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car /or (1844) ; Ulla Fersen (1844) ; Histoire de la pairie (1845) ; Nouvelles historiques snédoises (1846, 4 vol.) ; la Vieille comtesse (1846) ; la Guerre de Trente ans (1847) ; la Jeune comtesse (1847) ; V Étranger à Als (1847) ; Jacob-Casimir de La Ourdie (1849) ; Aventures des voyageurs suédois (1848) ; Expédition sur le Grund-Belt (1849) ; la Guerre et les révolutions politiques à notre époque (1849) ; Histoire du Nord Scandinave (1850) ; Guide du voyageur suédois (1850) ; Poésies (1858) ;IaVie Scandinave en £apoiiie(l&55), etc.

MELL1N DE SAINT-GELAIS. V. SaintGelais.

MELLINE s. m. (mël-li-ne — du iat. mel, miel). Entom. Genre d’insectes hyménoptères.

MELLINET (François), homme politique et industriel français, né à Nantes en 173S, mort à Paris en 1793. Il s’occupa fort jeune de spéculations commerciales, réussit dans ses entreprises, créa plusieurs établissements manufacturiers et accrut considérablement le commerce de sa ville natale. C’est à lui qu’on doit le dessèchement des marécages de la Chezine, où il fit construire un vaste édifice, désigné d’abord sous le nom d’entrepôt des cafés, et qui est devenu le centre de tout un quartier. À plusieurs reprises, Mellinet fut délégué par ses concitoyens auprès du pouvoir central ou des états de la province. l’artisan des idées de la Révolution, il remplit en 1790 des fonctions municipales, s’attacha à calmer l’irritation populaire, et devint en 1792 membre de la Convention. Dans cette assemblée, il vota pour le bannissement de Louis XVI à la paix, s’attacha au parti des girondins, s’associa avec Fouché, en 1793, pour demander qu’on réprimât, par de promptes et énergiques mesures, l’insurrection royaliste qui venait d’éclater sur la rive gauche de la Loire, et mourut peu après d’une congestion cérébrale.

MELLINET (François-Aimé), officier et littérateur français, fils du précédent, né à Corbeil (Seine-et-Oise) en 1768, mort en 1852. 11 suivit la carrière des armes, et’ il venait d’être nommé lieutenant-colonel pour sa belle conduite au pont de Céret lorsque, Son père étant mort (1793), il se démit de son grade et retourna dans, sa ville natale. Il y fut pendant deux ans professeur d’histoire à l’école centrale, devint, après le coup d’État du 18 brumaire, sous-inspecteur aux revues, fut chargé pendant les Cent-Jours d’organiser lajeune garde en qualité de chef d’état-m ; ijor, et se signala par sa bravoure à. Waterloo. Banni de France, en vertu de l’ordonnance du 17 janvier 1S16, il passa en Belgique. En 1819, Mellinet put revenir dans sa ville natale, où il resta jusqu’en 1830. À cette époque, il rentra dans ia vie active, organisa une troupe de volontaires pour seconder l’insurrection belge ? commanda l’artillerie bruxelloise et liégeoise dans les journées des 23, 24, 25 et 26 septembre 1830, et fit peu après le blocus de Maastricht. Une collision étant survenue entre lu troupe de ligne et les volontaires à Namur, le régent Surlet de Chokier retira sou commandement à Mellinet, qui se fixa à Bruxelles, où il devint un des chefs du parti radical. Lorsque éclata la révolution de 1848 a. Paris, Mellinet fut du nombre de ceux qui voulurent faire proclamer en Belgique le gouvernement républicain. Compromis dans l’échauffourée dite de Misquons-tout, il fut frappé par le jury d’une condamnation sévère et enfermé dans la citadelle d’Anvers. En 1850, le prince Jérôme Bonaparte sollicita sa grâce du roi des Belges ; mais l’énergique Mellinet refusa de l’accepter et mourut deux ans après. On a de lui un drame intitulé Aimar et Azataïs (1709) ; une comédie, le Atari qui se croit trompé (1801) ; des Fragments à la manière de Sterne (1799, m-8°) ; des additions à une édition du Guide de l’officier en campagne du général Lacuée (Paris, 1804, 2 vol. in-8°).

MELLINET (Camille), littérateur français, parent du précédent, mort à Nantes en 1843. Il exerça la profession d’imprimeur dans cette ville et publia, entre autres ouvrages ; Le la musique d Nantes depuis les temps les plus reculés (1837, in-8°) ; la Commune et la milice de Nantes (1839-1844, 12 vol. in-8"), son ouvrage le plus important, qui contient d’intéressants détails ; des pièces de théâtre, notamment : Jeune et vieux, en trois actes (Nantes, 1838) ; une Femme artiste, en trois actes (Nantes, 1839) ; un Homme du peuple, en trois actes (Nantes, 1839) ; la Saint-JJarthélemy à Nantes, drame en cinq actes (Nantes, 1849) ; des Notices, des Mémoires, insérés dans le recueil de la Société académique de Nantes, etc.

MELLINET (Emile), général français, né à Nantes en 1798. Sous-lieutenant en 1815, il combattit cette même année devant Metz, où il reçut une blessure, fut également blessé au siège de Siiint-Sébastien pendant la guerre d’Espagne (1S22) et devint chef de bataillon en 1840. Envoyé l’année suivante en Algérie, il se distingua pendant l’expédition du Ché)ifl’(1842), battit, ttrois ans p.us lard, Bou-Maza devant Mostaganeni, reçut lo grade de colonel en 1846 et fonda peu après la ville de Sidi-bel-Abbès. Après son retour en France (1850), M. Mellinet fut promu général de brigade et attaché à l’armée de Lyon, d’où il jiassa a la garde impériale dès sa formation.

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11 prit part à la guerre d’Orient (1855), fut blessé devant Sébastopol à la première attaque de Malakoff (18 juin 1855), et revint en France avec le grade de général de division. À ce titre, il combattit avec la garde impériale pendant la guerre d’Italie et reçut la grand’eroix de la Légion d’honneur (1859). En 1863, il reçut le commandement supérieur des gardes nationales de la Seine, alla siéger au Sénat en 1865 et fut élu cette même année grand maître de la franc-maçonnerie de France, S la place du maréchal Magnan. Au mois d’août 1869, il se démit de son commandement des gardes nationales, qui passa au général d’Autemarre, et, au mois de juin de l’année suivante, il refusa de poser de nouveau sa candidature à la grande maîtrise de la franc-maçonnerie, où il eut pour successeur M. Babaud-Lnribière. Depuis lors, il a vécu dans la retraite. Le général Mellinet, grand amateur de musique, s’est montré un zélé propagateur des sociétés chorales. Il a fait don de sa bibliothèque au ministère delà guerre.

MELLING (Antoine-Ignace), peintre allemand, né à Carlsruhe en 1673, mort à Paris en 1831. Après avoir étudié la peinture sous la direction de son oncle Joseph Melling, et les mathématiques, l’architecture, sous son frère, ingénieur en Carinthie, il partit pour l’Italie à dix-neuf ans ; puis, poussé par son goût

four les voyages, il visita successivement Égypte, Constantinople, l’Asie Mineure, la Crimée. Pendant le long séjour qu’il fit dans la capitale de l’empire ottoman, Melling devint architecte de la sœur de Selim III, la sultane Hadidge (1795), et fut chargé d’élever plusieurs édifices. De retour en Europe, il alla se fixer à Paris, où il publia son Voyage pittoresque à Constantinople et sur les rives du Bosphore (1807-1S24, in-fol.). Ce bel ouvrage, dont le texte est de Lacretelle, lui valut le titre de peintre paysagiste de l’impératrice Joséphine, et des Paysages, qu’il exposa au Louvre, lui firent décerner une médaille d’or. En même temps, il fut attaché, comme peintre dessinateur, au ministère des affaires étrangères, titre qu’il conserva sous la Restauration, et auquel il joignit celui de peintre paysagiste de la chambre et du cabinet du roi. Melling, outre l’ouvrage précité, a publié : Voyage pittoresque dans les Pyrénées françaises et dans les départements adjacents, avec texte de Cervini (in-fol. oblong). Parmi ses tableaux, on cite les Vues des châteaux de Warwick, de Gosfiste, de Ilarwel, en Angleterre ; une Vue du château et du jardin des Tuileries, à l’aquarelle ; l’Entrée de Louis XVIII dans Paris ; la Distribution des drapeaux de la garde nationale, etc.

MELLINGEN. village du canton d’Argovie, célèbre par une bataille livrée le 3 juin 1654 entre les paysans et l’armée des gouvernants suisses. Les paysans de la Suisse centrale, notamment des cantons de Berne, bucerne et Soleure, revendiquaient l’extension de leurs droits politiques et l’égalité entre les villes et les campagnes. Sous les ordres de Leuenberg et de Schybi, ils attaquèrent, à Mellingen, le général zurichois Werdmuller. Inférieurs en nombre, les montagnards étaient mal armés et sans artillerie. Ecrasés par les canons de Werdmuller, ils repoussèrent les charges de la cavalerie fédérale, mais furent obligés de se rendre. Ceux qui persistèrent furent décimés cinq jours après à Herzogenbuchsee. Leuenberg, Schybi, Zeltner et d’autres chefs montagnards périrent sur l’échafaud en montrant un grand courage.

MELLINI (Jean-Baptiste), cardinal italien, né à Rome en 1405, mort dans la même ville en 1478. Chanoine de Saint-Jean de Latran dès l’âge de sept ans, il devint par la suite évêque d’Urbin, cardinal (1467) et légat à Milan. C’était un homme fort instruit, qui soutint avec beaucoup de fermeté les privilèges de l’église de Latran auprès du pape Eugène IV. — Un autre cardinal italien du même nom, Savo Mellini, né en 1601, mort à Rome en 1701, fut nonce en Espagne et publia, sous le titre de Autoritas infallibilis et summa cathedra S. Pétri (Salamanque, 1683, in-fol.), un ouvrage dans lequel il s attacha à réfuter Bossuet au sujet de la déclaration des droits de l’Église gallicane.

MELLINI (Dominique), littérateur italien, né à Florence vers 1540, mort vers 1610. 11 assista au concile de Trente, en qualité de secrétaire de Jean Strozzi (1562), puis fut gouverneur de Pierre de Médieis. Nous citerons parmi ses écrits : Visione dimonstrative délia malvagita del carnale amore (15BS), traité de morale-, Invétérés quosdum scriptores christiani nominis obtrectatores libri IV (1577, in-fol,), recueil rare et estimé des écrits anciens publiés contre le christianisme ; Trattato deW origine, fati, costumi a lodi di Matilda, la gran contessa d’Italia (1589, in-io) ; Parva qusdam opuscula (1609), etc.

MELLINI (Joseph-Zama), érudit italien, né à Bologne en 1788, mort en 1838. Il professa la théologie dans sa ville natale, où il reçut un canoiucat. Ses principaux ouvrages sont : Lexicon peripateticum (Bologne, 1816, in-4t>) ; Compendio délia datlrina cristiana (Bologne, 1829) ; Institutiones biblicse (Bologne, 1832) ; Pensieri e difesa délia religione (Venise, 1S38).

MELLIPÈDE adj. (mèl-li-pè-de — du lat.

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mel, miel ; pes, pedis, pied). Zool. Qui a les pieds d’un jaune de miel.

MELLIQUE adj. (mèl-li-ke — du lat. mel, ■miel). Chim. Se dit d’un acide extrait du miel : Acide mellique.

MELLISUGE adj. (mèl-li-su-je — du lat. mel, miel ; sugo, je suce). Zool. Qui suce le miel contenu dans les fleurs.

— s. m. Genre de passereaux.

MELLISUGINÉ, ÉE adj. (mèl-li-su-ji-nérad. mellisuge). Ornith. Qui ressemble à un mellisuge.

— s. m. pi. Famille d’oiseaux, ayant pour type le genre mellisuge.

— Encyel. Cette famille est composée des trois genres mellisuge, saphir, jacobine. Le premier se distingue par un bec de longueur variable, mais parfois presque aussi long que le corps tout entier, étroit, mince, ayant le sommet de la mandibule supérieure très-arrondi jusqu’à !a pointe, qui est aiguë, à bords mandibulaires légèrement dilatés vers la commissure. Les tarses sont très-courts, minces et le plus souvent emptumés ; les doigts sont longs et grêles ; les latéraux, surtout l’externe, sont unis à la base. Le pouce est long, mince ; les ongles sont recourbés. Ce genre renferme cent huit espèces. Nous citerons seulement le mellisuge de Popelairè. Son bec est assez court, droit et légèrement renflé vers la pointe. Le sommet de la tête est garni d’une huppe, du centre de laquelle partent deux pennes filiformes droites, de 0™j023 de longueur. La queue est large, très-longue et profondément fourchue. Les rectrices sont un peu recourbées en dehors. L’extérieure, sur chaque côté, est filiforme à l’extrémité, mais assez large à la base. Les reetrices intermédiaires, également larges à la base, sont terminées en pointe. Les deux pennes du milieu sont très-courtes et atteignent à peine le quart de la longueur des extérieures. Le devant et le dessus de la tête, la gorge et le devant du cou sont recouverts de petites plumes écailleuses formant une sorte de masque d’un vert d’émeraude qui brille d’un éclat très-vif. La huppe est de la même couleur, à l’exception pourtant des deux longues pennes filiformes dont nous avons parlé, qui sont noires. La nuque, les côtés de la tête derrière les yeux, les côtés et la partie postérieure du cou, le dos et les flancs sont d’un vert doré très-foncé. Le Croupion est traversé par une bande blanche. Le haut de la poitrine est d’un noir verdâtre velouté. Le bas de cette dernière partie est brun, ainsi que le ventre. La région anale est blanche. Les couvertures inférieures de la queue sont d’un vert doré et bordé de blanchâtre. Le dessus de la queue est noir, avec des reflets bleu d’acier bruni, excepté l’extrémité de chaque penne latérale, qui est brune. Le dessous de la queue est A’w beau bleu d’acier bruni très-vif. Les ailes sont d’un brun pourpré. La longueur totale est d’environ om, ll. Ce mellisuge a été trouvé au Pérou par M. le baron Popelairè deTerloo, qui lui a donné son nom spécifique.

Le genre saphir est caractérisé par un bec parfois recourbé, tantôt en bas, tantôt en haut, mais le plus souvent droit, à arête arrondie jusqu’à la pointe qui est aigus, à bords mandibulaires légèrement dilatés. Les tarses, courts et minces, sont souvent recouverts de longues plumes ébouriffées et duveteuses formant manchettes. On compte cinquante et une espèces, parmi lesquelles nous ne citerons que le saphir de Félicie. C’est un oiseau-mouche de petite taille, qui habite les environs de Guayaquil sur l’océan Pacifique. Son nom rappelle celui d’une femme distinguée, Mme Félicie Abeille, dont le mari possède une magnifique collection d’oiseaux rares et précieux. Ce saphir est remarquable par sa vive colofation. Son bec, assez petit, est droit, noir en dessus et blanc en dessous. Le dessus de la tête et du cou, le corps et les ailes sont d’un vert doré sans pareil. Une plaque d’un vert d’émeraude, à reflets chatoyants, couvre le devant du cou depuis le menton. Le ventre, les flancs et le thorax sont d’un bleu d’azur métallique. La région anale est recouverte d’un duvet blanc. Les couvertures inférieures de la queue sont d’un noir soyeux. La queue, de grandeur moyenne, est d’un bleu d’acier intense. Les ailes sont d’un bruu pourpré.

Le genre jacobine a le bec assez long, droit, épais, a arête un peu saillante vers la base, à côtés très-comprimés, dans le dernier tiers de sa longueur, vers la pointe. On ne cite que six espèces, dont les plus remarquables sont l’oiseau-mouche à oreilles d’azur et la jacobine de Pouchet. Cette dernière, qui habite Cayenne, a le plumage d’un vert doré sur le corps et gris blanc en dessus. On remarque une moustache bleu d’acier bordée d’une autre moustache vert émeraude.

MELLITATB s. ni. (mèl-li-ta-te — rad. mellitique). Chim. Sel produit par là combinaison de l’acide mellitique avec une base. Il On dit aussi mellate.

MELLITE adj. (mèl-li-te — du lat. mel, miel). Entom. Qui produit du miel : Abeille

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— s. m. Pharm. Sirop préparé avec du miel.

— Miner. Mellate d’alumine hydraté, qui n’a été trouvé, jusqu’à présent, qu’à Artern,

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en Thuringe, où il est adhérent a du bois bitumineux.

— Encyel. Pharm. On donne le nom de mellile à différentes préparations pharmaceutiques présentant les caractères physiques d’un sirop. On les prépare avec le miel, 1 eau simple, différentes infusions ou décoctions et les sucs des plantes. On mélange les liqueurs au miel et l’on évapore en consistance de sirop. Il est de la plus haute importance d’obtenir ces liqueurs très-concentrées à cause de la profonde altérabilité qu’éprouve le miel par une cuisson prolongée. Il résulte des travaux de M. Deschamps d’Avallon qu’il faut pour 1,000 parties de miel 240 parties de liqueur aqueuse et 290 de liquf-.ur acide devant servir à la préparation du mellile. Le nombre des mellites employés aujourd’hui est très-restreint.

Le mellite simple ou sirop de miel se prépare avec 3 parties de miel et 1 partie d’eau. On porte à l’ébuilition, on écume et l’on fait cuire en consistance de sirop. Il est employé pour édulcorer les tisanes, à la dose de 60 grammes par litre.

Le mellite inercurial ou miel mercurial s’obtient en faisant un sirop avec 1,000 parties de miel, 100 parties d’extrait de suc dépuré de mercuriale, et eau en quantité suffisante. On l’emploie en lavement, comme purgatif, à la dose de 30 à 100 grammes.

MELLITIQUE adj. (mèl-li-ti-ke — rad. mellite). Chim. Se dit d’un acide extrait de la mellite : Acide mellitique.

— Encyel. Pour préparer l’acide mellitique, on fait bouillir de la mellite en poudre avec du carbonate d’ammonium jusqu à expulsion complète de l’excès de ce sel, on ajoute de l’ammoniaque pour précipiter l’alumine, et on laisse cristalliser le mellitate d’ammonium. Quand ce sel est suffisamment purifié, on le précipite par l’acétate de plomb ou par l’azotate d’argent, et l’on décompose le précipité par l’acide sulfurique, après l’avoir bien lavé et l’avoir mis en suspension dans l’eau. On filtre enfin et l’on évapore. Comme le précipité plombique entraîne toujours un peu d’ammoniaque, l’acide obtenu renferme un peu de sel ammonique. On le reprécipite, et l’on décompose de nouveau le précipité après l’avoir bien lavé, et l’on répète une troisième fois cette opération. On peut aussi faire bouillir le sel ammonique avec de l’eau de baryte jusqu’à expulsion complète de l’ammoniaque, et décomposer le sel barytique par l’acide sulfurique étendu ; par filtration et évaporation convenable, on obtient ainsi un liquide qui fournit des cristaux d’acide mellitique. Ces cristaux doivent être débarrassés, par une seconde cristallisation, de l’acide sulfurique qui y adhère.

Les liqueurs mères colorées, qui ont donné des cristaux de mellitate d’ammonium, renferment encore de l’acide mellitique. Pour en extraire cet acide, on y ajoute du chlorure de baryum, puis de l’ammoniaque. Dans ces conditions, il se forme un précipité de mellitate de baryum, que l’on transforme en sel ammonique en le faisant bouillir avec du carbonate d’ammonium, — et l’on achève comme précédemment.-On peut aussi précipiter les liqueurs colorées par le sulfate de cuivre et transformer le mellitate de cuivre en mellitate ammonique au moyen du sulfhydrate d’ammonium. Le sel de cuivre doit être, au préalable, purifié par plusieurs cristallisations.

Phopriétés. L’acide mellitique, tel qu’on l’obtient par évaporation, est une poussière blanche qui possède à peine une apparence cristalline. Lorsqu’on abandonne sa solution alcoolique à l’évaporation spontanée, on l’obtient sous forme de petites aiguilles soyeuses, qui s’unissent en groupes étoiles. L’alcool et l’éther le dissolvent facilement. Il fond lorsqu’on le chauffe, présente une réaction fortement acide et ne s’altère pas à l’uir. L’acide cristallisé ne perd pas d’eau à 1000. À une température plus élevée, il s’altère en partie et en partie se sublime inaltéré. Le produit de l’altération de l’acide mellitique a été décrit par Erdmann sous le nom d’acide pyromellitique. Erdmann a proposé pour ce nouvel acide la formule C&1103qui est tout à fait improbable.

Mellitales. D’après la nouvelle formule de l’acide mellitique, C1211601S, cet acide est hexabasique, tandis que jadis on le considérait comme bibasique en lui attribuant la formule C*1130*. Toutefois, on ne connaît jusqu’à ce jour que deux classes de mellitates : les mellitales neutres CISM’BO14 et les mellitates acides C12H3M’301Î. La chaleur décompose ces sels en donnant de grandes quantités de charbon et de petites quantités de produits hydrogénés ; distillés lentement avec de l’acide sulfurique. ils donnent de l’acide pyromellitique, de 1 oxyde de carbone, de l’anhydride carbonique et, à la fin de l’opération, de l’anhydride sulfureux. Les mellitates alcalins sont facilement solubles dans l’eau. Les sels de zinc et de manganèse s’y dissolvent peu à froid, mieux à chaud. Les autres sont peu solubles ou insolubles dans l’eau.

Constitution de l’acide mellitique. Il résulte d’un travail de M. Scheibler que l’acide mellitique est hexabasique et possède la composition d’une beuzi»e dans laquelle 6 atomes d’hvdrogène seraient remplacés par du carboxyle CO^H. On aurait ainsi pour la for»