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die. à Dans un chapitre qui traite de la partie ignée ou nitre, Mayow a érais sur la combustion des idées que nous ne serions pas étonnés d’entendre citer comme venant de Lavoisier. Lisez plutôt la citation qu’en fait M. P.-P. Deherain ; à L’airesttout ù faitnécessaire à l’entretien de la flamme ; toutefois, ce n’est pas l’air tout entier qui entretient la tîamme, c’est sa partie la plus active et la plus mobile ; car, lorsqu’une flamme s’éteint dans un espace fermé, il reste- encore beaucoup d’air qui n’a pas été plus détruit par la combustion qu’il ne s’est échappé au dehors. » C’était aller contre toutes les règles reçues, renverser la vieille théorie scolastique des quatre éléments ; aussi la voix de Jean Mayo’W n’eut-elle pas d’écho. Il fallut attendre jusqu’en roi pour que Priestley, en Angleterre, et Lavoisier, en France, vinssent affirmer à nouveau la dualité des gaz contenus dans l’air.

Mayo-w a réuni le résultat de ses études et de ses expériences dans un ouvrage intitulé : Tractatus V phgsico-medici {Oxford, 1674, in-8°), qui a été traduit en allemand, en hollandais, et dont A1M. Gaubert et Ledru ont donné une traduction française sous ce titre : Œuvres chimiques et physiologiques de Mayow (Paris, 18*0, in-S«).

SIAVPO, rivière du Chili. Elle na)t dans le district do Mapouha, au versant occidental des Andes, coule à l’O., reçoit la Mapocha et se jette dans le grand Océan austrul, à 80 kilom. de Santiago, après un cours d’environ 200 kilom. Ses eaux, imprégnées de sel, nourrissent beaucoup de truites. Le 5 avril 1818, l’année républicaine, sous les ordres du général Saint-Martin, remporta, sur les bords de cette rivière, une victoire signalée sur les Espagnols.

MAYPURE s. m. (mè-pou-re). Linguist. Langue américaine appartenant à la souche cavëre-maypure.

MAYR (Georges), hébraïsant allemand, né à Ruin, en Bavière, en 15G5, mort à Rome en 1023.11 étudia spécialement les langues orientales à l’université d’ingolstadt, entra dnns l’ordre des jésuites et devint prédicateur à Augsbourg. Il vouait de traduire en hébreu le Nouveau Testament. Étant allé à Rome pour revoir son travail, il mourut dans cette ville. On a de lui : Officium Maris iaiinogrxcum (Augsbourg, 1612, in-12) ; Cantica natalitia geruumice, yrzee, latine (Augsbourg, 1613, ki-8°) ; Cantica puschalia quadrilingia (Augsbourg, 1018, in-S0) ; Pétri Canisii catéchisants cum interprétations grzca et hebraica (Diilingen, 1021, iii-S°) ; Thomas à Kempis De Imitations Christi, latino-grxcus (Augsbourg, 1615, in-12) ; Institutions iingus hebraicsî (Augsbourg, 1016 ; Ingolstadt, 1624 ; Lyon, 1659 ; Tubingue, 1693). C’est l’ouvrage capital de Mayr ; il le dédia au cardinal Bellarmin. Ajoutons enfin ; Vila sancti Jgnatii, centum imaginibus expressa (Augsbourg, 1622).

BIAYR (Jean-Marie EcK DE), général allemand, né à "Vienne en 1710, mort à Plauen en 1750. Il était fils naturel du comte de Stella et mena une jeunesse fort orageuse. Après avoir beaucoup perdu au jeu, il passa en Hongrie, s’enrôla comme simple soldat, eut, à la suite de ses débauches, une grave maladie pendant laquelle il essaya de se tuer, revint à la santé, se distingua dans la guerre contre les Turcs, quitta l’armée impériale pour entrer dans un corps saxon, puis entra (1754) au service du roi de Prusse, Frédéric II, qui le nomma peu après colonel. Chargé, au début de la guerre de Sept ans, d’organiser un corps de partisans, il s’acquitta de cette mission avec beaucoup d’habileté, se rendit successivement, a la tête de cette troupe, eu Bohème, en Franconie, dans le haut Falatinat, exerça de grandes rapines, fut le fléau des villes et des bourgades où il s’arrêtait eu les frappant de contributions énormes, couvrit, en 1757, la retraite de l’armée prussienne en Saxe, prit la ville de "Weissenfels 60us les yeux du roi, se conduisit brillamment à la bataille de Rosbachet fit une heureuse expédition en Bohème. L’année suivante, Mayr continua la guerre de partisans, assista a la prise de Bamberg, arrêta, près de Marienberg, un corps de 8,000 Autrichiens, et empêcha, avec un très-petit nombre d’hommes, le général Daun de passer l’Elbe. En récompense de. ses services, il reçut alors le grade de major général, puis il fut chargé de défendre les faubourgs de Dresde et poursuivit les assiégeants jusqu’à la frontière. Peu après, il mourut à Plauen des suites de ses fatigues et de ses blessures, ne laissant rien des sommes énormes qu’il avait arrachées aux. populations et qu’il avait aussitôt dissipées eu se livrant à sa passion effrénée pour le jeu et à de folles dépenses.

MAYR et non MAYER, comme on l’écrit souvent (Jean-Simon), compositeur allemand, né à Mendorf eu 1763, mort à Bergame en 1846. Il apprit les éléments de la musique sous la direction de sou père, organiste de sa ville natale, puis, à sa sortie de l’université d’ingolstadt, se livra exclusivement à la culture de son art de prédilection. A l’âge de vingtrtrois ans, il se rendit à Bergame pour y étudier l’harmonie sou3 la direction de Lenzi, puis passa à Venise, afin d’y achever s«n éducation près da Bertoni. En 1791, Mayr débuta comme compositeur par l’oratorio de Jacob fuyant Laban, écrit pour Venise, au MAYT

quel succédèrent trois autres ouvrages du même genre : David, le Mariage de Tabie et Sisara. Les succès qui accueillirent ces œuvres religieuses décidèrent Mayr à tenter la carrière dramatique. En 1794 fut représentée, à la Fenice de Venise, Saffo, le premier opéra de Simon Mayr qui, pendant vingt ans, alimenta de ses productions les scènes lyriques italiennes, jusqu’à l’avènement de Rossini. Les partitions de Mayr, qui atteignent le chiffre de soixante-sept, ont été, pour la plupart, applaudies avec un enthousiasme que ne récoltèrent point aprè3 lui les plus célèbres compositeurs italiens. Bon harmoniste, écrivain correct, brillant par les qualités mixtes qui sont l’apanage du simple talent, Mayr manquait du nerf créateur. Aussi n’a-t-il jamais été considéré que comme compositeur de transition. À l’arrivée de Rossini, le vieux maître eut le bon esprit d’abandonner le théâtre, sur lequel la lutte lui était impossible avec un athlète jeune et fougueux. Directeur de l’Institut musical de Bergame, il consacra les instants de loisir que lui laissaient ses travaux à collectionner les partitions des grands maîtres et les livres de théorie et d’histoire musicale. Parmi ses nombreux élèves apparaît en première ligne DouizeUi.

MAYRAN (Joseph-Decius-Nicolas), général français, né en lSûl, mort en 1855. A vingt ans, il fut admis dans les gardes du corps et reçut, en 1828, le grade de lieutenant. Envoyé en Algérie après 1830, il se lit remarquer en diverses rencontres, et fut promu chef de bataillon en 1840 et colonel en 1847. Le 2 décembre 1851, il coopéra à Paris, comme colonel du 58e de ligne, à l’odieux coup d’État qui imposa à la France le despotisme de Louis Bonaparte, et devint, en 1853, général de brigade. Lors de la guerre d’Orient, Mayran reçut le commandement des troupes d’occupation envoyées en Grèce (1854), fut promu général de division en janvier 1S55, puis alla prendre part au siège do Sébastopol. Chargé de coopérer à l’assaut ordonné pour le 18 juin 1855, il mit ses troupes en mouvement avant le signal convenu, lit échouer, par cette fausse manœuvre, l’attaque projetée, et reçut dans l’action un coup de mitraille qui causa sa mort quelques jours après.

BIAVRE (Jacques), jésuite français, né à Salins (Bourgogne) en 1028, mort à Besançon en 1G94. Il professa la rhétorique et la philosophie dans plusieurs collèges de son ordre, et devint ensuite successivement recteur à Besançon, k Grenoble- et à Avignon. Outre plusieurs poèmes latins restés manuscrits, on a de lui : Liludamus, ultimus lîhodiorum primusque Melilensium egnitum. magnus magister, seuMelila (Paris, 1085, in-12), pocime héroïque écrit eu l’honneur de Lisle-Adam ; Recaredus, poema (Avignon, 1690, in-8").

MAYRES, bourg et commune de Franco (Ardèche), canton de Thueyts, ’arrond. et ù 35 kilom. N.-U. de Largentière, sur l’Ardèche ; pop. aggl., 9S5 hab. — pop. tôt., 2,680 hab. Commerce do bestiaux, bourre et fromages ; scierie mécanique. À peu do distance, au N.-O. de cette commune, l’Ardèche prend sa source au pied de la montagne de la Charade, qui couronne la forêt de Beauzoa.

MAY-SAONG s. m. Cnè-song). Bot. Espèce de rotang de la Cochinchine.

MAYSEDER (Joseph), violoniste et compositeur allemand, né à Vienne en 17S9, mort vers 1869. Ce virtuose, qui no quitta jamais Vienne, était élève du célèbre professeur Schuppanzigh, dont il s’assimila la science profonde dans l’art du violoniste et la large manière. Mayseder futsueeessivement nommé musicien de la chambre île l’empereur d’Autriche, violon solo à l’église Suint-Étienne et au théâtre de la cour, et enfin chef d’orchestre de la chapelle impériale. Malgré ces marques de considération accordées à son mérite, cet artiste n’eût obtenu qu’une renommée locale, si ses compositions pour le violon et ses trios pour piano, violon et violoncelle n’eussent répandu son nom dans toute l’Europe. Ce fut principalement dans les concerts populaires qu’il donna à Vienne, dd 1815 à 1820, que Mayseder se fit connaître comme instrumentiste. Son talent, recommandable par la pureté du son, la dextérité des traits, l’élégancedu phraseret par un grand charme, laissait à désirer sous le rapport d*e l’énergie et de la virilité. Quant à ses compositions, qui joignent au mérite de facture d’heureuses inspirations mélodiques, des détails pleins de grâce, elles sont devenue» classiques, et plusieurs des concertos de cet artiste sont regardés comme de véritables chefs-d’œuvre, Parmi les soixante compositions du Mayseder, on cite particulièrement ses quatre concertos, un grand morceau de concert (op. 47), ses polonaises, quintettes, quatuors, et ses sonates pour piano et violon..

MAYTA-CAPAC, inca du Pérou de 1225 à 1255. Parvenu au tî’ône après la mort de son père, Lloque Yupanqui, il agrandit considérablement ses États par des conquêtes, fonda les villes de Cuchuua et de Moquéha, dans le pays de Cluscuna qu’il venait de soumettre, bâtit également plusieurs villes encore existantes dans le pays des Autis, délit les belliqueux Charcas, apporta diverses réformes dans les régions soumises, et condamna notamment au feu les empoisonneurs, qui étaient

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alors fort communs et impunis. De retour dans sa capitale Cuzco, Mayta-Capac embellit cette ville en y faisant construire des palais, des temples, des hôpitaux, des fontaines et un pont en bejuco (sorte d’osier), qui avait 195 mètres de longueur sur 2 mètres de largeur, et dont la solidité était telle, que 12.000 hommes purent le traverser. Ce fut également ce prince qui, pour rendre praticâble le désert marécageux de Contisuya, fit construire, sur une longueur de 12 kilom., une chaussée de pierre et de terre, haute de 2 mètres sur 6 mètres de largeur. Mayta-Capac poursuivit ensuite le cours de ses conquêtes, et éleva dons la vallée d’Arequipa cinq villes, entre autres Chimpa et Sucahuaya. Aux qualités d’un conquérant il joignait celles d’un législateur éclairé, et il mourut après un glorieux règne de trente ans, laissant pour successeur son fils Capac-Yupanqui.

MAY-TAT s. m. (mè-tatt). Bot. Espèce de rotang de la Cochinchine.

MAYTÈNE s. m’, (mè-tè-ne). Bot. Genre de plantes, de la famille des célastrinées, comprenant des arbres et des arbrisseaux de l’Amérique australe. Il On l’appelle aussi MAY TEN et MAVTENUS.

— Encycl. Le maylène est un petit arbre de 5 à 7 mètres, très-rameux, à feuilles alternes ou opposées, persistantes, lancéolées, dentelées ; le fruiç est une petite capsule comprimée, s’ouvrant par les bords, à deux loges monospermes. Cet arbre croît au Chili ; son bois, dur et rougeâtre, est utilisé dans le pays ; la décoction de ses feuilles et de ses rameaux jouit d’une grande réputation médicale ; ou la regarde comme le contre-poison du lithi. Ce dernier végétal, qui, d’après quelques auteurs, serait le sumac vénéneux (rJius toxicodendron), Bst très-dangereux ; le simple contact de ses feuilles, ou même son ombrage, au dire des voyageurs, fait enfler la peau et cause des douleurs très-vives. Il sufrit de frotter la partie atteinte avec la décoction du maytène pour calmer la douleur et faire disparaître 1 enflure.

MAYCRVILLE, bourg des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Kentucky, eh.-l. du comté de Mason, à 6 kilom. N.-E. de Washington, sur la rive gauche de l’Obio ; 3,237 hab.

MAZACA, ville de l’Asie Mineure, dans la Cappadoce, aujourd’hui Cèsarèb.

MAZA.CE s. et adj. (ma-za-se). Géogr. Habiuuitde Mnzaca ; qui appartint à cette ville ou a ses habitants : Les Mazaces. La population MAZACE.

— s. m. Antiq. rom. Soldat d’un corps de cavalerie que Ion recrutait parmi les habitants de Mazaca.

31AZADE (Charles de), littérateur et publioiste français, né à Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne) en 1821. Il est fils d’un magistrat et petit-fils du conventionnel de Mazude d’Avèze, qui vota pour la réclusion dans le procès de Louis XVI et fit ensuite partie du conseil des Cinq-Cents. En sortant du collège de Bazas, M. Charles de Mazade étudia le droit à Toulouse, puis vint à Paris en 1841, et y débuta par un volume d’odes dont on ne

Îiarla guère. Après avoir collaboré au journal a Presse, il passa à la Revue de Paris et, de là, à la Revue des Deux-Mondes, qu’il n’a plus quittée. Dans ce recueil, il s’est beaucoup occupé de critique littéraire et a fait paraître un grand nombre d’études intéressantes, notamment sur les hommes et les choses en Espagne et en Italie. Il a publié, en outre, les ouvrages suivants : l’Espagne moderne (1855, in-12) ; l’Italie moderne, récits des guerres et des révolutions italiennes (1860, in-12) ; la Pologne contemporaine, récils et portraits de la révolution polonaise (1863-, în-18) ; VItalie et les Italiens, nouveaux récits, etc. (1S64, in-13) ; Deux femmes de la Révolution (1806, in-18) ;, les Révolutions de l’Espagne contemporaine (18B8, in-so), etc.

MAZAFRAN, rivière d’Algérie. V. ChiFFA.

MAZAGAN, ville de l’empire du Maroc, province et à 220 kilom. N.-O. de Maroc, sur une hauteur presde l’océan Atlantique ; 3,700 hab. Climat sain ; petit port bien abrité. On y fuit un commerce de laines et de grains. Mazagan fut bâtie en 1500 par les Portugais, qui l’ont conservée jusqu’en 1762.

MAZAGRAN s. m. (ma-za-gran). Café froid, servi dans un grand verre et auquel on ajoute de l’eau.

MAZAGRAN, village d’Algérie, province et à 72 kilom. E. d’Oran, à 6 kilom. S. de Mostaganem, sur la route de cette, ville à Mascara ; 972 hab. Climat salubre ; sol de qualité supérieure ; eaux abondantes, irriguant de nombreux jardins fruitiers. Ce village fortifié a été rendu célèbre par le siège qu’y soutinrent, du 3 au 6 février 1840, 123 Français, commandés par le capitaine Lelièvre, contre 12,000 Arabes.

Mazngran (SIEGE DE LA CASBAH DE). Après

l’occupation française de Mostaganem (29 juillet 1833), la population indigène de Mazngran abandonna ses habitations, et une petite garnison française vint s’y installer. L ; i rupture du traité de laTufna décida Abd-el-Kader à reprendre les hostilités dans la province d’Oran. En conséquence, le 13 décembre 1839, un corps d’environ 1,800 hommes tenta une attaque contre Mazagran. Mais la garnison française, composée d’une partie delà îoecom MAZA

pagnie du bataillon d’Afrique et commandée par le lieutenant Magnien, fit une résistance telle, que les assaillants furent réduits à lever lo siège avec une perte de 30 hommes tués et 80 blessés environ. Les Français n’avaient perdu de leur côté qu’un seul homme, le caporal Dupont.

Rien ne faisait présager une autre attaque lorsque, le matin du 3 février 1840, Mustaphaben-Tami, lieutenant d’Ad-el-Kader, a la tète de 12,000 hommes et de 2 pièces de canon, se rua sur Mazagran. Pendant que 300 fantassins se logeaient dans le bas de la ville, crénelaient les maisons et dirigeaient sur le fortin un feu meurtrier, les cavaliers arabes entamaient l’attaque du côté de la plaine. Enfin l’artillerie, assise sur un plateau distant d’environ 500 mètres, commença à battre les murailles. La faible garnison française qui occupait alors Mazagran n’avait eu que le temps de se retrancher dans la casbah, faible réduit en pierre sèche, mais qui dominait la position. La garnison française se composait de 123 hommes^ formant la 10« compagnie du 1" bataillon d’infanterie d’Afrique, commandés par le capitaine Lelièvre, et elle possédait une pièce de 4, un baril de poudre et 40,000 cartouches. Dès le premier jour, la moitié des munitions fut épuisée ; le capitaine Lelièvre donna alors l’ordre de ne plus repousser l’ennemi qu’à la baïonnette. L’affaire dura les 3, 4, 5 et 6 février ; pendant quatre jours et près de quatre nuits (car on se battait nuit et jour), ce ne furent qu’assauts successifs. Les Arabes firent des efforts inouïs pour pénétrer dans la casbah, mais furent toujours rejetés en désordre. Le lieutenant-colonel Du Barail, qui commandait à Mostaganem, s’était aperçu de ce qui se passait. Il ordonna plusieurs sorties vigoureuses contre les Arabes qui le séparaient de Mazagran ; mais l’insuffisance de ses propres forces l’empêcha de dégager la place. Le 6 février, tes Arabes tentèrent un dernier assaut, auquel ils employèrent les perches à crochets et les poutres. Ils ne furent pas plus heureux, et, repoussés à la baïonnette, écrasés sous un feu roulant, ils se décidèrent, épuises, lassés, k lever euiln le siège. Le 7 février au matin, la petite garnison vit avec un étonnement joyeux que la plaine était déserte : les Arabes avaient battu en retraite dans la nuit. Le lieutenant-colonel Du Barail accourut aussitôt et emmena en triomphe au milieu de ses hommes la 10* compagnie et son chef héroïque. La petite garnison n’uvait eu que 3 hommes tués et 16 blessés. Quant aux Arabes, on évalua leurs pertes à 500 à 600 morts et 100 chevaux tués. Parmi les Français, on a cité comme s’étant plus particulièrement distingués : MM. Lelièvre, capitaine au ic bataillon d’Afrique, qui fut fait chef do bataillon ; Magnien, lieutenant de la 10» compagnie ; Durand, sous-lieutenant ; Villemot, sergent-major ; Girout, sergent ; Taiue, fourrier ; Muster, caporal, et l.eborgne, Courtes, Edet, Gagfer, Vomillon, Renaud, Ilermet, Marcot, Varent, Flarnon, chasseurs de la 10<s compagnie. La 10^ compagnie du 1« bataillon d’infanterie d’Afrique obtint le privilège de porter dans ses rangs le drapeau déchiré, troué par les balles et roussi par le feu qu’on avait vu flotter fièrement pendant quatre jours et quatre nuits sur les murs de la casbah. Enfin, un monument fut érigé car souscription à la mémoire du glorieux lait d’armes de Mazagran. Ce monument se compose d’une colonne d’ordre corinthien, placée dans la partie est de l’ancien réduit ; elle est surmontée d’une statue de la France tenant un drapeau d’une main et de l’autre une épée dont la pointe s’enfonce en terre. Sur le socle de cette colonne on lit :

ICI— LES — III — IV— V— VI — FÉVRIER — MDCCCXL

CENT — V1KGT — TROIS — FRANÇAIS

ONT — RlirOUSSB — DANS — UN — FAIBLE

RÉDUIT

les — assauts — d’une — multitude d’aracks. MAZAHUA s. m. (ma-za-oua). Linguist.

V. OTUOMI.

MAZAKEE s. m. (ma-za-me). Mamm. Nom collectif des espèces de cerfs qui habitent le Mexique.

— Encycl. Ce nom, qui n’a pas une signification bien précise, se prend dans des acceptions plus ou moins restreintes. Il sert le plus souvent à désigner collectivement toutes les espèces da cerfs qui habitent le Mexique. D’autres fois, on désigne plus spécialement sous le nom de masame les deux cerfs appelés en Amérique gouazouti et guazoubira ou cariacou ; le premier est plus grand ; le mâle porte un bois semblable à celui du chevreuil d’Europe, long de o^.lS environ, dont l’extrémité est bifurquée, et qui n’a qu’un seul andouiller à la partie moyenne du merrain. Ce cerf habite surtout les pampas du Paraguay ; il est très-agile à la course et exhaie, dit-on, une odeur infecte. Le cariacou, appelé aussi témêmazamc, a un bois simple et sans andouillers ; il vit solitaire dans les bois marécageux de la Guyane et du Paraguay.

MAZAE1ET s. m. (ma-za-mè). Comm. Molleton de laine, fabriqué à Mazainet.

MAZAMET, ville de France (Tarn), cheflieu de canton, arrond. et à 19 kilom. S.-E. de Castres, au pied d’une montagne, près du confluent de l’Arnette, du Tarn et du Thoré j pop. aggl., 10,500 hab. — pop. tôt., 13,968 hab.