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l’on a commencé les travaux sur ce sujet, et M. Joule est peut-être le savant qui aie plus contribué à la solution du problème. Un mécanisme fort simple, que la chute d’un poids mettait en mouvement, faisait tourner une petite roue dans une masse d’eau ou de mercure, gênée dans ses mouvements par des obstacles fixes. Le frottement du liquide développait de la chaleur dont on pouvait facilement apprécier la quantité à l’aide d’un thermomètre, et le travail dépensé était donné par la chute du poids moteur. Les résultats d’un grand nombre d’expériences, exécutées tant sur l’eau que sur le mercure, ont conduit à la connaissance de ce fait que, développer la quantité de chaleur nécessaire pour élever de zéro à 1 degré la température de l kilogramme d’eau, et soulever un poids de 425 kilogrammes à l mètre, c’est produire^ au point de vue mécanique, deux effets équivalents. En d’autres termes, quand 1 kilogramme d’eau se refroidit de 1 degré à zéro, la quantité de chaleur transformée en travail mécanique suffit à élever 425 kilogrammes à 1 mèiro de hauteur, et inversement 425 kilogrammes en tombant de la hauteur de l mètre développent assez de chaleur pour élever l kilogramme d’eau à l degré.

L’équivalent mécanique de la chaleur a été déterminé par une foule d’autres moyens. Ainsi, dans une machine, si l’on détermine !a température et le poids de la quantité d’eau qui entre dans la chaudière, on peut apprécier la quantité <de chaleur que cette eau a absorbée pour se réduire en vapeur à la pression de 2, 3, 4, ..., atmosphères. D’autre part, on peut mesurer ja quantité de chaleur de l’eau ou de la vapeur qui sort de la machine après avoir produit son effet. Cette quantité est moindre que celle de la vapeur entrante, et la différence représente la chaleur transformée en travail mécanique. Or, on peut mesurer le travail mécanique produit par la machine et en déduire le rapport du travail mécanique à la chaleur ; ce rapport est encore le même que précédemment.

Nous n’insisterons pas sur le détail des méthodes et nous n’accumulerons pas les preuves. Le travaiL, mécanique et la chaleur ye transforment l’un dans l’autre sans création ni perte de forces. Mais les travaux de Melloni, de Foucault, etc., ont démontré l’identité du calorique rayonnant et de la lumière ; donc, pus de doute qu’il n’existe aussi un équivalent mécanique et thermique de la lumière. Cet équivalent n’est pas encore déterminé, parce que les instruments que nous avons pour mesurer la lumière rendent ces déterminations presque impossibles ; mais que la lumière puisse se transformer en travail mécanique et en chaleur, cela ne saurait être douteux. D’ailleurs, nous en avons une preuve directe ; sous l’influence de la radiation chimique, les sels d’argent se réduisent, et les parties vertes des feuilles décomposent l’acide carbonique en donnant des composés organiques moins oxydés. Cet argent réduit, ces composés organiques, en se brûlant, vont ensuite produire de la chaleur qui pourra elle-même se transformer en travail mécanique. Donc, de la lumière au travail mécanique la transformation est certaine ; mais il reste a déterminer la proportion do lumière qui correspond à une quantité mécanique de. travail donné. Pour l’électricité, nous sommes plus avancés. Outre que les attractions et les répulsions électriques nous montrent chaque jour la transformation do l’électricité en mouvement de translation, outre que l’électricité développée par le frottement nous montre le phénomène inverse, l’équivalent mécanique de l’électricité est aujourd’hui déterminé.

Nous sommes donc fondé à énoncer ce principe : Bien ne se perd, rien ne se crée. 11 y a une quantité de mouvement, de force vive dans l’univers, et cette quantité est absolument invariable. Comme la quantité de matière, l’un et l’autre sont une somme constante. Jamais la force n’augmente, jamais elle ne diminue ; mais elle se modifia sans cesse en prenant mille formes diverses. La substance universelle, force et matière, subit une éternelle transformation. Dans un appareil en mouvement, c’est toujours d’une transformation de ce genre que ce mouvement résulte. Ainsi, montons une pile et faisons marcher un électro-moteur : le zinc attaqué par un acide produit de lu chaleur ou de l’électricité, et cette électricité se transforme en travail mécanique. Cesse-t-on de faire marcher la pile, plus d’électricité, plus de mouvement.

Ainsi, résumons-nous : une substance en mouvement dans toutes ses parties, inséparable de "ce mouvement qui se transforme comme elle ; des corps inertes vis-à-vis d’euxmêmes, actifs vis-à-vis. des autres corps ; cette substance divisée en corps lumineux, divisés eux-mêmes eu molécules, atomes et peut-être en ultimates, voilà jusqu’où la science nous permet d’aller. Nous ne pourrions aller au delà sans risque de nous égarer dans les dédales de la métaphysique ; mais, si nous restions en deçà, nous ne ferions plus de la science ; nous rejetterions de gaieté de cœur les probabilités les plus grandes et même les faits les mieux démontrés.

Dans une remarquable brochure, la Matière et la force, publiée par M. John Tyndall et traduite par M. l’abbé Moigno, l’auteur, s’appuyant’sur les phénomènes de la cristallisation qui mettent enjeu d’une façon si visible

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les forces moléculaires, arrivait à cette conclusion, qui paraît’ désormais inébranlable : « Dans le monde organique ou inorganique, une force ne se produit que par la dépense d’une autre force ; dans les plantes ni dans les animaux, il n’y a jamais création de force ni de mouvement. • Cette conclusion est aussi la nôtre. M. Tyndall s’est sagement abstenu de rechercher et de définir cette force initiale, cause unique de tous les phénomènes ; son traducteur a insinué que ce pourrait bien être la volonté de Dieu... Nous imiterons la prudence de M. Tyndall.

— Econ. soc. Matières premières. Les matières premières sont les produits qui doivent devenir l’objet d’un travail industriel avant d’être livrés aux consommateurs. Ainsi, le coton en laine est la matière première pour la filature dé coton ; le fil de coton à son tour est la matière première de l’industrie du tisserand ; la mousseline, le calicot, la percale sont les matières premières de l’imprimeur sur étoffes. Dans un sens plus restreint, les économistes entendent ordinairement par cette locution les produits tels qu’ils sont livrés à l’industrie manufacturière par l’agriculture ou les industries extractives, par exemple la laine, le coton, le chanvre, te lin, les peaux, le fer, la houille, etc.

Les matières premières sont un élément important du prix des choses. Dans beaucoup de pays, elles sont grevées de droits à l’intérieur, ce qui augmente le prix des objets manufacturés, tandis que, pour ne pas entraver l’exportation, le montant de ces droits doit être remboursé aux fabricants à la sortie, calcul difficile à établir, car la simple constatation du poids ne suffit pas ; il faut tenir compte, en outre, des déchets qui ont lieu en cours de fabrication. Si la prime est insuffisante, il y a entrave à l’exportation ; si elle est au-dessus des droits perçus, il y a perte pour le puys au bénéfice des consommateurs étrangers. Cette difficulté a souvent exercé les critiques des partisans du libre échange.

L’énorme accroissement de notre budget à la suite de la guerre de 1S70-1S71 força le gouvernement et l’Assemblée nationale à créer toutes sortes de nouveaux impôts et à augmenter les anciens. Ce fut alors que M. Thiers, président de la République, proposa la création d’un impôt sur les matières premières, destiné à produire 93 millions. Quatre fois, directement ou indirectement, l’Assemblée se prononça contre cette forme d’impôt, regardée comme devant être à la fois nuisible aux intérêts de l’industrie et improductive pour le trésor. Malgré ces échecs, malgré le vote du 19 janvier 1872, qui faillit amener la retraite de M. Thiers, cet homme d’État persista à soutenir son système de prédilection et parvint à entraîner la majorité de la Chambre à voter en principe l’impôt sur les matières premières (20 juillet 1872), puis à voter des tarifs spécifiques sur les matières brutes, textiles et autres. Ce double vote changeait de fond en comble notre régime économique et remettait en vigueur le système réactionnaire de la protection. Mais ce n’était pas tout. La perception du nouvel impôt ne pouvait avoir lieu, à l’exception de 0 millions seulement, qu’avec l’agrément des puissances étrangères auxquelles nous nous trouvions liés par des traités de commerce. Le gouvernement dut s’eugager à n’exiger des droits sur les matières premières que lorsque des tarifs compensateurs pourraient être établis. Les 93 millions que devait rendre l’impôt ne furent donc inscrits que sur le papier. Après la chute de M. Thiers, le gouvernement qui lui a succédé est revenu au régime des traités de commerce de 1860 et a mis à l’étude la question de savoir comment et par quels nouveaux impôts on pourrait arriver à l’équilibre du budget en laissant de côté l’impôt sur les matières premières. Cet impôt est aujourd’hui à peu près universellement condamné. Il a, en efi’et, pour résultat inévitable d’amener le renchérissement des produits. Or, l’effet de ce renchérissement est de diminuer la vente, de restreindre les produits, d’entraver par conséquent la prospérité du pays et de rendre de plus en plus impossible la vie à bon marché.

— Jurispr. Matières sommaires. Dans un intérêt qu’il est facile de comprendre, le législateur a voulu multiplier autour des jugements qui engagent souvent la fortune, le crédit, la réputation des citoyens, toutes les formalités qui pouvaient garantir une bonne justice. Elle ne peut s’obtenir, en-effet, que par une connaissance exacte des faits de la cause, connaissancé qui exige parfois de longues et minutieuses enquêtes, des interrogatoires sur faits et articles, des rapports d’experts, toutes choses qui demandent du temps. U faut aussi que chaque partie puisse produire les pièces nécessaires à la preuve qu’elle veut établir. La recherche de ces pièces peut demander certains délais. Enfin, raille circonstances peuvent allonger le temps voulu pour l’instruction d’une affaire. Le législateur a voulu que toutes ces formalités pussent être remplies de façon qu’il y eût pour le juge clarté parfaite et quasi - évidence. Toutefois, à côté des grandes affaires où l’importance des intérêts engagés exige une suprême circonspection et fait passer volontiers par-dessus les lenteurs, les délais, les procédures coûteuses, les frais de toutes sortes,

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les pertes de temps, il en est d’autres où lamodicité de la somme en discussion ne permet pas de longues et coûteuses procédures. En outre, certaines affaires, par leur nature, réclament une solution rapide. En certains cas, l’urgence se fait sentir à ce point que la solution doit être donnée sur l’heure ; tels sont les cas de recommandation pour non-payement d’une amende prononcée avec la condamnation à la prison, d’expulsion d’un locataire, de saisie, quand les causes de la saisie peuvent être annulées par la production d’une pièce, etc. Pour tous ces cas, le législateur» voulu, tout en sauvegardant les intérêts de chacune des parties, éviter les frais et surtout les délais. C’est cette nature d’affaires que sont appelés à juger les tribunaux de paix, les tribunaux de commerce et celui des référés.

Suivant l’article 404 du code de procédure civile, sont considérés comme matières sommaires : les appels des jugements rendus devant les justices de paix ; les demandes purement personnelles, à quelque somme qu’elles puissent monter, quand il y a titre produit, pourvu que ledit titre ne soit pas contesté dans sa forme ou sa validité par la partie adverse ; les demandes formées sans titre, mais à la condition de ne pas excéder 1,000 francs (code de 1806), 1,500 francs en espèces (loi du 11 avril 1838). La même loi ajoute les actions immobilières jusqu’à 60 francs de revenu déterminé, soit en rentes, soit par prix de bail. La première de ces actions est portée devant le tribunal civil ou de première instance ; les deux autres, suivant que le débiteur est ou non négociant, devant la justice de paix ou le tribunal de commerce. L’article 404 cite encore comme matières sommaires les demandes provisoires ou qui requièrent célérité et qui sont du ressort du juge des référés ; seulement, il faut remarquer que le juge des référés ne prononce jamais sur Ile fond du litige ; il Se contente d ordonner une exécution, une mesure provisoire. Mais le fond de la question reste intact, et il arrive assez souvent que le tribunal jugeant en dernier ressort et au.fond donne tort à celui qui a obtenu une ordonnance de référé en sa faveur. Sont encore comprises duns l’énumération de l’article 404 les demandes en payement de loyers et fermages et arrérages de rentes. Telles sont les matières sommaires indiquées par le code. Mais la pratique en révèle d’autres qu’il n’est pas inutile de citer. Telles sont : les récusations d’experts et le dépôt de leurs rapports, qui ont lieu à l’audience même, et sans citation et avertissement préalable ; les réceptions de caution, qui sont faites ou repoussées séance tenante ; les revendications de meubles saisis, qui doivent être jugées d’urgence pour éviter de longues et coûteuses procédures ; les appels de jugements de distribution de deniers, et les appels des jugements de référé. On comprend, en effet, que, s’il y a urgence pour le jugement de référé, il y a double nécessité de rapidité pour le jugement de l’appel ; les appels des jugements des tribunaux de commerce ; les demandes en élargissement et en compulsoire ; les contestations sur les exclusions et les destitutions de tutelle ; les difficultés auxquelles donnent lieu les partages et les cahiers des charges des imitations ; les contestations sur les collocations des créanciers dans les ordres.

Les formalités pour les causes j ugées comme matières sommaires sont aussi simples et économiques que le législateur a pu les faire. Il y a certains frais indispensables au fonctionnement de la justice ; mais ils ont été réduits autant que possible, et même devant certaines juridictions ils sont à peu près nuls. Ainsi, en justice de paix, l’invitation qui ne coûte que 0 fr. 25 doit toujours précéder la citation, et ce n’est qu’à défaut de présentation du défendeur sur billet d’avertissement que le demandeur peut lui envoyer une citation. Après les délais de la citation, qui sont toujours à courte échéance, les deux parties se présentent assistées d’un avoué, si c’est devant le tribunal civil, d’un simple clerc si c’est devant le juge des référés, et non assistées, à leur gré, si c’est devant le tribunal de commerceou la justice de paix. Le tribunal écoute les réclamations du demandeur, les réponses du défendeur, et prononce sur le litige. Les seuls frais sont ceux du jugement. Encore, devant le tribunal de commerce, ces frais peuvent ne pas exister. Ainsi Pierre réclame de Paul le payement d’un billet échu. Paul demande au tribunal vingt-cinq jours. Si le tribunal les accorde, il n’y a pas de jugement, et Paul n’aura à payer que les frais de l’assignation. En justice de paix, s’il y a arrangement des deux parties en conciliation, le juge ne prononce pas de jugement. Il se borne adonner acte aux plaideurs de leurs concessions réciproques.

31 ATI FOU (cap), en arabe Ras-el-Temend-fust, cap de l’Algérie, situé à 13 kilom. E. d’Alger dont il termine la rade, par 36» 45’ de latit. N. et 0° 52’ de longit. E., à la place de l’ancienne ville romaine Itusconium, fondée sous. Auguste. En 1541, Charles-Quint débarqua au cap Matifou. Il est défendu par un fort.

MATIGNON, bourg de France (Côtes-du-Nord), ch.-l. de cant., arrond. et à 28 kilom. N.-O. de Dinan ; pop. aggl., 656 hab. — pop. tôt., 1,364 hab. Commerce de céréales et fourrages. Église romane ; deux tumuli. Au centre de la place s’élèvo un calvaire. Une

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motte assez importante est le seul’ reste de l’ancien château construit.au Xii° siècle par la famille Goyon de Matignon.

MATIGNON (Jacques Goyon de), maréchal de France, issu d’une des plus anciennes familles du royaume, né à Lonlay (Normandie) en 1525, mort en 1597. Il se distingua devant Montmédy (1552), fut fait prisonnier à Saint-Quentin (1557), battit les Anglais à Falaise (1563), se signala à Jarnac et à Moncontour (1569), préserva du massacre les protestants de Saint-Lô et d’Alençon (dont il était gouverneur) lors de la Saint-Barthéleiny, rit prisonnier Montgomery dans Domfront (1574), reçut le bâton de maréchal en 1579, battit plusieurs fois les protestants et Henri IV lui-même, à Nérac (1588) ; il fut pourtant un des premiers à le reconnaître, après la mort de Henri III (1589), et l’on essaya vainement de l’attacher au parti de la. Ligue, qu’il regardait comme plus redoutable pour la monarchie que la religion réformée. À la cérémonie d’abjuration et au sacre de Henri IV, Matignon représenta le connétable. Vers la même époque, il contraignit une flotte espagnole à s éloigner des côtes de la Guyenne, rétablit l’autorité royale à Rodez et dans l’Albigeois (1595), et il était sur le point de porter la guerre en Espagne lorsqu’il mourut d’une attaque d’apoplexie. Le maréchal de Matignon se montra constamment habile, ferme, tolérant, et uniquement préoccupé du bien de l’État. Dans un temps où la France était divisée en partis qui l’inondaient de sang, 11 se tint à l’écart des partis, se prononça toujours en faveur de la modération et recommanda sans cesse à Catherine de Médicis de mettre tout en œuvre pour assurer une paix durable, ce qui n’aurait jamais lieu, disait-il, « si l’on n’apportoit une attention particulière à établir une justice exacte entre tous les sujets du roi sans avoir é ; jard au rang. » Matignon, dit Brantôme, «étoit le capitaine le mieux né et acquis à la patience que j’aie jamais vu, et très-habile. Il est mort le plus riche gentilhomme de France ; car, de 10,000 livres de rente qu’il avoit quand il alla en Guyenne, il en acquit 100,000 en douze ans de temps qu’il en a été gouverneur. »

MATIGNON (Charles-Auguste des Goyon, comte de Gacé, puis dk)> maréchal de France, descendant du précédent, né en 1647, mort à Paris en 1729. Il prit successivement part à la campagne de Hollande (1688), à l’expédition de Candie, avec La Feuillade, aux guerres de Flandre et d’Allemagne, assista à fa bataille de Trêves, aux sièges de Condé, de Bouchain (1676), de Luxembourg, où il se conduisit de la façon la plus brillante, devint gouverneur de l’Aunis en 10SS, maréchal de camp en 16S9, et accompagna peu après le prétendant Jacques Stuart en Irlande. De retour de cette expédition, qui avait complétement échoué, Matignon passa en Flandre, prit part’aux batailles de Fleurus ot de Dunkerque, aux sièges de Mons et de Nainur, fut nommé lieutenant général en 1693, s’empara de Huy en 1705, reçut en 1708 Je commandement d’une expédition destinée à favoriser la descente du prétendant en Écosse, expédition qui, comme la première, n’eut aucun succès, et devint cette même année maréchal de France. À partir de ce moment, Matignontabandonna le service actif et se retira à Paris.

MATIN s. m. (ma-tin — lat. maiutimtm, mot qui dérive d’un ancien nom de l’Aurore, Matuta, à laquelle on rendait un culte en Italie : ... Roseam Matutn per oras Mtheria Auroram differl et tvmina pandit.

Lucrèce.

L’adverbe mane, au matin, sans doute pour malne, indique une racine mat, probablement la même que le sanscrit math, manth, agiter. À la forme manth se rattache l’ancien irlandais, matan, matin, plus tard madain, maidin, erse maduinn pour muntan, maniin, à cause du t non aspiré, et comme le montre l’armoricain minfin. Ces noms de l’aurore et du matin exprimaient peut-être le réveil du mouvement et de 1 activité ; mais, d’après l’application plus spéciale de la racine math, manth au barattement, on peut croire aussi que la déesse Matuta présidait dans l’origine à l’opération de battre le beurre, laquelle s’accomplissait à la fraîcheur de l’aube. L’adverbe mane pour matne équivaudrait alors au sanscrit manthunë, au barattement, pour dire au matin. Ce serait donc tout simplement un souvenir de la vie pastorale. On sait qu’elle e. fourni des noms à un grand nombre d’entre les divisions du jour). Première partie de la journée, et, d’une manière plus précise, Temps qui s’écoule depuis minuit jusqu’à midi : Se mettre au travail dès six heures du matin. Mon ami, l’esprit vous perdra ; si vous voulez faire votre chemin, songez chaque matin, à votre réveil, que te monde est béte, et caves sur sa bêtise. (Mme de Teucin.) On paye bien cher, le soir, les folies du matin. (F. Bacon.) Les hommes qui sont soigneux à se réserver pour les circonstances n’impriment pas tous les matins leurs pensées. (Ste-Beuve.)

Le matin ou s’ennuie et l’on bâille le soir.

C. d’Harlevillb.

— Par ext. Premiers temps ; Le matin de la vie est, comme te matin du jour, plein de pureté, d’images et d’harmonie. (Chateaub.)

Le matin de la vie appartient aux amours.

De Bièvrb.