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gion, qui la saccagèrent au point de lui enlever toute importance.

LUSÀCE, en latin Lusatia, en allemand Lausitz, pays de l’Allemagne du Nord, compris entre l’Elbe et l’Oder, au N. de la Bohême, à l’E. de la Silésie, au S. du Brandebourg et à l’O. de l’ancien électorat de Saxe et de la Misnie. Elle formait autrefois deux margraviats indépendants, la haute Lusaceefc la basse Lusage, et appartient aujourd’hui en partie à la lJrusse et en partie à la Saxe royale. Basuperticie était évaluée à 10,000 kilom. carrés, et sa population s’élevait à 500,000 hab. Ce pays, traversé dans la direction du S. au N. par la Sprée et la Neisse, au sol onduleux dans la partie méridionale (haute Lusage), plat, mais très-boisé dans la partie septentrionale (basse Lusage), est une des plus belles et des plus riches contrées qu’on puisse voir. Quoique l’agriculture y soit partout fort avancée, c est encore l’industrie qui y occupe le plus de bras. Dans les villes, c’est la fabrication des draps et de la bonneterie qui domine, tandis que dans les bourgs et les villages de la haute Lusage, c’est la fabiicaton des toiles en tous genres qui constitue la grande industrie.

Dès les premiers siècles de l’ère chrétienne, la Lusage fut habitée par les Vénèdes, Semnons, Sorabes, tribus slaves placées sous l’autorité de chefs indépendants, qui ne devinrent qu’en 929 tributaires de l’empereur d’Allemagne Henri Ier, et qui se convertirent au christianisme en 908, sous le règne de l’empereur Othon Ier. Divisée en haute et basse, la Lusage était en partie inféodée aux ducs de Misnie, en partie sous la souveraineté de la Pologne. Les ducs de Bohème s’emparèrent du pays à peu près tout entier vers la fin du xie siècle et se le virent disputer par les ducs de Misnie pendant plus d un siècle. Par mariage et pur acquisition, il passa dans la maison de Brandebourg. En 1320, lorsque la maison de Brandebourg de la ligne ascanienne se fut éteinte, l’empereur Louis le Bavarois donna la basse Lusage, avec le Brandebourg, à son fils Louis ; les États de la haute Lusage se donnèrent volontairement au roi de Bohême Jean de Luxembourg, et, en 1467, ils reconnurent la souveraineté de Mathias Coroud, roi de Hongrie, à qui l’attribua définitivement la paix d’Olmutz (1479). C’est vers cette époque que les villes de la haute Lusage, au nombre de six (liautzen, Gœrlitz, Zittau, Laubau, Kamenz et Lœbau), formèrent ou plutôt renouvelèrent la confédération particulière qui les unissait entre elles, et qui avait obtenu des rois de Bohème et des empereurs des privilèges et immunités semblables à ceux des villes libres impériales. Elles entretenaient des corps d’année et guerroyaient souvent pour leur propre compte. En 1190, à la mort du roi Mathias de Hongrie, les deux margraviats de Lusage restèrent une dépendance de la couronne de Bohème et passèrent avec elle, en 1520, sur la tète de Ferdinand Ier d’Autriche, qui les opprima cruellement à causé de l’introduction du protestantisme. Pendant la

guerre de Trente ans, la Lusage fut occupée alternativement par les impériaux et par les protestants. Enfin au traité de Prague, en 1035, elle fut cédée par l’empereur Ferdinand il à l’électeur Jean-Georges de Saxe, et partagea dès lors le sort de ce dernier pays. En 1815, par suite du partage de ses États, le roi de Saxe dut abandonner à la Prusse toute la basse Lusage et une. grande partie de la haute Lusage. La basse Lusage, qui appartient tout entière aujourd’hui à la Prusse, est comprise dans la province de Brandebourg, fait partie de la régence de Franefort-sur-l’Oder et est divisée en six cercles. La haute Lusage saxonne forme la plus grande partie du cercle de Bautzen, tandis que la haute Lusage prussienne, comprise dans la province de SUésie, fait partie de la régence de Lieguitz, où elle forme les quatre cercles de Gœrlitz, Rothenburg, Hoyerswcrda et Laubau. Là basse Lusage a des vignobles beaucoup plus importants que l’on ne s’attend à en trouver uans un pays situé sous 52° de latitude ; ils fournissent des vins blancs et des vins rouges assez bons, parmi lesquels on distingué particulièrement ceux des environs de Guben.

LUSCIANO, bourg du royaume d’Italie, province de la Terre de Labour, district de Oaserte, mandement et à 2 kilom. d’Aversa ; a,773 hab.

LUSC1NIA s. m. (luss-si-ni-a— mot lat.). Ornith. Nom scientifique du genre rossignol. Il On dit aussi luscinie s. f.

LUSCINIDÉ, ÉE adj. (luss-si-ni-dérad. luscinia). Ornith. Oui ressemble ou qui se rapporte au rossignol.

— s.’ f. pi. Famille de passereaux dentirostres, ayant pour type le genre rossignol : Les luscinidées de Gray correspondent à la famille des becs-fins de Cuvier. C. Gerbe.)

LUSCININÉ, ÉE adj. (luss-si-ni-né — rad. luscinia). Ornith. Qui ressemble ou se rapporte au rossignol.

— s. f. pi. Tribu de la famille des luscinidées, ayant pour type le genre rossignol.

LUSClNIOLA s. m. (luss-si-ni-o-la — dimin. du lat. luscinia, rossignol). Ornith. Syn. de

CALAMOHERPE, de ROSSIGNOL et de SYLVIE.

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LUSCINIUS (Nachtgall Othmar, dit), littérateur allemand. V. Nachtgall.

LUSCINOÏDE s. m. (luss-si-no-ï-de — du lat. luscinia, rossignol, et du gr. eidos, aspect). Ornith. Genre de passereaux, de la famille des fauvettes ou sylvies.

LUSCIOLE s. f. (luss-si-o-la— du lat. lusciniola, petit rossignol). Ornith. Syn. de luscinia et de Sylvie.

LUSET s. m. (lu-zè). Ichthyol. Nom de la truite, en Bretagne.

HJSHINGTON (Stephen-Rumbold), homme politique anglais, né en 1775, mort en 18S8. Entré au Parlement en 1807, il y siégea sans interruption jusqu’en 1837, y fut, pendant près de quatorze ans, président du comité des -iinances et des subsides, et remplit, de 1S14 ’U 1827, les fonctions de secrétaire de l’Echiquier dans le cabinet Liverpool. En 1839, l’université d’Oxford lui octroya, honoris causa, le diplôme de docteur en droit. Il a laissé un ouvrage intitulé : Vie et services du. général lord Hairis, le conquérant de Seringapatam, dont il avait épousé la fille.

LUSIA, bourg du royaume d’Italie, province de Rovigo, district et à 5 kilom. N.-E. de Lendinara, sur la rive droite de l’Adige ; 2,398 hab.

Lusiades (les) [Os Lusiadas~, célèbre poème épique portugais de Camoens (1572). Faisons observer tout d’abord que Os Lusiadas veut dire en portugais les Lusitaniens, et que Voltaire a donc tort, ainsi que bon nombre d’écrivains après lui, d’appeler ce poème la Lusiude, ce qui n’a aucun sens. Camoens eut, dit-on, la première idée de son poème lorsqu’il habitait Coïmbre. Il ne le commença pourtant que lors de son séjour à Santarem, et lorsqu’il dut partir pour l’Inde, six chants étaient, déjà terminés. Il le reprit à Goa, l’acheva presque à Macao et le revit à Sofala. 11 n’y a guère d’exemples d’une épopée qui ait autant voyagé. En 1570, il écrivit à Lisbonne le dixième chant et ajouta une dédicace avec un épilogue où il adressait au jeune roi de mâles et sévères conseils. Honteux de voir le Portugal soumis à deux prêtres, Luiz et Martin Gonsalve da Camara, il osa dire au faible monarque : «O vous que la Providence a chargé du soin de gouverner les peuples, aimez-vous de prudence et de sévérité dans le choix des hommes que vous appelez à vos conseils... L’humble vertu des anachorètes ne doit pas être la vertu de vos ministres. » Toutefois, le 24 septembre 1571 (et non le 4, comme le disent Faria e Souza et M. Francisco Alexandre Lobo), il obtint, après quelques corrections et quelques suppressions, le real alvard qui lui permettait d’imprimer. 11 est remarquable que le privilège s’étendait aux chants subséquents que Camoens pourrait vouloir ajouter. Les Lusiades sont une œuvre éminemment nationale et la plus ancienne des grandes épopées des temps modernes. Ce poëme a pour sujet la découverte des Indes orientales par Vasco de Gama : il commence au moment où Vasco double le cap des Tempêtes, appelé depuis Cap de Bonne-Espérance. Protégé par Vénus, Vasco échappe à de grands dangers que Bacchus, ennemi des Portugais qui vont le détrôner dans l’Inde, lui suscite. Il débarque à Mélinde, dont le roi lui accoi’de une généreuse hospitalité. Vasco, à la demande du roi, après lui avoir fait un récit des annales du Portugal, lui raconte ce qui se passe en Europe et les aventures de son (voyage. Ce récit renferme de grandes beautés, et entre autres le touchant épisode d’Inès de Castro, un peu trop vanté peut-être, le tableau du départ de la flotte de Vasco et l’apparition du géant Adamastor, gardien du cap des Tempêtes, création égale à tout ce que l’imagination des plus grands poètes a pu produire. (V. Adamastor.) Arrivé à Caiicut, Vasco conclut, après bien des traverses, un traité de commerce avec le zamoiin de ce pays. Retournant enfin en Europe, une île magique le reçoit lui et ses compagnons, paradis allégorique destiné à récompenser leur courage et leur mérite : les nymphes de Téthys, blessées par Vénus, enivrent les har^ dis navigateurs de plaisirs et do bonheur. Les jardins d’Armide ne sont pas plus voluptueux. Une prophétie sur les hauts faits des Portugais termine le poëme.

Les Lusiades -offrent, comme on le voit, l’histoire du Portugal poétisée, et l’unité d’intérêt consiste surtout dans le sentiment patriotique qui l’anime en entier. La gloire nationale des Portugais y reparaît sous toutes les formes que l’imagination peut lui donner. On a reproché à Camoens l’alliance des dieux païens et des saints du christianisme ; mais il ne semble pas, à la lecture, que cette alliance produise une impression discordante : on sent que le christianisme représente le côté sérieux de la vie, et le paganisme ses plaisirs et ses fêtes, et l’on trouve une sorte de délicatesse à ne pas se servir de ce qui est révéré comme saint pour les jeux mêmes du génie. Camoens avait d’ailleurs des motifs ingénieux pour introduire la mythologie dans son poëme. Il se plaisait à rappeler l’origine romaine des Portugais, et Mars et Vénus étaient considérés non-seulement comme des divinités tutélairesdes Romains, mais comme les prolecteurs du Portugal.

La versification des Lusiades renferme dans l’original tant de charme et d’harmonie, que les gens du peuple eux-mêmes en savent par

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cœur des stances et les chantent avec délices ; c’est ainsi que les Athéniens prisonniers en Sicile chantaient les vers d’Euripidépour oublier les douleurs de la captivité.

Camoens est l’honneur de la littérature portugaise, comme le Tasse fait la gloire de la littérature italienne ; aussi ses compatriotes l’appellent-ils le Virgile portugais. Son poëme eut une grande influence sur les littératures méridionales, et l’on en fit des éditions nombreuses, des traductions, des imitations.

La deuxième édition, publiée avec des annotations de divers auteurs, parut en 1584 (pet. in-8°), et la troisième en 1597. Parmi les autres éditions importantes, nous citerons celle qui parut en 1639 à Madrid, avec un commentaire fort savant de Manoel de Faria e Souza ; celle de don Jose-Maria de Souza Bothelho, magnifique édition imprimée chez Didot en 1817 (in-4°), et qui n’a pas été mise dans le commerce.

Parmi les traductions, nous mentionnerons : la traduction latine de Thoma de Faria (Lisbonne, 1622, in-8°), qui est fort rare ; la version espagnole de Benito Caldera (Alcala de Henares, 1580), plusieurs fois réimprimée j les traductions italiennes de Carlo Paggi (Lisbonne, 1659, in-12) et d’Antonio Nervi (Milan, 1821).

Les traductions françaises sont assez peu nombreuses ; nous citerons : celles de d’Hermilly, retouchée par Laharpe (1776, 2 vol. in-so), et de Du Perron de Castéra (1735) ; celle de J.-B. Millié (Paris, Didot, 1825), la plusfidèle de toutes, revue et annotée par le savant et regrettable Louis Dubeux pour l’édition de Charpentier (1841, in-18) ; enfin la traduction de MM. Ortaire, Fournier et Deslandes, annotée par Ferdinand Denis (1841, gr. in-18).

Il existe aussi deux traductions anglaises de l’épopée portugaise, l’une par W.-J. Mrckle (Oxford, 1776, gr. in-4o), l’autre par Thomas Moore Musgrave (1826, in-S°). Toutes deux ont obtenu du succès.

LUSIE s. f. (lu-zl — de Lusia, nom mythol.). Zooph. Genre de polypes nus, voisin des flustres et des vorticelles : Les lusies ont été trouvées fixées sur les plantes marines. (Dujardin.)

LUSIGNAN, bourg de France (Vienne), ch.-l. de cant., arrond. et à 24 kilom. S.-O. de Poitiers, sur la Vonne ; pop. aggl, 1,405 hab. — pop. tôt., 2,321 hab. Fabriques de serges et de grosses étoffes de laine ; tanneries. Commerce de graines de trèfle et de luzerne. Lusignan conserve encore quelques restes d’une des plus belles et des plus anciennes forteresses de France. Ce château, que la tradition disait fondé par la fée Mélusine, fut construit par Hugues II, dit le Bien-Aimé, seigneur de Lusignan. Il soutint, à diverses époques, des sièges très-meurtriers et fut redoutable à la plupart des généraux qui tentèrent de s’en emparer. Le roi Louis XII, n’étant encore que duc d’Orléans, y fut renfermé. L’amiral Coligny prit cette forteresse en 1569, et en donna le commandement au baron de Mirambeau, qui fut forcé de la rendre au mois de septembre de la même année. Les protestants la reprirent en 1574 ; mais le duc de Montpensier s’en empara l’année suivante et en fit sauter les fortifications, lesquelles furent rétablies en 1622, et peu après démolies par ordre de Louis XIII. Trois enceintes continues, des fossés, des bastions, des tours composaient l’importante forteresse de Lusignan, sur l’emplacement de laquelle on a établi une charmante promenade plantée d’arbres, d’où l’on découvre une belle vue sur la ville, la vallée et le cours de la Vonne. Le bourg de Lusignan possède aussi une belle église paroissiale, ancienne chapelle du prieuré de Notre-Dame, fondée en 1025 par Hugues IV de Lusignan. Le portail est orné des signes du zodiaque. Aux environs, vestiges d’un aqueduc gallo-romain.

« LUSIGNAN ou LUZ1GNAN, autrefois Lo.lgueui, célèbre famille, d’origine française, issue des comtes souverains du Forez, qui a fourni des rois à Jérusalem et à Chypre. Son premier auteur connu est Hugues de Lusignan, dit le Veneur, qui vivait sous le règne de Louis d’Outre-mer. Il eut pour fils Hugues II, sire de Lusignan, dit le Bien-Aimé, qui fit bâtir le château de Lusignan. Hugues III le Blanc, sire de Lusignan, succéda à son père Hugues II en 967. Hugues IV le Brun ou te Chiliaque, sire de Lusignan, fils et successeur de Hugues III, eut quelques différends avec Guillaume, duc de Guyenne, et épousa vers 1014 Aldéarde de Thouars, fille de Raoul Ier, vicomte de Thouars. De ce mariage vint, entre autres enfants, Hugues V, sire de Lusignan, surnommé le Pieux, qui fut tué en 1060 en défendant son château de Lusignan, qu’assiégeait le comte de Poitiers. Il avait épousé Almodis ’de La Marche, fille do Bernard, comte de La Marche, et en eut Hugues VI, sire de Lusignan, surnommé le Diable, qui suivit le comte de Poitiers en Palestine en 1101. Hugues VI commença avec la maison de Montgomery la lutte dont le résultat fut l’acquisition de la Marche par la maison de Lusignan, sous Hugues IX, et mourut en 1110. Il avait épousé Hildegarde de Thouars, dont vint Hugues VII, dit le Bruii, sire de Lusignan, qui prit part à la croisade de 1140, sous Louis le Jeune, et mourut en Palestine vers 114S. Hugues VII

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laissa, entre autres enfants, Huguhs VIII le Brun, mort en 1165, et Simon de Lusignan, auteur de la branche des seigneurs de Lezay. Hugues VIII, sire de Lusignan, fait prisonnier à la bataille de Larenc en 1165, fut père de Hugues IX, dont on va parler ; d’Amaury de Lusignan, roi de Chypre, auteur d’une dynastie qui s’est perpétuée jusqu’au xv« siècle (v. Chypre) ; de Gui de Lusignan, roi da Jérusalem, puis roi de Chypre, mort sans postérité en 1194 ; de Raoul de Lusignan, comte- d’Eu, qui transmit ce comté à Raoul, son fils, père de Marie, comtesse d’Eu, par laquelle ce comté entra dans la maison de Brienne. Hugues IX, sire de Lusign : in", s’empara du comté de la Marche, que possédait la maison de Montgomery. Il épousa une fille du comte d’Angoulême, et mourut vers 1208, laissant Hugues X, sire de Lusignan, comte de la Marche, qui ajouta l’Angoumois à ses domaines par son mariage aveo Isabeau de Taillefer (1217). D’un caractère faible et’ bon, il se laissa entraîner par Isabeau a fuira la guerre à son suzerain Louis IX, roi de France. Presque toute son existence fut troublée par les intrigues de l’orgueilleuse princesse qu’il avait épousée. Il se réconcilia pourtant avec saint Louis, le suivit oh. terre sainte, et se signala à la prise do Damiette. Hugues X mourut en 1249, laissant, . entre autres enfants, d’Isabeau d’Angoulême, veuve de Jean sans Terre, roi d’Angleterre, Hugues XI, qui suit, et Guillaume de Lusignan, auteur des comtes de Pembroke, en Angleterre, rameau éteint à la troisième génération. Hugues XI, sire de Lusignan,

comte de la Marche, accompagna saint Louis à la croisade de 1248, et mourut en 1260, ayant eu d’Yolande de Dreux Hugues XII, sire de Lusignan, comte de la Marche et d’Angoulême, mort en 1282, et marié à Jeanne de Fougères. De ce mariage est sorti Hugues XIII, sire de Lusignan, comte de la Marche et d’Angoulême, mort en 1303 sans avoir eu d’enfants de Béatrix de Bourgogne, fille de Hugues IV, duc de Bourgogne, et de Béatrix de Navarre. Son frère, Gui ou Guiard, hérita de ses biens et mourut comme lui sans enfants en l’an 1307, en instituant le roi de France Philippe le Bel pour son héritier. Guiard avait des sœurs, qui réclamèrent en vain contre la donation faite par leur père. Le roi les désintéressa par des dédommagements qu’elles furent forcées d’accepter. La plus jeune se fit religieuse et mourut à Fontevrau’lt.

LUSIGNAN D’OUTKE-MËR, famille illustre, issue de Hugues VIII de Lusignan, qui régna pendant plusieurs siècles sur l’Ile de Chypre. Les principaux personnages de cette famille sont :

LUSIGNAN (Gui de), roi de Jérusalem et de Chypre, fils de Hugues VIII dit le Brun, mort en 1194. Il fit le voyage de terre sainte et épousa Sibylle, fille d’Amaury, roi de Jérusalem. Par ce mariage, Gui devint roi de Jérusalem (1186). Il était déjà comte de Jafla et d’Ascalon. L’année suivante, il fut vaincu et fait prisonnier par Saladin, à la célèbre bataille de Tibériade. Saladin, en vainqueur généreux, lui rendit bientôt sa liberté, à condition qu’il renoncerait a son titre de roi de Jérusalem. Il le transmit à Richard Cœur de Lion, qui lui donna l’île de Chypre (1192), que les templiers n’avaient pu conserver. Gui mourut à Chypre. Ses quatre fils étant morts au siège de Saint-Jean-d’Acre, ce fut son frère Aimery, ou Amaury, ou Amédée, qui lui succéda dans sa seigneurie de Chypre et prit le titréde roi.

LUSIGNAN (Hugues 1er de), roi do Chypre, mort h Tripoli en 1219. Il s’efforça de donner des institutions civiles à ses États et d’y établir une police qui’assurât la sécurité de ses sujets. Il fit avec les rois chrétiens de Jérusalem, d’Arménie et de Hongrie une tentative infructueuse pour s’emparer du château de Thabor.

LUSIGNAN (Henri Ier m), dit le Gro», roi de Chypre, fils du précédent, né en 1218, mort en 1253. Couronné roi à l’âge de sepe ans, il se vit plusieurs fois dépossédé du sceptre et rétabli sur le trône, et «e fut solidement établi dans son autorité que vers 1234. Lorsque Louis IX aborda à Chypre avec sa flotte, Henri de Lusignan le suivit en Égypte, fut fait prisonnier en mémo temps que le roi de France, et, rendu à la liberté, revint finir ses jours dans ses États.

LUSIGNAN (Hugues III de), roi de Chypre, mort à Tyr en 1284. Son titre lui fut contesté par Marie d’Antioche, fille de Bohômond IV, prince d’Antioche ; et cette princesse ayant cédé ses prétendus droits à Charles Ier, roi de Sicile, qui envoya une flotte pour conquérir Chypre, Hugues fut forcé de se renfermer dans Tyr, la seule ville qui lui restât de son royaume (1278). Il avait pris le titre de roi de Jérusalem en 1269.

LUSIGNAN (Henri II de), roi de Chypre, fils du précédent, né en 1271, mort en 1324. Il recouvra la ville d’Acre sur les troupes de Charles II de Naples et fut détrôné par son père Amaury qui l’enferma pendant un an. A^maury ayant été assassiné, Henri II remonta sur le trône et régna paisiblement jusqu’à sa mort. C’est sous ce prince que le royaume da Jérusalem fut complètement enlevé par les Turcs à la couronne de Chypre.