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son voisinage de la forteresse de Carlsteen,

ftrécipitèrent sa décadence. Au xvme siècle, a hareng étant devenu très-abondant, elle parut se relever ; son port fut déclaré port franc. Mais bientôt le hareng ayant fait défaut et son port ayant été rétabli dans le droit commun, elle retomba dans le marasme. Depuis 1S03, malgré tous les avantages de son admirable situation, elle- n’a pu se relever, et, sans son établissement de bains de mer, qui lui donne l’animation et le bien-être, ce serait la ville la plus pauvre et la plus désolée du royaume. L’église de Marstrand, bâtie dans le style delà Renaissance, est pavée tout entière de pierres tumulaires. On voit non loin d’elle les ruines d’un ancien monastère de franciscains. Au milieu de l’île, se trouve une grotte appelée grotte de Saint-Erik, avec une source du même nom, qui, dans les temps catholiques, était un lieu de pèlerinage et de prières.

MARSTRAND (Guillaume-Nicolas), peintre danois, né à Copenhague en isio. Après plusieurs voyages en Allemagne et un long séjour en Italie, il revint dans son pays, où il devint professeur, puis directeur de l’Académie des beaux-arts. Marstrand jouit d’une haute notoriété en Danemark, où ses portraits et ses travaux de genre sont fort appréciés. Pour se faire connaître en France, il a envoyé a l’Exposition universelle de 1855 -.Habitants de la Dalécarlie traversant le Sylvan pour se rendre à l’ët/lise, et Jeunes Romains dans une guinguette ; puis, à celle de 1867 : Une dame avec ses enfants. Ces toiles, d’un coloris faux et criard, n’ont pas justifié la réputation dont l’artiste jouit dans son pays.

MARSUPIAL, ALE adj. (mar-su-pi-al, a-le

— du lat. marsupium, bourse, poche). Zool. Qui a la forme d’une bourse ; qui porte un organe en forme de bourse.

— Anat. Os marsupiaux, Appareil osseux spécial, qui se trouve chez les femelles des marsupiaux.

— s. m. pi. Mamm. Famille de mammifères caractérisée par une poche que les femelles ont sous le ventre, et qui contient les mamelles : Chez les marsupiaux, comme chez les autres mammifères, te nombre des mamelles est en rapport avec le nombre des petits d’une portée, (baudement.)

— s. f. Moll. Genre de méduses.

— s. f. pi. Moll. Tribu de méduses sacciformes ou en cloche, ayant de quatre a huit faux bras au bord de l’ombrelle, un sac stomacal simple, et comprenant sept genres, entre autres le genre marsupialè.

— Encycl. Mamm. En remontant, dans l’étude anatomique et physiologique des marsupiaux, qu’on appelle également aplacentaires, jusqu’aux premières évolutions génésiques, on remarque que le point de divergence des deux types (mammifères ordinaires et marsupiaux) paraît se manifester au moment où se forme le placenta. Cet organe, en effet, ne se trouve pas chez les marsupiaux, de telle sorte que les caractères spéciaux de cet ordre de mammifères résident dans l’absence de lien organique entre la mère et le fœtus. La dénomination de marsupiaux, donnée au principal groupe des aplacentaires, vient de ce que les sarigues, les premiers animaux qui furent connus dans ce type si curieux, présentaient cette poche abdominale (marsupium, bourse) où les petits trouvent d’abord un lieu d’incubation supplémentaire, puis un asile et un refuge. Le nom d’animaux h bourse, qui fut aussi donné à ces mammifères, n’était que la traduction du nom primitif. L’existence de cette poche, qu’on a pu comparer à une seconde matrice, a encore valu aux marsupiaux le nom de didelphes (dis, deux, delphus, matrice). Quant au nom de monotrèmes (monos, seul, et tréma, orifice), employé pour désigner le second groupe des aplacentaires, il ruppelle que les mammifères qui le portent ont un orifice unique, sorte de cloaque où les voies génitales, urinaires et fécales débouchent à la fois.

Chez les marsupiaux, ou du moins chez les kanguroos, qui sont presque les seuls qu’on ait suffisamment étudiés jusqu’ici, l’œuf détaché de l’ovaire présente la même constitution que celui des mammifères ordinaires. Quant à l’embryon, il commence par se développer dans l’utérus ; mais on ignore la série des phénomènes que présente ce développement, depuis le moment de la fécondation jusqu’au vingtième jour environ de la gestation utérine. À cette époque, les organes essentiels de l’embryon sont complètement formés : la bouche est ouverte, la langue proéminente, les doigts des membres antérieurs sont parfaitement distincts ; en un mot, la marche de l’évolution générale paraît être a peu près la même que celle des mammifères placentaires ;.mais là. s’arrêtent les effets de la gestation utérine. L’embryon expulsé avant terme ne subira de plus importantes métamorphoses que dans la vie extrautérine dans laquelle il va entrer.

Après la première période de l’existence véritablement embryonnaire des marsupiaux commence donc la seconde gestation, la gestation marsupialè, c’est-à-dire la-vie mammaire du fœtus. Plusieurs hypothèses ont été imaginées pour expliquer le transport du jeune de l’orifice du vagin dans la poche abdominale. On a supposé que certaine ouver

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ture spéciale s’opérait après la parturition etétablissait une communication momentanée

entre ces deux organes, ou bien encore que de violentes contractions musculaires les rapprochaient l’un de l’autre ; mais des observations mieux faites ont prouvé que les

kanguroos, imitant en cela les chats, les rats et les chiens, se servent tout simplement de leurs lèvres pour transporter leurs petits dans la poche abdominale des leur première naissance. «En effet, raconte M. ’Baudement, M. Owen, auquel on doit de précieuses études faites sur le kanguroo, ayant détaché de la mamelle d’une femelle de l’un de ces animaux un fœtus qui n’était dans la poche marsupialè que depuis quelques heures, le savant anglais vit la mère saisir des deux côtés les bords de la poche à l’aide de ses pattes de devant et les tirer en sens contraire pour en agrandir l’ouverture, comme on le fait pour desserrer une bourse. Elle introduisit ensuite son museau dans la poche, très-probablement pour y remuer son petit et le remettre à sa place. • Une fois déposé dans la poche, le fœtus est maintenu sur la mamelle par la mère, jusqu’à ce que la sensation particulière qui accompagne l’acte de la succion vienne lui apprendre que le jeune a saisi l’extrémité de la mamelle à laquelle on sait qu’il adhère très-fortement.

Les jeunes marsupiaux exécutent dans la poche abdominale des mouvements énergiques qui les développent avec rapidité, en même temps que leur sang est vivifié par leur respiration atmosphérique ; ils rentrent alors dans toutes les conditions des mammifères, si ce n’est qu’ils parcourent attachés a la mamelle de leur mère les dernières phases de leur vie embryonnaire, ce qui n établit une différence que dans le temps de l’évolution et non dans l’organisation même du type fondamental.

La durée de la vie marsupialè varie suivant les différents genres ; elle est d’environ huit mois pour les kanguroos. Pendant cette longue période, l’organisation du jeune s’est complétée : les membres et la queue se sont formés, le museau s’allonge, les poils se montrent dès le sixième mois, et, vers la fin du huitième, on voit le jeune kanguroo sortir fort souvent la tête de la poche marsupialè et brouter le gazon en même temps que sa mère. Bientôt il quitte celle-ci, sautille autour d’elle et retourne de temps en temps dans sa poche, soit pour y chercher un refuge, soit tout simplement pour s’y réchauffer et demander aux mamelles un supplément de nourriture. Ce supplément, il revient l’y chercher longtemps, car on le voit encore introduire la tête dans la poche de la mère pour teter, tandis que les fœtus d’une portée postérieure se trouvent parfois attachés à d’autres mamelles. Chez le phascogale, lorsque les petits sont devenus trop grands pour demeurer dans la poche, c’est pendus à ses mamelles que la mère les entraîne avec elle, dans les moments de danger. D’autre part, dans les espèces où la poche abdominale n’est représentée que par un simple repli de la peau, comme chez le didelphe dorsigère, les jeunes se réfugient sur le dos de leur mère, et, pour s’y maintenir, enroulent leur queue à la sienne. Il semble que l’état de faiblesse des jeunes, beaucoup plus long dans cet ordre que chez les autres mammifères, ait développé à un plus haut degré la tendresse et la sollicitude maternelle chez tous les animaux marsupiaux. Ajoutons que, bien que le nombre des mamelles soit généralement en rapport avec le nombre des petits de chaque portée, nous trouvons ici ces mamelles en nombre trop considérable en apparence, puisque les kanguroos, qui sont unipares, n’ont pas moins de quatre mamelles. Cela provient do ce que, l’allaitement des marsupiaux étant très-long, il arrive souvent que les produits de deux générations demandent à la fois le lait de la mère pendant quelque temps, et il devient alors indispensable qu’il reste toujours quelques mamelles supplémentaires. La poche 7narsupiale manque chez les monotrèmes. En revanche, elie acquiert souvent, chez les marsupiaux, d’assez grandes dimensions, lesquelles sont toujours proportionnelles ài’importance des métamorphoses que subissent

les jeunes.

Les mammifères aplacentaires, si l’on en excepte l’opossum de Virginie, sont confinés dans l’hémisphère austral, et appartiennent presque exclusivement à la Nouvelle-Hollande. Ce fait explique pourquoi quelques-uns d’entre eux sont restés si longtemps, sinon tout à fait inconnus, du moins en dehors de toute étude sérieuse. Ce n’est qu’à la lin du xvme siècle que Shavr, le voyageur naturaliste, a fait connaître au monde savant l’échidné épineux d’abord, puis, quelques années plus tard, l’ornithorhynque. Ces deux animaux bizarres, longtemps ballottés de place en place dans les classifications et désignés par Geoffroy sous le nom de monotrèmes, ont définitivement été rangés dans les mammifères et placés par Blainville auprès des marsupiaux, dont ils forment un groupedistinct. Du reste, on peut résumer les caractères qui distinguent les marsupiaux des monotrèmes en disant que les premiers ont une poche abdominale, des dents enchâssées et des organes reproducteurs très-complexes.

Les marsupiaux, d’après le tableau dp classification qu’en a donné M. Owen, leur his

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torien spécial, se divisent en cinq tribus subdivisées en familles : 1° les sarcophages (carnivores), comprenant les dasyuridés ; 2<> les entomophages (insectivores), comprenant les marcheurs, les sauteurs, les grimpeurs ; 3° les carpophages (frugivores), comprenant les phalangistidés, les phascolarctidés ; 4° les poéphages (herbivores), comprenant les macropodidés ; 5" enfin les rhizophages (rongeurs), comprenant les phascolomides. Quant aux monotrèmes, on les divise en deux genres : l’ornithoihynqueet l’échidné. Ce dernier comprend deux espèces terrestres, tandis que le premier ne renferme qu’une espèce aquatique, l’ornithorhynque paradoxal, qui est bien, en effet, l’être le plus étrange qui habile sur la surface de la terre, avec son bec de canard armé de quelques dents, et son organisation générale qui le range incontestablement parmi les mammifères.

— Paléont. Les marsupiaux fossiles sont des ossements trouvés en quantités considérables dans les grottes de la vallée de Wellington en Australie, et qui ont, été reconnus comme ayant appartenu aux genres phascolome, potoroo, phalanger, kanguroo, dasyure, etc. Plusieurs de ces os paraissent se rattacher aux espèces actuellement vivantes ; mais on y rencontre aussides espèces perdues, telles que les kanguroos titan et atlus, qui étaient d’un tiers plus grandes que le kvngu-100 géant qui existe encore ; un autre animal de la famille des phascolomides, qui paraît avoir été un marsupial de la taille d’un bœuf, et d’autres encore de la taille d’un cheval ; des marsupiaux fossiles dont l’âge remonte à une époque plus reculée encore que celle à laquelle appartiennent ceux dont il vient d’être question, témoin les sarigues et autres petits marsupiaux trouvés dans les plâtres de Paris, en Auvergne, dans les schistes oolithiques do l’Angleterre, etc.

— Moll. Les marsupiales, confondues autrefois avec les carybdées, sont des méduses à ombrelle conique, en forme de sac ou de cloche, terminée à son bord ouvert par quatre faux bras renflés ou comprimés, comme articulés ou terminés par un petit point globuleux. Le sac stomacal est en forme d entonnoir, évasé et quadrilobé dans le haut, rétréci et entouré de quatre suçoirs dans le bas. Il n’y a ni pédoncule, ni cirrhes, ni ovaires apparents. Ce genre comprend trois ou quatre espèces, dont le type est la marsupialè de Plancus, appelée par les anciens carybdée marsupialè. Elle est large de om,04 environ, et presque diaphane. On la trouve dans la Rléditerrunée, et plus particulièrement sur les côtes de Naples et de Nice. Ce genre a quelques affinités avec les bursaires et les eurybies ; ses mœurs sont peu connues.

MARSUPIALITÉ s. f. (mar-su-pi-a-li-térad. marsupial). Mamm, Caractère, organisation spéciale des marsupiaux : Le caractère que Lenoir fait remarquer dans les animaux de la Nouvelle-Hollande, c’est une double poche ou la MARSUPIALITÉ. (M.-Br.)

MARSUPIFLORE adj. (mar-su-pi-Uo-redu lat. marsupium, bourse ; jlos, florin, fleur). Bot. Qui a des fleurs semblables à des bourses.

MABSOPITE s. m. (mar-su-pi-te). Zooph. Genre d’encrines, établi pour un fossile des terrains crayeux de l’Angleterre.

— Encycl. Les marsupites sont des échinodermes à corps régulier, ovoïde, en forme do bourse, arrondi à 1 extrémité dorsale, tronqué et aplati à l’autre extrémité, et revêtu de grandes plaques polygonales, articulées entre elles, les scapulaires portant chacune un bras terminal, bifide dès l’origine, et probablement subdivisé. Il existait sans doute aussi, d’après Dujardin, un segment protégé par de petites plaques nombreuses, et la bouche était entourée de quatre pièces squamiformes entre les bras. Ce genre, parla forme et la disposition des plaques, se rapproche des actinocrinites et des eyathocriniies ; mais il manque de colonne, et, sous ce rapport, comme par la forme des bras, il se rapproche des euryales. L’espèce type a été trouvée à l’état fossile dans les terrains crétacés de l’Angleterre ; sa grosseur est à peu près celle d’un œuf de poule.

MARSUPIUM s. m. (mar-su-pi-omm — mot lat. qui signifie bourse). Mamm. Espèce de pocho particulière aux marsupiaux.

MARSUPP1NI (Charles), humaniste italien, également connu sous le nom d’Arôiin, né à Arezzo vers 1399, mort en M53. Sous la direction de Jean de Ravenue, il acquit une grande connaissance des langues et de la littérature anciennes, remplaça son ennemi Philelphe, qu’il parvint h faire bannir, comme professeur de belles-lettres à Florence (1134), eut au nombre de ses élèves les neveux du pape Eugène IV, qui lui donna le titre de secrétaire apostolique, et devint en 1444 secrétaire de la république de Florence. Chargé à ce titre de haranguer l’empereur Frédéric III lors de son passage dans cette ville en 1452, il prononça un discours qu’il n’avait mis, disait-il, que deux jours à préparer ; mais ^Eneas Sylvius ayant répondu nu nom de sou souverain, il lui fut impossible de répliquer, et ce fut Giannozzo Manetti qui dut répondre a, sa place. Marsuppini jouit auprès de sea contemporains d’une grande réputation, à laquelle ne répondent guère le peu d’écritsqu’on a de lui. Ils consistent en une traduc MARS

tion en vers hexamètres de la Batrachomyomacltie d’Homère (Farnie, 1492, in-8°) et en un recueil de vers restés manuscrits.

MAltSUS (Domitius), poète latin qui vivait du temps d’Auguste. Il fut l’ennemi de Bavius et l’ami de Virgile et de Tibuile, sur la mort desquels il composa une élégante épitaphe en quatre vers, ordinairement insérée a la fin des poésies de Tibuile. Marsus a’ait composé un poème, intitulé V' Amazonide, des Fables (Fabeltx) en vers, des Elégies, dans lesquelles il célébrait la beauté d’une femme qu’il appelait Mclénis ; mais il dut surtout sa réputation à ses épigrammes spirituelles, piquantes et licencieuses, au dire de Martial. TJn de ses ouvrages, peut-être son recueil d’épigrammes, avait pour titre la Ciguë (Cicuta). Les fragments qui nous restent de ce poëte ont été publiés dans les Poetarum latinorum reliquis (Leipzig, 1830).

MARSY (Gaspard), sculpteur français, né à Cambrai en 1625, mort à Paris en 16S1. Fils et élève d’un sculpteur médiocre, il quitta sa ville natale avec son frère Balthazar en 1648 et se rendit à Paris. Là, après s’être adonné pendant quelque temps à là sculpture sur bois, il prit des leçons de Michel Anguier, de Sarrazin et de Buyster, et devint un artiste fort distingué. Les travaux décoratifs, pour la plupart en stuc, qu’il exécuta avec son frère dans les hôtels de La Vrillière et de La Salle, à Paris, et au château du Bouchet, près d’Etampes, mirent en évidence les deux artistes et attirèrent sur.eux l’attention publique. À partir de ce moment, ils eurent une part importante dans les grands ouvrages de sculpture ordonnés par Louis XIV. En 1657, Gaspard fut reçu membre de l’Académie de sculpture et de peinture, puis devint professeur (1859), et enfin recteur adjoint (iG"5). Parmi les œuvres qu’il exécuta seul, nous citerons : la Diligence et la Célérité, statues qui ont orné le côté gauche du pavillon central aux Tuileries ; une Vénus et une figure du Point du jour, dans le parc de Versailles ; le Mois de Février, dans la salle de bains du même palais ; une figure de Alors, au cadran de la cour du château ; deux autres figures de pierre également, dans la même cour, au-dessus de l’entablement do l’édifice ; à la grille de l’avant-cour du château, une Victoire • avec un aigle à ses pieds pour signifier les progrès du roi en Allemagne ; » dans le château de Colbert à Sceaux, une Vigilance, figure en marbre ; à Saiut-Denis, pour le monument funèbre de Turenne, la Valeur et la Libéralité, deux figures en marbre. Enfin, Marsy fut un des quatre sculpteurs qui furent choisis dans l’Académie pour travailler aux quatre bas-reliefs de la porte Saint-Martin, «où l’on a représenté les avantages des armas du roi en 1G74 et en 1675. » Parmi les travaux exécutés par les deux frères Marsy, nous mentionnerons : des figures et ornements en stuc, dans la galerie d’Apollon au Louvre, d’après les dessins de Le Brun, et dims les appartements de la reine au même palais ; le Tombeau du roi Casimir, à l’église S.iint-Germ ; iin-des-Prés ; les deux statues représentant des Captifs, qu’on voit au musée du Louvre ; le groupe de Itorée enlevant Orythie, au jardin des Tuileries. Mais c’est surtout à Versailles que les deux artistes ont donné la mesure de leur talent. Nous citerons notamment : Mars, l’Abondance et la Richesse, les Mois, Encetade, Vénus et l’Amour, l’Aurore, Latone et ses enfants et les fameux Triions abreuvant les chevaux du Soleil, groupe superbe, d une exécution magistrale, et qui s’élevait à l’endroit nommé, les Bains d’Apollon. Enfin, on leur doit encore, dans l’appartement du roi, aux quatre chambres d’Apollon, de Mars, de Vénus et de Mercure, les ouvrages de stuc qui sont aux plafonds et au-dessus des portes- à fa façade du château qui regarde le canal, huit figure ; de pierre et un pareil nombre de masques ; un Triton et une Sirène de métal, etc. L’harmonie charmante, l’élégance du forme, l’ampleur de silhouette, l’originalité d’intention et de rendu, qui distinguent les œuvres des frères Marsy et leur assurent une place distinguée dans la sculpture française au

xvn<-’ siècle, existent à un bien inoindre degré dans les morceaux signalés plus haut et que Gaspard a cru devoir exécuter seul, tandis que les sculptures résultant de la collaboration de ces deux frères, se complétant l’un par l’autre, sont originales, ont de la physionomie, de la personnalité ; on les dirait l’expression d’un seul individu. — Le frère de "Gaspard, Balthazar Marsy, né à Cambrai en 1623, mort à Paris en 1674, eut les mêmes maîtres que lui et devint son collaborateur assidu. Membre de l’Académie en IG73, il devint en môme temps professeur adjoint. D’après l’observation que nous venons de faire au sujet de la collaboration des deux frères, on est fondé à croire que Balthazar avait un talent plus élégant et qu’il s’attachait plus que son frère à finir ses œuvres avec soin.

MARSY (François-Marie de), littérateur, né à Paris en 1714, mort dans la même ville en 1763. Il entra fort jeune chez les jésuites, dans la compagnie desquels il fit deux poèmes latins, intitulés la Tragédie et la Peinture. Peu après, il jeta le froc aux orties et rentra dans le monde. Sans fortune et pressé par le besoin, il se mit aux gages des libraires et fit paraître successivement plusieurs ouvrages écrits avec facilité, mais d’une va-