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MARB

DEPARTEMENTS.

SITUATION DES CARRIÈRES.

Pas-de-Calais,

Marquise et environs.....

Pyrénées (Basses-).

Vallée d’Ossau, entre Oloron et Arudy

Louvie-Soubiron.

/ Héchette

| Lourdes

Montagne de la Brousse.

Communes d’Esbareich et Sost.

Campan,

Pyrénées (Hautes-)..

llhet.

Beyrède

Bajjnères-de-Bigorre

ïroubat

Aspin et Ossen

’ Mauléon... Pyrénées-Orientales, . Baixas.... Sarlhe Juigné....

Var

1 Ampus..

f Montagne de S : iinic-Bai ; mo.

Schirmeck.

Pramont., Vosges..) Russ,

Chipai., .. Laveline. Mirecourt..

MARB

NOM COMMERCIAL DES MARBRES.

Lunel blanc.

Lunel fleuri.

Napoléon rosé.

Napoléon fleuri.

Napoléon gris.

Notre-Dame.

Joinvilte.

Caroline rubanée.

Caroline.

Henriette blonde.

Henriette brune.

Stmkal doré.

Stinkal.

Sainte-Anne des Pyrénées.

Brèche grise.

Gris perlé.

Solitaire.

Bleu tigré.

Bleu de ciel.

Noir veiné.

Lumachelle claire.

Rosé clair,

Héréchède.

Griotte des Pyrénées.

Griotte de Sost.

Vert rubané.

Campan vert clair.

Campan isabelle.

Campan hortensia mélangé.

Campan rouge.

Campan mélangé.

Campan vert foncé.

Sarrancolin doré.

Sarrancolin couleur chair, à

flamme. ""

Sarrancolin foncé. Sarrancolin clair. Beyrède sanguin. Beyrède sanguin brèche. Brèche Caroline. Brèche portor. Aspin foncé. Aspin clair. Brèche infernale. Brèche dite de Portugal. Noir de Port-Etroit. Jaune d’Ampus.

Brèche jaune de Sainte-Baume. Napoléon des Vosges. Brèche Napoléon. Brèche Framont. Russ brun, Russ vert. Chipai. Laveline. Acajou rubané.

On donne le nom de marbre sainte-Anne à un grand nombre de marbres de Flandre, à fond noir plus ou inoins vif, avec des taches blanches plutôt que des veines. Parmi tes martres désignés sous le nom de rouge de Flandre, on distingue : le saint-Remi, fond rouge foncé, très-charge de taches d’un gris bleu coupées d’une infinité de veines blanches jetées en tout sens, et de quelques taches de même couleur ; le cerfontaine, fond rouge pâle, mêlé et chargé de gris bleuâtre, avec quelques taches et veines blanches ; le senzietle, fond rouge foncé, avec des taches gris blanc et bleuâtres et des veines blanches ; le franchimont dit royal, qui ressemble par les couleurs au senzielle.

La griotte dite d’Italie, exploitée à Cannes, est à fond rouge-cerise, vaporé de rouge plus foncé, avec quelques taches ou veines d’un blanc pur. Le marbre cervelas, ainsi appelé parce qu’il ressemble a de la galantine ou du cervelas tranché, est d’un rouge de chair entremêlé d’égale quantité de taches d’un ronge plus clair. Le campan isabelle-a le fond d’un rouge vif très-foncé ; il a des taches transparentes d’un rouge plus clair et quelques veines et taches blanches. Le napoléon est un beau marbre brun rougeâtre, veiné de blanc et de gris ; celui du Pas-de-Calais est à fond gris brunâtre et veines blondes. Le sarrancolin a le fond rouge de sang, avec de larges tache3 d’un jaune sale et d’autres d’un blanc pur en forme de veines. Le vert-vert a le" fond vert d’eau foncé, avec nuances, et fondu par des blancs verdâtres. Le campan vert est de trois couleurs : avec fond d’un vert foncé, taches en très-grand nombre et couleur de chair ; ou bien taches vertes et transparentes, et quelquefois petites taches rouges et veines blanches très-déliées. Le campan rouge est d’un rouge-sang foncé, avec des veines d’un• vert de bronze et des taches d’un-blanc couleur chair et quelquefois verdàires. La brè> che des Pyrénées ou grosse brèche est un amalgame de taches nuancées en forme de f cailloux, tantôt rouges, tantôt gris, blonds, / noirs et roux comme la pierre à fusil, quelquefois d’un jaune pâle ou d’un blanc sale, et qui se trouvent enchâssés dans une espèce de mastic.

Dans l’Ile de Corse, on exploite différentes carrières qui donnent des marbres à dessins très-variés ; on distingue : le bleu turquin de Serraggio, qui fournit des blocs pouvant servir à taire des colonnes de 5, 6, 7 et même 10 mètres de longueur ; le piédestal de la statue du général lJaoli, à Corie, provient de ces carrières, et forme un bloc unique cubant 5<»,50 ; le cipolin blanc de Coite ; le san-Gnvino, d’un blanc grisâtre, traversé par des veines noires ou violettes ; le marbre de Moltifao, nommé marbre mosaïque, à cause de la multitude de fragments de couleur variée qu’il renferme ; ces couleurs, généralement assez sombres, passent du gris au bieu, au jaune, au rouge et au brun ; le marbre de Popolasca, ressemblant à celui qui est connu dans le commerce sous le nom de blanc ou de bieu fleuri, mélangé de nuances jaunes, roses, rouges, vertes et violettes ; le marbre blanc du cap Corse, dont la couleur blanche et mate tire sur le jaune près dos fissures ; le marbre d’Oletta, à fond rouge ou rouge marron, ou bien encore jaune nuancé de rouge, de gris et de blanc.

En Algérie, on rencontre ; l’albâtre algérien, dont la couleur est vert-émeraude, ou vert-pomme bien prononcé, ou rouge vif, jaune d’or, jaune aurore, brun jaunâtre, blanc très-pur ou blanc laiteux ; le marbre blanc et le marbre statuaire de Filttla, qui se rapproche beaucoup du marbre de Carrare ; le marbre d’Ain-Ouïnkel, dont la couleur est d’un brun rouge assez vif ; il passe quelquefois à une teinte café au lait, et il peut être traversé par des veines noires ; le marbre jaune de Philippeville, d’une couleur peu uniforme de jaune rougeâtre ou jaune rosé. M. H. Fournel, dans son ouvrage sur la liiehesse minérale de l’Algérie, pense que ce marbre de Philippeville est celui de Nuinidie, si célébré chez les Romains, dont les couleurs très-variables étaient cependant dominées par le jaune et par le rouge ; le marbre portor et la brèche portor de la province de Constantine ; le marbre de Bone ; celui de Sidi-Yaya, près de Bougie, et le marbre du cap Matifoux à fond gris bleuâtre ou jaunâtre.

Les principaux marbres d’Italie sont tirés des flancs des Alpes, qui renferment les gisements les plus riches que l’on connaisse. Le marbre statuaire de Carrare, qui est employé dans le monde entier, est extrait de ces montagnes dont les couches se prolongent jusque dans la Toscane et prés de Serravezza, et forment l’Altissimo, qui est une énorme montagne de marbre statuaire. À Carrare, ans.si bien qu’à Serravezza, on distingue trois qualités principales de marbre, et chacune d’elles comprend elle-même des variétés.

MARBRES STATUAIRES

de Serravezza.

1» Falcovaia.

?o La Polla.

3° Ravaccione de l’Altissimo.

de Carrare..

1° Crestola. 2a Betogli.

3° Ravaccione de Carrara.

Le marbre de Falcovaia est celui que l’on doit citer comme type de la première qualité ; il est extrait d’une carrière très-’célèbre.

MARB

Après celui-ci vient celui de Monte-Corchia, peu connu dans le commerce. Ces marbres de première qualité ont une teinte blanc jaunâtre uniforme, qui les fait rechercher pour la statuaire. Leur prix varie, à la carrière, de 1,200 à 2,400 fr. le mètre cube. La première qualité de Carrare est à peine inférieure à celle de Serravezza. On la trouve à Crestola, Poggio-Silvestro, Torano, Miseglia, etc Le marbre statuaire de deuxième qualité aune couleur blanche peu uniforme ; il s’exploite à Betogli, près de Carrare, et à La Polla, dans l’Altissimo. Le marbre de troisième qualité est le marbre statuaire le plus ordinaire ; on le nomme ravaccione, du nom de la carrière d’où on l’extrait aux environs de Carrare. Il est blanc, opaque, avec quelques taches ou veines grisâtres. Les statues de nos principaux monuments, notamment celles de la cour d’honneur au palais de Versailles, la statue équestre de Louis XIII à la place Royale, à Paris, ainsi que les colonnes mtérieuresdupalaisduCorps législatif, sont en ravaccione. L’exploitation du marbre statuaire en Italie remonte aux derniers temps de la République romaine ; elle eut d’abord liou dans les environs de la ville de Luni, actuellement détruite, et dont les ruines ont été retrouvées près de Carrare. L’exploitation de l’Altissimo date de 1517 ; elle tut commencée par Michel-Ange, d’après les ordres du pape Léon X. Celle des carrières de Ceragiola et de la Capella datent de la même époque. Toutes ces carrières étaient en pleine exploitation sous Cômc le ; mais elles furent abandonnées à la fin du siècle et c’est seulement vers 1820 qu’elles ont été reprises. On trouve aussi du marbre statuaire dans le Piémont, à Crevola, dans l’arrondissement d’Ossola.

L’Italie fournit en outre : le marbre blanc veiné, peu propre a être employé dans la statuaire ; le fond en est ordinairement d’un blanc bien pur, et ses veines sont d’un ton gris bleu ; on l’exploite au Monte-Corchia, à Solia, à Ceragiola, à ’Costa, à la Capella, à Trumbissera, à Novare, à Suse, etc. ; le bleu turquin, qui se trouve près de Carrare et qui a un fond bleu-ardoise clair, et des veines larges, blanches et transparentes ; le Jjardiglio, marbre gris ou bleuâtre, traversé par des veines noires ; on le nomme hardiglio fiorito quand ses veines, au lieu d’être simplement sinueuses, ressemblent à des espèces de fleurs ; on l’exploite à Montalto, dans la montagne de Retignano, près de Strazzema, ainsi qu’à Pralcs ; la brèche africaine ou de Strazzema, pr^ës de Serravezza, est généralement blanche et traversée par des veines violettes ; elle est quelquefois d une couleur rose, lilas, fleur de pêcher, jaune ou rouga ; ce marbre a été exploité par les Romains ; on le trouve très-souvent au Louvre, dans le musée des Antiques ; il a été employé au château de Versailles, où l’on en voit de belles tables dans les grands appartements ; le jaune de Sienne, d’une couleur jaune, tantôt pâle, tantôt foncée ; le jaune de Sienne veiné, traversé par des veines violettes ; la brocatelie de Sienne, dans laquelle les veines sont extrêmement nombreuses et s’entrelacent en tous sens ; le rouge de Sienne ; le portor, dont la couleur noire ou grise est traversée par des veines jaunes, rouges ou brunes ; le portor le plus beau s’exploite dans l’île de Palmaria, et surtout à Porto-Venere, dans Je golfe de la Spezziu.

Les marbres de la Grèce sont plus célèbres encore que ceux de l’Italie Lemarbre de Paros, connu dans le monde entier par les chefsd’œuvre de l’antiquité, est blanc, ou blanc légèrement jaunâtre, lamelleux, à gros grain" ; il jouit d’une certaine translucidité qui l’a toujours fait rechercher pour les statues. Le marbre pentélique est blanc grisâtre, lamelleux, un peu translucide comme le précédent. Le marbre de Tenos est blanc, mais opaque. Parmi les marbres blancs les plus célèbres, on distingue encore ceux des lies de Naxos, de Chio, de Thasos, de Syra et d’Antiparos. De tous les marbres de couleur, le plus remarquable et le plus rare est le rouge antique, auquel les anciens donnaient le nom d’ait/yptnm. On en trouve d’anciennes carrières à Cynopolis, et aussi à Damaristica. Parmi les marbres à couleurs variées, on distingue : le marbre de Sparte, dont la belle couleur jaune passe au jaune nankin, au jaune rougeâtre et même au violet ; une brèche du Taygète à fond brun jaunâtre, traversé par des veines noires, et renfermant des fragments calcaires gris ou jaunes ; les marbres noirâtres ou noie grisâtre de Ténare, de Mamiuée, de Bryseates et des environs de Sparte.

Le Portugal et l’Espagne possèdent de nombreux gisements de marbre ; les plus remarquables sont : le marbre d’Kstrennas, de l’Alentejo, de l’Estramadure, etc., dont les couleurs sont : le blanc, le rose, le jaune nankin, le rouge pourpre, le chocolat, le violacé, le lilas, etc. Parmi les marbi «blancs, il faut citer celui de l’Alhambra, qui s’exploite à Macael, dans.la sierra de Bacares, sur lo prolongement de la sierra Nevada. La Castille, la Navarre, les provinces de Valladolid, de Murcie, de Léon, de Valence ont encore une grande quantité de carrières de marbre eu exploitation ; ce sont des brocatelles brunes ou jaunâtres, des brèches blanches et violettes, ainsi que des marbres rouges, brun rouge, portor, etc.

La Belgique possède de riches carrières de marbre, qui fournissent le marbre gris {Sainte MARB

Anne), le marbre rouge marron, le marbre noir, le saint-Rémi, la brèche brune et le rouge royal de Franchimont, le plus estimé de tous ceux du pays.

En Prusse, on rencontre : le marbre de Mecklinghausen, d un brun rougeâtre ou rouge marron ; e marbre de Neanderlhal. noir et blanc, et lo marbre de Buschenberg, que su couleur noire fait surtout employer pour les monuments funèbres. J V

L’Autriche fournit des marbres assez estimes ; parmi les blancs, on distingue : le marbre blanc de Vezza, celui de Villasenina et celui de Cène. On rencontre dans le même pays des carrières de marbre noir, du portor, des lumachelles, des marbres mouchetés, des marôresjaunes, rouges ; des brèches, et un marbre enfume, qui est gris brunâtre, nuancé de gris. La Moravie renferme des carrières qui donnent des marbres blancs, gris, bleuâtres, noirs, enclavés dans le gneiss et dans le micaschiste.

La Suède et la Norvège exploitent très-peu de carrières de marbre ; on y rencontre : le marbre veiné de vert et de noir de Kolniarden.pres de Norrkoping, et ceuxdeNontelje, le rougeâtre de Gothlaucl, le blanc de Nora.

L, empire ottoman possède : le marbre blanc d Andruiople, le marbre blanc grisâtre de l’Ile de Marmara, le marbre blanc brunâtre veiné de noir de la province de Brousse, le marAre rose rougeâtre d’Aïntab, en Syrie ; le marbre jaune d’Alep ; le marbre rouge jaunâtre ou brun rougeâtre do la Roumélie ; le marbre blanc veiné de jaune de l’île des Princes ; les marbres bruns de Fenerbaetché.

Dans l’Inde anglaise, on trouve : les marbres statuaires de Delhi, de Gya, de Jyepore, do Joudpore, du district de Jinnevelly, du territoire de Nerboudda ; le marbre blanc veiné de gris de Madras ; le marbre gris veiné de noir d’Assarn ; la lumachelle grise d’Assam ; le marbre noir de Durha, dans le Bengale, et le marbre de Bellary, d’une couleur jaune-serin ou jaune do crème.

Le Canada possède quelques marbres qui méritent d’être signalés. On peut citer : le marbre serpentineux de Greenville, formé de ’ chaux carbonatée blanche cristalline, associée à de la serpentine verte plus ou moins foncée ; le marbre de Dudswell, d’un blanc jaunâtre traversé par des veines jaune d’ocré’ ; le marbre de Missisquoibay, noir avec des taches blanches et des veines grises ; le marbre de Saint-Lin, d’une couleur brun marron un peu terne.

Dans quelques autres parties de l’Amérique, on rencontre de très-beaux marbres ; tels sont ceux de Cuba, où l’on remarque le marbre blanc, le blanc veiné, le rose, le jaune brunâtre, ainsi que le gris et noir. Au Mexique, on exploite, k Hueyotiipan, village de Saint-Thomas, arrondissement de Tekali, un marbre le plus souvent d’une couleur rouge, qui a été employé à Mexico pour décorer les églises Santa-Theresa et San-Felippe-deJesu.

— Techn. Travail du marbre. V. marbrerie.

— Archéol. Marbres d’Arundel. V. Arundel.

Marbres capitotins. V. fastes consulaires.

MARBRE (île de), appelée Marble-lsland par les Anglais, petito île de l’Amérique du Nord, dans la baie d’Hudson, par 62" 50’ de latit. N. et 92° de longit. O. Une légère couche de terre végétale recouvre à peine le inarbre dont est formée cette île.

MARBRÉ, ÉE (inar-bré) part, passé du v. Marbrer : Préparé de façon h imiter le marbre. Papier marbré. Tranche ’de livre marbrée.

— Qui est veiné comme du marbre ; qui a l’apparence du marbre : Atioi’r ta peau marbrée par le froid.

— Comm. Etoffes marbrées, Etolfes formées de laine ou de soie de différentes couleurs mélangées, il Bas marbrés, Bas mêlés do blanc et de gris. Il Truffes marbrées, Truffes dont l’intérieur offre un mélange de gris et de blanc.

— s. m. Erpét. Section du genre agame, dont quelques-uns font un genre particulier, et qui contient une seule espèce propre à Surinam : Le marbré se distingue par des couleurs brunâtres, cendrées ou veries, tellement mêlées et nuancées que c’est à ce caractère qu’il doit son nom. (Desmarest.)

— Bot. Nom de plusieurs champignons du genre bolet. *

— s. in. Miner. Spath calcaire des Pyrénées.

— s. f. Ichthyol. Nom vulgaire do la lamproie commune, il Nom d’une espèce de torpille et d’une espèce d’ameline.

MARBRER v. a. ou tr. Cnar-bré — rad. marbre). Peindre ou dessiner de façon à imiter le inarbre : Marorbh du papier, la tranche d’un livre, une boiserie.

— Par anal. Veiner ; barioler ; donner l’aspect du marbre à : Les oiseaux marbraient de blanc, de noir et de rose le fond vert de ta saaane. (Chateaub.) Les teintes orageuses de la passion marbraient son front, le blanc azuré de ses yeux et ses joues. (Lamart.)

— Techn. Marbrer le verre, Arranger sur le marbre le verre en fusion.