Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 4, Mard-Memmonium.djvu/337

Cette page n’a pas encore été corrigée

MÉLO

Lorsque les melons sont assez robustes, on les transplante dans, des couches ordinaires en avant le soin de les préserver, au moyen de cloches de verre, de toute variation brusque de la température. Les melonnières les plus renommées sont celles de Perpignan, de Toulouse, de Pézémis, de Paris et de Honfleur. Les produits des établissements de cette dernière ville alimentent particulièrement les marchés de la capitale ; ils s’appellent melons maraîchers, et appartiennent à l’espèce des melons brodés.

IUÉLOPE s. m. (mé-lo-pe). Ichthyol. Poisson du genre labre.

MÉLOPÉE s. f. (mé-lo-pé — gr. melopoia ; de melos, mélodie, et de poiein, faire). Mus. Ensemble des règles de la composition : Etudier la mélopée. Il Vieux mot.

— Déclamation notée en musique, qui était en usage chez les anciens : l’orthos avait le ronflement harmonieux, et l’on pouvait parler sur cette espèce de liasse comme sur une mélopée antique. (Alex. Dum.) L’opéra représente, à proprement parler} la tragédie avec la mélopée et tes évolutions des chœurs antiques. (Th. Gaut.)

— Fam. Différentes intonations de la voix des animaux : Mon oreille fut assourdie d’un mélange confus de hurlements, de piaulements, de murmures pris dans toute l’échelle de la mélopée canine. (Ch. Nod.)

— Encycl. Qu’était-ce, chez les Grecs, que ]&mélopée ?On a beaucoup discuté là-dessus, comme en général sur toutes les questions qui touchent à la musique et à la métrique des anciens. Il semble que ces questions d’harmonie aient eu le privilège de mettre le désaccord parmi les savants.

Selon Aristote (Poétique, eh. VI), la mélopée est une des parties de la tragédie. Mais en quoi consiste cette partie de la tragédie ? M. Egger n’en dit rien, ni dans sa traduction de a. Poétique, ni dans ses notes. On l’a fait judicieusement remarquer. Batteux traduit melopuia par chant. « Mais, dit M. B. Jullien, quel est ce chaut dont on parle ? Si c’est le nôtre, c’est au moins une question grave que Batteux tranche d’un mot. Si c’est le chant en général, duns le sens où nous disons qu’un Italien, qu’un Languedocien chantent en parlant, il faut avouer que l’expression est bien au-dessous de la pensée.»

Rousseau, dans son Dictionnaire de musique, définit la mélopée ; « l’usage régulier de toutes les parties harmoniques, c’est-à-dire l’art ou les règles de la composition du chant, desquelles la pratique et 1 effet s’appelaient mélodie. » Mais cette définition s’applique plutôt à la mélopée moderne qu’à la mélopée antique. Burette a donné de longues et excellentes explications sur la mélopée grecque, dans les remarques dont il a accompagné sa traduction du De musica de Fluturune ; mais il a encore trop restreint le champ de la mélopée ancienne. Grétry s’est trompé d’une manière analogue dans ses Essais sur la musique (t. 111, p. 264), en disant que la mélopée antique était une manière de chanter les vers, et il compare cette espèce de chant à celui des psaumes dans nos églises. M. Alexandre, au mot melupeia, dans son dictionnaire, après avoir traduit l’expression grecque par > composition de chants lyriques, mélodie, chant, » ajoute que le mot grec signifie quelquefois ce-que nous entendons par mélopée, c’est-à-dire une sorte de récitatif. L’abbé Dubos, dans ses Réflexions critiques sur la poésie et lu peinture, reconnaît avec raison que le plus souvent la mélopée ancienne n’était qu’une espèce de déclamation. « Quant au chant des comédies, dit-il, nous prouverons, bien qu’il s’écrivit en notes et que l’acteur fût soutenu d’un accompagnement, qu’il n’était au fond qu’une déclamation des plus unies. Il y a plus, j’espère faire voir que la mélodie des pièces tragiques des anciens n’était pas uif chant musical ; mais une simple déclamation. • (Seel. IV ; p. 07.)

11 résulte des recherches les plus récentes que la mélopée antique il était, d’après l’étymologie même du mut, que l’art de produire le inelos, c’est-à-dire l’harmonie, la cadence, soit dans le chaut des vers, soit dans la récitation de la prose. File doinluit les lois de la déclamation, et fixait la justo intonation des syllabes.

< Le discours dramatique des Grecs, dit O^stil-lilaze, n’était point celui de la conversa.ion familière : la cadence poétique et la variété des intonations lui donnaient une pompe religieuse, un éclat impusaut bien dignes des dieux et des héros, qui seuls avaient le dro’t de paraître sur la scène. » Les Grecs, en oilot, semblent n’avoir point connu la mélodie, dans le sens que iious donnons à ce mot ; mais on peut supposer, sans trop d’iuvraisemblanoe, qu’au théâtre ils joignaient au récit poétique un accompagnement instrumental, largement dessihe, et que c’est à l’ensemble de ce récit, ainsi accompagné, qu’ils donnaient le nom de mélopée.

Dans la musique moderne ; nous n’avons pas de mélopée proprement dite, mais nous possédons quelque chose d’approchant dans une sorte de récitatif à mesure serrée ; dont l’effet est celui d’une déclamation musicale très-régulière. On voit des exemples remarquables de ce récitatif particulier dans les oratorios de Ilœnde) ; dans les œuvres dramatiques ’de Mozart ; de Sarti ; dé Gluck ; de

MELO

Cherubini, de Méhul, et surtout dans les opé ; ras de Bellini, qui trouvait dans son emploi la source de nombreux et puissants effets.

MÉLOPHAGË s. m. (mé-lo-fa-je — du gr. melon, brebis ; phayô, je mange). Entoin. Genre d’insectes, de l’ordre des diptères brachocères, famille des pupipares, tribu des coriaces, dont la principale espèce vit sur les moutons et s’attache à leur toison.

MÉLOPHAHE s. m. (mé-lo-fa-re — du gr. melos, mélodie et de phare). Espèce de pu Ïlitre creux, avec des châssis à jour, sur esquels on colle do la musique écrite sur du papier transparent, afin de pouvoir la jouer la nuit en plein air, en plaçant de la lumière au centre du pupitre.

MÉLOPHONE s. m. (mé-lo-fo-ne — du gr. melos, mélodie ; phànê, voix). Mus. Sorte d’accordéon perfectionné.

— Encycl. Le mélophone est un instrument à vent et à anches libres, dont le caractère, d’ailleurs peu original, se rapproche beaucoup de celui de l’accordéon, sur lequel cependant il a l’avantage dune très-grande douceur ; les sons en sont à la fois beaucoup plus moelleux et beaucoup plus nourris. I.a forme du mélophone n’est pas sans analogie avec celle de la guitare ; mais la caisse, un peu plus longue que celle de ce dernier instrument, est environ doux fois plus épaisse, et le inanche est réduit à des proportions très-exigufis. La sonorité, dans le mélophone, s’obtient à l’aide de tuyaux à anche qui passent dans l’intérieur de la caisse et dans lesquels l’air est introduit par un souffleta double vent, mis en mouvement par la main droite de l’exécutant au moyen d une tige qui sort de la caisse et y entre alternativement ; la main gauche, pendant ce temps, met en mouvement les touches d’une espèce de petit clavier mobile placé sur le manche r on voit qu’il y a là-dedans tout à la fois cjuelque chose de l’orgue, de la vielle et do I accordéon.’

C’est en 1837 que le mélophone fut inventé par un facteur français nommé Leclerc, et il parut avec succès à Paris, l’année suivunte, à l’Kxposition des produits de l’industrie. Un artiste, ancien élève du Conservatoire, Louis Dessane, qui avait acquis en peu de temps une très-grande habileté sur cet instrument (dont quelques écrivains lui ont à tort attribué l’invention), obtint lui-même beaucoup de succès en le faisant entendre il l’Exposition, et se mit en devoir de le propager en le produisant un peu partout. La sensation que produisirent et l’instrument et celui qui en jouait tirent imaginer d’employer le mélophone à l’Opéra pour des effets particuliers. Dessane lut donc attaché a l’orchestre de ce théâtre ; mais l’usage de son instrument était trop borné ; celui-ci ne répondit pas à ce qu’on espérait de lui, et l’administration de l’Opéra renonça au bout de deux ans aux services de Dessane.

Pendant ce temps, un autre facteur, nommé Pellerin, s’était occupé d’améliorations et de perfectionnements à apporter dans la construction et dans les conditions pratiques du mélophone. Dessane, loin de se décourager par le fait de son premier déboire, résulut alors d’aller voyager pour faire connaître à l’étranger l’instrument ainsi perfectionné- Il partit pour l’Allemagne, dans le but d’y donner des concerts ; et se fit entendre tout d’abord à Darmstadl, puis à Francfort, et enfin k Nuremberg. Dans cette dernière ville, il songea à s’occuper lui-même de la fabrication de sou instrument favori, et fonda une maison à cet effet. Mais il ne put réussir, malgré ses essnis, à opérer les réformes nécessaires dans la construction du mélophone et à en corriger les défauts, défauts qui consistent surtout dans le mauvais fonctionnement des soupapes et dans la difficulté d’un duigterassez bizarre. L’entreprise de Dessane n’eut donc pas de suites, et bientôt le mélophone fut complètement abandonné, bien que depuis lors quelques facteurs aient essayé de le reproduire en modiliaut sa dénomination ; nous citerons particulièrement, parmi ceuxci, M. Piron, qui imagina le mélophiton, et M. Austinj qui s’occupa, aux États-Unis, du mèlodèon, instrument dont le principe, comme celui du mélophone, était l’anche libre. Aujourd’hui, il n’est plus question ni des uns ni des autres, et il n y a, sans doute pas lieu de le regretter, car nous avons dit que le mélophone, en dépit d’une certaine douceur et d’une certaine rondeur de sons, ne présentait aucun caractère réel d’originalité.

MÉLOPHORE s. m. (mé-lo-fo-re — du gr. melon, pommé ; phoros, qui porte), liist. Transcription grecque d’un mot persan qui désignait des gardes royaux portant, au lieu de lances, des bâtons termines par des pommes d’or.

MÉLOPLASTE s. m. (mé-lo-pla-ste — du gr. melos, mélodie ; plassd, je fais). Mus. Tableau composé des cinq lignes de la portée avec quelques lignes additionnelles au-dessus et au-dessous, et sur lequel le professeur de musique promène une baguette terminée par Une petite boule servant à représenter, par une notation mobile, des chants qui sont solfiés par les élèves au fur et à mesure que la baguette leur indique de nouveaux sous.

MÉLOPLASTIE s. f. (mé-Io-pla-Slt — du gr. melon, -joue ; plasso, je forme). Chir. Opé MELP

ration par laquelle on restaure une joue qui a perdu une partie de sa substance.

MELORIA, petite Ile du royaume d’Italie, près de la côte de l’ancienne Toscane, a 5 kilom. S. de Livoume. Les Pisans y battirent la flotte génoise le 3 mai 1241 ; quelques années plus iard, en 1284, les Pisans y furent vaincus à leur tour.

MELOS, Ile de la mer Egée, une des Cyclades. V. Milo.

MÉLOSE s. f. (mé-lô-ze — du gr. mêlé, sonde). Chir. Action do sonder une plaie ou un organe, de l’examiner avec la sonde.

MÉLOSIRE s. f. (mé-lo-si-re — du gr. melos, membre ; seira, chaîne). Bot. Genre de cryptogames, de la tribu des diatomées, ayant pour caractère principal des corpuscules reliés en chaîne filamenteuse.

— Encycl. Les mélosires constituent un des genres les plus curieux elles mieux connus du groupe des diatomées, de ces êtres qui semblent former le chaînon intermédiaire entre les végétaux et les animaux inférieurs. Elles se présentent sous la forme de corpuscules renfermés dans une sorte de carapace à deux valves, réunies entre elles par un anneau diaphane et délient. On en connaît plus de vingt espèces, répandues dans les eaux douces ou salées des diverses régions du globe. Elles sont groupées le plus souvent en masses ou chaînes filamenteuses, brunâtres et fragiles. Celles qui habitent nos eaux douces se font aisément reconnaître par l’odeur oléagineuse qu’elles exhalent, quand elles sont un peu abondantes. Parmi celles-ci, la mélosire variable est la plus commune. Ce genre est voisin des gaillonelles, et l’une de ses espèces forme aujourd’hui le type du genre lysigonie.

MELOT (Anicet), érudit et antiquaire français, né à Dijon en 1697, mort à Paris en 1759. À la connaissance des langues anciennes et modernes, il joignit celle des ma thé

MELP

1487

ématiques, de la jurisprudence, et se rit’revoir avocat, mais n’exerça point, s’adonna entièrement a des travaux d’érudition et devint membre de l’Académie des inscriptions en 1738, garde des manuscrits de la bibliothèque du roi en 1741. Outre plusieurs mémoires insérés dans le lieeueil de l’Académie des inscriptions, on lui doit : Catalogus codieum manuscriptorinn Bibliothecgs retjim Parisiensis (Paris, 173P-1744, 4 vol. in-fol.), et le 6e volume du Caiuloyue des livres imprimés de la bibliothèque du roi.

MÉLOTE s. f. (mé-lo-te — du gr. melon, brebis), Hist. reliy. Peau de brebis avec sa laine, que portaient certains religieux.

MÉLOTHRIE s. f. (mé-lo-trt — du gr. melon, fruit ; thrix, cheveu). Bot. Genre de plantes herbacées de l’Amérique tropicale. Encycl. Les métothries sont des plantes

à tige rampante, à feuilles palmées, lobées, anguleuses. Les fleurs sont solitaires et monoïques ; elles présentent un calice campanule, ventru, à cinq dents, et una corolle monopètale, campanulée ou presque rotacée, soudée au calice. Les fleurs mâles ont cinq étamines triadelphes ; les femelles, un ovaire infère, a trois loges pluriovulées, surmonté d’un style cylindrique terminé par trois stigmates. Le fruit est une petite baie ovoïde, allongée, trigone, polyspenne. Ce genre renferme un petit nombre d’espèces qui croissent en Amérique, notamment dans ses parties tropicales. La métothrie pendante est la plus répandue ; elle croit jusqu’au Canada ; elle est tellement commune, qu’elle infeste les champs. Son fruit est de la grosseur d’une olive ; les habitants le font mariner.

A1ELOZZO DÀ FORLl (François), peintre italien, né à Forli en 1438, mort eu 1492, d’après Orètti, plus lard, selon Vasari. Pouf qu’aucune partie de sou art ne lui fût étrangère, il commença par se faire broyeur do couleurs et étudia sous las maîtres les plus célèbres de son temps, dont il fut le digne élève. C’est lui qui inventa le sotto in su, c’est-à-dire l’art de faire plafonner les figures au moyen de la perspective verticale, et il y excella. « À la hardiesse, à la preoisloil, dit E. Breton, il joignit le goût et le génie : Ses têtes sont admirables, son coloris est pur et brillant, les mouvements sobt vrais et variés, le jeu des lumières habilement compris et rendu, les raccourcis étonnants de science et de vérité ; les figures ont de la dignité, de la grandeur, de l’expression ; la touche est pleine de tinesse. » Meluzzo peignit le plus souvent à fresque. Pùi-ini ses chefs - d œuvre, on cite particulièrement : l’Ascension, jadis à l’église des Saints-Apôtres, à Rome, et transportée au Quirihal (1711), où. on l’admire encore ; Sixte IV confiunl à Ptatina la direction de la bibliothèque du Vatican, qu’on voit ail musée du Vatican ; Saint Antoine abbé, saint Jean-iiapliste et saint Sébastien, tableau à l’huilé, dans l’église dé l’Annuuziata, etc.

MELPOMÈNE s. f. (mèl-po-mè-ne — nom mydiul.). Personnification poétique de la trageOie : Il ne faut pas que Mulpombnk marché toujours sur des écàusses. (Volt.)

— Astron.’ Nom d’une planète télescopique.

— Encycl. Astron. Mèlpoinène est 1* dixhuitieme dés petites planètes télescopiqués

l,020",12

1,570 j. 44

2,30 0,22 15" 5’Si"

= 95° 10’ 39’

150"’S'50" 100 9’ 17"

, ’<

qui circulent entre Mars et Jupiter. Elle a été découverte, le 24 juin 1852, par M. Hind, de Londres. Elle a l’apparence d’une étoile jaunâtre de neuvième grandeur. Ses principaux éléments sont- ; Moyen mouvement diurne. Durée de la révolution sidérale

Distance moyenne au soleil

Excentricité

Longitude du périhélie... Longitude moyenne de l’époque.... :

Longitude du nœud ascendant.

Inclinaison

Époque, en temps moyen de Paris = 0,0 janv. 1854.

MELPOMENE, Muse de la tragédie. Les anciens la représentaient sous les traits d’une jeune femme richement vêtue, armée d’un poignard, chaussée du cothurne, ayant le diadème, le sceptre et le masque tragique. Nous possédons dans la Afelpotnêne du musée du Louvre un des plus beaux spécimens de l’art antique. Cette figure, de 4 mètres de hauteur, est une des plus colossales que le temps ait respectées ; elle présente la Muse de l’a tragédie vêtue de lu tunique a longues manches et ceinte de la large ceinture, ses parures habituelles. Sa chlamyde, rejetée sur le dos, est rattachée à la ceinture d’une manière pittoresque. Plus ou exsunine ce colosse, plus on est étonné de la grâce que l’habile artiste a su donner a la physionomie de cette Muse ; Vue du côté gauche, elle offre un très-beau mouvement de draperies. Le masque d’Hercule, l’avaiH-braâ droit et une partie de la main gauche sont modernes. Cette {statue.ornait probablement le théâtre de Pompéi, à Rome. Elle était restée dans la cour du palais du cardinal Riario, bâti par Bramante sur l’emplacement de ce théâtre. Elle occupe au Louvre un hémicycle construit par Percier et Fontaine. Le Bas-reliéf dés Muses, au Louvre, présente une figure dé Melpomène qui offre les mêmes dispositions. On les retrouve encore dans la Melpomène du Vatican (musée Pie-Clérnentin) ; Le manteau tragique replié autour du bras droit, le poignard et le masque coiffé d’une peau de lion, rappelant Hercule et ses travaux, caractérisent cette Melpomène. Son front, couronné de pampres, ruppellé (pie les vendanges furent les premières fêtes où se joua la tragédie. L’expression est Hère et grave, la pose de la statue est singulière ; elle s’appuie sur un rocher, comme si elle était lasse de déclamer.

Parmi les statuaires contemporains, nous citerons M. Duret, qui a fait une Melpomène (Tragédie) pour le Théâtre-Français : elle est placée actuellement Sous le péristyle et fait face à la Thalie (Comédie) du même, artiste. Dans le foyer du théine, la place d’honneur a été donnée à la magnifique Tragédie de Clesinger (exposée au Salon de 1852 ;, qui reproduit avec une vie si intense, une si puissante idéalité, le masque de Kachel, la grande tragédienne. L’artiste, aux prises avec la tragédie moderne, a répudié les anciens symboles ; c’est Phèdre qu’il a sculptée, mais Phèdre interprétée par la dernière actrice qui ail fait revivre les èinoiiutis tragiques, drapée de la stola antique, aux plis de laquelle elle savait donner une beauté sculpturale, et exprimant dans ses traits convulsés toute l’intensité de la passion.. Lesueur a peint une Àfelpomène dans une des compositions qui décoraient autrefois l’hôtel Lambert (actuellement au musée du Louvre) ; c’est le groupe de Melpomène, lirato et PoIymnie, représentées au milieu d’un paysage. Melpomène est agenouillée et tient dans’ ses mains un livre de musique.

M ELU OSE, ville d’Écosse, comté de Roxburg, a 50 kilom. d’Édimbourg, sur la rive droite de la Tweed, au pied des collines d’Eildon ; 4,000 hab. Melrose occupe une position pittoresque entre des collines uu pied desquelles coule la Twèéd et qui sont le Tremontiuni des Romains. Ces collinessur lesquelles se trouvent encore des vestiges de camps antiques, ne formaient autrefois, s’il faut en croire la tradition ; qu’un seul cdne, et elles furent partagées eu trois par lé diable, auquel Michel Scott, le magicien, était obligé de donner une occupation continuelle, La principale curiosité de Melrose est l’ancienne abbaye de ce nom, fondée par David 1« en 1136, détruite en 1328 par les Anglais, reconstruite gi-âée aux libéralités de Robert Bruce ; incendiée en 1385, détruite de nouveau en 1545, par le comte de Herfort, réédiliée quelque temps après et abandonnée en lin, pendant la Kéforme, par les moines de l’ordre de Cileaux. Dé cette magnifique abbaye, qui était té plus remarquable monument du style gothique fleuri de toute la Grande-Bretagne, il ne subsisté plus que les ruines de l’église, qui attestent la magnificence de ce célèbre monastère. 1 Cette église, dit M. EsquiroS, figurait une croix de Saiiu-Jeau. Au centre s’élevait une tour cariée, actuellement de 26 mètres de hauteur, dont le côté occidental a seul résisté aux ravages, non du temps, mais des hommes, car la pierre qui a servi à la construction de tout l’édifice est si dure, que des ornements les plus délicats des sculptures qui soin encore intactes’ semblent avoir été achevée