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30 kilom. N.-E. de Lugo, près da versant occidental de la sierra de Constantina ; 3,708 hab. Tanneries, métiers à tisser, nombreux moulina à farine. Commerce de bestiauxet de produits agricoles.

MEIS, ville et port de la Turquie d’Asie, sur le golfe de Macri, il 270 kilom. S.-E. de Sniyrne. Le docteur Clarke a prétendu retrouver dans cette ville les ruines du tombeau de Mausole.

ME1SMER (Christophe), écrivain allemand, né à Altenbourg en 1703, mort en 1780. Il fut professeur à l’école de la Croix aDresde, et publia, entre autres ouvrages : Sylloge historico-philologica nominum aliquot contumeliosorum et comicis maxime usurpatorum (Dresde, 1752, io-4°) ; Sylloge virorum ati-, quoi eruditorum gui doctoris aut magistri tilula insigniri modeste rems’arunt (Dresde, 1753, .in-8°) ; Schediasma de aliquot viris gui speciatim typographicis quibusdam opéram olim prxstitei-unt laudabilem (1758, in-8°).

ME1SSAC, bourg de France. V. Meyssac.

ME1S3AS (Alexandre-André de), mathématicien français, né en 1795, mort en 1866. Il entra, en 1813, à l’École polytechnique, qui fut licenciée l’année suivante, se tourna alors vers l’enseignement des- mathématiques, et devint par Ta suite professeur au lycée Napoléon, à Piiris. On a de lui : Leçons d’arithmétique (1831, in-8»). Cours de géométrie (183S, in-8°) ; Notions de chimie et de physique (1835, 2 vol. in-8°), etc.

ME1SSAS (Achille de), historien et géographe français, frère du précédent, né à Gap en 1799. Il compta parmi ses maîtres l’abbé Gaultier, dont il a propagé plus tard la méthode d enseignement, et il a été pendant longtemps professeur d’histoire au collège Henri IV, à Paris. On lui doit un grand nombre d’ouvrages élémentaires, qu’il a publiés en collaboration avec M. Michelot et qui, pour la plupart, ont eu de nombreuses éditions. Nous citerons, entre autres : Manuel de géographie (1833, in-is) ; Manuel de grammaire avec tableaux (1834, in-12) ; Manuel d’histoire de France (1834, in-12) ; Nouvelle géographie méthodique (1827, in-12 ; 15e édit., 1851) ; Enseignement de la géographie (1810, in-12) ; Géographie sacrée (1841, in-18) ; Dictionnaire de géographie ancienne et moderne (1847, in-12) ; Petite géographie ancienne (1846, in-18) ; Manuel d’examen pour le brevet de capacité d’enseignement primaire (1860, 2 vol. in-12), etc. On lui doit, en outre, Atlaset cartes (1841) ; Cartes murales (&i2), etc.

MEISS.IS (Napoléon de), savant français, frère des précédents, né à Embrun (Hautes-Alpes) en 1806. Il a été pendant un certain temps professeur de cosmographie au collège Charlemagne, à Paris, puis il a dirigé une institution. Nous citerons, parmi Ees ouvrages d’instruction : Éléments de cosmographie (1837, in-12) ; Nouveaux éléments de physique (1838-1839, 2 vol. in-12) ; Nouveaux éléments de chimie (1839-1840, 2 vol.) ; Résumés d’histoire naturelle (1839-1841, 5 vol. in-12) ; Petite botanique (1841, in-12) ; Petite algèbre (1842, in-18) ; Petite cosmographie (1842, in-18) ; Petite histoire de la terre (1842, in-18) ; Petite zoologie (1842, in-12) ; Tableau de l’harmonie universelle (1843, in-8°), etc. M. Meissas est membre de plusieurs sociétés savantes.

MEISSEL (Auguste-Henri), diplomate allemand, u6 à Dresde en 1739, mort à Missolonghi en 1824. Il prit le diplôme de docteur en droit, entra ensuite dans la diplomatie, fut secrétaire de légation k Berlin, puis à Madrid, et mourut pendant un voyage en Grèce. On lui doit, entre autres ouvrages : État politique de la révolution d’Espagne, par Un témoin oculaire (Dresde, 1821, in-8°) ; Matériaux pour servir à l’histoire de la Révolution française ; Cours de style diplomatique (Dresde, 1823-1824, 2 vol. in-8°), traduit en français (Paris, 1826, 2 vol.).

MEISSEL (Conrad), littérateur et poëte allemand. V. Celtes Protucius.

MEISSEN, en latin Misena et Misnia, ville du royaume de Saxe, cercle et à 23 kilom. N.-O. de Dresde, sur la rive gauche de l’Elbe, ancien chef-lieu de la Misnie et actuellement chef-lieu du bailliage de son nom ; 9,500 hab. Manufacture royale de porcelaine ; fabrication de poteries et faïences, cartes à jouer ; coloriages pour les librairies de Leipzig. La principale curiosité de Meissen, c’est son château, ancienne résidence des princes saxons et connu sous le nom d’Albrechlsburg. Cet édifice, très-remarquable par son architecture, domine un rocher escarpé ; c’est actuellement une fabrique de porcelaine. Le chimiste Bcetticher, qui, en 1702, trouva la porcelaine en cherchant la pierre philosophale, fut chargé par l’électeur de Saxe, Auguste II, de fonder à Meissen une fabrique de porcelaine, qui donna en peu do temps des produits magnifiques connus aujourd’hui sous le nom de vieux saxe. « Pendant assez longtemps, dit M. Joanne, elle conserva le monopole de la fabrication de la porcelaine. Il y avait peine de mort contre quiconque eût révélé le secret de cette fabrication ou même transporté ailleurs la matière première. » Pendant la guerre de Sept ans, Frédéric II la pilla et en enleva les ouvriers et les modèles. Rétablie a grands frais par le roi de Saxe, elle a été cédée à l’État, qui l’exploite à son profit.

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À côté de la manufacture de porcelaine, sur le haut de la colline, s’élève la cathédrale de Meissen commencée au xiir* siècle et achevée seulement au xve. Ses tours furent détruites par la foudre en 1547. L’intérieur frappe par la pureté de son architecture. On y remarque surtout : les curieuses sculptures sur pierre du tabernacle ; de beaux vitraux de couleur ; une Descente de croix de L, Cianach ; un tableau d’Albert Durer ; les statues tVOthon ler ; de sa seconde femme, de saint Jean l’Evangéliste et de l’évêque Donat, et le caveau principal où sont ensevelis un grand nombre de princes saxons du xve et du xvie siècle. Meissen possède, en outre, un gymnase, plusieurs écoles, une bibliothèque et une collection scientifique. •,

Meissen était autrefois le siégo d’un margraviat et d’un évêché auquel on donnait le nom latin de Misnia, dont nous avons fait Misnie. Le margraviat avait été fondé en 928 par Henri I«, roi d’Allemagne ; le premier titulaire mentionné par les chroniques est un certain Wiggert, vers 968 ; il passa ensuite à diverses familles, et finit, en 1090, par appartenir à la maison de Wittin(v. Saxe), dans laquelle il devint héréditaire à partir de 1127. L’évêché de Meissen, fondé en 965 par Othon Ier, fut supprimé en 1587, époque où son titulaire, Jean de Haugwitz, embrassa le protestantisme. Meissen est la patrie d’Élie Schlegel et du docteur Hahnemann, l’inventeur do la médecine homœopathique.

MK1SSIÏM1K1M ou MEISENHEIM, bourg de Prusse, province du Rhin, faisant naguère partie du ci - devant margraviat de Hesse-Hombourg, sur la Glan, dans la régence et à

85 kilom. S. de Coblentz, près de la frontière de la Bavière rhénane ; 2,300 hab. C’est le chef-lieu d’une seigneurie située entre la principauté oldenbourgeoise de Birkenfeld et le Palalinat. Verreries, extraction de houille, pierres meulières. On y remarque le château des anciens landgraves, l’hôtel de ville et l’église calviniste.

MEISSNER (Auguste-Gottlieb), célèbre romancier allemand, né à Bautzen en 1753 mort en 1807. Successivement expéditionnaire, puis archiviste à la chancellerie de Dresde, professeur de littérature à Prague (1785), Meissner fut chargé, en 1805, de diriger les écoles supérieures de Fulde et reçut alors du prince de Nassau le titre de conseiller consistorial. Il commença à se faire connaître dans les lettres en traduisant quelques opéras-comiques français ; mais il abandonna bientôt le rôle de traducteur pour composer des œuvres originales, où l’on trouve de l’esprit, de l’imagination, un style ingénieux et vif, parfois, il est vrai, un peu recherché ou négligé, et une grande habileté dans la composition des plans. Meissner a introduit en Allemagne le roman historique, genre qu’il a emprunté à la France et qu’il a cultivé avec un plein succès. Parmi ses ouvrages, qui ne forment pas moins de 36 volumes, nous citerons : Alcibiade (1781-1788, 4 vol. in-8°), Bianca Capello (1785, 2 vol.), Masaniello, 1784, in-8°), qui ont été traduits ou imités plusieurs fois en français ; Histoire de la famille Frinck (1779) ; Contes et dialogues (1781-1789, in-8°), traduits en français sous le titre de Contes moraux (1802) ; Tableaux historiques et pittoresques de ta Bohême (1798) ; Vie d’Epaminondas (179S-1801, 2 vol.) ; un drame intitulé Jean de Souàbe (1780) ; un recueil de légendes nouvelles, etc., sous le titre d’Esquisses (1778-1796), traduit en français, etc. Les Fragments pour servir à la vie du maître de chapelle Naumann (1803, 2 vol.) sont cités comme la meilleure production de cet écrivain.

MEISSNER (Alfred), poëte allemand, petit-fils du précédent, né à Tœplitz en 1822. Il se rit recevoir docteur en médecine en 1646, puis vint habiter Paris, qu’il quitta lors de la révolution de février 1848 pour voyager en Allemagne. En 1850, M. Meissner s’est fixé a

Prague, où il s’est occupé exclusivement do poésie. Ses principales œuvres sont : Poésies (Leipzig, 1845) ; Ziska, poème épique très-remarquable (Leipzig, 184C) ; Eludes révolutionnaires faites à Paris (Francfort, 1849) ; l’An de grâce 1848 : le Fils d’Atta-Troll (Leipzig, 1850) ; la Femme d’Urie, tragédie en cinq actes (Leipzig, iS5l) ; Reginald Armstrong ou le Monde de l’argent, tragédie (Leipzig, 1853) ; le Pasteur de Grafenried (Hambourg, 1855) ; Souvenirs de la vie de Henri Heine (1856) ;- Nouvelles (1864, 2 vol.), etc. M. Meissner est un poste de beaucoup de talent, que Henri Heine appelle •l’héritier présomptif de Schiller. • Ses vers, mélodieux et d’une rare élégance, sont écrits sous l’inspiration des idées libérales et rangent Meissner parmi les représentants les plus remarquables de la poésie dans la Bohême contemporaine. Ses dernières productions portent

l’empreinte d’une mélancolie profonde.

MEISSONIER (Jean-Louis-Ernest), peintre français, né à Lyon en îsu. Issu d’une famille pauvre, il eut longtemps à lutter contre les difficultés de la vie. Vers 1830, il se rendit à Paris pour y étudier la peinture, dont il avait reçu les premières notions dans sa ville natule, et pour vivre, pendant un certain temps, dit-on, il exécuta, en compagnie de Daubigny, des tableaux à 5 francs le mètre carré, pour l’exportation. Tony Johanuot, qu’il alla voir un jour ; fut frappé de ses re MEIS

marquables dispositions et l’encouragea à persévérer dans ses études. Enfin Léon Cogniet l’admit au nombre de ses élèves, et il lit, sous la direction de ce maître, de très-rapides progrès. Doué d’un talent original, M. Meissonier adopta un genre à part. Il se mit à faire des tableaux de très-petite dimension rappelant, par la vérité des figures, la finesse et la netteté de la touche, la précision des détails, le soin extraordinaire de l’exécution, les tableaux de Torburg, de Van Ûstade et de Mieris. Après avoir produit quelques toiles, entre autres le Petit hallebardier, il débuta à nos expositions publiques en envoyant au Salon de 1836 un Joueur d’échecs et le Petit messager, qui attirèrent vivement sur lui l’attention des critiques d’art et du public. Depuis ce moment jusqu’en’ 1855, époque où il est arrivé à l’apogée de sa réputation, son talent n’a cessé de se développer et, depuis qu’il a acquis la fortune, et la célébrité, il n’a cessé d’apporter à l’exécution de ses œuvres microscopiques le

même soin, le même fini prodigieux. Il sait donner tant de vérité aux poses et aux physionomies, qu’on semble entendre ce que, disent ses personnages. On devine leurs caractères, leurs passions, leurs manies, leurs ridicules ; ou croirait presque avoir vécu avec eux.

« M. Meissonier, dit Théophile Gautier, est un maître que l’on peut citer dans son genre après Ingres, Delacroix et Decamps ; il a son originalité et son cachet ; ce qu’il a voulu faire, il l’a fait complètement. Il possède les qualités sérieuses du vrai peintre : le dessin, la couleur, la finesse de la touche et la perfection du rendu. Tout prend une vuleur

sous son pinceau et s’anime de cotte mystérieuse vie de l’art, qui ressort d’une.contrebasse, d’une bouteille, d’une chaise aussi bien que d’un visage humain. Comme il sait choisir le pupitre, le tabouret, le papier de musique, le livre, la table, le chevalet ou le carton, selon la figure qu’il représente ! Quelle harmonio entre les accessoires et le personnage, et quelle pénétrante impression de la scène ou de l’époque obtenue sans eiFort I Dans un genre où trop souvent l’on se contentait de la propreté et de la patience de l’exécution, il a apporté le dessin sévère, la force dé couleur et la vérité profonde du maître. Les seuls défauts qu’on pourrait relover chez lui, c’est de prendre en général des points de perspective trop rapprochés et de ne pas faire flotter assez d-annosphère autour de ses personnages : cela produit des lignes ascendantes désagréables, et fait venir les fonds en avant ; mais par combien de mérites ces légères taches ne sont-elles pas rachetées I quel soin parfait, quelle conscience méticuleuse, quoi travail incessant ! Quand un tableau sort des mains de M. Meissonier, c’est, à coup sûr, qu’il ne peut être poussé plus loin. Et, en effet, il peut alors défier le monocle de l’amateur le plus difficile, et aller s’accrocher tranquillement au mur entre les maîtres précieux, rares et recherchés. »

Outre les médailles qu’il a obtenues à divers Salons, M. Meissonier a reçu la croix de chevalier en 1845, une grande médaille d’honneur à l’Exposition universelle de 1855, la croix d’officier en 1856 et celle de commandeur en 18G7. Il a succédé en 186t à

Abel de Pujol comme membre de l’Académie des beaux-arts. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Meissonier sollicita une préfecture du gouvernement de la Défense. Elu membre du jury de peinture pour le Salon de 1872, il se prononça avec une vivacité singulière contre l’admission des tableaux présentés par M. Courbet, condamné comme membre de la Commune à six mois de prison par les conseils de guerre.

Parmi ses nombreux tableaux, nous citerons : Religieux consolant un malade (1833) ; le Docteur anglais (1839) ; Saint Paul, Isaie, le Liseur (1840) ; une Partie d’échecs (1841) ; Jeune homme jouant de la basse, un tumeur (1812) ; lo Peintre dans son atelier (1843) ; Partie de piquet, Corps de garde, Jeune homme regardant des dessins (1845) ; Trois amis, Soldats, la Partie de boules, un de ses chefs-d’œuvre, trois Portraits (1848) ; le Fumeur (1849) ; Souvenirs de guerre civile, le Dimanche, Joueurs de luth, Peintre montrant des dessins (1850) ; Jeune homme choisissant une épée, Jeune homme travaillant, les Bravi (1852), trois toiles également remarquables ; À l’ombre des bosquets, un Jeune homme qui lit en déjeunant, Paysage (1853) ; la Lecture, le Jeu du tonneau, la Rixe, tableau qui fut acheté 20,000 francs par le chef de l’État pour être donné au prince Albert, et diverses autres toiles déjà exposées (1855) ; la Confidence, un Peintre, un Homme en armure, l’Attente, l’Amateur de tableaux, un Homme à la fenêtre, un Jeune homme du temps de la Régence (1857) ; le Peintre, le Maréchal ferrant, le Musicien, deux Portraits (1861) ; l’Empereur d Solferino et Dix-huit cent-qua-. torze, tableaux dans lesquels l’artiste a abordé un nouveau genre, le genre historique dans de petites dimensions (1S64) ; Suite d’une querelle de jeu (1865) ; Lecture ches Diderot, le Capitaine, Corps de garde, Cavaliers se faisant servir à boire, l’Ordonnance, le Général Desaix à l’armée du Rhin, à l’Exposition universelle de 1867. Cette même année, M. Meissonier vendit à un Américain, M. Probosco, une charge de cavalerie au prix de 150,000 fr. Outre ses tableaux, on lui doit un certain

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nombre de portraits, notamment ceux de MM Battu, Fould, Charles Meissonier, Delahante, etc., qui ne valent pas ses tableaux ; les figures qui ornent le Parc de Saint-Cloud, tableau de M. Français ; des dessins pour la Comédie humaine de Balzac, les Français peints par eux-mêmes, Paul et Virginie ! etc. ; enfin quelques gravures et lithographies.-Son fils et son élève, M. Jean-Charles Meissonier, a exposé sans grand succès un certain nombre de tableaux depuis 1865., Nous citerons de lui : l’Atelier (1865) ; En prenant le thé (1866) ; des Portraits (186S).

ME1SSONNIER (Just-Aurèle), artiste, né à Turin en 1675, mort à Paris en 1750.’Doué d’une intelligence très-vive et do beaucoup d’imagination, il fut à la fois peintre, sculpteur, architecte, décorateur ; mais c’est surtout commo orfèvre qu’il acquit beaucoup do réputation, ot à rivalisa avec lo célèbre Germain, qu’il égalait au point de vue de l’invention et de l’exécution, mais à qui il était inférieur au point do vue du goût. Louis XV lui donna le titre de dessinateur du cabinet et d’orfèvre du roi. Outre de nombreux dessins pour les fêtes de la cour, on a de lui : Livre d’ornements en trente pièces (in-fol.) ; Livre d’orfèvrerie d’église en six pièces ; Ornements de la carte chronologique du roi, etc. Comme architecte, on cite de lui le Tombeau de Jean-Victor de Besenval, dans l’église Saint-Sulpice, à Paris.

ME1STER (Jean-Henri), dit le Montre, littérateur suisse, né à Stein, sur le Rhin, en 1700, mort près de Zurich en 1781. Commo son père, il devint pasteur protestant, remplit divers emplois ecclésiastiques on Allemagne et fut en dernier lieu pasteur a, Kusnaent (1757), où il mourut. On a de lui un assez grand nombre d’ouvrages sur des matières religieuses, notamment : Réflexions sur la manière de prêcher la plus simple et la plus naturelle (1745), et Jugement sur l’histoire de la religion chrétienne (Zurich, 1768-1769, in-S°).

MEISTER, (Léonard), écrivain suisse, neveu du précédent, né à Neftenbach, canton de Zurich en 1741, mort à Coppet en 1811. Il était le fils d’un ministre de la religion protestante et il exerça également les fonctions sacerdotales. Meister enseigna d’abord l’histoire et la morale à l’École des arts de Zurich, où il était pasteur, et il fut secrétaire du directoire suisse de 1798 à 1800. Ses ouvrages ne sont guère que des compilations, mais le soin et l’intelligence avec lesquels ils sont faits leur donnent une grande utilité pratique. Ils sont au reste fort nombreux. Nous citerons, parmi les principaux : Lettres romantiques (Berlin, 1769) ; Mémoires pour l’histoire des arts et métiers, des mœurs et des usages (Zurich, 1774, in-8°) ; Mémoires sur l’histoire de la langue et de la littérature allemande (Londres, 1777 ; Heidelberg, 1780) ; Morale de l’amour (Winterthur, 1779) ; les Hommes célèbres de la Suisse (Zurich, 1780-1782), traduit on français et auquel Fuzy a ajouté un volume ; les Zurichois célèbres (1782) ; Petits voyages dans quelques cantons suisses (Bâle, 1782) ; Scènes principales de l’histoire de la Suisse (Bàle, 1783-1785) ; Caractères des poêles allemands, par ordre chronologique (Zurich, 1785-1703) ; Histoire de Zurich depuis sa fondation jusqu’à la fin du XVIe siècle (Zurich, 1786, in-8°) ; Abrégé du droit public helvétique (Saint-Gall, 1780) ; Histoires et contes helvétiques (Winterthur, 1789) ; Dictionnaire historique, géographique et statistique de la Suisse (Ulm, 1790) ; Almanach helvétique (1800), publié en collaboration avec Hofmeister ; Histoire de la révolution suisse, depuis 1789 jusqu’en 1798 ; Histoire de la Suisse depuis César jusqu’à Bonaparte (1801-1803) ; Meisteriana (Saint-Gall, 1811).

MEISTER (Jaeob-IIeinrich), écrivain suisse, fils de Jean-Henri et cousin du précédent, né à Zurich le 6 août 1744, mort dans la même ville le 9 octobre 1826. Il se prépara de bonne heure à embrasser l’état ecclésiastique, imitant en cela la plupart.des membres de sa famille ; mais, ayant publié un ouvrage philosophique sur 1 Origine des principes religieux (1762), il ne sembla plus assez orthodoxe pour recevoir les ordres et vint à Paris pour être le précepteur d’un jeune hommo dont il continua l’éducation jusqu’à la Révolution. Durant son séjour à Paris, son goût pour les lettres et pour les études philosophiques le rapprocha de Diderot et du baron d’Holbach, et il collabora même assez activement à la Correspondance de Crimm. De retour en Suisse, il vint habiter sa ville natale, où, en 1802, il présida la commission chargée de réorganiser dans cette ville les formes fédératives. ■ Le long séjour qu’il avait fait en France, dit un biographe, permit à Meister d’employer dans ses nombreux écrits la langue française et de la. manier avec autant d’élégance que de pureté. Après avoir partagé les opinions de la société où il passa ia plus grande partie do sa vie, i ! revint aux principes religieux dont il s’était" éloigné ; deux hommes célèbres qu’il aima également, et entre lesquels il établit un singulier parallèle, Diderot et Lavater, exercèrent sur lui une influence bien diverse. L’un le convertit à la philosophie, l’autre le ramena à la religion. • Les principaux ouvrages de lieinrioh Meister sont : Logique à mon usage (Paris, 1772) ; Nouvelles idylles de [ Gessner, traduites do l’allemand (Zurich,