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tivité. Chez ces insectes, les élytres ne sont

Fioint soudés entre eux ; ils peuvent donc s’éever et s’écarter pour le vol. Les espèces sont inégalement distribuéesdans les diverses contrées du globe ; en général, elles sont plus abondantes dans les contrées humides. Les transformations de quelques espèces sont aujourd’hui connues ; celles du hanneton surtout ont été décrites avec soin par Kollar, Ratzeburg, Mulsant et Erichscn. Les larves vivent dans le sein de la terre, à une profondeur plus ou moins considérable, et auprès des racines des plantes qui servent à leur subsistance. Cette circonstance les rend d’autant plus funestes à l’agriculture, qu’elles passent ordinairement trois ans avant de se développer complètement. Leur corps est habituellement allongé, a dernier segment partagé par un sillon transversal. Les mandibules, dont la face externe est lisse, sont taillées en biseau à leur extrémité, et n’offrent aucune trace de dents. La larve du hanneton commun a le corps d’un blanc sale et jaunâtre, à travers lequel on voit, principalement dans le sac, les matières contenues dans l’intestin. La tète est grande, de la largeur du corps ; les palpes maxillaires ont le premier article court. Les antenne» sont composées de cinq articles, dont le deuxième et le troisième sont longs et égaux, tandis que le cinquième est plus petit, ovalaire, aeUininé. Les six premiers segments du corps offrent chacun trois bourrelets, dont le médian est plus court que les deux autres ; le septième segment n’a que le bourrelet antérieur ; les deux derniers n’en présentent aucun. De petits poils redressés et isolés se présentent sur la partie antérieure du corps. Les pattes allongées, hérissées de cils, sont composées de quatre articles ; la première paire est plus courte que les deux autres. Leur extrémité présente un crochet assez allongé. Ces caractères se retrouvent presque complètement dans les larves des rhizotrogues, des polyphylles. D’autres s’éloignent plus ou moins de ce typa. La serica brunnea, par exemple, a ie corps plus velu. Le sac offre à la punie inférieure une rangée de courtes épines, et à son extrémité des poih plus longs et plus serrés que sur les autres parties du corps. L’anus est longitudinal et dépourvu de-lèvre inférieure. Aucune des larves observées jusqu’à présent ne se fabrique de coque au moment de la métamorphose, si ce n’est ï’ancylùnica puncticollis, La larve de cette espèce s’enfonce dans une coque formée des substances mêmes dont elle se nourrit. Telle qu’elle est aujourd’hui constituée, la tribu des mêlolonthides renferme au moins une centaine <a genres, dont le plus important est celui des hannetons. Ces genres ont été distribués en plusieurs groupes, pour faciliter la classification ; ce sont les groupes des hoplites, des sericides, des sericoïtes, des macrodactylites, des clavipalpites et des mêlolonthides.

MÉLOMANE s. (mé-lo-ma-ne —rad. mélomanie). Personne qui aime la musique avec passion : Un mélomane. Une mélomane. Il n’y a à Paris que deux ou trois cents mélomanes capables de juger une véritable œuvre d’art musical et d en parler avec raison. (Fiorentino.)

— Adjectiv. : Une femme mélomane.

— Encycl. Le mélomane n’est autre chose que l’amateur de musique, le dilettante, dont le goût pour les choses musicales a dégénéré en manie, et dont la manie est poussée à sa centième puissance. La race de ce mammifère semble aujourd’hui bien près de s’éteindre, et le mélomane, on peut le dire, est devenu une rareté. Mais, il y a cent ans, c’était un type très-commun, fleurissant un peu partout, et partout insupportable. Le mélondane est un fanatique, et, comme tous les fanatiques, il devient facilement odieux. En musique, comme en toute chose, l’amateur éclairé, — instruit, délicat, est un véritable trésor pour les artistes et pour les gens de goût, qui peuvent s’entretenir avec lui, en termes choisis, avec des visées ingénieuses, de l’art qui les charme et qui fait l’objet de leur prédilection. Mais l’amateur a son goût particulier, ses aspirations, ses sympathies et par conséquent ses antipathies, et il donne sur chaque chose une opinion qui, si elle n’est pas toujours juste, est du moins sincère, rnisonnée, intelligente. Le mélomane, au contraire, se croirait perdu s’il avait l’air de raisonner ses sensations, de faire œuvre d’analyse ou de critique : il juge tout, dit-il, avec son gros bon sens, cette absurdité que les imbéciles mettent toujours en cours pour défendre leurs appréciations ineptes. Pour lui, il n’y a point de juste milieu ; telle chose sera admirable, telle autre-insupportable, selon que sou sens particulier, que n’a aidé aucune réflexion, aucun essai d’initiation, lui aura rendu l’une sympathique et l’autre antipathique, sans qu’il sache pourquoi. Point de délicatesse pour cet enragé, incapable de comprendre quoi que ce soit aux finesses de 1 esprit, do l’âme et de l’imagination ; rien d’exquis, rien d’aimable, rien de mesuré : tout est bon ou mauvais, sublime ou horrible, admirable ou détestable, grandiose ou puéril. Et, jugeant ainsi, il parlera h. tort et a travers, sans souci des opinions contradictoires, des tempéraments divers, des différences de l’éducation, sans souci du raisonnement surtout. Il vous assassinera avec ses

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points d’exclamation, ses admirations irréfléchies, ses dénigrements systématiques, ses banalités de toute sorte, ses lieux communs qu’il aura ramassés dans le courant de la conversation, en causant avec des imbéciles, ses pareils. En vérité, je vous le dis, le mélomane est un être fâcheux, malsain, désagréable, et qu’il est grand temps de voir disparaître complètement de la surface de la terre.

Du reste, nous devons le dire, il est deux espèces de mélomanes. L’une est composée de ceux que l’on pourrait appeler les mélomanes platoniques, et qui, sans connaître la différence qui sépare un ut d’un , un dièse d’un bémol, une tierce d’une quarte ou d’une sixte, prétenden t s’ériger néanmoins en juges sou verains, rendre des oracles, et faire de la critique par axiomes ; l’autre, et celle-ci n’est pas moins désagréable, comprend les individus qui, parce qu’ils ont ébauché un semblant d’éducation musicale, se croient permis d’aspirer au titre de chanteur, de virtuose, voire même de compositeur, et profitent de cela pour vous tyranniser en vous obligeant, bon gré mal gré, à apprécier leur talent d’exécution et il écouter leurs élucubrations. Le premier genre a été assez bien décrit dans les lignes suivantes, que nous empruntons au Dictionnaire de musique de MM. Escudier frères : « Le mélomane n’a, le plus souvent, que des prétentions à l’habileté et au savoir. Toujours à son poste dans les concerts, aux premières représentations desopéras nouveaux, il excite, encourage, blâme, critique tour à tour des yeux, du geste, de la voix. Il se pose en Aristarque, en juge souverain, infaillible, et ses décisions, selon lui, ont cassé plus d’une fois les arrêts d.e la critique et du public ; personne ne possède comme lui ce sens exquis, ce tact parfait, ce sentiment du beau qui sait distinguer le véritable talent de la médiocrité. À l’en croire, il est le conseiller intime de tous nos grands artistes ; Rossini lui doit ses plus délicieuses mélodies ; Meyerbeer, ses plus belles inspirations ; Auber, ses rhythmes les plus coquets ; Halévy, ses chants les plus passionnés ; ûonizetli, ses cantilènes les plus suaves. ■

Quant au mélomane du deuxième genre, à. celui qui a des prétentions au titre de virtuose ou de compositeur, si jamais vous le rencontrez dans un s ; ilon, fuyez-le au plus vite, car il ne manquera pas de vouloir faire montre des rares facultés dont la nature l’a comblé, du talent qu’il doit a son travail opiniâtre autant qu’à ses dispositions naturelles ; c’est lui qui parle, naturellement. Celui-ci voudra hurler une de ses romances, celui-là se contentera de briser le piano sous ses doigts « agiles, » cet autre ne fera pas grâce d’une composition « pleine de charme et de mélancolie, qui est certainement ce qu’il a fait de mieux. » Sauvez-vous, vous dis-je, sauvez-vous, car autrement il vous rendrait fou.

Dans une de ces boutades qui lui étaient familières, Albert Cler a ainsi classé les mélomanes de cette seconde catégorie, selon leurs aptitudes particulières, en caractérisant chacun d’eux d’après sa manie dominante. «Toutes les fois que vous entendrez un de vos concitoyens préluder invariablement, en commençant par les notes du médium et en s’arrétant avec complaisance sur les notes basses (ces derniers sons muinurés trémolo dans la cravate), vous pouvez dire hardiment : c’est un Frudhomme, un Béotien. Celui qui, dans la société, va jusqu’à trois couplets de romance, doit être considéré comme ayant des dispositions à se rendre indiscret, importun. Quant au malheureux qui dépasse ce nombre et qui ne craint pas de se permettre les six couplets, jugez-le comme un être de l’espèce la plus dangereuse pour la paix de votre foyer domestique, comme un personnage essentiellement rabâcheur, ennuyeux, assommant. Celui qui attend pour fredonner un air qu’il soit depuis longtemps tombé dans le tuyau de l’orgue de Barbarie, qui aujourd’hui, par exemple, vous chante Ma Normandie ou laPostillou de Longjumeau : perruque, rococo, idées toujours en retard comme une mauvaise pendule. Celui qui psalmodie tous les chants tristes ou gais sur un seul et même air de sa façon, lequel ne varie jamais : être monotone, fastidieux.

Passons maintenant au choix des instruments, comme indice de caractère. La trompette, le trombone, le cor et la trompe de chasse : jeune homme bruyant, étourdi, tapageur ; caractère coquin de neveu ou officier de hussards d’opéra-comique. Celui qui cultive les instruments de remplissage, lesquels jouent dans un orchestre les rôles qu’on appelle au théâtre grande utilité, tels que le triangle, la grosse caisse, le chapeau chinois ; celui-là doit être un bon et simple garçon, sans prétention aucune, toujours disposé à rendre service à son prochain. Le basson : caractère concentré. La clarinette : esprit peu poétique, tournant à l’épicerie. Contre-basse : indice de maturité ou plutôt de décrépitude. Regardez, en effet, dans un orchestre ; il est très-rare que l’on n’aperçoive pas au-dessus du long manche de cet instrument une perruque à frimas et un nez qui, comme celui du père Aubry, aspire à la tombe.

■ Le choix de la harpe indique une femme jolie et coquette, attendu qu’elle fournit l’occasion de déployer un bras bien l’ait, une taille élégante, et que les pédales mettent en

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évidence un pied mignon. Aujourd’hui cet instrument est presque généralement abandonné. Nous sommes trop galants pour y voir une preuve que les types de perfection fé-’ minine sont devenus plus rares, de même que la renonciation à la mode des culottes courtes a été citée comme un aveu tacite de la décadence des mollets contemporains. La femme qui empiète sur les instruments spécialement réservés aux hommes, et qui, par exemple, joue du violon, de la (lùte ou de la contre-basse, a, pour l’ordinaire, une allure de caractère masculin et un soupçon de moustaches. Si elle est mariée, elle intervertira le fameux article 213 du code civil, relativement à l’obéissance conjugale. Vice versa, l’homme qui pince de la harpe ou de la guitare doit, au besoin, faire de la tapisserie et ourler des cravates. Si l’on adoptait généralement notre système d’observation mélomane, il faudrait dire à un de ses semblables, non pas : « Dis-moi qui tu hantes, » mais : « Dis-moi ce que tu chantes, et je te dirai qui tu es. »

MÉLOMANIE s. f. (mé-lo-ma-nt — du gr. melos, musique, et de manie). Goût très-vif, passion pour la musique : Être possédé de

MÉLOMANIE.

— Encycl. La mélomanie, c’est la passion de la musique poussée à ses limites extrêmes et passée à l’état de manie, on dirait aujourd’hui de toquade. La mélomanie est maintenant beaucoup plus rare qu’elle ne l’était jadis, parce que, généralement, le véritable amateur a-fait place nu mélomane, dont nous avons étudié le type dans l’article précédent. Nous avons eu en France, où nous n’avons garde de laisser passer un ridicule, une comédie de Piron sur la mëtroinunie, un ballet de Gardel sur la dansomanie ; nous ne pouvions faire autrement que d’avoir un opéracomique sur la mélomanie. C’est Grenier qui se chargea d’en écrire les paroles, Champein qui prit la peine de le mettre en musique, et 1 ouvrage fut représenté à la Comédie-Italienne en 1781. Nous en rapporterons ce couplet, chanté par Géronte, le héros de la pièce, celui qui est atteint de mélomanie : Sans chanter peut-on vivre un jour ? Le chant ranime la vieillesse ; Il est pour ta jeunesse

Le père du plaisir et le fils de l’amour.

A douce et gentille fillette

Le berger va chantant son amoureux désir, —Et c’est aux sons de sa musette, Aux couplets de sa chansonnette Que la bergerette

Se laisse attendrir.

Les guerriers chantent leur victoire, Les amants chantent leur ardeur ; C’est la trompette de la gloire,

C’est le signal du bonheur.

Sans chanter peut-on rire.et boireî On chante le verre a la main. *

Si le bon vin inspire la tendresse, La chansonnette amène l’allégresse ;

De la joie on passe à l’ivresse, Et la voisine embrasse son voisin.

Mélomanie (la), opéra-comique en un ace, livret en vers de Grenier, musique de Champein, représenté à l’Opera-Comique national le 23 janvier 1781. L’auteur a dénié sa partition à Mlle de Condé. Elle obtint assez de succès. C’est une œuvre travaillée et qui dénote aussi de la facilité ; mais les idées sont communes. La pièce est très-bouffonne. Géronte est un vieillard extravagant qui ruffole de musique. Quoiqu’il ait promis la main de sa hlle Elise à Saint-Réal, il se ravise et veut lu donner à un nommé Fuganliiii, musicien italien dont l’arrivée lui est annoncée. Lisette vient au secours de sa jeune maîtresse ; son atui Crispin aidant, on fait passer Saint-Réal . pour le maestro Fugantiui. Géronte, charmé, ravi de la voix et de tout ce que lui chante son futur gendre, comble les vœux de sa hlle et les siens propres. L’ouverture est fort médiocre. L’auteur a cherché à rendre successivement plusieurs effets musicaux, la vivacité du ballet, la solennité du récitatif du grand opéra, la boursouflure du mélodrame, et à imiter plusieurs instruments : la harpe, la mandoline, la guitare, le hautbois, le cor, les timbales et même le canon, si toutefois cet instrument de destruction peut être considéré comme appartenant à J’orchestre. Ce n’est pas le seul ouvrage dans lequel on ait cherché à produire des imitations du ce genre. Plusieurs compositeurs ont cru qu’il était tout naturel et opportun dans un oper : i d’indiquer les ressources de l’art musical et de montrer leur savoir-faire. Sauf de rares exceptions, ils n’ont pas raisonné juste en ceci. D abord, en annonçant successivement un uir de tlùte, des arpèges de harpe, etc., ils ôtent aux spectateurs le charme de la surprise et les fout assister malgré eux à un concert plutôt qu’à une représentation ; ensuite, ils se méprennent sur le rôle de l’art musical, qui consiste à peindre les sentiments et les situations de l’âme à l’aide d’un procédé tout idéal que la préoccupation de l’imitation matérielle ne peut qu’affaiblir. Champein ne connaissait pas cette théorie, et son mélomane s’en donne a cœur joie. Crispin mémo le dépasse dans son air descriptif : Mousicien terrible et barbare. Cependant nous signalerons, en dehors de ces rôles chargés, 1 ariette d’Elise : Que je suis matheureusel celle de Lisette : De la gaité le doux transport ; la musette louree

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en sol : A douce et gentille fillette, et enfin la romance de Saint-Réal : 6 des dieux le plus bel ouvrage ! Le quinque qui suit n’offre rien qui le distingue, si ce n’est les traits de bravoure de la partie de soprano, qui ont dû faire honneur à la vocalisation de M’e Colombe, chargée du rôle d’Elise, et qui donnait sans doute brillamment le suraigu. Voici la suite de la distribution de cet ouvrage : Saint-Réal, haute-contre, Michu ; Géronte, baryton, Narbonne ; Crispin, ténor, Trial ; Chrysanthe, ténor, Rosières ; un notaire, ténor, Favart ; -Lisette, soprano, Carline.

MÉLOMÈLE s. m. (mé-lo-mè-le — du gr. melos, membre). Tératol. Monstre offrant des membres supplémentaires insérés sur les membres normaux.

MÉLOMÉL1E s. f. (mé-lo-mé-lî — rad. milomèle.). Tératol. Monstruosité caractérisée par la présence de membres supplémentaires insérés sur les membres normaux.

MÉLOMÉL1EN, IENNE adj. (mé-lo-méliain, iè-ne — rad. mélomèle). Tératol. Qui offre les caractères de la mélomélie : Monstre

MÉLOMÉLIEN.

MELON s. m. (me-lon — de l’Uni, mellone, dérivé de melo, qui est dans le latin meloprpa. Melo représente le grec mâloni mêlea, mêlis, pomme ; latin mahim ; albanais mole. En persan, mul est un des noms de la poire). Bot. Plante de la famille des eueurbitueèes et du genre concombre, dont le fruit est très-estimé : Semer, planter des melons. Obtenir une r nouvelle variété de melon. Il Fruit de cetto ’ plante : Manger du melon, une tranche de. melon. Le pape Paul // mourut d’une indigestion de melon. (Rnspail.) Il y a des gens qui se vantent d’avoir la main heureuse pour choisir un melon. (F. Soulié.) Il Melon d eau, Nom impropre de la pastèque.

— Pop. Individu niais, stupide : Tais-toi, tu. n’es qu’un melon.

— Econ. domest. Etui de carton, recouvert de peau, dont on se servait autrefois en voyage pour enfermer les perruques.

— Chir. Tumeur formée par la hernie de l’iris à. travers la cornée transparente ou par le ramollissement de la cornée elle-même.

— Moil. Nom marchand de la volute gondole.

— Echin. Melon de mer, Espèce d’oursin.

— Miner. Melon pétrifié, Num donné par les Orientaux à des pierres de forme spliérique, que l’on trouve au mont Carmel, et oui passent aux yeux des indigènes pour être des melons pétrifiés par le prophète Elle.

— Encycl. Le melon est une plante annuelle, à lige rampante, sarmente.use, munie de vrilles, couverte de poils rudes ainsi que les feuilles, qui sont alternes, palmées, à lobes arrondis et dentelés ; les fleurs, peu nombreuses, situées à l’aisselle des feuilles, d’un beau jaune nuancé d’orangé, sont monoïques : les milles ont cinq otamines, les femelles un ovaire infère surmonté d’un style cylindrique, terminé par trois stigmates épais, bifides. Le fruit est une péponide ordinairement très-volumineuse, sphùrique ou ovoïde, lisse ou rugueuse à l’extérieur, souvent marquée de grosses côtes ; l’intérieur renferme une pulpe charnue, juteuse, parfumée, do couleur variable, renfermant de nombreuses graines ovales, aplaties, luisantes, blanc jaunâtre. Cette plante a, du reste, produit par la culture un grand nombre de variétés, coinmo nous le verrons plus loin.

On ne connaît pas bien la vraie patrio du melon, que l’opinion la plus répandue fait venir d’Asie, mais qui, d’après quelques auteurs, serait originaire d’Afrique. Il est certain que cette plante provientdes pays chauds, et qu’elle a été introduite en Grèce de temps immémorial. On a cru la reconnaître dans lo ticyon de Théophrastc. Les Latins ont beaucoup connu le melon. Les auteurs anciens croyaient que ce fruit provenait d’une modification ou d’un perfectionnement du concombre. Dioclès CaristiuSfdans son livra Des choses salubres, dit que le melon est de faeilo digestion et qu’il plaît merveilleusement au cœur, mais qu’il ne nourrit pas beaucoup. Diphile est du même avis sur cette dernière propriété, mais il regarde ce fruit comme indigeste. Phénias conseille de ne manger crus que les melons <x sont dépourvus de graines. D’après Galien, lo melon refroidit et remplit d’humeur ; mais il a la propriété dé nettoyer la peau et d’en faire disparaître les taches. Pline nous apprend que Tibère aimait beaucoup les melons ; pour en avoir en toute saison, il en faisait croître dans de grandes caisses portées sur des roues, afin de pouvoir les rentrer facilement en serre pendant l’hiver ; on recouvrait ces caisses de vitrages, afin de les exposer saii3 danger ou soleil, durant les froids. Columelle, Palladius, Florentin et autres entrent dans des détails assez précis sur la culture de cette cucurbitacée, dont l’introduction dans la Gaule est due probablement aux Romains.

On n’est pas d’accord sur l’époque à laquelle nous est venu le melon cantaloup, ainsi nommé parce qu’il fut d’abord cultivé a Cantalupo, maison de campagne des papes, à quelques lieues de Rome. On pense généralement qu’il a été introduit en U95, au retour de l’expédition de Charles VIII en Italie ; toutefois, nous ne le trouvons positivement mentionné qu’en 158C. Quelques aimées avant