Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 10, part. 4, Mard-Memmonium.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

1342

MATI

—Pam. Maltraité, gourmande, traité comme un mâtin, comme un chien : Les gens qui ont le cœur noble ne veulent pas être mâtinés. (Sarrasin.)

— s. m. Tabac pressé et bçoyé. li Vieux mot. mâtineau s. m. (mâ-ti-nô — dimin. de

mâtin). Petit mâtin :

Lui, berger, pour plus de ménage Aurait deux ou trois mdtineaux Qui lui dépensant moins veilleraient aux troupeaux,

La Fontaine. MATINÉE s. f. (ma-ti-né — rad. malin). Partie du matin qui est comprise entre le point du jour et l’heure de midi : Une belle matinée. Les matinées commencent à devenir froides. Je ne sortirai pas de la matinée. Il n’y a rien de si aisé que de couler des matinées sur des procédures. (C. de Retz.) C’est si amusant de courir dans la campagne par une belle matinée de printemps ! (Scribe.) Tout te plaisir des jours est dans leur viatinée.

Malherbe. Amis, la matinée est belle 1 Sur le rivage assemblons-nous.

C. et Gekm. Dei.avione.

— Fête, réunion, spectacle qui a lieu le matin : Matinée musicale, littéraire, scientifique.

— Fig. Commencement, premiers temps : La matinée de la vie,

Dormir la grasse matinée, Dormir bien avant dans le jour :

Ha ! que c’est belle chose et fort bien ordonnée, Dormir dedans un lit la grasse matinée !

RÉONIEIt.

— Prov. De grasse matinée robe déchirée, Les paresseux ne peuvent surveiller leurs affaires.

— Syn. Matinée, malin. V. MATIN. Matinée d’une jolie femme (La), comédie

en un acte et en vers, de Vigée ; représentée à Paris, sur !e Théâtre-Français, le 29 décembre 179S. Cette pièce ressemble, quant au fond, à plusieurs autres comédies très-connues, et particulièrement au Cercle, de Poinsinet ; quoi qu’il en soit, elle obtint un grand succès. Elle offrait d’ailleurs un étrange contraste avec les productions du répertoire révolutionnaire. Pendant que se discutait à la Convention nationale le jugement de Louis XVI et que se jouaient dans la rue et sur les théâtres les drames les plus sombres, quelques attardés de l’école musquée et quintessenciée qui avait affadi la comédie vers le milieu du siècle, et de ce nombre Vigée et Demoustier, continuaient impassiblement à prendre leurs modèles, non dans 1 hisLoiré grecque et romaine, comme Chénier, mais dans les bergeries de Florian, les sentimentalités de Dorât, les galanteries de Marivaux. La Matinée d’une jolie femme, cadre coquet offert à M’i* Contât pour y déployer ses grâces, est assurément la moins fade des productions dont nous parlons ; c’est peut-être celle qui mérite le mieux d’être citée. Elle est demeurée au cé fiertoire assez longtemps, et c’est à elle que a nom de Vigée devra sans doute de n’être pas tout à fait oublie.

Matinée (la froide), aquarelle de M. W. Hunt (Exposition universelle de 1835). Cette aquarelle est d’un effet à la fois pittoresque et comique. Deux pauvres petits Savoyards se son» levés matin et marchent tristement dans la neige. Il fait si froid que leur haleine fait autour de leur bouche un brouillard visible. Les nez violets, les doigts pleins d’engelures, les yeux rougis de larmes ont été rendus cumme à plaisir par l’artiste anglais, qui, par un singulier caprice, a mis sous le bras du plus grand des deux petits drôles un ustensile grotesque et bien inattendu... une bassinoire I

MÂTINER v. a. ou tr. (mâ-ti-né — rad. mâtin). Couvrir, en parlant d’une chienne, quand la race du chien est différente : Ce vilain chien a mâtiné cette lèvrette. (Acad.)

— Fam. Gourmander, maltraiter de paroles, traiter comme un mâtin, comme un chien : Pourquoi vous laissez-vous ainsi mâtiner par cet homme-là ? (Acad.)

— Techn. Mâtiner du tabac, Le presser et le broyer, n Vieux mot.

MATINES s. f. pi. (ma-ti-ne — rad. malin). Liturg. Première partie de l’office divin, contenant un certain nombre de psaumes et de leçons qui se disaient anciennement la nuit ou au point du jour : Chanter matines. On vient de sonner les matines.

«.... Les cloches argentines

Appelaient à grand bruit les chantres a matines.

Boileau.

Il Livre d’église qui contient les prières du matin et particulièrement l’ofiicade la Vierge.

— Prov. Être étourdi comme te premier coup de matines, Être tout à fait étourdi. Les matines se sonnant pendant la nuit, le premier coup de cloche éveille les moines en sursaut et les jette dans une sorte d’ahurissement. Il Matines bien sonnées sont à demi dites Les choses bien préparées se terminent aisément. Il Le retour est pire que les mutines, La euite d’une mauvaise affaire est pire encore que le commencement. Il Le retour vaudra Sien matines, Se dit par forme de menace pour faire entendre que la suite d’une affaire sera plus défavorable encore que le commencement.

MATO

— Hist. Matines parisiennes, La Saint-Barthélémy, dont le signal fut le premier coup de matines sonné au clocher de Saint-Germain-1°Auxerrois. n Matines de Moscou, Massacre des Polonais, partisans du prince Dêmétrius, tué à Moscou le 27 mai 1600, à l’heure des matines.

MATINEUX, EUSE adj. (ma-ti-neu, eu-ze — rad. matin). Qui est dans l’habitude de se lever matin : Le berger matineUX, du haut des montagnes teintes de pourpre, fixe ses regards surpris sur le globe radieux qui vient ranimer la création. (Jauffret.)

— Substantiv., Personne/levée de bon matin : La belle matineusk.

— Syn. MaUneax, matinal, matinier. V. MATINAL.

MATINIER, 1ÈRE adj. (ma-ti-nié, iè-rerad. matin). Qui appartient au matin ; n’est guère usité que dans l’expression : Étoile matinière, Planète Vénus, lorsqu’elle se lève avant le soleil,

— s. m. Nom que l’on donnait h. des clercs qui étaient tenus, en vertu de leurs bénéfices, d’assister à tous les offices et spécialement aux matines : Pierre de Hochefort, chantre de Chartres et archidiacre de Langres, a donné à l’église de Chartres cent sous et un muid de blé de renie perpétuelle aux us d’un MATINIER en l’église de Chartres. (Du Cange.)

— Liturg. Partie de l’oftice qui se chante à matines.

— Syn, Marinier, matinal, matinaux. V. MATINAL.

MATIR v. a. ou tr. (ma-tir —rad. mat). Techn. Rendre mat : Matir des ouvrages d’or ou d’argent.

— Faire disparaître la ligne de jonction de deux pièces de fer soudées ensemble : On met la pièce dans l’étau, et en frappant à petits coups avec le marteau sur la tête du matoir, on parvient facilement à matir la pièce, et par ce moyen à masquer ou cacher la jonction des deux pièces.’ (Lenormant.) il On dit aussi MATER,

MAT1SCO, ville de la Gaule, dans la Lyonnaise l", sur les confins de la Grande-Séquanaise. Aujourd’hui Mâcon.

MATISIE s. f. (raa-ti-zî). Bot. Genre de plantes, de la famille des sterculiacées, renfermant des arbres du Pérou : La matisie en cœur donne des fruits dont ta saveur est analogue à celle de l’abricot.

— Encycl. La matisie cordée est un arbre de 8 à 10 mètres de hauteur, dont le tronc se divise à son sommet en rameaux nombreux et étalés horizontalement, qui portent ; les feuilles alternes, pétiolées, entières, cordiformes, marquées de sept, nervures saillantes. Les fleurs, groupées en faisceaux sur les branches, ordinairement au Dombre de trois à six, sont pédonculées, soyeuses extérieurement et d’une couleur blanc rosé ; elles ont un calice urcéolè ou campanule, persistant ; une corolle à cinq pétales inégaux ; des étamjnes nombreuses a filets réunis en un tube qui se divise au sommet en cinq faisceaux. Cet arbre croît dans l’Amérique équinoxiale, où il a été découvert par de Humboldt et Bonpland. Son fruit est un drupe ovoïde à cinq loges, dont la pulpe a une saveur qui rappelle celle de l’abricot.

MATITE s. f. (ma-ti-te — du gr. mastos, mamelon). Miner. Pierre figurée qui a la forme d’une mamelle. Il On dit aussi mastite.

MATITE s. f. (ma-ti-té — rad. mai !). État, qualité de ce qui est mat.

— Pathol. État de la poitrine qui rend un son mat sous le doigt, dans l’auscultation : A l’état normal, l’étendue de la matité de la région précordiale est d’environ un pouce et demi à deux pouces. (Bouillaud.)

MATLAZAHUATL s. m. (ma-tla-za-uatlmot mexicain). Pathol. Maladie épidémique très-meurtrière, qui sévit particulièrement parmi les Indiens du Mexique.

MATLOCK, ville d’Angleterre, comté de Derby, à 61 kilom. N. de la ville de ce nom, sur le Derwent ; 4,600 hab. Sources minérales. très-fréquentées, dans une charmante vallée dominée par le High-Tor, montagne pittoresque et boisée, dans les flancs de laquelle se trouvent de belles cavernes. Manufactures de coton et mines de plomb ; papeteries.

MATO-GROSSO, vaste province du Brésil, au centre du continent sud américain, bornée au N. par la province de Para ; à, i’O., par la Bolivie ; au S., par ce mèmn Et :.t et la province brésilienne de Parana ; à l’E., par la province de Goyaz, comprise entre 7« 20’-18u de lat. S., et 53» 40’-70<> 20’ de long. O. Elle mesure 1,850 kilom. de l’E. À l’O., et 1,600 du N. au S. Capitale, Cuyba ; villes principales, Mato-Grosso, Diamamina, Villa-Maria. Les immenses forêts qui la couvrent sont habitées par des tribus sauvages, dont les principales sont celb des Boroios, des Torvadas, des Guyaçuras et des Payaguas. La température de cette immense région est très-variée, en raison de la latitude et des montagnes ou des plaines. Les animaux de tout genre y sont nombreux, surtout les mammifère*. Les sing-s y sont innombrables et fournissent aux habitants une chair délicate et abondante. Les cerfs, grands et petits,

MATO

sont aussi l’objet de chasses très-productives. Les oiseaux offrent une grande variété d’espèces et une incroyable diversité de plumages. Les tortues donnent tous les ans d’immenses quantités d’œufs ; les poissons abondent dans les cours d’eau. Quand la province de Mato-Grosso sera plus connue et mieux étudiée, on y découvrira des richesses incalculables. L’un des premiers établissements portugais dans cette contrée fut destiné, dans l’origine, a recevoir des malfaiteurs, qui ont été remplacés par une population laborieuse. On trouve dans cette province des mines d’or et de nombreux gisements de pierres précieuses. Il y existe aussi du fer, du plomb, du salpêtre, de la pierre à chaux et du sel gemme. Le granit, le quartz, le feldspath, le mica y sont abondants ; on y remarque également quelques formations volcaniques. Le sol est très-montagneux. Los chaînes les plus remarquables sont : la serra d’Albuquerque, la serra Dourados, la serra Insna, ta serra Mango, la. serra Parescis et la serra Pedras-d’Amolar. Les cours d’eau les plus importants sont : le Rio Guaporé, le Rio Paraguay, le Rio Jaurû, le Rio Araguay, le Rio Topayos, le RioArinos, le Rio Coseim, le Rio Cuyaba, le Rio Juruefla, le Rio Porrudos, le Rio Madeira, le Rio Taguary, etc. Les principaux lacs sont : le lac Buhia-Negra, sur la rive droite du Rio Paraguay, qui limite la province de Mato-Grosso et le Pérou, et tire son nom de la couleur obscure de ses eaux ; le lac Cerro ; le lac Guahiba ou Gahiba, situé entre le lac Oberava au N. et le lac Mandivré au S. ; le lac Grande, qu’on trouve près de Mato-Grosso et dont les eaux se versent par deux branches dans le Rio das Mortes ; le lac Oberava ou Uberava, qui gît près de la serra Insna, a 20 kilom. environ de circonférence et divise ses eaux entre le Rio Paraguay et, le lac Gahiba ; le lac Xarayes, qui n’existe en réalité que pendant trois mois de l’année et oc cupe alors une superficie de 400 kilom. carr. ; )e lac Mandivré, sur la rive droite du Rio Paraguay, dans lequel il se verse presque en face de l’embouchure du Rio Porrudos ; ce lac a environ 30 kilom. de longueur et so trouve au S. des lacs de Guahiba et d’Oberava ; les Sete-Lagos, dans la serra Melgneira par 13° de latitude ; le lac Tucunarn, près du Rio Madeira ; le lac Punca, affluent du même Rio Madeira, par 70°31’ de latitude S. ; le lac Sao-Simao, sur la rive gauche du Rio Guaporé ; enfin, le lacXacuriiina, dont les eaux sont salées. On trouve encore dans la province un grand nombre de salines naturelles. Les principaux produits agricoles sont : le café, le sucre, le coton, le riz, le tabac, le manioc, les haricots, les bananes, les orangers, les ananas, etc. Les produits naturels sont : le quinquina, la vanille, la salsepareille, le cacao, 1 indigo, etc.

MATO-GROSSO ou V1LLA-BËLLA, ville du Brésil, province de Mato-Grosso, ch.-l. de la comarca de son nom, sur la rive droite du Guaporé, près de la frontière de la Bolivie ; 6,000 hab. Aux environs, culture de millet, manioc, tabac, ananas, raisin, etc. Bois de construction, élève de bétes à cornes, mines d’or, de diamant, de fer.

MATOIR s. m. (raa-toir — rad. matir). Techn. Outil dont on se sert pour matir : Lorsqu’on désire avoir un matoir qui présente un sablé plus rare et plus clair, on prend l’acier préparé et mou, et ion frappe à coups de marteau sur un grès dur. (Lenormant.) Il Marteau qui sert à river les clous et les boulons, après les avoir fait chauffer à une température élevée. Il Sorte de ciseau non tranchant, avec lequel on abat le plomb qui a servi à souder des tuyaux bout à bout, n Outil en bois dont on se sert pour rubattra le zinc employé dans les constructions.

— Encycl. On a besoin de matoirs de grandeurs différentes, présentant tous le même grain de sablé, uniforme et régulier. Pour y parvenir, on fait une matrice dans un bloc de bon acier fondu, qui porte en creux le sablé que le matoir doit avoir en relief. Cette matrice doit être exécutée avec le plus grand soin. On la trempe ensuite et on la fait revenir couleur jaune pâle. On prend alors, pour faire le inafoiV, un bout d’acier fondu de om,0S à on1,10 de longueur, on lui donne à la lime la forme voulue, en y réservant une extrémité bien plane et parfaitement dressée ; après avoir bien recuit cette extrémité, on lui fait prendre l’empreinte de la matrice, en frappant à coups de marteau sur la tête opposée ; après quoi, on trempe l’outil et on le l’ait revenir au violet. Quelquefois on exécute les matoirs en les frappant sur des limes neuves placées sur un bloc de plomb. Pour préparer un matoir à gros grains, on place le morceau d’acier recuit dans un étau, puis on agit directement sur l’extrémité à grener au moyen d’un marteau dont la tête est taillée au grain désiré, et bien trempée. On prépare quelquefois les matoirs fins de la manière suivante : on prend un morceau d’acier fondu bien trempé, on lui donne la forme du matoir, puis on en casse le bout. Le grain de l’acier, s’il est bien régulier, donne naturellement le sablé lie la portion agissante du matoir. On recuit alors cette extrémité au violet et l’on a un matoir excellent.

Le matoir est un instrument beaucoup moins employé en bijouterie et en orfèvrerie, depuis l’introduction des procédés galvanu- |

MATO

plastiques ; car les dépôts métalliques obtenus par le galvanisme sont naturellement mats, et on obtient au brunissoir les parties polies.

Pour l’exécution des couvertures en métal, pour lesquelles les feuilles ont besoin de se replier, soit sur les pignons, soit sur les lambourdes de recouvrement, les couvreurs sa servent d’un matoir qui n’est autre chose qu’un morceau de bois un peu long, plat sur la face avec laquelle on frappe, et arrondi sur le dessus en demi-cylindre ou en ogive ; ce matoir, qui peut avoir om,3o de plat, est terminé ’par un manche découpé dans le même morceau de bois ; le matoir proprement dit est eu saillie sur ce manche de om,03 à om,04.

MATOIS, OISE adj. (ma-toi, oi-ze. — Delàtre rapporte ce mot à mai. Matois signifierait proprement qui fait semblant d’être mat. François Michel y voit un dérivé de l’italien matto, fou, du latin mateus, un peu fou, le même que le grec mataios, vain, et le sanscrit malta, ivre, insensé, de la racine mad, enivrer. M, Littrô signale ce»passage d’un vieil auteur : « Ribler, tromper soir et matois. » (Coquillart, Monologue des perruques.) Matois paraît ici signifier matin, et, en effet, quelques-uns ont prétendu que la mate signifiait ceux qui se levaient de grand matin pour faire leurs mauvais coups). Fin, rusé : On paysan matois. Une femme matoise.

Plus matoise que vous n’est pas trop innocente.

Molière.

Sur les branches d’un arbre était en sentinelle Un vieux coq adroit et matois.

La Fontaine,

— Substantiv. Personne matoise : Vous êtes un matois. Oh ! la matoise ! Les bouquinistes des quais sont les plus fins matois des négociants de Paris. (Rigault.)

MATOISEMENT adv. (ma-toi-ze-manrad. mutois). En matois, d’une manière) matoise : Il a matOISEmunt caché son jeu.

MATOISERIE s. f. (ma-toi-ze-rî— rad.mntois). Qualité, habileté des matois : Vous ne connaissez pas sa matoiserie. (ACad.) , .

Mais d’où vient qu’au renard Ésope accorde un C’est d’exceller en tours pleins de matoiserie.

La Fontaine. Il Action de matois : Je connais ses matoiseries.

maton s. m. (ma-ton — du germanique : allemand matzr malte, lait caillé, caillebolte. Chevallet le tire de l’ancien haut allemand maz, muzse, aliment, nourriture, gothique mats, anglo-saxon mxte). Lait caillé, dans le patois messin.

— Par ext. Grumeau : Sauce en matons.

— Techn. Marc, résidu de certaines graines oléagineuses. Il Nom donné à de petits pelotons do laine, qui se forment lorsque la carde ne louche pas bien également toutes les parties.

MATON (Alexis), littérateur français, né a Lille vers 1730. On ne possède aucun détail sur sa vie. Il s’est fait connaître par un assez grand nombre d’ouvrages en vers et en prose, notamment : Prose et vers (1750) ; les Innocents (1762, in-S"), pofiine héroï-comique en quatre chants, qui a été réimprimé sous ce titre : Victimes (176S) ; Audriscus (1764), tragédie en cinq actes ; Mikou et Mezy, conte moral en prose (1765, in-8°) ; VaubrooJt OU le Petit Roland (1776), poème héroï-comique en huit chants ; Tubleau moral ou Lettres à Lampito pour servir d’annales aux mœurs du temps (177S).


MATON DE LA VARENNE (P.-A.-L.), littérateur français, né à Paris vers 1760, mort à Fontainebleau en 1813. Pendant quelque temps il fut avocat au parlement, puis renonça à la carrière du barreau pour s’adonner à la culture des lettres. Dès le début de la Révolution, il manifesta une profonde antipathie pour les idées nouvelles, attaqua avec une grande violence les chefs du parti populaire et les journalistes de ce parti, Camille Desmoulins, Prudhomme, Gorsas, etc., et s’attira la haine du peuple. Pendant la journée du 10 août, Maton de La Varenne fut reconnu au moment où il allait s’enfuir de Paris. Il parvint à se cacher ; mais, quelques jours après, il fut arrêté et conduit à la maison de la Force. Oublié pendant la Terreur, il recouvra la liberté après le 9 thermidor, se vit une seconde fois contraint de se cacher après le coup d’État du 18 fructidor, et vécut, à partir de ce moment, dans une profonde obscurité. On a de lui un certain nombre de pamphlets et d’écrits, dans la plupart desquels il attaque les hommes et les choses de la Révolution, et qui sont remplis de déclamations et d’erreurs. Nous citerons : Plaidoyer prononcé au tribunal de police de l’Hôtel de ville pour Ch.-H. Sanson, exécuteur, contre les sieurs Prudhomme, Gorsas, Beaulieu, etc. (Paris 1790, in-8°) ; Mémoire pour les exécuteurs des jugements criminels de toutes les villes du royaume, où l’on prouve la légitimité de leur état (Paris, 1790) ; les Crimes de Marat et des autres égorgeurs ou Ma résurrection (Paris, 1795) ; Camille et Formose, histoire italienne (Paris, 1795) ; Valdeuil ou les Malheurs d’un habitant de Saint-Domingue (Paris, 1795) ; Histoire particulière des événements gui ont eu lieu en France pendant les mois de juin, juillet, août et septembre