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Mélangea politique*, littéraire* ci philosophiques, par M. de Bonald (2 vol., 1819),
recueil d’articles publiés dans le Mercure et dans le Journal des Débats sous l’Empire et sous la Restauration. Tous ces écrits ont une même tendance et un même caractère philosophique. L’auteur y conclut à peu près dans le sens des idées professées par de Maistce. Dans la partie littéraire, il traite des Écrits de Voltaire, de l'indépendance des gens de lettres, de l’influence du théâtre sur les mœurs et le goût, de l’Esprit et du génie, du Style et de la littérature, du Beau moral et du but moral dans ta tragédie, de la Littérature française au xviiio siècle, de la Manière d’écrire l’histoire, des Langues, de la Guerre des sciences et des lettres, de l’Éducation et de l’instruction, du Poème épique, des Progrès et de la décadence des lettres ; tels sont les titres des principaux chapitres. En philosophie et en politique, l’auteur présente des réflexions quelquefois paradoxales sur les sujets suivants : les Principes et leur application, la Philosophie morale et politique du xviu» siècle, la Politique et la morale, l’Unité religieuse en Europe, l’Argent et le prêt à intérêt, les Juifs, les Lois et les mœurs considérées dans la société en général, les Préjugés, la liiehesse des nations. Dans tous ces écrits, même dans las dissertations littéraires, l’auteur poursuit un but politique ; il y fait tout concourir : métaphysique, morale et religion, et il établitson argumentation sur les rapports qui existent entre ces divers ordres de questions. Opposé en tout aux tendances de la société moderne, il n’aime ni le luxe, ni l’industrie, ni les grandes capitales, ni les gens de lettres, ni le crédit, ni le télégraphe, rien de ce qui centralise et mobilise. l’artisan de la théocratie et de lar" monarchie absolue, il proteste contre les constitutions écrites. Son idéal étant contraire aux principes contenus dans la Charte, il n’accepte que le fond du gouvernement de la Restauration, et il en rejette la forme adoptée. Bonald, du reste, est le publiciste, le théoricien de l’Empire, et non de la Restauration ; c’est ce qu’on a trop oublié. Tous ses écrits, y compris ses Mélanges, ne sont que le développement de la thèse soutenue dans la Législation primitive, et ce livre n’est autre chose que le Contrat social retourné. L’auteur se renferme dans un petit nombre de formules ; il n’en sort pas et veut en faire sortir tout. Bien qu’il emploie les armes du raisonnement plutôt que celtes du sentiment, bien qu’il ne s’inquiète pas d’émouvoir et qu’il ne sache pas persuader, en dépit de leur allure dogmatique, les Mélanges de Bonald sont d’une lecture agréable ; ils font penser etréfléchir. Leur style ferme, sévère, presque toujours excellent, donnerait de la valeur aux opinions, si elles n’étaient le fragile échafaudage • d’un rêve politique, » comme il l’a déclaré lui-même.
Mélanges de littérature el de critique, par
Ch. Nodier (1820, in-8°). L’auteur a réuni dans ce volume les articles de critique publiés par lui sur les principaux ouvrages parus de ISOo à 1820. Les grands noms du commencement de ce siècle, Chateaubriand, M™» de Staël, Chénier, Lemercier, Ballanche, lord Byron, passent, tour à tour devant lui. En lisant les appréciations dont ils sont le sujet, on découvre certains petits côtés inconnus de l’histoire littéraire. À quoi tient souvent la gloire, le succès ? Nodier nous l’apprend à l’article Chateaubriand : « Le Génie du christianisme, dit-il, eut peu de succès lors de son apparition ; il avait fait si peu de bruit dans sa chute, que M. Ginguené, qui en rendait un compte fort malveillant dans la Dé' code six semaines après sa publication, s’excusait d’arriver trop tard pour parler d’un livre oublié. Bonaparte, dont le livre servait les projets, vint en aide à l’auteur ; il infligea pour pensum à l’Académie, dont il était mécontent, de s’occuper de cet ouvrage qui donnait le signal d’une restauration religieuse. ■ Charles Nodier ne se consacre pas exclusivement à l’examen des ouvrages de.poésie et de littérature ; certaines préférences particulières l’entraînaient vers l’érudition. Il était bibliomane, et il le prouve bien dans son compte rendu des travaux de Brunet, l’auteur du Manuel du libraire et de l’amateur de livres. On trouve aussi dans ce volume quelques études d’histoire, notamment un travail sur le Cardinal de lletz. Pour ce qui regarde le côté doctrinal de la littérature et la lutte qui commençait alors entre les classiques et les romantiques, on constate avec étonnement que Ch. Nodier, un des plus chauds partisans du romantisme lorsqu’il eut réussi, ne le servit guère au début. Les articles recueillis dans ces Mélanges sont d’un esprit flottant ; ils montrent un homme fin et délicat, un critique consciencieux, mais timoré, et qui craint d’accuser nettement ses préférences.
Mélanges asiatiques, par M. Abel Rémusat (1825, 2 vol. in-8"). M. Rémusat a réuni sous ce titre les travaux qui le font considérer ajuste titre comme le créateur des études sinolo-iques en France. Le recueil se compose d’une quarantaine d’articles sur différents sujets d’histoire, de philosophie et de linguistique orientale. Quelques-uns de ces articles sont des comptes rendus de traductions ou de publications importantes ; parmi ceux-ci, il faut citer la critique de l’Asie polyglotte de Klaproth, des Monuments de l’In-
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dmlstan, par Langlès, la traduction de M’encius, par M. Stanislas Julien. La linguistique orientale est traitée à fond dans une étude sur l’Origine des formes grammaticales, dans les articles consacrés à la transcription des mots orientaux en lettres européennes, à la partie sanscrite du vocabulaire philosophique en cinq langues, publié en Chine, et dans trois ou quatre opuscules spéciaux sur le dictionnaire, la langue et la littérature chinoises. La partie historique du recueil sa compose de résumés concernant les relations politiques de la France avec les empereurs mongols, article qui contient en germe l’histoire des relations de la Chine avec l’Europe, par G. l’authier ; d’un article fort intéressant sur une ambassade chinoise en Tartarie. Les études religieuses ont une importance plus grande. Parmi les meilleurs morceaux de ces Mélanges, nous citerons celui qui concerne les Traductions de la Bible en langue chinoise, et le Discours sur l’origine de la hiérarchie lamaïque. Le savant orientaliste considère, dans ce dernierarticle, la forme adoptée par la religion bouddhique au Thibet comme une importation chrétienne des nestoriens qui remplissaient toutes les parties de la Tartarie avoisinantes du Thibet. Nous dirons encore un mot des travaux qui se rapportent aux philosophes chinois, entre autres à Lao-tseu, dont Rémusat a traduit un ouvrage, le Livre des récompenses et des peines. En quelques points ses opinions ont été abandonnées, et l’esprit général de son œuvre a un peu vieilli ; mais la science, qui lui doit de véritables progrès, n’a pas encore annulé les travaux de cet esprit sérieux et judicieux.
Mélange» de philosophie, d’histoire et de littérature, par M. de Féletz (6 vol., 1828-1S30). Ces Mélanges sent un choix d’articles donnés par M. de Féletz au Journal des Débats sous lepremier Empire et sous la Restauration. L’autour les a partagés en quatre divisions principales. Dans la première se rangent les écrits traitant de la religion et de la philosophie ; dans la seconde, ce qui se rapporte à la littérature proprement dite ; dans la troisième, les articles sur l’histoire générale, les mémoires, les correspondances, les antiquités et les voyages ; dans la quatrième, les critiques et les analyses de romans, et les morceaux qui ne rentrent pas directement dans les autres divisions. Un dernier volume, publié en 1842, n’est pas le moins piquant du recueil. On y trouve d’excellentes notices biographiques et littéraires sur Férielon et La Fontaine ; des morceaux pleins de goût sur La Bruyère, Rollin, Montaigne, M’ie de Scudéry ; des notices nécrologiques sur les principaux personnages politiques et littéraires de l’Empire et de la Restauration : Pulissot, Geoffroy, Dussault, Suard, Delille, le duc de Richelieu, le cardinal de Beausset, Chateaubriand, de Bonald, Villemain, etc.
Ce qui fait la supériorité dé ce recueil de Mélanges, c’est la présence d’une doctrine littéraire invariable ; c’est la naïveté et la sincérité de sa démonstration, même quand elle prend pour prétexte un mauvais livre, un auteur médiocre. Ce n’est que plus tard que des hommes d’esprit et d’imagination ont inventé la critique fantaisiste et paradoxale. M. de Féletz et ses émules du Journal des Débats ont exercé dans leurs fonctions de critiques un rôle plus sévère et plus véritablement utile. Comme ses collègues, il eut ses moments de passion injuste, de sévérité excessive, ses préjugés et ses illusions politiques et littéraires. On peut lui reprocher les rancunes qu’il manifeste sans cesse contre les célébrités de la Révolution et de l’Empire. Mais il écrivait sous le joug de la censure ; il fut, avec ses collaborateurs, la terreur de la littérature officielle. Les articles de M. de Féletz se recommandent par des mérites propres : l’urbanité du ton, la courtoisie même dans le persiflage, l’indépendance du critique à l’égard de ses amis il-lustres ; enfin, un stylo vivant, qui n’est
autre que celui d’une causerie spirituelle.
Mélange» (très d’une petite bibliothèque,
par Charles Nodier (1829, in-8«). Cinquante-deux notices bibliographiques, sur des livres rares et curieux, forment ce recueil de Mélanges très-estimè. Nodier était un chercheur ; il avait collectionné bon nombre de livres rares, qu’il s’était amusé k décrire et à analyser ; sa position à la bibliothèque de l’Arsenal lui permit de compléter ses recherches et de les étendre. Il aimait à suivre dans les mains de leurs propriétaires successifs les curiosités bibliographiques, à constater leurs apparitions dans les ventes et les prix qu’elles atteignaient. C’est le résultat de ces recherches qu’il a consigné dans ces Mélanges. Il relève, chemin faisant, les erreurs où sont tombés des bibliographes bien plus savants que lui, qui ont cru à la multiplicité de quelques exemplaires presque introuvables ; tandis qu’en contrôlant les renseignements, en rapprochant les dates, on ne trouve plus qu’un seul exemplaire, ayant changé de main deux ou trois fois. Ces notices sont pour la plupart exactes, et l’esprit de Ch. Nodier fait trouver de l’intérêt à des discussions en elles-mêmes arides.
Une suite a été donnée à ce petit ouvrage dans un catalogue intitulé : Description ruisonnée d’une jolie collection de livres (1844, in-S°). Cette collection de livres n’est autro que celle même de Ch. Nodier ; il en avait
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préparé la description quelques années avant sa mort, et elle a été achevée par un de ses amis, G. Duplessis.
Mélange» religieux et philosophiques, de
Lamennais (1819-1835, 3 vol. in 8°). Chaque volume forme une série publiée sous un titre distinct : Mélanges religieux et philosophiques (1819) ; Nouveaux Mélanges (1826) ; Troisièmes Mélanges (1835). Ils offrent ensemble la réunion de cent dix-neuf opuscules ou articles de journaux, antérieurement publiés à part. Ces écrits si divers reflètent merveilleusement les passions diverses et les agitations tumultueuses d’un temps déjà si loin de nous, bien que quarante ans à peine nous en séparent. Les générations d’alors croyaient à l’éclosion prochaine d’un monde nouveau, et Lamennais partageait cette illusion généreuse...
On peut relever bien des changements de doctrine et des contradictions dans cette suite de travaux qui embrassent une si longue partie de la carrière de Lamennais ; il s en excuse, en érigeant en dogme la nécessité de modifier ses opinions à mesure que la vérité apparaît plus entière. « Il n’y a pas d’état plus déraisonnable, écrit-il en 1835, que de rester toujours dans les mêmes idées. La vérité est progressive. Il faut changer avec elle : ceux qui ne changent pas ne la connaissent pas, ne vivent pas, sont incapables d’expérience. Cet état implique ou la persuasion que l’on sait tout, que l’on a tout vu, tout conçu, ou la volonté de ne pas voir plus, de ne pas concevoir mieux ; et lorsque, en outre, on prétend faire de cette idée quelconque à laquelle on s’est cramponné en passant, comme à une pointe de rocher pendante sur le fleuve, la station dernière de l’humanité, aucune langue ne fournit le mot pour exprimer un pareil excès d’extravagance. »
Les Troisièmes Mélanges sont importants en ce qu’ils contiennent toute la polémique de Lamennais contre l’administration et le clergé au moment de sa rupture définitive avec l’Église.
Mélanges phéniciens OU Commentaires sur I histoire des Phéniciens (MisCellanea Phû2~
nicia, etc.), par Hamaker (Leyde, 1828, l vol. in-4°). Cet ouvrage est divisé en six livres, dont nous allons transcrire les titres, pour que nos lecteurs voient ainsi d’un seul coup d’œil l’ensemble et l’ordre des précieuses recherches qu’il contient : I. Interprétatio monumentorum cum punicis inscriptionibus, qux recens in muséum Lugduno-Batavorum illata sunt. II. Explicalio inscriptionum aliquot phostiiciarum, magnam partem inedilarum, qus apud exteros asseroantur. III, Novs curs in lapides humbertianos aliosque antea a nobis éditas et explicatos, item in inscriptiones citicuses. IV. Explicalio nummorum phœniciorum et hasmonasorum, item lapidum pretiosorum, guibus litterss phœnicis inscripts sunt. V. Interprétatio locorum nonnullorum Sanchoniatonis et aliorum, itemnominumpropriorum virorum et feminarum cum Phœnicum et Carthaginensium, tum Cypriorum qux apud veteres memorantur. VI. Explicalio nominum. multorum, in géographia veteH Phœnices, Cypri et Africs occurrentium, item glossarum aliquot punicarum et cypriarum. Quelques pages de supplément et diverses tables complètent le volume.
L’objet des quatre premiers chapitres est de fixer la lecture de ces restes de l’écriture phénicienne, et une chose qui ne peut manquer de frapper d’abord l’attention, c’est l’extrême divergence qu’on observe entre les diverses manières dont une même inscription est lue par des hommes tels que Kopp, Gesenius, Hamaker et Quatremère. Une grande
partie de l’ouvrage de M. Hamaker est employée à combattre les opinions ou les conjectures proposées par Kopp et Gesenius, et a justifier celles qu’il a cru devoir adopter. Mais, abstraction faite de cette divergence, Hamaker lui-même, presque à chaque page, se trouve arrêté par certaines lettres dont les valeurs se confondent, et ce n’est que par des raisonnements souvent fort hasardés qu’il se décide à choisir.
M. Hamaker est revenu, dans ces Mélanges, sur la fameuse inscription bilingue, attribuée à la Ûyrénaïque, dont plusieurs savants, à son exemple, ont essayé d’expliquer la partie phénicienne, ou supposée telle, et de fixer la date et le véritable objet. Il n’élève aucun doute sur l’authenticité de ce monument, qui a paru fort suspect & plusieurs autres savants.
Nous ne pouvons suivre M. Hamaker dans les différentes questions qu’il a étudiées, ni dans l’étude des monuments dont il s’est occupé. Malgré les réserves que nous avons faites, on ne saurait trop rendre justice à la vaste érudition dont il a fuit preuve dans ce travail, ainsi qu’à, la sagacité avec laquelle il a rapproché et mis à profit tout ce qui pouvait venir à l’appui de ses explications.
Mélanges’philosophiques, de Jouffroy, une des productions les plus importantes de la philosophie en France depuis le commencement du xixe siècle, publiés en 1833 (1 vol. in-S»). Ils se composent d’articles la plupart assez étendus, insérés d’abord dans des recueils périodiques, parmi lesquels le journal le Globe. Le volume se divise en quatre parties. La première, consacrée à la philosophie de l’histoire, contient les morceaux suivants : 1° Comment les dogmes finissent ; 2" De la
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Sorbonne et des philosophes ; 3° fié flexions tuf la philosophie de l’histoire ; 4° Bossuet, Vico, Berder ; 50 Du rôle de la Grèce dans le développement de l’humanité ; 60 De l’état actuel de l’humanité.
La deuxième partie, consacrée à l’histoire de la philosophie, contient : l« De la philosophie et du sens commun ; 2° Du spiritualisme et du matérialisme ; 3<> Du scepticisme ; 4° De l’histoire de la philosophie.
La troisième partie est relative à la psychologie ; elle renferme : l" De la science psychologique ; 2° De l’amour de soi ; 3° De l’amitié ; 4° Du sommeil ; 5° Des facultés de l’âme humaine.
La quatrième traite de la morale ; elle contient : 1° De Véclectisme en morale ; 2° Du bien et du mal ; 30 Du problème de la destinée humaine ; 4" Méthode pour résoudre le problème précédent. Ce dernier paragraphe ne se trouve que dans les éditions postérieures (1838-1860). Jouffroy doit h ce livre une bonne moitié de sa gloire ; chacun des articles qui le composent fit du bruit à son apparition.
L’apparition de l’article Comment les dogmes finissent fut un événement, qui compte encore dans l’histoire des lettres françaises. Il a vu le jour dans le Globe du 24 mai 1825. Sans que l’auteur le dise formellement, il a en vue l’Essai de Lamennais sur l’indifférence en matière de religion.
L’article De la Sorbonne et des philosophes, ■ inséré dans le Globe du 15 janvier 1825, fut en quelque sorte, pour ce journal, une déclaration de principes. Jouffroy constate l’état des mœurs à propos de la science, et démontre que dorénavant elle ne sera plus un privilège réservé à quelques-uns, mais que tous sont appelés à en jouir si bon leur semble. L’ironie du langage de Jouffroy et la lucidité qu’il apporte à exposer ses idées sont des qualités précieuses. Il sait en effet, sous une forme toujours littéraire et simple, mettre à la portée du vulgaire les secrets auparavant enfouis dans les livres. Jouffroy cède volontiers aux préoccupations du moment. Sa
philosophie consiste d’ordinaire à discuter a un point de vue général les questions à l’ordre du jour. Dans ses. Réflexions sur la philosophie de l’histoire, les idées en voie de formation autour de lui sont constamment présentes à sa pensée. La question du progrès venait d’être posée bruyamment : « La grande différence, écrit Jouffroy, qui sépare l’homme du reste des animaux, c’est que la condition de ceux-ci ne change pas avec les siècles, tandis que celle de l’homme est daDS un mouvement perpétuel de transformation. » Le chapitre des Mélanges intitulé : Du rôle de la Grèce dans le développement de l’humanité, est également tout de circonstance. On était en 1827 ; les Grecs étaient en armes et les puissances maritimes de l’Europe s’apprêtaient à intervenir en leur faveur. Ses Considérations sur l’état actuel de l’humanité font suite à celles qu’il vient de développer sur la Grèce. Il a réuni sous ce titre les deux premières leçons de son cours de 1826 sur la philosophie de l’histoire. Les quatre derniers morceaux des Mélanges renferment la substance de son enseignement de morale.
Mélanges philosophiques (NOUVEAUX), de
Jouffroy, recueil posthume, du à M. Damiron (1842, in-S") L’éditeur a reproduit les travaux de Jouffroy, en les classant par ordre méthodique, de iaçon que ce volume fît suite au premier. On y trouve les études suivantes : 10 De l’organisation des sciences philosophiques, travail divisé en trois parties. La troisième est la plus considérable au point de vue scientifique et se subdivise elle-même en trois chapitres, psychologie, logique, morale ; 2" De la légitimité de la distinction de la psychologie et de la physiologie ; 3° Rapport sur un concours relatif aux écoles normales primaires ; 40 Discours prononcé à la distribution des prix du collège Charlemagne en 1840 ; 5» Ouverture des cours d’histoire de la philosophie ancienne à ta Faculté des lettres en 1823 ; 6» des fragments intitulés : Faits et pensées sut les signes ; 7» leçon du 7 février 1834, sur la Sympathie. Tous ces chapitres sont rédigés et écrits de la main de Jouffroy, sil’on en excepte la leçon sur la Sympathie, qui n’est qu’un résumé sténographique. Le morceau capital des Nouveaux Mélanges, par son objet et son étendue, est, sans contredit, le Mémoire sur l’organisation des sciences philosophiques. « Au fond, dit M, Damiron, c’est une. composition du genre du Discours sur la méthode.t Cette comparaison n’est point exagérée. Jouffroy y traite les mêmes questions que Descartes, et souvent dans un langage qui n’est pas inférieur à celui du grand philosophe, 11 offre des côtés neufs qui ne se sont jamais offerts à l’esprit de Descartes, qui n’eussent pas été compris de son temps. Le fragment intitulé Faits et pensées sur les signes est le dernier écrit de l’auteur. « On voit, dit M. Damiron qui a fait l’inventaire des papiers de Jouffroy, par des dûtes de lettres, sur le revers desquelles il est jeté comme pièce b. pièce, qu’il a été composé vers le mois do septembre ou d’octobre 1841, de sorte qu’on peut considérer ces quelques pages comme le testament du philosophe.
À l’occasion de la publication de ces Mélanges, on accusa M. Damiron de n’avoir pas mis au jour tout ce qu’il avait trouvé dans les papiers de Jouffroy. P. Leroux, dans sa bro-